

Unobjet interstellaire est un corps situé dans l'espace interstellaire qui n'est pas lié gravitationnellement à uneétoile et qui n'est ni uneétoile ni unobjet substellaire. Cette catégorie peut inclure desastéroïdes et descomètes[1],[2]. En plus des comètes connues au sein duSystème solaire, et des comètes extrasolaires connues, actuellement, une comète interstellaire peut seulement être détectée si elle traverse le Système solaire. Elle peut être distinguée d'une comète originaire dunuage de Oort par satrajectoire hyperbolique qui indique que l'objet n'est pas lié par la gravitation au Soleil[3],[4],[5]. Jusqu'en 2017, l'objet connu le plus excentrique,C/1980 E1 (Bowell), possédait uneexcentricité de seulement 1,057[6], beaucoup moins excentrique que ne devrait l'être une comète interstellaire.
Le premier objet interstellaire découvert et connu fin 2017 est1I/ʻOumuamua. L'objet a une excentricité d'environ 1,195. Il a été initialement nomméC/2017 U1 parce qu'on a d'abord pensé qu'il s'agissait d'une comète, mais il a été rapidement renomméA/2017 U1, aucuneactivité cométaire n'ayant été détectée[7],[8]. Après la confirmation de sa nature interstellaire, l'objet a été renommé 1I/ʻOumuamua : « 1 » parce qu'il s'agit du premier objet de cette catégorie à être découvert et « I » pour « interstellaire ». L'objet a été baptisé du nom hawaïen ʻOumuamua qui signifie « éclaireur » ou encore « un messager arrivé de loin en premier ».
Faisant suite à la première découverte d'un objet interstellaire, l'Union astronomique internationale (UAI) a proposé une nouvelle série de désignations pour lespetits corps de nature interstellaire : un numéro d'ordre suivi de la lettre majuscule latine « I » (par exemple1I/ʻOumuamua). Ce système est similaire au système de numérotation permanente descomètes périodiques (par exemple1P/Halley,2P/Encke…). LeCentre des planètes mineures attribue les numéros. Les désignations provisoires pour les objets interstellaires seront traitées en utilisant le préfixe C/ ou A/ selon qu'il s'agit d'unecomète ou d'uneplanète mineure[9].
Un objet interstellaire est situé dans l'espace interstellaire et non gravitationnellement lié à une étoile[10]Les modèles actuels de formation desnuages de Oort autour d'étoiles prévoient que la grande majorité des objets mineurs sont éjectés dans l'espace interstellaire plutôt que contraints dans le nuage de Oort, ceci d'un facteur de 3 pour 100[2]. D'autres simulations suggèrent qu'un taux de 90 à 99 % des objets mineurs sont éjectés[11],[2],[12]. Il n'y a aucune raison de croire que les objets mineurs formés dans d'autres systèmes stellaires ne seraient pas soumis aux mêmes lois et donc dispersés pareillement[1].
Si des objets interstellaires existent, ils doivent parfois traverser notreSystème solaire interne[1]. Ils s'approcheraient du Système solaire avec des vitesses aléatoires, la plupart du temps ils proviendraient de la région de laconstellation d'Hercule parce que le Système solaire se déplace dans cette direction[13]. Le fait qu'aucun objet doté d'une vitesse supérieure à la vitesse d'échappement duSoleil n’avait encore été observé (avant la découverte d'1I/ʻOumuamua) contraint les limites supérieures de leur densité dans l'espace interstellaire. Un article de Torbett indique que la densité n'est pas supérieure à 1013 (10 mille milliards) de comètes parparsec cube[14]. D'autres analyses, basées sur les données du projetLINEAR, fixent la limite supérieure à 4,5 × 10−4 ua−3, ou 1012 (mille milliards) decomètes par parsec cube[2]. Des comètes ayant une trajectoire presque hyperbolique ont été observées, mais une étude plus précise montre qu'elles pourraient bien provenir de ce nuage et n'indique pas une origine interstellaire.
Un objet interstellaire peut probablement, en de rares occasions, être capturé et contraint dans uneorbite héliocentrique en traversant notre Système solaire. Les simulations par ordinateur montrent queJupiter est la seule planète assez massive pour pouvoir capturer un tel corps[14], et que cela peut se produire une fois tous les soixante millions d'années ; les comètes96P/Machholz etC/1996 B2 (Hyakutake) sont des candidates possibles. Sur ces corps on a détecté des composés chimiques atypiques pour des comètes du Système solaire[15],[16].
Il a été suggéré que le passage d'objets interstellaires dans desdisques protoplanétaires pourrait expliquer la formation relativement rapide de planètes[17] ; cela aurait pour conséquence une augmentation de la vitesse de formation des planètes au cours du temps[17].

Un objet sombre a été découvert le par letélescope Pan-STARRS, à unemagnitude apparente de 20. Il a été désigné1I/ʻOumuamua. Les observations indiquent qu'il évolue sur une orbite fortement hyperbolique, ce qui signifie qu'il n'est pas lié à la gravitation duSystème solaire et qu'il est susceptible d'être un objet interstellaire[18].
La nature non cométaire de cet objet suggère une origine des régions internes d'un système stellaire voisin dont il proviendrait, ou bien qu'il ait passé deséons à faire des passages aupérihélie de son étoile hôte, pour finalement devenir unecomète éteinte[7]. Il a une excentricité de 1,193, ce qui était l'excentricité par rapport au Soleil la plus élevée jamais observée pour un objet du Système solaire avant2I/Borissov, et ce avec une marge élevée.
Le, lacomète2I/Borissov est devenue le second objet interstellaire à avoir été découvert dans leSystème solaire. Son excentricité par rapport au Soleil, supérieure à 3, est alors de loin la plus élevée jamais observée.
Le, la comète3I/ATLAS devient le troisième objet interstellaire connu. La comète a unetrajectoire fortement hyperbolique[19] et une excentricité d’environ 6,15(±0,17)[20].
En 2019, on estime grâce à la taille des deux premiers objets interstellaires connus, ainsi que l'intervalle de temps séparant leurs deux découvertes, qu'il pourrait y avoir à tout moment, de passage dans le Système solaire, une douzaine d'objets interstellaires au moins aussi grands qu'eux, et que les grands télescopes encore en construction en 2019 pourraient à l'avenir en repérer deux ou trois par an[21].
Au lendemain de la découverte du troisième objet en juillet 2025, les modélisations estiment alors que le nombre d'objets interstellaires circulant dans le système solaire pourrait s'élever jusqu'à 10 000, et que de nouveaux pourraient bientôt être détectés tous les mois[22].