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Créée en 1854 sous le nom dePort-de-France pour servir de centre administratif et militaire à la colonisation française en Nouvelle-Calédonie, elle prend le nom « Nouméa », d'originekanak mais à l'étymologie incertaine, le. Elle s'est développée avec la colonisation, notamment du fait de la présence dubagne, mais aussi grâce à l'activité minière depuis lesannées 1870. Celle-ci est dominée par l'extraction dunickel et a connu plusieurs « boom » (surtout dans lesannées 1960 et2000). Longtemps liée au pouvoir colonial et très européenne, elle est surnommée par les premiers indépendantistes « Nouméa la blanche » dans lesannées 1980. C'est pourtant une ville où se croisent aujourd'hui toutes sortes decommunautés. Si une forte proportion de la population est toujours d'origineeuropéenne, principalement desCalédoniens (ou « Caldoches ») mais aussi desMétropolitains (appelés « zoreilles ») qui y vivent définitivement ou qui y résident temporairement (notamment desfonctionnaires oumilitairesfrançais), il s'y trouve aussi une forte proportion, qui va en augmentant, deKanaks ainsi que dePolynésiens (Wallisiens et Futuniens avant tout, mais égalementTahitiens) et d'Asiatiques (Indonésiens,Vietnamiens,Chinois). C'est donc uneville très métissée mais à culture majoritairementeuropéenne, où lefrançais est très présent. Politiquement, il s'agit d'un bastion de ladroiteanti-indépendantiste.
Nouméa reste l'une des villes les plus industrialisées de l'Outre-mer français, par le biais surtout de l'usine de transformation de nickel deDoniambo, mais aussi par la présence d'un réseau assez dense de petites industries produisant pour le marché local, surtout dans les secteurs de l'agroalimentaire et des biens intermédiaires. Mais l'économie est avant tout tertiaire, avec une présence importante des fonctions et services publics d'État, de la Nouvelle-Calédonie, de laProvince Sud et de la ville. Les activitéstouristiques, bien que peu développées comparativement à d'autres agglomérations d'Océanie ou de l'outre-mer français[1], sont surtout balnéaires et concentrées dans les baies au sud de la presqu'île, ce qui vaut à Nouméa d'être comparé par les visiteurs et les guides à un « petitNice »[2]. De même, la présence de boutiques de luxe ou d'habillement dans son centre-ville, ses bistrots, restaurants et boulangeries lui ont valu le surnom touristique de « Paris duPacifique » ou « petit Paris »[3],[4],[5]. Ces deux surnoms sont toutefois très peu utilisés par la population locale.
Le point culminant de Nouméa, la colline de Montravel surmontée de sa tourOPT, vue depuis le port. Au premier plan, le navire-école norvégienSørlandet lors de sa tournée dans le Pacifique en 2016.Géomorphologie de la région de Nouméa
Son terrain est essentiellement composé deflyschs sédimentaires datées dans une fourchette allant duPriabonien à l'Éocène moyen, associés à quelquesterrains allochtones isolés, ouklippes, de rochessilicieuses (cherts ouphtanites) etcalcaires (moitié ouest de la presqu'île de Nouville, la pointe sud de la péninsule autour duOuen Toro), et à certains îlots plus anciens remontant auSénonien et donc auCrétacé (autour de la baie des Citrons dans le sud-ouest de la péninsule, Tina au nord-est). L'essentiel des terrains des communes duGrand Nouméa sont d'âgeSénonien, avec une large bande littorale de terrains volcano-sédimentaires duLias (Jurassique) autour de l'embouchure de laDumbéa[13].
Elle dispose d'un relief accidenté constitué de plusieurs collines (Ouen Toro, Montravel, mont Coffyn, mont Vénus, etc.), culminant à celle de Montravel à 167 mètres d'altitude.
Nouméa est unport avec une rade profonde à laquelle l'accès se fait par l'une des plus grandes passes dans le récif corallien, donnant sur lamer de Corail dans l'océan Pacifique, entouré par plusieurs bassins hydrographiques.
Délimitée par les baies de Koutio-Kouéta au nord-ouest et de Boulari au nord-est, la côte où se situe Nouméa forme une succession de baies qui offrent un éventail d'activités : baignade (plages de l'anse Vata, de labaie des Citrons, de la baie deMagenta, de l'anse du Kuendu à l'extrémité ouest deNouville),plaisance etnautisme (baie de Sainte-Marie, marinas des baies de l'Orphelinat et de laMoselle), port touristique (petite rade et quai Jules-Ferry) ou commercial et industriel (grande rade, baie de Numbo). Comme l'essentiel de la côte occidentale de laGrande Terre, le littoral nouméen était essentiellement constitué demangroves, mais il est estimé aujourd'hui qu'entre 23 à 26 % de celle-ci a été détruite depuis 1960 du fait de l'urbanisation[15]. Il existe toutefois encore certaines zones de mangrove, comme dans le fond de la baie de Sainte-Marie au sud-est, celui de la baie de Koutio-Kouéta à l'arrière de la zone industrielle ainsi qu'à Rivière-Salée au nord-ouest, ou à Tina.
Ledomaine public maritime communal comprend de nombreux îlots au large de la presqu'île. Le plus important d'entre eux par sa superficie est longtemps resté l'île Nou, transformée en une semi presqu'île artificielle par la construction de polders et d'un pont. Désormais, l'îlot le plus vaste de la commune est celui deSainte-Marie (aussi appelé « Grand Sainte-Marie » ou île N'géa) qui constitue la limite est de la baie du même nom. Le littoral nouméen est ainsi entouré d'un chapelet d'îles et d'îlots côtiers :
l'îlot Lassalle, dans le prolongement de la presqu'île de Tina, au nord-est ;
les îlots Fourmis qui comprennent lePetit Fourmi (ou îlot Kuru) et leGrand Fourmi (ou îlot Tué), au large de la baie de Magenta, à l'est ;
L'îlot Uéré (ou Petit Sainte-Marie) et l'îlot N'Do, à l'entrée de la baie de Sainte-Marie.
les îlots Sainte-Marie qui encadrent la baie du même nom au sud-est : l'îlot Sainte-Marie (ou Grand Sainte-Marie ou île N'Géa), l'îlot Uéré (ou Petit Sainte-Marie) et, plus petit, l'îlot N'Do. L'îlot Sainte-Marie, assez grand, offre plusieurs plages servant de lieux de camping ou de déjeuners pour les Nouméens, et notamment pour les élèves de la base nautique de la côte blanche, de l'autre côté de la baie. L'îlot Uéré possède une unique plage dans une petite anse qui sert de lieu de mouillage aux bateaux de plaisance et est un lieu fréquenté par lesmotomarines ;
l'îlot Canard ouîle aux Canards à l'entrée de l'Anse Vata, au sud. Accessible par des « taxis-boats », petites navettes maritimes partant de la plage de l'anse, ainsi que parvoile, il est aménagé avec unfare servant de restaurant et un sentier sous-marin de découverte et de sensibilisation à la protection de la nature[16] ;
l'îlot Brun[17], dans le prolongement de la pointe Chaleix[18] (à laquelle il est désormais relié par un pont) avec laquelle il forme le terrain de la base navale militaire de Nouméa. Il ferme la baie de l'Orphelinat, à l'ouest ;
l'île Nou devenue la presqu'île artificielle de Nouville ;
l'îlot Freycinet, dans le prolongement de la pointe Lestelle et du quartier de Koumourou qui constitue l'extrémité ouest de la presqu'île de Ducos ;
les îlots Tindu et Kaméré, à l'entrée de la baie de Tindu, au nord de Ducos et au nord-ouest de la ville.
L'îlot Canard et ses aménagements dans la baie de l'Anse Vata.
À cela il faut ajouter les îlots coralliens dulagon, plus éloignés vers le sud, plus ou moins aménagés et lieux de villégiatures pour les plaisanciers nouméens pour des sorties d'une journée ou pour les pratiquants des sports de glisse (planche à voile,funboard oukitesurf) :
l'îlot Signal, à 8milles marins (environ 15 km) à l'ouest duport Moselle, il est le lieu où fut installée la première balise de Port-de-France et est situé à la sortie de la passe de Dumbéa, l'un des principaux points d'entrée des navires dans le lagon néo-calédonien, entre le récif de l'Annibal au nord-ouest et le grand-récif Aboré au sud-est ;
l'îlot Amédée, haut lieu touristique en raison de sonphare, à un peu moins de 13milles marins (environ 24 km) au sud-sud-est duport Moselle et à 10,5milles au sud de l'Anse Vata. Il se situe à l'entrée de la passe de Boulari, l'un des principaux points d'entrée des navires dans le lagon néo-calédonien et dont le phare gardait l'entrée, entre le Grand Récif Aboré au nord-ouest et le récif Kwé au sud.
Vue depuis le nord dulagon nouméen, avec le récif Kwé à gauche, le récif Aboré au centre, puis la passe de Dumbéa avec à sa droite le récif Mbéré et une partie du récif de l'Annibal.
De plus, deux réserves spéciales de faune ont été définies dans le domaine maritime de Nouméa : celle de l'îlot Goéland créée en 1995 en raison de la nidification dessternes de Dougall, et celle du récif de Sèche-Croissant, situé entre les îlots Larégnère à l'ouest et Maître à l'est, à environ 5milles marins (environ 9 km) au sud-ouest duport Moselle, créée en 1994 car lieu de nidification pour lessternes diamants[21],[22].
Le réseau hydrographique est quasi inexistant dans la péninsule. En revanche, de l'eau se trouve entre les vallées de la Yahoué au sud-est (dans la commune duMont-Dore) et celles plus importantes, au nord-ouest, de laDumbéa (dans la commune dumême nom) et de laTontouta (sur le territoire de la commune dePaïta). Nouméa a donc pu, tout au long de son histoire, s'approvisionner en eau douce auprès de ces deux bassins hydrographiques. Ainsi, en 1875 commencent les travaux de la construction d'un captage sur la Yahoué ainsi que de plus de 12 km de tranchées pour la conduite d'eau afin d'alimenter le chef-lieu : le tout est inauguré le[23].
Nouméa, villetropicale, est soumise aux effets combinés de son climat, de l'urbanisation et des activités humaines, entraînant une assez forte anthropisation de ses milieux naturels et des risques spécifiques face auxquels les populations et autorités locales tentent de s'adapter.
Vue sur les quartiers Sud de Nouméa depuis le sommet duOuen Toro.
Comme le reste de laNouvelle-Calédonie, Nouméa dispose d'unclimat tropical de savane (ou « humide et sec », avec hiver sec, notéAw selon laclassification de Köppen) tempéré par l'influence océanique et modifié périodiquement par les phénomènesEl Niño ouLa Niña, avec des vents dominants à l'est et au sud-est (lesalizés) desquels elle est en partie protégée par laChaîne centrale du fait de sa position sur la côte Ouest (« côte-sous-le-vent ») de laGrande Terre. Elle est cependant ponctuellement exposée, durant la saison fraîche, à des vents froids et forts d'ouest porteurs de précipitations (les « coups d'ouest »). Ce climat comprend des températures relativement chaudes (la moyenne des températures établie sur 12 mois pour la période 1981-2010 est d'environ23,5°C[28]) dont leressenti est amplifié par une humidité assez forte (la moyenne annuelle du taux d'humidité de l'air oscillant entre 74 et 84 %)[29]. L'année est divisée en deux saisons séparées par deux inter-saisons, déterminées par la position de lazone de convergence intertropicale (ZCIT) et l'importance de l'anticyclone de l'île de Pâques : unesaison chaude et humide (« été » ou « saison des cyclones ») de mi-novembre à mi-avril ; une première intersaison avec une diminution progressive du nombre de basses pressions, des précipitations et des températures de mi-avril à mi-mai ; la saison fraîche (« hiver ») de mi-mai à mi-septembre ; la deuxième intersaison (saison sèche) de mi-septembre à mi-novembre.
Du fait de ceclimat tropical humide et sec ainsi que de sa situation, Nouméa bénéficie d'une exposition au Soleil importante, avec unedurée d'ensoleillement normale annuelle de 2 548,7 heures pour la période 1981-2010[28]. C'est l'une des plus fortes deNouvelle-Calédonie et d'un territoire français, légèrement inférieure à celles mesurées sur le littoral méditerranéen mais équivalente à celles de l'intérieur de plusieurs départements duMidi de la France telles que le centre de l'Hérault ou duGard, le sud de l'Ardèche et de laDrôme ou encore le nord desAlpes-de-Haute-Provence[30]. C'est également à Nouméa que le rayonnement quotidien le plus fort de l'île a été atteint en 2006 avec 3 177 J/cm2 le[31]. Le flux solaire maximal quotidien dépasse les 1 130 W/m2 en début d'année[32].
Diagramme des précipitations et températures mensuelles moyennes de Nouméa.LePort Moselle à Nouméa sous la pluie en 2013.
Mais Nouméa est sujette, comme le reste de laNouvelle-Calédonie, aux tempêtes tropicales qui vont de la simpledépression tropicale jusqu'aucyclone. Le dernier en date à avoir fortement touché la ville,Erica en 2003, a provoqué des dégâts importants du fait de la puissance de ses vents (la rafale la plus violente jamais enregistrée à Nouméa le fut ainsi le, avec56m/s soit environ200km/h)[28] et de son accélération subite qui a pris de court les météorologues ainsi que les autorités : à Nouméa, plusieurs arbres ont été arrachés, à quoi se sont ajoutés de nombreux dégâts matériels (unedemi-lune datant de laSeconde Guerre mondiale a été balayée, le toit de l'université s'est envolé, etc.), 230 personnes ont dû être accueillies dans trois centres d'hébergement (Nouville, Anse Vata et Rivière-Salée), mais aucune perte humaine ne fut à déplorer sur Nouméa (le bilan humain sur l'ensemble du territoire néo-calédonien s'élevant à deux morts à quoi s'ajoute la mort d'un agent d'électricité après le cyclone lors de travaux de rétablissement de l'énergie sur le réseau). De plus, Nouméa fut la seule commune de l'archipel à ne pas souffrir d'une coupure en eau potable. En revanche, de nombreux voiliers de plaisance, mouillés dans les différentes baies de Nouméa, furent échoués du fait des vents violents et de la forte houle sur les digues du port[36]. Un autre cyclone, Vania, a provoqué l'enregistrement du record nouméen en matière de hauteur quotidienne maximale de précipitations, avec 255,2 mm tombées lors de son passage le, soit l'équivalent de deux mois et demi de précipitations en une seule journée[28].
S'y ajoutent d'autres formations végétales anciennes comme lamangrove (230ha sur le littoral), certainspalétuviers ayant un âge estimé à plus de 300 ans. Elle aussi fortement menacée par l'urbanisation, elle fait l'objet de mesures de conservation, avec un sentier provincial de découverte àOuémo à l'ouest, à quoi s'ajoutent des campagnes associatives de nettoyage àKaméré ouRivière Salée[37].
Par ailleurs, l'aménagement urbain s'est accompagné de l'installation d'arbres et plantes ornementales le long de la voirie ou sur les espaces publics (place des Cocotiers, ancien vélodrome du Receiving, tour des baies, plage de Magenta, etc.) dont despins colonnaires typiques du Territoire (l'un des emblèmes calédoniens), descocotiers, despalmiers ou desflamboyants. De plus, la mairie a lancé, dans lesannées 2010, l'installation de jardins familiaux collectifs dans plusieurs quartiers, parcelles à cultiver par les habitants visant à « favoriser le vivre-ensemble » entre les différentes communautés en associant le modèle horticole kanak (culture d'ignames,maniocs,bananes,haricots ou plantes propres à lamédecine traditionnelle) à l'utilisation de fruits et légumes importés (salade,persil,tomates, etc.), tout en l'adaptant au milieu urbain. Ceci reproduit alors de manière planifiée et reconnue par les autorités un système déjà développé dans le cadre des « squats »[38].
Parmi lesrisques naturels, ce sont surtout lescyclones tropicaux de lasaison chaude qui occasionnent les dégâts les plus importants (la combinaison de très fortes précipitations et de vents violents pouvant entraîner des victimes, destructions, inondations, mouvements de terrain, fortes houles,ondes de tempête...) et les plus fréquents sur le territoire nouméen (comme pour le reste de l'archipel néo-calédonien). Ainsi, entre 1880 et 2019, 40 de ces phénomènes météorologiques ont provoqué des dégâts à Nouméa[40]. Un système d'alerte cyclonique en quatre phases ou niveaux (préalerte, alertes 1 et 2, phase de sauvegarde) est déclenché par laprésidence du gouvernement néo-calédonien[41].
Le site de Nouméa et ses potentialités expliquent son choix par les Français pour y installer le chef-lieu de leur nouvelle colonie en 1854, tandis que la présence humaine, fruit d'une histoire relativement récente malgré quelques traces de peuplements pré-européens, a largement contribué à le transformer.
Lapréhistoire de Nouméa reste encore peu connue, transmise par quelques découvertes archéologiques, les récits faits par les premiers Européens ayant pris contact avec les populations locales et une tradition orale construite autour de conflits coutumiers et politiques qui divisent les clanskanaks de l'aire Djubéa-Kaponé.
Les premiers contacts d'Européens dans la région de l'actuelle Nouméa ne remontent pas avant lesannées 1840, surtout du fait de l'installation à une date incertaine à la fin de cette décennie ou au début de la suivante d'un négociant et santalier anglais,James Paddon. En effet, avec la découverte par les navigateurs européens du canal Woodin en 1847 et du passage de la Havannah à la pointe sud-est de laGrande Terre, la baie de Boulari prend de l'importance. Elle devient le débouché d'une voie de navigation pour aller àSydney, sur la côte Est, et auxNouvelles-Hébrides.
C'est en découvrant le comptoir de Paddon sur l'île Nou que les militaires français vont décider d'implanter la capitale de leur nouvelle colonie sur la presqu'île lui faisant face, ce qui va devenir Port-de-France[42]. Le capitaine anglais comprend vite, de son côté, tout le parti qu'il peut tirer d'une telle situation. Il fait donc venir cinquante têtes de bétail d'Australie et fait profiter de sa source aux navires de la marine impériale française. Son expérience lui permet d'organiser un service postal avecSydney, de recruter de la main d’œuvre indigène pour les travaux dans Port-de-France, d'améliorer les relations avec les chefsmélanésiens, et de révéler l'emplacement de gisements de charbon à Boulari[43].
Quoi qu'il en soit, la plupart des sources des négociants britanniques ou des militaires français témoignent que la presqu'île même était inhabitée (ou quasi inhabitée) lors de la fondation de Port de France. C'est même l'une des raisons qui ont pousséTardy de Montravel à choisir ce site, espérant alors avoir peu de problèmes liés aux populations locales.
Née moins d'un an après la prise de possession de laNouvelle-Calédonie par laFrance, Port-de-France, vite rebaptisée Nouméa, reste une agglomération modeste jusqu'à laSeconde Guerre mondiale, ne se développant légèrement que grâce aubagne et aux activités liées au nickel.
Après la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par laFrance le, la nouvelle administration coloniale cherche un endroit abrité et bénéficiant d'une bonnerade afin d'y créer un poste militaire et d'en faire lechef-lieu de l'île. Finalement, c'est lecapitaine de vaisseauLouis-Marie-François Tardy de Montravel (qui a donné son nom à un des quartiers de la ville) qui choisit un site qui lui paraît idéal, une grande rade naturelle en eau profonde, protégée des vents dominants de sud-est et des vents d'ouest par l'île Nou et en face de deux importantes passes dans le récif, sur une presqu'île au sud-ouest de laGrande Terre[44]. Ainsi est fondé le Port-de-France qui se réduit à ses débuts à une simple garnison de militaires concentrés autour dufort Constantine (du nom du vaisseau commandé parTardy de Montravel).
Aux militaires et fonctionnaires français s'ajoutent vite, dans les deux premières décennies de son existence, quelques colons, installés sur des concessions rurales dans la presqu'île, ou implantés initialement en « Brousse » mais qui se sont repliés vers cette place forte. Parmi eux, de nombreux Britanniques mais aussi des Allemands venus de l'Australie voisine individuellement.
Pour organiser cette ville naissante, l'administration coloniale, essentiellement constituée de militaires, entame rapidement une politique de planification et d'aménagement. Dès 1855, un premier plan d'urbanisme est constitué - pour n'être finalement présenté, après plusieurs modifications, qu'en 1860 - par lechef de bataillon duGéniePaul Coffyn (qui a donné son nom à une des collines de la presqu'île).
Panorama de Nouméa, gravure, Charles Lemire, 1884.Du côté du cimetière vu du chemin de la forêt noire. Dessin deLouise Michel réalisé en 1875
Par la suite, la ville va connaître plusieurs vagues successives de construction de nouveaux espaces gagnés sur la mer. Malgré ces grands travaux, le coût de la réalisation de ces plans, leur inadaptation à certains aspects de la morphologie du site, les aléas climatiques (les cyclones, comme ceux de 1862, 1869, 1872 et surtout 1880[45]) ou encore les raids mélanésiens (surtout en 1856 et 1857, durant la guerre contre le chef Kuindo[45]) font que, à l'exception de certains bâtiments officiels en pierre, la plupart des constructions sont précaires, vulnérables au feu et aux intempéries, et insalubres[46]. Les conditions sanitaires et d'hygiènes sont souvent difficiles pour les habitants. Ainsi, la lèpre est attestée à partir de 1880 tandis que la peste est présente, sporadiquement, au tournant duXXe siècle[45].
Franz Schrader, Carte de Nouméa, dans Franz Schrader et Louis Gallouédec,Géographie élémentaire de la France et de ses colonies, Paris, Hachette, 1894.
Malgré leur fort interventionnisme dans la gestion de l'aménagement de cette ville naissante, les autorités coloniales songent rapidement à y associer les colons y résidant. Le, Port-de-France devient pour la première fois une commune par décision duCommandant pour la Nouvelle-Calédonie : lemaire et le corps municipal de 11 membres sont nommés par l'autorité supérieure de lacolonie.
Cette première expérience est éphémère, puisque l'institution municipale est dissoute dès le. Elle réapparaît, cette fois-ci de façon définitive, en 1874 : il s'agit encore une fois d'un corps municipal, de 12 membres, entièrement nommé, mais une décision de laChambre des députés de 1878 va le transformer en conseil municipal, élu pour la première fois en 1879 (le maire toutefois reste nommé par le gouverneur jusqu'au)[45],[47].
Les « bagnards » sur le chantier d'arasement de la butte Conneau, vers 1875.
La ville va donc lentement se développer avec l'arrivée de colons, de négociants, mais surtout par la présence de 1864 à 1924 dubagne sur l'île Nou dans larade du chef-lieu puis dans lapresqu'île de Ducos (enceinte fortifiée pour accueillir, à partir de 1872, les déportés politiques de laCommune de Paris jugés les plus dangereux ou importants, les autres étant vite envoyés à l'île des Pins).
Mais c'est l'exploitation dunickel qui donne un véritable élan au chef-lieu et qui lui confère son rôle de capitale économique du territoire. L'exploitation de ce minerai, qui a commencé en 1875 à proximité de Nouméa (dans les mines dumont d'Or), attire des capitaux extérieurs et provoque la création de sociétés métallurgiques, dont l'une gérant la première fonderie installée à la pointe Chaleix de 1877 à 1885 fondée par l'industriel britanniqueJohn Higginson, bientôt regroupées en 1880 dans laSociété Le Nickel (SLN).
Entre 1888 et 1974, la société est principalement détenue par la famille Rothschild et, avec un quasi-monopole en Nouvelle-Calédonie, devient un des tous premiers producteurs mondiaux de nickel[48].
Vue de Nouméa et de sa rade, vers 1906.L'immeuble Cheval, construit en 1907 pour le rez-de-chaussée et agrandit d'un étage en 1927, destyle néo-Renaissance, avant sa réhabilitation en 2019.
L'or vert permet au chef-lieu de s'agrandir entre lesannées 1890 et1920, du fait des investissements et de la main d'œuvre qu'il attire, surtout recrutée parmi les travailleurs asiatiques « engagés » sous contrats (Vietnamiens ouChân Dăng,Indonésiens,Japonais), parmi les anciens bagnards ou encore parmi les petits colons deBrousse venus dans le chef-lieu à la suite de la faillite de leurs entreprises agricoles.
« Nouméa (Nlle-Calédonie) - Départ d'un train de voyageur pour laDumbia », Carte postale, v. 1910.
Dans ce contexte, entre la fin duXIXe siècle et le début de laSeconde Guerre mondiale, Nouméa s'étend progressivement au-delà des limites du plan Coffyn, dans les vallées qui en partent vers le nord (laVallée du Tir), vers l'est (laVallée des Colons) et vers le sud (leFaubourg Blanchot). C'est aussi essentiellement grâce au bagne d'abord puis au nickel qu'elle se modernise lentement, avec l'éclairage public au pétrole (avec 36 réverbères en 1882), puis au gaz de 1883 à 1932 et finalement électrique[49].
De même, pour les communications avec le reste de la colonie et du monde, le premier réseau télégraphique est mis en place par l'inauguration du câble sous-marin Bundaberg-Téoudié en 1893[45] tandis que latélégraphie sans fil (TSF) fait son apparition en 1925 avec la station de lapointe de l'Artillerie[50].
Malgré ces développements, l'industrie du nickel va connaître un important ralentissement du fait de lacrise des années 1930, donnant un coup d'arrêt momentané à la croissance urbaine de Nouméa qui va reprendre, et de plus belle, durant laSeconde Guerre mondiale.
Croix de Lorraine au Mont Coffyn, construite en 1973.
En, leConseil général et leConseil privé, organe consultatif composé de quatre civils et deux fonctionnaires nommés par le gouverneur, votent à plusieurs reprises en faveur de continuer la guerre contre l'Allemagne nazie aux côtés de l'Empire britannique. Plusieurs notables, derrière le notaire de Nouméa Michel Vergès, en profitent pour demander une réforme donnant plus de pouvoir aux institutions élues par les colons, à travers un « Manifeste à la population ». Le gouverneur en place, Georges-Marc Pélicier, à l'origine lui aussi favorable à une continuation de la guerre mais par la suite hésitant et hostile aux revendications de Michel Vergès, fait publier au journal officiel les décisions durégime de Vichy. Le, leconseil général décide de « désapprouver le Gouverneur » et « de se mettre en rapport direct avec legénéral de Gaulle ». Le, le gouverneur Pélicier est remplacé par le colonel Denis, nommé par Vichy pour assurer le maintien de la fidélité de la colonie à l'État français. Dans le reste de l'Empire, plusieurs colonies se sont totalement ralliées à laFrance libre (lesNouvelles-Hébrides voisines dès le sous la conduite du commissaire résident de laFrance dans ce condominium franco-britannique,Henri Sautot, puis leTchad gouverné parFélix Éboué le, leCameroun le lendemain sous l'impulsion ducapitaine Leclerc, leMoyen-Congo et l'Oubangui-Chari grâce àEdgard de Larminat le 28 et lesétablissements français de l'Océanie à la suite d'un référendum le). Une action de force est organisée par le Comité De Gaulle de Michel Vergès,Raymond Pognon (éleveur àBourail) ou Georges Dubois (ingénieur-géomètre à Nouméa), en lien avec laFrance libre - qui décide de nommer comme gouverneurHenri Sautot.
Un rassemblement est organisé à l'extérieur de la ville de nuit afin de marcher sur Nouméa au matin du, jour de l'arrivée prévue deSautot. De nombreux citadins s'associent au cortège. Si le colonel Denis fait installer un barrage pour les stopper àRivière-Salée, à l'entrée de la ville, les insurgés prennent sans difficulté et sans effusion de sang le contrôle des points stratégiques etHenri Sautot, installé dans l'hôtel du gouverneur à la fin de la journée, peut y déclarer officiellement le ralliement de la colonie à laFrance libre[51]. Le, unecroix de Lorraine monumentale a été inaugurée au sommet du mont Coffyn, dominant labaie de l'Orpelinat et le quartier duTrianon.
Vue de la Vallée du Tir, du port et de l'usineSLN en.
Après l'attaque de Pearl Harbor par lesJaponais le, le gouvernement américain décide de transformer laNouvelle-Calédonie en base de relais en 1942, en accord avec les autorités de laFrance libre, et en fait un gigantesque « porte-avions » et sa principale base arrière pour laguerre du Pacifique. Les premiers hommes (17 000) débarquent le à Nouméa, faisant plus que doubler la population de cette petite agglomération (qui ne compte alors qu'environ 10 000 habitants)[52],[53]. Le quartier général de la23e division d'infanterie de l'US Army (surnomméeAmerical Division ouPoppy Force), commandée par le généralAlexander Patch, est installé à l'Anse Vata dans un nouveau bâtiment appelé le « Pentagone », à côté de l'hôpital militaire (devenu, après le conflit, laPolyclinique de l'Anse Vata). Les Américains apportent avec eux la modernité et marquent profondément les habitants de la ville :Coca-Cola,chewing-gum,dancings (comme la demi-lune duReceiving ou le camp Barnes à l'Anse-Vata),snacks-bars,cinéma et spectacles en plein air (surtout auMotor Pool), matchs deboxe et decatch, entre autres. La nécessaire organisation de la détente et du repos des soldats permet la constitution d'une véritable économie de loisir qui enrichit de nombreux Nouméens, développe et modernise les infrastructures (diffusion de l'électricité, du goudronnage des rues et des routes, aménagement d'aérodromes, adaptation des quais), tandis que l'importation constante de matériel fait du port le deuxième de l'océan Pacifique derrière celui deSan Francisco en 1943 (250 000 tonnes manipulées cette année). Les Américains emploient une main d'œuvre importante pour l'entretien du matériel et du réseau routier qu'ils recrutent parmi les « engagés »indonésiens ouChân Dăng ainsi que parmi les « Indigènes ». Pour travailler en tant que dockers sur le port, ils font venir de nombreuxKanaks desîles Loyauté, qu'ils logent dans le camp deMontravel, contribuant ainsi à augmenter la présence mélanésienne en ville[54]. Les salaires augmentent pour toutes les couches de la société.
Plusieurs quartiers de Nouméa gardent encore la trace toponymique de cette présence :Receiving (ancien quartier du Vélodrome où l'US Army a installé une station radio)[55],Motor Pool (ainsi nommé car utilisé par les Américains pour entreposer et réparer leurs engins motorisés)[56] sont des noms de quartier hérités d'anciennes zones militaires américaines. Certaines demi-lunes entôle ondulée datant de cette époque jalonnent encore la ville (l'une d'entre elles abritant le musée de la Seconde guerre mondiale, inauguré à l'occasion du73e anniversaire du ralliement à laFrance libre le)[57], tandis que les deux aéroports la desservant (celui deTontouta pour les vols internationaux, et celui deMagenta pour les liaisons domestiques) ont été essentiellement aménagés durant la guerre. Beaucoup de Néo-calédoniens et de Nouméens ont gardé une certaine nostalgie de cette époque, et encore aujourd'hui, de nombreuses cérémonies commémorent tous les ans cette période autour du mémorial américain situé auPort Moselle. Après-guerre, certaines demandes ont été envoyées àWashington pour faire de la Nouvelle-Calédonie le51e État d'Amérique[58].
Un des vestiges de la présence militaire américaine : un canon auOuen Toro.
LaSeconde Guerre mondiale puis l'abandon du statut colonial et de l'indigénat ont entraîné de profondes mutations de la société et de l'économie néo-calédoniennes, le chef-lieu devenant alors un véritable miroir de ces transformations.
La présence de l'US Army a durablement dopé l'économie néo-calédonienne qui va atteindre son apogée dans les années 1960-1970 : c'est l'époque du « Boom duNickel ».L'or vert permet à l'île de s'enrichir considérablement, et c'est surtout Nouméa qui bénéficie des retombées économiques de cette exploitation grâce à la présence de l'usine SLN de Doniambo. Une véritable zone industrielle se développe autour de cette dernière àDucos. Principale conséquence de ce boom économique : l'augmentation rapide de la population du fait d'unexode rural relativement important mais surtout d'une forte immigrationtahitienne,wallisienne et futunienne, à quoi s'ajoutent de nouvelles arrivées deMétropolitains. En trente ans, entre 1946 et 1976, le nombre d'habitants est ainsi multiplié par six, passant de 10 605 personnes à 56 078 résidents. Ceci s'accompagne alors d'une vague d'extension frénétique et plutôt anarchique de la « capitale » qui s'étale rapidement dans l'ensemble de la presqu'île avec l'utilisation massive du béton et la construction de tours, copiées sur lesgrands ensembles urbains métropolitains, àMontravel,Rivière Salée, Saint-Quentin à la sortie de la ville ouMagenta. De nouveaux terre-pleins agrandissent le port et font pratiquement de l'ancienneîle Nou une presqu'île artificielle. Unevoie rapide est aménagée entre 1968 et 1969 pour desservir, depuis le centre-ville, l'usine et les nouveaux quartiers du Nord, en suivant le tracé de l'ancien « petit train de la mine » : lavoie express n°1 - Route du Normandie, plus généralement appelée voie de dégagement[59].
Le développement économique comme l'abolition de l'indigénat en 1946 changent également la composition ethnique de la ville. Jusqu'ici presque exclusivement européenne, Nouméa devient de plus en plus pluriethnique, avec un accroissement important desKanaks venus avec l'exode rural (ils passent ainsi de 869 travailleurs « indigènes » et un peu moins de 10 % de la population nouméenne à 2 432 « résidents libres » et 11 % en 1956, puis 20 % en 1983[60],[61]) et l'arrivée des Polynésiens pour travailler comme salariés de l'usineSLN ou dans le bâtiment.
À partir de la fin desannées 1960, un mouvement de revendication, porté par la première génération de Mélanésiens à avoir pu partir étudier enMétropole (Nidoïsh Naisseline, Élie Poigoune,Jean-Marie Tjibaou,Jacques Iekawé), milite pour une reconnaissance de la culture et d'une identitékanakes : pour eux, l'un des objectifs majeurs de leur combat, qui va évoluer vers lenationalisme et l'indépendantisme dans lesannées 1970, est d'arriver à une plus forte représentation symbolique des Kanaks dans « Nouméa la blanche »[62]. C'est ainsi qu'est organisé, en 1975, parJean-Marie Tjibaou, le festival des arts mélanésiensMélanésia 2000 sur la plage 1000 au nord-est de la presqu'île. Pour répondre à ces aspirations, l'administration et les autorités incorporent de plus en plus de Kanaks au sein de la fonction publique territoriale implantée à Nouméa (outreJean-Marie Tjibaou,Jacques Iekawé est tout particulièrement chargé d'organiser cette « promotion mélanésienne »), et des mesures financières sont décidées en faveur de la « Brousse » et desÎles[63]. Un centre culturel (futur et actuel centreKo We Kara), financé par l'État, est inauguré en 1982 à l'entrée nord de la ville, au bord de lavoie de dégagement du côté deDucos, dans le but de servir de « vitrine » de la culture mélanésienne et de « lieu de rencontre culturel pour les Kanak de la Grande-Terre et des îles ». Mais, « rapidement récupéré par les Kanak de la mouvance du parti loyaliste », ce lieu est vite boycotté par les indépendantistes[64].
Nouméa devient le bastion des anti-indépendantistes et échappe un temps aux affrontements qui ont surtout lieu enBrousse, même si le centre-ville est régulièrement le théâtre de manifestations des deux camps, qui se font parfois face dans la rue mais le plus souvent pacifiquement, comme le à l'occasion de la venue sur le Territoire du secrétaire d'État aux DOM-TOMGeorges Lemoine[65],[66].
Néanmoins, après la mort le d'Yves Tual, un jeune « Caldoche » (ou Calédonien d'origine européenne dont la famille est présente dans l'archipel depuis plusieurs générations) de 17 ans tué d'une balle de fusil tirée à distance par des indépendantistes[67], des émeutes violentes ont lieu à Nouméa.
L'application de ces accords et les statuts qui en découlent ont des conséquences directes sur l'espace urbain. Tout d'abord, la nouvelle organisation institutionnelle et l'autonomie accrue de l'archipel, avec de nombreuxtransferts de compétences, mais aussi son intégration toujours plus poussée dans son environnement régional, entraînent l'implantation d'institutions et administrations nouvelles : auCongrès, qui siège toujours dans le bâtiment de l'Assemblée territoriale qu'il remplace et à l'emplacement de l'ancien Conseil général au boulevard Vauban, s'ajoutent ainsi l'hôtel de laProvince Sud (la « Maison bleue », 1989) et celui duGouvernement de la Nouvelle-Calédonie (2002) àPort Moselle au pied de la pointe de l'Artillerie.
De même, plusieurs revendications des indépendantistes commencent à prendre effet pour rendre la culture mélanésienne plus visible en ville. Le symbole de cette évolution reste la création de l'Agence de développement de la culture kanak (ADCK) en 1989 qui porte la construction duCentre culturel Tjibaou.
Le « tour des baies » à la baie de l'Orphelinat et ses aménagements : marinas et promenades piétonnières.
Outre ces évolutions entraînées par les différents accords sur l'avenir institutionnel de l'archipel, Nouméa connaît d'importants bouleversements liés à un retour de la croissance démographique. À partir desannées 1990, lemaireJean Lèques entreprend une importante politique deréaménagement urbain. Il fait réhabiliter ainsi certainsquartiers désaffectés commeRivière-Salée (qui se voit doter d'unemédiathèque municipale en qui est ensuite agrandie en 2011[68] ainsi que d'un café-musique baptiséLe Mouv’ en 2001[69]) etDucos dans la périphérie nord de Nouméa ou encore laVallée-du-Tir. Les espaces de laplace des Cocotiers sont totalement renouvelés : les monuments anciens de la place (lafontaine Céleste, le kiosque à musique, les différents squares) sont restaurés.
À cette politique s'ajoute une expansion due à la forte augmentation de la population nouméenne (65 110 habitants en 1989, 76 293 en 1996 et 91 386 en 2004[70]), alimentée par un solde migratoire très positif avec une arrivée toujours forte de jeunes actifs Mélanésiens venus deBrousse et plus encore desîles Loyauté. Ce développement démographique a nécessité une intense activité de constructions d'habitats et de nouveaux lotissements ne cessent d'être aménagés dans la presqu'île.
Vue sur l'agglomération de Nouméa depuis le pic Malaoui dans les monts Koghis (Dumbéa), en 2009.
De plus, l'agglomération nouméenne, appeléeGrand Nouméa, connaît un processus d'étalement spatial en périphérie de plus en plus important. Aux apports des migrations externes à la ville (nouveaux arrivants polynésiens notamment) s'ajoute, depuis lesannées 1980, un phénomène de fuite du centre urbain vers la banlieue, favorisé par une popularisation de l'usage individuel de l'automobile, de plus faibles coûts du foncier et de l'immobilier en banlieue et une recherche d'espace de la part de certains habitants issus des classes moyennes ou aisées. Par ailleurs, la ségrégation socio-spatiale entre des quartiers Sud plus aisés et plus majoritairement européens et des quartiers Nord plus populaires et métissés se maintient, amplifié par le développement de zones d'habitat spontané dites« squat ». Des tensions sociales et politiques restent alors fortes, comme en témoignent lesémeutes de 2024 qui ont entraîné plusieurs morts et destructions dans l'agglomération.
C'est également le chef-lieu de laProvince Sud, elle accueille donc l'Hôtel de la Province (appelée aussi la « Maison Bleue » par les médias locaux). Le centre-ville abrite également leConseil coutumier de l'aire Djubéa-Kaponé.
Pour ce qui est de la coopération internationale, Nouméa est le siège du secrétariat général de laCommunauté du Pacifique (ancienne Commission du Pacifique Sud CPS) et de plusieurs consulats. Chaque année, il s'y tient le Forum francophone du Pacifique réunissant les établissements de l'Alliance française et desInstituts français d'Asie-Pacifique, des intellectuels, journalistes, écrivains, artistes francophones de la région, avec tables rondes, manifestations scientifiques, réunions de concertation et événements artistiques ou musicaux[71].
Nouméa est la plus anciennecommune de la collectivité néo-calédonienne, constituée depuis 1874. Elle avait déjà eu un premier conseil municipal, désigné par leGouverneur, lorsqu'elle s'appelait encore Port-de-France, de 1859 à 1860. Son premiermaire élu, et non nommé par le gouverneur, fut Eugène Porcheron en 1882. Depuis 2008, leconseil municipal est composé de 53 élus, contre 45 de 1983 à 1995 puis 49 de 1995 à 2008, et comporte 12 postes d'adjoint au maire (il y en avait trois de plus lors de la mandature 2008-2014 et deux de plus de 2014 à 2020). Lesélections municipales ont lieu, comme pour les autres communes françaises, tous les six ans, ausuffrage universel de tous lescitoyens français eteuropéens, selon unscrutin proportionnel plurinominal aveclistes bloquées à deux tours etprime majoritaire mis en place à partir de 1983, remplaçant alors le précédentscrutin majoritaire plurinominal[72]. L'hôtel de ville est installé depuis 1975 dans un bâtiment construit spécialement à cet effet, à l'ouest de laplace des Cocotiers au centre-ville.
Les symboles du blason (cagou, vaisseau à voile, hippocampes) ont été définis par Eugène Bizeul, en 1982, à la suite d'un concours public lancé par la mairie en 1976. Cet écusson est ensuite remodelé par l'artiste local Marcel Pétron en 1991 pour prendre sa forme actuelle. Selon la Ville de Nouméa, lagoélette représente l'histoire de la commune et du port, l'utilisation ducagou reprend ainsi l'animal endémique devenu emblématique du Territoire, les hippocampes et l'azur plein de l'écu renvoient quant-à-eux au lagon dans lequel se conjuguent le ciel et la mer[73],[74]
Pour faire face aux problématiques engendrées par l'étalement urbain et la formation de l'agglomération duGrand Nouméa, le chef-lieu s'est progressivement associé à ses trois communes voisines deDumbéa, duMont-Dore et dePaïta dans une série desyndicats intercommunaux depuis la deuxième moitié desannées 1990. Il s'agit tout d'abord de troissyndicats à vocation unique (SIVU) pour les transports scolaires (Transco) en 1996[75], l'approvisionnement, la distribution et la gestion des eaux du Grand Nouméa (EGN) en 1998[76] et pour le traitement des ordures ménagères (TOM) en 2005[77]. Toujours en 2005, une mission intercommunale, devenue l'année suivante lesyndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM) du Grand Nouméa (SIGN), a été créée, dans le but de réfléchir au renforcement de l'intercommunalité pouvant amener à la création future d'unétablissement public de coopération à fiscalité propre de type « communauté d'agglomération ». Il est chargé également de piloter le volet intercommunalité des contrats d'agglomération signés tous les cinq ans avec l'État et laProvince Sud[78].
En 2010, les troisSIVU ont été supprimés, deux d'entre eux (EGN et TOM) ayant été absorbés par le SIGN, le troisième, Transco, étant fusionné avec les régies des transports des quatre communes (avec surtout la gestion du réseau de bus de la ville de Nouméa,Karuïa) et les services compétents en la matière de laProvince Sud (et donc le réseau interurbainCarSud) pour créer le nouveausyndicat mixte des transports urbains (SMTU)[79].
Le SIGN est dirigé par un Comité syndical, son assemblée délibérante constituée de 12 délégués titulaires (et autant de suppléants) désignés par les conseils municipaux des communes membres à raison de six pour Nouméa et de deux pour chacune des trois autres municipalités. Ils élisent en leur sein pour cinq ans son président[80].
Liste des présidents du Syndicat intercommunal du Grand Nouméa[80]
Le SMTU, pour sa part, est organisé autour d'un Comité syndical de neuf délégués titulaires (et autant de suppléants) désignés par les conseils municipaux ou l'Assemblée de laProvince Sud, dont trois pour cette dernière et autant pour le conseil municipal de Nouméa, et un pour chacune des trois autres communes, qui choisissent en leur sein un président et quatre vice-présidents (un par collectivité qui ne détient pas la présidence) pour un mandat de quatre puis trois ans[81]. Le SIGN comme le SMTU siègent dans un immeuble du « Cœur de ville » àDumbéa, près de la limite nord du territoire nouméen et à côté du lycée du Grand Nouméa et du centre commercialKenu'in.
Liste des présidents du Syndicat mixte des transports urbains[81]
Jean Lèques (ici lors d'un dépôt de gerbe au mémorial américain en 2009) estmaire de Nouméa de 1986 à 2014, et maire honoraire de 2014 à son décès en 2022.
À la veille desélections de 2008, le conseil municipal était ainsi constitué : 39 élus pour leRassemblement-UMP (dont le maire et ses 14 adjoints), 4 pour l'autre parti non-indépendantisteAvenir ensemble (issus de deux listes nonRPCR en 2001 : « Nouméa, c'est Capital"e" » menée parSonia Lagarde qui unissait le parti « Alliance » et leMouvement pour la France local, tous deux opposés à l'Accord de Nouméa à l'époque, la liste avait obtenu en 2001 22,6 % des suffrages, trois des cinq élus de cette liste se sont intégrés à l'Avenir ensemble ; « Tous d'ici » d'Isabelle Ohlen qui est l'unique élue de cette liste formée entre différentes personnalités de la société civile et les indépendantistes modérés de laFCCI et se battant surtout pour la mise en place d'undestin commun, la liste avait obtenu 5,3 % des suffrages), 2 pour leFront national (11,1 %), 2 de la liste « Alternative citoyenne » (7,6 % en 2001, les deux élus sont l'indépendantisteGérald Cortot de l'Union calédonienne et Jean-Raymond Postic de la société civile) et 2 pour leMouvement pour la France (qui ont fait sécession du groupe « Nouméa c'est capital"e" » en 2006 pour critiquer la position de l'Avenir ensemble, dont les 3 autres membres de ce groupe sont adhérents, au sujet du corps électoral[84]).
Plusieurs bouleversements modifient ensuite la composition du conseil municipal : le médiateurPhilippe Blaise quitte leRassemblement-UMP en pour marquer son opposition à la levée du drapeau dit « Kanaky » ou indépendantiste sur les édifices publics (dont la mairie de Nouméa) aux côtés dudrapeau national français (une initiative lancée alors par le président du parti,Pierre Frogier), et siège ensuite comme non-inscrit dans l'opposition (tout en fondant sa propre formation politique, leMouvement républicain calédonien ou MRC), réduisant ainsi le groupe de la majorité municipale à 39 élus sur 53[86]. Toutefois, le même sujet des deux drapeaux provoque la défection de deux conseillères du groupe « Changer c'est capital » (qui passe ainsi de 9 à 7 membres), Jacqueline Bernut et Marie-Laure Lafleur, enavril et[87] : siégeant d'abord aussi comme non inscrites, elles rejoignent rapidement le groupe duRassemblement-UMP, qui compte donc désormais 41 conseillers. Ce nombre est porté à 42 avec le ralliement de l'une des quatre conseillères de « Nouméa la diversité en mouvement », Gloria Outu, en[88].
Mais, comme lors de la mandature précédente, les groupes issus des élections sont en permanente recomposition. Tout d'abord, la majorité municipale se scinde en deux en 2015 en raison notamment du refus deSonia Lagarde de démissionner de son mandat de député (contrairement à un engagement pris au cours de la campagne, et alors que son3e adjoint,Philippe Dunoyer, était censé prendre sa succession à l'Assemblée nationale), d'un rythme parfois jugé trop lent dans la mise en place des réformes promises, d'une prise de distance de plus en plus affichée de la première magistrate vis-à-vis de la direction deCalédonie ensemble et d'accusations venant de certains membres de la municipalité au sujet d'un manque de concertation au sein de la majorité[95],[96]. Ainsi, le, avec cinq des quatorze autres adjoints et 15 des 25 autres conseillers municipaux issus de « Avec nous, ça va changer »,Philippe Dunoyer crée son propre groupe politique au conseil, baptisé simplement « Calédonie ensemble », et en prend la direction[97]. Tout en déclarant et agissant toujours comme faisant partie de la majorité, il justifie cette scission par l'expression d'une sensibilité différente concernant l'intensité et le rythme à donner à l'application du programme de campagne : « C’est un groupe qui est là pour co-construire et proposer une optimisation du fonctionnement municipal. L’affirmation d’une sensibilité qui pense pouvoir faire des propositions, un peu mieux, un peu mieux entendues peut-être. [...] Ça va dépendre de comment ça va se passer. On va faire des propositions, on va voir si elles seront acceptées… »[98]. Ce groupeCalédonie ensemble est rejoint en par un autre adjoint, Daniel Leroux, chargé jusque-là de l'urbanisme mais qui s'est vu retirer cette délégation pour avoir exposé publiquement ses désaccords avec le maire sur plusieurs projets d'aménagement[99]. Dans l'opposition également, les choses changent, en raison surtout d'évolutions des coalitions au niveau provincial et duCongrès. En, leRPC d'Isabelle Lafleur et plusieurs dissidents duMPC (emmenés parSonia Backès, ancienne numéro deux du parti et également conseillère municipale de Nouméa) quittent l'UCF pour s'associer aux élus duFPU dans toutes les institutions de l'archipel pour fonder des groupes appelésLes Républicains (en référence aunouveau nom pris nationalement par l'UMP). C'est donc le cas au conseil municipal de Nouméa, où ce nouveau groupe, présidé parJean-Claude Briault duRassemblement, est rejoint par les deux seules élues duRPC (Isabelle Lafleur etFélicia Ballanger) et deux dissidents duMPC (Sonia Backès et Gilles Ukeiwé, fils de l'ancien sénateur et fondateur duRPCRDick Ukeiwé), faisant ainsi retomber le groupeUCF à huit membres. Puis, en, à la suite de l'alliance au niveau duCongrès duMPC avecCalédonie ensemble etLe Rassemblement dans une « Plateforme commune »,Philippe Blaise et sonMRC, qui s'oppose fermement à cette association et se rapproche pour sa part deSonia Backès, décide à son tour de quitter l'UCF pour siéger comme non-inscrit.Sonia Backès et ses proches, dontPhilippe Blaise mais aussiJean-Claude Briault qui a quitté leRassemblement, créent alors leur propre parti en,Les Républicains calédoniens, qui entretiennent des bonnes relations avec la maireSonia Lagarde, bien qu'étant officiellement dans l'opposition. Cela aboutit à la création au niveau provincial et néo-calédonien de la coalitionL'Avenir en confiance en, unissant leRassemblement (qui n'a désormais plus de conseillers municipaux à Nouméa) auxRépublicains calédoniens deSonia Backès, auMPC et à plusieurs fidèles deSonia Lagarde (ses adjoints Françoise Suvé et Marc Zeisel ou encore la conseillère municipale du groupe « Avec nous, ça va changer » Valérie Laroque-Daly). Si elle n'adhère pas officiellement à cette alliance, la maire de Nouméa la soutient publiquement pour lesélections provinciales du qui en font la nouvelle force majoritaire duSud et la première formation duCongrès[100].
Son importance démographique et son statut administratif donnent à Nouméa un rôle important dans la vie politique locale, mais relativement marginal à l'échelle nationale ou européenne. De ce fait, la participation est plus faible lors des élections présidentielles, législatives et plus encore européennes (tout en étant généralement supérieure à la moyenne néo-calédonienne) que lors des échéances locales. Sur le plan politique, l'émiettement de l'influence duRPCR a commencé à être perçue au cours desélections provinciales du, la liste anti-indépendantiste dissidente et opposée àJacques Lafleur, l'Avenir ensemble, étant alors arrivée en tête devant le parti loyaliste traditionnel non seulement à Nouméa (avec 1159 voix d'avances), mais aussi dans deux autres communes duGrand Nouméa :Dumbéa (commune échappant jusque-là traditionnellement auRPCR) etPaïta (fief d'Harold Martin, l'un des fondateurs de l'Avenir ensemble).Calédonie ensemble a, depuis sa création en 2008, augmenté progressivement son assise électorale au sein de l'agglomération. Auxélections législatives de 2012, le candidat de ce partiPhilippe Gomès est arrivé en tête dans les trois communes de banlieue, tandis queSonia Lagarde arrive deuxième au premier tour à Nouméa derrière le candidat duRassemblement-UMPGaël Yanno avant de s'imposer au second tour. Lors desélections législatives de 2017,Philippe Dunoyer est le premier candidat deCalédonie ensemble à arriver en tête dans la commune de Nouméa lors de ce type de scrutin.
Nouméa dans les élections provinciales néo-calédoniennes
Sonia Backès, présidente de l'Assemblée de laProvince Sud depuis 2019, est une ancienne conseillère municipale de Nouméa.
Quoi qu'il en soit, Nouméa et son agglomération occupent toujours une place importante dans la politique provinciale. Au, ce sont 18 des 40 conseillers provinciaux duSud qui sont implantés à Nouméa, dont 15 des 32 élus qui sont également membres duCongrès (indiqués en gras). Sont également spécifiés en italique ceux qui sont par ailleurs conseillers municipaux[103],[121] :
Rock Wamytan, président duCongrès depuis le, déjà en place de 2011 à 2012 et de 2013 à 2014, est un ancien conseiller municipal duMont-Dore dans leGrand Nouméa.
Les trois autres communes duGrand Nouméa disposent pour leur part, au, de 14 conseillers provinciaux dont 12 également membres duCongrès (en gras, les conseillers municipaux étant en italique)[121],[122],[123] :
Auparavant, la ville a été incluse dans une circonscription unique correspondant à l'ensemble de laNouvelle-Calédonie pourun seul député au vote majoritaire de 1945 à 1978 (avec un député nouméen entre 1945 et 1964, à savoir successivementRoger Gervolino de 1945 à 1951 puisMaurice Lenormand de 1951 à 1964) puis pourdeux représentants à la proportionnelle de 1986 à 1988 (l'un des deux sièges étant alors occupé par un conseiller municipal du chef-lieu,Jacques Lafleur). En dehors de ces périodes, Nouméa a fait partie de l'anciennedeuxième circonscription de Nouvelle-Calédonie, dite « circonscription Ouest » car s'étendant sur l'ensemble de la côte Ouest de laGrande Terre, de 1978 à 1986, aux côtés notamment de ses banlieues naissantes duGrand Nouméa. Le député est alors le nouméenJacques Lafleur.
Pour lesélections sénatoriales, Nouméa, en tant que commune de plus de 30 000 habitants, dispose commegrands électeurs de la totalité de ses conseillers municipaux (soit 53 depuis 2008) et de délégués supplémentaires élus par ces derniers à raison de 1 pour 800 habitants en sus de 30 000[133]. Ils étaient ainsi, pour lerenouvellement de 2017, 140 délégués du chef-lieu (53 titulaires membres du conseil municipal et 87 supplémentaires, auxquels s'ajoutaient 29 suppléants), soit environ le quart des grands électeurs néo-calédoniens (25,4 %). S'y ajoutaient les 37 représentants deDumbéa (35 conseillers municipaux et 2 délégués supplémentaires, avec 10 suppléants), les 35 élus communaux duMont-Dore (avec 9 suppléants) et les 33 dePaïta (avec 9 suppléants), soit un peu moins du cinquième (19,02 %) du collège électoral[134]. Ils élisent (avec leurs homologues des autres communes, les 76 conseillers provinciaux, les quatre parlementaires en fonction) deuxsénateurs (un seul avant 2011) pour l'ensemble de laNouvelle-Calédonie pour un mandat de six ans auscrutin plurinominal majoritaire à deux tours. Si les trois premiers élus à lachambre haute duParlement français (Henri Lafleur de 1947 à 1955 et de 1959 à 1974,Armand Ohlen de 1955 à 1959 etLionel Cherrier de 1974 à 1983) étaient par ailleurs implantés politiquement à Nouméa, aucun de leurs successeurs à partir de 1983 n'est venu de la capitale. Depuis 2011, deux d'entre eux,Pierre Frogier, ancien président duRassemblement et élu de 2011 à 2023, puisGeorges Naturel, militant de ce dernier parti mais qui n'en avait pas reçu l'investiture et qui a été élu en 2023, membres des groupesUMP puis Les Républicains, ont fait leur carrière politique locale dans leGrand Nouméa, en tant qu'anciensmaires duMont-Dore de 1987 à 2001 et deDumbéa de 2008 à 2023 respectivement.
Un bastion de la droite pour les élections présidentielles
Plusieurs infrastructures à Nouméa ont été financées totalement ou partiellement par l'Union européenne, tout particulièrement au travers duFonds européen de développement (FED), parmi lesquelles des aménagements visant à améliorer la continuité territoriale interne à l'archipel dont surtout les liaisons avec les îles (le « quai FED » du port, l'amélioration de l'aéroport de Magenta, entre autres), la formation professionnelle (la construction du centre de formation des apprentis ou CFA de Nouméa, l'extension de la Maison des artisans, etc.) ou le tourisme (la construction du nouvelAquarium des lagons, par exemple)[179]. Mais, la population de la ville et de son agglomération connaissant l'un des niveaux de vie les plus élevés deNouvelle-Calédonie, les programmes européens servent avant tout à favoriser un certain rééquilibrage économique et de développement entre leGrand Nouméa d'une part et la « Brousse » et les îles d'autre part[180].
Centre administratif et politique de la collectivité néo-calédonienne, lieu d'expression du pouvoir local comme de celui de l'État, Nouméa est devenu le pôle urbain d'une agglomération à la démographie dynamique et multiculturelle, très différente de celle du reste de l'archipel.
Nouméa constitue laville-centre d'uneagglomération exerçant une très fortemacrocéphalie dans l'organisation du territoire néo-calédonien. La société qui s'y est développée est marquée par une démographie en constante évolution et par une rencontre de multiples influences culturelles, très spécifique par rapport à celle de la« Brousse » et desÎles[181].
La démographie urbaine de Nouméa et de son agglomération
Lacommune compte 85 976 habitants au dernier recensement de 2025[182], mais, depuis lesannées 1980 essentiellement, l'agglomération s'étend bien au-delà des limites communales.
Et si l'aire urbaine puis l'aire d'attraction n'ont jamais été officiellement définies sur un plan statistique, les autorités et les géographes l'assimilent généralement au concept d'« entité territoriale homogène » (ETH) utilisé pour désigner les différents bassins d'emploi de laNouvelle-Calédonie dans son Schéma d'aménagement (NC 2025). Il correspond alors auGrand Nouméa par réunion des communes de Nouméa,Mont-Dore,Dumbéa etPaïta, ensemble qui comporte ainsi 163 723 habitants en 2009, 179 509 en 2014, 182 341 en 2019 et 173 814 en 2025, soit les deux tiers de la population totale de l'archipel (66,67 % en 2009, 66,79 % en 2014, 67,18 % en 2019 et 65,69 % en 2025)[185],[186],[182],[181],[187]. Selon cette délimitation, cela placerait cet ensemble à nouveau aux environs de la50e place française, proche de celles deSaint-Denis deLa Réunion, d'Angoulême ou deValence. Plus précisément, le Schéma de cohérence de l'agglomération nouméenne (SCAN) adopté en 2010 définit une « aire urbaine principale » limitée à une faible portion de ces quatre territoires communaux. Elle comprend tout d'abord une « aire urbaine centrale » qui s'étend sans enclave sur environ 45 km sur une bande littorale allant de la presqu'île de N'Dé et du col de la Pirogue àPaïta au nord-ouest jusqu'à Plum auMont-Dore au sud-est. Elle regroupe le pôle urbain en bâti continu présenté ci-dessus, de nombreux territoires naturels ou agricoles en constant recul, et leszones périurbaines étalées en « doigts de gant » le long de laVoie express 2 et de laRoute territoriale 1 au sud-est du territoire communal dePaïta (le village éponyme devenu un véritable centre-ville, les nouveaux quartiers résidentiels et lotissements de Savannah, Bernard, Beauvallon, Val Boisé, Ondémia ou des Scheffleras-Mont-Mou, les tribus de N'Dé, Naniouni et du col de la Pirogue, les zones industrielles, commerciales ou artisanales Ziza, Zico et Zipad ainsi que l'installation de stockage des déchets de Gadji ou la base de recherche en sciences vétérinaires et agronomiques de Port-Laguerre, soit environ 14 140 habitants et 68,6 % de la population communale en 2014[188], passé à 20 827 personnes et 84,79 % en 2019[186]) ainsi qu'au centre-nord et à l'ouest deDumbéa (les quartiers résidentiels de Nakutakoin, Katiramona-Sud, Nondoué, de la Couvelée, de la plaine de Koé ou des Koghis, pour quelque 7 000 résidents en 2014[189] et 7 149 en 2019), et le long des routes provinciales 1 et 2 sur le littoral centre-ouest duMont-Dore (les quartiers résidentiels de la Coulée, du Vallon-Dore, de Mont-Dore-Sud et de Plum, ainsi que la tribu deSaint-Louis, soit 12 290 personnes et 45,26 % des habitants de la commune en 2014[190] puis 11 979 résidents et 43,37 % en 2019[186]). Le SCAN de 2010 intègre ensuite à cette « aire urbaine principale » deux « satellites » excentrés qui se sont organisés autour de l'aéroport international de Nouméa-La Tontouta à l'extrémité nord-ouest de la commune dePaïta (2 000 personnes en 2014[188], 1 976 habitants en 2019[186]) et dusite industrialo-portuaire de Goro-Prony à l'extrémité sud-est duMont-Dore[191].
Nouveau lotissement dans la baie de Tiaré au nord-ouest dePaïta, en 2014.
Port-de-France, simple comptoir et camp militaire, vers 1860.
une phase d'installation (1854-1864) : avant l'installation dubagne, le chef-lieu reste une petite bourgade mais commence à se développer avec l'arrivée de premiers colons « pionniers ». Mais la population de Port-de-France reste essentiellement composée de militaires et d'hommes célibataires.
la période dubagne (1864-1891) : la population augmente rapidement en raison de l'apport démographique important des « bagnards ». Néanmoins, un ralentissement de cette augmentation s'observe en 1887 et 1891, essentiellement dû au fait que cette période correspond à un moment où les premiers bagnards ayant terminé leur peine à Nouméa commencent le doublage (obligation de rester dans la colonie pendant un temps correspondant à leur peine et servant à forcer les anciens « forçats » libérés à rester dans la colonie) en Brousse.
la fin dubagne et la colonisationFeillet (1891-1921) : la décision du gouverneurPaul Feillet de « fermer le robinet d'eau sale » en 1894 et donc de fermer lebagne provoque le départ de la population pénitentiaire de la presqu'île. De plus, la nouvelle vague de colonisation lancée par le nouveau gouverneur (les colons Feillet) concerne essentiellement la brousse, ce qui fait que la ville stagne sur le plan démographique durant cette période.
un renouveau dans lesannées 1920 (1921-1931) : la population nouméenne recommence à augmenter dans lesannées 1920, en raison de la période d'essor économique sur le plan international (les « Années folles »), du développement de l'industrie du nickel mais aussi des échecs de colonisation de la brousse (colons Feillets et « nordistes ») qui poussent certains « broussards » à venir s'installer dans le chef-lieu.
la présence américaine (1936-1946) : la présence américaine apporte un nouveau style de vie ainsi que des « dollars » qui redonnent un certain dynamisme à la capitale.
la hausse de l'après-guerre (1946-1969) : hausse qui peut s'expliquer par un contexte international de hausse démographique et d'essor urbain (le « baby boom ») mais aussi par l'abolition du code de l'indigénat qui donne le droit auxkanaks de se déplacer et de s'installer où ils le souhaitent. Certains sont donc attirés par l'aspect économique et occidental du chef-lieu. L'immigrationwallisienne et futunienne commence également à se mettre en place. La population a presque triplé en 12 ans (1951-1963).
Depuis lesannées 1960 et1970, Nouméa s'est surtout développée vers le nord (vue du quartier deDucos et, au loin, les banlieues deDumbéa).
le boom du nickel (1969-1974) : l'essor économique considérable lié au cours élevé dunickel provoque un boom démographique considérable à Nouméa qui voit sa population augmenter de plus de 17 000 personnes en 5 ans. Cet essor économique s'accompagne d'une expansion urbaine et de l'immobilier assez anarchique.
une dépopulation liée à la crise dupremier choc pétrolier (1974-1976) : pour la première fois depuis la fin de laguerre, Nouméa perd de sa population (beaucoup retournent enMétropole et cette dépopulation touche tout le Territoire). Mais cette baisse est de courte durée.
le retour à la hausse (1976-1989) : durant cette période, la population de Nouméa recommence à augmenter doucement. Tout d'abord, la ville a réussi à contrebalancer son déficit migratoire dû aux gens quittant le Territoire pour laMétropole par un solde positif de la Brousse vers le chef-lieu (la crise touchant aussi le milieu rural, certains Broussards se rendent à Nouméa pour avoir plus de chance de trouver du travail). À cela s'ajoutent les « Événements » desannées 1980 durant lesquels de nombreux Européens de Brousse (les « Broussards ») se réfugient à Nouméa pour fuir les affrontements.
le nouveau boom démographique et l'étalement urbain (1989 - 2014) : du fait du retour à la stabilité politique et sociale, à quoi s'ajoute un nouveau boom du nickel durant lesannées 2000, l'essor urbain ne s'arrête pas tout en étant désormais marqué par unepériurbanisation de plus en plus forte.
Bien que peuplée pendant longtemps de manière majoritaire par des descendants d'Européens, Nouméa est une ville particulièrement cosmopolite. Le brassage ethnique est assez important et le phénomène de ghettoïsation n'existe pas ou peu, bien que certains quartiers (comme Montravel ou Rivière-Salée) soient essentiellement mélanésiens et d'autres plus européens (Tina, Val Plaisance, Faubourg-Blanchot). Cemulticulturalisme a permis ainsi de faire se côtoyer différentes communautés, religions et langues.
À cela s'ajoute une communauté asiatique non négligeable, essentiellement desIndonésiens (1,6 % à Nouméa et 2,1 % dans leGrand Nouméa) et desVietnamiens (1,8 % des Nouméens et 1,39 % de l'agglomération), mais aussi quelquesChinois[198],[192]. La plupart des commerces de proximité, magasins d'alimentation et épiceries sont tenus par ces derniers, si bien que ce type de commerce est généralement désigné en langage courant au sein de la population locale par l'expression « Chez le Chinois », tandis que le quartier compris aucentre-ville entre l'avenue de la Victoire au sud, laplace des Cocotiers au nord, la rue du général Mangin à l'ouest et l'avenue du Maréchal Foch à l'est, et où se concentrent plusieurs de ces commerces, est généralement appelé le « Chinatown » de Nouméa.
En 2014 et 2019, la catégorie statistique des « Autres et non déclarés » telle que publiée par l'ISEE incluait lesTahitiens, les Ni-Vanuatu, les différentes communautés asiatiques, ainsi que la catégorie en très forte augmentation de ceux qui ont souhaité se définir comme « Calédoniens » ou un terme équivalent, préférant se fondre dans un ensemble se rapprochant du principe de « destin commun » tel que défini dans l'accord de Nouméa et refusant une formulation ethnique de leur identité. Ces « Autres et non déclarés » totalisent ainsi 18,44 % des habitants de la ville et 20,51 % de l'ensemble de l'agglomération en 2014, puis respectivement 22,4 % et 18,75 % en 2019.
La religion dominante est lechristianisme (catholicisme etprotestantisme). La Nouvelle-Calédonie a fait l'objet dès avant la prise de possession par la France d'une lutte entre missionnaires protestants et catholiques, et les colons européens, français ou anglo-saxons, installés à Port-de-France y ont tout de suite mis en place leurs cultes. Ces deux religions sont donc bien implantées dans la capitale. Siège d'undiocèse créé en 1847 et élevé enarchidiocèse métropolitain en 1966, Nouméa accueille plusieurs églises, ainsi qu'unecathédrale inaugurée en 1897. Les principales églises sont l'église du Vœu, l’église Saint-Jean-Baptiste de la Vallée des Colons, l’église Saint-Michel de Montravel, et la ville comporte six paroisses (cathédrale, secteur pastoral de Saint-Jean-Baptiste de la Vallée des Colons, Bon-Pasteur de la Vallée du Tir, église du Vœu, Rivière-Salée, Saint-Michel de Montravel). L'actuel archevêque de Nouméa estMgrSusitino Sionepoe, ordonné prêtre en 1993 pour laSociété de Marie, présent enNouvelle-Calédonie de 1996 à 2006 puis de 2007 à 2012, nomméévêque de Wallis-et-Futuna en 2018 et choisi en 2025 pour succéder en tant qu'archevêque àMgrMichel Calvet, lui-même en place depuis 1981[199].
La population européenne est majoritairement de tradition catholique, même si plusieurs familles« caldoches » issues de colons anglais, allemands ou de certaines régions françaises (d'Alsace, Lorraine, des Cévennes...) restent protestants. De même, lesWallisiens et les Futuniens suivent presque tous le rite romain. En revanche, la population mélanésienne est plus partagée, et la communautétahitienne majoritairement réformée. Le principal culte protestant est celui de l'Église protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie (ÉPKNC), appelée jusqu'en 2013Église évangélique en Nouvelle-Calédonie et aux îles Loyauté (ÉÉNCIL), uneÉglise réformée rattachée à l'Alliance réformée mondiale (ARM). LeVieux Temple, voisin de la cathédrale et inauguré en 1893, domine laplace des Cocotiers[200]. Leconsistoire de Nouméa de l'ÉPKNC comporte deux paroisses : celle du Vieux Temple et celle de Montravel[201]. Une autre Église protestante historique est née d'un schisme local au sein des missions réformées néo-calédoniennes en 1958 : l'Église évangélique libre de la Nouvelle-Calédonie (ÉÉLNC), rattachée à l'Union des Églises évangéliques libres (UÉÉL), historiquement plutôt implantée hors de la ville mais qui y dispose depuis 1983 d'un culte, d'abord organisé chez l'habitant puis sous des constructions temporaires jusqu'à l'érection d'une salle de prière en 1987 doublée d'un internat en 1988 finalement devenu le centre et temple Néwéré dans le quartier deRivière-Salée[202].
Il existe aussi des établissements privés sous contrat confessionnels, dont les collèges catholiques de Champagnat de laVallée des Colons, de Saint-Joseph de Cluny de l'Anse Vata, le lycée protestant Do Kamo (lié à l'ÉPKNC) également situé à laVallée des Colons.
De nombreuses autres Églises protestantes, pour la plupart venant desÉtats-Unis, sont présentes, en particulier les 4 000témoins de Jéhovah (une salle d'assemblées dans le quartier deNormandie, à la périphérie nord-est de la ville, à la limite avec leMont-Dore), lespentecôtistes (trois églises pour 3 000 adeptes : la plus importante entre les quartiers duSeptième Kilomètre et deNormandie à la périphérie nord, sur la rue Jacques Iekawé près deDumbéa, une autre auFaubourg Blanchot au sud-est du centre-ville et une troisième dans le quartier du Logicoop àDucos), les 2 000adventistes (une église à laVallée des Colons), les 1 400mormons (le « pieu » de Nouméa a été créé le[203] avec cinq églises paroissiales toutes situées à Nouméa : àMagenta, en face de la plage et de l'aéroport à l'est, à laVallée des Colons à l'est du centre-ville, auQuartier latin au sud du centre-ville, auSeptième Kilomètre au nord-est, àRivière-Salée au nord) ou encore les sanitos (nom enOcéanie des membres de la Communauté du Christ, fondée en 1966, installée à Magenta).
Une communautémusulmane est également présente, puisant l'essentiel de ses fidèles au sein desIndonésiens d'origine. L'Association des musulmans de Nouvelle-Calédonie dénombre ainsi 3 000 croyants, à 80 % desIndonésiens, dont 200 à 300 pratiquants[204]. Cette communauté acquiert en 1978 une villa de style colonial à laVallée des Colons, à l'est du centre-ville, et la transforme en salle de prière avant de faire construire sur le terrain, en 1986, le Centre islamique de Nouméa. Il comporte une salle de prière, une bibliothèque, deux classes, deux salles d’eau, une salle pour les repas, et trois studios[205]. Outre des cours religieux ou d'arabe, la consultation de la bibliothèque ou les prières, le Centre islamique organise les manifestations des fêtes du calendrier islamique, même si certains évènement ont également lieu auconsulat général d'Indonésie, situé quant à lui auquartier de la baie de l'Orphelinat au sud du centre-ville, comme lestarawih au moment duRamadan. L'actuelimam, Mustafa Hameed, est diplômé de l'Université islamique deMédine[204].
Unecommunauté vietnamienne, ancienne, implique celle de cultesbouddhistes (néanmoins minoritaires). Ils sont essentiellement regroupés au sein de l'Association bouddhique de Nouvelle-Calédonie, rattachée à la Congrégation bouddhique vietnamienne unifiée d'Australie et de Nouvelle-Zélande, qui pratique unbouddhisme mahāyāna de tradition vietnamienne. L'Association dispose, comme lieu de méditation, de la pagode Nam Hai Pho Da, qui fait partie du foyer vietnamien situé à l'entrée deTina, à côté de l'aéroport de Magenta[206]. De plus, un centrebouddhiste mahāyāna de laNouvelle Tradition Kadampa, le Centre Kailash, a été créé à laVallée-du-Tir et donc au nord du centre-ville[207].
Une petite communautéjuiveséfarade (une cinquantaine de membres), est présente, constituée officiellement en 1987 avec une synagogue à la Vallée des Colons et un centre communautaire juif à Tina[208].
Une logemaçonnique est installée à l'Orient de Nouméa en 1868. Un temple maçonnique est construit, grâce à la bienveillance des autorités et de l'industrielJohn Higginson, sur la colline du sémaphore, à l'emplacement actuel de la FOL. Ouvert de 1878 à 1893, abandonné en 1940, il a été loué aux Américains, puis détruit en 1963.
Plan de Nouméa, centré sur la baie de Boulari à l'est
La ville de Nouméa est divisée en plusieurs secteurs administratifs. Elle a aussi une banlieue qui englobe les villes duMont-Dore, dePaïta et deDumbéa. Il s'agit duGrand Nouméa qui se différencie de labrousse néo-calédonienne.
La perspective de laplace des Cocotiers, vue vers l'ouest, espace ouvert au cœur du plan en damier du centre-ville.
Le centre-ville, ou centre historique, est le vieuxquartier colonial. Il est organisé autour de laplace des Cocotiers et dispose de nombreux monuments historiques, dont lafontaine Céleste (km 0 des routes calédoniennes) et le kiosque à musique sur laplace des Cocotiers, ou encore lacathédrale Saint-Joseph et le « Vieux temple » protestant en hauteur. Plus loin au nord se situe l'anciencentre hospitalier territorial (CHT) Gaston-Bourret, construit à l'emplacement du tout premier bâtiment de Port-de-France : lefort Constantine. À côté de laplace, le centre ville s'organise selon unplan en damier et accueille de nombreux magasins de vêtements, d'articles culturels (librairies et disquaires), de hi-fi, des bijouteries et des boutiques de luxe. S'y trouvent également de nombreux sièges sociaux des entreprises locales ou des bâtiments administratifs ou institutionnels (leHaut-commissariat de la République ou « Haussariat », l'Hôtel et de nombreux services dugouvernement, leCongrès, l'Hôtel de ville, le Vice-rectorat). À l'exception des quelques monuments et maisons historiques destyle colonial (dont l'ancienne mairie devenu le musée de la ville) ouart déco plus anciens, le bâti est dominé par des immeubles datant majoritairement de la période dite du « Boom du nickel » (années 1960 et1970), marquant ainsi le centre-ville d'une certaine verticalité et où le béton prévaut.
Le Quartier latin (appelé ainsi parce qu'il était à l'origine séparé du centre-ville par une large bande de mer, rappelant lequartier latin de Paris) est tout aussi touristique que le vieux centre et est tout aussi ancien. S'y trouvent notamment leMusée de Nouvelle-Calédonie (« Musée territorial »), lemarché municipal et quelques restaurants et bars ainsi que le principalport de plaisance de la ville, lePort Moselle, aménagé sur des espaces gagnés sur la mer, ainsi que l'hôtel de laProvince Sud. Leplan en damier domine toujours, appuyé sur de grands axes qui délimitent le quartier au nord et à l'ouest : respectivement l'avenue de la Victoire - Henri Lafleur, bordée par de nombreux immeubles, sièges sociaux de banque (d'où le surnom d'« avenue des banques »), large boulevard à terre-plein central boisé et servant de parc de stationnement qui ouvre une perspective sur le monument aux morts de laPremière Guerre mondiale de la place Bir-Hakeim et sur la caserne Gally-Passebosc, bâtiment de style colonial duXIXe siècle ; la rue Georges Clemenceau, l'avenue Foch et la rue de Sébastopol, grandes artères reliant le centre-ville aux quartiers sud. Le bâti est dense et aussi plutôt vertical (bien qu'avec des immeubles moins élevés qu'au centre-ville), mêlant majoritairementart déco et constructions de la période du boom avec quelques survivances de bâtiments plus anciens.
La caserne Gally-Passebosc et la place Bir Hakeim, lieu des principales commémorations civiles et militaires, marquent la limite sud-est du centre-ville et l'entrée du quartier de la vallée du Génie.
Lapointe de l'Artillerie sépare lePort Moselle de la baie de l'Orphelinat et constitue la limite sud du vieux Nouméa. Ce quartier accueille le plus vieux collège de Nouméa, le collège George-Beaudoux (initialement appelé collège Lapérouse) ainsi que le principal lycée du territoire, lelycée Lapérouse, et le lycée hôtelier Escoffier. C'est aussi une importante base militaire, d'où son nom.
La presqu'île artificielle deNouville (ancienne île Nou, où l'administration pénitentiaire était installée) accueille toujours, sur sa côte sud-est, le centre d'arrêt du Camp Est, rappelant l'ancienne fonction pénitentiaire de l'île Nou qui marque toujours l'espace par de nombreux vestiges des équipements dubagne aujourd'hui réhabilités et reconvertis (théâtre de l'île ou le campus dit des « Ateliers » de l'université sur la côte nord, leCHS Albert-Bousquet sur la côte sud, le centre pénitentiaire, etc). Mais elle est devenue au tournant duXXIe siècle le véritable centre universitaire de la capitale. Le lycée général et technique Jules-Garnier qui accueille plusieurs classes préparatoires aux grandes écoles, est implanté sur la côte sud-est, à l'entrée de la presqu'île, depuis 1975, et l'Université française du Pacifique puisUniversité de la Nouvelle-Calédonie s'y est progressivement regroupée sur la côte nord depuis lesannées 1980 : d'abord localisation des sièges de la faculté deSciences etTechnique et de celle de droit depuis 1987, ils sont rejoints par l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) en 2005 tandis que d'importants travaux sont engagés la même année pour transformer le site de Nouville en un grand campus réaménagé afin d'accueillir à partir de la rentrée 2012 le département des Lettres, Langues et Sciences humaines, jusque-là installé à Magenta. Les archives territoriales de Nouvelle-Calédonie[211] y sont installées depuis la fin desannées 1990 et un pôle hôtelier a été aménagé dans l'anse du Kuendu, à la pointe nord-ouest de la presqu'île. L'urbanisation a toutefois peu marqué cet espace de Nouméa, entravée notamment par une emprise foncière toujours importante de l'armée, et le bâti est relativement peu dense, aux fonctions majoritairement non résidentielles, à l'exception de l'habitat spontané de l'un des principaux squats de Nouméa qui s'est développé le long de la rue du contre-amiral Joseph du Bouzet, sur les versants sud de la principale colline de Nouville, entre leSénat coutumier et leCHS Albert-Bousquet.
Avec sonaquarium et ses plages, il s'agit de la partie la plus touristique de Nouméa, offrant un véritable paysage deRiviera, notamment autour de la baie des Citrons et de l'anse Vata où se trouvent de nombreux hôtels (qui se sont élevés en hauteur à partir desannées 1990), restaurants, bars et boîtes de nuit. La baie de l'Orphelinat sert quant à elle de port de plaisance, entouré d'immeubles d'habitat collectif relativement aisé, et la Côte Blanche, à l'extrémité sud de la baie de Sainte-Marie, de base nautique. D'importants chantiers de planification urbaine ont été menés à la fin duXXe siècle et au début duXXIe siècle le long de ce « tour des baies », aménageant des promenades avec circuits piétonniers et cyclistes, arbres (notamment palmiers et cocotiers, flamboyants) et mobilier urbain (comprenant, dans la baie de l'Orphelinat, d'anciennes balises maritimes).
Quartier N'Géa à Nouméa.
À cela s'ajoutent les quartiers résidentiels, majoritairement européens et dominés par un habitat individuel avec jardins, du Receiving, de Motor Pool, du Trianon, de Val Plaisance (avec sonhippodrome) et de N'Géa. Y sont situés deux collèges publics, le collège Jean-Mariotti et le collège de Tuband, mais aussi un collège privé, Saint-Joseph de Cluny, et un lycée privé, Blaise-Pascal. Il y a 13 900 habitants. L'urbanisation s'y est développée après laSeconde Guerre mondiale, essentiellement à partir desannées 1960. Des immeubles d'habitat collectif ont ensuite été sporadiquement implantés à partir desannées 1980, avant d'être plus particulièrement privilégiés au tournant duXXIe siècle sur les versants de la colline duOuen Toro par exemple. Le lotissement Tuband, aménagé dans lesannées 2000, marque un retour à un habitat individuel, avec des terrains réduits et aux formes et au style standardisés (fortement inspirés des maisons coloniales, avec un retour de toits en pente dont la couleur rouge marquent fortement le paysage urbain, quand les toits plats et blancs avaient été privilégiés dans les constructions depuis 1945).
Ducos est unepresqu'île : c'est le centre économique et industriel de Nouméa où de nombreuses entreprises sont installées. La presqu'île de Ducos compte 7 500 habitants et constitue la partie nord-ouest de Nouméa. À l'origine, Ducos appartenait à l'administration pénitentiaire qui y avait installé un centre où étaient emprisonnés les condamnés jugés les plus dangereux.
Aujourd'hui, elle comprend la zone industrielle de Ducos située à proximité de l'usine SLN de Doniambo. Autre cœur industriel de la presqu'île, le quartier de la baie de Numbo, ancien site pénitentiaire, et dont les activités sont centrées autour du chalandage, de la construction navale et de la cimenterie. Enfin, peut être citée, à l'extrémité ouest de la presqu'île, la pointe Koumourou (ce qui signifie « trou profond » ou « trou bleu ») qui a d'abord servi à l'installation d'une batterie d'artillerie et qui sert aujourd'hui au stockage des hydrocarbures et de gaz destinés à l'approvisionnement de la Nouvelle-Calédonie.
Ce secteur est un des centres les plus dynamiques, et également l'un des plus cosmopolites du chef-lieu avec ses 14 000 habitants. Son cœur reste le quartier de Magenta proprement dit, où se trouvent l'aérodrome domestique de Nouméa, l'ancien site de la faculté des Lettres, langues et sciences humaines de l'université de Nouvelle-Calédonie (qui a été déplacée vers Nouville en 2012) ainsi que le stade Numa-Daly (construit en 1966 à l'occasion des2eJeux du Pacifique, il porte le nom d'un ancien footballeur français ayant joué à l'Olympique de Marseille). Peuvent également être cités laclinique de Magenta qui accueille les services depédiatrie et d'obstétrique du centre hospitalier territorial (CHT), ainsi que le plus important collège de la ville. Le quartier du Haut-Magenta sert de lien entre le centre-ville et les quartiers résidentiels de la périphérie. S'y trouve également, dans les hauteurs, le parc zoologique et forestier. Autour de ces deux pôles importants se sont développés les quartiers pleinement résidentiels de la presqu'île de Ouémo, des Portes de Fer et du Quatrième kilomètre avec son vieux cimetière, créé dans lesannées 1880 et toujours en expansion. LeCentre culturel Tjibaou se trouve dans ce secteur administratif.
Enfin, ce quartier est probablement celui où la plus grande mixité sociale peut être observée. Ainsi, les quartiers pavillonnaires des classes moyennes de Ouémo, du Haut-Magenta et d'une partie des Portes de Fer côtoient les tours de Magenta, situées entre le stade et le CHT, et les logements sociaux pavillonnaires construits récemment dans les hauteurs entre les Portes de Fer et l'aérodrome et accueillant une population essentiellementwallisienne oumélanésienne.
Le secteur du Faubourg contient 11 000 habitants. Il s'agit des plus anciens quartiers résidentiels du chef-lieu formant la périphérie directe du centre-ville.
Vue du quartier de laVallée des Colons, avec au premier plan le clocher de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste.
Vallée des Colons
Ce quartier tient son nom du fait que c'est là que les premiers colons civils se sont installés à l'époque où Port-de-France n'était encore qu'une base militaire. Elle est organisée autour de la rue Auguste-Bénébig (ancienne route coloniale 13 puis route territoriale 13) qui relie le centre-ville à Magenta. C'est un quartier résidentiel. Le collège catholique de Champagnat et le lycée protestant Do Kamo y sont situés. C'est un quartier très cosmopolite. Quartier historique, il comprend également plusieurs bâtiments classés monuments historiques comme lechâteau Hagen (maison de style colonial qui sert aujourd'hui à des expositions et à des activités culturelles), l'église Saint-Jean-Baptiste de la Vallée des Colons ou encore les anciens bâtiments de l'actuelle clinique Magnin.
LaMaison Célières, ancienne villa coloniale devenue emblématique du Faubourg Blanchot.
Faubourg Blanchot
Ce quartier est tout aussi ancien que la Vallée des Colons. Il est, lui aussi, organisé autour d'une artère principale, la rue du Port Despointes, qui relie le centre-ville à la baie de Sainte-Marie. Lamaison Célières, l'un des principaux modèles en matière d'architecture coloniale, s'y trouve. Cette demeure, délabrée depuis la mort de son dernier propriétaire et occupée par des squatteurs, a fait l'objet d'une restauration très importante visant à lui redonner son apparence d'origine. Autre monument historique, l'ancienne prison civile (qui a servi de 1881 à 1939) dans laquelle est aujourd'hui installé le Centre d'Art, dit aussi « Théâtre de Poche ».
Squats sur les versants de la colline de Montravel, voisins de la cité Pierre Lanquette.
Il s'est développé à Nouméa depuis les années 1980-90 un type particulier d’habitat : ce que les Nouméens appellent généralement lessquats. Ceux-ci consistent en des habitations construites en matériaux de récupération (généralement en tôle ondulée), sur des terrains vagues privés ou publics appartenant notamment à la municipalité aux abords de la ville (les plus importants sont ceux situés à la limite entre les communes deDumbéa et de Nouméa en bordure devoie express, suivi du squat de Montravel et d'autres dans la végétation de type mangrove entre Magenta et la presqu'île de Ouémo, derrière le Centre hospitalier spécialisé de Nouville, aux abords de l'aéroport de Magenta à l'entrée de Tina, sur les rives de la baie de Koutio - Kaméré au nord-ouest de la presqu'île). Plusieurs visions et opinions s'opposent concernant ces squats :
pour certains, il s'agit de Mélanésiens fraîchement arrivés de brousse qui, éprouvant des difficultés à trouver du travail, ne réussissent pas à se loger et n'ont pas les moyens de se payer une habitation décente. La solution se trouve donc dans un développement de la politique de construction d'habitations aux loyers abordables avec une priorité pour reloger lessquatteurs. C'est en partie pour cette raison qu'ont été créés les nouveaux logements sociaux de type pavillonnaires à Ducos (Logicoop, Kaméré) ou aux Portes de Fer (sur les hauteurs qui séparent les quartiers déjà existants de l'aéroport de Magenta). Mais la politique de la Société immobilière calédonienne (SIC) et du gouvernement est souvent jugée insuffisante par certaines associations ou encore par la ligue des droits de l'homme de Nouvelle-Calédonie[212].
parmi les critiques les plus virulentes dessquats et dessquatteurs, se trouvent notamment les citadins, propriétaires ou locataires de logement pleinement intégrés dans les espaces urbains traditionnels, quelles que soient leurs communautés ou leurs catégories socio-professionnelles. Comme le souligneDorothée Dussy, « c'est au sein des populations non Océaniennes dont les familles sont les plus anciennement installées en Nouvelle-Calédonie que le rejet des squateurs s'exprime de la façon la plus virulente », tout en précisant que « quant aux Océaniens de Nouméa vivant hors des squats, ils se déclarent en grande majorité contre l'existence des squats, déplorent leur développement et n'imaginent pas squatter eux-mêmes ». Pour eux, le fait qu'il y ait dessquatteurs relève d'un « manque de volonté » ou d'une « mauvaise volonté », d'une transgression sociale. De plus, la présence desquats est souvent associée au développement de la criminalité[213].
de nombreux sociologues et anthropologues, parmi lesquels la chercheuseDorothée Dussy, considèrent de plus en plus lessquats comme un type d'habitat assez spécifique, différent desbidonvilles des pays du Tiers-Monde. Ainsi, pour un nombre croissant de spécialistes, lessquatteurs seraient des Mélanésiens qui auraient été obligés de quitter leur tribu pour des raisons variées (essentiellement économiques ou professionnelles, mais également du fait d'une redéfinition voire d'un délitement en cours de l'organisation en tribus) et qui, ne s'adaptant pas au mode de vieeuropéen de la ville, auraient recréé un espace de vie semblable à celui qu'ils avaient laissé en tribu (ainsi, l'organisation sociale, les noms donnés par leurs habitants aux squats, le développement de jardins vivriers, notamment d'arbres fruitiers tropicaux, rappellent le clan typique mélanésien). Lesquat serait donc une récupération du mode de vie traditionnel Kanak aux abords d'un environnement pluseuropéen, la ville[214]. Cependant, pour certains urbanistes, dont François Serve de l'Université de Montréal, les politiques de logement actuellement en vigueur dans leGrand Nouméa tendent encore à nier cette spécificité des squats (notamment par la construction de logements sociaux jugés trop peu « océaniens » dans l'architecture des logements ou par l'absence de jardins qui permettraient de maintenir le lien à la terre important dans la société mélanésienne) alors que, selon eux, ces derniers se situent au carrefour de la création d'une identité urbainekanak[215].
Une enquête menée en 2006, renouvelée en 2008, par l'institutTaylor Nelson Sofres à la demande de laProvince Sud recense la population des squats dans leGrand Nouméa à 8 148 habitants, dont 6 080 (74,6 %) permanents, qui se répartissent comme suit : 3 931 àDumbéa, 3 661 à Nouméa, 510 auMont-Dore et 42 àPaïta[216].
Vue ducentre-ville et du port de Nouméa avec un paquebot à quai.
Nouméa reste le principal centre économique et industriel ainsi que le premier port de l'archipel. La population active s'élevait à 48 432 individus en 2019, dont 4 810 chômeurs (soit un taux de chômage de 9,9 %)[217]. Au, 29 434 établissements (c'est-à-dire les lieux où les entreprises exercent leurs activités), pour 28 708 entreprises, étaient enregistrés comme implantés à Nouméa auprès du Répertoire d'identification des entreprises et des établissements (RIDET), soit 44,88 % du total néo-calédonien (45,3 % pour les entreprises)[218].
La presqu'île deDucos est le principal poumon industriel de Nouméa et plus généralement de laNouvelle-Calédonie, avec les quartiers de Doniambo (usine métallurgique de laSLN et son port), Ducos industriel et les baies de Numbo et des Dames. Des zones d'activité sont également implantées dans d'autres quartiers du nord de Nouméa, notamment au Sixième kilomètre le long de laVoie de dégagement est (VDE). Le secteur industriel (donc hors construction) représentait en 2019 3 638 personnes soit 7,51 % de la population active nouméenne[217], et au 16 établissements d'industries extractives (23 entreprises) et 1 431 d'industries manufacturières (1 407 entreprises)[218].
L'économie du chef-lieu est, comme pour le reste de laNouvelle-Calédonie, centrée autour dutraitement du nickel. L'usineEramet-SLN située sur la presqu'île de Doniambo, entre le secteur industriel deDucos et le port de commerce, est ainsi longtemps restée la seule usine de traitement et de transformation du minerai denickel (saprolite) dans l'archipel (jusqu'à l'entrée en phase de test de l'usine du Sud à Goro en 2009 et celle de l'usine du Nord à Vavouto en 2014). Elle a produit 54 359 tonnes de minerai transformé (ferronickel etmattes) en 2011[219] et fait l'objet depuis 2003 d'une politique de modernisation de son équipement pour porter sa capacité de production de 60 000 à 75 000[220]. Elle a connu un pic à 62 383 t en 2006[221]. Cette usine reste l'un des principaux employeurs de Nouméa puisque 1 382 salariés y travaillaient en 2004, et la seule entreprise du secteur marchand deNouvelle-Calédonie à dépasser les 1 000 employés à la fin de l'année 2010[222].
Bien sûr, la transformation du nickel n'est pas la seule activité industrielle de Nouméa, mais elle reste prépondérante et la seule véritablement exportatrice. Plus généralement, la production debiens intermédiaires (comprenant donc cette activité métallurgique) domine, avec en tout 2 193 individus travaillant dans ce secteur en 2009, soit 47,97 % de la population active industrielle. Hors métallurgie, les entreprises spécialisées enbiens intermédiaires représentent ainsi quelque 800 travailleurs. Peuvent être cités les produitsplastique ou caoutchouc (Cellocal pour les emballages ou lesÉtablissements de Saint-Quentin ESQ pour les tubes plastiques)[223], la cimenterie (Holcim Nouvelle-Calédonie qui est le nouveau nom des « Ciments de Numbo »), par exemple.
Le secteur de l'agro-alimentaire est également présent avec notamment des usines de production de boissons (telles que laSociété Le Froid, avec 192 salariés en 2011, qui produit à la fois ses propres jus de fruits, sirops et sa bière mais qui travaille surtout sous licence de grandes marques commeCoca-Cola, ou encore laGrande Brasserie de Nouvelle-Calédonie dite GBNC qui employait 200 personnes en 2008 et qui produit une bière, laNumber One, qui a reçu plusieurs prix sur les salons internationaux), de produits laitiers (secteur dominé par leGroupe Calonne, implanté essentiellement au Sixième Kilomètre à Nouméa mais aussi dans des communes deBrousse telles queBourail et comptant en tout 120 salariés en 2011, qui, par le biais de ses trois entreprisesSocalait,Tennessee farm laiterie etMikonos, produit des yaourts, glaces, fromages, chocolats et jus de fruit sous licence ou locaux, tels le camembert « Le Broussard », les yaourtsTennessee farm, les jus de fruit Tarumba et les chocolats Lapita[224]) ou de confiserie-chocolaterie industrielle (Biscochoc qui produit, sous licence ou avec ses propres marques, des tablettes, barres chocolatées, pâte à tartiner, rochers et confiseries, avec 70 employés hors-saison environ pouvant grimper à 100 en campagne en 2012[225]). L'agroalimentaire employait ainsi en 2009 722 individus (15,8 % des actifs industriels)[226] et représentait 152 établissements (146 entreprises, dont 5 pour les boissons) inscrites dans la ville au[218].
Vient ensuite la production desbiens d'équipement, avec en 2009 675 travailleurs[226]. Cela concerne surtout les produits mécaniques (la chaudronnerie et la soudure avec, par exemple, la société CTM) ou la construction navale essentiellement localisée dans la baie de Numbo. Lesbiens de consommation pour leur part comprennent avant tout l'imprimerie (à travers les activités de presse du quotidienLes Nouvelles calédoniennes ou l'imprimeurArtypo, en tout 204 établissements enregistrés au RIDET au) ou l'habillement (139 établissements à la même date, beaucoup de production artisanale, notamment dans le quartier de Chinatown au centre-ville, mais aussi la marqueTricot rayé).
Le secteur dubâtiment et des travaux publics (BTP) joue un rôle important dans l'économie nouméenne, avec 4 915 travailleurs en 2009 (10,27 % de l'ensemble des actifs et 51,81 % de ceux travaillant dans le secteur secondaire)[226] et 3 849 établissements (70,99 % des établissements du secteur secondaire) pour 3 814 entreprises (71,46 % des entreprises du secteur secondaire) au)[218]. Parmi les principales entreprises figurent la succursale locale deColas (basée à Ducos, qui domine le marché local pour les infrastructures routières et qui est fin 2010 la plus importante société de construction néo-calédonienne, et la première entreprise du secteur marchand, en nombre d'employés, supérieur à 300), la société Ardimanni et Benedetti (ARBE, fondée en 1967 et dont le siège social est situé dans le quartier deKoutio àDumbéa, entreprise locale avec un effectif moyen de 300 personnes), l'entreprise Dumez GTM Calédonie (filiale deVinci construction terrassement, spécialisée dans le génie civil et premier terrassier de l'archipel, implantée depuis 1969 avec son siège dans le quartier d'Auteuil àDumbéa), ou encore plusieurs marques deCofely (Endel Nouvelle-Calédonie pour la maintenance industrielle ou la Socometra pour les installations de production d'énergie)[222]. Cette importance s'est particulièrement accentué durant lesannées 2000 avec l'urbanisation duGrand Nouméa, l'agrandissement du parc du logement social ainsi que les grands travaux portés par la bonne santé économique de laNouvelle-Calédonie durant cette période (par exemple, dans la région de Nouméa, les chantiers deusine du Sud puis dumédipôle de Koutio, l'agrandissement de l'aéroport international de Nouméa - La Tontouta et du campus universitaire de Nouville, l'aménagement deDumbéa-sur-mer ou d'infrastructures sportives nouvelles pour lesJeux du Pacifique de 2011).
La rue de l'Alma, dans le centre-ville, est l'une des principales artères commerçantes de l'agglomération.
Le secteur tertiaire est de loin le plus développé à Nouméa, et représentait plus de 77 % de la population active de la capitale en 1996. La fonction publique notamment emploie un nombre considérable de Nouméens, du fait du statut de chef-lieu détenu par la ville, que ce soit l'État, la Nouvelle-Calédonie, la Province ou la commune.
Les infrastructures portuaires de Nouméa sont concentrées sur la côte ouest de la presqu'île, entre les baies de Numbo, des Dames, de la Moselle, de l'Orphelinat et des Pêcheurs, formant la grande (nord-ouest) et la petite rade (sud-ouest) aux abords ducentre-ville et deNouville. Elles sont gérées par lePort autonome de Nouvelle-Calédonie, unétablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) qui gère également le port deWé àLifou, et accueillent des activités variées (commerce international ou de cabotage, pêche, transports inter-îles, croisiérisme, plaisance, services de halage).
La plupart des épiceries ou magasins d'alimentation sont tenus par des Asiatiques d'origine, surtoutVietnamiens. L'expression populaire désigne ces commerces par le terme générique « Chez le Chinois ». Ici, à l'Anse du Gaz, dans le quartier de l'Orphelinat.
Cela vaut bien sûr pour l'ensemble du territoire. Toutefois, Nouméa a bénéficié sur le plan touristique du choix de la société de transport maritime « P&O » de créer une croisière partant deSydney et faisant quelques sites enNouvelle-Calédonie, dont Nouméa. De plus, de par la concentration des activités économiques et culturelles à Nouméa, le chef-lieu est devenu un lieu de passage obligé pour tous les touristes séjournant en Calédonie.
Elle accueille deux des troishôtels classés cinq étoiles deNouvelle-Calédonie (leMéridien de l'Anse Vata et leCoral Palms Island Resort sur l'îlot Maître) et trois des quatrehôtels quatre étoiles (leNouvata Park Royal, leRamada Plaza et laPromenade, tous trois sur l'Anse Vata). La ville concentre ainsi, avec une offre de 25 établissements et 1 554 chambres en 2004, 65,2 % de la capacité hôtelière de laNouvelle-Calédonie et 82,1 % de celle de laProvince Sud. Le taux d'occupation est relativement élevé, s'élevant à 61,9 % en 2006 (comparativement aux 49,3 % de laProvince Sud hors Nouméa), allant jusqu'à 71,1 % pour les unes et deux étoiles. La fréquentation hôtelière a représenté cette même année 167 515 arrivées et 612 562 nuitées, essentiellement concentrées dans les trois étoiles et plus (52,1 % des arrivées et 47,8 % des nuitées)[233].
La Baie des Citrons : un des endroits les plus fréquentés de Nouméa
Nouméa, véritable ville jardin, propose de nombreux sites aux touristes, que ce soit des monuments construits par l'homme ou des panoramas naturels fournis par les nombreuses collines du chef-lieu, le tout desservi par deux « Petits trains » touristiques colorés sur pneus[234].
Nouméa est tournée vers la mer, il est normal que l'essentiel de ses loisirs soit également orienté vers le nautisme. Mais la ville, qui a longtemps souffert de son éloignement, commence à connaître une activité culturelle et touristique de plus en plus diversifiée.
Les plages de l'Anse Vata et de la Baie des Citrons sont bordées d'hôtels (dont un cinq étoiles, le Méridien), de restaurants (dont unrestaurant panoramique tournant, le360°, et un autre construit sur pilotis sur l'eau,Le Roof), decasinos (deux), de bars et de boîtes de nuit. « L'Anse » et la « Baie D » sont les rendez-vous de la jeunesse nouméenne les soirs, que ce soit en boîte ou bien pour montrer ses voitures « tunées » et pour les courses automobiles (illégales) sur l'Anse Vata. D'autre part, le « tour des baies » est aménagé en promenades piétonnières pavées (promenade Roger Laroque longeant la baie des Citrons et l'Anse Vata) ou non (promenade Pierre Vernier qui longe une partie de la baie de Sainte-Marie).
Lemusée de Nouvelle-Calédonie.Le musée de la Ville, installé dans l'ancienne mairie.Le musée maritime, sur les quais du port autonome.
Plusieurs musées ou centres mémoriels ont été constitués à Nouméa, soit par la ville, par laProvince, par laNouvelle-Calédonie ou par des associations. Ils sont, depuis 2021, au nombre de cinq, même si l'un d'entre eux est désormais fermé pour répondre à un projet de restructuration.
Lemusée de Nouvelle-Calédonie offre un aperçu des arts premiers kanaks ou océaniens en général, il s'agit du plus ancien établissement muséal deNouvelle-Calédonie puisqu'il est l'héritier, avec labibliothèque Bernheim dans les bâtiments de laquelle il a été installé jusqu'en 1971, de l'ancienne « bibliothèque-musée coloniale » fondée en 1905. Situé en face duport Moselle, au bord duQuartier latin, et relevant dugouvernement de la Nouvelle-Calédonie, il est fermé au public à partir du afin d'être entièrement remanié (nouveaux locaux, parcours muséographique remanié) pour une réouverture sous le nom de « Muz » prévue en[235],[236],[237].
Lemusée de la Ville, ouvert en 1996, est installé dans ce qui fut la mairie de Nouméa de la fin duXIXe siècle aux années 1970, aux abords de laplace des Cocotiers. Outre ses collections sur l'histoire de Nouméa, il est à l'origine de nombreuses manifestations et expositions sous l'impulsion de la mairie, tout en étant agrémenté d'un jardin planté d'essences odorantes[238].
Musée du Bagne puis Site historique du bagne de l'île Nou
Situé à Nouville, dans l'ancienneboulangerie pénitentiaire, le musée du Bagne a été créé par laProvince Sud en 1996. Mais, peinant à se développer et n'offrant que des visites ponctuelles sur réservation, il fait l'objet à partir de 2011 d'un projet scientifique et culturel visant à en faire un véritable « musée introductif » au nouveau centre mémoriel consacré au bagne[239]. Ce « site historique du bagne de l'île Nou » est ouvert au public en. L'association Témoignage d'un passé y propose des expositions permanentes dans cet ancien Musée, des visites guidées une à deux fois par mois pour le grand public ou à la demande pour les scolaires (avec ateliers) des vestiges de l'ancien pénitencier-dépôt, des visites personnalisées à la demande, deux manifestations annuelles (la Nuit des Illuminés, pendant la saison fraîche, et la « Balade contée » de l'ancien hôpital devenu leCHS Albert-Bousquet) ou diverses animations (le « Tour du Bourreau » en nocturne, l'« Evad'Tour » en bus pour découvrir d'autres bâtiments non présentés dans la visite classique, le jeu de piste « En quête d'évasion », des expériences enréalité virtuelle)[240],[241].
Le projet de constituer un musée maritime a été lancé en 1994 par les associations consacrées à l'archéologie sous-marineFortunes de mer et Salomon. Il s'installe dans le bâtiment de l'ancienne gare maritime, mis à disposition par le port autonome de Nouméa, pour être ouvert au public en 1999 et est entièrement rénové et agrandi en 2013. Il conserve des pièces ramenées par les expéditions sur les épaves des navires de l'explorateur français duXVIIIe siècleJean-François de La Pérouse àVanikoro, organisées par ces associations etAlain Conan[242].
Le musée de la Seconde guerre mondiale, en avril 2025.
Ouvert en 2013 par la ville de Nouméa dans une ancienne demi-lune américaine du centre-ville, il conserve des objets et documents de laSeconde Guerre mondiale à travers une exposition permanente sur deux niveaux, un espace d'exposition temporaire, un centre de documentation et un espace de repos et de détente[243].
Lecentre culturel Tjibaou est un établissement public destiné à promouvoir la culture kanake, créé en 1989 et installé dans ses locaux en 1998. Ce centre regroupe :
La ville dispose également d'un conservatoire de musique (ancienne École territoriale de Musique ETM), de deux théâtres (théâtre de l'île à Nouville[244] et théâtre de Poche au Faubourg Blanchot[245]), d'une salle de spectacle (Fédération des œuvres laïques FOL), de deux bibliothèques ou médiathèques (labibliothèque Bernheim, territoriale, au centre-ville et la médiathèque municipale de Rivière-Salée), d'un café musiques (le Mouv’ à Rivière-Salée[246], salle de concert de 400 places qui accueille surtout des artistes et des groupes locaux) et de deux complexes cinématographiques (le multiplex de 12 sallesCinéCity situé entre le centre-ville et le port, et l'ancien complexe de trois salles duRex qui, entre le centre-ville et le Quartier latin, sert uniquement pour des festivals et projections scolaires ou privées). Plusieurs centres ou foyers culturels sont destinés aux activités culturelles des différentes communautés présentes dans l'agglomération : le centre culturel provincialKo Wé Kara (salle des fêtes pour des mariages coutumiers ou pour l'organisation de spectacles traditionnels) à l'entrée nord de la ville vient s'ajouter aucentre culturel Tjibaou et à l'Académie des langues kanak pour la promotion de la culturekanake ; les trois foyers socio-culturels communautaires, proches les unes des autres à l'entrée du quartier deTina Golf et près de l'Aéroport de Magenta, à savoir le Foyerwallisien et futunien (créé en 1972 et géré par l'association éponyme), le Foyervietnamien (créé en 1974 et géré par l'Amicale vietnamienne) et le Foyertahitien (créé en 1978 et géré par l'association Tahiti Nui).
De plus, Nouméa accueille désormais plusieurs festivals annuels. Tout d'abord, le festival musicalLive en août[247] (réunit des groupes derock,blues,rhythm and blues,jazz,pop,funk mais aussi defolk irlandais venant essentiellement d'Australie ou deNouvelle-Zélande mais aussi de tout lePacifique et qui se produisent dans les salles de spectacle et les bars dans une ambiance très anglo-saxonne) créé en 1991 par laGrande brasserie de Nouvelle-Calédonie (GBNC) d'abord sous le nom deJazz en août avant de prendre son nom actuel en 1998. En 1995 eut lieu la première édition de la Biennale Équinoxe (spectacle de rue, cirque, cinéma, théâtre, danse, musique avec à chaque édition un thème différent, celle de 2005 ayant eu pour thème l'aérien et le feu, avec des troupes venant du Territoire, duPacifique mais aussi d'Europe) qui a donc lieu tous les deux ans au mois d'octobre. LeFestival Femmes Funk, créé en 1997 par l'associationTowanda Prod., a lieu tous les ans dans plusieurs points du Territoire en commençant, pendant trois jours à la fin du mois deseptembre ou au début de celui d'octobre, à Nouméa ouGrand Nouméa (jusqu'en 2008 inclus et depuis 2012 auCentre culturel Tjibaou, de 2009 à 2011 au centre culturel duMont-Dore), et offre plusieurs concerts ouverts ou fermés (surtoutfunk ou encoregroove,musiques du monde,blues,folk, avec des artistes locaux, régionaux et internationaux) ainsi que des stands de restauration, des ateliers d'initiation à l'artisanat traditionnel local et un village enfant[248].
Le carnaval de Nouméa en 2014.
Les « jeudis du Centre Ville » se tiennent toutes les semaines sur laplace des Cocotiers (auparavant, il s'agissait des jeudis de l'Anse Vata) et suivant un thème différent à chaque fois. Ils permettent de faire découvrir des produits typiquement calédoniens à travers plusieurs stands et donnent un aperçu de la vie culturelle calédonienne avec des animations diverses (chants, danses, théâtre de rue, cirque, jeux).
Animations populaires sur la plage de l'Anse Vata à l'occasion de la « régate des touques » de 2014.
Uncarnaval a lieu chaque année, sans discontinuer depuis 1987. Se déroulant à l'origine le long de l'Anse Vata jusqu'en 1991, à l'époque où son organisation était associative, il est depuis 1992 géré par la municipalité et se tient autour ducentre-ville. Jusqu'en 2012, il avait lieu enavril, puis a été déplacé en pleine saison fraîche, au mois d'août ou au début du mois deseptembre. Réunissant jusqu'à 1 500 carnavaliers issus de 23 groupes, il attire à chaque édition près de 25 000 spectateurs[249].
Enfin, une « régate des touques » est organisée à l'Anse Vata chaque année par la mairie, d'abord en juin de 1988[250] à 1996, puis enoctobre ounovembre depuis 2011. Il s'agit d'une course informelle de « touques », embarcations avec flotteurs et sans moteur que les participants (généralement des élèves, étudiants, entreprises, administrations) décorent. Cette manifestation, accompagnée de marchés, spectacles et animations sur la plage, attirent plus de 10 000 personnes et jusqu'à 15 000 spectateurs chaque année[251],[252].
Laplace des Cocotiers est le véritable cœur de la ville. Ce fut d'abord un jardin, puis diverses places y ont été aménagées, avec des parcs et lieux naturels. Elle est utilisée comme point 0 des mesures kilométriques de laNouvelle-Calédonie. Sur cette place se retrouvent le kiosque à musique, inauguré en 1883 et restauré en 1986, ainsi que lafontaine Céleste, depuis 1894. Cette place des Cocotiers est un lieu de rendez-vous, de loisirs et d'événements festifs (notamment les « Jeudi du Centre-ville », chaque semaine).
Les vestiges dubagne se concentrent àNouville. Peuvent être cités l'ancienne église, reconvertie en théâtre (le Théâtre de l'Île), mais aussi l'actuelmusée du bagne et les anciens ateliers qui sont devenus depuis le site du département de droit et d'économie de l’université de la Nouvelle-Calédonie. Certains de ces sites font l'objet de fouilles archéologiques, notamment l'ancienne boulangerie où les recherches ont donné leur premier résultat quant au mode de fonctionnement de ce bâtiment[257].
La conduite des travaux de construction de ce phare a été supervisée par un jeune ingénieur des constructions navales, âgé de 24 ans, ancien élève de l'École polytechnique,Louis-Émile Bertin (1840-1924) à la demande ducomte de Chasseloup-Laubat, ministre de la marine deNapoléon III. Les travaux de réalisation sur place avec l'aide de militaires et deMélanésiens ont duré dix mois, dejanvier à. Ce même Bertin créa vingt ans plus tard lamarine de guerre de l'empereurMeiji et les arsenaux deKure (près d'Hiroshima), deSasebo (près deNagasaki) et deYokosuka (près deTokyo), de nombreux Japonais se souviennent encore de celui qui a toujours un buste placé sur la jetée du port de cette dernière ville, située sur labaie de Tokyo.
Surtout concentrées dans les quartiers anciens (centre-ville, Vallées des Colons, Faubourg Blanchot, Vallée du Tir), le style architectural résidentiel particulier dit des « maisons coloniales », qui se retrouve, avec certaines variantes, dans d'autres anciennes colonies françaises (Réunion,Antilles,Polynésie française,Indochine) ou anglo-saxonnes (dans les États du Sud desÉtats-Unis ou l'Inde), s'est développé à partir de la seconde moitié duXIXe siècle. Bien que de factures variables, elle offre généralement un certain charme et un élément identitaire important pour les populations locales, notamment d'origine européenne ouCaldoches, qui militent en faveur de leur préservation.
Toutefois, les intempéries (notamment les cyclones), l'usure (rouille des toits, pourrissement et attaque de termites sur les éléments en bois) ou divers projets immobiliers ont entraîné la disparition de la plupart de ces maisons. Les plus célèbres, remarquables, représentatives et restaurées sont devenues des propriétés de collectivités locales : l'ancienne Banque Marchand ou Ancienne Mairie située en bordure de laplace des Cocotiers (première banque locale de 1874 à sa faillite retentissante pour la colonie en 1880, avant de servir d'hôtel de Ville de 1880 à 1975 et reconverti en 1996 en Musée de la Ville[259]) ; laMaison Célières du Faubourg Blanchot (délabrée depuis le décès de sa dernière propriétaire en 1995 et « squattée » par plusieurs familles pendant des années, elle a été rachetée par un promoteur puis par la ville en 2002 qui a entrepris sa reconstruction à l'identique, inaugurée en 2009, la gestion et la valorisation patrimoniale étant confiée à l'association « Témoignage d'un passé », elle abrite également la Maison du livre de Nouvelle-Calédonie)[260],[261],[262] ; le « Château Hagen » (rachetée en 1998 par laProvince Sud et utilisée pour les expositions ouvertes aux touristes et aux calédoniens pendant lesjournées européennes du patrimoine, dans le cadre d'expositions temporaires ou pour des activités d'associations). Parmi les « maisons coloniales » restées privées mais entretenues et visitables peuvent être citées le bâtiment historique de laClinique Magnin à la Vallée des Colons ou la galerie DZ au Faubourg Blanchot.
De très nombreuses « maisons coloniales », privées ou publiques, surtout dans le Faubourg Blanchot, sont accessibles ou visibles sur un des trajets du « Petit train ». Une brochure de l'Office du Tourisme, réalisée par l'association « Témoignage d'un Passé », propose un « parcours du Faubourg »[263].
Leparc zoologique et forestier Michel-Corbasson, dit aussi Parc forestier, sur les hauteurs de Montravel, dispose d'un éventail d'espèces animales endémiques : lecagou (symbole du territoire), lenotou (plus grosse espèce de pigeon au monde) mais aussi une nombreuse gamme d'oiseaux de toute sorte et plusieurs espèces d'animaux plus ou moins « exotiques » (singes, émeus, kangourou, reptiles, ibis, flamants roses) ainsi qu'un parcours botanique donnant un aperçu de la diversité et de la richesse de la flore calédonienne[264].
Le Ouen Toro
LeOuen Toro est une colline située à l'extrémité sud de la péninsule de Nouméa. Si les flancs est et nord sont désormais construits, le reste de la colline a été aménagé en sentier pédestre au milieu de la nature. Il s'agit du plus grand espace vert aménagé de Nouméa. Cette colline fut de plus l'un des postes avancés des Américains durant laSeconde Guerre mondiale, et l'US Army y installa notamment une batterie de canons visant à repousser une éventuelle attaque des Japonais au cas où ceux-ci auraient avancé jusqu'enNouvelle-Calédonie. Les canons, bien que hors service, existent toujours et l'espace aménagé aux alentours permet d'avoir une vue panoramique sur le lagon et les baies en contrebas.
Les effectifs étaient de 31 080 étudiants et élèves en 2008, dont 13 605 dans l'enseignement primaire, 7 127 pour les collèges, 3 548 pour les lycées, 3 142 pour les lycées professionnels[265] et 3 658 étudiants de l'enseignement supérieur[266].
À cela s'ajoutent 6écoles privées catholiques gérées par la Direction diocésaine de l'enseignement catholique (DDEC), dont 2 maternelles, 1 élémentaire et 3 élémentaires et maternelles[269], soit, pour l'année scolaire 2008, 92 classes et 2 393 élèves[268]. Enfin, il existe deux écoles maternellesprivées hors contrat (dont une bilingue anglais-français,Kindy School) qui regroupent en 2008 106 élèves dans 7 classes[268].
L'école primaire Paul-Boyer du Faubourg Blanchot.
L'enseignement primaire à Nouméa concerne ainsi pour l'année 2008 13 605 enfants répartis dans 590 classes, soit plus du tiers de l'ensemble de l'enseignement primaire néo-calédonien (37 % des élèves et 33,5 % des classes).
LeGrand Nouméa quant à lui compte 102 établissements, dont 90 publics (30 maternelles, 35 élémentaires et 25 primaires) et 12 privés sous contrat (4 maternelles, 1 élémentaire et 7 primaires), 977 classes (dont 825 dans le public et 152 dans le privé) et 22 310 élèves (dont 18 539 dans le public et 3 771 dans le privé), soit un peu moins de 2/3 des effectifs néo-calédoniens. Dans les autres communes duGrand Nouméa, les effectifs sont les suivants[268] :
Mont-Dore : 3 611 élèves dans 20 établissements (7 maternelles, 6 élémentaires et 7 élémentaires et maternelles) et 164 classes :
enseignement public : 18 établissements dont 7 maternelles, 6 élémentaires et 5 élémentaires et maternelles, soit 3 126 élèves dans 144 classes.
enseignement privé : 2 écoles élémentaires et maternelles privées sous-contrat catholiques, pour 485 élèves dans 20 classes.
Dumbéa : 2 882 élèves dans 13 établissements publics (6 maternelles, 4 élémentaires et 3 élémentaires et maternelles) et 124 classes.
enseignement public : 8 établissements dont 3 maternelles, 3 élémentaires et 2 élémentaires et maternelles, soit 1 425 élèves et 66 classes.
enseignement privé : 2 écoles élémentaires et maternelles privées sous-contrat catholiques, pour 787 élèves et 33 classes.
Collège Georges Beaudoux : héritier de l'ancien Collège de Nouméa fondé en 1881 puis devenu Collège Colonial et Collège Lapérouse, installé à son emplacement actuel au début duXXe siècle. Les classes de seconde, première et terminale sont déplacées dans de nouveaux locaux pour devenir l'actuellycée Lapérouse en 1968 tandis que les classes inférieures restent dans les anciens locaux qui sont modernisées en 1973 pour donner le collège Georges Beaudoux[272]. Il se situe dans le quartier de l'Artillerie, près du centre-ville. De taille modeste, il comptait à la rentrée 2008 668 élèves et 27 classes[271],[273].
CollègeJean Mariotti, ouvert sous le nom deCollège de l'Anse-Vata en septembre 1973 comme annexe duLycée Lapérouse, devenu établissement autonome à la rentrée 1974, et prenant le nom de l'écrivain néo-calédonienJean Mariotti à sa mort en 1975[274]. Il s'agit d'un des plus importants collèges de la commune et de laNouvelle-Calédonie en termes d'effectifs, avec, durant l'année 2008, huit6e, neuf5e, dix4e et douze3e, pour un total alors de 1 002 élèves dans 40 classes[271].
Collège de Rivière-Salée (enZEP), situé dans le quartier plutôt populaire de Rivière-Salée dans le nord de Nouméa, fut ouvert en 1976[275]. Ce collège compte à la rentrée 2008 769 élèves dans 35 classes[271]. En grande partie endommagé durant lesémeutes de 2024, laprovince Sud a acté la fermeture définitive de l’établissement le 12 septembre[276].
Collège de Magenta (avecSEGPA), ouvert aux premières classes (seulement des6e et5e) en 1979, puis officiellement inauguré en 1980, en même temps qu'ont été ouvertes les premières classes de4e et les3e, en 1981. Il est lui aussi important de par ses effectifs, avec à la rentrée 2008 10 classes pour chaque niveau et 1 111 élèves dont 92 dans 9 classesSEGPA[271],[277].
Collège de Kaméré (enZEP, avecSEGPA), ouvert en 1997 au sein de laZAC Kaméré 2, dans la presqu'île de Ducos, près de la zone industrielle[278]. À la rentrée 2008, il accueille 689 élèves dans 31 classes dont 31 dans 2SEGPA, et à quoi s'ajoutent les 118 élèves des 2 divisions de l'Antenne de Lycée professionnel (A.L.P.) de la Vallée du Tir qui dépend administrativement du collège[271],[279].
Collège de Normandie, (enZEP, avecSEGPA), ouvert en 1999 dans le quartier relativement récent et plutôt populaire de Normandie, à la limite nord-est de la commune de Nouméa. À la rentrée 2008, les effectifs sont de 703 élèves dans 31 classes dont 84 dans 8SEGPA[271],[280].
Collège des Portes de Fer, (avecSEGPA), ouvert dans le quartier du même nom à l'est de la presqu'île, près du quartier de Magenta, depuis 2003. Il accueille à la rentrée 2008 768 élèves[281] dans 33 classes dont 81 dans 6SEGPA[271].
Collège de Tuband, ouvert à la rentrée 2008 avec les premières classes, uniquement cinq6e et cinq5e, pour 240 élèves[271],[282]. Il se trouve dans le récent lotissement Tuband aménagé depuis la fin desannées 1990 dans le sud-est de la presqu'île. En 2009, s'ouvrent les classes de4e et de3e.
S'y ajoutent 9 collèges présents dans les autres communes dugrand Nouméa :
Collège de Koutio ouCollègeFrancis Carco (avecSEGPA), ouvert en 1991 au cœur de la plus ancienne et plus importante banlieue nouméenne, le quartier de Koutio, accueillant en 2008 732 élèves dans 37 classes dont 84 dans 8SEGPA[271].
Collège Jean Fayard de Katiramona, ouvert tout d'abord à la rentrée 2003 en tant que « groupement d'observation dispersé (GOD) », en annexe du collège de Koutio[283], puis comme collège à part entière à partir de la rentrée 2005[284]. Il est situé dans le lotissement périurbain de Katiramona, dans le nord de la commune, et accueille à la rentrée 2008 377 élèves dans 17 classes.
Collège d'Auteuil (avecSEGPA), situé dans le quartier du même nom, voisin de Koutio, ouvert en partie en 2006 et totalement en 2007, pour désengorger le collège de Koutio[285], il accueille à la rentrée 2008 605 élèves dans 27 classes, dont 66 dans 4SEGPA[271].
Collège de Dumbéa-sur-Mer, situé dans le quartier résidentiel de Pointe à la Dorade, au cœur de la commune de Dumbéa. Ouvert à la rentrée 2014, il accueille 350 élèves[286].
Collège d’Apogoti, situé dans le quartier relativement populaire du même nom et voisin de celui de Dumbéa-sur-Mer. Ouvert à la rentrée 2018, il accueille 340 élèves sur les niveaux de 6e, 5e et 4e[287].
Mont-Dore : 2 collèges, dont 1 avecSEGPA, pour 1 337 élèves dans 59 classes :
Collège de Boulari (avecSEGPA), créé en 1984 dans le quartier du même nom, considéré comme le centre-ville de la commune (où se trouve notamment l'hôtel de ville), et totalement inséré dans le tissu urbain de l'agglomération nouméenne, il a longtemps été le seul collège desservant la banlieue nord de Nouméa, entraînant une forte surpopulation (environ 1 240 élèves en 1998) qui s'est atténuée seulement avec les ouvertures successives des collèges de Koutio (1991), de Normandie (1999) et de Plum (2003)[288]. Il accueille à la rentrée 2008 760 élèves dans 35 classes dont 66 dans 4SEGPA[271].
Collège de Plum, construit à partir de 2002 et ouvert en 2003[289], situé dans le lieu-dit du même nom, zone touchée par larurbanisation dans le sud de la commune. Il accueille à la rentrée 2008 577 élèves dans 24 classes[271].
Collège Gabriel Païta, qui commence avec ses premières classes (6e et5e) à la rentrée 2002, avant de poursuivre aux autres niveaux en 2003 puis 2004[290]. Il accueille à la rentrée 2008 515 élèves dans 24 classes[271].
CollègeLouise Michel, également ouvert en 2002 sous le nom de collège de Païta Sud, c’est le 26 novembre 2010 qu’il prend le nom de Louise Michel[291]. Surchargé avec 476 élèves pour une capacité maximale de 400 places en 2022, certains élèves sont déplacés au collège de Katiramona pour décharger l’établissement[292].
Il existe également deux collèges privés catholiques à Nouméa, et deux autres dans le Grand Nouméa, soit 1 898 élèves (dont 92 enSEGPA) dans 79 classes :
CollègeMarie ReineThabor : sœur Marie de la Croix, responsable de l'école pour filles indigènes de la mission deSaint-Louis à partir de 1862, crée en 1875 la Congrégation des Petites Filles de Marie, ordre de religieuseskanaks dont la vocation est de former leurs futures sœurs (à travers un noviciat) mais aussi plus généralement les jeunes filles de la tribu voisine deSaint-Louis. En 1952, les Petites Filles de Marie se déplacent à un kilomètre deSaint-Louis sur une colline symboliquement appelée leMt Thabor, dans le quartier Saint-Michel. Y sont fondés côte à côte le noviciat, un internat de jeunes filles et un collège qui est l'actuel Collège Marie Reine Thabor, aujourd'hui mixte et géré sous contrat par la direction diocésaine de l'enseignement catholique (DDEC)[293]. Il a été particulièrement touché par les évènements de 2001-2002 qui ont violemment opposés les communautéskanaks de la tribu deSaint-Louis etwallisiennes de l'ancien lotissement de l'Ave Maria. Il accueille à la rentrée 2008 113 élèves dans 6 classes[271].
CollègeSainte-Marie dePaïta (avecSEGPA), fondé en 1962 à partir de l'école Sainte-Marie desfrères maristes, elle-même créée en 1912 à partir d'un orphelinat de 1882[294]. Il accueille à la rentrée 2008 608 élèves dans 27 classes, dont 62 dans 4SEGPA[271].
CollègeMarcellin Champagnat (avecSEGPA), situé dans le fond de la Vallée des Colons au cœur de la péninsule de Nouméa, au pied du mont Montravel, ouvert en 1966 pour accueillir les enseignements du secondaire de la sixième à la seconde de l'école pour garçons duSacré-Cœur, fondée en 1915 près de la cathédrale par lesFrères maristes. Dès 1969, la seconde garçons rejoint celle des filles à l'école desSœurs de Saint-Joseph de Cluny pour devenir en 1971 le lycée Blaise Pascal, et les enseignements restés à la Vallée-des-Colons, devenant rapidement mixtes, constituent bientôt l'actuel collège Champagnat[294],[295]. Il accueille à la rentrée 2008 510 élèves dans 22 classes, dont 30 dans 3SEGPA[271].
CollègeSaint-Joseph-de-Cluny, situé dans le quartier de l'Anse Vata au sud-ouest de Nouméa, juste à côté du lycée privé catholique Blaise Pascal et non loin du collège public Mariotti. En 1936, l'école pour filles desSœurs de Saint-Joseph de Cluny, situées dans le centre-ville (l'école élémentaire Saint-Joseph de Cluny existe d'ailleurs toujours à cet emplacement) inaugure ses premières classes de secondaires. Le second cycle (seconde, première, terminale) déménage en 1971 à l'Anse Vata pour former l'actuel lycée Blaise Pascal, et est suivi à partir de 1978 par les classes de premier cycle qui s'installent dans des bâtiments voisins et forment ainsi le collège Saint-Joseph de Cluny (aux enseignements désormais mixtes)[295],[296]. Il accueille à la rentrée 2008 667 élèves dans 24 classes[271].
Trois lycées d'enseignement général et technologique publics sont actuellement présents dans leGrand Nouméa (dont 2 à Nouméa) ainsi que trois lycées d'enseignement professionnel publics à Nouméa (dont un lycée professionnel et industriel et un lycée commercial et hôtelier). Il existe trois lycées d'enseignement général privés (deux catholiques, un protestant) et cinq lycées professionnels privés (quatre catholiques, un protestant).
Les lycées d'enseignement général et technologique publics sont, par ordre d'ancienneté :
Lycée Lapérouse : dans le quartier de laPointe de l'Artillerie, il est, avec le collège Georges Beaudoux, l'héritier de l'ancien collège Lapérouse dont les classes de seconde, première et terminale, à l'étroit dans les bâtiments anciens de l'établissement, sont déplacées une rue plus bas dans de nouveaux locaux pour devenir l'actuel lycée en 1968[272]. Il est essentiellement constitué d'un bâtiment principal en U (le bâtiment A ou « Astrolabe », sur quatre niveaux) et de deux bâtisses plus réduites (le bâtiment B ou « Boussole » sur trois niveaux mais dont le rez-de-chaussée est constitué uniquement d'un préau et de casiers pour les élèves, et le bâtiment C ou « Compas » sur trois niveaux et relié au bâtiment A au niveau du deuxième étage, formant ainsi une sorte de pont au-dessus de l'entrée des élèves)[297]. En 2008, ses effectifs étaient de 1 486 élèves dans 59 classes, dont 1 279 et 47 divisions pour le cycle long secondaire (1 032 pour 37 classes de l'enseignement général, et 247 de l'enseignement technologique), et 207 dans les 12 classes supérieures technologiques (BTS)[271]. Il est ainsi le plus important lycée duGrand Nouméa et deNouvelle-Calédonie, tout particulièrement pour la filière générale.
Lycée Jules Garnier : situé à l'entrée de Nouville, ce lycée polyvalent (général et technologique), ouvert en 1975 après que l'île fut reliée à la ville par l'extension du port autonome en 1974, est également associé à un lycée professionnel industriel portant le même nom. Il s'agit du troisième lycée général duGrand Nouméa (et du Territoire) avec, en 2008, au total 1 313 élèves dans 50 classes dont 700 dans 26 divisions de l'enseignement général, et le second lycée technologique derrière le lycée Dick Ukeiwé du Grand Nouméa avec, cette même année, 352 élèves dans 12 classes. Mais il se place en première position pour les classes supérieures de lycée (12 pour 261 étudiants) et notamment ses troisclasses préparatoires aux grandes écoles scientifiques (94 élèves en 2008)[271].
Lycée Dick Ukeiwé : contrairement aux deux établissements précédents situés dans Nouméa, ce lycée se trouve dans la commune voisine deDumbéa. Ouvert depuis la rentrée 2000, à l'origine nommé lycée du Grand Nouméa, il se remarque par son architecture géométrique particulière (un vaste triangle, où se tiennent les enseignements, entourant une cour, relié à l'internat en forme de losange par le réfectoire circulaire)[298]. C'est le 16 novembre 2020 qu'il prend le nom deDick Ukeiwé. Lycée polyvalent, il est le second lycée duGrand Nouméa pour ses effectifs totaux (1 472 élèves et 58 classes en 2008, dont 832 dans 30 classes générales) et le premier pour les enseignements technologiques (avec 416 étudiants dans 16 classes, ainsi que les 24 élèves de l'unique division deformation complémentaire d'initiative locale FCIL du Territoire)[271]. De plus, le lycée offre plusieurs formations supérieures (avec 200 élèves dans 11 classes supérieures) dont surtout desBTS mais aussi une formation audiplôme de comptabilité et de gestion (DCG, 2 classes pour 35 élèves en 2008)[271],[299] et desclasses préparatoires aux grandes écoles économiques et commerciales à l'ENS Cachan (3 pour 37 élèves en 2008)[271] et celle, à partir de la rentrée 2010, de la section Économique et Commerciale option Technologique (ECT)[300],[301]. Enfin, une convention a été signée en 2009 entre laNouvelle-Calédonie et l'IEP de Paris (« Sciences Po ») pour ouvrir l'accès à cette grande école à certains élèves de trois lycées sélectionnés néo-calédoniens, dont Dick Ukeiwé[302].
Les lycées d'enseignement professionnel publics sont, par ordre d'importance des effectifs :
LP commercial et hôtelier Auguste Escoffier, situé à laPointe de l'Artillerie, en face duLycée Lapérouse. Il est né de la création en 1968 de la section hôtelière du Lycée technique de la pointe de l'Artillerie avant de se transformer en lycée professionnel indépendant en 1975 et de prendre le nom d'Auguste Escoffier en 1979. Il fusionne avec le lycée professionnel commercial voisin en 1994 et avec le lycée expérimental Sud en 1998 pour prendre sa forme actuelle. Il s'étend sur un campus d'environ deux hectares qui descend jusqu'aux rives de la baie de l'Orphelinat[303] et dispose d'un restaurant expérimental où les repas sont préparés et servis aux clients par les lycéens. Il est le plus important lycée professionnel duGrand Nouméa avec, en 2008, 1 116 élèves répartis dans 55 classes dont 557 dans les 24 divisions duBEP « Métiers de la restauration et de l’hôtellerie » (MDRH, avec deux mentions complémentaires : « employé barman » ou « Cuisinier en desserts de restaurant »), 379 dans 19 classes debaccalauréats professionnels (deux filières : « Restauration » et « Hygiène et environnement »), 161 dans 10 classes deCAP (quatre filières : « Cuisine et restauration », « Service brasserie - café », « Services hôteliers » et « Hygiène et entretiens des locaux ») et 19 dans 2 classes deCAP développement[304],[271].
LP Pétro Attiti, situé en face du collège de Rivière-Salée, dans le quartier du même nom. Sa construction a commencé en pour être totalement achevée enmars 1976, les premières classes ont néanmoins été ouverte à la rentrée 1975. Il prend le nom du grand-chef Pétro Attiti, premierKanaklicencié en droit, lors d'une série coutumière en 1978[305]. Deuxième plus important lycée professionnel duGrand Nouméa derrière le lycée hôtelier et commercial Escoffier, il accueille en 2008 855 élèves dans 52 classes, dont 475 dans 25 classes deBEP (7 filières : « Techniques du gros œuvre du bâtiment », « Bois et matériaux associés » options « Menuiserie - Agencement » ou « Charpente », « Carrières sanitaires et sociales », « Métiers de l'électrotechnique », « Techniques du froid et du conditionnement d'air », « Finitions », « Techniques de l'architecture et de l'habitat », « Métiers de la modes et industrie connexes », « Techniques des installations sanitaires », à quoi s'ajoutent deux mentions complémentaires : « aide à domicile » et « plaquiste »), 221 dans 14 divisions debaccalauréats professionnels (6 filières : « Construction bâtiment gros œuvre », « Menuisier agenceur », « Service de proximité et vie locale », « Électrotechnique, énergie, équipements communicants », « Technicien de maintenance des systèmes énergétiques et climatiques » et « Techniques du bâtiment, étude et économie »), 137 dans 11 classes deCAP (5 formations : « Carrelage - mosaïque », « Maçon », « Ébéniste », « Installation sanitaire » et « Réalisations d'ouvrages électriques »), 14CIPPA et 8UPI[306],[271]. En grande partie endommagé durant les émeutes de 2024, le gouvernement local acte la fermeture administrative du lycée, qui ne rouvrira donc pas en 2025[307].
LP industriel Jules Garnier, associé au lycée général et technologique du même nom, créé en 1975 à l'entrée de la presqu'île de Nouville. Il comprend en 2008 473 élèves dans 27 classes, dont 277 dans 15 sectionsBEP (cinq filières : « Métiers de la production mécanique informatisée » MPMI, « Maintenance des systèmes mécaniques automatisés » MSMA, « Maintenance des véhicules et des matériels » MVM, « Réalisation d'ouvrages chaudronnés et de structures métalliques » ROCSM et « Techniques des métaux, du verre et des matériaux de synthèse du bâtiment » TMVMSB)[308], 102 dans 7baccalauréats professionnels (trois filières : « Maintenance des équipements industriels » MEI, « Maintenance de véhicules automobiles » MVA et « Réalisation d’ouvrages chaudronnés et de structures métalliques » ROCSM)[309] et 94 dans 5CAP (quatre filières : « Construction d’ensembles chaudronnés », « Maintenance de matériels option matériels de parcs et jardins », « Maintenance de véhicules automobiles » et « Serrurier métallier »)[310],[271].
Les trois lycées d'enseignement général et technologique privés sont, par ordre d'ancienneté :
Lycée Do Kamo (de l'Alliance scolaire de l’église évangélique). Situé à la Vallée des Colons et associé au lycée professionnel du même nom, le Lycée protestant Do Kamo est ouvert (deux classes desecondes à l'époque) à la rentrée 1979 par l'Église évangélique en Nouvelle-Calédonie et aux îles Loyauté dans les locaux de l'ancien « foyer Taragnat », qui jusqu'alors servaient surtout de résidence des pasteurs mutés à Nouméa, dont les membres du bureau du Conseil supérieur, et de son école primaire attenante. Son but est essentiellement d'ouvrir l'enseignement secondaire général aux enfantskanaks encore marginalement présents dans le public. Le nom deDo Kamo, signifiant « Vrai homme » ou « homme authentique » en langueajië du pays deHouaïlou, renvoie à l'œuvre éponyme du pasteurMaurice Leenhardt sur l'ethnologie du peupleKanak[313]. Le lycée ne cesse de se développer par la suite : despremières sont ouvertes en 1980 et enfin lesterminales en 1981 (lesbaccalauréats alors proposés sont les séries générales A, B et D, à quoi s'ajoute en 1989 lebac technologique G2, le tout remplacé en 1994 par les bacsL,S etES pour le général etSTT pour le technologique). Un troisième bâtiment (le bâtiment C), servant à certains enseignements du lycée professionnel créé en 1989, est construit en 1993, suivi en 1998 du bâtiment D destiné auxterminales générales[314]. Seul lycée protestant du Territoire, il reste de taille réduite avec en 2008 351 élèves répartis en 16 classes dont 232 dans 11 divisions de l'enseignement général, 106 dans 4 classes technologiques et 13 préparant le brevet de technicien[271]. Il est dirigé depuis 1989 par l'écrivainNicolas Kurtovitch.
Lycée Apollinaire Anova (de la Direction diocésaine de l’enseignement catholique), situé dans la commune de Païta, juste à côté du collège privé catholique Sainte-Marie, il est inauguré le 10 juillet 1993 sous le nom de lycée Sainte-Marie[315]. Accueillant d’abord les classes de secondes, premières STG tertiaires et une première économique et sociale (ES), d’autres filières voient le jour progressivement, avec l’arrivée de la filière scientifique (S) en 1995 et la SMS, actuellement ST2S (sciences et technologie de la santé et du social) en 1997. L’établissement accueille sa première filière littéraire (L) en 2002. En 2015, le développement du secteur minier et technologique sur le territoire amène à ouvrir la série STI2D (sciences et technologies de l'industrie et du développement durable). Elles sont complétées par l’ouverture des filières post-bac BTS SP3S (services et prestations des secteurs sanitaire et social) en 2014 et ESF (Economie sociale Familiale) en 2018. Le lycée a également signé une convention d’éducation prioritaire avec l’IEP de Paris (« Sciences Po »).
Les deux lycées d'enseignement professionnel privés sont, par ordre d'ancienneté :
LP Saint-Marcellin Champagnat (de la Direction diocésaine de l’enseignement catholique), installé dans la commune de Païta. Le lycée trouve ses origines en 1888 avec la création de l’Orphelinat Sainte Marie, qui devient école en 1912, avec une section menuiserie existante. En 1968, l’école est séparée en deux entités, avec la création de l'école technique Champagnat, avec alors une soixantaine d’élèves. Les années 1980 marquent un agrandissement de l’établissement avec la construction de nouveaux bâtiments et voient l’ouverture des premières sections BEP maintenance électrotechnique. 1991 voit finalement la naissance du lycée actuel, qui accueille aujourd’hui quelques 500 élèves en formation dans les métiers du bâtiment, de la maintenance, de l’électrotechnique et de la métallerie[316],[317].
LP Saint-Joseph de Cluny (de la Direction diocésaine de l’enseignement catholique), situé au centre ville, à l'angle des rues de l'Alma et de Sébastopol, il est voisin de l'école primaire Saint-Joseph-de-Cluny (et ancienne école des Sœurs). Son histoire, à l'origine commune à celle de tous les établissements catholiques de Nouméa, remonte à l'ancienne école pour fille desSœurs de Saint-Joseph de Cluny. Celles-ci ouvrent ainsi en 1958 la première classe commerciale (une4e, suivi dès l'année suivante d'une3e). Ces cours commerciaux déménagent en 1960 de l'autre côté de la rue de l'Alma, à l'emplacement actuel du lycée professionnel. S'y ajoutent des classes commerciales ouvertes en 1967 à l'école Anne-Marie Javouhey de la Vallée du Tir. En 1970, des classes deBEP sont ouvertes rue de l'Alma, et l'enseignement est définitivement mixte. En 1971, les cours commerciaux déménagement momentanément pour s'installer dans la « Tour », elle aussi voisine de l'école des Sœurs mais du côté de la rue Jean Jaurès et de laplace des Cocotiers (bâtiment aujourd'hui occupé par l'École normale de l'enseignement privé ENEP) et ne retrouve les locaux de la rue de l'Alma qu'après le déménagement des classes de secondaire du premier cycle pour le nouveau collège Saint-Joseph-de-Cluny de l'Anse Vata, en 1983. Sœur Myriam Huekere en fut la principale directrice, en place de 1958 à 1991[318]. Il comptait en 2008 453 élèves dans 17 classes dont 436 répartis en 16 divisions de formation initiale (231 en 8 classesBEP « Métiers des services administratifs » ou « Métiers de la relation aux clients et aux usagers » et 205 en 8 classes debaccalauréats professionnels « Secrétariat », « Comptabilité » et « Services - Accueil, assistance, conseil ») et 17 dans 1 classe de mention complémentaire debaccalauréat professionnel[319],[320].
LP Saint-Jean XXIII (de la Direction diocésaine de l’enseignement catholique), localisé dans la commune de Païta. Fondé en 1971, à l'initiative du Père WAGNER alors curé de la Paroisse de la commune, le « Cours Technique Féminin » accueille 21 élèves à sa première rentrée scolaire, sous la direction de Sœur Nicole Perrichon, dans deux bâtiments derrière l’église du village[321]. En 1981, les locaux étant devenus trop petits et exigus, de nouveaux bâtiments sont construits à côté de l’internat nommé « Foyer Jean XXIII. Pendant plusieurs années divisé en 2, le lycée est réuni sur un seul et même terrain en 1991, prenant officiellement au passage le nom de Jean XXIII. En 2014, à la suite de la canonisation du pape, le lycée est renommé « Lycée Saint-Jean XXIII.
LP Saint Pierre Chanel (de la Direction diocésaine de l’enseignement catholique), situé sur la commune du Mont-Dore, dans le quartier de La Conception. Ouvert en 1981, ce lycée propose plusieurs formations professionnelles, notamment le commerce, le marketing, la vente, l’hôtellerie-restauration, le tourisme, la logistique, les transports, l’économie et la comptabilité, entre autres. En 2024, les effectifs de l’établissement se chiffrent à 407 élèves[322],[320].
LP Do Kamo (de l'Alliance scolaire de l’église évangélique), fondé en 1989 en prolongement du lycée polyvalent protestant Do Kamo déjà existant à la Vallée des Colons. Il s'établit essentiellement dans le bâtiment C de ce dernier construit en 1993[314]. De petite taille, il accueille à la rentrée 2008 127 élèves répartis dans 6 classes dont 96 dans 4 divisions deBEP (2 filières : « Construction topographique » et « Métiers de la comptabilité ») et 31 dans 2 classes debaccalauréat professionnel « Métiers de la comptabilité »[323],[271]
L'université de la Nouvelle-Calédonie est née en 1987 sous le nom d'université française du Pacifique répartie entre deux centres universitaires : celui de Nouvelle-Calédonie et celui dePolynésie française, le siège administratif de l'université étant àTahiti. En 1999, les deux centres sont devenus deux universités autonomes et l'antenne calédonienne est devenue l'université de la Nouvelle-Calédonie (UNC). Il s'agit de la plus petite université de France par ses effectifs, avec, en 2013, 2 481 étudiants, 108 enseignants-chercheurs et enseignants et 95 agents administratifs et de bibliothèque. Elle est initialement, et jusqu'à la rentrée 2012, répartie sur trois sites, tous situés à Nouméa : deux àNouville à l'ouest (Nouville-Banian : département des Sciences et Techniques, Nouville-Ateliers : département de Droit, Gestion et Économie) et un àMagenta à l'est (département des Lettres, Langues et Sciences humaines). Les départements ont été réunis en un seul grand campus à Nouville, les travaux ayant commencé en 2005 et s'étant achevés pour la rentrée universitaire 2012. L'université offre essentiellement des formations du premier cycle (c'est-à-dire lalicence dans le cadre de la réforme LMD). Outre les masters enseignement proposés par l'IUFM, il existe unmaster « Arts, lettres et langues » mention « Arts, lettres et civilisations » (ALC) inauguré sous une plaquette différente en 2009 tandis qu'unmaster professionnel ensciences de l'environnement est en cours d'élaboration avec des partenaires universitaires internationaux pour une ouverture en. Les licences offertes sont : droit, économie et gestion, contrôle de gestion et révision comptable (deux spécialités d'une licence professionnelle aux métiers de la comptabilité et gestion), géographie et histoire, anglais, langues et cultures océaniennes, lettres, mathématiques, physique et chimie, sciences de la vie, de la terre et de l'univers, informatique et métallurgie énergétique et génie des procédés. Il a également été ouvert en 2003 une première année de médecine (puis aux études de santé) en collaboration avec leCHU de laPitié-Salpêtrière àParis. PlusieursDEUST y sont ouverts : géosciences appliquées aux mines, à l'eau et à l'environnement, métiers de la forme et « Animation et Gestion des Activités Physiques, Sportives ou Culturelles » intégré au cursusSTAPS. L'unique école doctorale, pour sa part commune aux universités de Nouvelle-Calédonie et dePolynésie française, dirigée par le professeur des universités en biologie marine à Nouméa Yves Letourneur, comptait en 2013 44 doctorants néo-calédoniens, dont 27 en sciences, 11 en sciences humaines, lettres et langues, 5 en droit et 1 en sciences économiques. L'antenne néo-calédonienne de l'IUFM duPacifique, qui était commun aux trois collectivités françaises du Pacifique sud (Nouvelle-Calédonie,Polynésie française etWallis-et-Futuna), est devenue unIUFM à part entière et une composante de l'université de la Nouvelle-Calédonie en 2009. Ses services centraux ainsi que ses lieux d'enseignement sont localisés àNouville sur un nouveau site ouvert en 2005 près du campus. Il prépare essentiellement, depuis laréforme des concours de l'enseignement du second degré entrée en vigueur en 2010 et revue en 2013, unmaster « métiers de l'enseignement » préparant aux concours du professorat des écoles et des professeurs de lycées professionnels en Lettres-histoire, Mathématiques-Sciences et Économie-gestion, auxCAPES de Lettres modernes, Histoire-géographie, Anglais, Mathématiques, Sciences de la Vie et de la Terre, Sciences physiques et chimie et enfin auCAPEPS. L'IUFM propose également une licence aux métiers de l'enseignement du premier degré et prépare auconcours de recrutement deprofesseur des écoles (CRPE). Longtemps non dotée des services classiques d'une université (restaurant universitaire, mutuelle étudiante, Maison des étudiants), le restaurant universitaire a été inauguré en 2007, la Maison de l'étudiant en 2012 tandis qu'une convention entre legouvernement de la Nouvelle-Calédonie etLa Mutuelle des étudiants (LMDE) est signée en.
Enseignement supérieur non-universitaire :
plusieursBTS (dans quatre lycées, à savoir les trois publics et celui privé catholique de Blaise Pascal) ;
deux centres de formations d'enseignants hors-IUFM formés en 1990 par la division du « Centre de formation et de recherche pédagogique » (CEFOREP), créé en 1969 sous le nom d'école normale avant d'être rebaptisé en 1971, à savoir : l'Institut de formation des maîtres de Nouvelle-Calédonie (IFM-NC), nouveau nom depuis le transfert de la compétence de l'enseignement primaire public à la Nouvelle-Calédonie de l'ancien Institut territorial de formation des maîtres, pour l'enseignement primaire public (formation initiale et continue pour les maîtres et enseignants du primaire hors professorat des écoles, ainsi que les instituteurs amenés à enseigner leslangues et cultures kanak), situé en face du collège Jean-Mariotti dans le quartier de l'Anse Vata ; et l'École normale de l'enseignement privé (ENEP) pour l'enseignement primaire privé, située auCentre-ville, en bordure de laplace des Cocotiers et avec des locaux partagés avec l'école catholique Saint-Joseph-de-Cluny.
Recherche : outre l'université, qui dispose de plusieurs laboratoires notamment en matière de biologie végétale ou marine mais aussi en droit, en mathématiques et informatique ou en sciences humaines, lettres et langues, il existe à Nouméa plusieurs institutions de recherche :
l'Institut de recherche pour le développement (IRD) dont les champs de recherche touchent aussi bien la biodiversité, la biologie marine, l'étude de la faune et de la flore, la climatologie ou encore l'histoire et l'archéologie avec la participation aux missionsLapérouse àVanikoro.
Le campus des Sciences de l'université a été le lieu de la premièreConférence internationale de mathématiques de Nouvelle-Calédonie, organisée en 2005 par le professeurHenri Bonnel des universités en mathématiques.
Il a longtemps existé plusieurshôpitaux et cliniques à Nouméa, qui ont fusionné sur des sites uniques dans lesannées 2010.
Le secteur public se compose de deux établissements :
leCentre hospitalier territorial (CHT) qui regroupait l'hôpital Gaston-Bourret, le plus vieux et le plus important du Territoire, et l'hôpital de Magenta (souvent appelé par abus de langageclinique de Magenta), qui concentrait les services de pédiatrie, gynécologie, obstétrique et réanimation néonatale (pôle mère - enfant)[324]. Le nouveau « Médipôle de Koutio » regroupe sur un même site les services du CHT sur le territoire de la commune deDumbéa, proche de la limite nord-ouest de Nouméa, depuis 2016.
Le port de Nouméa accueille également régulièrement, et pour de courts séjours, de grands paquebots de luxe (Pacific Sky,Pacific Sun, autrefois lePacific Princess…) chargés essentiellement de touristes australiens. Nouméa a longtemps été également leport d'attache duClub Med 2 avant que ce grand voilier de luxe ne rejoigne lesAntilles. Deux navires de transport de passagers (leBetico 2) et de fret (leroulierHavannah) partent du port de Nouméa vers l'île des Pins et lesîles Loyauté.
L'ancien péage de Koutio de laVoie express 2, dite « Savexpress »
L'automobile est de loin le moyen de transport le plus utilisé dans l'agglomération. Et Nouméa souffre ainsi d'un grave problème de sécurité routière, 525 accidents ayant été recensés dans la commune en 2000 (contre 735 accidents sur l'ensemble du Territoire cette même année). En revanche, ces accidents sont rarement mortels (3 victimes de la route à Nouméa en 2000, mais néanmoins 107 blessés graves). La circulation est un problème de plus en plus préoccupant, notamment tôt le matin (entre 7 h et 9 h) et assez tard le soir (entre 15 h 30 et 18 h) et surtout sur les voies de dégagement qui relient le chef-lieu aux autres communes de l'agglomération.
laVoie express 1, généralement appelée « voie de dégagement ouest », entre le rond-point du général Patch (dit rond-point du Pacifique) situé sur le port à l'entrée du centre-ville de Nouméa jusqu'à l'échangeur de Normandie, au niveau du passage de la rue Iekawé.
laVoie express 2, généralement appelée tout simplement « voie express » ou encore « Savexpress », du nom de laSociété d'économie mixte détenue majoritairement par laProvince Sud qui la gère en concession jusqu'en 2019. C'est une route initialement à péage devenue gratuite le, qui part de la bifurcation de Koutio (avant l'échangeur de Kenu In) jusqu'au carrefour dit de Téné àPaïta.
Les transports urbains constituent globalement un point négatif de la capitale avec une politique qui favorise la voiture particulière, notamment au travers de l'augmentation continue de la capacité automobile des rues et de la multiplication des places de stationnements. Cela a créé un cercle vicieux qui dissuade l'utilisation de modes alternatifs, comme les transports collectifs, onéreux, avec des fréquences faibles et des réseaux multiples faiblement coordonnés, et des modes actifs, en particulier la marche à pied, avec des trottoirs généralement peu entretenus au mal conçus (en particulier pour les personnes à mobilité réduite).
Le réseau de transports en commun de l'agglomération du Grand Nouméa se nommeTanéo. Il est en service depuis. Ce réseau se compose d'une ligne debus à haut niveau de service baptisée «Néobus» longue de 13,3 kilomètres et constituant la colonne vertébrale du réseau, complétée par 7 lignes principales et 21 lignes secondaires. Une navette maritime existe également au sein du réseau, elle relie le wharf des Dauphins au Mont-Dore (arrêt Dauphins de la ligne M4) à la place de la Moselle, du lundi au vendredi, en 45min (contre 1h30 par route en heure de pointe).
Le réseau detaxis est reconnaissable par les couleurs (vert et blanc) des véhicules, au tarif de 101francs pacifique par km (environ 85 centimes d'euros).
Plusieurspistes cyclables ont été aménagées depuis lesannées 1990 à Nouméa, pour permettre aux gens de se déplacer davantage à vélo et autres moyens de transports écologiques et afin de baisser le trafic automobile.
La piste cyclable de Tina comporte quatre voies : deux pour rouler à droite et deux autres pour rouler à gauche. Des voies goudronnées pour les cycles ou autres engins à roue non motorisés ont également été installées sur la promenade Pierre Vernier et à la baie de l'Orphelinat, tandis qu'un marquage au sol spécifique leur réserve une partie de la chaussée, notamment aux abords de l'aéroport de Magenta et de Tina.
Toutefois, le cycle à Nouméa est encore considéré comme une activité de loisir au milieu d'une jungle automobile.
L'AS Magenta est le principal club nouméen et le plus titré des clubs néo-calédoniens. Ce club a ainsi connu une exceptionnelle saison en 2005 puisque, en plus d'avoir remporté lacoupe et lechampionnat de Nouvelle-Calédonie, il réussit à accéder en finale de laLigue des Champions de l'OFC en juin 2005 après avoir obtenu la première place du Groupe B et s'être imposé 4-1 en demi-finale face au redoutable clubtahitien de l'AS Pirae qui était pourtant à domicile. Néanmoins, les Nouméens s'inclinèrent en finale le face à la supériorité des Australiens duSydney FC (0-2). Toutefois, pour une première participation au championnat océanien, les Calédoniens ont réussi alors à créer la surprise en devenant vice-champions d'Océanie. Lors de l'édition suivante du championnat, le club arriva dernier de son groupe (le groupe B) en ne remportant qu'un seul match sur 3.
L'AS Magenta avait également été champion des Territoires d'Outre-Mer en battant l'AS Pirae en 2003 (2-2 au match aller, 2-2 au match retour puis 4-3 après tirs au but, c'était la première fois que le club disputait le championnat), obtenant ainsi la possibilité de disputer la finale de la Coupe des DOM-TOM 2004 face au champion des DOM, mais le club nouméen s'inclina alors face auxMartiniquais duClub Franciscain (2-3)[329]. Les Nouméens, après avoir perdu leur titre de champion des TOM en 2004 face auxTahitiens de l'AS Manu-Ura (1-1 au match aller puis 1-2 au match retour), remportèrent une nouvelle fois la coupe des TOM en 2005 en battant cette fois-ci les Tahitiens de l'AS Tefana (4-1 au match aller, 3-1 au match retour). Ainsi, après avoir été le premier club calédonien à remporter ce championnat qui oppose depuis 1996 les champions respectifs de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie, l'AS Magenta a ainsi réussi à obtenir une deuxième fois ce titre (devenant le deuxième club ayant le plus de fois remporté ce tournoi à égalité avec l'AS Manu Ura et derrière les 5 titres de l'AS Vénus, lui aussi club Tahitien). La demi-finale de la Coupe des Champions d'Outre-Mer, nouveau nom de la Coupe des DOM TOM, fut perdue par le club calédonien le au stade deViry-Châtillon face au champion deMayotte, l'AS Sada (2-3). Les Nouméens s'inclinèrent également lors de la petite finale 0 à 5 face auxMartiniquais du Club Franciscain.
La saison 2006 fut nettement moins fructueuse pour l'AS Magenta : outre l'élimination avant les phases finales lors de la Ligue des Champions de l'OFC, le club n'obtint pas le titre de champion de Nouvelle-Calédonie pour la première fois depuis quatre ans et ne réussit pas à remporter non plus laCoupe de Nouvelle-Calédonie pour la première fois depuis 1998. Il en est de même en 2007, saison pendant laquelle le club a été entraîné par l'ancien footballeurAndré Bodji. L'équipe remporte toutefois à nouveau le championnat (devenu « Championnat de la Super Ligue ») en 2008, 2009, 2012, chaque année entre 2014 et 2016 et enfin en 2018. Elle gagne également de nouveau laCoupe en 2010, 2014, 2016 et 2018. Elle décroche enfin une nouvelle fois une finale enLigue des champions de l'OFC en 2019, mais ne réussit pas à devenir le premier club néo-calédonien à gagner cette compétition puisqu'elle est alors battue en finale parHienghène Sports.
Quoique moins titrés, trois clubs sont aussi des membres remarqués de la Super Ligue, portant chacun le nom de l'un des districts coutumiers deLifou car créés initialement par des joueurs originaires de cette île. LeGaïtcha FCN est célèbre pour avoir été le premier club deChristian Karembeu en tant que junior avant son départ pour laFrance métropolitaine. Il a remporté quatre fois le championnat, en 1974, 1990, 1999 et la Super Ligue en 2013, ainsi qu'une fois la Coupe, en 2010. L'AS Lössi est surtout performant en Coupe, qu'il a gagnée à trois reprises en 2007, 2012 et 2017, mais n'a jamais obtenu le titre de champion de la Super Ligue. L'AS Wetr n'a remporté aucune de ces deux compétitions, mais participe à la Super Ligue.
Les entraînements de l'AS Magenta comme duGaïtcha FCN et de l'AS Lössi ont lieu austade Numa-Daly, dit aussi stade de Magenta, où ont également lieu les finales de coupe et de championnat de Nouvelle-Calédonie ainsi que les matchs internationaux ayant lieu en Nouvelle-Calédonie.
Un autre club existe également dans la banlieue de Nouméa : l'AS Mont-Dore est lui aussi un club particulièrement important de la fédération calédonienne de football. Il fut ainsi champion de Nouvelle-Calédonie en 2002 et pour l'année 2006 (cette même année, le club a également remporté la Coupe de Nouvelle-Calédonie, ce qui n'avait pas été le cas en 2002), ce qui lui a permis de disputer à chaque fois la coupe des TOM, perdant les deux fois face au champion tahitien : la première fois contre l'AS Vénus (0-0 au match aller et 0-1 au match retour) et la seconde contre l'AS Tefana (0-2 au match aller et 0-0 au match retour). Il gagne de nouveau la Coupe deux années de suite, en 2008 et 2009, tandis qu'il est champion de Nouvelle-Calédonie en 2010 et en 2011.
Ces clubs font partie de lafédération calédonienne de football, fondée en 1928, et notamment de la Super Ligue et de la coupe de Nouvelle-Calédonie, créée en 1954. Le football est un sport plutôt populaire auprès des Mélanésiens.
La promenade Pierre Vernier et la base nautique de la Côte blanche
Mais le sport de prédilection des Nouméens semble être le nautisme, sous toutes ses formes. Tout d'abord, la plaisance tient un rôle important dans une ville qui dispose de nombreuses marinas (lePort Moselle, la Baie de l'Orphelinat, le Port Plaisance). Mais la navigation hauturière de compétition est également assez développée, avec notamment le Cercle nautique calédonien (CNC) basé à Port-Plaisance dans la baie de l'Orphelinat. Dans cette baie est organisée tous les mercredis soir la « Régate du crépuscule », et depuis 1973 a lieu la course Nouméa -Port-Vila qui se déroule désormais toutes les années paires. Dans les années 1950 et de nouveau de 1974 à 1997, une course allant deSydney à Nouméa (puis également depuisBrisbane lors des dernières éditions) était organisé par un partenariat entre le CNC et leCruising Yacht Club of Australia. Les courses de ce genre se sont depuis multipliées avec la Nouméa –Brisbane depuis 1988 et laAuckland – Nouméa en partenariat avec leRoyal Akarana Yacht Club depuis 2001 (seulement trois éditions ont eu lieu en 2001, 2002 et 2004 et un projet en cours pour 2008)[330].
La base nautique de la Côte Blanche, dans la baie de Sainte-Marie au sud de la presqu'île de Nouméa, est également un haut lieu de la voile. S'y trouve le Centre des activités nautiques (CAN) de laProvince Sud, autrefois appelé École provinciale de voie (EPV), qui dispense en périodes scolaires des enseignements gratuits à des écoliers, collégiens et lycéens issus de toute formation dans le cadre de leurs cours d'Éducation physique et sportive (le sport varie selon l'âge des élèves : il s'agit essentiellement de l'optimist pour les plus jeunes, de laplanche à voile, dulaser ou dukayak pour les plus âgés). De plus, le CAN propose des stages payants durant les vacances scolaires notamment enoptimist,planche à voile etlaser mais aussi des cours de découvertes de l'élément marin pour les plus petits. À côté de cet établissement public se trouvent des clubs privés : la Société des régates calédoniennes (SRC) pour l'optimist et lelaser, l'Hobby Cat Club (HCC) pour lesHobie Cat (avec l'organisation du championnat du monde en 2002) et l'Association calédonienne de Planche à voile (ACPV) pour laplanche à voile (qui a également organisé le championnat du monde de cette discipline en 1999) et lefunboard.
La baie de l'Anse Vata et ses funboarders
Mais de nombreux Nouméens, notamment les plus jeunes, pratiquent la voile hors club, notamment lefunboard dans les baies de Magenta, de Sainte Marie et à l'Anse Vata. Ce sport a connu ses heures de gloire essentiellement dans les années 1990 avec l'organisation d'une étape de la coupe du monde de ce sport, la Nouméa Cup, fréquentée par de nombreux champions internationaux :Robert Teriitehau (originaire de Nouméa) ouRobby Naish. Depuis le début desannées 2000, lekitesurf concurrence lefunboard et est particulièrement exercé à la Pointe Magnin (pointe sud de Nouméa) et à l'Ilot Maître. Ce dernier sport est de plus en plus populaire, ce qui a permis l'organisation chaque année depuis 2002 d'une étape du championnat du monde dekitesurf à Nouméa : l'Alcatel Kitesurf Pro.
Enfin, il est à noter qu'il existe à Nouméa un club de vaa'a, ou pirogue tahitienne, sport essentiellement pratiqué par les Polynésiens.
Bien que ce ne soit pas un sport nautique à proprement parler, la plongée sous-marine est également un sport assez populaire en raison de l'extraordinaire richesse du lagon calédonien. Les principaux sites aux alentours de Nouméa sont ceux du phare Amédée (avec l'Amédée D Diving Club) et de l'Îlot Maître.
Les autres sports traditionnels olympiques sont développés à Nouméa : lanatation avec trois principaux clubs basés chacun dans une piscine respective : l'Olympique dans la piscine olympique duOuen Toro (sud de Nouméa), le CNC (du même nom que le club nautique) dans la piscine éponyme à Port-Plaisance près de la baie de l'Orphelinat et le Club de Rivière-Salée dans la piscine et le quartier du même nom (les piscines du CNC et de Rivière-Salée sont des bassins de 25 m).
Letennis est également un sport assez bien développé dans le chef-lieu, avec les clubs du Mont-Coffyn et du Receiving, le premier ayant bénéficié pendant longtemps comme entraîneur de l'ancien joueur internationalWanaro N'Godrella. Nouméa accueille sinon depuis quelques années les Internationaux de Nouvelle-Calédonie, tournoi mineur du circuitATP etWTA.
De nombreux sports présents en Nouvelle-Calédonie sont d'origine anglo-saxonne, montrant l'influence de pays tels que l'Australie sur la population calédonienne et notamment du chef-lieu. Legolf par exemple est un sport récemment découvert mais de plus en plus populaire en Nouvelle-Calédonie et notamment à Nouméa, surtout depuis l'ouverture (1995-1997) du golf de Tina. Dans l'agglomération, à la périphérie de la zone urbaine, se trouve également le golf de Dumbéa.
Au niveau des sports collectifs, lecricket est très populaire auprès desMélanésiennes, à quoi s'ajoutent lehandball et levolley-ball, deux sports appréciés essentiellement par les Polynésiens (notamment lesWallisiens) et lesMélanésiens, mais aussi lebasket-ball (l'équipe de laJeunesse Sportive Vallée-du-Tir, ou JSVDT, est venue disputer enMétropole le le32e de finale de laCoupe de France contreOrmes, une équipe de la régionCentre qui évolue enNationale 2) et lebaseball, assez récent localement et encore peu développé. L'un des principaux complexes sportifs accueillant des terrains, et notamment une salle omnisport, adaptés à ces sports reste le complexe de l'Anse Vata. Celui-ci est également l'un des principaux lieux de pratique de l'athlétisme.
Ce dernier sport est ainsi assez développé, en club ou auprès des particuliers. De nombreux coureurs se retrouvent le soir venu sur les promenades piétonnières aménagées autour des baies (promenade Roger-Laroque à l’anse Vata et promenade Pierre-Vernier sur la rive occidentale de la baie de Sainte-Marie) ainsi que dans le circuit aménagé duOuen Toro propice aux courses d'orientation. Enfin, la ville organise chaque année un marathon international qui accueille des coureurs venus essentiellement de la zone Asie-Pacifique (dont notamment duJapon et de l'Australie) et un triathlon international.
Enfin, Nouméa a, à plusieurs reprises, accueilli lesJeux du Pacifique sud (appelés officiellement simplementJeux du Pacifique à partir de 2011), équivalent de Jeux olympiques à l'échelle du Pacifique insulaire (ville hôte en 1966 et 1987) et a été choisie pour organiser de nouveau cesjeux en 2011. Ces manifestations sont à l'origine de bon nombre des infrastructures sportives de la ville : lestade Numa-Daly, la piscine olympique du Ouen-Toro, la salle omnisports de l'Anse Vata, celle de la Vallée du Tir (dite de la « Luciole » en raison de sa forme), entre autres.
Roger Frey (1913), secrétaire général de l'UNR, ministre gaulliste de 1960 à 1972 (dont surtout de l'Intérieur de 1961 à 1967) et président duConseil constitutionnel de 1974 à 1983.
Huguette Gallais (1921 à Nouméa - 2016 à Fougères) déportée résistante Française 39-45, commandeur de la légion d'honneur.
Armand Ohlen (1913), sénateur de Nouvelle-Calédonie de 1955 à 1959.
Laurent Gané (1973), coureur cycliste pistard français, double champion du monde de vitesse en individuel, champion du monde de keirin, quadruple champion du monde par équipes et champion olympique de vitesse par équipes en 2000.
Teiva Manutahi (1977), homme politique autonomiste polynésien, président duPorinetia Ora.
Alexandre Loréal (1983), acteur et joueur de football néo-calédonien, pratiquant également le piano, il est devenu le meilleur buteur de l'équipe deNouvelle-Calédonie.
Adolphe Assi (1886), ouvrier mécanicien et personnalité de laCommune, déporté à Nouméa en 1871 et libéré en 1880.
Gaston Bourret (1917), médecin bactériologiste français, envoyé à Nouméa en 1917 comme responsable du laboratoire de bactériologie de l'hôpital auquel il a ensuite donné son nom, décédé la même année de la peste.
Henri Lafleur (1974), sénateur de la Nouvelle-Calédonie de 1947 à 1955 et de 1959 à 1974.
Jules Garnier (1863-1866), ingénieur, géologue, chimiste et industriel français, a découvert un nouveau minerai de nickel appelé la garniérite et fondateur d'une société d'exploitation de ce minerai, future SLN.
Louis-Émile Bertin (1865), ingénieur naval français, a dirigé l'édification du phare de l'ilot Amédée au large de Nouméa et fut le père de la marine moderne japonaise de l'ère Meiji.
Théophile Ferron (1866-1871), militaire et homme politique français, directeur du génie enNouvelle-Calédonie, plus tard ministre de la Guerre en 1887.
Paul Rastoul (1872-1874), médecin français, personnalité de laCommune, déporté en 1872 et ayant exercé comme médecin à Nouméa, a été déplacé à l'Île des Pins après l'évasion de Rochefort en 1874, il se noie en 1875 lors d'une tentative d'évasion.
François Jourde (1873-1874), délégué aux Finances de laCommune de Paris, déporté en 1872 tout d'abord à l'Île des Pins puis à Nouméa en 1873 où il fondel'Union, société de secours mutuel et d'assistance aux bagnards en difficulté, et participe à la célèbre évasion de 1874 avecHenri Rochefort,Paschal Grousset,Achille Ballière, Olivier Pain et Charles Bastien.
Joannès Caton (1873-1877), révolutionnaire français, figure de laCommune de Saint-Etienne en 1871, déporté à Nouméa en 1873 puis transféré à l'Île des Pins en 1877, gracié en 1879 et de retour en France métropolitaine en 1980, son journal entretenu pendant sa déportation à l'Île des Pins a été publié en 1986.
Louise Michel (1873-1880), institutrice et militante anarchiste française, figure emblématique de laCommune de Paris, déportée à Nouméa en 1873, enseignante auprès des populations kanaks, graciée en 1880, elle rentre alors en Europe où elle reprend ses activités militantes anarchistes.
Nathalie Lemel (1873-1880), relieuse, militante anarchiste et féministe française, a participé à laCommune de Paris, proche deLouise Michel avec laquelle elle est déportée à Nouméa de 1873 à 1880.
Victor Liotard (1906-1908), pharmacien de marine français, gouvernement deNouvelle-Calédonie, auparavant duDahomey puis de laGuinée, il a notamment établi une hydrographie du bassin du fleuve Congo.
Alexander Patch (1942-1945), généralaméricain, commandant en chef de laAmerican New Caledonian Division plus connue commeAmerical Division ouPoppy Force.
Nino Ferrer (jusqu'en 1947), chanteur, auteur et compositeur français, d'origine italienne par son père et néo-calédonienne par sa mère.
Jacques Barrau (1947-1964 et 1966-1971), botaniste et anthropologue française, a servi comme chef du service de l'Agriculture du Territoire, chargé de recherche puis fonctionnaire à la Commission du Pacifique sud et détaché technique au cabinet du Haut-commissaire.
Marie-France etÉvelyne Pisier (1950-1960), la première étant plus tard actrice, réalisatrice et écrivain française, la seconde universitaire, écrivain française et la première épouse deBernard Kouchner, elles vivent pendant leur enfance à Nouméa où leur père est un fonctionnaire colonial.
Thierry Desmarest (1971-1975), alors ingénieur à la Direction des mines deNouvelle-Calédonie puis directeur des mines et de la géologie du Territoire, plus tard Président directeur-général du géant pétrolier françaisTotal de 1995 à 2007 et toujours actuellement président du conseil d'administration de la société.
Claude Érignac (1974-1978), haut fonctionnaire et préfet français, secrétaire général de laNouvelle-Calédonie de 1974 à 1978, assassiné en Corse en 1998.
Maurice Allègre (1975-1976), ingénieur et haut fonctionnaire français.
Michel-Marie Calvet (depuis 1979), ecclésiastique catholique français, archevêque de Nouméa depuis 1981.
Michel Bénézit (1980-1983), industriel français, directeur général chargé du raffinage-marketing au sein du groupe pétrolierTotal SA.
Solenne Figuès (1982-1993 et depuis 2006), kinésithérapeute et nageuse française, championne du monde 2005 et médaillée de bronze aux Jeux olympiques d'Athènes de 2004 en 200 m nage libre.
Bernard Grasset (1988-1991), homme politique français,Haut-commissaire enNouvelle-Calédonie, plus tard député socialiste de Charente-Maritime puis conseiller régional de Poitou-Charentes et maire de Rochefort.
Marc Apelé (jusqu'en 2001),bandoïste français d'origine futunienne, double champion de France mi-lourd debandoLethwei et triple champion de France des poids moyens enfull-contact, double champion du Commonwealth dekick-boxing.
André Bodji (2006-2007), ancien footballeur et entraîneur français, fut entraîneur du club nouméen de l'AS Magenta Nickel
René Gallais (1892-1943), héros et martyr de la Résistance, Mort pour la France. Ayant exercé sur le "Saint-Antoine" comme Maître au Bornage. Responsable de l'hôtel de France de 1920 à 1924.
↑baptisée du nom du lieutenant de vaisseau Jean Joseph de Brun commandant leProny :Hyppolyte de Brun, « Un officier de marine auvergnat : Jean Joseph de Brun »,Almanach de Brioude, Brioude,.
↑baptisé du nom du chirurgien deLa Constantine : Jacques Eugène Chaleix
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