Sa plus grande ville qui est en même temps la capitale régionale,Bordeaux, est au cœur d’uneagglomération de plus de 1 008 500 habitants, la sixième au niveau national.
Le dynamisme démographique de la région, particulièrement marqué sur le littoral, en fait un des territoires les plus attractifs de la France devançant notamment l’Île-de-France etProvence-Alpes-Côte d'Azur[5].
La Nouvelle-Aquitaine accumule un grand nombre de performances économiques qui en font une des régions les plus dynamiques en France. Ainsi, elle est la première région agricole d’Europe quant au chiffre d’affaires, grâce notamment à l'agriculture et à laviticulture (vignobles de Bordeaux et deCognac), de réputation internationale, ainsi qu'à la premièreconchyliculture de France (la moitié de la production nationale d'huîtres se fait dans le bassin deMarennes-Oléron).
Enfin, la région s'appuie sur un secteur tertiaire remarquablement actif comme lesecteur financier (Niort étant la quatrième place française, spécialisée dans lesmutuelles d’assurance), ou innovant comme les filières image, numérique et design. Il est de plus relayé par le tertiaire supérieur où le potentiel de recherche de la région s’appuie notamment, outre les entreprises, sur ses cinq universités (Bordeaux,Limoges,La Rochelle,Pau etPoitiers) et plusieursGrandes écoles.
Par ailleurs, hormis celui de l'Île-de-France, le conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine est celui qui investit le plus en innovation et recherche[6][source insuffisante].
La Nouvelle-Aquitaine est également la première région française en nombre d’emplois touristiques, comptant notamment sur la présence de trois des quatre stations balnéaires historiques de la côte atlantique française (Arcachon,Biarritz etRoyan), ainsi que de plusieurs stations de sports d’hiver dans lesPyrénées (Gourette,La Pierre Saint-Martin),
De ce fait, elle est la troisième région française pour la production de richesses avec unPIB s'élevant à 157,6 milliards d'euros[7] et la cinquième région en nombre de créations d’entreprises (tous secteurs confondus)[8].
La région s'est appelée « Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes » jusqu'au mois de septembre 2016. Juxtaposant les noms des anciennes régions par ordre alphabétique, il était celui retenu par la loi en attendant qu'un nouveau nom soit choisi pardécret en Conseil d'État sur proposition duconseil régional de la région fusionnée, décision devant intervenir avant le[9].
L’option du nom « Aquitaine » est également défendue par le géographeGuy Di Méo, professeur des Universités àBordeaux-Montaigne, pour qui « Aquitaine serait un nom qui aurait du sens. La grande Aquitaine romaine et médiévale avait une taille correspondant à peu près à la future grande région. Le nom Limousin serait un peu restrictif, tandis que Poitou-Charentes est une construction contemporaine, une fabrication politique assez contestable »[11]. Fin 2015, l'associationRencontre des Historiens du Limousin et les principales sociétés historiques limousines se sont également très clairement prononcées en faveur du nom « Aquitaine » pour des raisons historiques et identitaires, en s'appuyant aussi sur des considérations économiques, touristiques et en tenant compte de la notoriété internationale de ce nom[12].
Plusieurs consultations sont organisées sur Internet au cours du printemps 2016. Au mois de mars, un sondage en ligne réalisé par le quotidien poitevinLa Nouvelle République donne ainsi une avance à Grande-Aquitaine (44 %) devant Sud-Ouest-Atlantique (42 %)[13]. Dans le même temps, un sondage similaire est mené auprès des internauteslimousins parFrance 3 Limousin, qui montre également une large avance du nom Grande-Aquitaine (30,26 %), suivi par Sud-Ouest-Atlantique (23,78 %) et Aquitaine (15,01 %) en troisième position[14]. Le, le quotidienSud Ouest indique que les premiers résultats de la consultation menée par la région sur son site officiel placent en tête Aquitaine et ses dérivés. En parallèle, un comité présidé par l’historienneAnne-Marie Cocula-Vaillières est chargé par Alain Rousset de trouver un nom à la nouvelle région. Après plusieurs mois, le comité rend un rapport préconisant de baptiser la région Nouvelle-Aquitaine, porteur, selon Anne-Marie Cocula, de « nouveauté, d'innovation, d'élan qui caractérisent notre nouvelle région »[15], alors que Grande-Aquitaine, qui arrivait pourtant en tête des sondages, était perçu comme « donnant un sentiment de supériorité »[16]. Le nom Nouvelle-Aquitaine est finalement retenu par l’assemblée plénière du conseil régional le[17], et est validé par le Conseil d'État le[18]. Il est traduit dans les trois langues régionales enNòva Aquitània enoccitan,Akitania Berria enbasque etNovéle-Aguiéne enpoitevin-saintongeais.
Bien qu'elle soit la troisième région la plus peuplée de France[21], la Nouvelle-Aquitaine se distingue par des contrastes de peuplement importants avec une répartition de la population très inégale sur l'ensemble de son territoire.
Ainsi, en 2021, laGironde est de loin le département le plus peuplé avec près de 1 655 000 habitants, tandis que la Creuse est le moins peuplé avec 117 500 habitants, ce dernier étant le deuxième département le moins peuplé de France après laLozère[22]. La Gironde, à elle seule, concentre 1 habitant sur 4 en Nouvelle-Aquitaine. Les deux départements suivants, lesPyrénées-Atlantiques et laCharente-Maritime, rassemblent chacun plus d'1 habitant sur 10; ces trois départements, qui sont les plus peuplés de la Nouvelle-Aquitaine, regroupent presque la moitié de la population régionale (49,6 % en 2021). Ces derniers, qui disposent d'une façade maritime étant bordés par l'océan Atlantique, affichent également un dynamisme démographique plus élevé que la moyenne régionale[23].
Par ailleurs, les densités de population par département vont du simple au octuple entre laCreuse (21 hab./km2) et laGironde (166 hab./km2).
Ce peuplement moyen de la région se reflète également dans la présence de seulement deux grandes villes de plus de 100 000 habitants que sontBordeaux etLimoges. Aussi, la région ne recense-t'elle que 25 agglomérations urbaines de plus de 20 000 habitants dont 7 seulement ont plus de 100 000 habitants ; celles-ci sont globalement assez bien réparties dans l'armature urbaine de la région, hormis dans le département de laCreuse qui n'en possède aucune.
L'urbanisation modérée de la région où à peine la moitie de la population est urbaine[24] est l'héritage d'une forte ruralité associée à d'importants mouvements de déprise rurale ainsi que d'une faible industrialisation liée à des ressources naturelles limitées.
La plus grande ville et seulemétropole estBordeaux. La capitale régionale compte 261 804 habitants en 2021, au cœur d’uneagglomération qui a franchi le cap du million d'habitants en 2021 recensant 1 008 509 habitants ; elle est devenue une mégalopole régionale, fruit de décisions des différentes politiques d'aménagement du territoire. Seule structure intercommunale de la région à avoir le statut demétropole — créée par laloi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles —Bordeaux Métropole a vu le jour le.La capitale régionale étend désormais son influence sur tout le quart sud-ouest de la France et accroît particulièrement son rayonnement urbain sur toute sa région du fait de ses fonctions de commandement régional.
Trois autres villes à l'échelon intermédiaire exercent en fait un rôle mesuré dans la région comparativement à Bordeaux. La Nouvelle-Aquitaine ne dispose en effet que d'une autre grande ville dont le rayonnement urbain se limite à son ancienne région,Limoges, et de deux villes moyennes aux influences plus limitées,Poitiers etPau. Il est frappant de relever qu'elles sont toutes les trois situées sur les marges territoriales de la région et étaient, pour les deux premières, d'anciennes capitales régionales :Limoges (129 760 habitants dans une aire d'attraction de 323 494hab.(2022)),Poitiers (90 240 habitants et 134 397 habitants avecson agglomération) etPau (77 066 habitants et 204 037 habitants avecson agglomération). Aucune de ces trois villes n'exerce de contrepoids face à Bordeaux dans l'armature urbaine régionale.
Dans le reste de la région, seulement une quinzaine devilles moyennes maillent le territoire régional. Parmi celles-ci, seules les agglomérations deBayonne, 3e rang régional, et deLa Rochelle, 5e rang régional, se démarquent nettement par leur remarquable dynamisme urbain grâce à leurs fonctions maritimes multiples et leur position sur le littoral Atlantique. Cependant, leur influence se limite à leur micro-région,Bayonne sur lacôte Basque etLa Rochelle dans le quart nord-ouest de laCharente-Maritime, ces deux agglomérations étant situées sur les marges occidentales de la région et se trouvent assez éloignées de l'orbitebordelaise.
Les autres villes de moyenne importance peuvent être classées en quatre catégories distinctes :
D'autres centres urbains doivent leur influence grâce à leur situation géographique particulière leur permettant de jouer un rôle de carrefour de communication et de pôle commercial commeBergerac dans la vallée moyenne de laDordogne,Brive-la-Gaillarde entre les départements de la Corrèze et de la Dordogne,Saintes dans la partie centrale de laCharente-Maritime ou encoreVilleneuve-sur-Lot dans la vallée duLot.
La troisième catégorie de ces villes correspond à des centres industriels où l'industrie est d'implantation ancienne ou récente et joue encore un rôle notable comme àChâtellerault avec l'automobile, la mécatronique et l'aéronautique,Cognac avec l'industrie deseaux de vie du cognac,Marmande avec l'aéronautique et l'industrie de transformation des fruits ouRochefort avec l'aéronautique et la plasturgie.
Enfin, quelques villes moyennes doivent leur développement grâce au tourisme commeDax avec lethermalisme,Arcachon,Biarritz, dans l'agglomération de Bayonne, etRoyan avec le tourisme balnéaire et évènementiel. Ces villes sont les principaux centres touristiques de la région.
Elle s’inscrit dans cinq bassins hydrographiques tournés vers l’océan Atlantique :Loire,Charente,Vienne,Garonne etDordogne (et leur prolongement estuarien qu’est laGironde), etAdour, fleuves nourriciers bordant des terres consacrées le plus souvent à la viticulture et à l’agriculture.
Culminant à 102 mètres, ladune du Pilat est la plus haute dune d'Europe.
Plus au nord, sur la rive droite de l’estuaire de la Gironde, laforêt de la Coubre reprend les mêmes caractéristiques, formant le principal poumon vert duRoyannais sur près de8 000 hectares[28]. D’autres massifs forestiers importants couvrent la région : au Pays basque, laforêt d'Iraty couvre plus de17 000 hectares[29] ; aux confins de la Charente, de la Charente-Maritime et de la Dordogne, laforêt de la Double, ponctuée de près de500 plans d'eau, s’étend sur environ50 000 hectares[30] ; plus au nord, près dePoitiers, laforêt de Moulière s’étend sur près de6 800 hectares[31]. Plus à l’est, tout près deGuéret, laforêt de Chabrières atteint les2 000 hectares[32].
La partie septentrionale de la région, qui correspond auHaut-Poitou historique et à la partie méridionale de l'Anjou (nord-ouest de laVienne), s’organise autour d’un plateau à vocation agricole et viticole (vignoble du Haut-Poitou) irrigué par laVienne, leClain ou encore laGartempe, qui forment autant de vallées peu encaissées, souvent bordées de forêts de chênes. Plus au sud, leNiortais présente des paysages ouverts (openfields) à dominante céréalière, mais aussi de riches zones palustres, telles que leMarais poitevin, héritage d’un ancien golfe marin comblé par les alluvions, qui se divise en marais mouillés (on parle plus volontiers de « Venise verte ») et marais desséchés, reconvertis dans la polyculture. La ville deNiort, sur laSèvre Niortaise, principale agglomération du Haut-Poitou en dehors de Poitiers, fait figure de porte de cette « Venise verte » dont une grande partie appartient auparc naturel régional du Marais poitevin, créé en 1979[33], classéGrand Site de France.
Plus au sud s’étendent lesCharentes, qui correspondent aux anciennes provinces d’Aunis, d’Angoumois et deSaintonge. L’Aunis n’est pas sans rappeler les paysages du Niortais, avec ses grands marais qui s’étendent de part et d’autre deLa Rochelle et deRochefort (baie d'Yves,marais de Rochefort, de Broue et deBrouage), mais aussi les îles deRé et d’Aix, aux paysages variés où se mêlent pinèdes, plages de sable ou encore la curieuse lagune duFier d'Ars, aux sables en constant mouvement, qui abrite une réserve ornithologique. L'intérieur du territoire est marqué par la présence d'une riche plaine céréalière évoquant laBeauce par son relief ouvert sur l'horizon. Au centre de cet espace, la ville deSurgères est restée une terre de pâturages, où l'élevage laitier a conservé toute son importance : la petite cité aunisienne est ainsi un des centres de production dubeurre Charentes-Poitou[34].
L’Angoumois forme un espace de transition entre les plaines littorales d’Aunis, les grandes « champagnes » de Saintonge et le plateau limousin. Ponctué de petites collines, il semble vivre au rythme de laCharente, véritable artère qui arrose ses principales villes,Angoulême,Cognac etJarnac. Grande région viticole, on y produit un alcool de renommée internationale, lecognac, qui est une eau-de-vie, ainsi que lepineau des Charentes. Le quart ouest des Charentes est formé de laSaintonge, territoire organisé autour des villes deSaintes, première capitale de l’Aquitaine à l’époque romaine, et deRoyan.
LaDordogne, qui correspond approximativement à l'ancienne province duPérigord, se situe au sud de l'Angoumois et du Limousin et au nord-ouest duQuercy. Elle constitue les confins nord de l'Occitanie (territoire delangue d'oc) et de laGuyenne (ancien duché correspondant aux territoires occitans situés au nord de laGaronne), et se situe entre lebassin aquitain et les premiers contreforts occidentaux duMassif Central (plateau du Limousin etcausses du Quercy). Tirant son nom du cours d'eau du même nom, qui arroseBergerac mais non sa préfecture,Périgueux (drainée par l’Isle), ce territoire aux paysages variés compte un important taux de boisement (45 %) qui en fait le troisième département le plus boisé de France[35]. La Dordogne est divisée en quatre régions naturelles et touristiques, correspondant peu ou prou aux arrondissements actuels du département : au nord, le Périgord vert, organisé autour deNontron, couvert de forêts de chênes et de châtaigniers, dont la partie orientale appartient au Massif Central. Y répondent les grands champs de céréales duPérigord blanc, surnommé « le grenier du Périgord », les chênaies, les noyers et les truffières duPérigord noir, autour deSarlat-la-Canéda, et les vignobles duPérigord pourpre ouBergeracois, où l’on produitbergerac,monbazillac,pécharmant ousaussignac.
Sur l'autre rive des deux fleuves se déploient encore, au nord, sur la rive droite de la Dordogne, le vignoble duLibournais (pomerol,saint-émilion,fronsac) et au sud, sur la rive gauche de la Garonne, celui desGraves (pessac-léognan) et duSauternais (sauternes,barsac). De réputation internationale, levignoble de Bordeaux a fait depuis des siècles la réputation de la région. Ses productions s’exportent dans le monde entier.
Plus au sud, en rive gauche de la Garonne, s’étend jusqu'à l'Atlantique la grande plaine desLandes de Gascogne (ouest de la Gironde et nord du département des Landes), qui débute aux portes de Bordeaux et vient mourir au pied des Pyrénées. Occupée en grande partie par laforêt des Landes, elle est également une grande région agricole (maïsiculture) et elle accueille une station thermale de réputation internationale,Dax, par ailleurs capitale de laChalosse, importante terre d’élevage.
LaGuyenne orientale correspond en partie au département deLot-et-Garonne. Riche région agricole et céréalière arrosée tant par leLot que par laGaronne, elle est célèbre pour sespruneaux, qui ont pris le nom de sa capitale,Agen (près de8 000 hectares de terre sont consacrés aux vergers depruniers d’Ente), tandis queMarmande est réputée pour ses tomates. La douceur de son climat explique qu’on y cultive également le tabac, ainsi que les fraises (gariguettes) et la vigne, qui sert à produire lescôtes-du-marmandais, les côtes de Duras, lebuzet ou lescôtes du Brulhois, qui se rattachent au vastevignoble du Sud-Ouest. Mais la véritable gloire de ce terroir est l’armagnac, pendant gascon du cognac, comme lui exporté dans le monde entier. Son vignoble s’étend sur une partie des départements de Lot-et-Garonne, des Landes mais aussi duGers (dans la région voisine, l'Occitanie). On y produit également lefloc de Gascogne, aux délicats accents floraux.
L’extrême sud de la région est formé de deux territoires à la forte identité, lePays basque (Pays basque nord ouIpparalde) et leBéarn. Le premier, qui s’organise autour deBayonne, deBiarritz,Saint-Jean-de-Luz (Labourd),Mauléon-Licharre (Soule) ouSaint-Jean-Pied-de-Port (Basse-Navarre), doit à son climat tiède et humide son côté verdoyant, les pluies atlantiques venant butter contre la barrière des Pyrénées. La côte, avec ses stations balnéaires huppées ou familiales, en fait un lieu de villégiature prisé. L’intérieur des terres, plus rural, conserve une forte tradition agricole et un solide terroir viticole, symbolisé par le vignoble d’irouléguy mais aussi par des liqueurs traditionnelles comme l’izarra et lepatxaran, eau-de-vie caractéristique de laNavarre.
Ancré au cœur des Pyrénées, le Béarn oppose au Pays basque ses traditions gasconnes. Formé d’une succession de collines doucement accentuées et de vallées (celle du gave de Pau, qui concentre la capitale,Pau, et plusieurs cités commeOrthez etNavarrenx, étant la plus peuplée), il comprend les vallées d'Aspe, deBarétous, et d'Ossau (avec lecol d'Aubisque). L’agriculture y occupe toujours une place importante, de même que la viticulture (jurançon,madiran) même si les secteurs aéronautiques et pétrochimiques sont également représentés. C’est en Béarn que sont concentrées les principales stations de sports d’hiver de la région, telles qu’Artouste,Gourette,Issarbe,La Pierre Saint-Martin etLe Somport.
La région Nouvelle-Aquitaine bénéficie essentiellement d’unclimat océanique plus ou moins altéré. On distingue ainsi le climat océaniqueaquitain, qui concerne la plus grande partie du territoire (desCharentes auxLandes), le climat océanique dunord-ouest (Poitou), le climat océaniquelimousin, teinté d’influences semi-continentales (Limousin) et le micro climat océaniquebasque, plus humide (moitié ouest desPyrénées-Atlantiques et sud des Landes). Le massif pyrénéen bénéficie d’un climat spécifique qui varie en fonction de l’altitude : leclimat pyrénéen, qui est une déclinaison duclimat montagnard.
Dans le Nord de la région, le climat océanique parisien est marqué par des précipitations modérées, des étés tièdes et des hivers frais, mais sans excès. Leseuil du Poitou agit comme une relative barrière climatique et les régions situées plus au sud appartiennent au domaine climatique océanique aquitain. Les régions littorales sont globalement les plus arrosées, avec des pluies modérées réparties tout au long de l’année, à l’exception des mois d’été, où les périodes de sécheresse ne sont pas rares. Les étés, relativement chauds, sont tempérés par les brises marines, et les hivers sont tièdes. Lesgelées sont rares et la neige, exceptionnelle. L’ensoleillement est important, avoisinant les 2 000 à 2 200 heures par an, ce qui est comparable à certaines régions méditerranéennes (Perpignan). Les précipitations estivales prennent souvent la forme d’orages, éventuellement violents, tandis que l’hiver est parfois marqué par des tempêtes, dont certaines ont marqué la région par leur caractère exceptionnel :Martin en 1999 (record de198km/h àSaint-Denis-d'Oléron),Klaus en 2009 (172km/h àBiscarrosse) ouXynthia en 2010 (160km/h sur l’île de Ré).
Le climat de laCharente limousine et duLimousin, plus arrosé et plus frais, reste tempéré avec des printemps tièdes et des étés assez chauds, avec des variations dues à l’altitude. L’ensoleillement annuel atteint en moyenne 1 850 heures. Le climat du Pays basque et du sud des Landes se singularise par ses étés chauds, ses hivers doux mais surtout par son importante pluviométrie, les perturbations atlantiques venant buter sur les contreforts pyrénéens. Ce microclimat explique la présence d’une végétation luxuriante et l’aspect verdoyant de la région, qui diffère de celui du versant espagnol. Les brouillards n’y sont pas rares, mais se dissipent en général très rapidement.
D'après le climatologueHervé Le Treut, la région est vulnérable et peu préparée auréchauffement climatique. Celui-ci,« en modifiant l’enneigement des Pyrénées, réduit par exemple le débit d’été des rivières et affecte les cultures, en particulier le maïs. Les villes seront soumises à des vagues de chaleur plus intenses, que peut accentuer l’« îlot de chaleur urbain » : les températures peuvent atteindre 5 °C à 10 °C de plus en centre-ville qu’en banlieue plus lointaine. L’élévation du niveau de la mer – jusqu’à 1 mètre à la fin du siècle – va affecter l’estuaire de la Gironde et lebassin d’Arcachon. Les zones côtières (720 km dans la région) subiront un risque de submersion fréquent. Surtout, l’érosion chronique sera accélérée. À l’horizon 2050, on estime à 65 mètres le recul moyen du trait de côte du littoral sableux Landes-Gironde »[40].
La Nouvelle-Aquitaine est une région de transit entre lebassin parisien (et notamment l’Île-de-France) et lapéninsule Ibérique, mais aussi entre lesillon rhodanien et les régions atlantiques et méditerranéennes (midi toulousain). Cette situation implique depuis plusieurs années le développement d’axes routiers et autoroutiers majeurs, notamment dans le cadre de laroute des Estuaires, mais également de la ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux-Toulouse-Espagne, qui doit permettre de raccourcir sensiblement la durée des trajets ferroviaires.
De nombreuses routes et autoroutes de la région rayonnent à partir deBordeaux et viennent se rattacher à sa ceinture périphérique (rocade bordelaise ouautoroute A630). Aux grands axes servant d’armature au réseau routier et autoroutier viennent s’ajouter quelques liaisons terminales conçues afin de fluidifier les accès à deux importantes stations balnéaires de la région,Arcachon (par le biais de l’autoroute A660) etRoyan (par l’intermédiaire de laN150, partiellement mise à2×2 voies).
Servant de grande artère entre Bordeaux etParis, l’autoroute A10 (dite « L’Aquitaine ») a été mise en service en 1981. Elle appartient au réseau desautoroutes du Sud de la France et permet d’accéder à plusieurs villes du nord de la région :Saintes,Niort ou encorePoitiers. Depuis Saintes, l’autoroute A837 permet de rejoindre la ville deRochefort (et au-delà, via une voie express à2×2 voies, la préfecture de laCharente-Maritime,La Rochelle). Plus au nord, à Niort, un échangeur permet d’accéder à l’autoroute A83, à laVendée et àNantes (Pays de la Loire). Importante voie routière permettant la liaison entre Bordeaux et Poitiers, laN10 est le principal axe routier de laCharente, passant notamment par sa plus grande ville et préfecture,Angoulême. Sa mise à2×2 voies, envisagée depuis les années 1980, est en cours de finalisation et devrait être effective au cours de l’année 2015[41].
Au sud-est de Bordeaux, un échangeur aménagé au niveau de la rocade sur la commune deVillenave-d'Ornon permet un accès à l’autoroute A62, partie occidentale de l’autoroute des Deux Mers. Suivant un axe latéral à laGaronne, elle permet de rejoindreLangon,Marmande,Agen et au-delà,Toulouse. Elle vient doubler la D10, sur la rive droite de la Garonne, qui dessert le sud-est de la Gironde avant de descendre vers le département desLandes. Au sud de Langon, l’autoroute A65 a été mise en service au mois de décembre 2010. Passant parBazas,Mont-de-Marsan etAire-sur-l'Adour, elle rejoint l’agglomération dePau au niveau deLescar.
Au sud-ouest de Bordeaux, l’autoroute A63 est un des axes majeurs du maillage autoroutier régional. Formant une grande artère quasi-rectiligne à travers les vastes étendues planes desLandes de Gascogne, elle traverse le sud de la Gironde et le département des Landes (passe près deDax mais évite la préfecture, Mont-de-Marsan) avant de rejoindreBayonne et lePays basque, jusqu’àIrun, à lafrontière espagnole, principal passage transfrontalier. Particulièrement fréquentée, en particulier pendant la période estivale, elle supporte un trafic journalier moyen de 34 000 véhicules (dont 8 000 poids lourds), passant à 50 000 véhicules (dont 10 000 poids lourds) pendant les mois d’été[42]. Les autres passages transfrontaliers, bien moins fréquentés mais moins directs, sont letunnel du Somport et lecol du Pourtalet.
Le Pays basque et leBéarn sont également desservis par un axe routier parallèle à la chaîne desPyrénées, qui facilite les accès avec Toulouse et les régions méditerranéennes : l’autoroute A64, dite « La Pyrénéenne ». Elle part deBriscous (dans la grande banlieue de Bayonne), se poursuit vers Pau avant d’atteindreTarbes, dans la région voisine, l'Occitanie) et la rocade de Toulouse.
L’est de la région est bien desservi par l’autoroute A20, axe nord-sud qui relie Paris à Toulouse et désenclave leLimousin. Elle passe ainsi parLa Souterraine,Limoges etBrive-la-Gaillarde. Autre voie importante, laroute européenne E603 relie Limoges à Angoulême etSaintes. Elle représente un des principaux maillons de laroute Centre-Europe Atlantique, importante voie de communication entre lavallée du Rhône et la façade atlantique, qui se divise en plusieurs tracés au niveau d'Angoulême et Saintes (Bordeaux, Royan et La Rochelle). Quant à laroute nationale 21 qui relie Limoges à Lourdes (desservant Périgueux, Bergerac, Villeneuve-sur-Lot, Agen, Auch et Tarbes (ces deux dernières en Occitanie), son aménagement est en cours depuis quelques années.
Le réseau ferré en Nouvelle-Aquitaine s’organise autour des principales agglomérations :Bordeaux,Limoges,Poitiers,La Rochelle etBayonne. La principale ligne est la ligne Paris-Bordeaux viaPoitiers etAngoulême, qui se prolonge jusqu'àHendaye. Cette ligne estLGV jusqu'à Bordeaux depuis 2016. Viennent ensuite la ligne Paris-Toulouse qui passe parLimoges etBrive-la-Gaillarde et la ligne Paris-La Rochelle qui passe parNiort. Le territoire est également quadrillé par des voies secondaires, où circulent principalement desTER Nouvelle-Aquitaine.
Avec ses16 millions de voyageurs par an, lagare de Bordeaux-Saint-Jean est de loin la plus importante au niveau régional.
La mise en œuvre de laLGV L'Océane, qui s’inscrit dans un programme prioritaire engagé par l’état, doit permettre de faciliter les échanges. La durée du trajet entre Bordeaux et Paris (gare Montparnasse) est passée de trois heures en 2015 à un peu plus de deux heures en juillet 2017[51]. Au cours de la même période, les trajets entre Poitiers et Paris sont passés d’un peu moins d’une heure et demie à une heure et quart[51], entre Angoulême et Paris, d’un peu plus de2 h à1 h 40 min et entre La Rochelle et Paris[51], d’un peu moins de trois heures à deux heures et demie[51]. Dans le même temps, les liaisons entre plusieurs villes de la région seront également raccourcies, passant d’un trajet d’un peu moins d’une heure à un peu plus d’une demi-heure entre Bordeaux et Angoulême et d’une heure et demie à une heure entre Bordeaux et Poitiers[51].
Le projet de barreauLGV Poitiers - Limoges s’inscrit dans cette optique, et devrait permettre de raccourcir sensiblement les trajets entre les deux villes (passant d’un peu plus d’une heure et demie à 45 minutes), de faciliter les liaisons interrégionales et l’accès à l’Île-de-France. Ce projet constitue un des maillons du projetTransline (Transversale Alpes Auvergne Atlantique), toujours en cours d’étude.
La région bénéficie de la présence de plusieurs infrastructures aéroportuaires. Le principalaéroport est celui deBordeaux-Mérignac, de niveau international, qui accueille plus de six millions de passagers (2017) par an[52] et propose des vols vers de nombreuses destinations ; il est le septième aéroport de France métropolitaine (le cinquième si on excepte les aéroports parisiens).
L’économie de la région repose sur plusieurs piliers qui contribuent à sa richesse autant qu'à ses spécificités.
L'agriculture de la Nouvelle-Aquitaine est la première de France autant pour ses productions que pour son chiffre d'affaires. Cette agriculture très diversifiée, qui côtoie la premièresylviculture de France grâce au grand massif boisé des Landes, est complétée par un ensemble de vignobles réputés dont lesvins de Bordeaux, les eaux-de-vie deCognac, lepineau des Charentes, les vins duHaut-Poitou, duBergeracois, duJurançon.
À ces riches productions agricoles s'ajoutent celles du littoral grâce à la présence d'une large façade maritime sur l'océan Atlantique. Les richesses de l'océan et son exploitation précoce ont ainsi favorisé la premièreconchyliculture de France avec les productions deshuitres dubassin de Marennes-Oléron et de celui d'Arcachon et desmoules deCharron entre l'île de Ré et labaie de l'Aiguillon. De même, le secteur de la pêche positionne de nombreux ports de pêche néo-aquitains dans le top 10 (ports deLa Cotinière, de La Rochelle, de Saint-Jean-de-Luz, ...).
Par ailleurs, la Nouvelle-Aquitaine est équipée d'infrastructures de communication modernes qui maillent son vaste territoire régional ainsi que d'un réseau portuaire comprenant trois grandsports de commerce s’équilibrant du fait de leur position géographique (Grand port maritime de La Rochelle au nord,Grand port maritime de Bordeaux au centre etport de Bayonne au sud). En 2013, une enquête menée par l’hebdomadaireL'Express classeBordeaux en seconde position du classement des villes françaises les plus « business friendly » dans la catégorie des agglomérations de plus de 500 000 habitants (et première en ce qui concerne son environnement économique),Poitiers,La Rochelle etBayonne arrivant respectivement en deuxième, troisième et quatrième position des agglomérations de 100 000 à 200 000 habitants[59].
Le quartier d'affaires deMériadeck, àBordeaux, est resté à taille humaine.
Ces différentes activités économiques sont majoritairement concentrées dans les grandes agglomérations de la région oùBordeaux est le principal centre économique avec plus de 600 000 emplois en 2021. La capitale régionale est suivie de loin par les grands pôles d'emplois deLimoges,Bayonne,Poitiers etPau qui ont chacun environ 120 000 emplois et deLa Rochelle avec presque 100 000 emplois en 2021. Dans l'ensemble de la région, 21 aires d'attraction des villes comptant plus de 20 000 emplois en 2021 cumulent les 3/4 de l'emploi régional.
Région au caractère rural affirmé, la Nouvelle-Aquitaine dispose d’une agriculture forte et variée : plus de 180 000 emplois générés (y compris agroalimentaire, vins et spiritueux),9,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, (première région agricole européenne en valeur, première économie de la région et première pour l'export). Environ 85 000 exploitations (première région de France pour le nombre d'exploitations) sur un territoire d'excellence agricole et gastronomique (première région de France pour les labels de qualité avec155signes d'identification de l'origine et de la qualité).
Première région de France pour l'élevage de caprins (races régionales :poitevine,des Pyrénées etdu Massif central). Ce type d'élevage se concentre essentiellement dans le nord de la région (Charente,Charente-Maritime,Deux-Sèvres etVienne) et sert à la production fromagère (chabichou,mothais sur feuille,jonchée). Ces quatre départements concentrent à eux seuls 30 % du troupeau caprin français, soit plus de 200 000 têtes[63]. Quelques départements complètent cette zone (Corrèze etDordogne avec une partie de la productionAOCrocamadour…). L’élevage caprin pour la production de lait de la région représente 38 % du cheptel français.
L’élevage porcin, qui représente une part non négligeable du secteur agroalimentaire, est réparti dans toute la région (races régionales :cul noir limousin,porc gascon,pie noir du Pays basque) et est garanti par le label « porc du Sud-Ouest ». Les porcs de la région servent à produire de nombreux produits charcutiers, à commencer par le célèbrejambon de Bayonne. De nombreuses exploitations se sont également spécialisées dans la production avicole parmi lesquels le poulet jaune deSaint-Sever et les volailles duval de Sèvres (races régionales :de Barbezieux,limousin,gasconne,landaise etde Marans) et de palmipèdes gras (canardsmulards et oies), servant notamment à la production de confits et defoies gras. La Nouvelle-Aquitaine est ainsi la première région européenne pour ce qui est du foie gras (plus de la moitié de la production française[64]). Le label « canard à foie gras du Sud-Ouest »[65] occupe une grande part de la région.
La diminution des ressources halieutiques a entraîné une baisse du tonnage des poissons dans les principaux ports de la région, qui restent cependant très actifs. En 2014, le premier port de la région (et huitième port au niveau national en ce qui concerne le tonnage) est celui deSaint-Jean-de-Luz-Ciboure, ou s’échangent environ 7 600 tonnes de poissons, pour un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros[66]. Il est suivi par le port deLa Cotinière, sur l’île d'Oléron, sixième port de pêche français pour le chiffre d’affaires[67], spécialisé dans les espèces « nobles » (5 300 tonnes de poissons débarqués). Viennent ensuite les ports deLa Rochelle,Royan,Arcachon,Capbreton etHendaye. La pisciculture est néanmoins fortement bien implantée (première région de France pour la production de truites et decaviar).
Lecognac, une des deux eaux-de-vie régionales avec l'armagnac.
La région occupe une place déterminante en matière de production de céréales (blé), fourragères etoléagineuses (première région de France pour la production demaïs et detournesol) qui s’épanouissent dans les vallées de l’Adour, de laCharente et de la Garonne. De grandes coopératives agricoles sont implantées dans la région :Lur Berri,Maïsadour, Natéa ou encore Charentes Alliance. En Charente-Maritime, la petite ville deSaint-Genis-de-Saintonge a développé la plus grande unité de production depop-corn française : 70 % de la production nationale sort de ses ateliers[68].
Elle est aussi une région depolyculture : la production detabac reste importante dans la région deLangon, autour deLa Réole, d’Auros, deMonségur et deBazas (Gironde), dans leBergeracois, enDordogne[69] ainsi que enLot-et-Garonne, qui produit à lui seul 14 % du tabac français sur près de800hectares[70]. La polyculture a conduit à la mise en place de cultures plus localisées, mais néanmoins réputées :noix du Périgord,pommes du Limousin, fraises des vallées de laDordogne et du Lot, melons descoteaux charentais, haricots (« mojhettes ») du val d’Arnoult et dumarais poitevin, tomates duMarmandais, piments des Landes et du Pays basque, dont le plus célèbre représentant est lepiment d'Espelette. La région est leader sur la production de nombreux fruits et légumes (melon : premier producteur de France, part de la production nationale : maïs doux 90 %,kiwi 49 %, asperges 30 %, carottes 30 %, fraises 28 %, haricots verts 26 %…). Les surfaces cultivées dans la région pour la production de fruits et de légumes représentent respectivement 19 et 21 % des surfaces cultivées en France pour ces activités.
Début octobre 2019, la région Nouvelle-Aquitaine devient la première à bénéficier de l'ouverture d'un fonds de garantie visant à favoriser la transition écologique pour l'agriculture[72]. Ainsi, 230 millions d'euros de prêts pourront être alloués dans le cadre de cette transition grâce à des fonds débloqués par la région, par l'Union Européenne et la participation de trois banques françaises (Crédit Mutuel, Banque Populaire et Crédit agricole). Au total, ce sont plus de 3 000PME ouTPE qui pourront bénéficier de ces prêts dont le plafond maximum sera de 1,5 million d'euros[73].
La région dispose d'importantes ressourcessylvicoles et sera la première région forestière avec ses trois millions d’hectares de surface boisées[74].
Lafilière bois est constituée de deux grands types d’activités qui utilisent principalement le bois de laforêt des Landes et secondairement celui de laDordogne, de laCreuse, de laCorrèze et de laHaute-Vienne. Les industries de la première transformation (pâte à papier, sciage, tranchage, etc.) sont très souvent le fait d’entreprises de taille importante pour réaliser des opérations qui nécessitent de forts investissements. Les industries de seconde transformation (papier/carton, meubles, menuiserie et contreplaqués, etc.) ne nécessitent pas autant de moyens. Elles sont donc plus dispersées géographiquement et aux mains d’entreprises de dimension plus réduite, voire artisanale.
La filière bois est suffisamment importante pour obtenir l’appui des collectivités territoriales tout au long des dernières années. Ainsi, s’explique l’obtention du labelPôle de compétitivité national pour le projet « Xylofutur » dont la vocation principale est de faire émerger des projets innovants au profit de la totalité de la filière. Directement liée à la filière bois, lapapeterie charentaise a su s’adapter à la mondialisation en produisant des papiers spéciaux (papiers d’emballages, papiers sulfurisés, papiers recyclés et cartons ondulés).
La région est un important centre international dans le domaine de l’industrie aéronautique et spatiale, associée avec la régionOccitanie au sein du pôleAerospace Valley (pôle de compétitivité d’envergure mondiale)[75]. La filière aéronautique et spatiale régionale est très liée au secteur de la défense, ce qui conduit à parler de filière « ASD » (aéronautique, spatiale et défense).
L’industrie aéronautique régionale est leader mondial en ce qui concerne les avions d'affaires, les batteries de haute technologie (SAFT), lesmatériaux composites hautes performances, les systèmes de train d’atterrissage et les turbines pour hélicoptères, leader européen pour les avions militaires, les équipements et systèmes decockpits, les essais au sol et en vol, les lanceurs, la propulsion solide, les radars et systèmes aéroportés, les systèmes d’armes de dissuasion, les technologies de rentrée atmosphérique et leader national pour l’aménagement intérieur d’avions d'affaires, lamaintenance aéronautique, les systèmes dedrones.
Les principaux sites sont situés dans lamétropole bordelaise, mais aussi dans les Pyrénées-Atlantiques et dans la Vienne. Parmi ceux-ci,Dassault Aviation compte cinq établissements, àMérignac (assemblage final et mise en vol desRafale et desFalcon),Martignas-sur-Jalle (voilures des avions civils et militaires),Biarritz (composites et assemblage de structures),Cazaux (intégration et essai armement) etPoitiers (production des verrière des avions militaires).Thales comprend quatre sites dans la région. Deux sites sont situés près de Bordeaux, àPessac (systèmes embarqués aéronautiques : calculateurs de mission, radars aéroportés de combat et de surveillance, systèmes de drones) et auHaillan (conception et le développement des systèmes de cockpits pour les principaux avionneurs dans le monde). Deux autres sites sont situés à Châtellerault (conception et production d'équipements pour la navigation inertielle aéronautique, à La Brelandière et Centre de Support Clients dans la zone industrielle du Sanital).Airbus Defence and Space (développement et production des lanceursAriane et des missiles de laForce de dissuasion) est implanté àSaint-Médard-en-Jalles. Le groupe Safran[76] est très présent avec notamment ses filiales Safran Landing System (Oloron-Sainte-Marie), leader mondial des systèmes d'atterrissage, Safran Helicopter Engines, leader mondial des moteurs d’hélicoptères civils et militaires àBordes près de Pau etTarnos près de Bayonne, et Airbus Safran Launchers, la société commune créée avec Airbus Defence and Space et Safran Aircraft Engines (maintenance et réparation des moteurs militaires) àChâtellerault. L'entrepriseStelia Aerospace[77] (aérostructures, sièges pilotes et fauteuils passagers), filiale à 100 % Airbus, a trois implantations àMérignac,Salaunes etRochefort.
L’industrie pharmaceutique etparachimique est particulièrement bien représentée dans la métropole bordelaise, concourant à faire de Bordeaux la troisième ville de France dans ce secteur d’activités. Le groupeSanofi compte ainsi trois sites dans la périphérie bordelaise, àAmbarès (production),Floirac (informatique) etSaint-Loubès (logistique) ; le groupeMeda Pharma est implanté àMérignac ; le groupeMerck a installé une unité de production àMartillac. Enfin,CEVA Santé Animale àLibourne, compte 1 400 employés[79]. Initialement créé parSanofi, aujourd’hui propriété de ses salariés, c'est le numéro un français des laboratoires vétérinaires et le sixième groupe pharmaceutique vétérinaire mondial[80].
ÀAgen, l’entreprise UPSA (Union de pharmacologie scientifique appliquée), vendue au groupe américainBristol-Myers Squibb (BMS) en 1994, demeure un des plus gros employeurs locaux et régionaux avec 1 400 salariés. Deux usines et une plate-forme logistique permettent de livrer sur le marché toute la gamme desantalgiques depuis l’aspirine et leparacétamol jusqu’à lamorphine. Depuis 1994, le groupe américain a investi régulièrement dans ses deux unités agenaises qui livrent la moitié de leur production à l’exportation.
ÀPont-du-Casse le siège du groupe de Sangosse est installé[81]. Cette entreprise qui compte850 salariés est spécialisée dans les produits de protection et de nutrition des plantes pour l'agriculture.
La ville deNiort a développé depuis de nombreuses années une économie basée sur lesecteur financier (assurances), et est désormais la quatrièmeplace financière française en matière de flux (derrièreParis,Lyon etLille)[82]. Siège de nombreuses mutuelles, parmi lesquelles les « Trois M » (Macif,Maaf etMaif), la ville est en outre en septième position en ce qui concerne les emplois supérieurs. La part des emplois du secteur des activités financières et d’assurances y est largement plus importante que dans le reste du pays, atteignant 18 % dans l’aire urbaine de Niort (contre 3,7 % dans le reste de la France[83]).
La Nouvelle-Aquitaine est également partenaire etactionnaire deFlying Whales, unestart-up spécialisée dans la construction et l'exploitation deBallons dirigeables à structure rigide. La région participe à une première levée de fonds en 2017, puis lors de la seconde levée de fonds en 2019, renforce sa participation avec 7,75 millions d'euros investis. Elle détient ainsi 32,99 % de Fl Wh Holdco, laholding qui possède Flying Whales et qui regroupe les différents investisseurs[84].
Par ce partenariat, la région cherche à favoriser la mobilité, les transports intelligents et renforcer la politique des filières, notamment dans les secteurs de l’aéronautique et du bois. Les futursaérostats sont destinés aux transports de charges lourdes ou indivisibles. La Nouvelle-Aquitaine a également pris en compte le fait que l'entreprise l'a choisie, pour implanter sa première ligne d'assemblage, avant d'investir davantage dans lastart-up[84],[85]. C'est le futur site industriel deLaruscade, qui verra la construction de la première usine, avec des sociétés commeEpsilon composite ou REEL, également partenaires et présentes dans la région[86].
Letourisme est un secteur important dans une région bénéficiant d’atouts non négligeables, à commencer par un climat doux et ensoleillé, des vignobles réputés (œnotourisme) et de nombreux sites patrimoniaux, parfois de renommée internationale. Sa large façade océanique, prise d’assaut par des milliers de vacanciers — et de surfeurs — chaque été, se caractérise par des plages de sable fin qui s’étendent souvent à perte de vue. Conséquence indirecte d’un engouement croissant pour les sports nautiques, de nombreuses marques liées ausurf (essentiellement de vêtements et de matériel) sont présentes dans la région, lui valant son surnom de « Glissicon Valley » en référence à laSilicon Valley :Quiksilver àSaint-Jean-de-Luz,Rip Curl etBillabong àSoorts-Hossegor,Oxbow àMérignac[87]…
Certaines villes de la région figurent parmi les plus touristiques de France, en raison de leur patrimoine architectural et muséal, de la présence de certains équipements, de leur site ou de leur situation, des congrès et des animations (restaurants, festivals, etc.) qui attirent de nombreuses personnes, de liaisons facilitées par des infrastructures de transport de tous types (aéroport, autoroutes, routes, voies ferrées). Il n'existe pas de classement officiel en la matière (Atout France, l'agence de développement touristique de la France dépendant du secrétariat d'État au tourisme, et l'Insee ne retenant que les sites, dont il est possible de comptabiliser les entrées, les nuitées dans les campings et l'hôtellerie, les entrées dans les festivals payants, etc., et non les villes), mais des données issues des offices du tourisme et reproduites dans la presse, sans qu'aucun document authentifié ne permette de les valider. Ainsi, la ville deBordeaux aurait accueilli 5,8 millions de visiteurs en 2014[88]. D'autres sources, qui classaient Bordeaux en10e position en 2013 et en 2014, avec2,7 millions de touristes, font figurerLa Rochelle au5e rang des villes les plus touristiques de France, avec4 millions de touristes par an[89],[90].
Dans la partie nord du littoral, l’archipel charentais se compose principalement des îles deRé, d’Oléron et d’Aix, où alternent criques abritées et plages ouvrant sur le grand large. Les côtes aunisiennes, près deLa Rochelle, accueillent quelques stations balnéaires familiales telles queChâtelaillon-Plage etFouras. Plus au sud, au cœur de lacôte de Beauté,Royan est une des trois grandes stations balnéaires de la région avecArcachon etBiarritz. Elle abrite à elle seule cinq plages, sans compter celles des communes avoisinantes et lacôte sauvage de la presqu'île d'Arvert, haut-lieu du surf et des sports de glisse.
Parmi les autres sites accueillant un grand nombre de visiteurs, plusieurs ont une fréquentation supérieure à un million de personnes par an : le parc duFuturoscope dePoitiers (1,83 million de visiteurs en 2015[91]), la vieille ville deSarlat (1,5 million de visiteurs), ladune du Pilat, près d'Arcachon, (1,4 million de visiteurs[92]) ou encore la cité historique deSaint-Émilion, près deLibourne (environ un million de visiteurs[93]).
l'université de Bordeaux (près de 54 000 étudiants et près de 6 000 enseignants-chercheurs[103]), qui se décompose en plusieursUFR et troisIUT et une école de commerce, l'IAE Bordeaux[104] ; l’IUT de Périgueux et le centre universitaire d’Agen lui sont rattachés ;
l'université de Poitiers, seconde université au niveau régional en nombre d'étudiants — Poitiers est la ville française dont la part d'étudiants dans sa population est la plus grande — accueille près de 27 000 étudiants sur son campus[107]. Fondée en 1431, elle se compose aujourd'hui de septUFR et de plusieurs écoles et instituts (IUT,INSPE,IAE,IPAG). Par ailleurs, l'école nationale supérieure d'ingénieurs de Poitiers (ENSIP) est une composante de l'université. L'établissement possède quatre autres sites (Angoulême : 2 100 étudiants, Châtellerault :400 étudiants, Futuroscope :900 étudiants et Niort : 1 000 étudiants ;
l’université de La Rochelle, plus récente, fondée en 1993 dans le cadre desuniversités nouvelles. Elle accueille environ 9 000 étudiants[109] et est en croissance constante depuis sa fondation, attirant de nombreux jeunes du fait notamment des bons taux d'intégration professionnelle des étudiants issus de ses rangs[110]. Elle compte trois UFR (droit, science politique et gestion ; lettres, langues, art et sciences humaines ; sciences fondamentales et sciences pour l’ingénieur), mais aussi cinqécoles doctorales, et plusieurs instituts (IUT,INSPE, IAE). Le campus rochelais accueille aussi l'Excelia Group (3 600 étudiants), et l'École d'Ingénieurs en Génie du Système Industriel (EIGSI) soit environ600 élèves. Le campus de La Rochelle est situé à proximité du centre-ville et duport des Minimes ;
Bordeaux a été désignée comme la capitale de cette grande région. Elle accueille la préfecture régionale, ainsi que les services centraux du conseil régional. Les anciennes capitales des régions Poitou-Charentes et Limousin,Poitiers etLimoges, accueillent certains services annexes.
Le conseil régional élu lors de l'élection de 2015, qui prend ses fonctions en janvier 2016, comprend183 conseillers et est dominé par une majorité de gauche.
LeParti socialiste a organisé une élection primaire dès février 2015 pour déterminer qui serait tête de liste du parti en vue de briguer la future présidence de la région. Quatre candidats se présentaient, deux militants quasi inconnus, ainsi queJean-François Macaire, le président de la région Poitou-Charentes, etAlain Rousset, celui de la région Aquitaine. C'est ce dernier qui l'emporte avec 75,68 % des votes des militants, devant Jean-François Macaire qui recueille 20,17 %, Safiatou Faure 1,7 % et Marc Jutier 1,07 %[112],[113]. L'UMP a désigné son représentant après lesélections départementales de mars 2015[112].
C'est finalement la liste dirigée par Alain Rousset qui, après avoir fusionné avec la listeEELV, remporte l'élection de décembre 2015 avec 44,27 % des suffrages exprimés au second tour, ce qui lui permet d'obtenir 107 des183 sièges de conseillers régionaux. Ayant voté massivement pour le Parti socialiste et son candidatFrançois Hollande lors de l'élection présidentielle 2012, la région confirme avec les élections de 2015 son ancrage à gauche, avec le troisième meilleur score de la gauche, en métropole, après laBretagne (51,41 %) et la régionOccitanie (44,81 %).
Parmi les hommes politiques notables de la région, peuvent être cités les présidents de la République, tous deux implantés politiquement enCorrèze,Jacques Chirac (1995-2002) etFrançois Hollande (2012-2017), ou encore lesPremiers ministresJacques Chaban-Delmas (1969-1972), maire deBordeaux de 1947 à 1995,Jacques Chirac également (1974-1976 et 1986-1988),Édith Cresson (1991-1992), ancienne maire deChâtellerault dans laVienne de 1983 à 1995,Alain Juppé (1995-1997), maire de Bordeaux de 1995 à 2004 et de 2006 à 2019[114], etJean-Pierre Raffarin (2002-2005), sénateur de laVienne de 1995 à 2017 ainsi qu'ancien président de la régionPoitou-Charentes de 1988 à 2002. D'autres personnalités ont également joué un rôle de premier plan sur la scène politique nationale :Ségolène Royal, plusieurs fois ministre, candidate socialiste à la présidentielle de 2007, ainsi que présidente de la régionPoitou-Charentes de 2004 à 2014 ;François Bayrou, président de l'UDF puis duMoDem, maire dePau depuis 2014 ;Michèle Alliot-Marie, titulaire de quatre ministères régaliens successifs entre 2002 et 2011, ancienne maire deSaint-Jean-de-Luz de 1995 à 2002 ;Henri Emmanuelli, président de l'Assemblée nationale de 1992 à 1993, premier secrétaire duParti socialiste de 1994 à 1995 et président du conseil général puis départemental desLandes de 1982 à 1997 et de 2000 à 2017.
L’île des Faisans située sur lafrontière franco-espagnole, dépend de la Nouvelle-Aquitaine. Depuis letraité de Bayonne de 1856, précisé par une convention en 1901, l'îlot est uncondominium sous l'autorité conjointe de la France et de l'Espagne, changeant de souveraineté tous les six mois : du au pour la France, du au pour l'Espagne[115].
Le condominium est administré par alternance, par deux vice-rois,officiers de marine, l'un commandant de la station navale de laBidassoa pour la France, l'autre commandant de la station navale deFontarrabie et deSaint-Sébastien pour l'Espagne[116].
La région Nouvelle-Aquitaine fait aussi partie du programme de l'Interreg VB Espace Atlantique qui réunit toutes les régions bordant l'océan Atlantique depuis l'Andalousie jusqu'à l'Écosse[138].
Conséquences financières du redécoupage des régions de 2015
En septembre 2019, dans son rapport sur les finances locales, laCour des comptes constate que « trois ans après la mise en œuvre de la réforme, les économies de gestion annoncées ne sont pas encore au rendez-vous ».A contrario, sur la base de différentes enquêtes menées par les chambres régionales des comptes, les magistrats relèvent que la fusion des régions a même entraîné « des surcoûts importants ». La rationalisation qui devait être opérée entre les structures qui bénéficient de concours financiers importants des régions, mais sont indépendantes (agences régionales de développement économique, comités régionaux du tourisme, etc.) « reste à ce jour largement inachevée et n'a pas, en conséquence, produit d'économies notables pour les régions »[139].
La Nouvelle-Aquitaine en particulier en introduisant une prime pour les agents travaillant sur plusieurs sites et en augmentant les agents techniques de catégorie C des lycées devra supporter un coût annuel supplémentaire, au terme d'une mise en œuvre échelonnée de 2018 à 2021, qui représentera plus du double de ce qu'aurait été un strict alignement sur les indemnités des agents titulaires de Poitou-Charentes et des agents non titulaires d'Aquitaine (entre 14,2 millions et 17 millions d'euros, contre environ 8 millions d'euros)[139].
L'écart de densité de population entre laCreuse et la Gironde est de 1 à 8, montrant un grand contraste de peuplement de la Nouvelle-Aquitaine qui fait se côtoyer des régions faiblement habitées (Limousin oriental, pinèdes de Gascogne,Double saintongeaise etDouble périgourdine,Périgord Noir,Périgord Vert,Montmorillonnais,Loudunais, etc.) et d'autres fortement peuplées (vallées moyennes de la Garonne, de la Dordogne et de la Vienne, estuaire de la Gironde, vallée la Charente jusqu'à son embouchure, littoraux charentais et basque, piémont du Béarnais).
En 2021,Bordeaux et son agglomération ont dépassé pour la première fois le cap du million d'habitants avec plus de 1 008 500 habitants, classant la capitale régionale au6e rang national. Lamétropolisation deBordeaux a favorisé une forte expansion démographique, de sorte qu'aujourd'hui, un habitant sur six en région Nouvelle-Aquitaine réside dans l'agglomération bordelaise.
Parmi les six plus importantes aires d'attraction des villes de la région, qui comptent plus de 200 000 habitants, se trouvent, par ordre décroissant de population,Bordeaux qui domine de très loin la liste, suivie deLimoges avec près de 323 000 habitants, puis viennentBayonne,Pau,Poitiers etLa Rochelle ; ces six premières aires d'attraction rassemblent en 2021 46,4 % de la population régionale dont 23 % pour celle deBordeaux, la capitale régionale. La population régionale a ainsi tendance à se concentrer dans les six plus grandes villes de la région et leurs couronnes périurbaines.
À cette liste s'ajoutent quatre autres aires d'attraction des villes ayant entre 100 000 et moins de 200 000 habitants dontAngoulême etNiort qui figurent parmi les onze grandspôles de compétitivité.
Les seize aires d'attraction de 50 000 habitants à moins de 200 000 habitants totalisent 25 % de la population régionale en 2021.
En 2021, l'ensemble des 22 premières aires d'attraction rassemblent les 3/5 de la population régionale avec un taux de 71,4 %.
L’attractivité de la région est néanmoins importante : entre 2009 et 2014, sa population a ainsi augmenté de plus de 170 650 habitants ; si on se base sur une période de32 ans (1982-2014), ce ne sont pas moins de 917 000 personnes qui se sont installées sur le territoire. La région devance désormais des régions telles que l’Île-de-France etProvence-Alpes-Côte d’Azur en matière de dynamisme démographique, avec de fortes concentrations de population dans la métropole bordelaise, mais aussi sur le littoral. Les hausses les plus élevées sont ainsi relevées enGironde, enCharente-Maritime et dans lesLandes, et dans une moindre mesure, dans lesPyrénées-Atlantiques. Si l’évolution démographique est positive presque partout, seuls deux départements font encore exception : laCreuse et laCorrèze[5].
Lesflux migratoires montrent une surreprésentation de deux classes d’âges : les jeunes ménages (30-40 ans) et les jeunes retraités (60-65 ans). Les étudiants forment une composante importante de la population dans des villes comme Bordeaux (et sa périphérie), Poitiers, Limoges et La Rochelle. D’une manière générale, on assiste à une forte poussée du phénomène depériurbanisation, avec un déplacement des populations des villes-centres vers les communes périphériques ou des communes des « grandes banlieues » à dominante rurale, où le foncier est généralement moins cher. Des villes commeChâtellerault,Brive-la-Gaillarde,Limoges ouLa Rochelle perdent ainsi en moyenne près de 500 habitants par an au profit des communes voisines. Ce phénomène touche notamment les jeunes ménages (25-39 ans), qui s’installent dans les couronnes périurbaines[5].
En 2012, 27,4 % de la population est composée de personnes âgées de plus de60 ans, notamment dans les zones rurales. Les plus de75 ans sont 11,2 % au niveau régional, dont 13 % enLimousin, 11,4 % enPoitou-Charentes et 10,7 % enAquitaine[5].
La Nouvelle-Aquitaine compte six millions d'habitants, dont près de 800 000 vivent sous leseuil de pauvreté. Parmi eux, les deux tiers se concentrent dans les grandes aires urbaines[141].
La Nouvelle-Aquitaine est de languesoccitane, basque et d'oïl. En dehors dufrançais qui, en tant que langue de la République, est parlé et compris partout, on trouve plusieurs langues vernaculaires ou régionales. L'occitan est représenté par plusieurs dialectes[142] :
lemarchois au nord de la Haute-Vienne et de la Creuse et dans de petites parties de la Charente et de la Vienne[143]. Il s'agit d'un parler occitan de transition avec lalangue d'oïl[144].
Le nord de la région appartient au domaine linguistique du parlanjhe oupoitevin-saintongeais (langue d'oïl, mais avec un substrat d'oc) qui se divise en deux formes dialectales :
Discipline traditionnelle se déclinant en une dizaine de spécialités, lapelote basque se pratique essentiellement dans la partie sud de la région. La plupart des villes et villages du Pays basque possèdent leur fronton (ou leur trinquet), mais d’autres villes de la région possèdent également un tel équipement :Bordeaux,Dax,Agen,Périgueux,Brive,Royan…
Moins répandue en dehors du Pays basque, laforce basque regroupe une dizaine de variantes, qui s’inspirent des défis que se lançaient autrefois les travailleurs manuels (fermiers, bûcherons, etc.)
Enfin, les sports nautiques sont particulièrement populaires dans une région comptant une importante façade océanique. Lesurf, véritable institution sur les côtes, compte de nombreux spots depuis lesîles de Ré et d’Oléron jusqu’à lacôte basque. Plus ancienne compétition professionnelle de surf, leLacanau Pro se tient chaque année depuis 1979 àLacanau, enGironde. LeRoxy Jam et leBiarritz Surf Festival ont lieu sur les plages deBiarritz, et sont prétexte à de grands rassemblements de surfeurs du monde entier.
Lesarènes de Bayonne, deMont-de-Marsan, d’Orthez, deMimizan, deMorlanne ou deDax constituent les principales structures d’envergure, mais de nombreuses communes rurales deChalosse, duTursan ou duBéarn abritent également des arènes : en 2004, leur nombre était compris entre 160 et 180[145]. Certaines communes du nord de la Gironde (Arcachon), y compris de l’agglomération de Bordeaux (Floirac[146]) ou même du sud de la Charente-Maritime (Royan[147]) ont un temps possédé des arènes, mais celles-ci ont été détruites depuis lors.
Lapresse écrite est représentée par plusieurs titres. Aucun ne couvre la région dans son intégralité : comme partout en France, la région est divisée en secteurs ou zones de diffusion propres à chaque quotidien. Les principaux titres de lapresse quotidienne régionale sont :
Sud Ouest. Tirant à près de 300 000 exemplaires, ce quotidien dont le siège est àBordeaux couvre sept départements de la région (Charente,Charente-Maritime,Dordogne,Gironde,Landes,Lot-et-Garonne etPyrénées-Atlantiques). Il compte de nombreuses éditions locales, souvent plusieurs par département, centrées sur l’actualité des principales villes. Bordeaux compte ainsi deux éditions : Bordeaux-Rive-droite et Bordeaux-Rive-gauche ;
L'Écho du Centre est un journal quotidien régional de la presse écrite française, qui paraît en Limousin, dans l'Indre et la Dordogne. Son siège est à Limoges. Il tire à 40 000 exemplaires.
La Montagne. Appartenant au groupeCentre-France, ce quotidien basé àClermont-Ferrand couvre les départements de Creuse et de laCorrèze. Il tire à près de 200 000 exemplaires pour toutes ses éditions.
La République des Pyrénées. Tirant à un peu plus de 30 000 exemplaires, ce quotidien traite en priorité de l’actualité duBéarn. Son siège est àPau. Le journal publie régulièrement des tribunes enoccitan (béarnais) :Vent de Castanha etOéy en Biarn ;
Charente libre. Appartenant également au groupe Sud Ouest, ce quotidien fondé à la Libération couvre l’actualité de la Charente. Basé àAngoulême, il compte des bureaux locaux àCognac,Confolens,Barbezieux etRuffec. Il tire à environ 40 000 exemplaires ;
Berria, dont le siège est àAndoain (Espagne) est un quotidienbascophone édité depuis 2003. Il dispose d’une rédaction locale àBayonne et couvre toute la moitié ouest des Pyrénées-Atlantiques. 7 à Poitiers est un hebdomadaire gratuit tiré à 50 000 exemplaires, diffusé sur25 communes autour de Poitiers depuis 2009.
Les principaux hebdomadaires régionaux sont généralement centrés sur des territoires moins étendus. Parmi ceux-ci figurent notammentLe Journal du Médoc, qui, comme son nom l'indique, traite de l'actualité dans leMédoc et dont le siège est àSaint-Laurent-Médoc,La Dépêche du Bassin, qui couvre l’actualité dubassin d'Arcachon,Le Littoral de la Charente-Maritime, centré sur le bassin deMarennes-Oléron et lapresqu'île d'Arvert jusqu'àRoyan et son agglomération,Le Républicain, qui couvre l’actualité locale deLangon, du Sud-Gironde et duLot-et-Garonne ; le groupe de presseCourrier français (siège à Bordeaux) est présent sur la totalité des départements des Landes, Lot-et-Garonne, Dordogne et publie des informations générales et des annonces légales ;Courrier de Gironde (groupeCourrier français) est distribué dans tout le département de la Gironde ;Haute Saintonge couvrant le territoire du même nom dont le siège est à Jonzac, ou encoreLe Phare de Ré, diffusé sur l’île de Ré.
Dans la région, le groupe de presse Public Media édite les hebdomadaires :L'Avenir (Charente),le Confolentais (Charente-Limousine),la Concorde (Deux-Sèvres),Le Journal de Civray et du Sud-Vienne (Vienne),Le Nouvelliste (Haute-Vienne). Ainsi qu'un hebdomadaire économique et un mensuel papier :Info eco.
L’hebdomadaire bilingueEnbata (français et basque), diffusé auPays basque, se définit comme « abertzale et progressiste ».
En langue occitane, le magazineLo Diari(oc) (créé parInstitut d'études occitanes), se concentre sur l’actualité culturelle avec une parution bimensuelle[150]. Le journal d’information en ligneJornalet (édité par l’Association de diffusion occitane en Catalogne (ADÒC) et à diffusion de toute l’Occitanie[151]) publie chaque année une édition papier regroupant des articles autour d’un thème emprunté à l'actualité[152].
NoA, chaîne de télévision régionale publique deFrance Télévisions, a été lancée le. Créée sur le modèle de ce qui est pratiqué dans les autonomies espagnoles ou les länder allemands, elle reprend en partie les programmes des antennes locales de France 3 dans la région ainsi que ceux de chaînes privées commeTV7 Bordeaux[153],ÒC tele[154] (chaîne enoccitan) etKanaldude (chaîne enbasque). Elle est diffusée par les différents opérateurs internet de la région et par les réseaux câblés[155].
La région est couverte par de nombreuses stations de radio publiques et privées, qui complètent les grandes radios nationales publiques du groupeRadio France (mais aussi la radiodiffusion publique basque —ETB — et espagnole —RNE — dans le sud de la région, sud des Landes et Pyrénées-Atlantiques). Le service public est représenté par le groupeFrance Bleu, qui diffuse neuf stations :
Toutes développent l’actualité de leurs zones de diffusion respectives. Les émissions sont presque exclusivement en français, même si certaines stations émettent également quelques programmes en langues régionales.
La région compte également un certain nombre de radios privées, commerciales ou associatives, parmi lesquellesWit FM, Black Box,La Clé des Ondes ouEnjoy 33 (agglomération bordelaise),Radio Bassin Arcachon (Bassin d'Arcachon),Radio Périgueux 103 etIsabelle FM (Périgueux), 47 FM (Agen),Demoiselle FM,Vogue Radio (Royan),Forum (Poitiers),Radio Pulsar (Poitiers), Beaub FM (Limoges),Flash FM (Limoges), NA Radio (La Rochelle) Collines La Radio (Deux-Sèvres) , ou encore Radio 4 (Marmande, Fumel, Périgord-Agenais, Villeneuve-sur-Lot). Certaines se distinguent par une programmation en langues régionales : c'est le cas deRàdio País (enoccitan) ou deGure Irratia (enbasque).
La région compte également des radios digitales (webradios) comme OpenSkyRadio àLa Rochelle, Emooso Radio àBordeaux...
Le Capitan, est un film franco-italien réalisé parAndré Hunebelle, avecJean Marais, etBourvil, et sorti en 1960. La première scène du film, qui se déroule au château du marquis de Teynac, fut tournée auchâteau de Biron enDordogne puis La scène où l'on voit pour la première fois Cogolin sur une place de village fut tournée àMonpazier en Dordogne.
Le Tatoué, film franco-italien réalisé parDenys de La Patellière, avecJean Gabin,Louis de Funès, sorti en 1968. Le tournage se partagea entre le village deDomme et le château médiéval deSaint-Vincent-le-Paluel, appelé château de Paluel. Ce dernier se trouve dans le vallon deSainte-Nathalène, à l'est deSarlat, en bordure du petit ruisseau de l'Énéa. Depuis 2010, un nouveau propriétaire anglais a entrepris la rénovation du château.
La Reine Margot, dePatrice Chéreau, sorti en salles en 1994 et dont certaines scènes ont été tournées rue Saint-Éloi et rue de la Tour-du-Pin, à Bordeaux[167].
Hôtel de la plage, série dont les deux premières saisons ont pour cadre les stations balnéaires deRonce-les-Bains et de Saint-Palais-sur-Mer[180] (Charente-Maritime).
Festayres déambulant dans les rues pendant lesfêtes de Dax.
La région compte de nombreuses manifestations culturelles, certaines ayant un rayonnement national ou international, d’autres un caractère plus local. Parmi les principaux événements figurent notamment :
lesfêtes de Bayonne. Réunissant chaque été près de 1 000 000 personnes (lesFestayres) dans les rues deBayonne, elles ont lieu depuis 1932. Cousines desfêtes de Pampelune, elles sont l’occasion de courses pédestres et de courses de vachettes, de défilés de chars, de concerts, feux d’artifice et corridas[181] ;
lesfêtes de Dax, organisées chaque année autour du 15 août, sont l’occasion de cinq jours de fêtes populaires, concerts,bandas, défilés folkloriques, corridas etnovilladas. Elles attirent environ 800 000 personnes[182], qui comme à Bayonne, arborent souvent un foulard rouge et des habits blancs ;
lesfêtes de la Madeleine àMont-de-Marsan qui réunissent chaque année au mois de juillet, de nombreux festayres habillés de blanc et bleu (les couleurs de la ville). Pendant cinq jours, la ville s'anime au rythme des spectacles taurins, des bandas, des animations pour les plus jeunes, des bals, des concerts ;
lesfrancofolies de La Rochelle. Créé en 1985 à l’initiative deJean-Louis Foulquier, ce célèbre festival rassemble entre et 100 000 et 150 000 personnes[183] autour d’artistes, essentiellement issus de la scène française et francophone ;
lefestival international de la bande dessinée. Fréquenté par près de 200 000 visiteurs, l'un des plus grands festivals d’Europe consacrés auneuvième art a lieu chaque année au mois de janvier àAngoulême et mêle expositions, débats et séances de dédicace avec de nombreux grands noms de la BD française et internationale ;
lafoire du livre de Brive-la-Gaillarde est le rendez-vous incontournable de la rentrée littéraire tant pour le public que pour les éditeurs et les auteurs. Depuis 1981, tous les ans, plus de300 écrivains y sont accueillis pour présenter leurs derniers ouvrages. En complément des nombreuses séances de dédicaces, un programme dense de rencontres littéraires, forums et lectures est proposé aux visiteurs de la manifestation ;
lesNuits de Nacre à Tulle, organisées depuis 1988 dans cette ville, célèbre pour sa fabrique d'accordéonsMaugein. Ce festival se veut un lieu d’associations multiples : rencontres humaines et musicales, sorties d’album, éclectisme des répertoires, animations, soirées « off » dans la ville, galas dansant, etc. ;
leFestival O'les Chœurs et le Festival du Bleu en Hiver[184], organisés également par les Sept Collines[185] à Tulle, consacrés à la musique, au cinéma et aux arts ;
Kind of Belou est un festival de musique spécialisé dans le jazz. Il se déroule chaque été, au mois d'août, àTreignac (Corrèze) ;
leFestival du cinéma de Brive, également intitulé « Rencontres européennes du moyen métrage », seul festival européen cinématographique entièrement consacré au moyen métrage ;
lesNuits atypiques de Langon, festival consacré aux musiques du monde, à la promotion des valeurs de tolérance, d’ouverture au monde et de prise de conscience citoyenne, ont lieu chaque année depuis 1992 ;
Le Grand Pruneau Show est un festival organisé àAgen. Mêlant concerts, défilés de chars, animations de rue, il rassemble chaque année près de 65 000 personnes, arborant souvent un foulard couleur prune en hommage au fruit qui a fait la renommée de la ville ;
legrand Pavois, organisé depuis 1973 dans leport des Minimes deLa Rochelle, est l’un des plus grands salons nautiques internationaux. Il rassemble plusieurs centaines de bateaux et près de 100 000 visiteurs[186] ;
leFestival des francophonies en Limousin est un festival international de théâtre, danse, musique et autres arts sur le thème de la francophonie dans le monde, qui a lieu chaque automne en Limousin et principalement àLimoges.
le festival Éclats d'émail est un festival de Jazz international qui se passe àLimoges.
lefestival de Confolens, organisé chaque année àConfolens depuis 1958, met l’accent sur le folklore des pays du monde. Présentant des groupes traditionnels venant du monde entier (près de 500 depuis ses débuts), il rassemble environ 100 000 personnes à chaque édition ;
Toros y Salsa est un festival organisé chaque année àDax depuis 1995. Il est centré sur les musiques latines et propose plusieurscorridas etnovilladas ;
lefestival Arte Flamenco, organisé depuis 1989 àMont-de-Marsan, est le plus important festival deculture flamenca en dehors des frontières espagnoles. Il propose des concerts et des performances artistiques aussi bien en salle que dans les rues et sur les places de la ville ;
Un violon sur le sable est un festival consacré à la musique symphonique organisé tous les étés àRoyan. Parfois surnommé le « Woodstock de la musique classique », il se tient pendant trois jours et rassemble près de 150 000 spectateurs directement sur la plage[188] ;
Garorock est un festival consacré aurock, à l’électro et à latechno se tenant depuis 1997 àMarmande. Plus grand festival du Grand Sud-Ouest, il rassemble, chaque année, des groupes issus du monde entier et rassemble environ 160 000 festivaliers en 2019.
Le festival accueille des artistes au genre de plus en plus variés. On peut notamment y noter la participation d’Aya Nakamura,Angèle,Bigflo et Oli en 2019.
Euskal Herria Zuzenean est un festivalaltermondialiste faisant la promotion de la langue et de la culture basque, mais aussi de l’écologie et dudéveloppement durable, au travers de concerts (artistes confirmés ou talents encore méconnus) et des débats ;
festival international desarts du mime et du geste,Mimos — ainsi que son festival extérieur Mim'Off — se déroule chaque année en été àPérigueux depuis 1983. Son édition 2013 où se sont présentées une quarantaine de compagnies a accueilli 70 000 visiteurs en audience cumulée[190],[191] ;
leFestival Blues Passions est un festival de musique spécialisé dans les musiques afro-américaines. Il a lieu tous les ans depuis 1994 début juillet dans la ville deCognac (Charente). Les différentes concerts, payants et gratuits, sont répartis dans lejardin public de Cognac, sur la placeFrançois Ier et dans les rues de la ville. Les concerts du soir ont lieu au Théâtre de la Nature, dans le Jardin public ;
les élections de « Mademoiselle Aquitaine », « Mademoiselle Limousin » et « Mademoiselle Poitou-Charentes ». Ces élections dépendent du comité « Mademoiselle France », créé en 2008, à destination des jeunes filles ayant entre 16 et 21 ans, et qui souhaite représenter l'élégance d'une jeunesse féminine ;
l'élection de « Mister Universel Nouvelle-Aquitaine ». Créé en 2017 au niveau national et en 2018 sur la région, ce concours a pour vocation de promouvoir l'élégance et l'excellence masculine. Le comité régional est affilié au comité « Mister Universel France ».
La région est riche d’un patrimoine couvrant plusieurs millénaires, depuis les premières manifestations artistiques des hommes de la préhistoire, qui culminent avec la célèbregrotte de Lascaux, jusqu’aux lignes modernistes duFuturoscope, en passant par les églises qui parsèment la campagne, modestes et silencieuses, lesbastides et villages de caractère du Périgord, du Limousin, de l’Agenais ou du Pays basque ou encore les nombreux châteaux, ruines romantiques ou au contraire édifices fièrement restaurés par leurs propriétaires. Le patrimoine est aussi naturel, et d’une grande diversité : aux eaux en perpétuel mouvement dubassin d'Arcachon répondent les gorges de laVézère, de la Roche ou de lacascade des Jarrauds, ainsi qu'à celles qui ruissellent dans les entrailles de la terre au sein de cathédrales ciselées comme celle dugouffre de la Fage, les pics enneigés desPyrénées béarnaises ou encore les grandes pinèdes des Landes, ponctuées de grands étangs et de dunes parfois immenses, telle ladune du Pilat.
Durant l'expansion de l'agriculture, les premiers cultivateurs arrivent en Poitou et Charentes 5 000 ans avant notre ère ; ils bâtissent également desnécropoles et des structuresmégalithiques en maçonnerie de pierre sèche, dont ces sitesnéolithiques parmi les plus anciens de la façade atlantique :Bougon,Monpalais,Prissé-la-Charrière dans les Deux-Sèvres,Tusson,Fontenille etVervant en Charente.
Nécropoles et structures mégalithiques du Néolithique
Casque en forme de tête d’oiseau (cygne) trouvé à Tintignac.
L'occupation romaine a laissé quelques traces dans la région, notamment àSaintes, première capitale de la province d’Aquitaine, avec l’arc de Germanicus, lesarènes, les vestiges desthermes de Saint-Saloine ou de l’aqueduc qui alimentait la ville en eau. Tout près de là, les fanaux dePirelonge et d’Authon n’ont pas livré tous leurs secrets.
Dans leMédoc, lesite archéologique de Brion àSaint-Germain-d'Esteuil correspond vraisemblablement à l'emplacement de la cité ancienne deNoviomagus que le savant grec Ptolémée citait dans sa "Géographie", vers l'an 130. Lethéâtre de Brion est actuellement le seulthéâtre gallo-romain connu dans le bassin aquitain au sud de la Garonne. Le site archéologique comporte également des vestiges d'habitats, d'édifices publics et de culte.
Bordeaux conserve également quelques vestiges de cette époque, le mieux conservé étant lepalais Gallien, nom donné localement à l’ancien amphithéâtre. Plus au sud, la ville deDax, dans les Landes, a conservé une partie de sonenceinte gallo-romaine et des vestiges qui semblent correspondre à une basilique civile, connue sous le nom decrypte archéologique. En Dordogne, l’ancienneVesunna (Périgueux) a conservé un monument caractéristique de cette période, latour de Vésone, vestige d’unfanum (temple) duIer ou du IIe siècle, ainsi que les ruines d'un grandamphithéâtre duIer siècle. Tout près de là, lemusée Vesunna s’inscrit dans le périmètre du site d’une ancienne villa gallo-romaine, et présente des collections permanentes et temporaires sur la vie des anciensPétrocores.
Le souci de se défendre, puis, plus tard, de bénéficier d’un cadre confortable, explique la profusion de châteaux et de demeures nobles ou bourgeoises partout dans la région. Parmi les châteaux-forts, l’un des plus célèbres est l’anachroniquechâteau de Bonaguil, construit à l’orée de la Renaissance. Non loin de là, lechâteau de Gavaudun est construit sur une éminence dominant laLède. Hauts-lieux de l’art militaire, les châteaux deBeynac et deCastelnaud, ennemis lors de laguerre de Cent Ans, se font face par-delà laDordogne.
Parmi les autres types de fortifications figurent de nombreuses citadelles, édifiées afin de protéger des sites sensibles d’éventuelles attaques ennemies. Le « triptyque de Vauban », sur l’estuaire de la Gironde, comprend lacitadelle de Blaye et lesforts Paté etMédoc. Il avait pour but de protéger Bordeaux et son port, un des plus importants du royaume auXVIIe siècle. Les citadelles deSaint-Martin-de-Ré, deBrouage et duChâteau-d’Oléron, sur les côtes charentaises, étaient à la fois un rempart contre les prétentions des Anglais et une tête de pont dans la colonisation de laNouvelle-France ; quant au célèbrefort Boyard, jeté au large entre l’île d'Aix et l’île d'Oléron, il a été pensé comme un élément défensif de l’arsenal de Rochefort lors de sa construction auXIXe siècle. Tout au sud de la région, plusieurs fortifications sont établies à la frontière espagnole :citadelles de Bayonne et deSaint-Jean-Pied-de-Port ou encore fort de Socoa àCiboure. Enfin, les ponts faisaient parfois partie intégrante du dispositif défensif des villes. Deux d’entre eux ayant résisté à l’épreuve du temps sont leVieux Pont d'Orthez et le pont Saint-Jacques deParthenay.
Plus modeste, l’habitat traditionnel se décline de multiples façons :maisons béarnaises (ou « casas »), aux murs de galets et aux toits à forte pentes ;maisons landaises (ou « oustaùs »), souventà colombages, aux murs entorchis ou engarluche ;maisons basques (ou « etxeak »), souvent à colombages, peintes en rouge, mais qui varient sensiblement suivant les provinces ; maisons saintongeaises, en pierres apparentes et au toit peu accentué,échoppes bordelaises, en pierre de taille, basses et de plain pied, qu’on retrouve également dans le nord de la Gironde et dans certaines régions viticoles des Charentes ; maisons poitevines au toits de tuiles ou d’ardoises ; maisons limousines, engrès et toits d’ardoises ou delauzes ; villas balnéaires, véritables patchworks architecturaux, dans les principales stations balnéaires ou encore villas modernistes, inspirées dutropicalisme, sur lacôte de Beauté, symboles de ce qu’on a appelé après guerre « l’école de Royan ».
Bastides et villages de caractère ont fortement marqué le paysage régional. Connaissant un grand développement entre lesXIIIe et XIVe siècles, les bastides sont des « villes-neuves » construites selon des règles d’urbanisme bien précises. On les trouve dans la partie sud de la région, depuis la Charente-Maritime jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques. Certaines sont restées de modestes bourgades, commeBeaumont-du-Périgord,Lalinde,Sainte-Foy-la-Grande ouLabastide-d'Armagnac ; d’autres ont évolué pour devenir de vraies villes, commeLibourne ouVilleneuve-sur-Lot.
Il existe également dans la région de nombreux « Pays » labellisés « Pays d’art et d’histoire » en raison de leur richesse : Pays du Confolentais (16), Pays de l’Angoumois (16), Île de Ré (17), Pays des Hautes Terres Corréziennes et Ventadour (19), Pays Vézère et Ardoise (19), Pays du Grand Villeneuvois (47), Pays du Béarn des Gaves (64), Pays des Pyrénées béarnaises (64), Pays Mellois (79), Pays de Parthenay (79), Pays Châtelleraudais (86), Pays Montmorillonnais (86), Pays des Monts et Barrages (87).
Le patrimoine naturel est tout aussi varié, et ne saurait se résumer aux régions littorales (dunes et pinèdes de lacôte d'Argent, falaises de lacôte basque et de lacôte de Beauté,estuaire de la Gironde,archipel charentais,bassin d'Arcachon). La Dordogne, un des départements les plus boisés de France métropolitaine, est ponctué de vallées verdoyantes, parfois bordées de falaises escarpées. Le Limousin, terre de hauts plateaux et de forêts de châtaigniers, présente également parfois des vallées escarpées, telles lesgorges de la Cère ou encore le site de Saint-Nazaire (confluent de laDordogne et de laDiège), àSaint-Julien-près-Bort, en Corrèze. Laforêt des Landes, plus grande forêt d’Europe occidentale, s’étend sur trois départements (Gironde, Landes et Lot-et-Garonne) et près d'un million d’hectares. La deuxième plus grandezone humide de France avec leMarais Poitevin et ses nombreux canaux. Au sud de la région, la chaîne desPyrénées se décline de multiples façons, depuis les vertes montagnes duLabourd, tournées vers l’Atlantique, jusqu’aux sommets béarnais, qu’on observe notamment depuis leboulevard des Pyrénées dePau, lecol d'Aubisque ou lavallée d'Ossau.
La région a élaboré un Plan interdépartemental de Protection des Forêts Contre les incendies (PidPFCI), document d’approche générale de la problématiquefeux de forêt à l’échelle du territoire des départements de Dordogne, de Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne pour la période 2019-2029[203].
La « procession de la Lunade »[204] àTulle(Corrèze) a lieu le 23 juin tous les ans depuis1348 en l'honneur desaint Jean-Baptiste et initialement pour faire cesser l'épidémie de peste qui touchait la ville[205]. C'est la plus ancienne procession religieuse de France[206].
Borroka — La lutte traditionnelle basque, les courses sur échasses,Estropadak — Les régates de traînières,Herri Kirolak - LaForce basque,Laxoa Pasaka Lapelote basque à main nue en trinquet, le jeu dequilles de 9, les quilles de trois, les quilles de six, le rebot et la Ringueta.
On peut cependant remarquer qu'une préparation comme lacaillebotte (fromage), appelée aussi « caille » dans les Deux-Sèvres et « mamia » au Pays basque, est commune à presque tous les pays de la Nouvelle-Aquitaine et peu répandue en dehors. De même, la région est concernée dans son ensemble par l'indication géographique protégée (IGP)Jambon de Bayonne (toute la région est comprise dans lazone de production[207]) et par l'IGPPorc du Sud-Ouest[208].
Les pays deGascogne et deGuyenne sont la terre d’élection des produits à base decanard et d’oie. La cuisson des aliments se fait généralement avec la graisse de ces volatiles, leur conférant une saveur particulière. Les spécialités sont nombreuses :magret de canard, cuisiné de multiples façons, mais traditionnellement simplement grillé sur des sarments de vigne,foies gras de canard et d’oie,aiguillettes,confits,gésiers. L’assiette landaise fait entrer plusieurs de ces ingrédients dans sa composition. Le bœuf est également très présent dans la cuisine locale, en particulier lebœuf du Bazadais ou lebœuf de Chalosse, apprêté de diverses façons : entrecôte bordelaise – simplement grillée et servie avec des échalotes – ou à la bordelaise – accompagnée d’une sauce au vin et au beurre, d’échalotes et de moelle de bœuf[209].
Certaines villes se distinguent par des spécialités reconnues :moutarde violette deBrive, macarons duDorat,massepains deSaint-Léonard-de-Noblat ou encore laliqueur de noix deLimoges. La cuisine périgourdine reprend à son compte bien des éléments de la cuisine limousine, tout en laissant une plus grande place au canard et à l’oie, déclinés sous forme de pâtés, de confits et de foies gras. Parmi les grandes spécialités duPérigord noir figurent également en bonne place les pommes de terre sarladaises, la noix et latruffe noire, véritable « diamant noir » qui parfume les plats les plus délicats[213].
La gastronomie basque laisse une large place aux produits de la terre, de la montagne et de la mer. Certaines spécialités empruntent autant au terroir basque que béarnais, comme lejambon de Bayonne, lapiperade ou les fromages de brebis, dont l’ossau-iraty. Porc, veau et agneau figurent parmi les viandes les plus consommées, et servent notamment à la préparation de l’axoa, ragoût de viandes nobles au piment d’Espelette, des chichons (rillettes), du gras double à la mode basque ou encore des saucisses sèches,lukinkes etchorizos. Véritable institution, lespintxos sont une sorte d’équivalent basque destapas espagnols, et se déclinent de multiples façons, canapés garnis, fritures, brochettes ou encore cassolettes. Parmi les principales spécialités du Pays basque français, lettoro est une matelote de poissons, lemarmitako (également commun de l’autre côté de la frontière) est un ragoût de thon, la pantxeta est un boudin de veau, l’elzekaria, une variante basque de la garbure[214]. Lepoulet basquaise a gagné ses lettres de noblesse et est désormais un pilier de la gastronomie française.
Parmi les douceurs, legâteau basque est généralement fourré à la confiture de cerises noires d’Itxassou, les macarons sont préparés àSaint-Jean-de-Luz et àBayonne[215]. Bayonne est également connue pour être la capitale française du chocolat : c’est en effet depuis cette ville qu’il a été introduit en France par les Juifs chassés d’Espagne, auXVIIe siècle[216].
LesCharentes comme lePoitou présentent une gastronomie variée, axée principalement sur le porc, préparé de diverses façons –gigourit, boudin noir du Poitou,grillon charentais, fressure poitevine[217] – sans négliger pour autant le bœuf (race parthenaise) ou le canard, qui sert à produire confits, foies gras ou encore la compote d’oie poitevine, ni l’agneau du Poitou-Charentes et celui deMontmorillon et les produits de la mer, poissons nobles des pertuis, sardine de Royan ou encorehuîtres de Marennes-Oléron et caviar de Gironde. L'escargot petit-gris (appelé « cagouille » enSaintonge etAngoumois et « Luma » enAunis et enPoitou) est un incontournable de la cuisine locale. Il se prépare souvent « à la Charentaise » (avec des tomates, du vin blanc et du jambon de pays), mais aussi en maraîchère, avec de l'ail des ours, ou même avec du foie gras de canard. La «Sauce aux lumas» est une recette et une chanson (Yves Rabault) très populaires en Deux-Sèvres[218].
Cuisine roborative, célébrée en son temps parFrançois Rabelais, elle accommode également les fruits et légumes de diverses manières, notamment avec le célèbrefarci poitevin (ou charentais), la soupe au giraumon, qui est une soupe au potiron, le potage à l’oseille, le chou farci, lesmojhettes, haricots blancs produits notamment près dePont-l'Abbé-d'Arnoult, ou encore la traditionnelle association melon charentais-jambon de pays.
↑Céline Lanusse,Bordeaux a attiré 5,8 millions de visiteurs en 2014,La Tribune, Objectif Aquitaine. Ces chiffres proviennent d'une étude commandée par l'Office de tourisme de Bordeaux, menée sur la période mai 2014-avril 2015 par le cabinet ProTourisme sur 1 320 visiteurs, sans que l'on sache si l'extrapolation est valable et si la même étude a été conduite pour les autres villes, afin de déterminer un classement.
↑Bernard Moreux, Maître de conférence honoraire de l'Université de Pau, « Les langues d’oc d’Aquitaine : compétences, dénominations »,Modèles linguistiques,(ISSN2274-0511,lire en ligne).
↑Jean-Pierre Cavaillé, « « Qu’es chabat ». Une expérience de la disparition entre présence et rémanence. Situation de l’occitan dans le nord limousin : « Qu’es chabat ». An Experience of Disappearance Between Presence and Remanence: Situation of Occitan in the North Limousin »,Lengas - revue de sociolinguistique,Montpellier,Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry),(ISSN2271-5703,lire en ligne)
↑Jean-Baptiste Maudet - Terres de taureaux :Les jeux taurins de l'Europe à l'Amérique,p. 263.