Il épouseSobekemsaf, qui est une descendante d’une puissante famille de gouverneurs d’Edfou. Cette famille était elle aussi liée par mariage aux rois de laXIIIe dynastie.
Cet ordre chronologique des rois nommésAntef sous laXVIIe dynastie fait l'objet actuellement d'une révision et de débats entre égyptologues notamment à la suite d'études depuis la fin des années 1990 et de nouvelles découvertes archéologiques réalisées dans la nécropole royale de l'époque située àDra Abou el-Naga à l'ouest deThèbes, non loin deDeir el-Bahari.
SiJürgen von Beckerath plaçait Noubkheperrê Antef au début de laXVIIe dynastie et le numérotaitAntefV[1], cette théorie est complètement abandonnée par les égyptologues actuels. Ces derniers placent Noubkheperrê Antef à la fin de la dynastie, après son frère aînéSekhemrê-Oupmaât Antef-Âa. La position deSekhemrê-Herouhermaât Antef est plus problématique et sujette à débat. Daniel Polz etKim Ryholt placentSekhemrê-Herouhermaât Antef immédiatement après Noubkheperrê Antef, ce dernier est donc numérotéAntefVI par Ploz[2] etAntefVII parRyholt (ce dernier ajoute unAntefIV pour laXIVe dynastie et non pris en compte par les autres chercheurs, ce qui décale la numérotation)[3]. À l'inverse,Claude Vandersleyen, dont le raisonnement est suivi parJulien Siesse, placeSekhemrê-Herouhermaât Antef entre les deux autres Antef et le considère comme un frère de ces rois ; ils numérotent ainsi Noubkheperrê AntefAntefVII[4],[5].
Noubkheperrê Antef est l'un des rois les plus attestés de cette dynastie. Il a restauré de nombreux temples endommagés enHaute-Égypte et lance la construction d'un nouveau temple au Gebel Antef. Il gagne l'allégeance de la province deThèbes et constitue, avecCoptos etAbydos, une union assez puissante pour tenir en respect le pouvoirHyksôs. En l'anIII de son règne, Antef renvoieTéti, un haut responsable du temple deCoptos, qui était coupable d'avoir favorisé les ennemis. Contemporain du pharaonHyksôsApophis Ier, il semble d'abord avoir eu des rapports fructueux avec lui.Thèbes est encore en paix avec lesHyksôs, et les échanges sont nombreux entre les deux royaumes. L'hypothèse d'une allégeance deThèbes au royaume du nord n'est d'ailleurs pas à écarter, l'influence d'Apophis (qui porte le titre deroi de Haute et de Basse-Égypte) étant attesté jusqu'àGebelein. Apophis a de plus marié sa fille Hérit, dans la famille royale thébaine[6].
Noubkheperrê Antef est le premier dont l'activité guerrière et organisatrice est attestée. Il construit en plusieurs endroits et prend, en l'an 3 de son règne, un édit concernant le temple deMin àCoptos qui témoigne du caractère autoritaire du pouvoir thébain[7]. Il s'agit en tout cas d'un témoignage de l'influence grandissante du royaume thébain dans la région.
Ainsi l'emplacement de son tombeau, àDra Abou el-Naga, au nord de ceux de ses prédécesseurs, semble indiquer qu'il inaugure une nouvelle lignée de souverains puissants et ambitieux qui y édifient également leurs propres sépultures. Signe des temps, Antef est enterré avec des armes (arc et flèches).
Son tombeau a été découvert en 1827 par des pilleurs de tombe qui en dispersèrent les objets de valeurs dont certains ont pu être récupérés par les grands musées européens. Elle a été redécouverte en 2001 par Daniel Polz[8]. Sonsarcophage en bois doré de stylerichi est actuellement exposé auBritish Museum, tandis qu'un diadème en argent et en or est conservé auRijksmuseum van Oudheden deLeyde. Unpyramidion à son nom, également découvert sur le site, est exposé auMusée égyptien du Caire.
↑ab etcDaniel Polz,Der Beginn des Neuen Reiches. Zur Vorgeschichte einer Zeitenwende, Sonderschriften des Deutschen Archäologischen Instituts, Abteilung Kairo, 31. Berlin/New York: Walter de Gruyter, 2007
↑a etbJulien Siesse,Throne Names Patterns as a Clue for the Internal Chronology of the 13th to 17th Dynasties (Late Middle Kingdom and Second Intermediate Period), GM 246, 2015,p. 75-98.