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Oisans | ||||
![]() Vue dulac du Chambon et de l'Oisans en direction de l'ouest. | ||||
Massif | Alpes | |||
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Pays | ![]() | |||
Régions | Auvergne-Rhône-Alpes Provence-Alpes-Côte d'Azur | |||
Départements | Isère Hautes-Alpes | |||
Coordonnées géographiques | 45° 03′ nord, 6° 02′ est[1] | |||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Isère Géolocalisation sur la carte :Hautes-Alpes | ||||
Orientation aval | ouest | |||
Longueur | 70 km | |||
Type | Vallée glaciaire | |||
Écoulement | Romanche | |||
Voie d'accès principale | D 1091 | |||
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L'Oisans (prononcé[wa.zɑ̃]) est unerégion naturelle desAlpes françaises située dans les départements de l'Isère et desHautes-Alpes, correspondant à l'essentiel dubassin versant de la rivièreRomanche et de ses affluents. Elle compte ainsi six vallées principales dontLe Bourg-d'Oisans est approximativement le centre. Cette ville, la seule d'une région en grande majorité rurale, se situe dans une plaine occupée jusqu'au tournant entre leXVIIe et leXVIIIe siècle par unlac glaciaire et qui sépare la Haute de la Basse Romanche. Cette dernière, et principalement la commune deLivet-et-Gavet, est devenue un pôle industriel auXXe siècle avec le développement de lahouille blanche qui a permis l'essor de nombreuses industries jusque dans les années 1970.
Des massifs montagneux aux sommets culminant entre 3 000 et 4 000 mètres entourent l'Oisans. Le plus emblématique estla Meije, à 3 983 mètres d'altitude. L'extrémité orientale de la Haute Romanche, lecol du Lautaret, à 2 057 mètres d'altitude, est à vingt kilomètres de lafrontière italienne. Cette situation, sur la route vers laplaine du Pô etpéninsule italienne, rend donc l'accès à l'Oisans stratégique depuis l'Antiquité. LesRomains dominent le peuple desUcènes et aménagent la voie commerciale. L'exploitation minière commence à cette époque et resurgit périodiquement jusqu'auXIXe siècle. AuMoyen Âge, l'Oisans est unmandement duDauphiné. Sa situation est également décisive lors de laSeconde Guerre mondiale, lorsqu'unmaquis combat l'occupant nazi puis participe à la libération deGrenoble. Laroute départementale 1091, reliantVizille àBriançon, traverse l'Oisans, bien que la circulation soit perturbée en 2015-2016 en raison d'unglissement de terrain qui contraint à la fermeture dutunnel du Chambon.
Une grande partie de l'économie de l'Oisans repose sur le tourisme. Quatredomaines skiables se partagent les massifs. Parmi les principalesstations figurent l'Alpe d'Huez etles Deux Alpes. Elles diversifient leurs activités en proposant des sports d'été. Quelques musées contribuent à dévoiler l'histoire et les richesses de la région. En outre, larandonnée pédestre et l'alpinisme permettent de découvrir les parties les plus préservées de l'Oisans, protégées notamment au sein duparc national des Écrins, de sitesNatura 2000 et de plusieurssites classés. En effet, en raison de sonétagement altitudinal et de ses variations d'exposition au soleil, la région abrite une importante diversité d'écosystèmes. L'agriculture, qui a subi un fort déclin, est désormais tournée vers un marché de proximité.
L'Oisans tient son nom du peuplecelto-ligure desUcènes[2],[3],[4]. Cette appellation est progressivement transformée enUïssan,Uisson,Uïsan, puisVisan, cette dernière étant conservée jusqu'auXVe siècle[5]. Leshabitants sont demeurés les Uissans[3].
De la fin duXIXe siècle aux années 1970, le bassin de l'Oisans a souvent prêté son nom au massif qui le borde au sud, désormais connu en tant quemassif des Écrins. En effet, à l'époque de lacarte de Cassini et avant l'âge d'or de l'alpinisme, les dimensions et la complexité du massif empêchent de le représenter géographiquement ; il ne porte alors pas de nom. Par la suite, de nombreux sommets majeurs et points de départ d'ascensions se trouvant en Oisans, ce nom s'étend vers les vallées du sud du massif et, plus difficilement, à l'est. La création duparc national des Écrins, en 1973, est venue le supplanter progressivement[6].
Carte de localisation de l'Oisans dans lesAlpes françaises. |
L'Oisans est situé dans le Sud-Est de laFrance, à cheval entre l'extrémité sud-est dudépartement de l'Isère enrégionAuvergne-Rhône-Alpes et l'extrême nord-ouest du département desHautes-Alpes enProvence-Alpes-Côte d'Azur. Il se trouve entreGrenoble etBriançon, à environ 150 kilomètres au sud-est deLyon. Il fait partie de la chaîne desAlpes. Lafrontière italienne est à vingt kilomètres de l'extrémité orientale de l'Oisans[1].
L'Oisans correspond géographiquement aubassin versant de laRomanche en amont deSéchilienne[3]. La source de cette dernière se trouve au pied duglacier de la Plate des Agneaux sous lepic de Chamoissière, à l'ouest ducol du Lautaret[1],[7]. Cette définition lui vaut la formule d'« Oisans aux six vallées » : ses affluents principaux sont, en rive droite, le Ferrand en aval dulac du Chambon, laSarenne au niveau duBourg-d'Oisans et l'Eau d'Olle qui traverseAllemond, ainsi qu'en rive gauche leVénéon en aval desgorges de l'Infernet et la Lignarre en aval du Bourg-d'Oisans[3],[8]. Toutefois, historiquement, les alpages situés au sud ducol du Glandon et ducol de la Croix-de-Fer jusqu'aulac de Grand'Maison appartiennent à la province de laMaurienne de l'ancienduché de Savoie et sont donc exclus de l'Oisans ; de même, le territoire de la commune deChantelouve, dans leValbonnais, s'étend au nord ducol d'Ornon[9].
L'Oisans couvre ainsi une partie des massifs deBelledonne — qui le sépare du bassin duGrésivaudan —, desGrandes Rousses et desArves au nord, duTaillefer au sud-ouest et desÉcrins au sud et à l'est[1],[3],[7],[8]. Le point culminant de la région est lepic Lory, une antécime de labarre des Écrins qui culmine à 4 087 mètres d'altitude, au fond de lavallée du Vénéon, à la limite avec laVallouise dans leBriançonnais. Toutefois, le sommet le plus emblématique estla Meije, culminant à 3 983 mètres d'altitude entièrement entre les vallées de la Haute Romanche et du Vénéon, et surnommée la « reine de l'Oisans »[3]. Au sud de l'Oisans se trouvent les bassins duValjouffrey et duValgaudemar[1].
Laroute départementale 1091, ancienneRN 91, reliantVizille àBriançon est la principale route d'accès à ce territoire[1],[7].
L'Oisans se trouve au cœur de plusieurs massifscristallins desAlpes externes. Ceux-ci constituent desblocs de l'anciensoclehercynienmétamorphique (gneiss,micaschiste,migmatite) qui ont basculé au cours duJurassique lors durifting ayant donné naissance à laTéthys. Ils sont séparés par deshémigrabens où se nichent les vallées[8],[10]. L'ancienne surface d'érosion de lachaîne hercynienne se retrouve encore sous la forme depénéplaines, par exemple auplateau d'Emparis, auglacier de Mont-de-Lans, àChamrousse ou encore auGrand Galbert[8]. Dans cette mer relativement profonde se forment descalcaires duLias, que l'on retrouve notamment auBourg-d'Oisans, àMizoën, àLa Grave et àVillar-d'Arêne[8],[11]. AuCrétacé inférieur, la mer devient moins profonde mais l'Oisans se trouve sur sa marge et l'Urgonien est peu présent[8]. AuCrétacé supérieur, laTéthys alpine se referme et unesubduction se met en place[8]. Elle s'achève à l'Éocène tandis que le début de surrection desAlpes est accompagné d'une érosion qui contribue à la formation degrès[8]. À l'Oligocène, lacollision continentale provoque lechevauchement et lafracturation des blocs alors que lesroches sédimentaires seplissent, menant à la structure générale actuelle de l'Oisans[8].
En outre, de lahouille provenant de la décomposition defougères duCarbonifère est présente en plusieurs endroits de l'Oisans[8]. Desgranites issus deplutons duPermien sont répandus dans plusieurs zones, notamment auRochail, dans le vallon deLanchâtra à l'est de laroche de la Muzelle, autour deLa Bérarde et auxpics de Combeynot[1],[8]. Ils résultent d'un amincissementcrustal[8]. Ils sont accompagnés de la formation, parhydrothermalisme, de filons deminerais decuivre,fer,plomb,zinc,argent,or[12], etc. De ladolomie née de lasédimentation dans un océan peu profond duTrias est également intercalée entre le socle cristallin et les calcaires ; elle contient des traces d'évaporite[8]. Elle est localement surmontée par desstrates despilite déposées à la suite d'épisodes devolcanisme sous-marin annonçant l'ouverture du rift jurassique[8].
AuPléistocène, l'Oisans est occupé par plusieursglaciers. Celui de la HauteRomanche culmine au maximum de laglaciation de Mindel vers 2 600 mètres d'altitude dans les environs ducol du Lautaret ; il atteint approximativement 2 250 mètres auChambon. Sa jonction avec celui duVénéon atteint alors un niveau de 2 100 mètres environ au niveau duBourg-d'Oisans puis remonte d'une centaine de mètres en raison de la confluence avec le glacier de l'Eau d'Olle auverrou de Rochetaillée[13]. L'épaisseur du glacierrissien est moindre[14]. Ce verrou est donc responsable de l'ombilic glaciaire du Bourg-d'Oisans et de l'apparition d'unlac après ladernière glaciation[13],[15],[16]. Le glacier est ensuite évacué par la Basse Romanche[13], et éventuellement par desdiffluences en rive gauche[17], vers le glacier de l'Isère[13]. Le lac est progressivement comblé jusqu'à la seconde moitié duIIe millénaire[18].
La quasi-totalité du territoire de l'Oisans est située enzone de sismiciténo 3, comme l'ensemble du secteur géographique du Sud-Est du département de l'Isère[19]. Au niveau du département des Hautes-Alpes, le massif se situe aux limites de la zone de sismiciténo 4[20].
Type de zone | Niveau | Définitions (bâtiment à risque normal) |
---|---|---|
Zone 3 | Sismicité modérée | accélération = 1,1 m/s2 |
Le Haut Oisans est soumis à un climat de typemontagnardcontinental, présentant des étés relativement secs et chauds et des hivers froids[22] avec des températures moyennes de−4 °C à 2 400 mètres d'altitude en cette saison[23]. Situé au cœur desAlpes françaises, il connaît un phénomène d'ombre pluviométrique[22], avec seulement 800 millimètres de précipitations moyennes entreBesse etSaint-Christophe-en-Oisans[24]. Cette seconde commune a toutefois bénéficié, à 1 570 mètres d'altitude, d'un enneigement au sol deux fois supérieur à celui d'Autrans (1 050 m), de 1961 à 1990, avec un maximum de 80 centimètres en février[24]. Elle a également connu, sur la même période, le record de précipitations neigeuses en une journée, avec 80 centimètres tombés le[24].
Une influenceocéanique se fait en revanche sentir dans la BasseRomanche et la plaine duBourg-d'Oisans[22], avec 1 400 millimètres environ de précipitations par an[24]. Cette dernière est la zone la plus chaude du territoire, avec des températures comprises en moyenne entre 2 et4 °C en janvier et entre 20 et22 °C en juillet[24].
L'Oisans abrite une grande variété d'écosystèmes. Lesadrets, comme ceux de laRomanche et de lacombe de Malaval, sont globalement secs et ensoleillés. Ils présentent des pelouses pionnières sur rocailles àjoubarbes etorpins, des prairies et pelouses sèches, des landes etfruticéesxérophiles àgenévriers[25],[26], des associations d'éboulis et escarpements rocheux siliceux et parfois localement calcaires et xérothermophiles[26].
L'ubac abrite des boisements demélèze[22],[26],[27] au bas des versants, desaulnaies dans les couloirs d'avalanches et les pentes, des landes subalpines àairelles, des landes froides àcamarine, des rhodoraies àRhododendron ferrugineux, des fourrés desaules arbustifs arctico-alpins, desmégaphorbiaies, des prairies subalpines et pelouses alpines, des formations de combes à neige à saules nains, des pelouses pionnières des dalles rocheuses et débris, des associations végétales demoraines etéboulis ou de parois rocheuses[26],[27],[28].
Les abords froids des torrents possèdent des boisements d'Aulne blanc et deFrêne élevé en galerie[26]. Des milieux humides se retrouvent également en altitude autour des lacs,tourbières etmarais dumassif du Taillefer[29].
Le plateau d'Emparis a une grande variété de formations végétales : des prairies subalpines àFétuque paniculée, des pâturages àNard raide, des pelouses alpines àLaîche toujours verte,Seslérie bleue etFétuque violette, des formations de combe à neige à saules nains, des landes subalpines àéricacées, des landes froides d'altitude, des rocailles avec formations pionnières, des ébouliscalcaires etsiliceux, des escarpements rocheux et associationssaxicoles et de milieux humides couvrent le plateau[26],[28].
L'étage subalpin abrite de façon éparse lePin cembro[22],[30] et lePin à crochet[30]. Seuls deslichens colonisent les sommets les plus élevés[22].
De nombreuses espèces réglementées deplantes à fleurs ont été recensées dans les différenteszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) : laDauphinelle fendue (Delphinium fissum)[25], laGagée jaune (Gagea lutea)[25], lePhysosperme de Cornouailles (Physospermum cornubiense)[25], l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina,endémique)[26], laLaîche bicolore[26], l'Œillet négligé (Dianthus pavonius)[26], lePanicaut des Alpes (Eryngium alpinum, endémique)[26], laGentiane jaune (Gentiana lutea)[26], leSaule à dents courtes (Salix breviserrata)[26], leTrèfle des rochers (Trifolium saxatile, endémique)[26], l'Avoine odorante (Hierochloe odorata)[26] ou encore leLys orangé (Lilium bulbiferum var.croceum)[26]. LeSaule blanchâtre (Salix laggeri), leSilène du Valais (Silene vallesia), leBuplèvre étoilé (Bupleurum stellatum), laCampanule du Mont-Cenis (Campanula cenisia), laFétuque bigarrée (Festuca acuminata), laFétuque jaunâtre (Festuca flavescens), leGaillet oblique (Galium obliquum), leGaillet des Alpes occidentales (Galium pseudohelveticum), laPédiculaire du Mont-Cenis (Pedicularis cenisia), laRaiponce à feuilles de scorsonère (Phyteuma scorzonerifolium), laValériane des débris (Valeriana saliunca), laVéronique d'Allioni (Veronica allionii), laPensée du Mont-Cenis (Viola cenisia), laCentaurée à un capitule (Centaurea uniflora) et leMyosotis nain (Eritrichium nanum) ne sont pas réglementés mais ont une distribution endémique[26].
LePolystic à aiguillons (Polystichum aculeatum)[25] est une espèce defougère également réglementée, comme leLycopode sélagine (Huperzia selago) qui est une autre espèce deplante vasculaire[26].
Plusieurs espèces réglementées de mammifères ont été recensées dans les différenteszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) : lechamois (Rupicapra rupicapra)[25], leBouquetin des Alpes (Capra ibex)[25], laMusaraigne aquatique (Neomys fodiens)[25], l'Oreillard roux (Plecotus auritus)[25], leLynx boréal (Lynx lynx)[26] ou encore leLièvre variable (Lepus timidus)[26].
Parmi les oiseaux figurent laBécasse des bois (Scolopax rusticola)[25], leFaucon pèlerin (Falco peregrinus)[25], leLagopède alpin (Lagopus muta)[25],[26], laPerdrix bartavelle (Alectoris graeca)[25],[26], leHibou grand-duc (Bubo bubo)[25],[26], leMartin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis)[25], leCrave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax)[25],[26], leBruant ortolan (Emberiza hortulana)[25],[26], leBruant fou (Emberiza cia)[26], l'Aigle royal (Aquila chrysaetos)[26], leGypaète barbu (Gypaetus barbatus)[26], l'Autour des palombes (Accipiter gentilis)[26], leTétras lyre (Tetrao tetrix)[26], laCaille des blés (Coturnix coturnix)[26], laNyctale de Tengmalm (Aegolius funereus)[26], laPie-grièche écorcheur (Lanius collurio)[26], leCincle plongeur (Cinclus cinclus)[26], leMonticole merle-de-roche (Monticola saxatilis)[26], laRousserolle verderolle (Acrocephalus palustris)[26], lePouillot fitis (Phylloscopus trochilus)[26], laNiverolle alpine (Montifringilla nivalis)[26], leTarin des aulnes (Spinus spinus)[26] et leSizerin flammé (Acanthis flammea)[26].
LeSonneur à ventre jaune (Bombina variegata)[25] est une espèce d'amphibien également réglementée.
Enfin, parmi les insectes figurent l'apollon (Parnassius apollo)[25],[26].
L'Oisans compte un peu plus de 10 000 habitants dans 21 communes.Le Bourg-d'Oisans est la plus peuplée et la seule ville du territoire ; elle se trouve approximativement au centre des six vallées. Le peuplement est très inégalement réparti : les cinq communes les plus peuplées regroupent 70 % de la population et la moitié des communes comptent moins de 200 habitants.
Département | Canton | Communauté de communes | Commune | Population |
---|---|---|---|---|
Isère | Oisans-Romanche | Oisans | Allemond | 1 001 |
Auris | 199 | |||
Besse | 137 | |||
Clavans-en-Haut-Oisans | 109 | |||
Huez | 1 367 | |||
La Garde | 103 | |||
Le Bourg-d'Oisans | 3 225 | |||
Le Freney-d'Oisans | 252 | |||
Les Deux Alpes | 1 925 | |||
Livet-et-Gavet | 1 265 | |||
Mizoën | 197 | |||
Ornon | 135 | |||
Oulles | 10 | |||
Oz | 244 | |||
Saint-Christophe-en-Oisans | 105 | |||
Vaujany | 290 | |||
Villard-Notre-Dame | 25 | |||
Villard-Reculas | 62 | |||
Villard-Reymond | 41 | |||
Hautes-Alpes | Briançon-1 | Briançonnais | La Grave | 487 |
Villar-d'Arêne | 330 | |||
Total | 10 946 |
La région est partagée entre les domaines linguistiques traditionnels dufrancoprovençal et du nord-occitan. Un atlas linguistique parlant, réalisé par l'université Stendhal de Grenoble présente les parlers deSaint-Christophe-en-Oisans del'Alpe-de-Vénosc[31].
Alors que l'occitan duBriançonnais connaît une forte influence francoprovençale, avec une chute ou unamuïssement des consonnes finales, le parler de l'Oisans est plus conservateur (en particulier sur les du pluriel), à l'instar de l'occitanvivaro-alpin qui les conserve. D'autres traits phonologiques, tels lapalatalisation dul et lerhotacisme dun intervocalique (luna >lura en Briançonnais etluro en Oisans) laissent deviner une importante communication vers le Briançonnais, non seulement par lecol du Lautaret mais aussi versVallouise[32].
L'Oisans possède quelques spécialités culinaires, parfois adaptées de régions voisines : les ganèfles (pommes de terre râpées, ajoutées d'œuf et pochées à l'eau), lescrozets de l'Oisans, lesfarcis (à base depoireaux, d'épinards ou debettes), lapotée auchou-rave, legratin dauphinois, latarte aux myrtilles ou encore legénépi[33]. Certains villages ont des plats ou aliments typiques qui leur sont propres, tels le pain bouilli à Villar-d'Arêne[34],[35],[36]. Les compositions de certains plats et leurs noms peuvent également varier d'un village à un autre[37], et d'une vallée à une autre.
Les traces les plus anciennes d'habitat temporaire en Oisans, découvertes aulac du Poursollet (1 649 m) dans lemassif du Taillefer, remontent vers lesVIIe-VIe millénaire av. J.-C., auMésolithique ; elles sont l'œuvre de chasseurs[38]. Si laRévolutionnéolithique s'accompagne de l'arrivée de paysans dans les vallées de l'Isère, duDrac et de laDurance auVe millénaire av. J.-C., les alpages de l'Oisans ne conservent aucune trace dedomestication, lesbergers laissant peu de vestiges[38]. La première trace d'exploitation minière est attestée près deVaujany, dans lesGrandes Rousses, au début duIIe millénaire av. J.-C. et correspond auBronze ancien ; de lachalcopyrite et de latétraédrite sont extraites[38]. Un dépôt d'objets enbronze datant du début duIer millénaire av. J.-C. est retrouvé au-dessus deVillar-d'Arêne, à 1 950 mètres d'altitude[38]. Les preuves les plus anciennes d'habitat permanent ou semi-permanent remontent auVIIIe siècle av. J.-C. avec desartéfacts enterre cuite, en bronze et encuivre trouvés àMont-de-Lans etVillard-Notre-Dame, certains importés et mettant en évidence un commerce entre la péninsule italienne et l'Ouest de la France[38]. Par analogie avec laprotohistoire enSavoie et dans lesAlpes du Sud, ce peuplement accompagne probablement une volonté de trouver des zones de refuge en montagne, autour deplaces fortes[38]. Les tombes duHallstatt, entre lesVIIe et IIIe sièclesav. J.-C., témoignent d'une forte prospérité et d'une certaine technicité dans la production de bijoux[38]. En revanche, durantLa Tène, le commerce laisse peu de vestiges, notamment par rapport à laMaurienne voisine[38].
Avant la conquête romaine, l'Oisans est habité par lesUcènes (enlatin :Ucennii), peuplecelto-ligure indépendant des Alpes qui contrôle la voie commerciale[3],[39] ducol du Lautaret, et donc vers laplaine du Pô via lecol de Montgenèvre[40]. Ils établissent des relations commerciales avec le peuplegaulois desAllobroges[4]. Leur frontière est matérialisée au poste nomméFines, àGavet[39]. Sous l'Empire romain, l'ancienne voie est aménagée pour en faire l'axe de communication carrossable le plus court entre les cités antiques deRome et deLyon[39], viaGrenoble etVienne. Au hameau de Bons, à Mont-de-Lans, se trouvent encore les vestiges d'une porte sur le chemin romain[39]. Lecuivre, lefer et, dans une moindre quantité, l'or et l'argent sont exploités. À lamine de Brandes, à l'Alpe d'Huez, est édifié unfortin pour protéger l'accès par la voie romaine[12].
Auhaut Moyen Âge, le centre stratégique de la vallée est probablement le castrum Sageti, ou château du Fayet, sur l'actuelle commune deLa Garde ; elle est le siège d'une paroisse[40]. L'Oisans est alors une possession ducomté de Grenoble puis ducomté d'Albon[4]. La plaine d'Oisans est alors en partie occupée par le lac Saint-Laurent, que les voies de communication contournent ; il est par moments navigable et possède un port, son niveau et son étendue changeant au fil des siècles[41].
AuXIe siècle, un prieuré existe auBourg-d'Oisans, alors appelé Saint-Laurent-du-Lac[42], appartenant audiocèse de Grenoble[3]. Un château y est construit auXIIe ou auXIIIe siècle[42]. En1219, la rupture du barrage naturel formé par les cônes torrentiels de la Vaudaine et de l'Infernet[5],[41], àLivet, provoque l'inondation de Grenoble[42],[5] mais la plaine du Bourg-d'Oisans est ainsi vidangée[42], bien qu'elle continue épisodiquement à être inondée au gré des crues, desalluvions et desendiguements jusqu'auXVIIe voire auXVIIIe siècle[5],[18],[41]. Sur ce sol rendu cultivable[5], le village devient le chef-lieu dumandement de l'Oisans[42], le plus vaste duDauphiné de Viennois puis de laprovince du Dauphiné[3], et le demeure jusqu'à la fin de l'Ancien Régime[43]. Le dauphin prélève l'impôt, dont lataille et lacorvée royale, et exerce la justice[4]. Unpéage est établi en1339[42].
L'Oisans connaît alors une situation autonome relativement comparable à celle desEscartons de Briançonnais[43]. Le territoire est divisé en dix-neuf communautés[44], du fait de sa situation géographique isolée et de sa difficulté d'accès depuis les basses vallées.Oulles a toutefois fait partie un temps du mandement deSéchilienne[3],[45] alors quele Rivier-d'Allemont a fait partie de la seigneurie deTheys[3]. Après laRévolution française, les communes deLa Grave et deVillar-d'Arêne réclament leur rattachement auxHautes-Alpes en espérant bénéficier ainsi du statut avantageux des Escartons, mais leurs privilèges sont rapidement abolis[3].
DuXIVe au XVe siècle, l'exploitation minière assure le développement de l'Oisans :argent àBrandes,Saint-Christophe-en-Oisans,Ornon et l'Alpette àOz,plomb àVillar-d'Arène,Vénosc, Ornon, Bourg-d'Oisans, la combe de Malleval à La Grave, l'Alpette et Articol àAllemond,cuivre à Villar-d'Arène, Cuculet àMont-de-Lans, l'Alpette, les Petites Rousse à Oz et l'Armentier àLa Garde, dufer à Vénosc, l'Armentier et Articol, ducharbon à Vénosc et Cuculet, de l'ardoise à Ornon[12]. Avec la découverte d'or parmi descristaux de roche à la Gardette, àVillard-Notre-Dame, en1717[12],[46] puis d'argent aux Chalanches, à Allemond, à partir de1767[46], les sites rouvrent pendant un temps[12]. Finalement, l'exploitation pour les collectionneurs deminéraux de quartz, mais également degalène et de chalcopyrite, s'avère plus lucrative et se prolonge auXIXe siècle[46]. Dunickel et ducobalt sont tardivement extraits desdéchets miniers[47].
Le Dauphiné est une terre où laRéforme protestante a trouvé un écho favorable dès leXVIe siècle et l'Oisans comporte plusieurs temples protestants[48]. Le territoire connaît lesguerres de Religion[49] et, à la suite de larévocation de l'édit de Nantes en 1685 par le roiLouisXIV et aux persécutions et dragonnades, de nombreux habitants sont obligés de se convertir au catholicisme tandis que d'autreshuguenots fuient en exil malgré la traque dont ils font l'objet.
Une fabrique de toile decoton s'installe auBourg-d'Oisans au début duXIXe siècle, puis deuxfilatures desoie en1870 et1884[50],[51]. De plus, 17 ardoisières, 21 scieries mécaniques et 31 moulins ou meule sont dénombrés dansson canton[52]. Toutefois, l'industrie se développe réellement au cours duXXe siècle avec l'apparition de lahouille blanche[50],[51]. Des usines d'hydroélectricité, dont sept rien qu'àLivet-et-Gavet[7],[53], alimentent des industries depapeterie[52],[54], d'électrochimie, d'électrométallurgie[7],[52],[53],[54] et de production d'obus[53] se développent, principalement dans la BasseRomanche sur la commune de Livet-et-Gavet, créant ainsi tout au long de la vallée une véritable cité industrielle symbolisée par lacentrale des Vernes deCharles Albert Keller. Lebarrage du Verney est construit dans ce contexte et exploité par laSociété hydroélectrique de l'Eau d'Olle fondée en1907[55]. Au fil du temps, une importante main-d'œuvre venue d'Italie, de prisonniers de guerreallemands, de travailleurschinois, d'exiléssoviétiques,polonais,roumains,yougoslaves,albanais,bulgares ettchécoslovaques, de réfugiés italiens etespagnols fuyant lefascisme, et enfin d'immigrésalgériens etportugais est employée[53]. De nombreux logements sont construits dès le milieu desannées 1920 et sont accompagnés d'une politique sociale[53]. Si le trafic par lecol du Lautaret dans la Haute Romanche diminue fortement dès 1884 par l'ouverture de laligne de Veynes à Briançon couplée à laligne des Alpes, le transport des hommes, des matériaux et des matières premières dans la Basse Romanche est en revanche facilité par la mise en service, en1893-1894, de laligne de Jarrie au Bourg-d'Oisans[52]. Toutefois, après laPremière Guerre mondiale, cette dernière requiert d'importants travaux et, avant laSeconde Guerre mondiale, elle est déjà concurrencée par les camions[52]. Son exploitation cesse progressivement à partir de1946[54]. Lebarrage du Chambon est mis en service en1935 et associé à celui du Clapier pour la restitution des eaux de la Romanche en aval[56]. Plusieurs hameaux sont engloutis lors de la mise en eau[7]. Bon nombre des usines ferment à partir desannées 1970[53]. Lebarrage de Grand'Maison est mis en service en1988 et couplé à celui du Verney pour constituer une station depompage-turbinage et la plus puissante centrale hydroélectrique de France[57].
LeXIXe siècle a aussi vu l'essor de l'alpinisme dans le massif des Écrins, avec la conquête de nombreux sommets. Des alpinistes de renom parcourent les montagnes. Le 16 août 1877, Pierre Gaspard (dit « Gaspard de la Meije »), un guide issu deSaint-Christophe-en-Oisans, son fils etEmmanuel Boileau de Castelnau réalisent la première ascension dela Meije. Le hameau deLa Bérarde, au cœur du massif des Écrins, est pendant plusieurs décennies un haut lieu de l'alpinisme ; en 1950, il est encore cité comme « second centre français de l'alpinisme » après Chamonix[58].
Au cours de laSeconde Guerre mondiale, l'Oisans, à l'instar duVercors, devient un haut-lieu de larésistance intérieure française face à l'occupation nazie. Il constitue le premier des six secteurs de l'Armée secrète dans le département[59], lui-même divisé en trois sous-secteurs :Grenoble, Basse Romanche etUriage[60]. En, le capitaine André « Lanvin » Lespiau est affecté àJarrie avec la14e compagnie indochinoise (travailleurs outirailleurs) du1er sous-groupement du1er des Groupements militaires d'indigènes coloniaux rapatriables. Le commandant« Sylvain » de Reyniès, alors chef militaire départemental de l'Isère, lui confie aussitôt le sous-secteur de la Romanche puis, en décembre de la même année, le secteur entier[61]. Il est rejoint par de nombreux Africains venus des colonies françaises[61],[62] et d'étrangers[61],[63], en plus des jeunes français fuyant leservice du travail obligatoire[60]. Lemaquis mène des actions deguérilla[60],[64]. À l'été1944, il compte plus de 1 500 hommes[64],[65] mais, par sa connaissance du terrain et ses actions rapidement menées, Lanvin parvient à faire croire aux Allemands, prudents, que les effectifs sont dix fois plus nombreux[64]. Toutefois, fin juillet, lemaquis du Vercors tombe et les Allemands encerclent puis, début août, envahissent l'Oisans par ses cols. L'hôpital chirurgical desForces françaises de l'intérieur à L'Alpe-d'Huez est évacué et les blessés sont pourchassés[64]. Toutefois, le 15 août, ledébarquement de Provence contraint les Allemands à se replier ; plusieurs centaines d'entre eux sont encerclés et faits prisonniers àVizille par la contre-attaque des maquisards[64]. Lanvin donne l'ordre aux résistants grenoblois de participer à la libération de leur ville, qui est effective le 22 août[64],[65].
Début2015, une partie de l'éperon rocheux surplombant letunnel du Chambon, construit en 1935, sur laroute départementale 1091, est sujette à unglissement de terrain qui met en péril l'intégrité physique du tunnel avec des déformations, des affaissements de la chaussée et l'effondrement d'une partie de la voûte, ce qui oblige les autorités locales à fermer la route le 10 avril[66]. Pour un temps, il n'existe aucun itinéraire secondaire, ce qui coupe la Haute Romanche, en premier lieu les villages deLa Grave et Villar-d'Arêne, du reste de la vallée et de l'agglomération grenobloise, mettant en péril son économie touristique[66]. Cela perturbe également le trafic depuis l'Italie. Des déviations de plusieurs heures par d'autres routes sont conseillées, et une liaison fluviale est mise en place dans l'urgence sur le lac du Chambon alors que des travaux de consolidation du tunnel sont engagés[67]. Ces derniers sont rapidement interrompus, après qu'il a été démontré que le mouvement géologique est d'une ampleur nécessitant la dérivation complète du tunnel[68]. Le tracé de la20e étape duTour de France 2015, initialement prévu pour passer par le tunnel, est modifié à cause de la fermeture de la route, sa réouverture étant impossible avant le déroulement de l'épreuve cycliste[69],[70]. En novembre 2015, laroute de secours 1091 est ouverte sur l'autre rive du lac, sur le tracé d'une piste forestière modifiée dans l'urgence. Cette route étroite est conçue pour la desserte locale et soumise à une réglementation spécifique. Les travaux de percement du tunnel de dérivation, menés par le département de l'Isère, commencent en mai 2016. Ce tunnel de dérivation est creusé plus profondément dans la montagne et permet d'éviter la zone fragilisée. À l'hiver 2016-2017, a lieu une réouverture temporaire du tunnel, encore en travaux, afin de permettre le passage des automobiles pour la saison de sports d'hiver, la route de secours étant close pendant cette période[71]. La fin des travaux et l'ouverture définitive du tunnel ont eu lieu le 15 décembre 2017[72].
L'Oisans est une région très touristique, autant dans le domaine dessports d'hiver que des sports d'été. Il est traversé par deuxsentiers de grande randonnée dont une partie du tracé passe dans leBriançonnais : leGR 50, pour une boucle large de près de 380 kilomètres, et leGR 54, pour une boucle plus serrée d'environ 180 kilomètres à l'intérieur duparc national des Écrins[7],[73] ; ils possèdent plusieurs variantes[1]. L'escalade, lavia ferrata, l'alpinisme, levélo tout terrain, différentssports en eau vive, leparapente, lacourse d'orientation, l'accrobranche, laluge d'été, legolf, l'équitation ou encore lapêche sont également pratiqués[74]. L'Oisans accueille régulièrement le Tour de France ainsi que nombre de manifestations sportives importantes à l'échelle européenne :Supermotard[74], fête de la moto,trophée Andros,critérium du Dauphiné, mondial du snowboard, ou encore le mondial du ski.
Lesstations de sports d'hiver de l'Oisans sont regroupées en quatredomaines : Alpe d'Huez Grand Domaine Ski est composé de l'Alpe d'Huez,Auris-en-Oisans,La Garde-en-Oisans,Oz-en-Oisans,Vaujany etVillard-Reculas pour une variété de 250 kilomètres de pistes deski alpin et de 55 kilomètres deski nordique ;les Deux Alpes sont reliées àMont-de-Lans etVenosc et proposent undénivelé de 2 300 mètres à partir duglacier de Mont-de-Lans ;La Grave -la Meije est principalement tournée vers lehors-piste ; enfin, lastation du Col d'Ornon, sur la commune d'Ornon (le col lui-même se trouvant àChantelouve), est une petite station familiale disposant de quatre pistes de ski alpin, de 21 kilomètres de pistes deski de fond et de circuits deraquette à neige[75]. L'escalade glaciaire et letraîneau à chien peuvent également être pratiqués en hiver[74].
L'Oisans possède un patrimoine culturel marqué par la montagne. La vie de ses habitants au cours des siècles passés a fait l'objet de recherches et de plusieurs ouvrages érudits. De nombreux bâtiments anciens, dont certains classés, comme l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de La Grave qui est incluse dans un ensemble religieux classémonument historique, font également partie de ce patrimoine, qui peut être visité.
En outre, l'Oisans compte plusieurs musées dont celui des plantes et hommes de montagne et celui des minéraux et de la faune auBourg-d'Oisans, celui de laRomanche àLivet-et-Gavet, celui consacré aubouquetin des Alpes et àTrafford Leigh-Mallory àAllemond, celui des traditions et des arts àMont-de-Lans, celui consacré à l'hydroélectricité àVaujany, celui de l'alpinisme àSaint-Christophe-en-Oisans, celui de la mine en Oisans à l'Alpe d'Huez[76] et la galerie de l'Alpe aucol du Lautaret[77],[78]. D'autres lieux à visées culturelles existent, tel lejardin alpin botanique du col du Lautaret.
Plusieurs festivals sont traditionnellement organisés, essentiellement en été[76]. Certains ont une renommée nationale, voire internationale, comme le festival de musique contemporaineMessiaen au pays de la Meije[79],[80] et lefestival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez.
Après être passée d'une production dominée par laculture (seigle,pomme de terre,avoine,orge,froment) à celle de l'élevage (pâturage, pré de fauche) entre lesannées 1820 et lesannées 1860[81], l'activité agricole sur le territoire a subi un fort déclin dans la seconde moitié duXXe siècle[82] par l'effet combiné de lamécanisation et de l'exode rural qui entraînent un départ de la plupart des agriculteurs et une spécialisation agro-pastorale tournée vers l'exportation de la production herbagère[83]. L'activité est désormais organisée autour d'uneassociation foncière pastorale, qui a redistribué les terres disponibles[83], et soutenue par l'Association pour la promotion de l'agriculture en Oisans[82],[84], si bien que le nombre de producteurs a été multiplié par 2,5 en une quinzaine d'années, avec une moyenne d'âge inférieure à l'échelle nationale[82]. La quasi-totalité de la production est vendue en circuit direct[82]. La viande, principalement d'agneau, de bœuf et de veau, de chevreau, et même de porc et de bison, est issue d'animaux abattus dans un établissement certifié duBourg-d'Oisans. Les autres marchandises les plus répandues sont les fromages de chèvre, de brebis et de vache, le miel, la charcuterie, des légumes et divers produits de la ferme[82],[85].
Une grande partie des versants sud et est de lavallée du Vénéon ainsi qu'une partie de la haute vallée de laRomanche sont protégées au sein duparc national des Écrins, qui a été créé le et s'étend sur près de92 000 hectares[86]. Au sein de celui-ci, le vallon dit « fond deLauvitel » est déclaré enréserve biologique intégrale depuis 1995 et interdit d'accès sur ses689 hectares[87]. Lesréserves naturelles nationales de lahaute vallée du Vénéon et desPics du Combeynot sont deux zones tampons du parc des Écrins créées en1974 et recouvrant le territoire de l'Oisans sur respectivement 62[88] et685 hectares[89]. Il existe également plusieurs sitesNatura 2000 : le « plateau d'Emparis -Goléon » (7 439 ha), le « Combeynot -Lautaret -Écrins » (9 924 ha)[90], les « landes, tourbières et habitats rocheux dumassif du Taillefer » (3 697 ha), les « marais à laîche bicolore, prairies de fauche et habitats rocheux du vallon du Ferrand et du plateau d'Emparis » (2 412 ha), la « plaine de Bourg d'Oisans et ses versants » (3 473 ha), le « massif de laMuzelle » (16 896 ha) et enfin, au titre de ladirective oiseaux, « les Écrins » sur le territoire du parc national[91]. Lejardin botanique du col du Lautaret (moins de2 ha, classé en 1934), le plateau d'Emparis (2 900 ha, 1991), leglacier et lelac des Quirlies (531 ha, 1990), lelac Blanc (14 ha, 1911), les lacs desPetites Rousses (193 ha, 1991), lePlan des Cavalles (1 157 ha, 1991) et enfin le massif de l'Étendard, lecol du Glandon, les aiguilles de l'Argentière et leurs abords (3 500 ha, 2008) sont dessites classés[92].
La vallée abrite de plus leszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de typeII des « adrets de la Romanche », qui s'étend sur2 384 hectares[25], et du « plateau d'Emparis - combe de Malaval », sur3 154 hectares[26], ainsi qu'une partie des ZNIEFF du « massif de l'Oisans », qui s'étend sur64 316 hectares[22], de l'« ensemble formé par le massif du Taillefer, duGrand Armet et duCoiro », sur19 034 hectares[29], du « massif de Belledonne et [de la] chaîne des Hurtières », sur70 157 hectares[30], du « massif desGrandes Rousses », sur31 889 hectares[93], des « vallons du Gâ, de Martignare et du Goléon - adret de Villar-d'Arêne, du Lautaret et duGalibier », sur9 848 hectares[28] et de la « partie nord-est du massif et du parc national des Écrins - massif du Combeynot - massif dela Meije orientale -Grande Ruine -montagne des Agneaux - haute vallée de la Romanche », sur18 697 hectares[27]. Elles incluent elles-mêmes un grand nombre de ZNIEFF de typeI.
Victor Cassien (1808-1893),lithographe,graveur,dessinateur etphotographe, illustre le village deLivet pour l'ouvrage deVictorCassien et AlexandreDebelle,Album du Dauphiné, ou recueil de dessins, de sites, villes, bourgs, églises, châteaux et portraits, Grenoble, Prudhomme,, tome I.Laurent Guétal (1841-1892), peintre, peint plusieurs paysages de l'Oisans, commeLa Bérarde en Oisans etLa vallée du Vénéon à Bourg d'Aru.Ernest Victor Hareux (1847-1909), peintre paysagiste, peint notamment l'huile sur toileLa Romanche à Livet[94]. Lavallée du Vénéon est représentée sur deux toiles dupeintrepaysagistegrenobloisCharles Bertier (1860-1924), une de82 × 54 cm intituléeGorges du Veinéon (Oisans)[95] et la seconde de320 × 200 cm intituléeVallée du Vénéon à Saint-Christophe-en-Oisans[96]. L'église de ce village est représentée sur la peinture à l'huile surpanneau de61 × 50 cm deFrancis Cariffa (1890-1975) intituléeSt. Christophe en Oisans, Dauphiné[97]. Charles Bertier peint également de nombreuses autres œuvres consacrées à l'Oisans, dontVallée de la Romanche au Pied-du-Col, sur une toile de55,5 × 38,5 cm, en 1894[98],Les Fréaux près de La Grave, en 1894 également,La Meije et le Pont Maurian à la Grave-Htes Alpes[99],[100] (huile sur toile,116 × 81 cm),La Meije vue du Chazelet ou encoreLa Meije vue du hameau, les Terrasses (La Grave).Maxime Maufra (1861-1918), peintre, graveur et lithographe, peintPics éclairés du Bourg d'Oisans, Isère, le soir, sur un panneau de81 × 65 cm, en 1904[101]. En 1858, lepeintre paysagistePaul Huet, lors d'un de ses voyages, réalise une aquarelleVue sur la montagne à Oisans (Isère), conservée auMetropolitan Museum àNew York[102].
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