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| Lieu | 28, boulevard des Capucines 9e arrondissement deParis |
|---|---|
| Coordonnées | 48° 52′ 13″ nord, 2° 19′ 43″ est |
| Inauguration | 1893 |
| Capacité | 1 772 à 1 996 places assises 2 824 places (configuration debout) |
| Structure-mère | Groupe Canal+ (Bolloré) |
| Site web | www.olympiahall.com |
L'Olympia est unesalle de spectacle située 28,boulevard des Capucines, dans le9e arrondissement deParis. C'est le plus ancienmusic-hall de Paris encore en activité. La marque est la propriété du groupeVivendi entre 2001 et 2024, puis du groupeCanal+ à partir de 2024[1].


En 1888,Joseph Oller — le fondateur duPari mutuel et duMoulin-Rouge — pose sesmontagnes russes dans la cour d'un bâtiment donnant sur le 28,boulevard des Capucines. Lepréfet de policeHenri Lozé, craignant l'incendie des montagnes russesbâties en bois, demande la fermeture de l'attraction. Oller procède donc à la démolition des montagnes russes et fait édifier une salle de spectacle de deux mille places : l'Olympia[2].
L'inauguration a lieu le, avec comme toutes premières vedettesLa Goulue (danseuse decancan),Loïe Fuller (danseuse américaine) etFregoli[3] (transformiste).
Entre 1895 et 1900, le musée Oller, unmusée de cire, est installé dans les sous-sols de l'Olympia[4]. Il présente des scènes historiques (Jésus etPonce Pilate, laRévolution française, le couronnement dutsar, etc.) ou sensationnelles (liées au monde policier et judiciaire notamment)[5].
Lesfrères Isola dirigent l'établissement de 1898 à 1911. Les attractionsforaines (acrobates,contorsionnistes, etc.) occupent la scène. En, Oscar de Lagoanère devient directeur. Grâce à son activité qui sort un peu des sentiers battus, l'Olympia reprend une animation très diverses et le music-hall reste ouvert en été. En 1902Blanche de Marcigny y présente un spectacle deHaute école. De 1911 à 1914, Jacques Charles y monte des revues de music-hall,Mistinguett etYvonne Printemps s'y produisent. En 1916,Raphaël Beretta etLéon Volterra en prennent la direction[6]. Pendant laPremière Guerre mondiale la salle ferme ses portes.
Paul Franck leur succède de 1918 à 1928. Il introduit dans les attractions de plus en plus de chanson. Entre autres vedettes, passent alors à l'OlympiaFragson,Fréhel,Damia,Marie Dubas etLucienne Boyer.
Joseph Oller meurt en 1922[7]. En 1924,Gina Palerme s'y produit à son retour d'Angleterre, dans un numéro mixte de chant et de cinéma. Sa prestation est précédée en première partie d'Antonin Berval, qui y fait ses débuts sur une scène parisienne, et en seconde partie deLa Argentina.
En août1932,Ruth Virginia Bayton avec l'orchestre deSam Wooding se donne dans la revueLa Jungle Enchantée.
Mais au fil du temps la salle se remplit de moins en moins. Elle devient alors, en 1929, uncinéma sous le nom deThéâtre Jacques-Haïk. Il y avait alors un orgue Cavaillé-Coll (11 rangs, xylophone, cloches et 24 accessoires) joué entre autres par Gilbert Leroy (il existe des enregistrements)[réf. nécessaire]. Pendant la seconde guerre mondiale, l'armée allemande, puis l'armée américaine investissent le lieu. Le cinéma y règne jusqu'en 1954.

Jacques Haïk (créateur du cinémaLe Grand Rex) reconstruit entièrement l'intérieur et le hall de l'ancien music-hall de Joseph Oller pour en faire une magnifique salle. En1954, la Sato (société du « Groupe Jacques Haïk », propriétaire du fonds de commerce de l'Olympia), finance intégralement une sonorisation moderne et engageBruno Coquatrix comme directeur.
Le nouvel Olympia ouvre le.Bruno Coquatrix, son nouveau directeur, rend la salle à la chanson. Le public afflue. Sur scène se succèdentLucienne Delyle accompagnée d'Aimé Barelli, etGilbert Bécaud[8] y fait ses débuts. Ce succès va donner des ailes à la salle, et sa renommée va aller grandissante. Tous les grands de la chanson se produisent alors sur cette scène devenue mythique :Charles Trenet,Édith Piaf,Léo Ferré,Juliette Gréco,Georges Brassens,Jacques Brel,Barbara,Claude François,Johnny Hallyday, etc.
La programmation ne se limite pas à des artistes français : le, aprèsLouis Armstrong,Ella Fitzgerald etBillie Holiday, c'est au tour deSidney Bechet d'être à l'affiche de l'Olympia[9].Et dans les années 1960,Gene Vincent, lesBeatles et lesRolling Stones, entre autres, fouleront la scène.
En, Bruno Coquatrix et le directeur d'Europe 1 décident de s'associer pour créer lesMusicoramas. Le lundi, jour de relâche de l'Olympia, la scène est alors occupée par un récital unique produit par la radio et diffusé soit en direct, soit quelques jours plus tard sur ses ondes.
L'Olympia est également la salle qui fait connaîtreDalida en1956 lors de l'émissionLes Numéros 1 de demain. Elle s'y produit à huit reprises[10].1961 est une année riche. Gilbert Bécaud venu y créerEt Maintenant. Mais l'année 1961 est contrastée, l'Olympia est au bord de la faillite, Bruno Coquatrix fait appel alors à Édith Piaf, qui, encore très malade y chanteNon, je ne regrette rien,Mon Dieu,les Flonflons du bal, elle y tiendra trois mois jusqu’à deux représentations par soir.Jacques Tati la suppléera en présentantJour de fête à l'Olympia, qui reprend certaines scènes de son premier film,Jour de fête, en partie colorisé pour l’occasion et en y mêlant des acrobaties et des sketches bien réels. Grâce aux prouesses de ces deux artistes, l'Olympia fut sauvé.Johnny Hallyday prend la suite. Il est le premier artiste de sa générationà faire l'Olympia, et il provoque un tel enthousiasme auprès de son public en effervescence que l'on doit commander de nouveaux sièges. Prévue dans la foulée,Marlène Dietrich se dédit. C'est ainsi queJacques Brel, qui faisait déjà régulièrement partie du programme de l'Olympia depuis 1954, s'y retrouve pour la première fois en haut de l'affiche (malgré les réticences de Bruno Coquatrix[11]) et est accueilli avec succès[12]. En 1964, il y interprète pour la première foisAmsterdam et fait un triomphe[13]. En. Brel y fait ses adieux officiels, ayant décidé d’arrêter définitivement le tour de chant ; après trois semaines consécutives, sa dernière, retransmise en direct à la télévision, reste l'une des plus émouvantes et mémorables soirées de l'histoire de l'établissement[14] : à la fin, l'ovation du public n'en finissant pas, le chanteur se décide à revenir au bout d'environ 30 minutes en peignoir sur scène pour un ultime salut[15].
Jusqu'en1967, Johnny Hallyday se produit régulièrement à l'Olympia :en 1962,1964 pour cinquante sept représentations qui précédent son départ auservice militaire ; rendu à la vie civile, il y faitsa rentrée à l'automne1965 ; en1966lors d'un Musicorama qui relance totalement sa carrière (Jimi Hendrix etson groupe y fait ses débuts en première partie) et1967, où il se produit avecSylvie Vartan. Le chanteur congolaisTabu Ley Rochereau serait, en 1970, le premier Africain a se produire dans l'Olympia de Paris. Aprèsce récital, Hallyday délaisse l'Olympia devenu « trop étroit » pour se produire dans de plus grandes salles (en nombre de spectateurs), d'abord auPalais des sports, puis (plus tard), auZénith etBercy, etc. Il faut attendre l'an2000, pour qu'il revienne boulevard des Capucines, où pour ses quarante ans de carrière,il y donne quarante deux représentations durant l'été. Une exception toutefois, en1973, où à la demande de Bruno Coquatrix, faisant face à des difficultés de trésorerie qui menace l'Olympia de fermeture, le chanteurs'y produit gracieusement du 19 au[16]. À l'occasion de sa tournéeFlashback Tour, en2006, il y donne encore quelques représentations en décembre.

La salle accueille fin 1961 les premiers tours de chant deSylvie Vartan ; on remarque particulièrement son4e passage durant trois semaines du au avec lesBeatles etTrini Lopez[17]. La chanteuse s'y produit ensuite très régulièrement :1967,1968,1970 et1972. À partir de1975 elle est la première chanteuse française à relever le défi des grandes salles et quitte donc l'Olympia pour y faire son grand retour en1996. Elle s'y produit encore en1999,2009 et2010, etc.
De nombreux spectacles de rock et de twist sont organisés entre 1961 et 1963 avec notammentConcentration Rock en, un spectacle de plus de 2 heures avec de nombreuses vedettes françaises et groupes du moment, avecDaniel Gérard et Les Dangers, le duo Les Copains, et en2e partieLes Chats Sauvages reformés avecMike Shannon. Le groupe deHeavy metal traditionnelBlack Sabbath y fit également un concert le.
Gene Vincent chante pour la première fois à l'Olympia le 15 décembre 1959[18].
En 1969, Bruno Coquatrix engage sur les conseils de son épousePatrick Ullmann pour être le photographe officiel de l'Olympia ; il y restera jusqu'en 1997. Patrick Ullmann avait déjà effectué des photographies par le passé à l'Olympia, pourEurope 1. Il avait découvert l'Olympia en 1957, alors qu'il avait 15 ans, lorsque son père l'y emmena pour la première fois pour voirGloria Lasso[19].
Les 13 et, le grand pianiste György Cziffra fait deux récitals retentissants où il joue Couperin, Rameau, Daquin, Scarlatti, Lully, Hummel, Mozart, Ravel, Chopin, Falla, Liszt, Mendelssohn.
Le, l’unique concert donné parAlan Stivell, accompagné de nombreux musiciens, relance l’intérêt du public pour lamusique celtique, phénomène amplifié par une retransmission radiophonique et un enregistrement qui se vend à 1 500 000 exemplaires.

En 1979, à la mort de Bruno Coquatrix, sa femme Paulette et sa fille Patricia héritent la salle de spectacle à parts égales.
Michelle Torr y fait salle comble pendant plus d'un mois à guichets fermés en 1980[20].
En 1983, des clowns y sont programmés:les Colombaioni.
En1989,Sheila y fait ses « adieux à la chanson ». Neuf ans plus tard, en1998, elle y fait son retour à la scène.
En1998,Annie Cordy fête ses 50 ans de carrière et ses 70 ans sur cette scène.
Grâce àBruno Coquatrix et par la suite son neveuJean-Michel Boris[21] (qui en prend la direction de 1979 à 2001), l'Olympia a accueilli les plus grands artistes de toutes les époques.
Le record de durée est établi parMichel Sardou en1995, qui reste à l'affiche durant six mois et donne 113 représentations du au et après prolongation du 11 au, achève finalement son tour de chant le[22].
En plus de la musique et de la chanson, l'Olympia accueille une grande variété de spectacles, comme des cirques, des ballets, des films[23] et des opérettes.
Une école de danse et de spectacle est installée dans les combles du bâtiment. Dans ce lieu de répétitions pourSylvie Vartan etDalida notamment,Arthur Plasschaert (chorégraphe et professeur de modern'jazz) dirige les cours[24]. Par la suite,Béatrix Hoang (danseuse et chorégraphe) y donne les sessions jazz et Patrick Ehrhard (chorégraphe, professeur et danseur) s'occupe des classes contemporaines.Alice Dona etBernard Lavilliers y ont aussi leurs écoles du spectacle. De nombreux danseurs y sont formés.
Le music-hall était menacé de destruction depuis longtemps, sa reconstruction est nécessaire par la destruction de l'immeuble qui abrite l'Olympia, et la restructuration prévue à l'arrière du bâtiment. Le groupe d'immeubles fait alors partie d'un projet de rénovation, dans lequel la salle devait initialement disparaître[style à revoir].
Les parties vues et cachées de l'ancienne salle de billard sont inscrites au titre desmonuments historiques par arrêté du[25]. Cette salle, ornée de boiseries sculptées et defaïences de Sarreguemines, date de la fin du XIXe siècle. Elle rend hommage au roi d'AngleterreÉdouard VII. Dans les années 1950, elle servit de salle de répétition pour les artistes, par exempleJohnny Hallyday etDalida[26].
Le a lieu la dernière représentation de l'ancien Olympia.
En dépit de son inconfort chronique, la salle et son célèbre hall rouge seront rebâtis à l'identique en sept mois, en arrière à quelques mètres de l'emplacement d'origine, la façade n'ayant pas été touchée, ; la nouvelle salle ouvre ses portes en avecGilbert Bécaud. Si les coulisses ont un peu changé, la salle et la scène sont restées quasiment les mêmes.
En août2001,Vivendi Universal, devenu Vivendi en 2006, rachète le fonds de commerce.Les murs de L'Olympia appartiennent depuis 1999 à la SFL (Société foncière lyonnaise)[27].
Arnaud Delbarre, directeur général de la salle depuis 2002 (en remplacement deJean-Michel Boris), quitte ses fonctions le[28]. Christian Soulabaille[29], directeur technique depuis 1997, devient directeur général de la salle en 2016 jusqu'en 2022, aux côtés de Laurent De Cerner[30].
En novembre 2023, l'Olympia a célébré ses 130 ans d'existence[31].
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