Vue en éclaté de trois types d'obus de la Première Guerre mondiale (Shrapnel, en tube à fragmentation, classique). Objets pédagogiques destinés à la formation des militaires américains.Un obus explosif de 75 mm en coupe avec sa fusée percutante conservé au musée de l’Armée.
Unobus est un projectile creux, de forme cylindrique terminé par un cône, rempli de matière explosive. C'est unemunition tirée par uncanon. La partie supérieure d'un obus se nomme la cloche.
Obus de la Première Guerre mondiale. De gauche à droite : obus de 90 mm à mitraille, de 120 mm incendiaire en fonte modèle 77/14, de 75 mm explosif modèle 16 et de 75 mm à balles modèle 97.
Les premiers projectiles à charge explosive propulsés au canon ont été expérimentés au Moyen Âge, en Europe et en Chine. Ils ont été perfectionnés ensuite par divers inventeurs, tels le lieutenant britanniqueHenry Shrapnel en 1784 ouPierre Choderlos de Laclos qui, lors d'expériences balistiques en 1795, mit au point un boulet creux chargé de matières explosives.
Pour les calibres inférieurs à 20 mm, on parle deballes, même si ces dernières recèlent parfois également une charge spécialisée (notamment en ce qui concerne les armes aéronautiques de faible calibre utilisées au cours de laSeconde Guerre mondiale).
La précision de tir est primordiale dans la conception d'un système d'artillerie, et c'est pour cette raison que la grande majorité des obus sont mis en rotation sur eux-mêmes depuis 1914 : l’âme rayée du canon leur confère une forte vitesse de rotation autour de leur axe longitudinal. Ceci permet de stabiliser l'incidence de l'obus pareffet gyroscopique et d'éviter que cet axe ne s'écarte de la trajectoire souhaitée, et par ailleurs de lui faire présenter un profil asymétrique impliquant une déviation à cause de la résistance de l'air. La vitesse de rotation en sortie de bouche peut aller de 160 à260 tours par seconde pour un obus de calibre 155 mm[2]. Cet aspect primordial permet d'atteindre de grandes précisions de frappe, par exemple moins de 50 mètres d'incertitude pour un tir à 40 km pour le canon de 155 mmCAESAR en opération concrète sur plusieurs théâtres, à condition de connaître précisément sa propre position et cap à l'aide d'unsystème de positionnement par satellites.
L'électronique moderne permet d'augmenter encore la précision de l'obus. L’intérêt logistique est qu'en touchant plus près sa cible, la masse d'explosif peut être réduite et donc les obus sont moins lourds, facilitant la manutention, le transport et d'une manière générale toute la logistique sur un théâtre. L'obus guidé possède une électronique embarquée lui permettant de se connecter avec un équipement extérieur comme le GPS qui le guide vers la cible. Une autre option est de doter l'obus d'un auto-directeur (infrarouge) le rendant, en théorie, parfaitement furtif et autonome, mais il peut alors être leurré. L'obus guidé possède obligatoirement des actionneurs asservis (ailettes) pour générer les forces aérodynamiques nécessaires aux petites modifications de trajectoire. La rotation autour de son axe de l'obus guidé complexifie beaucoup sa conception, puisque l'incidence est en principe contrôlée dans un obus guidé remettant en cause la technique du spin qui devient alors néfaste.
Un des problèmes pratiques rencontré en opération est la sécurité : en effet, le stock d'obus nécessaire est susceptible de détoner à la suite d'un incendie, d'un entreposage déficient, d'un choc violent ou d'une explosion causée par une attaque. L'explosion du cuirasséLiberté en rade de Toulon en 1911, par exemple, est due à un feu ayant causé la détonation des poudres des obus entreposés dans une soute surchauffée et mal ventilée ; de même le naufrage du sous-marin soviétiqueK-141Koursk en 2000 est probablement causé par l'explosion accidentelle d'une torpille. Les munitionsmuratisées permettent de répondre à ce problème. Il s'agit de traiter la charge explosive de l'obus pour éviter qu'elle n'explose intempestivement en cas d'incendie ou d'explosion à proximité. La charge va alors brûler mais sans détoner. Ce procédé, très coûteux, est en général réservé aux cas où les munitions ne peuvent pas être stockées très à l'écart, notamment sur des navires[3].
Les obus guidés ou « intelligents » sont dotés d'une technologie leur permettant de se guider après le lancement, généralement par l'ajout d'ailettes de direction qui adaptent leur trajectoire lors d'un vol plané non propulsé[6].
Parmi les obus guidés, on peut citer leM982 Excalibur, un obus de 155 autoguidé par GPS[7] et le M712 Copperhead, guidé par laser.
« La précision [des obus guidés] permet d’éviter les dommages collatéraux, notamment en zones urbaines. Elle permet aussi de réduire l’empreinte logistique : tirer un obus de précision pour traiter une cible qui demandait 24 obus traditionnellement permettra donc de réduire le volume de munitions à transporter et mettre en place », témoigne le général Burkhard[8].
Il est difficile d'estimer le prix des obus d'après les sources librement consultables. Ainsi selon certaines sources un obus de 155 mm coûterait 800 $[10] quand d'autres parlent de 6 000 €[8].Un obus RAAM coûterait environ 3 000 €[10].Les prix augmentent beaucoup pour les modèles les plus complexes : un obus guidé de 155 mm coûterait environ 60 000 €[8] et l'obus guidé américain M982 Excalibur environ 110 000 $[11],[10].
↑« Les armes étrangères qui ont permis à l’Ukraine de tenir face aux Russes : Himars, Javelin, drones suicides… »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le).