Le nom « Nouveau-Mexique » a été donné par lesEspagnols aux terres situées au nord de la rivière Rio Bravo (la région supérieure du Rio Bravo a été appeléeNuevo México dès 1561)[4]. Le nom a été anglicisé et donné également aux terres cédées aux États-Unis par le Mexique après laguerre américano-mexicaine. Le nom Mexique provient quant à lui de lalangue aztèque et signifierait"dans le nombril du monde".
Lacaverne de Pendejo, située à une quinzaine de kilomètres deSacramento, révèle des dates d'occupations humaines encore plus anciennes remontant jusqu'à 55 000 ans.
Lagrotte de Sandia, localisée près d'Albuquerque, a été datée de 25 000 ans à 27 000 ans. De nombreux outils, des pointes de lances et des os de mammouths ont permis d'effectuer cette datation.
Les premiers Amérindiens ont exploité les ressources de la région et ont développé une culture originale il y a plusieurs millénaires. Les ruines amérindiennes témoignent de cette occupation ancienne dans la région de Santa Fe et dans les grottes-montagnes de Sandia dont le sommet le plus élevé est la crête de Sandia (3 255 m d'altitude) près d'Albuquerque. Les AmérindiensPueblos sont leurs successeurs : ils ont construit des petites villes notamment dans la vallée durío Grande.
Le premier à prendre contact avec les pueblos sontEstevanico d'Azemmour etMarcos de Niza envoyés en éclaireurs par le vice-roi du Mexique,Antonio de Mendoza.Marcos de Niza assimila les villages pueblos aux légendaires cités d'or. LeconquistadorFrancisco Vásquez de Coronado mena alors une expédition pour trouver ces cités en1540-1542. Il établit son camp dans l'actuelCoronado Historic Site(en) en1541. Mais son passage souleva l'hostilité des indigènes qui furent finalement écrasés par les Espagnols. Les trois principaux villages pueblos sont Zuni, Santo Domingo, et Laguna.
Les Espagnols se sont lancés dans l'exploration du Nouveau-Mexique dès leXVIe siècle :Francisco Vásquez de Coronado est l'un des premiers à visiter la région.Juan de Oñate part du Mexique en 1598 et fonde un village appeléSan Juan, sur le site actuel de Santo Domingo. Il envoieVicente de Zaldivar écraser les IndiensAcoma ; il massacre 500 hommes et les survivants sont soit réduits en esclavage, soit amputés d'un pied pour les hommes âgés de plus de 21 ans[5]. Lors des expéditions lancées contre les Indiens Tompiros, 800 indigènes sont tués et leurs pueblos sont rasés[6]. Oñate acquiert une réputation sanguinaire et de nombreux Amérindiens quittent leurs villages pour trouver refuge dans les montagnes, où ils meurent de froid et de faim. Oñate doit quitter son poste de gouverneur. En1609,Pedro de Peralta fonde la ville deSanta Fe à la tête de 250 Espagnols, militaires et colons et 700 indigènes originaires deTlaxcala. L'avancée espagnole contraint les Indiens Pueblos à se réfugier auprès desApaches.L'Espagne prit possession des territoires indiens du Nouveau-Mexique qui fut intégré à laNouvelle-Espagne. Les Espagnols installèrent des missions (Picuris Pueblo, Pecos Pueblo) et des forts (Santa Fe, El Paso) pour encadrer les indigènes, mais cet encadrement ne fut jamais suffisant. Le Nouveau-Mexique ne fut pas une colonie de peuplement : on comptait 250 Espagnols en 1630[7]. Une société esclavagiste se met en place avec le système de l'encomienda. Entre les années 1630 et 1680, un contexte difficile (sécheresse, famine, épidémie devariole, attaques desApaches) pousse les Pueblos à se révolter. Ils attaquent les colons ou les franciscains à Taos-Jemez (1639), San Juan et Santa Fe. En 1680, la Grande Révolte est organisée parPopé, unchaman de la tribu desTewa. Il coordonna la rébellion en envoyant des cordelettes nouées pour annoncer le début de l'insurrection contre les Espagnols[8]. Cette dernière aboutit au massacre de près de 400 Espagnols, à la destruction des églises et à la prise de Santa Fe, avec l'aide des Apaches. Les Pueblos exigeaient alors la fin de la présence espagnole et la libération de tous les esclaves de Nouvelle-Espagne. En 1698, le gouverneur finit par rétablir l'ordre après avoir massacré et réduit en esclavage des centaines d'Amérindiens. Seuls lesHopis demeurent insoumis ; les autres doivent verser un tribut en nature et entretenir le palais du gouverneur.
Au moment de l'indépendance du Mexique, obtenue aprèsla victoire des indépendantistes contre la couronne espagnole en 1821, la province du Nouveau-Mexique demeure sous la domination de son gouverneur espagnol Facundo Melgares (en poste depuis 1818).
En 1836,une faction de colons anglo-saxons installés au Texas se rebelle contre le Mexique. La province, alors relativement autonome, souhaite s'émanciper totalement de la tutelle de Mexico. Les dirigeants de la république du Texas, nouvellement créée, revendiquent l'intégralité de la partie est du Nouveau-Mexique. S'ensuit alors toute une série de conflits entre les républiques texanes et mexicaines quant au partage de la région.
L'exploitation minière et l'élevage de bétail contribuèrent à l'expansion de la population du Nouveau-Mexique à la fin duXIXe siècle.
Durant laguerre de Sécession, l'armée confédérée lança sacampagne du Nouveau-Mexique pour tenter d'ouvrir un nouveau front. Entre 1862 et 1863,Kit Carson « pacifie » lesNavajos du Nouveau-Mexique pour le compte du généralJames Henry Carleton, le commandant militaire de la région. Au terme d'une campagne d'une grande brutalité, 10 000 Navajos sont emmenés en captivité. En une seule semaine de 1864, 126 moururent à Fort Canby des maladies et des privations. En 1868, plus de 2 000 des quelque 10 000 captifs étaient déjà morts[9].
Le Nouveau-Mexique n'étant pas un État, ses dirigeants sont nommés parWashington. La bande deSanta Fe, comme furent surnommés ces hauts fonctionnaires, était réputée pour sa corruption. Elle comprenait le gouverneur Samuel Axtell, le procureur général Thomas Catron, l'agent du gouvernement pour les affaires indiennes, le commandant militaire de la plus grande base militaire de la région,Fort Stanton, et la plupart de leurs subalternes[9].
L'arrivée des mineurs et des ranchers mena à la création de petites villes typiques duWild West. Les hors-la-loi et lesshérifs défrayaient régulièrement les manchettes des journaux, dont les célèbresBilly the Kid etPat Garrett. Le territoire fut notamment secoué en 1878 par laguerre du comté de Lincoln qui opposa le puissant éleveur James Dolan, soutenu par le gouverneur Samuel Axtell et Thomas Catron, qu'il avait soudoyés, à son rivalJohn Chisum. Les fusillades et assassinats qui s'ensuivirent firent plus d'une centaine de morts, parmi lesquelsBilly the Kid[9].
L'histoire du Nouveau-Mexique pendant la Seconde Guerre mondiale est une période de changements dramatiques. Après l'entrée des États-Unis dans laSeconde Guerre mondiale en 1941, le Nouveau-Mexique devient un centre de développement d'armes nucléaires et une base importante pour l'armée américaine. La population de l'État augmenta considérablement à la fois pendant la guerre et dans les décennies suivantes, une période connue sous le nom de « Boom Years » dans l'histoire du Nouveau-Mexique. En 1940, le Nouveau-Mexique est peuplé de 530 000 personnes, ce nombre passe à plus de 950 000 en 1960. Le développement de la technologie militaire moderne créé également une relation unique entre le Nouveau-Mexique, le gouvernement fédéral et la communauté scientifique, qui existe encore aujourd'hui[10],[11],[12].
L'État du Nouveau-Mexique, avec une altitude moyenne égale à 1 735 mètres, est un État essentiellement montagneux. Il se classe au quatrième rang des États américains les plus élevés derrière le Colorado, le Wyoming et l'Utah dont les altitudes moyennes respectives sont égales à 2 073 m, 2 040 m et 1 920 m. Son point le plus haut, lepic Wheeler, dans les Sangre de Cristo Mountains (les montagnes du sang du Christ), culmine à 4 011 mètres et constitue un des plus hauts sommets desMontagnes Rocheuses. C'est l'État américain qui possède la capitale la plus haute. La ville deSanta Fe est en effet située à une altitude de 2 100 m. La plus grande ville de l'État, Albuquerque, est située quant à elle à 1 600 m d'altitude.
Le nord de l'État est occupé par les Sangre de Cristo mountains qui constituent l'extrémité méridionale des Rocheuses. L'est est occupé par de grandes étendues plates appartenant au domaine de laPrairie dont l'altitude est comprise entre 900 m et 1 500 m. Ces hautes plaines prolongent en fait les hautes plaines texanes situées plus à l'est et forment une vastemesa dénommée laLlano Estacado dont la vallée de la Canadian River marque la limite nord. Le sud et l'ouest sont occupés par des mesas et des montagnes, notamment les Sacramento Mountains dont le plus haut sommet est le Sierra Blanca Peak (3 659 m) et lesmontagnes San Andres dont le plus haut sommet est le Salinas Peak (2 733 m). Le quart nord-ouest est occupé par leplateau du Colorado au relief déchiqueté par l'érosion. La large vallée duRio Grande sépare l'État en deux moitiés selon un axe nord sud. Cette vallée a la particularité d'être d'origine tectonique. Il s'agit d'un long fossé d'effondrement que bordent des montagnes. Le Rio Grande coule en effet dans unrift continental vieux de 35 millions d'années et certains scientifiques prédisent même qu'une mer pourrait y voir le jour d'ici quelques millions d'années.
L'État du Nouveau-Mexique est traversé du nord au sud par leGreat Divide, une ligne de crêtes qui marque le partage des eaux en Amérique du Nord entre l'océan Pacifique et l'océan Atlantique. En effet tous les cours d'eau situés à l'ouest de cette ligne se dirigent vers l'océan Pacifique. La plupart sont des affluents et des sous-affluents du fleuve Colorado qui se jette dans legolfe de Californie. Tous les cours d'eau situés à l'est de cette ligne se dirigent vers l'océan Atlantique. La plupart sont des affluents ou des sous affluents des fleuves Mississippi et Rio Grande qui se jettent dans legolfe du Mexique.
L'État du Nouveau-Mexique présente une grande variété de paysages. On y trouve de vastes déserts dont les tonalités de couleurs vont du rose à l'ocre mais aussi de hauts sommets enneigés et de vastes plateaux tabulaires aux rebords érodés appelésmesas qui sont typiques des régions arides. Les montagnes sont recouvertes de forêts, en particulier dans le Nord de l'État.Dans les plaines semi-désertiques qui couvrent une bonne partie de la moitié sud du Nouveau-Mexique et qui constituent une extension dudésert de Chihuahua poussent des plantes adaptées à la sécheresse telles que lescréosotiers, lesmesquites, lescactus et lesyuccas. En altitude poussent des genévriers et despins ponderosas mais aussi des bouleaux et des épicéas.
Le Nouveau-Mexique a la particularité d'abriter le plus grand désert degypse au monde. Son nom, lesWhite Sands, c'est-à-dire les Sables blancs en français, fait référence à la couleur blanche de ses dunes. Celui-ci est situé dans le bassin de Tularosa dans le Sud-Est de l'État.
Un autre site remarquable est leCapulin Volcano National Monument. Il abrite un cône de cendres volcaniques vieux d'environ 60 000 ans aux formes bien préservées. Il appartient au champ volcanique de Raton-Clayton aujourd'hui éteint qui s'étend dans le nord-ouest du Nouveau-Mexique. Ce volcanisme est associé à l'existence d'unpoint chaud appelé le Raton hotspot.
Le climat du Nouveau-Mexique est globalement aride et l'État ne reçoit en moyenne que 380 mm de précipitations par an. Celles-ci se concentrent de juillet à septembre et sont dues à lamousson qui affecte le sud-ouest des États-Unis. Les températures sont modérées par l'altitude si bien qu'en hiver le gel est fréquent la nuit et que les précipitations ont lieu sous forme de neige. L'influence maritime est nulle en raison de l'éloignement des côtes et les températures y connaissent de fait de grands écarts saisonniers mais aussi diurnes.
En 2010, 95,2 % des Néo-Mexicains résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 66,6 % dans une aire métropolitaine et 28,7 % dans une aire micropolitaine. L'aire métropolitaine d'Albuquerque regroupait à elle seule 43,1 % de la population de l'État.
Le taux d'urbains était de 77,4 % et celui de ruraux de 22,6 %[20].
En 2010, letaux de natalité s'élevait à 13,5 ‰[21] (13,0 ‰ en 2012[22]) et letaux de mortalité à 7,7 ‰[23] (8,0 ‰ en 2012[24]). L'indice de fécondité était de2,06 enfants par femme[21] (1,98 en 2012[22]). Letaux de mortalité infantile s'élevait à 5,6 ‰[23] (6,9 ‰ en 2012[24]). La population était composée de 25,19 % de personnes de moins de18 ans, 9,88 % de personnes entre 18 et24 ans, 25,05 % de personnes entre 25 et44 ans, 26,66 % de personnes entre 45 et64 ans et 13,22 % de personnes de65 ans et plus. L'âge médian était de36,7 ans[25].
Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 26 104) était le résultat d'une part d'unsolde naturel positif (+ 36 121) avec un excédent des naissances (88 993) sur les décès (52 872), et d'autre part d'unsolde migratoire négatif (- 9 750) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 5 837) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 15 587)[26].
Selon des estimations de 2013, 88,7 % des Néo-Mexicains étaient nés dans unÉtat fédéré, dont 52,0 % dans l'État du Nouveau-Mexique et 36,7 % dans un autre État (12,8 % dans leSud, 12,7 % dans l'Ouest, 7,3 % dans leMidwest, 3,9 % dans leNord-Est), 1,2 % étaient nés dans unterritoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 10,1 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (78,6 % en Amérique latine, 10,6 % en Asie, 8,3 % en Europe, 1,2 % en Amérique du Nord, 1,0 % en Afrique, 0,3 % en Océanie). Parmi ces derniers, 34,4 % étaient naturalisés américain et 65,6 % étaient étrangers[27],[28].
Selon des estimations de 2012 effectuées par lePew Hispanic Center, l'État comptait 70 000 immigrés illégaux, soit 3,4 % de la population[29].
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (3,51 %), principalement blanche et autre (1,37 %) et blanche et amérindienne (0,81 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,23 %).
Les non-hispaniques représentaient 53,70 % de la population avec 40,49 % de Blancs, 8,52 % d'Amérindiens, 1,72 % de Noirs, 1,45 % de Métis, 1,28 % d'Asiatiques, 0,06 % d'Océaniens et 0,18 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que lesHispaniques comptaient pour 46,30 % de la population, principalement des personnes originaires duMexique (28,70 %) et d'Espagne (3,16 %)[25].
À l'instar duTexas (45,33 %), de laCalifornie (40,15 %) et d'Hawaï (22,74 %), le Nouveau-Mexique est un État auxminorités majoritaires, concept selon lequel la population blanche non hispanique représente moins de la moitié de la population.
Depuis 2003, le Nouveau-Mexique compte plus d'Hispaniques que de Blancs non hispaniques.
Historique récent de la composition ethno-raciale du Nouveau-Mexique (en %)[30],[25]
1940
1950
1960
1970
1980
1990
2000
2010
Blancs
92,57
92,52
92,09
90,14
75,03
75,64
66,75
68,37
———Non hispaniques
52,65
50,44
44,72
40,49
Amérindiens
6,49
6,15
5,92
7,16
8,14
8,87
9,54
9,38
———Non hispaniques
8,88
8,52
Noirs
0,88
1,23
1,79
1,92
1,84
1,99
1,89
2,07
———Non hispaniques
1,82
1,69
1,72
Asiatiques (et Océaniens jusqu'en 1990)
0,06
0,07
0,16
0,22
0,52
0,93
1,06
1,37
———Non hispaniques
1,00
1,28
Autres
0,03
0,05
0,55
14,46
12,56
20,76
18,81
———Non hispaniques
1,63
1,69
Hispaniques (toutes races confondues)
36,63
38,23
42,08
46,30
En 2013, leBureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 52,7 %, dont 39,3 % de Blancs, 8,5 % d'Amérindiens, 1,8 % de Noirs, 1,8 % de Métis et 1,3 % d'Asiatiques, et celle desHispaniques à 47,3 %[31].
En 2000, les Néo-Mexicains s'identifiaient principalement comme étant d'origine mexicaine (18,1 %),allemande (9,9 %),anglaise (7,6 %),irlandaise (7,3 %), américaine (5,1 %) et espagnole (4,1 %)[32].
LesHispaniques étaient principalement originaires duMexique (62,0 %) et d'Espagne (6,8 %)[35]. Composée à 60,2 % de Blancs, 4,9 % de Métis, 1,9 % d'Amérindiens, 0,7 % de Noirs, 0,2 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 32,0 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 61,3 % des Métis, 40,8 % des Blancs, 31,2 % des Océaniens, 16,7 % des Noirs, 9,2 % des Amérindiens, 6,7 % des Asiatiques et 98,8 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (94,0 %), principalement blanche et autre (36,7 %), blanche et amérindienne (21,7 %), blanche et asiatique (9,9 %), blanche et noire (9,6 %) et amérindienne et autre (5,0 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (6,0 %)[37].
Le Nouveau-Mexique, un état du sud-ouest américain qui était initialement habité par des puissantes et riches nationsindiennes (Apaches,Comanches,Hopis,Navajos,Zuñis), puis qui fut progressivement colonisé par laNouvelle-Espagne avant de devenir un État américain, a reçu un courant d’immigration de Français marginal mais régulier dès leXVIe siècle[38].
Certains de ces Français d'origine sont célèbres, commeCeran de Hault de Lassus de Saint Vrain (1802-1870), descendant d'aristocrates français émigrés aux États-Unis pendant la Révolution française qui connut une grande réussite dans les affaires, ou bien le premier archevêque deSanta Fé (Nouveau-Mexique),Jean-Baptiste Lamy (1814 – 1888), originaire de la région de Clermont-Ferrand, qui figure dans le célèbre roman de l’écrivaine américaineWilla Cather (1873-1947),La mort et l’archevêque. Unnombre relativement important[Combien ?] des immigrés français au Nouveau-Mexique furent des prêtres ; d’autres, comme leurs compatriotes de laNouvelle-France, étaient initialement des trappeurs et négociants en fourrures, puis des forestiers, agriculteurs, éleveurs et négociants.
Selon l'institut de sondageThe Gallup Organization, en 2015, 42 % des habitants du Nouveau-Mexique se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 26 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 32 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[40].
Le Nouveau-Mexique n'a aucune langue officielle. L'anglais est la langue de l'enseignement et du gouvernement, mais il y a de nombreuses communes « à facilités » pour les hispanophones. De plus, toute loi promulguée par le Parlement de cet État est rédigée et en anglais et en espagnol. Les bulletins de vote pour les élections sont également en anglais et en espagnol.
Bien que seulement 28 % de la population soit de souche anglo-saxonne, l'anglais reste la langue du quotidien, et c'est la première langue de beaucoup des Hispaniques[réf. nécessaire].
Selon l'American Community Survey, en 2010, 63,96 % de la population âgée de plus de5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 28,45 % déclare parler l'espagnol, 3,45 % lenavajo, 0,68 % lekeres, 0,48 % lezuñi, 0,47 % une autre langue amérindienne et 5,61 % une autre langue[41].
Le Nouveau-Mexique est, par rapport aux autres États des États-Unis, un État pauvre et conservateur du sud-ouest, avec une grande minorité (42 %) hispanique et de traditiondémocrate.
En2004, 50 % des inscrits sur les listes électorales étaient enregistrés en tant que démocrates contre 33 % derépublicains.
Résultats des élections présidentielles américaines au Nouveau-Mexique
Le Nouveau-Mexique était pour lesélections présidentielles considéré comme unétat pivot avec ses cinqgrands électeurs. L'état est concerné par plusieurs cycles électoraux mais il est remarqué qu'il fut au diapason du vote national, sauf enélection présidentielle de 1976,2000 et2016, ces deux derniers ont la particularité d'avoir un candidat minoritaire au nombre de voix[42]. Les résultats du vote populaire étaient souvent serrés mais depuis2008, il est considéré comme solidement acquis auxdémocrates, avec une marge importante[43],[44].
Le capitole du Nouveau-Mexique àSanta-Fe.Michelle Lujan Grisham, gouverneure depuis 2019.
Depuis le, la gouverneure de l'État est la démocrateMichelle Lujan Grisham, deuxième femme à diriger le Nouveau-Mexique. Le lieutenant-gouverneur est le démocrate Howie Morales. La secrétaire d'État, Maggie Toulouse Oliver, ainsi que l'attorney général et le secrétaire au trésor sont également démocrates.
La législature de l'État comprend leSénat de42 sièges et laChambre des représentants de70 sièges. Lors de la législature2019-2021, la chambre est contrôlée par47 représentants démocrates (face à23 républicains).
Les démocrates dominent la région deSanta Fe, l'ouest et le sud deAlbuquerque, le nord et l'ouest de l'État ainsi que les réserves indiennes. Les républicains ont leurs places fortes dans l'est et le sud de l'État, dans la région deRio Rancho et dans la région nord-est de Albuquerque.
Le, le Nouveau-Mexique est devenu le quinzième État américain à avoir renoncé à appliquer lapeine de mort (sans effet rétroactif pour les crimes commis avant l'entrée en vigueur de la loi)[45].
L'architecture traditionnelle, aux formes géométriques, est adaptée aux conditions météorologiques difficiles du désert. Elle inspire encore certains architectes contemporains, du Nouveau-Mexique et d'ailleurs.
Près deSanta Fe, dans le vieux site indien de Tronis, en plein désert, on peut observer un phénomène curieux, très visité depuis sa découverte vers les années 1960 par le professeur West. Dès le solstice d'été, à l'aube, durant une dizaine de minutes, les rayons du Soleil, passant à travers une fissure de la roche, éclairent une pierre qui scintille fortement. Les Amérindiens utilisaient peut-être cette pierre comme calendrier. De nombreuses inscriptions y sont gravées, laissant penser à leur vie préhistorique.
Le Nouveau-Mexique est aussi un lieu d'inspiration d'écrivains. Ainsi,Cormac McCarthy, qui vécut près deSanta Fe depuis de nombreuses années, s'est très fortement inspiré de la culture des cow-boys, des paysages, et de la vie dans cet État pour écrire ses romans dont les plus célèbres sont l'importanteTrilogie de la frontière (De si jolis chevaux (1992),Le Grand Passage (1994),Des villes dans la plaine (1998), qui ont tous directement trait au Nouveau-Mexique de la première moitié duXXe siècle) et plus récemmentNon, ce pays n'est pas pour le vieil homme (2005) qui fut adapté au cinéma par lesfrères Coen dans le filmNo Country for Old Men (2008). La romancière américaineWilla Cather (lauréate du prix Pulitzer en 1923) situe l'action de son romanLa Mort de l'archevêque[46] au Nouveau-Mexique. Ce roman, cité par le Times comme étant l'un des 100 meilleurs romans en langue anglaise duXXe siècle[47], s'inspire très librement de la vie de missionnairesfrançais commeJean-Baptiste Lamy ouAnton Docher[48]. De même l'écrivain français etprix Nobel de littérature 2008J. M. G. Le Clézio, grand voyageur qui vécut sur les cinq continents, vit depuis plus de quinze ans àAlbuquerque où il enseigne et apprécie lui aussi le symbole de la vie à la frontière mexicaine[49].
Le Nouveau-Mexique a une économie très dépendante des matières premières et de l'agriculture. Le tourisme est également développé.Le Nouveau-Mexique dispose d'une fiscalité attractive pour les entreprises.
↑Sa vie chez les IndiensTiwas du Nouveau-Mexique a fait l'objet d'une biographie de Keleher et Chant :The Padre of Isleta, Sunstone Press, 1940-2009, et plus récemment d'un roman deSamuel Gance :Anton ou la trajectoire d'un père, L'Harmattan, Paris, 2013, 208 p.
↑Interview de Le Clézio pourBouillon de culture vers 2003.
Tony Hillerman,Le Grand Vol de la banque de Taos, recueil de nouvelles, et surtout de textes (à prétention historique) intéressants sur l'histoire de la région de Santa-Fé, dontLe Cœur même de notre pays,Las Trampas,Le Don Quichotte du comté de Rio Arriba. Ce dernier traite d'un aspect local duChicano Movement, l'Alianza Federal de Mercedes deReies Lopez Tijerina(en) (1926-2015).