Une situation d’oligopole se rencontre lorsqu'il y a, sur unmarché, un nombre faible d'offreurs (vendeurs) disposant d'un certainpouvoir de marché et un nombre important de demandeurs (clients). On parle aussi de situation demarché oligopolistique.
Il s'agit d'une situation demarché imparfait : dans le cadre de laconcurrence pure et parfaite, le profit de chaque producteur ne dépend pas de l'attitude des autres offreurs, les agents économiques concernés sont des« Price Takers » (Preneurs de prix) dû au principe de l'atomicité. En revanche, lorsque c'est un contexte d'un marché imparfait, ceci n'est pas applicable car les gains ou le profit réalisé par les offreurs dépendent fortement de l'attitude des autres.
L’une des raisons de l’existence d’un marché oligopolistique est due au fait que la sélection de la firme peut conduire spontanément à une configuration de monopole ; on parle de « monopole naturel ».
Lorsque lesrendements sont constants ou croissants, les producteurs sont rationnellement incités à grossir afin de réaliser deséconomies d'échelle, ce qui tend à la concentration, et l'équilibre d'un tel système est une situation demonopole où il ne reste plus qu'un producteur. Néanmoins, dans le but de protéger le consommateur des abus, les institutions politiques s'opposent à la constitution de monopoles. Ces marchés tendent vers un équilibre oligopolisme.
Une fois cet équilibre atteint, les producteurs peuvent se livrer une concurrence féroce (cas d'Intel etAMD sur le marché desmicroprocesseurs), mais peuvent aussi s'entendre de manière plus ou moins formelle et constituer uncartel. De même qu'elles interdisent l'abus de position dominante, les institutions politiques s'opposent aux ententes abusives. Par exemple enFrance, il existe quatre sociétés (offreurs) qui proposent des services de téléphonie mobile à des millions de demandeurs (clients). La concurrence devenant quasi inexistante entre les opérateurs, l'État français est intervenu afin d'obliger les offreurs à réviser le coût des SMS (Short Message Service) qui étaient facturéssix à huit fois leur prix de revient[réf. nécessaire] (NB : aujourd'hui, le marché des opérateurs télécoms a été ouvert à la concurrence).
Le cas d'oligopole le plus simple est unduopole, où il y a deux producteurs.
Certainssecteurs d'activité sont des secteurs « oligopolistiques » : les rendements d'échelle sont tellement grands qu'il est plus rentable pour l'économie que le nombre d'acteurs soit limité (voir aussimonopole naturel).
Aucun duopole ou oligopole n'est parfait, mais quelques cas de figure s'y apparentent en 2008, dont :
quasi-duopole :Intel etAMD, qui équipent à eux deux la plus grande partie desordinateurs personnels ;Pepsi etCoca-Cola sont les seuls producteurs decola de taille mondiale ;Christie's etSotheby's, qui se partagent la quasi-totalité du marché des ventes aux enchères d'art de prestige dans le monde même aussiAirbus etBoeing qui sont les deux plus gros constructeurs aéronautiques ;
quasi-oligopole : les 4 fournisseurs principaux de télécommunication mobile aux États-Unis :AT&T,Sprint,T-Mobile etVerizon, accusés le par leNew York Times de ne pas se livrer à une concurrence très acharnée sur les prix desSMS[1]. Les motoristes aéronautiquesPratt-Whitney,General electric,Rolls-Royce etSnecma se partagent la totalité de la motorisation des Airbus et Boeing. On peut aussi citer le marché de lanotation financière, quasi exclusivement détenu par trois firmes,Moody's,Standard & Poor's etFitch Ratings. Les multinationales VISA, Mastercard, et dans une moindre mesure American Express, qui exploitant des réseaux de paiement traitant l'essentiel des transactions bancaires mondiales, sont également en situation de quasi-oligopole. En Chine, UnionPay est également en situation de quasi-oligopole dans le secteur des paiements.
Les stratégies envisagées par les entreprises oligopolistiques sont nombreuses[5]. En fixant le prix et en général la politique de vente, il faut tenir compte de la réaction de tous les concurrents. Plusieurs modèles ont été proposés pour analyser ces cas. On peut généraliser lesmodèles de Cournot ou deStackelberg à un nombre arbitraire d’entreprises.