Il a une vingtaine d'années lorsqu'il succède à son père en995. Les fonctions royales sont alors encore très limitées en Suède[1]. La même année, il donne refuge dans ses états à son beau-frère, lejarl de HladirÉric Håkonsson qui a dû abandonner laNorvège au roiOlaf Tryggvason. Peu après le remariage de sa mère avec le roiSven Barbe Fourchue, il scelle la réconciliation de laSuède avec leDanemark. En1000, allié à Sven et Erik, Olof l'emporte sur Olaf Tryggvason à labataille de Svöldr. Le Norvégien y trouve la mort et son royaume est partagé entre les vainqueurs.
Source où aurait été baptisé Olof, près de l'église d'Husaby.
On estime aussi que c'est du règne d'Olof (ou peut-être de son père Erik) que date la suprématie suédoise sur leGötaland, région plus sensible à l'avancée du christianisme que celle d'Uppsala.
Selon la légende, Olof y fut baptisé dans la source de Husaby (dans la province deVästergötland) en1008 par l'archevêque d'YorkSigfrid[2]. Cependant, les détails relatifs à son éventuelle conversion restent douteux et on considère que sa conversion soit plus ancienne, voire de naissance[2].
SelonAdam de Brême, la chrétienté d'Olof est telle qu'il envisage de détruire le grand sanctuaire païen deGamla Uppsala. Dans les faits, la christianisation fait face à une opposition, mais elle reste un outil qui permet à Olof de renforcer et affirmer son autorité royale[1].
Olof avait toutefois conclu un accord de statu quo avec ses peuples prévoyant le maintien du culte païen àUppsala avec le grand sacrifice du mois de goi (mi-février/mi-mars) ainsi que l'implantation à Skara auVästergötland d'un évêché créé vers1013 par Unwam archevêque deHambourg-Brême (1013-1029) en faveur de Thurgot[1].
C'est également Olof qui a frappé les premières pièces suédoises, portant son effigie, àSigtuna pendant les années990[3]. Dans la mémoire populaire, le roi Olof laissa enfin le souvenir d'avoir été le premier à instituer la perception d'un impôt régulier.
En1015,Olaf Haraldsson, unviking de sang royal qu'Olof a déjà eu à combattre, s'impose à son tour sur le trône deNorvège : c'est le futur Saint Olaf. Olof Skötkonung va d'abord lutter contre lui mais ses sujets eux-mêmes vont bientôt l'obliger à traiter.
Vers 1019, il marie une de ses filles à Olaf Haraldsson, et une autre àIaroslav afin de renforcer des liens diplomatiques visant à réduire le pouvoir du Danemark. Son fils,Anund Jacob, poursuivra sa politique anti-danoise[1]. En se rapprochant de l'est, il confirme l'ouverture commerciale de lamer Baltique par les territoiresRus'[1].
Il meurt en 1022 et ses deux principales actions restent inachevées : le processus de christianisation et le renforcement de l'autorité royale. Ce processus s'étendra sur plusieurs générations encore[1].
Il épousa ensuite en union légitime la fille d'un prince desAbodrites duMecklembourg connue seulement sous le nom scandinaved'Estrid avec qui il eut deux autres enfants[4] :
Anund, né vers1007, la veille de laSaint-Jacques, et qui fut baptisé pour cela sous le nom chrétien de « Jakob » malgré les réticences de ses sujets[5] et qui lui succéda à sa mort ;
Les deux tombeaux devant la petite église deHuseby dans le Västergötland furent d'abord attribués à Olof et sa dernière épouse. Toutefois, l'âge des tombeaux ne correspondent pas à l'époque de Olof. Les recherches situeraient davantage le tombeau de Olof àSkara ouLinköping.
Le règne d'Olof est considéré comme un important tournant pour le royaume de Suède. Il est resté dans l'histoire comme le premier roi chrétien de Suède bien que la religion chrétienne ne s'impose pas dans le royaume et que son règne correspond à une période de mixité avec le paganisme et la survivance du site religieux deGamla Uppsala[1].