Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Offensive des talibans de 2021

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Offensive des talibans de 2021
Description de cette image, également commentée ci-après
Contrôle territorial de l'Afghanistan à la fin de l'offensive (15 août 2021)
Territoire contrôlé par lestalibans
Territoire contesté
Territoire contrôlé par legouvernement afghan
Informations générales
Date
(3 mois et 14 jours)
LieuAfghanistan
Casus belliRetrait progressif des forces internationales.
Issue

Victoire destalibans :

Changements territoriaux228districts et 33 capitalesprovinciales passent sous le contrôle destalibans.
Belligérants
TalibanAl-Qaïda[3]
Soutiens :
Tehrik-e-Taliban Pakistan[3]
Lashkar-e-Toiba[3]
Jaish-e-Mohammed[3]
Harakat ul-Mujahidin[3]
Drapeau de l'Afghanistan Afghanistan
Drapeau des États-UnisÉtats-Unis[4],[5],[6]
Drapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni[7]
Mission Resolute Support
Commandants
Haibatullah Akhundzada
Mohammad Yaqoub
Abdul Ghani Baradar
Seraj Haqqani[2]
Qari Fasihuddin (en)[8]
Abdul Qayyum Zakir (en)[8]
Qudratullah Hamza (en)[8]
Qari Salahuddin Ayubi (en)[8]
Ibrahim Sadr (en)[8]
Mohammad Dawood Muzammil[9]
Abdul Khaliq[10]
Mawlawi Mubarak[11]
Qari Khalid[12]
Drapeau de l'AfghanistanAshraf Ghani
Drapeau de l'AfghanistanAmrullah Saleh
Drapeau de l'AfghanistanAbdullah Abdullah
Drapeau de l'AfghanistanHamdullah Mohib (en)
Drapeau de l'AfghanistanBismillah Khan Mohammadi (en)
Drapeau de l'Afghanistan Hibatullah Alizai
Drapeau de l'AfghanistanAhmad Massoud
Drapeau de l'AfghanistanAbdul Rachid Dostom
Drapeau de l'AfghanistanAtta Muhammad Nur (en)
Drapeau de l'AfghanistanIsmail Khan  Reddition[13],[14]
Drapeau de l'Afghanistan Khyal Nabi Ahmadzai  Reddition[14]
Drapeau des États-UnisJoe Biden
Drapeau des États-UnisMark A. Milley
Drapeau des États-UnisKenneth McKenzie
Drapeau du Royaume-UniBoris Johnson
Forces en présence
55 000 à 85 000 hommes[15],[16]
400 à 600 hommes[17]
Drapeau de l'Afghanistan 100 000 à 354 000 hommes[18],[16],[19]
Drapeau des États-Unis 5 000 hommes[20]
Pertes

9 819 morts
5 472 blessés
54 prisonniers
(selon la république islamique d'Afghanistan)
Drapeau de l'Afghanistan
1 537 morts
972 blessés.
677 prisonniers
2 324 déserteurs
Civils :
1 031 morts
2 043 blessés
244 000 déplacés internes

Insurrection talibane de laguerre d'Afghanistan

Batailles

Zarandj ·Kondoz ·Herat (en) ·Kandahar ·Lashkar Gah ·Kaboul

Données clés

modifier

L'offensive des talibans de 2021 est une offensive militaire victorieuse menée par lestalibans contre le gouvernementafghan et ses alliés, qui coïncide avec leretrait des troupes américaines d'Afghanistan.

Entre le et le, les talibans prennent 228districts au gouvernement afghan, lequel finit par s'effondrer. Le 15 août 2021, ilsentrent dansKaboul sans combattre etreprennent le pouvoir vingt ans aprèsen avoir été chassés.

Contexte

[modifier |modifier le code]

En octobre 2001, une coalition internationale menée par les États-Unis intervient en Afghanistan devenu un sanctuaire dudjihadisme international, dans la foulée desattentats du 11 septembre 2001 et chasse les talibans du pouvoir qu'ils ont conquis en 1996 à l'issue d'une longue guerre civile. Fin 2014, les forces de l'OTAN achèvent leur mission militaire dans le pays, laissant ainsi les talibans recommencer à en contrôler de larges pans[21]. Au bout de dix-huit ans de présence militaire, portant à bout de bras un régime plus libéral[22] et les différents gouvernements qui ont pris la suite des talibans àKaboul, les États-Unis, sous la présidence deDonald Trump, signent le 29 février 2020 àDoha, un accord avec les représentants talibans, censé déboucher sur le retrait total des troupes américaines, la contrepartie étant des garanties « antiterroristes », répondant« à la raison première de l'intervention américaine, les attentats du 11-septembre »[23]. Il incombe ensuite à l'administration Joe Biden demener à bien ce retrait, qui s'accélère au printemps 2021.

Pendant laguerre civile afghane de 1996-2001, les dernières zones à échapper au contrôle de l'émirat islamique d'Afghanistan se trouvaient dans le nord-est du pays, notamment dans lesprovinces duBadakhchan et duNouristan qui servaient de bases à l'Alliance du Nord. Selon l'Afghanistan Analysts Network (en), la décision des talibans de concentrer leurs forces armées au nord 20 ans plus tard, pourrait manifester une tentative d'empêcher la création d'une seconde Alliance du Nord après le retrait des troupes américaines.

Chronologie

[modifier |modifier le code]

Premières avancées des talibans

[modifier |modifier le code]

Mai 2021

[modifier |modifier le code]
Situation en Afghanistan au.

Au mois de mai, période coïncidant avec le retrait des troupes américaines, les talibans ont pris 15 districts au gouvernement afghan, dont les districts deNirkh (en) etJalrez (en) dans la province deWardak. Parmi les emplacements capturés se trouvait lebarrage de Dahla (en) dans laprovince de Kandahar, le deuxième plus grand barrage d'Afghanistan.

Au cours du mois, 405 membres desforces nationales de sécurité afghanes (en) et 260 civils ont été tués lors des affrontements avec les talibans, tandis que leministère afghan de la Défense (en) a affirmé avoir tué 2 146 combattants talibans.

À la fin du mois de mai, le Portugal, la Slovénie, l'Espagne et la Suède ont complètement retiré leurs forces d'Afghanistan.

Juin 2021

[modifier |modifier le code]
Rassemblement de troupes pro-gouvernement dans laprovince de Djozdjan, le.

Au mois de juin, les talibans ont capturé 69 districts du gouvernement afghan et sont entrés dans les villes deKondoz etPol-e Khomri. Pendant ce temps, la ville deMazar-I-Sharif était assiégée par les talibans. Parmi les emplacements capturés par les talibans figurait le principal postefrontalier de l'Afghanistan avec le Tadjikistan et ledistrict de Saydabad (en) dans la province de Wardak, appelé la porte d'entrée de la capitale afghaneKaboul.

En termes d'équipement, les talibans ont capturé 700 camions etHumvees des forces de sécurité afghanes ainsi que des dizaines de véhicules blindés et de systèmes d'artillerie.

Le, le chef d'état-major de l'armée afghane, les ministres de la Défense et de l'Intérieur ont été remplacés par leprésidentAshraf Ghani.

Au cours du mois, 703 membres des forces nationales de sécurité afghanes et 208 civils ont été tués lors des affrontements avec les talibans, tandis que le ministère afghan de la Défense a affirmé avoir tué 1 535 combattants talibans.

Juillet 2021

[modifier |modifier le code]
Situation au 25 juillet.

Au, les talibans contrôlent 195 districts sur les 407 du pays[24].

Au, 161 membres des forces nationales de sécurité afghanes et 24 civils avaient été tués lors des affrontements avec les talibans, tandis que le ministère afghan de la Défense a affirmé avoir tué 1 163 combattants talibans depuis le début du mois. 1 500 soldats afghans ont déserté auTadjikistan.

Au, les talibans ont capturé 47 districts du gouvernement afghan et sont entrés dans la deuxième plus grande ville d'Afghanistan,Kandahar.

Le, un porte-parole des talibans deMoscou, enRussie, a déclaré que le groupe "contrôlait 85% du territoire afghan" et a souligné qu'il "ne faisait pas partie de l'accord" avec lesÉtats-Unis de ne pas attaquer les autorités administratives afghanes. Les autorités russes ont également déclaré avoir travaillé avec le groupe pour assurer la sécurité du Tadjikistan voisin contre toute menace étrangère. De l'autre côté, legouvernement afghan s'est engagé à reprendre tous les districts saisis par les talibans.

Au, les talibans contrôlent 223 districts sur les 407 du pays[25] mais aucune des trente-quatre capitales provinciales[26].

Soldats de l'armée nationale afghane au combat lors de l'offensive talibane.

Chute des capitales provinciales

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Bataille de Kandahar (2021) etBataille de Lashkar Gah (2021).
Situation en Afghanistan au.

Le, des combats dans la ville deLashkar Gah entre l'armée afghane et les talibans font plus de 40 morts et 118 blessés du côté des civils[27].

Le,Zarandj devient la première capitale d'uneprovince afghane (celle deNimroz) àtomber aux mains des talibans depuis le lancement de leur offensive[28]. PuisqueZarandj aurait été capturée sans presque aucune résistance, le journaliste afghan Bilal Sarwary émet des soupçons quant à une certaine "vente" de la ville aux talibans[29] Certaines publications sur les réseaux sociaux suggèrent que les talibans ont été "accueillis" par une partie des habitants de la ville. Des images sur les réseaux sociaux montrent des combattants talibans conduisant desHumvees militaires capturés, desVUS de luxe et descamionnettes dans les rues tout en brandissant des drapeauxtalibans alors que les résidents locaux, principalement jeunes, les encouragent[30]. Un messager de l'ONU averti que le pays entre dans une « phase plus meurtrière » de la guerre[31]. Les gouvernements britannique et américain invitent leurs citoyens à quitter "immédiatement" l'Afghanistan au milieu de l'avancée des talibans, avant l'aggravation de la situation en matière de sécurité[32],[33].

Le, les talibans capturentChéberghân, la capitale de la province deDjozdjan.

Le, trois autres capitales provinciales sont capturées par les talibans dans le nord du pays :Kondoz,Sar-é Pol etTâloqân[34],[35].

Le, les talibans s'emparent« sans coup de feu » de Samangan, capitale de laprovince homonyme[36].

Le, deux nouvelles capitales provinciales, situés à l'extrême opposé l'une de l'autre (Farah dans le sud-ouest du pays[37] etPol-e Khomri au nord-est), tombent aux mains des talibans. Désormais, selon un responsable des renseignements américains cité par leWashington Post, les talibans sont susceptibles de prendreKaboul dans un délai de 90 jours (contre six mois auparavant)[38].

Dans la nuit du 10 au, les talibans s'emparent deFayzabad, chef-lieu de la province deBadakhchan[39].

Le, l'aéroport stratégique de Kunduz passe sous le contrôle des talibans[40].

Le, les talibans prennent le contrôle de la ville deGhazni, capitale de laprovince du même nom, coupant ainsi l'axe routier reliant Kaboul àKandahar[41]. Ils s'emparent également deHérat, troisièmeville du pays par sa population[42]. Plus tard dans la journée, lePentagone annonce, par le biais de son porte-paroleJohn Kirby, qu'il va envoyer 3 000 soldats dans la capitale afghane pour permettre l'évacuation de l'essentiel du personnel diplomatique américain qui s'y trouve. Leministère de la Défense britannique effectue une déclaration similaire[43].

Le, les talibans s'emparent deKandahar, leur capitale historique et deuxième ville du pays par sa population. Ils investissent également deux nouvelles capitales provinciales :Lashkar Gah (Helmand) etChaghcharan (Ghor)[44], première cité majeure duHazaradjat à tomber sous leur coupe.

Le 14 août, les talibans continuent leur« progression éclair » en s'emparant de la quatrième plus grande ville d'AfghanistanMazar-i-Sharif[45]. À l'issue des avancées talibanes, le gouvernement afghan annonce la constitution d'une délégation pour de potentielles négociations[46].

Prise de Kaboul

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Chute de Kaboul.

Dans la nuit du 14 au 15 août, quelques heures après avoir capturé Mazar-i-Sharif, les talibans s'emparent sans combats deJalalabad à l'est du pays[47]. La ville de Kaboul est alors complètement encerclée et seule« une poignée de villes mineures » demeurent encore sous contrôle du gouvernement[46].

Le 15 août, au matin, les talibans pénètrent dans Kaboul par l'ouest, où ils contrôlent trois districts de laprovince (Kalakan, Qarabagh etPaghman)[48]. Dans l'après-midi, le président afghan Ashraf Ghani démissionne et quitte le pays. Les talibans entrent dans lepalais présidentiel[49]. Après avoir refusé tout potentiel gouvernement de transition soutenu par les Américains ou un quelconque partage du pouvoir, ils annoncent le rétablissement de l'émirat islamique d'Afghanistan dès l'offensive terminée[50],[51],[52].

La prise Kaboul s'accompagne d'unetrès importante évacuation aérienne, l'une des plus grandes de l'histoire.

Poursuite de la résistance après la chute de Kaboul

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Conflit du Pandjchir.

Le, le vice-présidentAmrullah Saleh s'autoproclame président par intérim et invite la population à adhérer à la résistance aux talibans. De son côté,Ahmad Massoud, fils d'Ahmed Chah Massoud, ancien dirigeant de l'Alliance du Nord, commence à rassembler les restes des forces gouvernementales dans le nord de la province duPandjchir, en vue de l'organisation de laRésistance du Pandjchir aux talibans[53],[54],[55]. Le 20 août, les loyalistes annoncent avoir repris le contrôle du district dePuli Hisar à l'ouest du Pandjchir[56].

Ahmad Massoud répète qu'il n’abdiquera pas face aux talibans et déclare le qu’il espérait qu’un dialogue puisse s’ouvrir avec les talibans.Depuis son bastion dans la vallée du Pandjchir, au nord-ouest de laKaboul, il dirige un mouvement de résistance composé d’anciens membres des forces de sécurité afghanes et de miliciens. Il a appelé à la formation d’un gouvernement où l’ensemble des différents groupes ethniques du pays seraient représentés, ce qui est la seule chance, selon lui, pour qu’un régime puisse être reconnu par la communauté internationale.

Jusqu’à présent les talibans s'étaient tenus éloignés du Pandjchir, mais essaient d’envahir la zone. Ils ont déclaré sur Twitter que des centaines de combattants faisaient route vers le Pandjchir. Un proche d’Ahmad Massoud considère pour sa part qu’aucun signe n’indiquait que des véhicules du mouvement islamiste étaient entrés dans la vallée et qu’aucun combat n’avait été rapporté[57].

Analyse

[modifier |modifier le code]

La rapidité et l’efficacité de l'offensive des talibans a largement surpris les acteurs du conflit, ainsi que les observateurs et analystes sur la scène intérieure comme internationale[58]. À titre d'exemple, on peut noter que moins d'une semaine s'est écoulée entre l'annonce du puissant chef de guerre afghanIsmaël Khan disant qu'il reprenait les armes pour stopper les talibans le 6 août[59], et sa reddition aux talibans le 13 août, incapable de résister à leur offensive éclair[60]. Il est relâché dans la foulée et s'exile en Iran[61]. En fin de compte, les talibans se sont emparés de la totalité des grandes villes du pays en moins de deux semaines, alors qu'ils n'en contrôlaient aucune avant août 2021, et ont pris Kaboul le 15 de ce mois[58]. Dans cet intervalle, jamais l'armée gouvernementale afghane n'a semblé en mesure de freiner l'avancée des insurgés islamistes[58]. Emmanuel Duparcq, ancien correspondant de l'AFP en Afghanistan, déclare en novembre« On a tous eu l'impression d'être dans un film qui va trop vite. », y compris les talibans qui ont été pris de court par la rapidité de leur propre progression, et n'était absolument pas prêts à prendre le pouvoir et à gouverner[62].

Après la chute sans combat de Kaboul, des témoignages de plusieurs hauts fonctionnaires et militaires afghans racontent cette débâcle, un cocktail d’incroyables défaillances de leurs dirigeants, d’une propagande talibane conquérante et d’un retrait américain laissant militaires et policiers sans défense[63]. Selon la politologueNicole Bacharan :« Ce ne sont pas les talibans qui ont gagné la guerre. Ce sont les Américains qui ont choisi de la perdre. »[62].

Impact stratégique et psychologique du départ des troupes américaines

[modifier |modifier le code]

Dans une interview donnée le 9 septembre 2021 sur la chaîneThinkerview, l'ancien Haut responsable chargé de l'intelligence économiqueAlain Juillet déclare que les États-Unis avaient compris dès 2014 qu'ils ne pouvaient pas gagner cette guerre très coûteuse, et cherchaient un moyen d'en sortir[64]. L'accord de Doha de février 2020 conclu avec les talibans scelle en quelque sorte leur capitulation, et le fait que ces derniers aient accepté, à la demande des talibans, de ne pas inclure le gouvernement afghan dans cette négociation semble indiquer que déjà les Américains ne le considéraient déjà plus comme un acteur crédible[14]. L'accord de Doha reposait pourtant sur le postulat que les forces de sécurité afghanes prendraient le contrôle de la situation après le retrait occidental, et que les talibans accepteraient de dialoguer avec le gouvernement, mais cette hypothèse s'est revélée irréaliste[65]. Au moment même où les négociations portant sur un accord supposé « de paix » avaient lieu, les talibans ont considérablement accru leurs offensives sur tous les fronts, montrant clairement leur intention de reprendre le pouvoir par la force après le retrait américain[66]. Avant l'accord de Doha, les talibans n'avaient remporté aucune bataille importante contre l’armée afghane ; après, celle-ci perdait des dizaines de soldats chaque jour[63]. Le général afghan Sami Sadat, reconnu pour sa bravoure, considère que l'accord de Doha a condamné l'armée afghane à une défaite inéluctable[63].

Après son arrivée à la présidence américaineJoe Biden décide de garder le cap fixé par son prédécesseurDonald Trump, à savoir leretrait des troupes américaines d'Afghanistan. Sa principale erreur a été, selonAlain Juillet, d'annoncer une date exacte de départ des troupes américaines (au 11 septembre 2021), ce qui a mis l'armée afghane, se sachant incapable de résister sans l'appui américain, face à un dilemme : se rendre, ou mourir en vain[64]. Le résultat est que« tout le monde a abandonné tout le monde » : l'armée américaine a laissé tomber l'armée et le gouvernement afghan, qui à leur tour ont abandonné le pays aux talibans[64]. Parmi les soldats afghans courageux et dévoués qui souhaitaient poursuivre le combat, certains ont témoigné de leur agacement de voir, sur le front, les avions de chasse américains tourner au-dessus de leurs têtes en« véritables spectateurs »[63].

Privées du soutien aérien américain, alors que leur propre aviation était clouée au sol faute de maintenance (les contractants l’assurant ayant également été évacués par les États-Unis), les forces afghanes ont perdu leur unique avantage stratégique sur les islamistes[63].

Les talibans, eux, ont été galvanisés par le départ imminent des troupes américaines, et ont décidé de conquérir le pays à« marche forcée » pour s'assurer de régner sans partage, et que celui-ci ne retomberait pas dans laguerre civile entre seigneurs de guerre comme après ledépart des troupes soviétiques en 1989[64].

Erreurs d'appréciation américaines de la situation en Afghanistan

[modifier |modifier le code]

Fin septembre 2021, auditionnés par leSénat américain, les chefs duPentagone reconnaissent des erreurs de jugement ayant conduit à un échec stratégique en Afghanistan, avec la victoire des talibans à l'issue de 20 ans de guerre[67]. Des hauts gradés de l'armée américaine déclarent avoir conseillé à Joe Biden de maintenir 2 500 soldats en Afghanistan pour éviter un effondrement du régime à Kaboul, mais le président américain aurait choisi de ne pas suivre cette recommandation[67]. Le ministre de la Défense,Lloyd Austin reconnaît aussi avoir surestimé le gouvernement afghan et son armée[67] :

« Le fait que l'armée afghane, que nous avons formée avec nos partenaires, se soit effondrée, souvent sans tirer une balle, nous a tous pris par surprise. [...] Nous n'avons pas réalisé le niveau de corruption et l'incompétence de leurs officiers de haut rang, nous n'avons pas mesuré les dommages causés par les changements fréquents et inexpliqués décidés par le président Ashraf Ghani au sein du commandement. »

En réalité, s'il est indéniable que les 83 milliards de dollars dépensés par Washington pour construire une armée afghane ont été en grande partie détournés par des fonctionnaires corrompus, les Américains ont aussi commis des erreurs stratégiques[58].

Techniquement déjà, l'armée américaine a tenté de construire une armée afghane à « son image », avec une complémentarité forte entre l'armée de terre et uneforce aérienne en appui, ce qui était irréaliste dans un pays où les télécommunications sont défaillantes, où seuls 30 % des habitants ont accès à l'électricité, et où l'essentiel de la population estillettrée[58]. Ainsi, selon certaines révélations faites après la victoire des talibans, un plan américain était prévu pour continuer de former l'armée afghane notamment les pilotes après le retrait américain, grâce à desvisioconférences, ce qui était quasiment impossible à mettre en pratique[58]. Le pays manquait autant d’infrastructures énergétiques, de télécommunications, et de capacités d'entretien pour garder opérationnels les équipements américains, alors que les Américains ont décidé d’évacuer aussi leurs sous-traitants[58]. Ainsi, si Joe Biden a plusieurs fois affirmé qu'il s'engageait à continuer de soutenir l'armée afghane après le retrait américain, il n'a jamais mis en place la logistique pour le faire[58]. Sur ce point, ses déclarations ultérieures pour justifier sa décision de retirer les troupes américaines laissent croire qu'en réalité, exaspéré par l'incompétence et la malhonnêteté de ses homologues afghans, et par le manque de volonté de son armée de combattre, il ne se souciait alors plus vraiment de la suite du conflit afghan[68].

En mars 2023, une commission d'élus de la Chambre des représentants des États-Unis ordonne au gouvernement de lui remettre un câble diplomatique confidentiel qui avait averti des risques d'un retrait des forces américaines d'Afghanistan en 2021[69]. Envoyé par des diplomates américains en poste à Kaboul durant l'été 2021, ce câble mettait en garde contre un effondrement rapide du gouvernement afghan pro-américain après le retrait des troupes américaines[69].

Défaillances du gouvernement afghan

[modifier |modifier le code]

Le gouvernement afghan étant constitué de civils dénués d'expérience militaire, et de généraux vieillissants plus impliqués dans des luttes politiciennes et des affaires de corruptions que dans la guerre, il en a résulté une totale déconnexion entre les décideurs et la situation sur le terrain[58].

En septembre, un haut fonctionnaire afghan témoigne anonymement du fait que, deux jours avant la chute de Kaboul, le présidentAshraf Ghani a reçu ses deux vice-présidents, le Ministre de la Défense et celui de l’Intérieur, le directeur des renseignements et le chef du Conseil de sécurité nationale pour une réunion d’urgence[63]. Durant cette réunion, une enveloppe de 100 millions de dollars est débloquée pour sécuriser la capitale, le Président considérant que son armée avait assez d’armes, de munitions et de ressources financières pour tenir pendant deux ans, alors que la ville a mis deux jours à tomber[63]. Une telle erreur d'analyse, ainsi que le timing de ce déblocage de fonds sont révélateurs du niveau considérable d'ignorance des décideurs de la situation sur le terrain, dû au fait que certains ministres mentaient au président en lui disant que tout allait bien pour garder leurs postes et leurs privilèges[63]. Mentir permettait aussi au gouvernement afghan de continuer d'obtenir un soutien financier important de la part des États-Unis, ce pour quoi on ne peut pas savoir exactement quelle était la part de crédulité et de mauvaise foi dans les déclarations erronées du président Ashraf Ghani[58].

Le fait est que celui-ci a pris des décisions stratégiques erronées lourdes de conséquences[63]. Alors que certains de ses conseilleurs lui recommandent de découvrir le front du sud, le plus difficile à tenir, pour concentrer les troupes afghanes au nord du pays où la population était la moins favorable aux talibans et donc la plus à même de soutenir uneffort de guerre contre eux[63], celui-ci refuse cette suggestion, considérant que toute l’Afghanistan appartient au gouvernement et que l'armée ne doit se retirer d'aucun front[63]. Ainsi, les troupes afghanes dispersées ont été submergées partout, tandis que les forces spéciales, bien que très entraînées et bien équipées, se sont retrouvées sollicitées de toutes parts et n'ont pas pu, privées de soutien aérien, combler les insuffisances de l'armée régulière[70].

Lorsque les talibans atteignent Kaboul, des témoignages ultérieurs de soldats afghans chargés de défendre la ville révèlent qu'ils savaient que le président était en train de s'enfuir par avion, ce pour quoi beaucoup ont perdu confiance dans leurs dirigeants, et ont renoncé à se battre[63]. Les jours suivants la prise de la ville, des sources diplomatiques révèlent qu'Ashraf Ghani a effectivement fui auxÉmirats arabes unis avec sa famille en emportant près de 169 millions de dollars en liquide, ce qui prouve non seulement le caractère prémédité de sa fuite, mais aussi sa cupidité, alors que la corruption et lesdétournements de fonds sont souvent cités comme l'une des causes principales de l'affaiblissement de l'État face aux talibans[71].

Défaillances de l'armée afghane

[modifier |modifier le code]

Après la prise de Kaboul, Omar, un analyste afghan exilé à l’étranger déplore que pendant l'offensive, aucun des leaders de l'armée afghane n’ait montré d’autorité :« Aucun d’eux ne s’est exprimé devant les médias pour rassurer nos hommes. Aucun d’entre eux n’est allé sur le terrain »[63]. Au contraire, échelon après échelon, la hiérarchie militaire a déserté ; alors que des officiers commandant des unités combattantes sur le terrain attendaient des ordres sur le fait de se battre ou se rendre, il arrivait que leurs supérieurs leur répondent« C’est à votre initiative »[63].

Or, la situation d'un grand nombre de soldats afghans était déjà intenable avant même l'offensive des talibans : leurs soldes étaient fréquemment captée et détournée par leurs supérieurs[63], qui revendaient également la nourriture et les munitions destinées à leurs hommes[72]. En outre, ceux-ci n'hésitaient pas à gonfler leurs effectifs dans leurs déclarations pour recevoir plus d'argent des Américains, laissant croire à ces derniers que l'armée afghane pouvait compter sur 300.000 hommes, alors que leur vrai nombre était inférieur à 100.000[72], voire 50.000[73]. Ainsi, lorsque Joe Biden déclare pour justifier le départ des troupes américaines« nous avons fourni à nos partenaires afghans tous les outils (pour défendre leur pays) », l'armée afghane est très inférieure en effectifs à ce qu'il croit. Les armes américaines, souvent revendues par les soldats afghans affamés pour acheter de quoi se nourrir, se retrouvent fréquemment entre les mains des talibans, et lesaéronefs fournis à l'armée afghane, faute de maintenance, ne peuvent pas rester opérationnels[74].

Enfin, l'armée afghane, en raison des mauvaises conditions de travail et du manque de loyauté des soldats envers leurs supérieurs et leur gouvernement, affichait pendant le conflit un taux de désertion annuel de près de 25 %[58]. Des soldats qu'il fallait remplacer chaque année par de nouveaux recrutements, ce qui entretenait une part importante de novices dans l'armée, très difficile à professionnaliser, avec un risque élevé de désertion pour ces nouvelles recrues[58].

La propagande des talibans

[modifier |modifier le code]

Après l'accord de Doha de février 2020 prévoyant le retrait des troupes américaines du pays, les talibans multiplient les campagnes de propagande envers les populations afghanes[58], mais aussi les soldats à qui ils promettent desamnisties en échanges de leurs redditions[75]. Leurs promesses ont d'ailleurs pour l'essentiel été tenues : la plupart des soldats afghans souhaitant se rendre ont été autorisés par les talibans à rentrer chez eux en échange de la remise de leurs armes, que les talibans utilisaient pour poursuivre leurs assauts[75]. Dans certains cas, les talibans proposaient aux soldats afghans de leur racheter leurs armes pour les convaincre de se rendre, sachant que ces derniers, parfois affamés par le détournement de leursolde et de leur nourriture par leurs supérieurs, se laisseraient facilement convaincre[58]. Les talibans, eux, pouvait compter sur une manne financière très importante venant dutrafic de drogue, l'Afghanistan étant l'un desprincipaux producteurs d'opium du monde[76]. Au total, les talibans ont saisi pendant leur offensive près de 300.000 armes légères, 26.000 armes lourdes, et 61.000 véhicules militaires[77].

Ainsi, après chaque reddition de soldats afghans, les sites internet pro-talibans multiplient les vidéos de combattants insurgés saisissant des cargaisons d'armes, pour la plupart américaines, comprenant desfusils d’assaut et deshumvees[74]. Une de leurs vidéos les plus vues et diffusées est l'interrogatoire du puissant chef de guerre afghanIsmaël Khan après sa capture, dans laquelle on le voit déclarer (sous la contrainte) que les talibans devraient« bien traiter les gens, et les gens devraient avoir de bons sentiments à leur égard pour qu'ils mènent ensemble une vie prospère »[2],[78],[60].

Ces vidéos ont un impact dévastateur sur le moral des troupes afghanes qui voient d'une part leurs frères d'armes se rendre par milliers, d'autre part les talibans galvanisés étaler un armement sophistiqué considérablement renforcé après chaque victoire[74]. Voyant le rapport de force s'inverser de plus en plus en leur défaveur à la suite du départ des Américains, aux désertions de l'armée afghanes et à la montée en puissance des talibans, beaucoup de soldats, pourtant farouchement hostiles aux talibans, jugent que l'issue du conflit est jouée[63]. L'un d'entre eux déclare à ce propos après la chute de Kaboul :« Il faut se mettre dans la peau d’un soldat. Tu sais que ton gouvernement central ne peut pas t’aider, que si tu combats, tu peux mourir mais pas gagner. Quel choix as-tu ? »[63]. Sentant la défaite inéluctable, des soldats afghans parmi les plus farouchement anti-talibans décident d'abandonner leurs postes et de rentrer chez eux pour défendre leurs familles[73].

Les soutiens étrangers de talibans

[modifier |modifier le code]

Le Pakistan et le Qatar soutiennent militairement et politiquement les talibans pendant leur offensive[79]. Mais ces deux pays ont une attitude ambivalente : le Pakistan car simultanément, son arméecombat les talibans pakistanais auWaziristan[80], et le Qatar car simultanément, celui-ci abrite la principale base aérienne américaine au Moyen-Orient (Al-Udeid), utilisée pour bombarder les talibans et pour évacuer les Afghans pro-américains à la fin de la guerre[81]. Leurs motivations sont différentes : alors que le Qatar veut affirmer une politique étrangère indépendante despays du Golfe et se positionner en médiateur dans le conflit afghan, le Pakistan a pour motivation d'affaiblir le gouvernement afghan favorable à l'Inde, l'un de ses principaux soutiens étrangers et ennemi numéro 1 d'Islamabad[79].

Le soutien du Pakistan aux talibans essentiellement matériel et logistique pendant leur offensive vers Kaboul, devient plus affirmé après la prise de la ville par les talibans, et leuroffensive dans le Panchir contre une ultime poche de résistance menée par le vice-présidentAmrullah Saleh etAhmad Massoud, fils d'Ahmed Chah Massoud, ancien dirigeant de l'Alliance du Nord[82]. En effet, plusieurs sources locales évoquent le rôle des forces pakistanaises dans lescombats du Panchir : l’intervention duSpecial Service Group pakistanais en appui des talibans, ainsi que des frappes aériennes effectuées par desdrones de l'armée de l'air pakistanaise[82]. L'une de ces frappes aériennes cause la mort deMohammad Fahim Dashty, porte-parole duFront national de résistance[82].

Enfin, diplomatiquement la Chine, et dans une moindre mesure la Russie, apportent un soutien précieux aux talibans[3], chacun des deux étant ravi de voir chuter un gouvernement afghan pro-américain et pro-indien, au moment où la Chine est enconflit frontalier avec cette dernière[83]. Fin juillet 2021, alors que les talibans sont en pleine offensive mais n'ont encore pris aucune grande ville du pays, le Ministre chinois des Affaires étrangèresWang Yi reçoit le mollahAbdul Ghani Baradar, numéro 2 des talibans dans la ville chinoise deTianjin et déclare que« les talibans sont une force politique et militaire cruciale en Afghanistan »[84]. Le lendemain de la prise de Kaboul, la Chine déclare vouloir des« relations amicales » avec les talibans[85]. Alors que les talibans misent sur la Chine pour reconstruire le pays, la Chine s'intéresse aux importantes ressources minières du pays, ainsi qu'à son emplacement idéal pour la construction desnouvelles routes de la soie[86].

Réactions

[modifier |modifier le code]
  • Drapeau de l'AllemagneAllemagne : le ministre des Affaires étrangèresHeiko Maas a déclaré que l’Allemagne couperait toute aide financière à l'Afghanistan si les talibans restauraient la loi islamique (charia) dans le pays après leur prise de pouvoir[87].
  • Drapeau de la République populaire de ChineChine : le ministre des Affaires étrangèresWang Yi a critiqué la célérité du retrait des troupes de l'OTAN dirigées par les États-Unis et leur a demandé de quitter le pays de « manière responsable et ordonnée ». Alors que la plupart des pays occidentaux ont fermé leur représentation diplomatique, celle de Chine poursuit ses activités à Kaboul à la mi-août 2021[88],[89].
  • Drapeau des États-UnisÉtats-Unis : leprésident américainJoe Biden a défendu le retrait des troupes américaines en affirmant que le pays n'était pas allé en Afghanistan pour « construire une nation ». Biden a ajouté qu'il« n'enverrait pas une autre génération d'Américains se battre là-bas » et a souligné d'autres tentatives infructueuses d'unification de l'Afghanistan dans le passé. Il a également assuré que la sécurité des États-Unis n'était pas menacée par l'issue des combats internes en Afghanistan.
  • Drapeau de l'IndonésieIndonésie : Judha Nugraha, le directeur de la protection des citoyens et des entités légales à l'étranger auministère des Affaires étrangères, a déclaré :« Pour les citoyens indonésiens qui n'ont pas d'affaires très urgentes, il est conseillé de quitter l'Afghanistan immédiatement[90]. » Lapremière commission (id) duConseil représentatif du peuple, qui s'occupe des questions de politique internationale, a exhorté legouvernement à œuvrer pour« la réalisation d'un cessez-le-feu et promouvoir la paix entre les parties belligérantes », affirmant que c'était là le rôle de l'Indonésie« en tant que pays musulman »[91].
  • Drapeau de l'IranIran : le députéMojtaba Zonnour a déclaré que les talibans sont« une partie indéniable de la réalité en Afghanistan » et qu'ils ne devraient pas être assimilés à des groupesterroristes islamistes commeDaech ouAl-Qaïda[92]. Le plus vieuxmarja-e taqlid du pays,Lotfollah Safi Golpaygani, a pour sa part affirmé que faire confiance aux talibans est« une erreur grave et irréparable »[93].
  • Drapeau des Nations uniesONU : Après la réunion duConseil de sécurité une déclaration a été publiée contre la restauration de l'émirat islamique d'Afghanistan en Afghanistan[94].
  • Drapeau de l'OTANOTAN : l'alliance du traité de l'Atlantique Nord se réunit à Bruxelles après la prise de Kandahar le 13 août 2021. Le secrétaire général,Jens Stoltenberg déclare :« Les Alliés de l'Otan sont profondément préoccupés par les niveaux élevés de violence provoqués par l'offensive des talibans, notamment les attaques contre des civils, les assassinats ciblés et les informations faisant état d'autres atteintes graves aux droits de l'homme »[95].
  • Drapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni : le ministre de la DéfenseBen Wallace a déclaré que, dans l'éventualité où les talibans arriveraient au pouvoir, le gouvernement britannique serait prêt à travailler avec eux, à condition qu'ils adhérent à« certaines normes internationales », tout en ajoutant que s'ils se comportaient« d'une manière qui est gravement contraire aux droits de l'homme », il reconsidérerait sa position à leur égard[96]. De plus, dans une critique inhabituelle de la politique étrangère des principaux alliés de son pays, Wallace a qualifié l'accord de Doha d'« accord pourri » dont« nous allons tous probablement payer les conséquences »[97].
  • Drapeau de la RussieRussie : le pays a décidé de s'appuyer sur l'Organisation du traité de sécurité collective qui regroupe l'Arménie, laBiélorussie, leKazakhstan, leKirghizistan, la Russie et leTadjikistan. L'ambassade de la fédération de Russie poursuit ses activités à Kaboul à la mi-août 2021[98],[99],[100].
  • Drapeau du TadjikistanTadjikistan : face à l'afflux de soldats afghans fuyant l'avancée des talibans dans son pays, le présidentEmomali Rahmon a ordonné la« mobilisation de 20 000 réservistes pour renforcer lafrontière », le[101].
  • Drapeau de la TurquieTurquie : le pays a proposé d'ordonner àses troupes de protéger l'aéroport international Hamid Karzaï de Kaboul.
  • Drapeau du VaticanVatican : l'État s'est déclaré préoccupé par la situation en Afghanistan. Le pape François a appelé sur la place Saint-Pierre au dialogue pacifique entre les parties du conflit[102].
  • Drapeau de la FranceFrance : La ministre des armées,Florence Parly annonce le lancement de l'opération APAGAN le 15 août 2021. Celle-ci a pour but d'organiser l'évacuation de centaines de ressortissants français et de bi-nationaux franco-afghans. Dans le même temps, l'ambassade de France en Afghanistan est relocalisée vers le site militarisé de l'aéroport de Kaboul[103]. De plus, leprésident Emmanuel Macron décide de présider un conseil de défense le 16 août 2021 à 12 heures qui sera suivi le soir même à 20 heures d'un discours. Dans ce discours, il rappelle les combats que la France a menés pour l'Afghanistan et annonce que les Afghans ayant aidés la France seront extradés. De plus il annoncera l’envoi de « forces spéciales » dans le pays[104].
  • Drapeau de l’Union européenne Union européenne : Elle ne doit pas permettre à la Russie et à la Chine de prendre le contrôle de la situation en Afghanistan a déclaréJosep Borrell lors d'une réunion extraordinaire des commissions des affaires étrangères et du développement duParlement européen. Il estime que l'UE doit coopérer plus activement avec lesÉtats-Unis. Il a ajouté qu'une réunion virtuelle serait tenue avec ses collègues duG7 pour poursuivre la discussion sur ce sujet. Pour lui les pays de l'UE devraient établir une communication avec tous les États qui ont une influence sur les talibans et l'Afghanistan.« La Turquie, la Chine et la Russie ont reçu de nouvelles opportunités pour renforcer leur influence sur l'Afghanistan. L'Inde, le Pakistan et l'Iran ont également un impact significatif sur le pays », a ajouté Josep Borrel[105],[106].

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. (en) Thomas Joscelyn, « U.N. report cites new intelligence on Haqqanis’ close ties to al Qaeda », surLong War Journal (en),(consulté le).
  2. ab etc(en) Thomas Joscelyn, « Taliban’s deputy emir issues guidance for governance in newly seized territory », surLong War Journal,(consulté le).
  3. abcde etf(en)Bill Roggio (en), « Taliban advances as U.S. completes withdrawal », surLong War Journal,(consulté le).
  4. (en) Jeff Seldin, « US Airstrikes Target Taliban as Fighting Intensifies »,Voice of America,(consulté le).
  5. (en) « US air force targets Taliban position in northern Afghanistan, media reports »,Afghanistan Times Daily (en),(consulté le).
  6. (en) Robert Burns, « US launched several airstrikes in support of Afghan forces »,The Washington Post,(consulté le).
  7. (en) Emma Soteriou, « SAS launch operation to save 20 troops surrounded by Taliban - reports », surLBC.co.uk,(consulté le).
  8. abcd ete(en) Ibrahim Moiz, « A tricky path from insurgency to Emirate »,TRT World,(consulté le)
  9. (prs) Mahmoud Mahfouz, « مروری گذرا بر خاطرات شهید مولوی محمد داود مزمل » [« Un passage en revue des souvenirs et des mémoires du martyr Maulvi Mohammad Dawood Muzammil »], surAl-Mirsaad,‎(consulté le)
  10. (en) « Taliban shadow governor for Nimruz among 25 killed in Afghan forces operations in Zaranj, Taliqan »,Asian News International,(consulté le).
  11. (en) Huaxia, « Taliban key commander among 40 killed in S. Afghanistan: army »,Xinhua,(consulté le).
  12. (en) Huaxia, « 17 Taliban militants killed in fresh army operation in northern Afghanistan: gov't », Xinhua,(consulté le).
  13. Nicolas Rocca, « Afghanistan: Ismail Khan, le «Lion d’Hérat» s’est rendu aux talibans »,RFI,(consulté le).
  14. ab etc(en) Hannah Ritchie, « Senior Afghan officials join Taliban ranks in Herat after city falls »,CNN,(consulté le).
  15. (en) Jeff Seldin, « UN Report Shows Member States Grow Doubtful About Future of US-Taliban Deal »,Voice of America,(consulté le).
  16. a etbRomain Houeix,Pourquoi l'armée afghane s'est rapidement effondrée face aux Taliban,France 24, 16 août 2021.
  17. Jean-Baptiste Naudet, « L’ombre d’Al-Qaida plane sur l’Afghanistan des talibans »,L'Obs,(consulté le).
  18. (en) Daniel Dale, « Fact-checking Biden's assertion that the Afghan military was '300,000 strong' »,CNN,(consulté le).
  19. (en) Mohib, « Afghan Ambassador: Peace Is Now a Realistic Possibility »,The National Interest,(consulté le).
  20. Le Figaro avec AFP, « Afghanistan : Biden porte à 5000 soldats le déploiement militaire à Kaboul », surlefigaro.fr,(consulté le).
  21. Julien Bouissou, « Le mollah Haibatullah Akhundzada, nouveau chef des talibans afghans », surlemonde.fr,(consulté le).
  22. Ghazal Golshiri, « Afghanistan : les femmes en première ligne dans des tentatives de contestation vite réprimées par les talibans », surlemonde.fr,(consulté le).
  23. « Signature d’un accord historique entre les Etats-Unis et les talibans après 18 ans de guerre », surlemonde.fr,(consulté le).
  24. (en)Afghanistan at risk of collapse as Taliban storms the north.
  25. (en) Bill Roggio, « Mapping Taliban Contested and Controlled Districts in Afghanistan », surLong War Journal,.
  26. En Afghanistan, les talibans à l'assaut des grandes villes.
  27. Afghanistan : 40 civils tués et 118 blessés en 24 heures à Lashkar Gah.
  28. Afghanistan : Zaranj, première capitale provinciale à tomber aux mains des talibans depuis mai.
  29. (en-US) « Taliban takes full control of Nimruz province, seizes capital | FDD's Long War Journal », surLong War Journal,(consulté le).
  30. (en-US) MushtaqMojaddidi, « Second Afghan city falls as Taliban tighten noose over countryside », surtimesofisrael.com(consulté le).
  31. (en) « War in Afghanistan enters ‘deadlier’ phase, UN envoy warns », suraljazeera.com(consulté le).
  32. (en-GB) DeutscheWelle (www.dw.com), « UK tells its nationals to leave Afghanistan immediately | DW | 07.08.2021 », surDW.COM(consulté le).
  33. (en) « US and Britain Ask Citizens to Leave Afghanistan | Voice of America - English », survoanews.com(consulté le).
  34. (en) Bill Roggio, « Taliban takes control of Afghan provincial capitals of Kunduz, Sar-i-Pul and Taloqan », surLong War Journal,.
  35. Par Le Figaro avec AFP, « Afghanistan : Kunduz, troisième grande ville du nord tombée aux mains des talibans »,Le Figaro,‎,p. 1(lire en ligne).
  36. (en) Thomas Gibbons-Neff, Najim Rahim et Chérif Hassan, « The Taliban take a sixth provincial capital as government forces reel. »,The New York Times,(consulté le).
  37. Belga, « Les talibans s'emparent de la capitale provinciale de Farah, dans l'ouest de l'Afghanistan », surlevif.be,.
  38. (en) Dan Lamothe, John Hudson, Shane Harris et Anne Gearan, « U.S. officials warn collapse of Afghan capital could come sooner than expected »,The Washington Post,(consulté le).
  39. Afghanistan : les talibans s'emparent de Faizabad, une autre capitale provinciale du Nord.
  40. (en) Qiam Noori et Hesamuddin Hesam, « Mass surrender gives Taliban Afghan base »,The Canberra Times,(consulté le).
  41. « Afghanistan: les talibans s'emparent de la ville de Ghazni, située au sud-ouest de Kaboul », surrfi.fr,.
  42. Afghanistan: Hérat tombée entre les mains des talibans, Kandahar sur le point de basculer.
  43. « Américains et britanniques redéploient des troupes en Afghanistan pour évacuer leurs ressortissants »,Le Figaro,(consulté le).
  44. « En Afghanistan, les talibans prennent Kandahar, deuxième ville du pays »,Le HuffPost,(consulté le).
  45. « Afghanistan : les talibans encerclent Kaboul, au terme d’une progression éclair »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le).
  46. a etb« Afghanistan: des combattants talibans entrent dans Kaboul malgré l'ordre de rester hors de la ville », surLEFIGARO(consulté le).
  47. « Les talibans prennent Jalalabad, Kaboul retient son souffle »,Tribune de Genève,(consulté le).
  48. « Les talibans pénètrent dans la périphérie de Kaboul »,Tribune de Genève,(consulté le).
  49. « https://twitter.com/hugolowell/status/1426937188189720581 », surTwitter(consulté le).
  50. « https://twitter.com/frudbezhan/status/1426932176197726212 », surTwitter(consulté le).
  51. (en) « Afghan President Ghani relinquishes power, Taliban form interim gov't »,Daily Sabah,(consulté le).
  52. « Afghanistan : les talibans entrent dans Kaboul, le président, Ashraf Ghani, a quitté le pays », surLe Monde.fr, Le Monde,(ISSN 1950-6244, consulté le).
  53. (ru) « Le vice-président de l'Afghanistan a annoncé lui-même sa proclamation de chef de l'État. Il a appelé à la résistance aux talibans », surMeduza(consulté le).
  54. Christophe Lamfalussy, « Dans la vallée du Panshir », La Libre Belgique,.
  55. « Amrullah Saleh se déclare président légitime », Le Soir,(consulté le).
  56. (en) « Pule-Hisar district of Andarab is freed from the Taliban by local resistance forces earlier this afternoon. », surafghanistanliveuamap,.
  57. « Ahmad Massoud n'abdiquera pas devant ls talibans », Le Monde,(consulté le).
  58. abcdefghijklm etn« Pourquoi l'armée afghane s'est rapidement effondrée face aux Taliban », surFrance 24,(consulté le).
  59. Bruno Ripoche, « Dans l’Ouest de l’Afghanistan, l’émir Ismaïl Khan reprend les armes contre les talibans »,Ouest France,‎,p. 1(lire en ligne)
  60. a etb« Afghanistan: Ismail Khan, le «Lion d’Hérat» s’est rendu aux talibans », surRFI,(consulté le).
  61. (en) « Former warlord Ismail Khan led a militia against the Taliban. He spoke to The World days before Afghans lost the fight. », surpri.org(consulté le).
  62. a etb« C dans l'air Afghanistan : un peuple en enfer »,(consulté le).
  63. abcdefghijklmnop etq« Gouvernement défaillant, campagne de com’ talibane, « trahison » américaine : les raisons du fiasco des forces afghanes », surL'Orient-Le Jour,(consulté le).
  64. abc etd« Alain Juillet  : la fin de la guerre classique ? », surthinkerview.com,.
  65. « Qu'est-ce que l'accord de Doha signé entre l'administration Trump et les talibans et pourquoi il a été la clé de la reconquête de l'Afghanistan par les islamistes »,BBC News Afrique,‎(lire en ligne)
  66. « Afghanistan : fin d'un cycle de pourparlers à Doha, sans accord de cessez-le-feu », surFrance 24,(consulté le).
  67. ab etc« Afghanistan : les chefs du Pentagone reconnaissent un "échec stratégique" des Etats-Unis », surFranceinfo,(consulté le).
  68. « Afghanistan : Joe Biden assume sa décision de "partir" », surFranceinfo,(consulté le).
  69. a etb« Une commission du Congrès ordonne la remise d'un câble diplomatique sur l'Afghanistan », surL'Orient-Le Jour,(consulté le).
  70. « Les forces spéciales afghanes, des unités d’élite déjà à bout de souffle », surL'Orient-Le Jour,(consulté le).
  71. « Le président afghan Ashraf Ghani aurait fui avec 169 millions de dollars dans ses bagages », surValeurs actuelles,(consulté le).
  72. a etb« Lignes de défense - Afghanistan: l'armée fantôme », surRFI,(consulté le).
  73. a etbNinaPareja, « Pourquoi l'armée afghane plie si facilement? », surSlate.fr,(consulté le).
  74. ab etc« L'armement saisi à l'ennemi, une aubaine pour les talibans », surL'Orient-Le Jour,(consulté le).
  75. a etb« Après la chute d'Herat, des soldats afghans amnistiés par les talibans », surL'Obs,(consulté le).
  76. « Enquête: nouveau record de la production d’opium en Afghanistan, hausse de 87% », surNations Unies : Office des Nations Unies contre la drogue et le crime(consulté le).
  77. « Les talibans veulent créer unegrande armée pour l'Afghanistan », surL'Orient-Le Jour,(consulté le).
  78. NellyDidelot, « Les personnages centraux du conflit afghan », surLibération(consulté le).
  79. a etb« L’ombre du Pakistan derrière l’avancée des talibans en Afghanistan »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
  80. « Pakistan: 15 insurgés et 2 soldats tués », surL'Orient-Le Jour,(consulté le).
  81. « Le Qatar, incontournable médiateur du conflit afghan »,La Croix,‎(ISSN 0242-6056,lire en ligne, consulté le)
  82. ab etc« Les talibans disent contrôler la vallée du Panchir, où l'implication du Pakistan est dénoncée [MàJ] », surZone Militaire,(consulté le).
  83. « Nouvel affrontement militaire entre la Chine et l’Inde dans l’Himalaya »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
  84. « La Chine affirme que les talibans sont « une force politique et militaire cruciale en Afghanistan » »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
  85. « Afghanistan : la Chine souhaite des «relations amicales» avec les talibans », surLe Figaro,(consulté le).
  86. « Alliance. Les talibans misent sur la Chine pour la reconstruction de l’Afghanistan », surCourrier international,(consulté le).
  87. (en) Liv Klingert, « Foreign minister: Germany won’t give aid to Afghanistan if Sharia law is enforced », surPolitico.eu,(consulté le).
  88. « Moscou et Pekin maintiennent leurs ambassades à Kaboul », Les Échos,(consulté le).
  89. (en) Ayaz Gul, « China: Collective Efforts Required to Contain Afghan Insecurity 'Spillover' »,Voice of America,(consulté le).
  90. (id) « Situasi Memanas, Kemlu Imbau WNI Tinggalkan Afghanistan », surCNNIndonesia.com,(consulté le).
  91. (id) Tendi Mahadi, « Afganistan memanas, anggota Komisi I DPR desak pemerintah evakuasi WNI », surnasional.kontan.co.id,(consulté le).
  92. (en) « Hardliner Lawmaker In Iran Says Taliban Are Not Like Other Militants »,Iran International,(consulté le).
  93. (fa) « آیت‌الله صافی گلپایگانی: اعتماد به طالبان اشتباهی غیرقابل جبران است »,IRNA,‎(consulté le).
  94. (ru) « le Conseil de sécurité se déclare contre la restauration de l'Émirat islamique d'Afghanistan ( Совет Безопасности ООН выступил против восстановления исламского эмирата в Афганистане) »,Nezavissimaïa Gazeta «Независимая газета»,‎(consulté le).
  95. Libération, le 13 août 2021.
  96. (en) Karim El-Bar, « UK will work with Taliban if they take power: Defense chief »,Agence Anadolu,(consulté le).
  97. (en) Yaroslav Trofimov, « Taliban Seize Kandahar, Prepare to March on Afghan Capital Kabul »,The Wall Street Journal,(consulté le).
  98. (ru) « Le ministère russe des affaires étrangères explique le travail de son ambassade à Kaboul », Ria Novosti,(consulté le).
  99. (en) « Tajikistan Seeks Russia-Led Alliance’s Aid as Violence Builds on Afghan Border »,1, [The Moscow Times],‎(lire en ligne, consulté le).
  100. (ru)Россия проведёт военные учения на афганской границе Круглосуточная служба новостейRuNews24, 16 juillet 2021.
  101. « Un millier de soldats fuient les talibans au Tadjikistan »,La Presse,(consulté le).
  102. (ru) « Le pape appelle au dialogue entre les parties au conflit en Afghanistan »,1,Газета.ru,‎(lire en ligne, consulté le).
  103. « [Vidéo] Afghanistan : l’ambassadeur de France placé dans une zone sécurisée à Kaboul », surValeurs actuelles,(consulté le).
  104. « Afghanistan : Paris organise l'évacuation des Français, Macron s'exprimera lundi soir », surLEFIGARO(consulté le).
  105. (ru) « Joseph Borrel-Situation en Afghanistan », Ru News 24,.
  106. « L'UE tente de se positionner sur l'Afghanistan », msn/euronews,.

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
v ·m
Liste des chefs des talibans
Commandeur des croyants
Président de l'émirat islamique d'Afghanistan
Autres responsables
Gouvernement en Afghanistan
Organisation politique et militaire
Organisation religieuse
Alliés et soutiens
Participation aux conflits armés
Géographie
v ·m
Conflits de 1978-1979
Guerre d'Afghanistan (1979-1989)
Guerre d'Afghanistan (1989-1992)
Guerre civile afghane (1992-1996)
Guerre d'Afghanistan (1996-2001)
Campagne d'Afghanistan (automne 2001)
Guerre d'Afghanistan (2001-2021)
Batailles/opérations
Attentats/massacres
Conflit entre l'État islamique et les talibans(depuis 2015)
Batailles/opérations
Attentats/massacres
Conflit afghan(depuis 2021)
Batailles/opérations
Attentats/massacres
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Offensive_des_talibans_de_2021&oldid=229953310 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp