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Omeyyades

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Drapeau duCalifat omeyyade.
Données clés
TypeMaisoncalifale
Dénomination(ar) Al-ʾUmawiyyūn
(ar) Banū ʾUmayyah
PaysCalifat omeyyade
Émirat de Cordoue
Califat de Cordoue
LignéeQuraych
TitresCalife
Émir de Cordoue
FondationVIe siècle
ʾUmayyah ibn ʿAbd Šams
Déposition (branche deDamas)
1031 (branche deCordoue)
MarwānII (branche deDamas)
HišāmIII (branche deCordoue)
BrancheMarwanides
Omeyyades de Cordoue
Soufyanides

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LesOmeyyades, ouUmayyades, (enarabe :الأمويون (al-ʾUmawiyyūn), ouبنو أمية (Banū ʾUmayyah)) sont une dynastiearabe qui gouverne lemonde musulman de661 à750 puisAl-Andalus de756 à1031. Ils tiennent leur nom de leur ancêtreʾUmayyah ibn ʿAbd Šams, grand-oncle du prophèteMahomet. Ils font partie des clans les plus puissants de la tribu deQurayš, qui domineLa Mecque.

La légende raconte qu'après s'être initialement opposés à Mahomet, à l'exception deʿUṯtmān ibn ʿAffān, ils finissent par embrasser l'islam et restent proches du pouvoir. ʿUṯman devient le troisièmecalife bien guidé en644, tandis que différents membres du clan sont nommés à des postes plus ou moins importants. À la suite de l'assassinat de ʿUṯmān et de laGrande discorde qui s'ensuit,Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, de la branchesoufyanide des Omeyyades et gouverneur deSyrie, s'oppose àʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, quatrième calife bien guidé. Ce dernier est assassiné après quatre ans de règne et Muʿāwiyah s'empare du pouvoir et fonde leCalifat omeyyade en 661, avec pour capitaleDamas. Le centre du monde musulman bascule alors vers la Syrie.

En683, le Califat passe aux mains de la branchemarwanide des Omeyyades. Les Marwanides étendent les frontières du Califat de l'Indus jusqu'au-delà des Pyrénées, enSeptimanie (Gaule), entrant en guerre à plusieurs reprises notamment avec l'Empire byzantin et l'Empire khazar, et faisant disparaître leRoyaume wisigoth. Néanmoins, l'étendue du Califat le fragilise et un mouvement assez hétéroclite, dirigé par lesAbbassides, finit par faire chuter et remplacer le Califat omeyyade en 750. La plupart des membres de la dynastie sont tués, mais l'un des survivants,ʿAbd ar-Raḥmān ibn Muʿāwiyah, réussit à fuir en Al-Andalus et fonde unnouvel État àCordoue, cinq ans plus tard.

LesOmeyyades de Cordoue prospèrent pendant près de deux siècles et, en929, l'émirʿAbd ar-RaḥmānIII se proclamecalife, rejetant ainsi l'autorité spirituelle duCalifat abbasside. Cet âge d'or est plutôt bref et uneguerre civile finit par faire chuter la dynastie en 1031 et morceler Al-Andalus en une multitude detaïfas.

Les Omeyyades, en général, souffrent d'une mauvaise réputation dans l'historiographie musulmane[1]. Leurs adversaires leur reprochent essentiellement d'avoir transformé le califat d'une institution religieuse en une institution dynastique et héréditaire, mais aussi d'avoir versé le sang de lafamille de Mahomet.

Histoire

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Origines

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Regroupements des tribus enArabie vers 400-600 : lesQuraych ont pris le contrôle, à la fin de l'époque préislamique, du site sacré de laKaaba àla Mecque.

Les Omeyyades sont issus de la tribuarabe deQuraych. Cette tribu tire son prestige et sa puissance du fait qu'elle est responsable de la protection et de la maintenance du sanctuaire de laKaaba àla Mecque. En effet, l'Arabie préislamique est parsemée desanctuaires, certains renfermant desbétyles, comme la Kaaba, et cette dernière est considérée par les Arabes, largementpolythéistes à cette époque, comme leur sanctuaire le plus sacré[2]. Vers la deuxième moitié duVe siècle, ʿAbd Manāf ibn Quṣayy des Qurayš est chargé de la maintenance et de la protection de la Kaaba et de ses pèlerins. Cette responsabilité est héritée par ses fils ʿAbd Šams,Hāšim (à l'origine du clan des Banū Hāšim) et d'autres[3].ʾUmayyah, à l'origine du clan des Banū ʾUmayyah, ou Omeyyades, est le fils de ʿAbd Šams[4],[5]. Il succède à son père en tant que commandant de la Mecque en temps de guerre. Ce poste est probablement plus une fonction occasionnelle de supervision des affaires militaires en temps de guerre plutôt qu'un commandement sur le champ de bataille. Quoi qu'il en soit, ceci s'avère instructif plus tard pour les Banū ʾUmayyah, qui acquièrent des compétences organisationnelles politiques et militaires importantes[6].

L'historienGiorgio Levi Della Vida suggère que les sources traditionnellesmusulmanes à propos de ʾUmayyah, comme tous les anciens progéniteurs de tribus arabes, devraient être prises avec précaution, mais qu'« un trop grand scepticisme à l'égard de la tradition serait aussi mal avisé qu'une foi absolue dans ses déclarations ». Étant donné que les Banū ʾUmayyah apparaissant dans le début de l'Histoire musulmane auVIe siècle sont tout au plus des descendants de la troisième génération de ʾUmayyah, "il n'y a rien d'improbable à ce que ce dernier soit un personnage historique"[Note 1],[4].

Débuts de l'islam

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Vers600, les routes commerciales développées par Qurayš s'étendent à travers toute l'Arabie et des caravanes sont organisées vers laSyrie au nord et leYémen au sud[2]. Les Banū ʾUmayyah et lesBanū Maḫzūm, un autre clan puissant de Qurayš, contrôlent la majorité de ces routes et développent des alliances économiques et militaires avec lestribus arabes nomades qui contrôlent ledésert d'Arabie, augmentant encore plus leur puissance politique[7]. LorsqueMahomet, qui est membre des Banū Hāšim, clan rival des Banū ʾUmayyah et moins puissant, commence à prêcher l'islam à la Mecque, il essuie une vive opposition de la part de la majorité de Qurayš[8],[9]. Une exception notable parmi les Banū ʾUmayyah estʿUṯmān ibn ʿAffān, un riche marchand, qui rejoint le Prophète de l'islam dès611, ce qui en fait l'une des toutes premières personnes à se convertir à l'islam. Mahomet finit par trouver du soutien dans la ville deYathrib, qui devient par la suite Médine, et y émigre en622, marquant ainsi le début du calendrier de l'hégire[10].

Après la défaite de Qurayš à labataille de Badr face aux musulmans en624 et les lourdes pertes essuyées par les Banū Maḫzūm, ces derniers sont supplantés à la tête de Qurayš par les descendants de ʿAbd Šams, notamment les Banū ʾUmayyah[11]. Le chef du clan des Banū ʾUmayyah,ʾAbū Sufyān ibn Ḥarb, prend alors la tête de l'armée mecquoise aux batailles deʾUḥud et de laTranchée. Il finit, tout comme ses fils, par se convertir à l'islam après laconquête de la Mecque par les musulmans. Afin de s'assurer la loyauté des Banū ʾUmayyah, le Prophète de l'islam leur offre des présents et des postes d'importance dans l'État naissant[12]. Ainsi, ʿAttāb ibn ʾAsīd, un descendant de ʾUmayyah, devient le premier gouverneur de la Mecque[13]. Médine devenant le centre politique de l'État, ʾAbū Sufyān et de nombreux Banū ʾUmayyah s'y installent afin de maintenir leur influence politique croissante[14].

Califat bien guidé

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Article détaillé :Califes bien guidés.

Les chercheurs s'interrogent sur les premiers temps de l'islam. Période de structuration tant sociopolitique que religieuse, elle nous est connue par l'historiographie abbasside qui offre une vision nostalgique d'une Umma unifiée. « Ce passé primordial arabo-musulman se donne, en effet, à lire comme un récit composé a posteriori et visant à légitimer un pouvoir musulman confronté à ses propres divisions et à la splendeurs des empires passés ». Cette histoire est une construction desIXe et Xe siècles. Les récits des conquêtes (futuh) ont ainsi, été étudiés et ces ouvrages trahissent parfois des buts politiques propres auIXe siècle[1]. Selon les traditions musulmanes, la période préalable au califat Ommeyades est composée de la succession de plusieurs califes surnommé "Bien guidés". Ce récit se lit comme un édifice narratif et pour el-Hibry comme une parabole. Il est donc nécessaire d'un point de vue historique de la déconstruire[1]. On observe ainsi la construction d'une vulgate, d'un texte fondateur[1]. Les recherches permettent d’attester qu’un fond historique existe.Umar etʿUṯmān sont cités dans des graffiti mais ne porte ni le titre dekhalîfa (calife), ni celuid’amîr al-mu’minîn (Commandeur des croyants) que la tradition lui attribue, ni aucune formule eulogique[15],[16],[17].

L'empire du califat d'Abou Bakr à son apogée, en 634.

Selon le récit traditionnel, après la mort du Prophète de l'islam en632 surgit une crise de succession et de nombreuses tribus nomades font défection de Médine[18].ʾAbū Bakr aṣ-Ṣiddīq, un des tout premierscompagnons de Mahomet, est finalement élucalife, ayant la confiance aussi bien des premiers musulmans que des nouveaux convertis[19]. Il accorde aux Banū ʾUmayyah un rôle important dans laconquête musulmane de la Syrie : il nomme d'abord Ḫālid ibn Saʿīd en tant que commandant de l'expédition, avant de le remplacer par quatre commandants, dontYazīd, fils de ʾAbū Sufyān qui a des propriétés en Syrie et maintient un réseau commercial[20],[21].

Le successeur de ʾAbū Bakr,ʿUmar ibn al-Ḫaṭṭāb (634-644), même s'il diminue l'influence de l'élite de Qurayš en faveur des premierssahaba sur les plans politique et militaire, n'affecte pas l'ancrage grandissant des fils de ʾAbū Sufyān en Syrie, qui était déjà en grande partie conquise en638. Après la mort du gouverneur de SyrieʾAbū ʿUbaydah ibn al-Ǧarrāḥ en639, Yazīd est nommé à sa place (districts de Damas, dePalestine et du Jourdain)[22]. Il meurt peu après et ʿUmar nomme alors son frèreMuʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān gouverneur de Syrie. Le traitement de faveur de ʿUmar envers les fils de ʾAbū Sufyān pourrait venir de son respect envers cette famille, leur alliance bourgeonnante avec les puissants Banū Kalb pour contrebalancer l'influence des tribushimyarites, déjà entrées dans le district de Homs pendant la conquête, ou simplement par manque de candidat convenable, lapeste d'Emmaüs ayant déjà emporté de nombreux hommes, dont ʾAbū ʿUbaydah et Yazīd[23].

À la mort du deuxièmecalife bien guidé ʿUmar en 644,ʿUṯmān ibn ʿAffān lui succède[24]. Il est élu face àʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, qui est cousin de Mahomet, car il propose de concentrer le pouvoir de l'État parmi les Qurayš, alors que ʿAlī préfère le diffuser parmi toutes les factions musulmanes[25]. Initialement, ʿUṯmān maintient les différents gouverneurs nommés par son prédécesseur à leur poste, mais, progressivement, commence à les remplacer par des Banū ʾUmayyah ou des membres du clan plus large des Banū ʿAbd Šams. Ainsi, Muʿāwiyah reste gouverneur de Syrie, al-Walīd ibn ʿUqbah et Saʿīd ibn al-ʿĀṣ (tous deux des Banū ʾUmayyah) sont nommés successivement àKoufa, qui héberge l'une des deux principales garnisons d'Irak et est un centre administratif important, et son cousinMarwān ibn al-Ḥakam devient son conseiller principal[26]. Même s'il est un membre important du clan des Banū ʾUmayyah, ʿUṯmān n'est généralement pas considéré comme faisant partie de ladynastie omeyyade car élu parconsensus parmi le cercle restreint des dirigeants musulmans ; d'ailleurs, il n'essaie jamais de nommer un membre de son clan à sa succession. Néanmoins, à la suite de sa politique, les Banū ʾUmayyah retrouvent la puissance qu'ils avaient perdue après la conquête de la Mecque[27] : ʿUṯmān étend les frontières du califat à l'ouest en attaquant l'exarchat de Carthage en Afrique du nord, ainsi qu'à l'est avec la conquête de l'Anatolie, de l'Istakhr et de certaines zones duKhorassan[28] ; son règne a cependant été marqué par de nombreuses manifestations et troubles qui débouchèrent sur unsiège de 49 jours (en) à l'issue duquel ʿUṯmān futassassiné en656.

Territoires contrôlés parAli (en vert, à l'est) et parMuʿawiya (en rouge, à l'ouest) au début de laGrande discorde.

Cet assassinat jette les prémices de laGrande discorde ou PremièreFitnah. ʿAlī est élu pour lui succéder, mais une partie de l'élite de Qurayš s'oppose à cette succession, vu les circonstances de la mort de ʿUṯmān, sans tenir ʿAlī pour responsable de son assassinat pour autant. Cette opposition finit par cristalliser et polariser le conflit latent entre les Banū Hāšim et les Banū ʾUmayyah et dégénère en guerre civile. Après la défaite des opposants de ʿAlī à labataille du Chameau, qui voit la mort de leurs principaux chefsṬalḥah ibn ʿUbayd Allāh etaz-Zubayr ibn al-ʿAwwām, tous deux potentiels candidats au califat,Muʿāwiyah prend la tête de l'opposition[29]. Initialement, il se garde de revendiquer le califat, préférant plutôt saper l'autorité de ʿAlī et consolider sa position en Syrie, le tout au nom de la vengeance de la mort de ʿUṯmān[30]. ʿAlī et Muʿāwiyah, avec le gros de leurs partisans respectivement d'Irak et de Syrie, finissent par se rencontrer à labataille de Ṣiffīn en657[31]. L'issue de la bataille est indécise et les deux partis décident de recourir à un arbitrage. Cet arbitrage finit par affaiblir l'autorité de ʿAlī sur ses partisans[32]. Ceux qui sont contre l'arbitrage, arguant que ʿAlī est choisi parDieu pour être calife et qu'il ne doit pas lui désobéir, se séparent de son camp et deviennent leskharidjites. Pendant que ʿAlī est embourbé dans sa lutte contre eux, Muʿāwiyah est acclamé par ses partisans en Syrie, dont le noyau dur, les tribus arabes syriennes, le reconnaît comme calife en659 ou660. ʿAlī est assassiné par un kharidjite en661. Muʿāwiyah saisit alors l'opportunité pour marcher surKoufa (que ʿAlī avait érigée auparavant comme capitale), contraintal-Ḥasan, fils de ʿAlī, à lui céder l'autorité califale et obtient la reconnaissance de la noblesse tribale arabe de la région[33]. Désormais, Muʿāwiyah est largement accepté comme calife, marquant ainsi le début duCalifat omeyyade, avecDamas comme capitale, bien que l'opposition des kharidjites et de quelques loyalistes de ʿAlī persiste à un degré moindre[34].

Califat omeyyade

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Article détaillé :Califat omeyyade.

La réunification dumonde musulman sous l'égide deMuʿāwiyah marque l'établissement de la dynastie omeyyade. L'historien Gerald R. Hawting fait remarquer que« les Omeyyades, principaux représentants de ceux qui s'étaient opposés au Prophète [Mahomet] jusqu'au dernier moment possible, avaient, en trente ans suivant sa mort, rétabli leur position à tel point qu'ils étaient désormais à la tête de la communauté qu'il avait fondée »[34].

Sofyanides

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Dirahm figurantMuʿawiyaIer, frappé àBassorah en 56 AH (675-676).

La période sofyanide ne possède pas une masse documentaire aussi fournie que celle de l'époque marwanide et pose des problèmes méthodologiques spécifiques. Ainsi, l'historiographie a souvent reléguéIbn al-Zubair à un simple rang de rebelles alors que plusieurs indices historiques (existence de monnaie frappée, par exemple) semblent suggérer qu'il fut, durant plusieurs années, considéré comme le calife légitime[1].

Le règne deMuʿāwiyahIer, qui initie en661 la dynastie desSofyanides (descendants de ʾAbū Sufyān) est marqué par une stabilité politique et une rapide expansion territoriale. À sa mort en680, son filsYazīdIer lui succède[35]. Cette succession héréditaire n'est pas acceptée par de nombreux musulmans, notammentʿAbd Allāh ibn az-Zubayr etal-Ḥusayn, second fils de ʿAlī. LaDeuxième Fitnah éclate. Ibn az-Zubayr et al-Ḥusayn se dirigent de Médine vers La Mecque. Puis al-Ḥusayn continue vers Koufa pour rallier la population à sa cause, mais il estintercepté àKerbala par une importante armée omeyyade qui le tue ainsi que sa famille et ses compagnons. Ibn az-Zubayr se proclame calife, soulève les deux villes saintes de la Mecque et Médine et étend l'opposition jusqu'àBassorah, en Irak. YazīdIer arrête la révolte à Médine en683 et meurt la même année. Son fils et successeur,MuʿāwiyahII, ne règne que quarante jours, et après son abdication en684, Ibn az-Zubayr et Marwān ibn al-Ḥakam, descendant d'une autre branche omeyyade et ancien conseiller de ʿUṯmān ibn ʿAffān, se disputent le pouvoir. Marwān est proclamé calife à Damas, initiant la dynastiemarwanide.

Marwanides

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Carte montrant le contrôle territorial des différentes factions pendant de la Deuxième Fitnah
Contrôle territorial des différentes factions pendant laDeuxième Fitnah (les Omeyyades en rose).

Le califat d'Ibn az-Zubayr est reconnu par la plus grande partie dumonde musulman.MarwanIer, qui comptait initialement lui faire allégeance (ce dont il fut dissuadé parUbayd Allah ben Ziyad etHusayn ibn Numayr al-Sakuni (en)), réussit néanmoins à lui reprendre laSyrie et l'Égypte, mais meurt après neuf mois de règne. Son filsAbd al-Malik lui succède en685. La première partie de son règne est marquée par une révolte organisée parMoukhtar ath-Thaqafi à Koufa au nom deMuhammad ibn al-Hanafiya, un des fils d'Ali. Le,Ibrahim ibn al-Achtar (en) repousse unassaut (en) des Omeyyades sur l'Irak. Moukhtar ath-Thaqafi est cependant défait quelques mois plus tard par le demi-frère d'Ibn az-Zubayr. Ibrahim al-Achtar passe alors dans le camp zubayride et conserve le contrôle du nord de l'Irak, tandis que le demi-frère d'Ibn az-Zubayr conserve laSawad. En691, ils sont tous les deux défaits par Abd al-Malik à labataille de Maskin. En692, Abd al-Malik met fin au califat d'Ibn az-Zubayr après avoir envoyé son généralAl-Hajjaj ibn Youssouf ath-Thaqafi faire lesecond siège de La Mecque (en). Abd al-Malik n'ayant momentanément plus de rival pour le titre de calife, on considère la Deuxième Fitna comme terminée. Dans la foulée, Abd al-Malik et ses conseillers introduisent une réforme monétaire capitale, la fondation dudinar or, qui tente d'unifier l'ensemble du Califat sous une même monnaie de référence[36].

Al-WalīdIer devient calife à la mort de son père ʿAbd al-Malik en705[37]. Il poursuit les expansions territoriales initiées par ses prédécesseurs, ce que font également ses successeursSulaymān,ʿUmarII etYazīdII. ʿUmarII tient une place particulière au sein de la dynastie, du fait de sa sagesse et de sa piété, étant parfois le seul à être reconnu calife par la tradition ultérieure.

Le dernier fils de ʿAbd al-Malik à devenir calife estHišām, qui succède à YazīdII en724. Son assez long règne marque l'apogée militaire et territoriale du Califat omeyyade. Ses successeurs n'arrivent pas à endiguer le mouvement desAbbassides, notamment auKhorassan et en Irak, foyer de résistance aux Omeyyades. Les Abbassides, issus du clan des Banū Hāšim, finissent par prendre Koufa en749, en font leur capitale et proclament calife leur chefʾAbū al-ʿAbbās as-Saffāḥ. Le calife omeyyadeMarwānII, petit-fils de MarwānIer, à la tête de l'armée omeyyade, se dirige alors vers l'est pour arrêter les Abbassides. Les deux armées se rencontrent à labataille du Grand Zab au début de750 et les Omeyyades sont défaits. La même année, Damas est prise et MarwānII fuit en Égypte, où il est tué, marquant ainsi la fin du Califat omeyyade. Les Abbassides détruisent la plupart des tombeaux omeyyades, n'épargnant que celui de ʿUmarII, et presque tous les membres de la famille sont traqués et tués, mais le princeʿAbd ar-Raḥmān ibn Muʿāwiyah, petit-fils de Hišām, réussit à s'enfuir, à gagner al-ʾAndalusvia le Maghreb et à y établir unémirat àCordoue en756.

Omeyyades de Cordoue

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L’époque destaïfas :al-Andalus morcelé en1037.
Article détaillé :Omeyyades de Cordoue.

LesOmeyyades de Cordoue prospèrent pendant près de deux siècles et l'émirʿAbd ar-RaḥmānIII se proclamecalife en929, rejetant ainsi l'autorité spirituelle duCalifat abbasside. Cet âge d'or est plutôt bref et uneguerre civile finit par faire chuter la dynastie en1031 et morcèleal-ʾAndalus en une multitude detaïfas.

Branches

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Au début duVIIe siècle, les principaux groupes des Banū ʾUmayyah sont les ʾAʿyāṣ et les ʿAnābisah. Les premiers regroupent les descendants de ʾAbū al-ʿĀṣ, d'al-ʿĀṣ, d'al-ʿĪṣ, de ʾAbū al-ʿĪṣ et d'al-ʿUwayṣ, tous fils deʾUmayyah ibn ʿAbd Šams et dont le nom partage la mêmeracine, d'où ils tirent le nom du groupe. Les deuxièmes regroupent les descendants de Ḥarb, de ʾAbū Ḥarb, de Sufyān, de ʾAbū Sufyān, de ʿAnbasah et de ʿAmr, tous fils de ʾUmayyah, ainsi que de ʾAbū ʿAmr Ḏakwān, possible fils adoptif de ʾUmayyah.ʿAnābisah est la forme pluriel deʿAnbasah, un nom commun dans ce deuxième groupe[6].

Deux des fils de ʾAbū al-ʿĀṣ,ʿAffān etal-Ḥakam, sont les pères de deuxcalifes, respectivementʿUṯmān etMarwānIer. Ce dernier est à l'origine de la branche des Marwanides, qui dirige leCalifat omeyyade entre684 et750, puis l'Émirat de Cordoue entre756 et929 et enfin leCalifat de Cordoue entre929 et1031 (avec quelques courts intervalles à la fin du Califat de Cordoue, lorsque lesHammudites disputent le pouvoir auxOmeyyades). Hormis les rescapés versal-ʾAndalus, la plupart des Marwanides sont exterminés dans la purge entreprise par lesAbbassides en 750. Toutefois, certains parmi eux se réfugient et s'installent enÉgypte et enIran et l'un de leurs descendants, l'auteurʾAbū al-Faraǧ al-ʾAṣfahāniyy (897-967), est connu pour sonLivre des Chansons. ʿUṯmān est le troisièmecalife bien guidé (644-656) et laisse de nombreux descendants dont certains servent dans différents postes au sein du Califat omeyyade. La lignée de ʾAbū al-ʿĪṣ,via son fils ʾAsīd, donne plusieurs gouverneurs et militaires sous les ordres des califes bien guidés puis des califes omeyyades. Quant à al-ʿĀṣ, son fils Saʿīd devient gouverneur deKoufa sous ʿUṯmān[6].

Parmi le groupe des ʿAnābisah, les membres les plus connus sont la famille deṢaḫr, fils de Ḥarb et plus connu sous le nom de ʾAbū Sufyān[38]. De sa lignée, les Soufyanides, est issu son filsMuʿāwiyahIer, fondateur du Califat omeyyade en 661. MuʿāwiyahIer engendreYazīdIer, deuxième calife omeyyade, qui est le père deMuʿāwiyahII, dernier calife de la branche soufyanide en684. Les frères de MuʿāwiyahII, Ḫālid et ʿAbd Allāh, continuent cependant de jouer un rôle important, le premier étant souvent considéré comme étant le fondateur de l'alchimie dans le monde musulman. Le fils de ʿAbd Allāh, Ziyād, plus connu sous le nom de ʾAbū Muḥammad as-Sufyāniyy, mène une rébellion contre les Abbassides en 750 avant d'être tué. Les autres fils de ʾAbū Sufyān sontYazīd, qui précède son frère Muʿāwiyah en tant que gouverneur deSyrie, ʿAmr, ʿAnbasah, Muḥammad et ʿUtbah. Seuls les deux derniers laissent une descendance. Une autre famille importante parmi les ʿAnābisah est celle de ʾAbū ʿAmr,via son fils ʾAbū Muʿayṭ. ʾUqbah, fils de ʾAbū Muʿayṭ, est capturé et exécuté pendant labataille de Badr sur ordre deMahomet pour son hostilité et sa grande virulence envers Mahomet. Al-Walīd, fils de ʿUqbah, devient gouverneur deKoufa sous ʿUṯmān pour une brève période. Les Banū ʾAbī Muʿayṭ s'installent principalement enIrak et enDjézireh[39].

Arbre généalogique

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Notes et références

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Notes

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  1. "As those Umayyads who were living at the beginning of the Muslim epoch were only in the third generation from their eponym (e.g. Abu Sufyan b. Harb b. Umayya), there is nothing improbable in the latter's being a historical personage"

Références

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Bibliographie

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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