Elle prend sa source en Belgique, à 309 mètres d'altitude dans le massif forestier ditBois de Bourlers, dans l’ancienne commune deForges au sud-est de la villehennuyère deChimay. Cette rivière au cours de341 kilomètres[1], presque entièrement navigable et bordée decanaux sur104 kilomètres, baigneHirson,Guise,Ribemont,La Fère où elle reçoit laSerre, la ville deCompiègne en amont de laquelle elle reçoit un gros contributeur, l'Aisne, l'agglomération deCreil près de laquelle elle reçoit sur sa rive droite, en amont laBrêche et en aval leThérain, puis longe laforêt de Chantilly avant d'atteindrePontoise.
L'Oise se jette dans laSeine à 20 mètres d'altitude, au Pointil enrive droite et en aval du centre deConflans-Sainte-Honorine dans le département desYvelines. L'Oise a donné son nom aux départements de l'Oise et de l'ancienneSeine-et-Oise créés en 1790 ainsi qu'au département duVal-d'Oise créé en 1968.
Oise est issu d'un typetoponymiqueIsara répandu dans toute l'Europe.César etLucain la citent sous le nom d'Isara[4]. Le nom, évolué du vieux-celtique, signifie « l'impétueuse, la rapide »[5]. Il est apparenté à l'indo-européen*isərós « impétueux, vif, vigoureux », proche du sanskritisiráh, de même sens[6].
On le retrouve dans :
Isara, Vénétie
Éisra, Lituanie
et surtout par fossilisation de*isarā comme nom de rivière dans d'anciens pays de langue celtique :
L'Oise qui baigneGuise,La Fère,Chauny,Noyon,Compiègne,Verberie,Pont-Sainte-Maxence,Creil,Beaumont,Pontoise n'était navigable qu'à partir de Chauny en 1860 d'après les dictionnaires contemporains. Outre des parties de département de l'Aisne, de l'Oise et de Seine-et-Oise à proximité desquelles elle coule paisiblement, elle fait communiquer lebassin de la Seine avec le réseau de canaux du Nord et de l'Est.Les canaux suivants en amont de Compiègne intègrent ce réseau. La plupart sont au gabarit Freycinet sauf le canal du Nord et le canal latéral à l'Oise à gabarit plus large.
canal de Crozat ancêtre du canal de Saint-Quentin entre l'Oise et la Somme
L'Oise, troisième axe fluvial français avec 7 millions de tonnes de fret annuel au début des années 1990, possède une navigation encore active sur une partie au gabarit européen de Conflans-Sainte-Honorine à Compiègne sur plus de 100 km. Au-delà, le gabarit inférieur du canal du Nord constitue une lacune dans le réseau fluvial nord européen.La réalisation ducanal Seine-Nord Europe à grand gabarit européen qui permettra le passage des péniches de 4 400 tonnes de Compiègne aucanal Dunkerque-Escaut destiné à relier le bassin de la Seine au réseau navigable à grand gabarit du nord de l'Europe en remplacement du canal du Nord a été décidée par accord entre l'État et la région Hauts-de-France en octobre 2017 après une période au cours de laquelle ce projet a été différé.
Le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures « rapport Duron » remis le au ministre des Transports recommande la réalisation pour la période 2023-2027 du projetMageo de mise au gabarit de 4 400 tonnes (180 mètres de long sur 11,40 mètres de large) de l'Oise entre Creil et Compiègne (42 km) en reprenant les berges pour porter le mouillage de 3 à 4 m dans la continuité de la future liaison Seine-Nord Europe[8].
L'Oise traverse les terrains crétacés de laThiérache, puis s'enfonce entre les interminables plateaux tertiaires du bassin parisien interne. Elle suit une ondulation tectonique, en réalité une multitude de failles alignées, principalement du nord-est au sud-ouest.
Les crues destructrices de 1993 ou encore du 7 au 12 janvier 2011 s'expliquent, ainsi que les difficultés des aménagements hydrauliques en cas de cumul d'intempéries graves.
Le bassin versant de l'Oise s’étend sur six départements français : l'Aisne, l'Oise, les Ardennes, la Marne, la Meuse et le Val d'Oise. Il représente 17 000 km2 et se décompose en trois grands sous-bassins :
L'Oise amont et médiane (5 000 km2),
L'Aisne et l'Aire (8 000 km2),
L'Oise aval (4 000 km2), à l’aval de leur confluence.
L'organisme gestionnaire est l'EPTB Oise-Aisne ou Entente Oise-Aisne. Cet établissement public a construit de 2007 à 2009 un ouvrage de protection contre les fortes crues à Proisy comprenant une digue de retenue des eaux d'une longueur d'un kilomètre, d'un clapet mobile et d'un évacuateur de sécurité.
Clapet de retenue des eaux en cas de crue à Proisy.
Toujours à Pont-Sainte-Maxence, le débit moyen interannuel, oumodule, de la rivière est de 109 m3/s.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : H7611012 - L'Oise à Pont-Sainte-Maxence pour un bassin versant de 14 200 km2[3] (Données calculées sur 49 ans)
L'Oise est donc une rivière abondante et assez régulière, alimentée par des précipitations généralement modérées. Lalame d'eau écoulée dans son bassin versant est de243 millimètres annuellement, ce qui est modéré, nettement inférieur à la moyenne d'ensemble de la France (320 millimètres par an tous bassins confondus), mais plus ou moins égal à la moyenne de la totalité du bassin versant de laSeine (240 millimètres par an). Ledébit spécifique (ou Qsp) vaut de ce fait7,7 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
L'Oise prend sa source dans le bois de laThiérache, au sud-est de laville deChimay, dans laprovince de Hainaut en Belgique. Un petit monument, avec bassin d'eau, érigé à la sortie du bois en marque l'endroit. La petite rivière apparue au sud du villageBourlers (à quelques centaines de mètres au nord de l'abbaye de Scourmont) parcourt seulement quinze kilomètres en Belgique, largement à travers prés et bois. Le seul village belge traversé estMacquenoise à lafrontière franco-belge. Un peu plus loin, en France, l'Oise reçoit les eaux duGland et de laWartoise, un petit affluent (rive gauche) qui sur plusieurs kilomètres marque la frontière entre les deux pays.
Départements et communes traversés ou bordés par l'Oise en France
D'amont en aval ; en gras figurent les communes de plus de 10 000 habitants (en 1999) et chefs-lieux administratifs (de canton, d'arrondissement et de département)
La rivièreIsara est citée par l'auteur latinLucain. Le géographeVibius Sequester nous informe qu'à son époque, l'appellation est simplementEsia. L'évolution se poursuit avec unediphtongaison de la voyelle initiale qui donneOysia, forme attestée en 886. La forme médiévale apparue probablement auXIIe siècle mais déjà très répandue auXIIIe siècle estOise ouOyse.
Il reste pour lesclercs la forme latine savante et ses variantesYsera,Isera,Isara... Nombreux sont les lettrés qui aiment discourir sur la rivière navigable et flottable. Ils prennent en référence l'abbé Folcuin de Lobbes qui écrit en latin auXe siècle :« Hysa nunc fluvii nomen est qui antiquitus Hysara dicebatur ». La forme latinehysa est donc employé avant l'an mil dans le monde savant. De l'écriture avec un h antéposé, nous pouvons déduire que le latin médiéval proche de la prononciation germanique, mais aussi peut-être gauloise encore relictuelle auIXe siècle, insiste sur l'aspiration de la première voyelle.
L'Oise, rivière navigable, fait la jonction avec le nord du bassin parisien jusqu'au contrefort des Ardennes. Une antique et intense activité de transport est renforcée dès l'époque classique par l'aménagement de canaux et de routes parallèles. L'essor de la navigation sur l'Oise est un modèle européen de développement auXIXe siècle. Les apports pondéreux des pays miniers du Nord valorisent sa vallée et entrainent le prodigieux essor de la ville de Creil, à l'instar de la basse vallée. La rivière Oise est indissociable d'une riche histoire de labatellerie. Le musée de Conflans-Saint-Honorine en témoigne.
La trouée de l'Oise est le terme militaire qui stigmatise la faiblesse de la frontière française face à laMeuse. De tous temps, dans le prolongement de laHellweg des marchands, l'Oise est une voie de passage facile, voire d'invasion conquérante vers le sud-ouest. Cette perte de profondeur par disparition d'obstacles naturels à moins de 200 km deParis revient de manière inaperçue après les défaites napoléoniennes. Le premier traité de 1814 prive la France des places-fortes cruciales dePhilippeville etMariembourg. L'affaiblissement des protections n'échappe pas à l'état-major allemand qui utilise la trouée pour passer en force en 1914 et en 1940. L'intelligence du vieux généralGallieni, profitant d'une mince erreur d'alignement des divisions conquérantes, a sauvé la mise à la France en 1914. Mais le désastre de 1940 témoignea contrario de l'exploit oublié du vieil officier colonial, adepte de la vitesse, et surtout de la discipline quasi-prussienne de l'armée française engagée dans une guerre longue de résistance.
Les bords de l'Oise sont le théâtre de combats âpres pendant laGrande Guerre. Outre les durs combats d'août à septembre 1914, notons la densité des engagements de mars à octobre 1918 sur la ligne de front qui est placée :
de Creil àBeaumont en septembre 1914, les divisions allemandes abordant par le nord et l'ouest.
en amont deRibécourt, sur la rive droite entre Noyon et Compiègne, en novembre 1914 après le sursaut français.
à La Fère le 22 avril 1917.
à nouveau proche de Ribécourt, mais légèrement en aval le 15 juillet 1918.
de manière éphémère à Guise pendant l'assaut victorieux des régiments français du général Debeney du 4 au 5 novembre 1918.
La déroute allemande permet la remontée à la source avant le 11 novembre 1918.
Notons enfin les durs combats autour de L'Isle-Adam entre les 10 et 15 juin 1940 pour empêcher le franchissement de la rivière par les troupes duIIIe Reich.
C'est à partir du milieu duXIXe siècle que l'Oise et ses environs inspirent régulièrement les artistes.
Peintre pionnier ouvrant cette époque,Charles-François Daubigny (1857-1878) achèteLe Botin, une péniche atelier àAuvers-sur-Oise. L'auteur duSoleil couchant sur l'Oise, célèbre pour sa recherche en peinture de rivière, a sans doute attiré dans son sillage lesimpressionnistes à la recherche des reflets de lumière sur l'eau.L'auberge Ravoux, lieu de réunion éphémère à Auvers, en témoigne[pas clair].
Camille Pissarro s'installe en 1866 avec sa famille àPontoise. Après avoir trouvé refuge en Angleterre pendant laguerre franco-allemande, il s'y réinstalle en 1872 et héberge quelque temps la petite famille deCézanne, son élève. L'année suivante, Cézanne trouve une demeure plus spacieuse à Auvers mais continue à travailler avec Pissarro.
La maison-clinique du docteur Gachet, à Auvers, accueilleVincent van Gogh. Diminué physiquement, en proie à des hallucinations, le peintre hollandais brossera 70 toiles avant de se retirer de l'existence. Sa tombe est dans un cimetière du village.
L'Oise est longée par lavéloroute européenneEuroVélo 3 de Verberie à Hirson. Cette véloroute comprend plusieurs aménagements cyclables, la plupart récemment réalisés, notamment une piste cyclable ancienne de 8 km de Lacroix-Saint-Ouen à Compiègne[9], un tronçon de 28 km en voies partagées (routes secondaires à faible circulation fléchées comme itinéraire cyclable)[10], le chemin de halage du canal de Sambre à l'Oise aménagé envoie verte sur 36 km d'Abbécourt à Ribemont[11],[12]et la voie verteaxe vert de Thiérache réalisée sur une ancienne voie ferrée dans la haute vallée de l'Oise de Guise à Hirson. La véloroute croise encore le cours de l'Oise 4 km en amont d'Hirson à côté de l'étang Bayard dans la forêt d'Hirson[13]. Quelques tronçons sont encore en projet ou en cours de réalisation.