| Organisation | |
|---|---|
| Domaine | Télécommunications |
| Type demission | Internet par satellite |
| Constellation | 650 |
| Statut | En cours de déploiement |
| Lancement | 2018-présent |
| Lanceur | Soyouz,LauncherOne,Falcon 9 |
| Site | https://oneweb.net/ |
| Masse au lancement | 150 kg/satellite |
|---|
| Orbite | Orbite terrestre basse |
|---|

Laconstellation Eutelsat OneWeb est uneconstellation d'environ 650 satellites de télécommunications circulant sur uneorbite basse (LEO) pour fournir aux professionnels et aux particuliers unaccès à Internet à haut débit dans les régions mal desservies par des liaisons terrestres.
Ce service est commercialisé par l'opérateur de satellite françaisEutelsat, essentiellement auprès de grandes sociétés de télécommunications qui ont besoin d'étendre leurs prestations (téléphonie, internet) à une clientèle mal reliée par le réseau terrestre. Avec la constellationStarlink deSpaceX, OneWeb inaugure une nouvelle ère demégaconstellations de satellites comprenant au moins dix fois plus de satellites que les constellations précédentes. Le projet est mis sur pied par l’AméricainGreg Wyler, créateur de la constellation de satellitesO3b Networks.
La constellation doit comprendre, une fois opérationnelle,648 satellites d'environ150 kilogrammes circulant sur uneorbite polaire de 1 200 kilomètres. Une cinquantaine de stations terriennes réparties dans le monde entier assurent la liaison entre la constellation et leréseau Internet terrestre. Les utilisateurs mettent en œuvre un terminal d'une dizaine de kilogrammes équipé d'une antenne plate.
Compte tenu de la taille de l'investissement (entre 3 et6,5 milliards US$) et des incertitudes sur le marché visé (concurrence d'autres constellations ou des réseaux terrestres), le projet présente de grandsrisques financiers. Pour réduire l'ampleur de l'investissement et rentabiliser le projet, une usine dédiée est édifiée en Floride, qui doit maximiser l'effet d'échelle. Les concepteurs du projet espéraient initialement abaisser le coût de fabrication de chaque satellite à 500 000 US$, mais le coût final est plus élevé. Alors que le déploiement de satellites vient tout juste de commencer, la société OneWebdépose son bilan en se plaçant sous la protection duchapitre 11. La société est reprise par un consortium qui comprenait comme actionnaires principaux en le groupe indienBharti Enterprises (PDGSunil Mittal), l'opérateur françaisEutelsat et l'État britannique.
Les premiers prototypes de satellite sont placés en orbite en février 2019. Les satellites sont lancés par desfusées russesSoyouz emportant chacune36 satellites, qui décollent descosmodromesde Baïkonour etde Vostochny enRussie ainsi que deKourou enGuyane. Il est prévu que l'ensemble de la constellation soit déployé d'ici fin 2022. La commercialisation des services doit débuter en au-dessus de 50° de latitude et se généraliser fin 2022. Une extension de la constellation à 6 372 satellites est à l'étude.
En,428 satellites ont été placés en orbite et le reste de la constellation doit être placé en orbite d'ici la fin de l'été par des fuséesSoyouz. Toutefois, par suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en et des sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie, l'agence spatiale russeRoscosmos décide de ne plus prendre en charge le déploiement de la constellation. OneWeb lancera finalement le reste de sa constellation avec la fuséeFalcon 9 deSpaceX[1].
La société américaineWorldVu est créée, début 2014, avec l'objectif de fournir aux particuliers unaccès à internet à haut débit grâce à une constellation de près de 1 000 satellites. Un des points majeurs de l'architecture du système est le recours à des satellites de petite taille, dont le coût est largement abaissé grâce à l'effet d'échelle découlant du nombre d'engins commandés[réf. souhaitée]. La cible commerciale est constituée par les centaines de millions d'usagers potentiels d'internet vivant dans des régions trop isolées pour bénéficier du réseau terrestre à haut débit. En,WorldVu rachète les droits debande passante détenus parSkyBridge, qui avait un projet similaire mais qui avait été interrompu au début des années 2000.
O3b Networks, qui dispose d'une constellation de satellites ayant le même projet initial mais s'est finalement reconvertie dans leBtoB, est rachetée parGoogle en 2013. Plusieurs cadres quittent O3b en pour rejoindreWorldVu. Parmi ceux-ci, l'AméricainGreg Wyler, qui a créé quelques années auparavant la constellation de satellitesO3b Networks, prend la tête du projet. Des échanges informels ont lieu la même année entreWorldVu etSpaceX qui portent sur la construction d'une usine commune de construction de satellites et sur leurs lancements. En,Virgin Group etQualcomm décident d'investir dans la société rebaptiséeOneWeb LTD. En,OneWeb signe un contrat avecArianespace pour la mise en orbite d'un premier sous-ensemble de satellites par21 lanceursSoyouz. En,Intelsat annonce son intention de fusionner avecOneWeb[2]. En, Intelsat renonce finalement à cette fusion[3].

En,WorldVu lance unappel d'offres auprès des constructeurs de satellites pour la construction de 900 satellites ainsi que celle d'installations au sol. L'objectif de coût de production d'un satellite est de 500 000 US$. La société aérospatiale européenneAirbus Defence and Space est sélectionnée début 2016 pour la construction des satellites. Ceux-ci seront assemblés par Airbus OneWeb Satellites, unecoentreprise fondée à cet effet parAirbus d'une part etOneWeb d'autre part. L'usine d'assemblage se situe àMerritt Island enFloride près duCentre spatial Kennedy. Pour mettre au point le processus de production, les dix premiers exemplaires sont fabriqués dans l'usine deToulouse du groupe Airbus[4].
L'organisme de régulation des télécommunications américain (FCC) a assoupli la réglementation concernant la durée du déploiement des constellations de satellites, qui passe de six ans à neuf ans. Cette décision ayant été prise après l'autorisation accordée par la FCC àOneWeb, cette dernière demande en à déployer 1 260 satellites supplémentaires, faisant passer le nombre total à 1 980 satellites. Ceux-ci auraient les mêmes caractéristiques que ceux alors en cours de fabrication. Le nombre de plans orbitaux occupés passerait de 18 à 36 et le nombre maximal de satellites circulant sur un plan orbital de 40 à 55[5]. En, OneWeb décide que, compte tenu des performances des satellites supérieures à celles constatées durant les tests sur Terre, leur nombre nécessaire à la constellation initiale sera réduit de 900 à 600[5].
L'industrie spatiale russe est une des grandes bénéficiaires du projet, qui repose sur l'utilisation de plus de 20 fuséesSoyouz (un contrat de un milliard US$) ainsi que la production en masse depropulseurs à effet Hall de type SPT-50M fournis par la société russeFakel. Mais les responsables russes redoutent les conséquences de la disponibilité d'unaccès à Internet à haut débit pour des utilisateurs russes (particuliers, mais également écoles, villes et autres institutions) situées dans des régions périphériques de la Russie qui n'ont jusque-là qu'un accès très limité à ce réseau. Le projet fait l'objet de discussions aux niveaux les plus élevés de l'État sans qu'une position claire ne se dégage. Les fréquences utilisées par OneWeb sont allouées en 2016 par laCommission d'État russe pour les radiofréquences (en) à l'opérateur des satellitesGonets, qui a dans ses cartons un projet de constellation de satellites de télécommunications en orbite basse non démarré début 2019. En 2017, OneWeb, pour contourner cet obstacle, crée unecoentreprise avec l'opérateur des Gonets, baptisée OOO OneWeb, pour commercialiser ses services en se conformant aux contraintes russes. Mais la mise à disposition des fréquences reste au point mort début 2019. Par ailleurs, les responsables russes semblent envisager la construction d'un système de contrôle d'accès à Internet sur le modèle chinois. Le gouvernement russe a fait un premier pas dans ce sens en prenant le contrôle (prise de participation à hauteur de 51 %) de la coentreprise OOO OneWeb. Fin 2018, les services de sécurité russes attaquent frontalement OneWeb en accusant la société de mettre en place un outil favorisant l’espionnage. La construction des six stations passerelles nécessaires sur le territoire russe est remise en question, bien que leur absence ne bloquera pas le système sur une large portion du pays (en particulier la partie européenne), grâce aux stations situées dans les pays limitrophes[6].
Six des dix prototypes construits dans l'usine d'Airbus située à Toulouse sont placés en orbite le par unlanceurSoyouz ST-B qui décolle depuis labase de lancement de Kourou. Les quatre autres engins spatiaux doivent rester au sol et seront éventuellement utilisés comme pièces de rechange. Les prototypes en orbite doivent permettre de vérifier le fonctionnement du système. Une fois la phase de recette achevée, le déploiement des satellites opérationnels doit débuter en 2020[7]. Deux autres lancements de satellites de la constellation ont lieu début 2020.
Malgré ce succès technique, la situation financière de la société, qui ne dispose pas des capitaux permettant de mener à terme son projet, est mauvaise. Le, OneWeb dépose son bilan se plaçant sous la protection duchapitre 11 de la loi américaine sur les faillites[8],[9]. En, OneWeb sollicite la mise en place d'uneligne de crédit de75 millions USD minimum dont dix nécessaires dans l'immédiat pour assurer le fonctionnement courant de l'entreprise[10]. En, le tribunal des faillites de New York choisit, pour se substituer àSoftbank et reprendre OneWeb, unpartenariat public-privé, consortium dont le meneur est le groupeBharti Enterprises (PDGSunil Mittal) associé à l'État britannique ; chacun des deux partenaires y investit500 millions de dollars. Cette opération obtient l'accord dudépartement de la Justice des États-Unis (DoJ) et des autorités fédérales[11].
L'opérateur de satellites françaisEutelsat entre en dans le capital de OneWeb en investissant550 millions puis165 millions d'euros en octobre de la même année. Eutelsat devient le deuxième actionnaire, détenant 22,9 %, après le groupe indien Bharti (30 %) et devant l'État britannique. L'objectif d'Eutelsat, qui met en œuvre des satellites de télécommunications enorbite géostationnaire, est d'accéder au nouveau marché desservi par les méga-constellations en cours de déploiement. Le commissaire européen chargé du marché intérieurThierry Breton critique l'investissement effectué par Eutelsat car, six mois avant cette décision, l'Union européenne a passé un contrat avec cette société pour étudier la faisabilité technique d'une constellation européenne[12],[13],[14].
Courant décembre 2021, 394 satellites, soit plus de la moitié du total prévus, ont été déployés grâce à 12 lancements[15]. Une dizaine de vols supplémentaires doivent permettre de compléter la constellation d'ici fin 2022. Il est prévu que la commercialisation des services débute en auprès de la clientèle résidant aux latitudes supérieures à 50° (du fait de leurs orbites polaires, le survol d'un point par des satellites est d'autant plus fréquent que l'on se rapproche des pôles). La couverture doit être étendue à l'ensemble de la planète d'ici la fin de l'année 2022[16]
En mars 2023, l'opérateurOrange annonce un accord[17] visant à intégrer l'offre OneWeb dans son offre de services par satellite.
Début 2021 la société OneWeb dépose auprès de laCommission fédérale des communications (FCC) une demande d'extension de sa constellation à 6 372 unités. Les satellites déployés intégreraient de nouvelles fonctionnalités dont un système de positionnement demandé par le gouvernement britannique pour pallier la perte d'accès ausystème de positionnement par satellites de l'Union européenne Galileo à la suite du Brexit. Par ailleurs un accord est passé avec l'Agence spatiale indienne pour placer en orbite les futurs satellites à l'aide de fusées indiennesPSLV etGSLV[16].
En,428 satellites ont été placés en orbite[18]. Un lanceurSoyouz tiré depuis le cosmodrome de Baïkonour doit placer en orbite36 satellites début mars et OneWeb compte déployer les220 satellites restant d'ici fin grâce à ce même lanceur. Mais à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 et dessanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie, alors que le lanceur est déjà sur le pas de tir, l'agence spatiale russeRoscosmos riposte par sespropres mesures de représailles et exige que le gouvernement britannique sorte du capital de OneWeb et que la société s'engage à ne pas fournir de services aux militaires[19]. OneWeb refuse de donner suite aux exigences de Roscosmos et le lancement par les fusées Soyouz est abandonné et le lanceur renvoyé dans son hangar. Les équipes de OneWeb quittent le site de Baïkonour. Outre le lancement de mars 2022, les cinq lancements suivants sur Soyouz, les derniers permettant d'achever le déploiement, avaient eux aussi été payés d'avance[20]. Par ailleurs, OneWeb ne sait pas si elle va pouvoir récupérer ses 36 satellites restés à Baïkonour[21]. Les conséquences pour l'opérateur sont importantes[22],[23]. Premièrement, OneWeb est à la recherche de nouveaux opérateurs de lancement pour placer en orbite les220 satellites restants. Contractuellement c'estArianespace qui doit fournir une solution. OneWeb envisage l'utilisation de lanceurs américains, indiens ou japonais. Deuxièmement, les satellites OneWeb utilisent des propulseurs fournis par la société russeFakel et leur constructeur n'a pas indiqué s'il disposait d'un stock suffisant pour compléter la constellation. Par ailleurs, la livraison par Airbus d'une petite constellation de15 satellites (Loft Orbital) commandée en et dérivée des satellites OneWeb est menacée dans la mesure où elle utilise les mêmesplateformes que les satellites OneWeb.
Le 21 mars, OneWeb a finalement décidé queSpaceX placera en orbite le reste de sa constellation. Le premier lancement est planifié pour l'année 2022[1]. Le 20 avril 2022, OneWeb choisit également des lanceurs indiens[24].
La société choisit le constructeur américainBusek (en) pour ses propulseurs[25].
L'investissement requis le plus important pour mettre en place le système OneWeb est la fabrication et le lancement des satellites. Pour abaisser les coûts, la société a misé sur l'effet d'échelle obtenu en construisant600 satellites identiques (à titre de référence, il s'est lancé en 2017155 satellites de plus de 50 kg la plupart différents les uns des autres). L'industrie aérospatiale construit des satellites à l'unité ou en très petites séries et dans ce dernier cas souvent sur des périodes étalées sur de nombreuses années. Le projet OneWeb repose sur l'optimisation du processus de fabrication des satellites et la commande de grands volumes de composants permettant d'abaisser leur prix d'achat. Unecoentreprise entre OneWeb etAirbus Defence and Space baptiséeAirbus OneWeb Satellites est chargée de l'assemblage des600 satellites. Une usine consacrée à leur assemblage et d'une superficie de 13 900 m2 est aménagée à partir de. Elle été inaugurée en 2018 près ducentre spatial Kennedy enFloride. L'usine devrait construire en pointe un à deux satellites par jour[5].
Les projets deconstellation de satellites de télécommunications présentent un risque financier car ils nécessitent des investissements très importants pour mettre en place le réseau de satellites et les stations terriennes alors que les premières rentrées financières n'interviennent que plusieurs années après le lancement du projet. Fin 2018, OneWeb est confronté à plusieurs problèmes potentiels. Le coût unitaire du satellite fixé initialement à 500 000 US$ serait passé selon certaines sources non officielles à 900 000 US$. Le premier lancement a pris six mois de retard par rapport au planning initial. OneWeb a réussi à mobiliser environ1.7 milliard US$ de fonds pour financer la construction et le lancement des satellites mais la somme totale nécessaire serait comprise entre 3,5 et6 milliards US$. Or, l'établissement de crédit à l'export françaisBpifrance, fortement impliqué, attend des engagements plus précis de la clientèle potentielle avant de prêter les sommes nécessaires. Par ailleurs, des projets concurrents comme celui deSpaceX pourraient entraîner une guerre des prix qui augmenterait le seuil de rentabilité[26].
OneWeb permet à des utilisateurs particuliers ou professionnels de bénéficier de connexions à haut débit sur leréseau internet à haut débit terrestre et en téléphonie, principalement dans les régions mal desservies. Contrairement à son principal concurrentSpaceX (constellationStarlink) qui s'adresse directement aux utilisateurs finaux, le service OneWeb est commercialisé essentiellement auprès de grandes sociétés de télécommunication commeBritish Telecom ouAT&T, qui ont besoin d'étendre leurs prestations (téléphonie, internet) à une clientèle qui ne peut être reliée par lafibre optique ou une liaison filaire performante. Ces utilisateurs se connectent via des postes fixes ou des petits récepteurs mobiles ou via de petits réseaux. La couverture est planétaire. Le débit maximal annoncé est de50 mégabits par seconde et le temps de latence minimal est de 50 millisecondes. OneWeb prévoit, dans le cadre de son projet d'extension de sa constellation, d'ajouter une prestation de navigation à la demande de son actionnaire britannique qui à la suite duBrexit ne participe plus au système de navigationGalileo de l'Union européenne[5],[16].
Le système repose sur le déploiement en orbite d'une constellation de600 satellites identiques auxquels s'ajoutent48 satellites en réserve[16] :
| Organisation | OneWeb |
|---|---|
| Constructeur | Airbus Defense and Space |
| Domaine | Internet par satellite |
| Nombre d'exemplaires | 648 (48 en réserve) |
| Constellation | oui |
| Statut | en cours de déploiement |
| Lancement | 2019-2021 |
| Lanceur | Soyouz,LauncherOne |
| Durée | 7 ans |
| Site | oneweb.net |
| Masse au lancement | ~150 kg |
|---|---|
| Contrôle d'attitude | stabilisé 3 axes |
| Orbite | orbite polaire |
|---|---|
| Altitude | 1 200 km |
| Inclinaison | 87,9° |
Les microsatellites OneWeb ont une forme approximativement cubique (1 × 1 × 1,3 m) et une masse de 147,7 kg. Chacun eststabilisé 3 axes à l'aide notamment d'unviseur d'étoiles. L'énergie est fournie par despanneaux solaires orientables disposant d'undegré de liberté. Le satellite utilise unpropulseur à effet Hall de type SPT-50M fourni par la société russeFakel pour atteindre, puis en cours de vie, corriger son orbite[27]. Ce modèle de moteur est une version optimisée (durée de vie, coût) d'un moteur déjà mis en œuvre sur des satellites opérationnels (Canopus-V). Il génère unepoussée de 14,8 millinewtons en expulsant duxénon avec uneimpulsion spécifique de 930 secondes et en consommant environ 220 watts[28]. Le satellite dispose de sixantennes paraboliques : deux enbande Ku pour communiquer avec les utilisateurs finaux, quatre enbande Ka pour communiquer avec les stations passerelle qui assurent la liaison avec le réseau internet terrestre. L'envoi des données aux utilisateurs est réalisé à travers l'émission de 16 faisceaux couvrant globalement une surface au sol de forme elliptique dont legrand axe mesure environ 1 500 km. Chaque faisceau utilise labande de fréquence Ku enTDMA/FDMA. Le débit global par satellite est de huit gigabits par seconde. Un récepteurGPS permet de déterminer la position du satellite à quelques mètres près. La durée de vie d'un satellite est au minimum de sept ans[29],[5],[27].
L'opérateur commercialise par ailleurs l'emport d'une charge utile secondaire dont la masse peut s'élever à 60 kg et qui disposera de 200 watts et d'un panneau tourné vers la Terre d'une superficie de 750 × 850 mm2[5].
Les satellites sont placés sur une orbite polaire (inclinaison orbitale 87,9°) à une altitude de 1 200 km. À cette altitude, chaque satellite assure une couverture de 1 080 × 1 080 km. Cette altitude peu élevée a été choisie pour que letemps de réponse internet soit très faible. La constellation de satellites circule au-dessus de larégion la plus encombrée par lesdébris spatiaux (600–1 050 km).648 satellites sont répartis initialement sur 12 puis sur18 plans orbitaux. Les satellites restants sont soit stockés au sol, soit mis en réserve en orbite, pour pallier les défaillances des satellites opérationnels[5],[30].
Le segment terrestre du projet comprend deux stations de contrôle et 50 stations terriennes réparties à la surface du globe terrestre pour assurer la liaison entre les satellites et lesréseaux de télécommunications terrestres.
Plus de 50 stations terriennes réparties à la surface de la Terre mettent en relation les utilisateurs et le réseau Internet terrestre via la constellation OneWeb. Les communications entre les satellites et les stations s'effectuent enbande Ka. Les équipements de ces stations passerelles sont fournis parHughes Network Systems[31].
Les satellites sont contrôlés par deux stations de contrôle, l'une située àWashington DC (États-Unis), l'autre auRoyaume-Uni[32].
Leterminal standard permettant à l'utilisateur de se connecter à internet via OneWeb, baptisé PW1, a une masse de10 kilogrammes et la forme d'unpavé droit de 50 × 43 × 10 centimètres de côtés. Il est associé à uneantenne réseau à commande de phase de forme plate mesurant 36 × 16 centimètres qui devrait permettre de disposer d'undébit d'environ50 mégabits par seconde. La connexion pourra se faire en utilisant les protocoles3G,LTE,5G etWi-Fi. Le terminal est construit par les sociétés sud-coréenne Intellian Technologies et américaineCollins Aerospace. Des antennes de plus grande taille sont utilisées à bord des avions et des navires[33],[16].
Le déploiement en orbite de la constellation OneWeb dans sa première version opérationnelle est effectué grâce à une quinzaine de vols dulanceurSoyouz, qui emporte 34 à36 satellites en décollant descosmodromesde Baïkonour etVostochny enRussie ainsi quede Kourou enGuyane. Les lancements ont été commercialisés parArianespace. Selon le contrat original,21 vols de Soyouz étaient prévus ainsi que39 tirs du lanceur aéroportéLauncherOne deVirgin Galactic pour le renouvellement des satellites défaillants. Ce dernier est largué par un avion porteur au-dessus de l'océan Pacifique et peut placer en orbite un ou deux satellites[5],[29].
Les satellites sont déployés par leur lanceur à une altitude de 450 à 475 kilomètres. Chaque satellite utilise ensuite sa propulsion électrique pour rejoindre progressivement, en décrivant des spirales, son altitude opérationnelle à 1 200 kilomètres d'altitude. En fin de vie, le satellite utilise sa propulsion pour rejoindre une orbite basse située à 250 kilomètres d'altitude qui garantit unerentrée atmosphérique rapide au cours de laquelle le satellite est détruit (à cette altitude l'atmosphère résiduelle est suffisamment dense pour rapidement dégrader l'orbite du satellite). Le déroulement de cette phase est conçu pour que larentrée atmosphérique ait lieu au maximum cinq ans après la fin de vie opérationnelle du satellite[5].
En démultipliant le nombre d'objets en orbite, les projets demégaconstellations de fournisseurs d'Internet par satellite soulèvent des inquiétudes et critiques à travers le monde. De quelques milliers en 2020, ces objets seraient en effet plusieurs dizaines de milliers à terme[34],[35],[36].
La multiplication des satellites lancés fait craindre une forte augmentation du nombre potentiel desdébris spatiaux susceptibles d'être générés par ce type de projet[37]. En effet, au risque de collision des satellites en fonctionnement s'ajoute celui de pannes, qui rendraient incontrôlables les satellites, risque d'autant plus élevé qu'ils sont nombreux[35]. Dans le pire des cas, unsyndrome de Kessler rendrait les orbites basses totalement impraticables. Les satellites OneWeb sont placés sur une orbite nettement plus haute (1200 contre 600 km) que leurs homologues Starlink car en cas de panne leur orbite ne se dégrade que très lentement et ils restent longtemps en orbite[16].
La constellation OneWeb, par ses 650 satellites (à terme 6 300), contribue à la forte augmentation du nombre d'objets circulant en orbite basse et rejoint l'ensemble des projets en cours de déploiement, comme les 12 000 voire 42 000 satellites deStarlink deSpaceX[35], les 3 250 prévus pourKuiper d'Amazon[38],[35],[39], etc., qui pose le problème de lapollution lumineuse spatiale duciel nocturne. Celle-ci s'ajoute à la pollution lumineuse terrestre (issue de l'éclairage de surface).
Lamagnitude apparente des satellites est de 7,5[40], ce qui est moins que les satellites deStarlink. Cela signifie que les satellites ne sont pas visibles à l'œil nu, mais sont quand même aussi brillants que Neptune.
| Numéro vol | Date | Base de lancement | Lanceur | Nombre satellites | Commentaire |
|---|---|---|---|---|---|
| 1 | 27 février 2019 | Kourou | Soyouz ST-B /Fregat-MT | 6 | Prototypes |
| 2 | 6 février 2020 | Baïkonour | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 34 | |
| 3 | 21 mars 2020 | Baïkonour | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 34 | |
| 4 | 18 décembre 2020 | Baïkonour | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 36 | |
| 5 | 25 mars 2021 | Vostochny | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 36 | |
| 6 | 25 avril 2021 | Vostochny | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 36 | |
| 7 | 28 mai 2021 | Vostochny | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 36 | |
| 8 | 1er juillet 2021 | Vostochny | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 36 | |
| 9 | 21 aout 2021 | Baïkonour | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 34 | |
| 10 | 14 septembre 2021 | Baïkonour | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 34 | |
| 11 | 14 octobre 2021 | Vostochny | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 36 | |
| 12 | 27 décembre 2021 | Baïkonour | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 36 | |
| 13 | 10 février 2022 | Kourou | Soyouz ST-B / Fregat-M | 34 | |
| 14 | 22 octobre 2022 | Centre spatial Satish-Dhawan | LVM3 | 36 | |
| 15 | 8 décembre 2022 | Centre spatial KennedyLC 39A | Falcon 9 | 40 | |
| 16 | 10 janvier 2023 | Cap CanaveralSLC-40 | Falcon 9 | 40 | |
| 17 | 9 mars 2023 | Cap CanaveralSLC-40 | Falcon 9 | 40 | |
| 18 | 26 mars 2023 | Centre spatial Satish-Dhawan | LVM3 | 36 | |
| 19 | 20 mai 2023 | Vandenberg | Falcon 9 | 15 + 1 JoeySat (prototype2e génération) | |
| 20 | 20 octobre 2024 | Vandenberg | Falcon 9 | 20 | |
| Lancements planifiés | |||||
| ? | |||||
| Lancements annulés[41] | |||||
| 14 | vers 5 mars 2022 | Baïkonour | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 36 | Annulés |
| 15 | vers avril 2022 | Vostochny | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 36 | |
| 16 | vers mai 2022 | Vostochny | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 36 | |
| 17 | vers juin 2022 | Baïkonour | Soyouz 2.1b / Fregat-M | 34 | |
| ? | 2022 | Baïkonour | Soyouz 2.1b / Fregat-M | ? | |
| ? | 2022 | Baïkonour | Soyouz 2.1b / Fregat-M | ? | |
| ? | 2022 | Kourou | Soyouz ST-B / Fregat-M | ? | |