En sanskrit, Om̐ est formé desvoyelles A, U et de laconsonne M, les voyelles formant ladiphtongue AU. Sur le plan symbolique,A représente le commencement, la naissance, et le dieu créateurBrahmā ;U, la continuation, la vie, et le dieuVishnu ; etM la fin, la mort, et le dieu destructeurShiva. La syllabe représente donc la totalité de ce qui existe, elle est ce « qui contient le passé, le présent et le futur, tout en étant d'essence autre »[2], latrinité hindoue et les troisguna,rajas,sattva ettamas.
अ+उ+ ँ = A+U+M ँ.
La prononciation duom̐ est parfois décrite ainsi :a émerge du fond de la gorge, vers le palais,u roule sur lalangue etm termine sur leslèvres.a symbolise la veille,u, lerêve,m, lesommeil. L'éveil correspond au quatrième temps : le silence, départ et retour du Pranava, et donc,Kali, déesse temporelle.
Cette syllabe serait lasomme et lasubstance du son de l'Univers. Om est le son de ce qui n'est pas entrechoqué, contraire à de l'air sur le larynx, ou au bruit d'un arbre qui se brise[3].
Aum iti ek akshara Brahman[4] (sanskrit); en français : « Aum, cette unique syllabe est lebrahman ».
Om (ou Aum ॐ) est un des symboles les plus sacrés de l'hindouisme : il est utilisé comme préfixe et parfois suffixe auxmantras hindous. Il est considéré comme la vibration primitive divine de l'Univers qui représente toute existence ; ainsi :
« La syllabe Om estBrahman. (...) Cette syllabe Om nous permet de nous unir à l'Atman suprême qui s'est manifesté en tant qu'univers diversifié. »
LaPranava Upanishad en particulier s'attache à définir le symbolisme de Om. Cette tradition de la « vibration » cependant, sera pleinement mise au jour grâce aux développements dutantrisme. Vasugupta, dans saSpanda-kârikâ, reprend l'idée de la vibration et l'explicite en lui associant des valences multiples qui débordent de loin le concept de « son ». La « vibration » est pour lui en effet une des formes de la conscience en train de se manifester. Cet « ébranlement » de la conscience qui manifeste chaque développement physiologique a été très tôt associé (nous pensons en particulier à Abhinavagupta) aux modes de manifestations de l'inconscient. Toute personne, dit Abhinavagupta, qui manifeste une propension à s'émerveiller devant une forme particulière de la manifestation, est susceptible de ressentir un ébranlement (kshoba) dès lors qu'elle est mise en contact avec celle-ci.
SelonSankara la méditation sur la syllabe sacrée permet d'accéder au but de toute la quête de l'être. Le fruit de la connaissance peut être maintenant savouré. Il décrit les dernières étapes: "Ayant écarté les souillures et détruit mérites et démérites, on se trouve alors fermement établi dans leBrahman suprême qui est infini, de la nature d'un paradis sans fin, joie dépourvue de misère, réalité plus grande que tout. Après avoir réalisé le Brahman connu par tous les textes védantiques comme le Soi, on atteint ce Brahman unique. (Kena up. vâkya bhâshya IV, 9"[6].
Dans sa forme indienne originelle, lebouddhisme comportait différentes formes de méditation fondées sur l'attention (sati) et la tranquillité (samatha), sans utilisation de mantras[7]. C'est lors de son introduction au Tibet, et sous l'influence de l'hindouisme, que l'emploi de mantras et de la syllabe « Om » se développe de façon importante.
Comme dans l'hindouisme, « Om » est utilisé comme préfixe ou suffixe auxmantras, notamment dans le mantraOm mani padme hum dubouddhisme mahāyāna, dont la première syllabe est ॐ. Par ailleurs, cette syllabe est souvent retranscrite en chinois par le caractère 唵 (pinyinǎn) ou |嗡 (pinyinwēng).
Certaines cloches (ghantā) sont spécialement conçues pour produire les longs accords du son Om̐.
Om est un mantra de libération pour lejaïnisme. Sa prononciation est aussi une louange envers lesTirthankaras, les Maîtres qui ont connu l'éveil, leurs disciplesacharyas pour la plupart des érudits qui ont professé; et les moines ascètes en général. Om s'écrit également Aum[8].
Le mot « Omkara », qui désigne dieu pour lesVédas et qui est synonyme de Om, est devenuOankar dans lesikhisme[9].Guru Nanak, le fondateur de cette foi, l'a utilisé. Au niveau de la prière intérieure, le mot sikhNaam, qui est un des noms de dieu, est proche du Om hindou.
Monogramme catholique AVM sur le blason de Santa Maria del Cubillo.
Selon les interprétations deRené Guénon, Om en tant que nom duLogos est également présent au début duchristianisme sous la forme AUM à travers unmonogramme représentant les trois lettres AVM se chevauchant. Pour cet auteur, il s'agit d'un ancien symbole duChrist qui a été plus tard assimilé à une abréviation deAve Maria[10], mais qui était primitivement un symbole réunissant les deux lettres extrêmes de l'alphabet grec, l'alpha et l'oméga[11], pour signifier que leVerbe est le début et la fin de toute chose.
Outre cette correspondance avec l'invocation de la Vierge Marie, René Guénon souligne également la proximité linguistique et phonétique de AUM avecAmen, dans lesquels, notamment, « il y a deux lettres communes sur trois, A et M, qui représentent deux termes opposés ou complémentaires ; N indique le produit de ces deux termes, et par conséquent est placé après, tandis que U indique le lien qui les unit et, à ce titre, se place entre eux[12]. »
Symbole du mouvementArya Samaj: AUM dans un soleil. Entre le AU et le M, unpluti (le chiffre 3 [३]), signe qui indique la prolongation de la diphtongue AU; v.pluti.
Dans le mangaSaint Seiya (lesChevaliers du Zodiaque en français), le chevalier d'orShaka de la Vierge prononce souvent cette invocation afin de concentrer son cosmos pour attaquer.
Dans le mangaD.Gray-man, le personnage de Kanda possède un tatouage représentant le symbole ॐ qui détermine sa durée de vie.
Dans la vidéo de sa chansonFrozen, de l'albumRay of Light (en français « Rayon de lumière »),Madonna ouvre la main (à3 min 43 s du clip[16]) et apparait alors le signe ॐ. La chanson débute par« You only see what your eyes want to see » (« Vous ne voyez que ce que vos yeux veulent voir »).
↑Pour une explication de la transcription endevanagari, ainsi que du passage de la graphieऔम् à ॐ, voir Valérie Beck, « Om et Aum : son histoire, son écriture, son sens » sur artetyoga.fr.[lire en ligne (page consultée le 6 mai 2024)]
Valérie Beck, « Om et Aum : son histoire, son écriture, son sens » sur artetyoga.fr. (Explication du passage endevanagari de la graphieऔम् à ॐ.[lire en ligne (page consultée le 6 mai 2024)]