Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Novalis

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirNovalis (homonymie).

Novalis
Description de l'image Novalis-1.jpg.
Données clés
Nom de naissanceGeorg Philipp Friedrich Freiherr von Hardenberg
Naissance
Château d'Oberwiederstedt (électorat de Saxe,Saint-Empire)
Décès (à 28 ans)
Weißenfels (électorat de Saxe,Saint-Empire)
Activité principale
Auteur
Langue d’écritureallemand
MouvementRomantisme,mystique
Genres

Œuvres principales

Compléments

Fragments
Signature de Novalis

modifier

Novalis, de son vrai nomGeorg Philipp Friedrich Leopold von Hardenberg, né le auchâteau d'Oberwiederstedt (Arnstein), près deMansfeld alors situé dans l'électorat de Saxe et mort le àWeißenfels (ou Weissenfels, actuelleAllemagne), est un poète, romancier,philosophe, juriste,géologue,minéralogiste et ingénieur des Minesallemand. Il est l'un des représentants les plus éminents dupremier romantisme allemand (cercle d'Iéna).

Biographie

[modifier |modifier le code]

Les études et le choix d'un métier

[modifier |modifier le code]

Friedrich von Hardenberg (1772-1801) est issu de la vieillenoblesse d'Allemagne du Nord. Il est le cadet et premier garçon d'une famille de onze enfants, né d'Heinrich Ulrich Erasmus,Freiherr (baron) von Hardenberg (1738-1814) et d'Auguste Bernhardine,Freifrau (« baronne ») von Hardenberg, née von Bölzig[1] (1749-1818).

Novalis est unpseudonyme que se choisit le jeune homme en 1798 pour sa première publication importante,Blüthenstaub (Grains de pollen), ensemble de fragments poétiques et philosophiques parus dans la revue des frèresAugust Wilhelm etFriedrich Schlegel, l'Athenaeum. Ce pseudonyme se réfère au nom d'un domaine familial ancestral (de novale), mais désigne également enlatin une terre en friche. Novalis est né sur le domaine de son père àOberwiederstedt en Saxe-Anhalt, alorsSaxe prussienne. Ses parents étaient affiliés à l'Église desFrères moraves(Herrnhuter) ducomte Zinzendorf ; son éducation religieuse stricte laisse de nombreuses traces dans ses travaux littéraires.

Après leGymnasium (équivalent du lycée) d'Eisleben et l'adolescence, durant laquelle il écrit déjà des dizaines de poèmes, de courts essais, des traductions d'auteurs classiques, des débuts de pièces de théâtre ainsi que plusieurs contes (tous ces travaux constituant lesJugendarbeiten aujourd'hui rassemblés dans lesSchriften), il s'inscrit en1790 à l'université d'Iéna, en tant qu'étudiant enphilosophie, où il se lie d'amitié avecFriedrich von Schiller[2], alors professeur d'histoire, qui exerce sur son œuvre une influence considérable. Il y suit également les cours deKarl Leonhard Reinhold, célèbre pour sa relecture deKant, basée sur la recherche d'un principe unique qui permettrait de systématiser l'édifice du criticisme. Il étudie ensuite ledroit àLeipzig, où il devient l'ami deFriedrich Schlegel en 1792, ainsi que lesmathématiques avec le physicien et mathématicienCarl Hindenburg, fondateur de l'école combinatoire allemande en mathématique, dont l'enseignement exercera lui aussi une influence durable et décisive sur le jeune poète[3]. Il étudie enfin àWittenberg où, en 1794, il obtint, à 22 ans, l'équivalent de sa licence en droit. Novalis rencontre en 1795 le philosopheFichte chez Niethammer, àIéna, en compagnie deFriedrich Hölderlin, autre grande figure de poète-philosophe de l'époque. Surnommé le « Titan d'Iéna », premier grand nom de l'idéalisme allemand, Fichte a exercé une puissante fascination sur le premier romantisme allemand et sur Novalis en particulier[4]. Ce dernier étudie intensément la premièreDoctrine de la Science (Wissenschaftslehre) de Fichte durant l'année 1795-96, qu'il commente, critique et subvertit dans une série de cahiers non publiés de son vivant et intitulésÉtudes fichtéennes par les éditeurs critiques de son œuvre.

Le cousin du père de Novalis, futur chancelier duroyaume de Prusse sousFrédéric-Guillaume III,Karl August von Hardenberg (1750-1822), offre à Novalis un poste dans l'administration àBerlin[5], mais le père de Novalis, craignant l'influence des hommes d'État dépravés, l'envoie au mois d’ apprendre l'aspect pratique de sa profession d'administrateur dessalines sous la tutelle duKreisamtmann (administrateur du district) Coelestin Just àTennstedt, près deLangensalza, conformément à sa devise :« Tout commencement est un acte libérateur[6]. » Il y travaille comme actuaire et y reçoit son premier salaire. Just ne fut pas seulement son employeur, mais devint bientôt son ami, et sera finalement l'un de sesbiographes : il décrira plus tard le génie de celui qui n'était alors que son jeune assistant ; sa capacité à s'immerger dans des matières complexes, son goût du détail combiné à un pouvoir de brasser large. Paradoxalement, Novalis révèlera n'avoir aucune aptitude particulière au métier de juriste, qui l'ennuie plutôt.

La rencontre de Sophie

[modifier |modifier le code]
La maison de Novalis àWeißenfels
Abraham Gottlob Werner

Près de Tennstedt, à Grüningen, Novalis rencontre par hasard la très jeuneSophie von Kühn (alors âgée de 13 ans), avec laquelle il se fiance secrètement en 1795. La mort prématurée de Sophie par tuberculose[7], survenue en 1797, atteint considérablement Novalis, qui vit cette disparition comme une authentique expériencemystique, philosophique et poétique[8]. Dans l'émouvantJournal intime qu'il tient après la mort de Sophie, Novalis rapporte à la date du l'expérience bouleversante, mélange d'angoisse et d'extase, de la « vision » de Sophie au crépuscule, auprès de sa tombe à Grüningen. Cette expérience est à l'origine de l'un des plus grands textes lyriques dupremier romantisme allemand, lesHymnen an die Nacht (Hymnes à la Nuit, première publication en 1800 dans l'Atheneaum), influencés aussi par ses lectures deShakespeare, deSchiller ou d'Edward Young, qui mêlent de façon tout à fait originale les genres à l'intérieur des poèmes.

Quelques mois après la disparition de Sophie, il reprend des études et entre à l’École des mines de Freiberg[1], la première « École polytechnique » d'Europe (cofondée au début duXVIIIe siècle par Friedrich von Heynitz, le grand-oncle de Novalis), dont le rayonnement était alors très grand, afin de suivre une formation approfondie d'ingénieur à la demande de son père. C'est là qu'il apprend lecalcul différentiel avec le mathématicien françaisd'Aubuisson de Voisins[9], lachimie et surtout lagéologie et laminéralogie (entre autres), sous la directiond'Abraham Gottlob Werner (1750-1817), l'une des plus importantes figures des sciences naturelles à l'époque, fondateur duneptunisme. Novalis immortalisera Werner sous les traits du « Maître »(Lehrer) dans le roman inachevéDie Lehrlinge zu Sais(Les Disciples à Saïs), qu'il commence à écrire à Freiberg[1]. Fulgurant comme à son habitude, intégrant quantité de matières tout en satisfaisant son goût prononcé du détail, Novalis y achève sa formation avec deux ans d'avance sur ses camarades. Il se fiance à nouveau, en 1798, avec Julie von Charpentier, la fille de l'un de ses professeurs[1] de mathématiques et de physique à l’École des mines. Il poursuit ses recherches sur la nature et effectue des missions scientifiques (notamment un rapport sur l'état des gisements de houille, pour le compte de la Saxe).

Les trois dernières années

[modifier |modifier le code]

Les trois dernières années de sa brève existence sont extrêmement fructueuses, à la fois en termes de création littéraire, de réflexion de nature scientifique et despéculation philosophique et religieuse, qu'en termes de rencontres et d'expériences. Il se lance dans le projet gigantesque de réalisation d'une encyclopédie délibérément fragmentaire, où se théorisent et s'interpellent toutes les sciences et tous les arts : leBrouillon général(Das Allgemeine Brouillon). Il écrit quantité de fragments, non seulement pour l'encyclopédie mais également pour d'autres recueils et d'autres contextes. À l'automne 1799, il lit à Iéna devant un cercle admiratif de jeunespoètes romantiques sesChants religieux (Geistliche Lieder) ; certains, commeWenn alle untreu werden,Wenn ich ihn nur hab ou encoreUnter tausend frohen Stunden sont restés très populaires dans l'Église luthérienne et continuent à être utilisés en tant que chants religieux. En 1800, après avoir soumis diversProbeschriften (mémoires scientifiques), il est nomméAmtshauptmann (responsable local) des salines àArtern[1]. Il se lance dans sa grande-œuvre, la rédaction deHeinrich von Ofterdingen, un roman d'une puissante complexité (sous des dehors en apparence accessibles), dont les multiples portes d'entrée, le travail sur le style et l'écriture réflexive, en font l'un des premiers romans « modernes ». Il condense toutes les exigences romantiques (réflexivité, ironie, référence au roman de formation goethéen, transgénéricité, etc.) et demeure inachevé, par la mort de Novalis mais aussi peut-être en raison de la nature même de l’œuvre romantique. À la même époque, il litPlotin,Jakob Böhme,Leibniz,Paracelse,Goethe, ses compagnonsTieck et les frères Friedrich etAugust Wilhelm Schlegel, et mêle ces influences à ses travaux, ainsi que celles de quantité d'autres auteurs, dePlaton àJohn Brown. Marqué par lemesmérisme et legalvanisme, il participe activement aux recherches dites deNaturphilosophie, initiée en Allemagne par des scientifiques tels queAbraham Gottlob Werner et poursuivies parSchelling ouRitter, dont il est proche.

De santé fragile depuis sa naissance, Novalis côtoie la maladie, la sienne ou celle de ses proches, depuis toujours. Il allait se marier avec Julie von Charpentier (1776-1811)[10] lorsque saphtisie s'intensifie. Malgré une cure àTeplitz[1], il meurt l'année suivante àWeissenfels d'un épanchement de sang consécutif à sa phtisie[11]. Il a 28 ans et laisse derrière lui une œuvre extraordinaire par sa créativité, son élévation spirituelle et la beauté de son expression. L’œuvre, polyphonique, marque par sa profondeur, tant au regard de la théorie de la littérature qu'à celui de l'histoire des sciences ou au niveau de l'élaboration d'une philosophie transcendantale renouvelée après Kant, puisque Novalis marque de son empreinte chacun de ces domaines. Son ami Friedrich Schlegel et son frère Karl assisteront à ses dernières heures.

Dès 1802, ses premières œuvres sont publiées en deux volumes par deux de ses fidèles amis,Ludwig Tieck etFriedrich Schlegel. L'édition allemande historique et critique de référence desNovalis Schriften est établie de façon progressive, mais la version finale remonte aux années 1960 grâce aux travaux érudits de Paul Kluckhohn et Richard Samuel[8].

Œuvre

[modifier |modifier le code]
Cette sectionne cite pas suffisamment ses sources (mars 2025)
Pour l'améliorer, ajoutezdes références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle{{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.
Épitaphe.

L'œuvre de Novalis est aussi bien littéraire, poétique, que philosophique et scientifique. Ayant peu publié de son vivant, il est néanmoins l'auteur de milliers de notes théoriques, alliant science naturelle, poésie, religion, économie, politique et philosophie. L'essentiel de ces notes, prises entre 1798 et 1799, font partie d'un ensemble intituléDas allgemeine Brouillon (Le Brouillon général). Dans l'écriture poétique et romanesque comme ailleurs, Novalis s'est efforcé de réaliser son rêve d'un « système de l'absence de système » (la formule apparaît dès 1796), où le chaos et l'organisation doivent dialoguer subtilement. Marqué aussi bien par la philosophie fichtéenne que par le néoplatonisme ou encore la combinatoire leibnizienne, Novalis voit dans le travail de l'imagination créatrice le cœur battant de la métaphysique comme de la poétique. Penseur du rêve, de la vie et de la mort, de la maladie, de l'affect, de la représentation, et du sensible en général, Novalis articule toutes ces dimensions à travers différentes écritures : narrative, lyrique, versifiée, fragmentaire, etc. Son chef-d'œuvre, à cet égard, est sans conteste son grand roman inachevé,Henri d'Ofterdingen, situé dans un univers médiéval mythique, inspiré notamment des lectures d'Artern, chez lemajorvon Funck, grand spécialiste de l'empereurFrédéric II. Ce roman ne sera publié qu'après sa mort par son amiLudwig Tieck avec une notice sur les idées, très précises, de Novalis pour la suite du roman. C'est dans ce dernier ouvrage qu'apparaît le symbole devenu célèbre de laFleur bleue (Die blaue Blume), bien différent de ce qu'il est devenu dans le langage courant. Il s'inscrit à l'interface d'une réflexion en réalité très complexe sur le désir et la symbolique, marquée par laNaturphilosophie,Schiller,Fichte,Paracelse,Jakob Böhme, etc. Tout le roman médite subtilement le rapport du rêve à la réalité, de la vie à la mort et l'indécision du destin (ou, selon les interprétations, de sa prédétermination). Le thème de l'âge d'or, sur lequel ont écrit tous les romantiques, ressort aussi avec force dans ce roman.

Au sein du romantisme

[modifier |modifier le code]
Cette sectionne cite pas suffisamment ses sources (janvier 2017)
Pour l'améliorer, ajoutezdes références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle{{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

L'œuvre de Novalis a fait l'objet d'études variées, essentiellement en allemand, mais aussi en français, en anglais ou encore en italien. Les centres de Weissenfels et Oberwiederstedt(Internationale Novalisgesellschaft) s'attachent à recenser, conserver et favoriser les travaux universitaires et les publications scientifiques, ainsi que les traductions en diverses langues.Il existe plusieurs traductions françaises de ses écrits littéraires mais aussi philosophiques :Maurice Maeterlinck,Armel Guerne,Maurice de Gandillac,Gustave Roud, Olivier Schefer, Augustin Dumont, entre autres.

Pour autant, il a fallu beaucoup de temps pour que l'on fasse droit à la complexité de la pensée novalissienne en France. Ainsi, Novalis a d'abord été perçu comme un poète essentiellement aérien, céleste, tourné vers un au-delà inaccessible et invisible, et dont toute l’œuvre tournerait autour de la mort de sa fiancée. On oblitère alors l'essentiel de son rapport à la terre, à la nature et au sensible, et l'on passe à côté de ses œuvres théoriques et philosophiques en même temps que l'on caricature sa poésie. Dès avant la mort de Sophie et après celle-ci, les écrits de Novalis montrent pourtant un visage beaucoup plus subtil : moins axés sur la complainte que sur la volonté d'une transformation pratique du monde (« le monde doit être romantisé », écrit-il en 1798), ces textes fulgurants s'intéressent d'abord à la créativité et au caractère fondamentalement problématique de l'existence (le monde, le rapport à autrui, la mort, etc.) comme de l'écriture. De même, Novalis a été longtemps vu comme le chantre d'une poésie candide, qui convenait à l'idée que l'on pouvait se faire auXXe siècle, en France, d'un romantisme pourtant inventé ailleurs, dans un contexte très précis. En l'occurrence, celui du premier romantisme allemand, ou romantisme d'Iéna, mouvement dont l'importance pour la critique, la philologie, la philosophie et la littérature modernes est, par son caractère révolutionnaire, cruciale. De tels clichés ont été soutenus par des traductions de niveau très variable. Ces clichés sont démontés par la recherche la plus récente, pour laquelle ils apparaissent même parfois comme des contre-sens purs et simples. Quant à l'importance de Novalis pour laNaturphilosophie et la philosophie spéculative, elle n'est apparue somme toute qu'assez récemment, en France, où le poète a éclipsé le scientifique, le philosophe et l'encyclopédiste. La réception allemande de Novalis a naturellement connu beaucoup moins d'errements. Néanmoins, Novalis est d'abord et avant tout un poète, pour qui, comme il l'écrit lui-même dans sesFragments, « la poésie est le réel absolu. Ceci est le noyau de ma philosophie. Plus une chose est poétique, plus elle est réelle. »[12]

Réception

[modifier |modifier le code]

La réception de Novalis en langue française est, de manière générale, une histoire complexe : la fascination qu'a rapidement exercée le poète-philosophe allemand en France (sonJournal intime était déjà traduit en 1927, par Germaine Claretie, chez Stock), aussi bien chez les écrivains que les théoriciens, a orienté des traductions mais aussi des interprétations très différentes les unes des autres : si certains fragments et la plupart des poèmes ont été disponibles très vite en français (dès le début duXXe siècle), ils ont souvent été traduits dans un style « romantique français » quelque peu larmoyant. De plus, les fragments duBrouillon général ont d'abord été édités d'une manière tout à fait libre et non respectueuse de l'état dans lequel le texte existait (par Ewald Wasmuth) et traduits de manière discutable (parMaurice de Gandillac). Dans ce contexte éditorial pourtant très particulier, l’œuvre de Novalis a néanmoins fait l'objet d'études ou de réappropriations variées et souvent intéressantes, par le symbolisme (Maurice Maeterlinck est le premier traducteur desDisciples à Saïs auXIXe siècle), le structuralisme, la psychanalyse, la déconstruction, ou encore par unGaston Bachelard, philosophe français très marqué par Novalis. S'il a inspiré des auteurs réputés « postmodernes » commeMaurice Blanchot,Jacques Derrida,Philippe Lacoue-Labarthe etJean-Luc Nancy, après avoir d'ailleurs marquéHeidegger lui-même, il a aussi marqué l'herméneutique d'unWilhelm Dilthey et le marxisteGeorg Lukacs n'a pas caché sa fascination pour le poète[13]. D'autres auteurs rappellent et soulignent sa proximité avec les débats philosophiques de l'époque, autour de Kant, Reinhold, Fichte ou Schiller (Manfred Frank est le premier à l'avoir fait en Allemagne), d'autres auteurs encore tirent Novalis du côté de l'anthroposophie, etc. Ces lectures de Novalis sont souvent très opposées les unes aux autres, même quand elles se fondent sur le texte allemand, ce qui n'a pas toujours été le cas en France. Quoi qu'il en soit, le travail considérable de traduction des fragments philosophiques (dont notamment leBrouillon général), initié plus tard par Olivier Schefer à partir des années 2000, ouvre une nouvelle perspective sur Novalis. La première traduction desÉtudes fichtéennes(par Augustin Dumont), quant à elle,date de 2012. Antoine Berman, tout d'abord, Olivier Schefer et Augustin Dumont ensuite, reprochent à Armel Guerne de ne pas avoir justifié ses traductions « francisantes »[14] et à la réception française en général d'avoir à divers degrés caricaturé l’œuvre et la pensée de Novalis, dont ils proposent de nouvelles interprétations[15].

L'œuvre de Novalis occupe une place centrale dans les travaux consacrés au romantisme allemand, mais aussi dans les œuvres de nombreux écrivains qui ont reconnu l'influence de Novalis :Roger Ayrault,Gaston Bachelard,Albert Béguin,Walter Benjamin,Geneviève Bianquis,Maurice Blanchot, Bebel,Brion, Marcel Camus,Bousquet,Wilhelm Dilthey, Ebler,Armel Guerne,Georges Gusdorf, Huch, Kluckhohn, Lichtenberger, Lion,Lukàcs,Maurice Maeterlinck. Gérard Valin a écrit une pièce de théâtre 'Novalis à Freiberg' relatant sa dernière soirée en présence de sa fiancée, Julie, chez les Charpentier à Freiberg (Noël 1799). D'ailleurs, plusieurs auteurs y comprisThomas Mann remarquent une ressemblance entre les hymnes de Novalis etTristan und Isolde deRichard Wagner. Or, son influence sur le texte de Wagner n'est pas encore définitivement établie[16].

UnHommage à Novalis du peintreGérald Collot est conservé auMusée de la Cour d'Or deMetz.

Œuvres

[modifier |modifier le code]

Œuvres complètes

[modifier |modifier le code]
  • Novalis Schriften : l'édition originale de référence, historique et critique, a paru en 6 volumes, édités par Richard Samuel et Paul Kluckhohn en collaboration avec Hans-Joachim Mähl et Gerhard Schulz, Stuttgart, Verlag W. Kohlhammer, 1960-2006.

Traductions françaises

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. abcde etfD'après(de)Gustav Baur (de),« Hardenberg, Friedrich Leopold v., genannt Novalis », dansAllgemeine Deutsche Biographie(ADB),vol. 10, Leipzig,Duncker & Humblot,,p. 562-570.
  2. Deux lettres de Novalis à Schiller (datées du 11 septembre et du 7 octobre 1791) témoignent de cet attachement. Dans celle du 11 septembre, peu avant son départ d'Iéna, Novalis écrit :« En toute sincérité, votre commerce et vos manières amicales sont tout ce que je laisse avec nostalgie à Iéna, et ce que je ne cesserai de regretter à Leipzig. Une seule de vos paroles avait plus d'effet sur moi que les exhortations répétées et les enseignements d'autres. Et sans compter cela même, votre cœur plein d'amitié, toute votre personnalité dont je me sentais si proche, suffiraient à me rendre Iéna agréable et inoubliable. Pourtant je supporterais tout cela plus facilement si l'espoir pouvait m'accompagner que je vous reste encore un peu cher, et que si je vous revois, j'occupe toujours la même place dans votre cœur. »
  3. D'aprèsPhilippeSéguin, « Ars Combinatoria Universalis »,Alliage,nos 57-58,‎(lire en ligne).
  4. Margaret Drabble,The Oxford Companion of English Literature,Oxford University Press,, « Hardenberg »,p. 432.
  5. D'après sa biographie dans« Preußen Chronik: Georg Philipp Freiherr von HardenbergNovalis », surrbb(consulté le)]
  6. „Jeder Anfang ist ein Akt der Freiheit“
  7. D'aprèsDennis Mahoney et Terence Chorba, « Romanticism, Mycobacterium, and the Myth of the Muse »,Emerg Infect Dis.,25e série,no 3,‎,p. 617–618(PMCID PMC6390731,DOI 10.3201/eid2503.AC2503).
  8. a etbD'aprèsGeneviève Bianquis,Avant-propos au Hymnes à la Nuit de Novalis,Aubier-Montaigne,coll. « collection bilingue »,,p. 11-13.
  9. Daniel Lancereau et Augustin Dumont et Alexander Schnell (dir.),Imagination et réflexion : Recherches philosophiques sur Novalis, Berlin, LIT Verlag,(ISBN 9783643132246), « Novalis et la question de la Science »,p. 223
  10. Julie von Charpentier (1776-1811), surglobal.museum-digital.org
  11. Les registres paroissiaux de Weissenfels donnent la « consomption » (Auszehrung) comme cause de sa mort.
  12. Novalis,Fragments, précédé de Les Disciples à Saïs, traduit de l'allemand par Maurice Maeterlinck, José Corti, coll. « en lisant, en écrivant », 1992, p. 268.
  13. Georg Lukács, « Novalis et la philosophie romantique de la vie » (1911),Romantisme, vol. 1,no 1, 1971,p. 13-24.Lire en ligne.
  14. Antoine Berman,L'Épreuve de l'étranger, Paris, Gallimard, 1984,p. 32 ; Augustin Dumont,L'Opacité du sensible chez Fichte et Novalis,Grenoble, Jérôme Millon, 2012,p. 35.
  15. Olivier Schefer,Poésie de l'infini. Novalis et la question esthétique, Bruxelles, La Lettre volée,p. 19 ; Augustin Dumont,L'Opacité du sensible chez Fichte et Novalis,, Grenoble, Jérôme Millon,p. 25-35.
  16. Jean-Paul Glorieux,Novalis dans les lettres françaises à l'époque et au lendemain du symbolisme (1885 - 1914), note n° 150 (p. 66 - 67), 1982[lire en ligne] (consulté le 19 octobre 2024)
  17. Le nouveau dictionnaire des œuvres, Paris, Robert Laffont, coll. "Bouquins", 1994, t. III,p. 2893-2895.

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Études sur Novalis

[modifier |modifier le code]

(par ordre alphabétique)

  • Gaston Bachelard,
    • « Psychanalyse et préhistoire : le complexe de Novalis », inLa Psychanalyse du feu, Paris, Éditions Gallimard, Collection Folio/Essais, 1985 (1938).
    • « L'eau maternelle et l'eau féminine », inL'Eau et les Rêves, Paris, José Corti, 1942.
  • Maurice Besset,Novalis et la pensée mystique, Paris, Aubier Éditions Montaigne, 1947.
  • Frédéric Brun,Novalis et l'âme poétique du monde, Poesis, 2015.
  • Laure Cahen-Maurel,L'art de romantiser le monde. La peinture deCaspar David Friedrich et la philosophie romantique de Novalis, Münster, LIT Verlag, 2017.
  • Maurice Colleville, professeur à la Faculté des Lettres de Paris,Étude sur l'œuvre et la pensée de Novalis (Heinrich von Ofterdingen ), Les Cours de la Sorbonne, Center de Documentation Universitaire, 1956, en deux fascicules (1 et2 sur Gallica).
  • Augustin Dumont,L'opacité du sensible chez Fichte et Novalis. Théories et pratiques de l'imagination transcendantale à l'épreuve du langage, Grenoble, Jérôme Millon, coll. « Krisis », 2012.
  • Augustin Dumont etAlexander Schnell (ed.),Einbildungskraft und Reflexion. Philosophische Untersuchungen zu Novalis/Imagination et réflexion. Recherches philosophiques sur Novalis, Münster, LIT-Verlag, 2015.
  • Pierre Garnier,Novalis, collectionÉcrivains d'hier et d'aujourd'hui,Éditions Pierre Seghers, Paris, 1962.
  • Armel Guerne,
    • « Novalis ou la vocation d'éternité », inL'Âme insurgée, écrits sur le Romantisme, Paris, Phébus, 1977 ; Paris,Le Seuil, coll. « Points essais », édition augmentée, préface deStéphane Barsacq, 2011, p. 93-130.
    • « Novalis », inLe Verbe nu. Méditation pour la fin des temps, Paris,Le Seuil, édition établie et préfacée par Sylvia Massias, 2014, p. 91-98.
  • Georg Lukács, « Novalis et la philosophie romantique de la vie » (1911),Romantisme, vol. 1,no 1, 1971,p. 13-24.Lire en ligne.
  • Laurent Margantin,
    • Système minéralogique et cosmologie chez Novalis, ou les plis de la Terre, Paris, L'Harmattan, 1999.
    • Novalis ou l'écriture romantique, Paris, Éditions Belin, 2012.
  • Novalis vu par ses contemporains (Karl von Hardenberg,Friedrich Schlegel,Ludwig Tieck, August Coelestin Just, Friedrich von Hardenberg), traduit par Vincent Choisnel, Montesson, Éditions Novalis, 1994.
  • Fernand Ouellette,Depuis Novalis, Éditions du Noroît, 1999.
  • Olivier Schefer,
    • Poésie de l'infini. Novalis et la question esthétique, Bruxelles, La Lettre volée, 2001.
    • Novalis(biographie), Éditions du Félin, 2011.
  • Jean-Édouard Spenlé,Novalis. Essai sur l’idéalisme romantique en Allemagne, Hachette, 1904 ;en ligne sur wikisource.
  • André Stanguennec, « Novalis-Mallarmé.Une confrontation », Paris,Honoré Champion, 2020.
  • Gérard Valin,Novalis et Henri Bosco, deux poètes mystiques, thèse de doctorat de lettres, Paris-X, 1972.
  • Gérard Valin,, Novalis et Henri Bosco, les affinités au-delà des siècles et des pays, Cahiers Henri Bosco, Nos 19 et 20, 1980
  • Gérard Valin, Deux itinéraires spirituels, Novalis et Henri Bosco, Cahiers Henri Bosco, Nos 23 et 24, 1983, 1984
  • Gérard Valin, Novalis à Freiberg, Edition Novalis, 2015,(ISBN 9791094175071)

Études sur le romantisme allemand

[modifier |modifier le code]

(par ordre alphabétique)

  • Roger Ayrault,La Genèse du romantisme allemand, Paris, Aubier, 4 volumes, 1961-1976.
  • Albert Béguin,L'Âme romantique et le rêve, Paris,José Corti, 1939.
  • Albert Béguin (ouvrage collectif publié sous la direction de),Le Romantisme allemand,Les Cahiers du Sud, 1949.
  • Ernst Behler,Le Premier Romantisme allemand, trad. Elisabeth Décultot et Christian Helmreich, Paris, Puf, 1996.
  • Walter Benjamin,Le Concept de critique esthétique dans le premier romantisme allemand, trad. Philippe-Lacoue Labarthe et Anne-Marie Lang, Paris, Flammarion, 1986.
  • Antoine Berman,L'Épreuve de l'étranger. Culture et traduction dans l'Allemagne romantique : Herder, Goethe, Schlegel, Novalis, Humboldt, Schleiermacher, Hölderlin., Paris, Gallimard, Essais, 1984.(ISBN 978-2-07-070076-9).
  • Augustin Dumont et Laurent Van Eynde (sous la direction de),Modernité romantique. Enjeux d'une relecture, Paris, Kimé, 2011.
  • Augustin Dumont,De l'Autre imprévu à l'Autre impossible. Essais sur le romantisme allemand, Münster, LIT-Verlag, 2016.
  • Laurent Van Eynde,Introduction au romantisme d'Iéna : Friedrich Schlegel et l'Athenäum, Bruxelles, Ousia, 1997.
  • Armel Guerne,L'Âme insurgée. Écrits sur le Romantisme, Paris, Phébus, 1977 ; réédition Paris, Éditions Points, 2011.
  • Georges Gusdorf,Romantisme, Paris, Grande bibliothèque Payot, 2 tomes, 1983,1986,1990.
  • Philippe Lacoue-Labarthe,Jean-Luc Nancy (avec la collaboration d'Anne-Marie Lang),L'Absolu littéraire. Théorie de la littérature du premier romantisme allemand, Paris, Le Seuil, 1978.
  • Daniel Lancereau et André Stanguennec (dir.), « Arts et sciences du romantisme allemand », Rennes, Presses universitaires de Rennes, Actes du Colloque universitaires de Nantes, 2016, Collection Aesthetica, 2018.
  • Charles Le Blanc, Laurent Margantin et Olivier Schefer,La Forme poétique du monde. Anthologie du romantisme allemand, traduite et commentée, Paris, José Corti, 2003.
  • Michel Le Bris,Le Défi romantique, Paris, Flammarion, (réed.) 2002.
  • Laurent Margantin,Novalis ou l'écriture romantique, Paris, Belin, 2012.
  • Olivier Schefer,
    • Poésie de l'infini. Novalis et la question esthétique, Bruxelles, La Lettre volée, 2001.
    • Résonances du romantisme, Bruxelles, La Lettre volée, 2005.
  • André Stanguennec, « La philosophie romantique allemande », Paris, Vrin, 2011.
  • Daniel Wilhem,Les Romantiques allemands, Paris, Seuil, 1980.

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

v ·m
Culture
Littérature
Musique
Théologie et philosophie
Arts figuratifs
Architecture
Pays
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Novalis&oldid=230670027 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp