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Ob

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Pour les articles homonymes, voirOB.

Ob
Obi, Обь
Illustration
Pont de chemin de fer sur l'Ob àNovossibirsk.
Carte
Carte interactive de l’Ob
Caractéristiques
Longueur4 450 km (6 210 km en comptant le cours de l'Irtych)
Bassin2 975 000 km2
Bassin collecteurOb (Russie,Kazakhstan,Chine,Mongolie)
Débit moyen12 760 m3/s (Salekhard)[1]
RégimeNival de plaine
Cours
OrigineConfluent de laBiia et de laKatoun
· LocalisationKraï de l'Altaï,Russie
· Coordonnées52° 25′ 46″ N, 85° 01′ 22″ E
EmbouchureMer de Kara (océan Arctique)
· LocalisationGolfe de l'Ob,mer de Kara
· Altitudem
· Coordonnées66° 29′ 00″ N, 71° 21′ 00″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gaucheParabel,Vassiougan,Iougan,Irtych,Sosva du Nord
· Rive droiteTchoumych,Tom,Tchoulym,Ket,Tym,Vakh,Agan,Tromégan,Kazym
Pays traversésDrapeau de la RussieRussie
Principales localitésBiïsk,Barnaoul,Novossibirsk,Nijnevartovsk,Meguion,Nefteïougansk,Sourgout,Salekhard

Sources : R-ArcticNET[1]
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L'Ob ouObi (enrusse :Обь) est unfleuve deRussie (dont lebassin versant, d'une superficie presque égale à 3 000 000 km2, est le plus grand d'Asie et s'étend sur les territoires duKazakhstan, de laMongolie et de laChine). Il est le plus occidental des trois grandscours d'eau deSibérie. À l'instar de l'Ienisseï et de laLéna, l'Ob, né dans l'Altaï et se jetant par un vasteestuaire, legolfe de l'Ob, dans lamer de Kara, s'écoule vers l'océan Arctique et arrose des espaces majoritairement caractérisés par les faibles altitudes, notamment lors de son passage dans lapéninsule de Yamal.Avec son longaffluent, l'Irtych, le cours d'eau sibérien constitue une des plus longues artères fluviales du monde offrant un parcours de plus de 5 400 km. L'Ob et ses principaux tributaires, offrant des possibilités de navigation saisonnière, représentent une voie de communication majeure pour un espace au fort potentiel de développement mais, également, un axe de peuplement dominé par quelques grandes villes commeNovossibirsk,Iekaterinbourg etOmsk, puissants centres industriels. Le bassin du grand fleuve est, au cours des dernières décennies, devenu le principal lieu d'extraction d'hydrocarbures de lafédération de Russie. L'Ob transporte aussi les déchets de nombreuses industries chimiques situées sur son parcours, et plusieurs alertes à l'empoisonnement ont été déclenchées par le passé, notamment chez les populations nomades et autochtones de la péninsule de Yamal. Ces activités humaines, sources de richesse mais aussi de pollution, menacent des milieux naturels riches et variés, déjà fragilisés par le réchauffement climatique.

Géographie

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Cours du fleuve

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Bassin fluvial de l'Ob

L'Ob se présente comme un des plus longs cours d'eau ducontinent asiatique et du monde, toutefois les données statistiques concernant sa longueur totale peuvent fortement varier en fonction de la source considérée. Le cours principal de l'Ob, mesuré en aval deBiïsk sur le piémont des montsAltaï auconfluent des rivièresKatoun etBiia jusqu'à la tête de son estuaire en aval deSalekhard, atteint 3 650 km auquel il convient d'ajouter les 800 kilomètres de son estuaire, soit 4 450 km. Si, en revanche, la source de son principal affluent, l'Irtych, est considérée comme le point de départ d'une artère fluviale Ob-Irtych, la longueur totale atteint 5 410 km (6 210 km avec l'estuaire)[2].

L'Ob supérieur

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La partie supérieure du cours principal du fleuve s'étend du confluent de laKatoun et de laBiia jusqu'à la rencontre de l'Ob et de son affluent, leTom, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest deTomsk[3].

La rencontre de deux rivières originaires des monts Altaï, laKatoun (aux eaux issues de la fonte desneiges des hauts sommets), à l'ouest, et laBiia (émissaire dulac Teletskoïe), à l'est, donnent naissance à l'Ob, en aval de Biïsk. Ces deux cours d'eau, d'une longueur respectives de 688 et 301 km, au débit soutenu, apportent 626 et 477 m3/s au fleuve naissant[4]. L'Ob adopte, dans la première partie de son cours, une direction occidentale, et reçoit, en rive gauche, de nombreux affluents de faible longueur (comparativement à ceux de l'aval) parmi lesquels la Peschanaya, l'Anuy et la Charysh. Le fleuve présente encore une pente moyenne relativement forte de 2,5 ‰, mais son lit est déjà encombré de bancs desable et d'îles[3]. Après sa rencontre avec la rivière Charysh[5], il s'oriente vers le nord, prenant la direction deBarnaoul, la vallée ainsi que le lit mineur s'élargissent, l'Ob prenant définitivement son aspect de cours d'eau deplaine, après avoir reçu l'apport de l'Aleï, tributaire de rive gauche. ÀBarnaoul, l'Ob reprend une orientation occidentale, sa vallée s'élargit encore, mesurant entre 5 et 10 kilomètres de large avec une rive gauche plus escarpée que celle de droite ; son lit se complexifie (nombreux bras, présence de lacs) tandis que sa profondeur moyenne augmente. Le fleuve change à nouveau de direction àKamen-na-Obi, reprenant une course orientée au nord-est, la vallée se rétrécit ne mesurant plus que 3 à 5 kilomètres de large avant que le cours d'eau n'entre dans l'immense réservoir deNovossibirsk. À partir de cette dernière ville, filant toujours vers l'Arctique, l'Ob entre dans une région forestière où dominent lesbouleaux et lestrembles, sa vitesse d'écoulement ralentit, sa vallée mesure près de 20 kilomètres de large en moyenne. Son cours supérieur s'achève lorsque le fleuve rencontre son puissant affluent de rive droite leTom près de la ville deTomsk[3].

L'Ob moyen

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Cette partie du fleuve s'étend du confluent avec le Tom jusqu'à celui avec le principal affluent qu'est l'Irtych au cours de laquelle l'Ob coule selon une direction nord-ouest, puis franchement occidentale.

Au-delà de l'apport du Tom, le cours d'eau sibérien passe d'une direction nord-est à une orientation nord-ouest et reçoit toute une série d'affluents. Sur la rive gauche, les tributaires apparaissent de faible longueur (Chaya,Parabel), à l'exception duVassiougan, en raison de la présence méridionale de la zone de drainage de l'Irtych. En rive droite, au contraire, les cours d'eau ont la possibilité de développer de plus importantsbassins hydrographiques, l'Ob reçoit successivement les apports duTchoulym, de laKet, duTym, de laVakh et de l'Agan ; le premier de ceux-ci développant un cours de 1 800 km et apportant près de 800 m3/s au fleuve[6]. À partir de sa rencontre avec l'Agan, le fleuve adopte une direction occidentale, reçoit de nombreux affluents de longueur moyenne : en rive droite, leTromégan, leLiamine et leNazym, en rive gauche, laGrande Iougan et leGrand Salym avant de confluer avec son principal tributaire, l'Irtych près deKhanty-Mansiïsk. Ce dernier, né dans les montagnes deMongolie, présente une longueur largement supérieure à l'Ob avec ses 4 248 km mais en raison de la faiblesse des précipitations tombant sur son bassin hydrographique, se caractérise par un débit faible (moins de 3 000 m3/s).

À partir de sa rencontre avec le Vassiougan, l'Ob entre dans le domaine de l'immensetaïga sibérienne. Sa pente devient très faible et sa vallée s'élargit une nouvelle fois pour atteindre de 30 à 50 kilomètres alors que le lit principal du fleuve large d'un kilomètre lors des étiages peut atteindre trois kilomètres lors de la période des hautes eaux. La profondeur du lit ne descend guère à moins de 4 à 8 mètres durant les basses eaux. En période de crue, l'Ob sort de son lit mineur etinonde la vallée sur plusieurs dizaines de kilomètres pendant deux à trois mois[3].

L'Ob inférieur

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Image satellite du delta de l'Ob.

Cette dernière partie du cours commence après le confluent avec l'Irtych, l'Ob quittant sa direction occidentale pour s'orienter nord-nord-est jusqu'à Peregrebnoye avant d'adopter, après cette ville, une orientation franchement septentrionale. Le fleuve franchit durant sa course la limite nord de la taïga avant de pénétrer dans le milieu de latoundra au niveau de sondelta. Dans une vallée large de 30 kilomètres, dominée par des hauteurs de médiocre altitude sur la rive droite, le cours d'eau s'écoule lentement se divisant, peu avant Peregrebnoye en deux bras : le grand (Bolchaïa[7]) Ob à droite, le petit (Malaïa) Ob à gauche. Chacun de ses bras reçoit des affluents, la Kounovat et leKazym pour le premier nommé, laSynia et laSosva du Nord pour le second. Avant d'arriver à Chourychkary, le fleuve retrouve un lit unique large de 19 kilomètres et profond de 40 mètres[3]. Après le confluent, au-delà deSalekhard, avec le Poluy, l'Ob se divise à nouveau en deux bras, le Khamanelsk Ob (gauche) et le Nadym Ob (droit) pour former undelta.

Ce delta s'ouvre sur le golfe de l'Ob (en russeObskaïa Gouba), qualifié aussi d'estuaire[notes 1], long de 800 kilomètres et large de 30 à 100 qui possède sa propre zone de captage, couvrant une superficie de 105 000 km2, avant sa rencontre avec lamer de Kara. Sur la côte orientale, s'ouvre un diverticule, legolfe du Taz, embouchure du cours d'eauéponyme, qui draine ledistrict autonome de Iamalo-Nénétsie et possède un bassin versant de 150 000 km2 pour une longueur supérieure à 1 400 km[8]. Le golfe (ou estuaire) de l'Ob, peu profond (de 10 à 12 mètres), entaille lespéninsules de Yamal et de Gyda; le littoral oriental est fortement escarpé tandis que celui de l'occident est bas etmarécageux[9].

Hydrographie

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Article détaillé :Bassin de l'Ob.
L'Ob gelé àNovossibirsk.

Lebassin versant de l'Ob couvre au total une superficie d'environ 2 975 000 km2 ; cette aire inclut une zonesteppique de 521 000 km2 si peu arrosée qu'elle ne donne lieu à aucun écoulement superficiel et donc ne vient pas renforcer le débit du fleuve[10]. En fonction de la prise en compte ou de l'exclusion de cet espace, ce bassin est le cinquième ou le sixième au monde par l'étendue, après ceux de l'Amazone, duCongo, duMississippi, duNil et avant ou après celui de l'Ienisseï[11]. Le bassin est réparti sur le territoire de quatre États : la Russie (73,77 %) et le Kazakhstan (24,71 %) se partageant la quasi-totalité de sa superficie, la Chine (1,51 %) et la Mongolie (0,01 %) n'intervenant que de façon marginale[12]. Il est, en majeure partie (85 %), constitué par laplaine de Sibérie occidentale où lesinterfluves dominent les vallées des différents cours d'eau seulement de quelques dizaines de mètres (40 à 60 mètres en moyenne). Les seuls reliefs présents sont de petitescollines, appelées « grivy », orientées sud-ouest - nord-est. Cette plaine est une zone d'ennoyage ; lessédiments se sont accumulés sur plus de 6 000 mètres d'épaisseur au-dessus des couches de terrains de l'ère secondaire[13]. Ces vastes horizons portent l'empreinte des grandesglaciations avec la présence de nombreuses traînéesmorainiques et deterrasses fluvio-glaciaires. L'Ob doit d'ailleurs, à ces glaciations, sonestuaire au fond duquel il construit undelta, cet estuaire est le témoin d'une côte jadis immergée, lorsque le continent était enfoncé par le poids desglaces s'étendant jusqu'à 110° delongitude est[13].

Jusqu'à son confluent avec l'Irtych, l'Ob emprunte un ancienchenal glaciaire autrefois occupé par un cours d'eau s'écoulant vers la dépression aralo-caspienne. Le relèvement de la partie sud de laSibérie a orienté le réseau hydrographique vers le nord. Cette partie méridionale est constituée par les montagnes de l'Altaï et leur avant-pays qui correspondent au « château d'eau » du fleuve même si elles ne représentent guère plus de 10 % de l'aire totale du bassin[13].

Le bassin hydrographique possède plus de 1 900 cours d'eau pour un linéaire d'environ 180 000 km. Le principal tributaire de l'Ob, l'Irtych, possède, même s'il apporte peu d'eau au fleuve, un vaste bassin de 1 593 000 km2, soit près de 54 % de la superficie totale[3]. Les affluents (et sous-affluents) sont d'amont en aval (superficie du bassin, longueur, débit moyen)[14] :

Un des affluents de rive gauche de l'Ob : laVassiougan.
Rive gauche :Rive droite :

Climat et hydrologie

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Débits mensuels de l'Ob à Barnaoul.

Très vaste, le bassin de l'Ob peut être divisé en troiszones climatiques. Au sud de la ligneOmsk-Tomsk (environ 55° de latitude nord) sévit le climat sibérien méridional à étés chauds (plus de25 °C en juillet) et hivers rudes (−15 °C en janvier) avec des températures inférieures à°C de 120 à 180 jours par an dans le bassin de l'Irtych, de 180 à 210 jours dans celui de l'Ob[13] - les températures extrêmes peuvent s'élever à plus de40 °C et descendre à−60 °C[15]. Au nord de cette zone jusqu'à l'estuaire se retrouve le climat sibérien à étés frais (+15 °C en juillet) et hiver sévère (−10 °C en janvier), enfin l'estuaire est affecté par le climat arctique (comme à Novyi Port) où les températures les plus basses atteignent−32 °C en décembre et les plus hautes s'élèvent à+11 °C en juillet. Ces basses températures régnant sur l'ensemble du bassin font que les eaux du fleuve sontprises par les glaces plusieurs mois par an. Dans le cours supérieur, l'Ob estgelé de début novembre à fin avril au niveau de Barnaoul ; à Salekhard, ses eaux sont prises dans les glaces de fin octobre à début juin[16].

Lesprécipitations annuelles sont faibles sur la quasi-totalité du bassin - environ 400 mm/an dans le nord, de 500 à 600 mm/an dans la zone du climat sibérien à étés frais, de 300 à 400 mm/an plus au sud (climat sibérien méridional) - et tombent, pour les quatre cinquièmes, au cours de la période estivale limitée à deux mois. Seule la zone montagneuse de l'Altaï reçoit d'abondantes précipitations (de l'ordre de 2 000 mm/an), et, grâce à sesglaciers, alimente abondamment les affluents les plus méridionaux de l'Ob[16]. L'influence du long parcours de plaine est déterminante pour donner au fleuve undébit spécifique médiocre (4,3 l/s/km2) par rapport à l'étendue de son bassin[17]. Très vite arrivé en plaine, l'Ob devient un cours d'eau très lent dont le régime varie très peu du sud au nord et subissant uneévaporation assez importante durant la courte, mais parfois chaude, période estivale.

ÀBarnaoul où le débit moyen[18] atteint 1 488 m3/s tout comme àNovossibirsk[16] où il est de 1 760 m3/s, l'Ob présente encore unrégime hydrologique de typenival mixte (montagne et plaine). Plus au nord, il devient un fleuve de plaine dont la faible alimentation est responsable d'une baisse de l'écoulement (l'arrivée de l'Irtych, au très faible débit spécifique, ne modifie pas cette caractéristique). Si les affluents de l'Altaï écoulent de 10 à 20 l/s/km2, l'Ob, avant son confluent avec son principal tributaire, n'assure plus que 7 l/s/km2, puis dans la dernière partie de son cours moins de 5 l/s/km2. Le régime de l'Ob présente alors les caractéristiques du type nival de plaine classique avec de hautes eaux en mai et en juin, des minima de mars à avril[16]. Le coefficient d'excessivité (rapport entre le débit mensuel moyen le plus faible et le plus élevé) diminue du sud vers le nord : à Novossibirsk, le débit du mois de mai peut être vingt fois plus fort que celui de février, à Salekhard, celui de juin n'est que dix fois plus élevé que celui de mars[16]. L'Ob est le moins abondant des trois grands fleuves sibériens (Ob,Ienisseï etLéna) avec un débit moyen de 12 760 m3/s à Salekhard[19],[1] (la valeur maximale enregistrée étant de 42 800 m3/s, le chiffre minimum de 2 000 m3/s[15]).

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Ob at Salekhard[1]
(données calculées sur 15 ans)
Source : RArcticNet[1]

Histoire

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Le bassin de l'Ob avant l'arrivée des Russes

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L'histoire récente

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Conquête de la Sibérie par Ermak Timofeïévitch à la fin duXVIe siècle.

Si les peuples paléo-asiatiques occupaient le bassin de l'Ob depuis plusieurs millénaires, les premiers Russes,explorateurs etaventuriers, ne parvinrent pas dans cette région du monde avant la fin duXVIe siècle dans les dernières années du règne d'Ivan le Terrible. Lehéros folkloriquecosaque,Ermak Timofeïévitch, mena une première expédition dans le bassin méridional de l'Ob, entre1581 et1586, prenant possession des terres au nom dutsar après avoir soumis les populations sibériennes[20]. Des forts furent installés, des règlements édictés àTioumen en1586, àTobolsk en1587, àObdorsk en1595, le lieu le plus septentrional atteint par les premiers explorateurs, enfinTomsk en1604[21].

Le cours inférieur du fleuve fut exploré dans la première moitié duXVIIe siècle, un tableau de la navigation de l'Ob du confluent de l'Irtych jusqu'à son embouchure édité en1667. La grande expédition du Nord, menée entre1733 et1743 et placée sous la direction deVitus Béring, permit d'explorer le long estuaire de l'Ob[22]. La seconde moitié duXVIIIe siècle et l'essentiel duXIXe siècle furent consacrés à l'exploration systématique du bassin et, en particulier, des affluents pour y stimuler les activités et développer le transport. Les études scientifiques commencèrent à la fin duXIXe siècle et furent activement poursuivies au temps de l'URSS avec pour principaux sujets les changements climatiques à long terme et l'évolution des écosystèmes et paysages[23].

Aménagements

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Navigation

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Le port deBarnaoul sur l'Ob.

L'Ob est une voie de communication majeure pour la Sibérie occidentale même s'il n'est navigable que 190 jours par an en moyenne dans son cours supérieur et environ 150 jours dans son cours inférieur. Une bonne partie des marchandises transportées sur le fleuve transite ensuite par la route maritime du nord à travers l'Arctique. Le transport fluvial agit en complémentarité avec leTranssibérien qui assure les liaisons est-ouest entre les grands bassins sibériens, bassin agricole d'Omsk sur l'Irtych et bassin charbonnier duKouzbass sur leTom par exemple[24]. Le grand axe ferroviaire franchit l'Irtych à Omsk et l'Ob àNovossibirsk, leTurksib, qui lie l'Asie centrale à la Sibérie, aboutit dans cette dernière ville après avoir traversé l'Ob supérieur àBarnaoul[25].

À la fin duXIXe siècle, un ensemble decanaux qui utilisait la rivière Ket a été construit pour mettre en communication le fleuve avec l'Ienisseï, mais il a depuis été abandonné car n'étant pas compétitif par rapport autransport ferroviaire.

Équipements hydro-électriques

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Les possibilitéshydroélectriques de l'Ob et de ses affluents sont considérables et estimées à 250 milliards dekWh mais la production est faible en regard de leurs possibilités. L'Ob ne fournit de l'énergie qu'à hauteur de 2 milliards de kWh et l'Irtych de 4 milliards de kWh (la production s'élève à 56 milliards de kWh sur l'Angara et à 44 milliards de kWh sur l'Ienisseï[24]). Les principauxbarrages se situent à Novossibirsk sur l'Ob et àBoukhtarma etÖskemen sur l'Irtych. Le premier cité est alimenté par un vaste lac de retenue, le plus important de Sibérie avec une superficie de 5 490 km2 pour une profondeur moyenne de 9 mètres[26].

Peuplement et activités

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Population et villes

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Pont sur l'Ob à Novossibirsk.

Le bassin de l'Ob se localisant à près de 75 % sur le territoire russe et, accessoirement, sur le nord du Kazakhstan, la majorité de la population est composée deSlaves. Il existe néanmoins des peuples non-slaves comme lesKazakhs essentiellement concentrés dans le bassin moyen de l'Irtych[27], les peuples turcophonesAltaï etChor dans les zones montagneuses méridionales[28], lesTatars sur le cours de l'Irtych, lesKhantys etMansis sur celui de l'Ob. Dans la partie septentrionale vivent les peuplesNénètse,Nganasan,Énètse etSelkoupe dont certains pratiquent encore lenomadisme[29].

La population se concentre pour l'essentiel dans les vallées, les principales villes sont donc installées sur les rives de l'Ob et de ses affluents. De l'amont vers l'aval se situent les agglomérations suivantes :

Économie

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Les activités agricoles et industrielles se sont très fortement développées dans le bassin de l'Ob durant la périodesoviétique. Aujourd'hui, et malgré un certain repli dans lesannées 1990,Omsk,Novossibirsk etBarnaoul apparaissent comme des centres industriels majeurs. Le sud du bassin, qui correspond à la zonesteppique, est la principale région productrice deblé de printemps de la Russie.

Mais aujourd'hui, c'est surtout l'extraction depétrole et degaz naturel dans le centre et le nord du bassin qui fait la richesse de ce vaste espace (près des 2/3 deshydrocarbures russes y sont produits)[25]. La principale zone d'extraction se situe dans ledistrict autonome des Khantys-Mansis exploitée depuis1965 et qualifiée de « troisièmeBakou ». Depuis les débuts de la mise en valeur du potentiel dusous-sol, pas moins de 6 milliards de tonnes de pétrole et 500 milliards de m³ de gaz naturel ont été extraits; les difficultés inhérentes à cette région à la nature hostile, le manque d'investissements dans des techniques plus performantes ont conduit à une diminution depuis1987 de la production (même si elle représente encore près de la moitié de lafédération de Russie pour le pétrole)[30].

Milieu naturel

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Faune et flore

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Soleil couchant sur la taïga sibérienne.

Le bassin versant présente des formations végétales variées. Au sud, dans l'espace correspondant au climat sibérien méridional, se développe laprairie sibérienne, steppe gazonnée, accidentée dedépressions salines ousolonetz, demarécages, de bosquets debouleaux, detrembles et depins. Le bassin de l'Irtych, sur ses marges sud-occidentales et dans les vallées affluentes du Tobol et de l'Ichim, se situe à la limite duclimat semi-aride du Kazakhstan et est le domaine de lasteppe où l'arbre n'est plus présent. Plus au nord, lataïga se développe dans le climat sibérien à étés frais et est accidentée de fondrières appeléesourmany, elle précède latoundra qui occupe la partie la plus aval du fleuve et s'étale le long des côtes du long estuaire[6].

Plus d'une cinquantaine d'espèces de poissons vivent dans le bassin de l'Ob et dans le vasteestuaire[31]. Parmi celles-ci, les plus importantes économiquement se retrouvent desesturgeons, notammentStenodus leucichthys[32], et descorégones commeCoregonus muksun[33],Coregonus nasus[34] ainsi queCoregonus peled[35]. On trouve également desperches, deslottes, descarpes, desbrochets et desvandoises. Le gel saisonnier des eaux des cours d'eau dans la partie aval du bassin (du confluent avec le Tym jusqu'au delta) contribue à une forte diminution de l'oxygénation des eaux et entraîne une mortalité élevée chez les poissons.

Parmi lesmammifères présents dans la vallée de l'Ob et de ses affluents, il est possible de découvrir de nombreux animaux àfourrure comme levison d'Europe (Mustela lutreola) et levison d'Amérique (Mustela vison), l'hermine (Mustela erminea), laloutre, lecastor mais également leloup, lerenard, l'élan, lelièvre arctique, lerat musqué[31]. Plus de 170 espèces d'oiseaux vivent sur les rives du fleuve et des rivières qui l'alimentent parmi lesquelles de nombreusesperdrix,oies,canards,tétras ougélinottes[36].

Problèmes écologiques

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Les problèmes environnementaux de l'Ob et d'un certain nombre de cours d'eau de son bassin hydrographique sont de plusieurs ordres.

La fonte rapide des glaciers de l'Altaï risque d'entrainer la multiplication des crues de l'Ob.

Leréchauffement climatique général affecte ce cours d'eau au même titre que ses autres homologues sibériens, il provoque une élévation de la température de lamerzlota, donc une augmentation de l'épaisseur de la zone active due à la fonte de laglace du sol. Les réserves d'eau dans lesol s'accroissent ainsi que la contribution des eaux souterraines à l'alimentation du système fluvial, ce qui renforce lescrues[37]. Les températures plus élevées entraînent également une fonte accélérée desglaciers des hauts espaces montagneux méridionaux (de l'Altaï en particulier) et ainsi un surcroît d'alimentation de l'Ob supérieur. Des observations, menées depuis plusieurs décennies, montrent, durant lesannées 1980 et1990, une augmentation du débit de l'Ob, en particulier durant les mois de juillet, août et septembre, et une plus grande fréquence desinondations[38]. L'augmentation du débit de l'Ob comme des autres fleuves sibériens pourrait avoir des conséquences non seulement à l'échelle locale ou régionale mais également mondiale. Un apport supplémentaire d'eau douce dans l'océan Arctique (qui reçoit déjà 10 % des écoulements de la planète) serait susceptible de modifier la circulation descourants marins et entrainerait des variations climatiques planétaires[39].

Un autre problème affecte le bassin de l'Ob par l'intermédiaire de son principal affluent l'Irtych Le cours supérieur de ce dernier (environ 30 % de sa longueur totale) se situe enChine qui envisage, depuis1997, la construction d'ouvrages conduisant à prélever une part importante des eaux de la rivière (au minimum 20 %) destinée à l'irrigation de ses territoires arides du nord-ouest[40]. La région d'Omsk dépend des eaux de l'Irtych, l'affaiblissement de son débit pourrait s'avérer catastrophique, réduisant les volumes de lapêche locale, l'irrigation des champs et privant l'industrie d'une partie de ses approvisionnements. Les conséquences écologiques ne seraient pas moins graves, de nombreuses espèces de poissons seraient susceptibles de disparaître[31].

Lapollution des eaux de l'Ob et de ses affluents par les rejets industriels et urbains s'avère très grave et s'étend. La dégradation de la qualité des eaux était, jusqu'au début desannées 1980, surtout localisée dans le cours supérieur de l'Ob et de l'Irtych, c'est-à-dire à proximité des lieux les plus peuplés et les plus industrialisés de la Sibérie occidentale. Aujourd'hui, conséquence du développement des zones d'extraction pétrolière et gazière, la pollution s'est étendue et gagne les régions plus septentrionales[26]. Les accidents d'oléoducs, les fuites et suintements des puits et stations de pompage sont les causes principales de la contamination des cours d'eau et des sols par les hydrocarbures tout comme l'utilisation de réservoirs de stockage creusés dans lelimon. Les effets de ces effluents sont d'autant plus inquiétants qu'ils interviennent dans des milieux à faible capacité d'auto-épuration[26]. Un des affluents de rive droite, leTom, traverse leKouzbass, le plus important centre d'extraction du charbon en Russie et l'un des hauts lieux de la métallurgie et de l'industrie chimique. Une étude menée par l'Institut des problèmes aquatiques et écologiques et d'autres instituts de la branche sibérienne de l'Académie russe des sciences révèle que cette rivière est fortement exposée à la contamination d'origine anthropique, en particulier immédiatement en aval des grands centres industriels. Les principaux polluants comprennent des nombreux composés organiques (des composés de pétrole, desphénols, des hydrocarbures polycycliques, duformaldéhyde, de l'aniline, des composéschlorés organiques, certainesamines, dunaphtalène et ses dérivés, dudibutylphtalate et ses dérivés), denitrate d'ammonium et d'azote ainsi que certains métaux lourds (cadmium,zinc,chrome,cuivre, etc.). Les concentrations de ces substances dépassent souvent de façon très importante les normes nationales en matière de qualité de l'eau dans les masses aquifères naturelles[26].

Bibliographie

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  • Roger Brunet,Atlas de la Russie et des pays proches, Dynamiques du territoire, La Documentation française, Paris, 1996(ISBN 978-2110034281)
  • Jean Radvanyi,La Nouvelle Russie, Collection U Géographie, Armand Colin, Paris, 2007(ISBN 978-2200352899)
  • Jacques Béthemont,Les Grands Fleuves, Armand Colin, Paris, 2000(ISBN 978-2200260927)
  • Alain Giret,Hydrologie fluviale, Universités géographie, Ellipses Marketing, Paris, 2007(ISBN 978-2729832261)

Notes et références

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Notes

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  1. L'ambiguïté sur cet espace et sur le terme à employer pour le désigner conduit à son exclusion, dans presque toutes les sources, dans le calcul de la longueur du fleuve.

Références

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  1. abcd eteOb à Salehard – données hydrographiques parR-ArcticNET
  2. Synthèses des articles sur l'Ob de l'Encyclopædia Britannica, de l'Encyclopædia Universalis et de Jean Radvanyi, L'Ob inDictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde, Sélection du Reader Digest, 1977.
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  13. abc etdJean Radvanyi, L'Ob inDictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde, Sélection du Reader Digest, 1977,p. 282.
  14. La superficie du bassin versant et le débit moyen des différents affluents de l'Ob disponibles sur cesite rassemblant les données des principales stations hydrologiques de l'ex-Union Soviétique.
  15. a etb(en) Entrée « Ob River » de l'Encyclopædia Britannica,p. 2.
  16. abcd eteJean Radvanyi, L'Ob inDictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde, Sélection du Reader Digest, 1977,p. 283.
  17. Jacques Béthemont,Les Grands Fleuves,p. 21.
  18. Le débit de l'Ob à Barnaoul.
  19. Le débit de l'Ob à Salekhard
  20. (en) Robert Joseph Kerner, « The Russian Eastward Movement: Some Observations on Its Historical Significance »,laPacific Historical Review, vol. 17,no 2 (mai 1948),p. 138.
  21. (en) Robert Joseph Kerner, « The Russian Eastward Movement: Some Observations on Its Historical Significance »,p. 140.
  22. Les expéditions dans l'Arctique : exploration et études sur crdp.ac-paris.fr.
  23. (en) Entrée « Ob River » de l'Encyclopædia Britannica,p. 6.
  24. a etbJacques Béthemont,Les Grands Fleuves,p. 227.
  25. a etb(en) Entrée « Ob River » de l'Encyclopædia Britannica,p. 5.
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  27. Le peuple Kazakh sur eurokaz.com.
  28. Site sur les peuples de l'Altaï.
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  30. Yvan Carlot,Exploitation des hydrocarbures et environnement en Sibérie occidentale. L'exemple de l'Arrondissement autonome de Khanty-Mansisk[1], sur le siteGéoconfluences
  31. ab etc(en)Le bassin de l'Ob sur ywat.org.
  32. (en)LeStenodus leucichthys sur zipcodezoo.com.
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  36. (en)Waterbirds in the valleys of the Ob river tributaries (Western Siberia) and their conservationLire en ligne.
  37. Les modifications climatiques: la Sibérie,p. 7Lire en ligne.
  38. Les Modifications climatiques : la Sibérie,p. 4Lire en ligne.
  39. (en) Dan Krotz,Clues to Understanding Climate Change in the Rivers of the ArcticLire en ligne.
  40. Les inquiétudes russes et kazakhes dans un article de Ria Novosti.

Voir aussi

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