Une nuque sous un chignon, détail de peinture parFélix Valloton
Lanuque est la partie postérieure ducou, située au-dessous de l'occiput. Elle correspond à la partie dorsale du cou, c'est-à-dire la région du cou située en arrière d'un plan frontal passant par les processus transverses desvertèbres cervicales. Ces dernières vertèbres y sont recouvertes par lesmuscles trapèzes.
En général, les mots désignant en langue française les parties communes du corps ont une originelatine, ce qui n'empêche nullement desdoublets savants très souvent d'origine grecque légués par la civilisation gréco-romaine. Le mot « nuque » fait figure d'exception car le latin médiévalnucha est un emprunt à l'arabenukhāʿ (نُخاع), signifiant précisément « moelle épinière » dans le vocabulaire médical, et peut-être déjà dans une acception plus générale, ce qui commence à l'arrière du cou[1].
L'ancien françaischaaignon, nom commun masculin auXIIe siècle mais déjà attesté dans laChanson de Roland en1080, désigne autrefois la nuque au sens de « chaîne devertèbres ». Ce mot en ancien français est d'ailleurspolysémique, désignant aussi une chaîne, un collier, l'anneau d'une chaîne ou encore lanatte, lechignon. Il est dérivé directement du motlatin populairecatenio, catenionis indiquant la chaîne de vertèbres, ce dernier issu du mot latin féminincatena, chaîne[2].
La nuque se nomme « chignon » enfrançais cadien[3]. Les chignons féminins ou masculins sont confectionnés avec la longuechevelure qui recouvre normalement la nuque.
La nuque ou le chignon est moins caractéristique de l'individu que sa figure ou bas du visage dont les traits spécifiques sont des marqueurs forts d'identification d'un individu. C'est pourquoi, notamment dans les cultures paysannes, ce qui a rapport avec la nuque comme l'ordonnancement des cheveux par les nattes, est plutôt un marqueur de positionnement social de l’individu : jeune fille ou jeune homme, mariés ou célibataires, vieillards…[réf. souhaitée]
↑Le dictionnaire étymologique et historique, rédigé en 1964 auxéditions Larousse, sous l'autorité d'Albert Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterand, suggère une autre influence via l'autre mot arabenukra signifiant nuque. Le latin médiéval "medulla" signifiant "moelle", affublé de divers qualificatifs, a pris la place denucha en latin savant des médecins et humanistes vers leXVIe siècle.
↑Le mot ancien français signifiant la chaîne est le substantif fémininchaeine ouchaaine. Le verbechaener signifie "enchaîner, mettre aux chaînes" auXIIe siècle, les prisonniers récalcitrants étaient attachés fréquemment par le col ou cou.