LaNorvège (enbokmål :Norge,/ˈnɔ̂rɡə/ — ennynorsk :Noreg), en forme longue leroyaume de Norvège (en bokmål :Kongeriket Norge — en nynorsk :Kongeriket Noreg), est unpays d'Europe du Nord. Située dans le nord-ouest de lapéninsule Scandinave qu'elle partage avec laSuède, elle possède également des frontières avec laFinlande et laRussie au nord-est, et est bordée par lamer de Norvège au nord-ouest, par lamer du Nord au sud-sud-ouest et par leSkagerrak au sud.
Beaucoup d'étymologistes pensent que le nom du pays vient de l'expression « chemin du Nord » dans plusieurslangues scandinaves. La première mention du nom de la région provient duDurham Liber Vitae(en) datant de 840 et lui donnant le nom de « Notuagia ». Puis, en 880, sous le nom « Norþ weg ». Envieux norrois, l'expression est « nord veg » ou « norð vegri »[7]. Le nom pour la Norvège en vieux norrois était « Nóreegr », envieil anglais « Norþ weg » et enlatin médiéval « Nhorvegia ». Le nom actuel de la Norvège est « Norge » en norvégienbokmål et « Noreg » en norvégiennynorsk. Les formes en nynorsk et en vieux norrois sont similaires à un motsame signifiant « le long de la côte » ou « le long de la mer », écrit « nuorrek » en same contemporain. La présence du prosécutif appuie l'idée que le mot same est indigène et non un emprunt des langues scandinaves. Une autre étymologie proposée est « Nór rige », signifiant « royaume deNór », du nom d'un roi mythique.
Dans les autres langues de la Norvège, le nom du pays est écrit « Norga » (same du Nord), « Vuodna » (same de Lule), « Nøørje » (same du Sud), et « Norja » (kvène/finnois). Le nom officiel, « royaume de Norvège » enfrançais, s'écrit « Kongeriket Norge » en bokmål, « Kongeriket Noreg » en nynorsk, « Norga gonagasriika » en same du Nord, « Vuona gånågisrijkka » en same de Lule, « Nøørjen gånkarijhke » en same du Sud, et « Norjan kuningaskunta » en kvène/finnois.
La Norvège est le pays d'Europe le plus septentrional, contenant notamment le très majestueuxcap Nord, en norvégien Nordkapp, cap situé sur l'îleMagerøya dans le Nord du pays. Mais, en réalité, c'est leKnivskjellodden, dans la même île, qui est le point le plus au nord de Norvège et d'Europe.
Avec 385 155 km2 (Jan Mayen etSvalbard inclus), la Norvège est un peu plus étendue que l'Allemagne. Le relief du pays, constitué de montagnes et de glaciers, est très accidenté. La caractéristique la plus connue de sa géographie est lefjord : la Norvège en compte plusieurs centaines sur sa côte, creusés par les glaciers au cours de lapériode glaciaire. Le plus long fjord est leSognefjord. La Norvège abrite également beaucoup de glaciers et dechutes d'eau. À 2 469 m d'altitude, le montGaldhøpiggen, dans la chaîneJotunheimen, est lepoint culminant du pays — et de toute laScandinavie.
Le sol est constitué en grande partie degranite et degneiss, mais il s'y trouve également beaucoup d'ardoise, degrès, et decalcaire. Les élévations basses contiennent desdépôts marins.
Leclimat norvégien est de typetempéré, en particulier sur le littoral grâce à la douceur apportée par leGulf Stream et lespluies amenées par les vents de l'ouest. Cette douceur permet notamment aux navires de l'Hurtigruten de naviguer tous les jours de l'année jusqu'àKirkenes, auFinnmark, alors que les eaux de lamer Baltique (bien plus au sud pourtant) sont prises par les glaces. Les conditions climatiques à l’intérieur des terres, en revanche, peuvent se révéler plus rudes, et le Nord du pays connaît unclimat subarctique. L'archipel de Svalbard, par contre, connaît un climat arctique detoundra.
La Norvège est parfois surnommée « pays dusoleil de minuit » en raison de sa situation septentrionale : une partie du pays se trouve en effet au nord ducercle polaire arctique, où le soleil ne se couche pas au moins un jour en été (de mai à fin juillet) et ne se lève pas au moins un jour en hiver (de fin novembre à fin janvier).
Le premier roi réputé avoir régné sur toute la Norvège estHaraldIer aux Beaux Cheveux (872-933), qui l'emporte, selon les sagas, en 872 sur les ducs (jarl). L'aîné de ses fils, Erik « Hache sanglante », est détrôné en 935 par le chef viking HaakonIer le Bon. Son petit-fils,Olaf Tryggvason (995-1000), lui succède, mais il est chassé par le roi danois Sven « Barbe fourchue ». La Norvège est alors partagée entre Sven et lejarl de Trondheim. Il faut attendre l’an 1016 pour trouver un vrai père fondateur duroyaume norvégien, en la personne du roiOlaf Haraldsson, qui établit sa capitale àTrondheim. Olaf, ancien Viking, rapporte de ses nombreux voyages lechristianisme, et convertit la population par la force, ce qui lui vaut d’être canonisé enOlafII.
En 1066, le roi de NorvègeHarald Hardrada tente de devenir roi d'Angleterre mais il est battu et tué àStamford Bridge. Cela profite à Guillaume le Conquérant qui défait l'armée anglaise, affaiblie, à labataille d'Hastings.
L'année 1380 voit l’extinction de la dynastie royale norvégienne, avec la mort du roiHåkonVI. Sa femmeMargrethe de Danemark, fille du roi deDanemark, obtient la succession et consacre ainsi l'union du Danemark et de la Norvège. LaSuède vient s'ajouter à ce domaine en 1397, formant l'union de Kalmar. LeDanemark, au sein de cette union, exerce une nette domination, et la Norvège n’est plus guère alors qu’une province danoise, avec ledanois pour langue officielle.
L'émancipation de la Suède, avec la révolte deGustave Vasa, met un terme à l’union de Kalmar en 1523. La Norvège reste néanmoins sous domination des Danois. Ces derniers, en 1536, imposent au pays laRéforme luthérienne, ce qui a pour conséquence de tarir le flot des voyageurs se rendant en pèlerinage auprès des reliques de saint Olaf, àTrondheim (anciennementNidaros), et de couper encore davantage le pays du reste du monde.
En raison de l'alliance contractée par le royaume dano-norvégien avecNapoléonIer, les puissances coalisées victorieuses attribuent la Norvège continentale à la Suède en 1814.
En réaction, une Convention nationale se réunit àEidsvoll, dans l'Akershus : elle déclare l’indépendance du royaume de Norvège et adopte uneconstitution[9] (c'est la seconde constitution écrite la plus ancienne encore en vigueur en Europe après celle deSaint-Marin), avant de désigner comme roi le prince danois Christian-Frédéric VIII de Danemark, le.
La Norvège devient, ainsi, un royaume distinct, mais enunion personnelle avec le roi de SuèdeCharlesXIII. Toutefois, depuis 1810, c'est le prince héritier de Suède,Jean-Baptiste Bernadotte, qui joue un rôle décisif. Ancien maréchal d'Empire de Napoléon, il prend fait et cause pour son nouveau royaume et mène unebrève campagne en Norvège pour réunir les deux couronnes. Il devient roi en 1818 sous le titre de CharlesXIV Jean.
La Norvège parvient à conserver saneutralité au cours de laPremière Guerre mondiale, en raison de sa puissance navale dissuasive. Il n’en va pas de même pendant laSeconde Guerre mondiale, au cours de laquelle le pays est envahi par les troupesallemandes dans le cadre de l’opérationWeserübung. La résistance armée dure jusqu’à trois mois dans certaines régions. Le roi et le gouvernement choisissent de s’exiler et de continuer la lutte depuisLondres.
La Norvège occupée est dirigée par le chef des forces d'occupation, leReichskommissarJosef Terboven. Le chef du parti pronazi local,Vidkun Quisling, est autorisé à former à partir de 1942 ungouvernement collaborationniste, sous supervision allemande. Les Allemands et les collaborateurs se heurtent durant cette période à larésistance norvégienne. Après l’intervention desAlliés au sud et au nord — notamment de l'Armée rouge au nord — les forces allemandes capitulent le.
L'épisode de l'occupation allemande a rendu les Norvégiens plus sceptiques vis-à-vis du concept deneutralité, et le pays adopte une nouvelle stratégie fondée sur la sécurité collective. Après l'échec de l'instauration d'uneunion de défense scandinave, la Norvège devient l’un des membres fondateurs de l’OTAN, en 1949, et de l’ONU, à laquelle elle fournit son premier Secrétaire général,Trygve Lie.
La Norvège a refusé à deux reprises par référendum de rejoindre l’Union européenne, en1972 et en1994. Le débat européen reste ouvert, avec environ 50 % de la population dans chaque camp. Le pays fait par ailleurs partie, comme l'Islande, de l'Espace économique européen (EEE), ainsi que de l'espace Schengen depuis 2001.
Le, le pays subitdeux attaques terroristes marquantes. La première est une explosion à la bombe survenue àRegjeringskvartalet, le quartier gouvernemental de la ville d'Oslo, à15 h 26. L'explosion tue huit personnes et en blesse plusieurs autres. La seconde attaque suit la première d'environ deux heures dans un camp organisé par la Ligue des jeunes duParti travailliste norvégien, sur l'île d'Utøya.Anders Behring Breivik, déguisé en policier, ouvre le feu sur les campeurs, tuant69 participants. Ce drame est le plus meurtrier que la Norvège ait connu depuis la Seconde Guerre mondiale, même si le pays avait également été fortement marqué en 1973 par l'assassinat d'Ahmed Bouchiki.
La famille royale, originaire duSchleswig-Holstein, descend de la famille princière deGlücksburg. Le roi ne joue pour l’essentiel qu’un rôle honorifique, mais il constitue un symbole fort d’unité nationale. Bien que laConstitution de 1814 lui accorde d’importantes prérogatives dans le domaine de l’exécutif, ces dernières sont presque toujours exercées en son nom par le gouvernement. Les pouvoirs dont le monarque est investi par la constitution de la Norvège ont au cours duXXe siècle été largement symboliques, sauf dans quelques cas importants comme pendant laSeconde Guerre mondiale, où le monarque annonçait qu'il allait abdiquer si le gouvernement capitulait face aux demandes desnazis.
Le gouvernement est composé du ministre d'État et des ministres, tous nommés par le roi. Mais depuis1884, l’évolution parlementaire du régime fait que le gouvernement doit obtenir un vote de confiance du Parlement : la désignation du gouvernement par le roi n’est donc qu’une formalité quand il y a une majorité claire au Parlement pour un parti en particulier (ou coalition de partis). Après une élection sans majorité claire, le chef du parti le plus susceptible de créer un gouvernement est nommé ministre d'État par le roi. La Norvège a vu plusieurs de ces gouvernements gouverner en minorité. Le roi assiste aux réunions du gouvernement chaque vendredi aupalais royal, mais le gouvernement prend ses décisions en avance, à des conférences présidées par le ministre d'État et tenues chaque mardi et jeudi. Chaque année, le roi ouvre le Parlement en septembre. Il accueille les ambassadeurs à la cour et est symboliquement lecommandant en chef des Forces de défense norvégiennes et à la tête de l'Église de Norvège.
Le parlement norvégien, leStorting, est monocaméral depuis les élections générales de 2009 (amendement de la Constitution du) et comprend169 membres (soit quatre membres de plus à la suite des élections du). Les députés sont élus tous les quatre ans dans chacun des 15fylker du pays, à lareprésentation proportionnelle. Il y a15 sièges, les « sièges égalisants », un parfylke, pour faire que la représentation au parlement corresponde mieux au vote populaire. Il y a unseuil électoral de 4 % pour ces sièges.
L'impeachment est très rare (le dernier cas étant celui du ministre d'État Abraham Berge, acquitté, en 1927), et peut se faire à l'encontre de membres du Conseil d'État, de la Cour suprême, ou duStorting pour des crimes qu'ils auraient commis au pouvoir. Avant l'amendement du, les accusations étaient formulées au Odelsting et traitées par le Lagting et les juges de la Cour suprême, formant ensemble la « Haute Cour du Royaume ». Dans le nouveau système les impeachments seront traités par les cinq juges les plus importants de la Cour suprême ainsi que six autres personnes, dans l'une des cours de la Cour suprême (avant il se déroulait dans la chambre du Lagting). Les représentants du Storting ne peuvent pas être juges. Les accusations seront formulées par le Storting dans une réunion plénière.
LeStorting fonctionne sinon en tant que parlement unicaméral, la division en Odelsting et Lagting ayant été abolie à partir des élections de 2009. La législation devra passer par deux, parfois trois, relectures avant d'être approuvée et passée au roi pour son approbation.
À la tête du système juridique se trouve la Cour suprême, ouHøyesterett (composée de18 juges et d’unchief justice). On trouve ensuite les cours d'appel, les tribunaux ordinaires et les juges de paix. Les juges sont nommés par le roi et le gouvernement, sur proposition du ministre de la Justice.
Jusqu'en 2012, plus de la moitié des membres du gouvernement étaient membres de l'Église de Norvège, soit au moins dix des dix-neuf ministres. Cette disposition a été abrogée, mais la séparation de l'Église et de l'État reste un sujet de controverse en Norvège. Ainsi, le passage de l'école chrétienne à l'école laïque y est débattu depuis 1739, sans qu'une condamnation de l'État norvégien enCour européenne des droits de l'homme en 2007[10] ait abouti à une évolution généralisée des structures éducatives.
La Norvège maintient desambassades dans86 pays du monde[11] ainsi que des relations diplomatiques avec beaucoup d'autres sans toutefois y avoir d'ambassade. Soixante pays maintiennent en retour des ambassades à Oslo[12].
La Norvège est traditionnellement divisée en cinqLandsdeler, ou grandes régions, dont les délimitations sont fondées sur des critères géographiques et linguistiques :Sørlandet,Østlandet,Vestlandet,Trøndelag, etNord-Norge.
Les subdivisions les plus importantes sont les quinzefylker (fylke au singulier), ou comtés, qui assurent d’importantes fonctions administratives. Lefylke est l'administration intermédiaire entre l'État et leskommuner (communes). Le roi est représenté dans chaquefylke par unFylkesmann.
La Norvège compte 357 communes (kommuner) en 2024 — contre 422 en 2018, et 747 en 1930. Ce processus de fusion est appelé à se poursuivre.Oslo est considérée à la fois comme une commune et comme un comté. Les communes sont responsables d'un certain nombre de domaines : éducation primaire, soins ambulatoires, services aux aînés, chômage et autres services sociaux, zonage, développement économique et routes municipales.
Évolution du PIB par habitant en Europe du Nord depuis 1950 (de haut en bas : Norvège, Danemark, Suède, Islande et Finlande).L'aire urbaine deStavanger-Sandnes.Lazone économique exclusive de la Norvège.
L'économie norvégienne est un bastion prospère ducapitalisme social, offrant une combinaison entre la liberté des marchés et l'intervention de l'État. Le gouvernement, par le biais de grandes entreprises publiques, contrôle quelques domaines particulièrement stratégiques, comme une partie du secteurpétrolier. Mais une vague deprivatisations a débuté en2000, lorsque l'État a vendu un tiers de l'entrepriseStatoil, qu'il contrôlait jusqu'alors dans sa totalité.
Le pays et sazone économique exclusive regorge de ressources naturelles (pétrole,hydroélectricité, poissons, forêts, minéraux…) et sa prospérité est très dépendante des revenus engendrés par l’exploitation du pétrole : ce dernier représentait en1999, avec le gaz, 35 % des exportations du pays. Seules l'Arabie saoudite et laRussie exportent davantage que la Norvège, laquelle ne fait pas partie de l'OPEP.
La croissance économique, forte, a atteint 4,1 % en2005.
Le R.N.B. de la Norvège s'élevait en 2008 à 455,95 milliards de US dollars, ce qui permettait pour la même année un revenu national par habitant de 95 624 US $[16].
Malgré un niveau de vie comptant parmi les plus élevés au monde, les Norvégiens s'inquiètent à propos des deux prochaines décennies, lorsque leurs réserves de gaz et de pétrole commenceront à s'épuiser. C'est pourquoi le pays engrange, depuis 1990, la totalité de ses revenus pétroliers dans lefonds pétrolier de Norvège. Le capital ainsi obtenu est investi à l’étranger : à la fin2016, il est estimé à850 milliards d'euros et en 2021, il atteint les 1 162 milliards de dollars avec une progression de 10 pour cent par an environ. Les revenus pétroliers de la Norvège en 2022 s'élèvent à environ 131 milliards d'euros, presque le triple des revenus de 2021, de sorte que le pays a parfois été traité de « profiteur de guerre », ce que le gouvernement récuse[17].
La Norvège est proche duplein emploi : en novembre2006, letaux de chômage est descendu à 2,1 % de la population active soit 50 200 demandeurs d'emploi et il atteignait 3,3 % de la population active en2014[18]. À l'instar de nombreux pays européens, le pays a cependant un important problème d'emploi avec sa population vieillissante.
La Norvège présente l'un des taux d'emploi dans les administrations publiques (nombre de fonctionnaires par habitant) les plus élevés des pays de l'OCDE, celui-ci s’élevant en 2018 à 158,8 ‰ (88,5 ‰ en France)[19].
La forme du territoire norvégien explique sa vocation. Avec, au, près de 1 908 navires (dont 1 494 sous pavillon étranger), la Norvège possède la neuvième flotte marchande du monde[20]. En 2008, l'industrie halieutique norvégienne a produit 3 274 572 tonnes de poissons et autres produits de la mer, dont une petite partie, 843 730 tonnes, provenait de l'élevage.
L’immigration, ces dernières années, a assuré plus de la moitié de la croissance démographique. En 2006Statistisk sentralbyrå, le service de statistiques du gouvernement, a compté 45 800 immigrants arrivés sur le territoire norvégien, soit 30 % de plus qu'en 2005. Au début de l'année 2009 il y avait 508 200 personnes d'origine immigrée en Norvège (immigrants et enfants d'immigrants), soit 10,6 % de la population. En on compte 244 873 immigrants non-occidentaux légaux en Norvège[25]. Les nationalités les plus représentées parmi la population d'origine immigrée sont lesPolonais, lesPakistanais, lesSuédois, lesIrakiens, lesSomaliens, lesAllemands, lesVietnamiens et lesDanois[25]. Depuis quelques années on voit un plus grand nombre d'immigrants de l'Europe centrale et orientale, dont les Polonais sont la nationalité la plus représentée en Norvège, suivis desLituaniens[25].Oslo est la ville avec le plus grand pourcentage d'habitants d'origine immigrée, avec 152 100, soit 25 % de sa population totale[25]. Selon l'Institut norvégien des statistiques, au, on comptait en Norvège 877 227 immigrés et 213 810 Norvégiens nés de parents immigrés soit un total de 1 091 037 personnes immigrées ou nées de parents immigrés, soit 19,9 % de la population norvégienne[26].
La Norvège est passée sous le seuil de renouvellement de sa population (2,1 enfants par femme) en 1975. En 2022, letaux de fécondité s'élève à 1,41 enfant par femme[27].
Lenorvégien,langue germanique, a pour racine historique levieux norrois, qui était pratiqué depuis leMoyen Âge dans les paysnordiques (Suède,Danemark,Islande et Norvège). Le norvégien actuel se compose en réalité d'un grand nombre dedialectes, et de deux langues écrites officielles : lebokmål (littéralement « langue des livres »), héritier duriksmål (ou « langue du royaume »), c'est-à-dire du dano-norvégien élaboré pendant la longue période de domination danoise, et lenynorsk (ou « néo-norvégien »), héritier dulandsmål ou « langue des campagnes » (on peut aussi traduirelandsmål par « langue nationale »). Elles sont officiellement égales, les deux étant utilisées dans l'administration, les services publics, l'enseignement, le culte, à la radio et à la télévision, mais le bokmål est utilisé par une grande majorité de la population (entre 85 et 90 %).
Cette scission en deux formes écrites s'est produite au moment de l'indépendance de la Norvège, sous l'influence des travaux du linguisteIvar Aasen qui avait réalisé un relevé particulièrement étendu des différentsdialectes du norvégien duXIXe siècle. La Norvège acquit son indépendance vis-à-vis de la Suède à la fin de ce siècle. Les défenseurs d'unromantisme patriotique voulurent imposer un retour aux sources, c'est-à-dire à un norvégien « originel » des campagnes ; mais les diverses institutions ne purent suivre ce mouvement, toutes leurs archives étant rédigées en danois. Cette tension explique la coexistence, aujourd'hui, de deux formes écrites.
Actuellement, le bokmål est plus répandu dans le Sud et dans l'Est de la Norvège (les régions les plus urbanisées), alors que le nynorsk se rencontre dans les montagnes de l'Ouest et dans le Nord (les régions rurales).
Environ95 % de la population[réf. nécessaire] totale emploie soit le bokmål soit le nynorsk, mais la plupart des Norvégiens parlent dans la vie de tous les jours un ou plusieursdialectes qui peuvent différer grandement de ceux-ci. Les dialectes norvégiens sont en général mutuellement intelligibles.
Plusieurslangues sames (de la famille deslangues finno-ougriennes) sont parlées et écrites partout dans le pays, particulièrement dans le Nord, par lesSamis. L'État reconnaît ces langues comme officielles ; les autochtones ont le droit d'avoir de l'enseignement en langue same où qu'ils soient dans le pays, et les actions du gouvernement leur sont communiquées dans les diverses langues sames. Il existe également une minoritékvène dans leNord parlant lalangue finno-ougriennekvène.
Le norvégien est très similaire à d'autres langues nordiques, particulièrement lesuédois et ledanois. Ces trois langues sont mutuellement compréhensibles et souvent utilisées par les habitants de ces pays pour communiquer entre eux. La coopération avec leConseil nordique implique que les habitants de tous les pays nordiques, y compris l'Islande et la Finlande, ont le droit de communiquer avec le gouvernement norvégien dans leur propre langue (et vice-versa).
Les enfants norvégiens de parentsimmigrés sont encouragés à apprendre la langue norvégienne. En outre, le gouvernement norvégien offre des cours de norvégien aux immigrants souhaitant devenir citoyens. Parmi les langues les plus parlées par la population d'immigrants on trouve l'arabe et lesomali.
Les principales langues étrangères enseignées à l'école sont l'anglais, l'allemand, le russe, et lefrançais. On trouve des cours d'espagnol et derusse dans certaines écoles, particulièrement des grandes villes. Au moins 3/4 des citoyens norvégiens, surtout les plus jeunes, savent parler l'anglais. L'anglais est appris dès la maternelle, mais toutefois, une partie des plus de60 ans ne connaissent pas la langue. L'anglais est souvent utilisé dans l'administration par les étrangers.
La radio-télévision d'ÉtatNRK diffuse quatre chaînes de télévision (NRK1,NRK2,NRK3 etNRK Super) et plusieurs stations de radio nationales et régionales tandis que le groupe privéTV2 détient plusieurs chaînes de télévision.
Il existe aujourd'hui plusieurs mouvementsnéopaïens en Norvège, leÅsatrufellesskapet Bifrost fondé en 1996 etForeningen Forn Sed en 1999. Ils ont été officiellement reconnus par le gouvernement norvégien en tant que sociétés religieuses, ce qui leur permet de conduire légalement des cérémonies civiles (comme des mariages).Forn Sed est un membre du Congrès mondial des religions ethniques depuis 2005, ils comptent près de 400 fidèles.
Environ 69,8 % des Norvégiens sont membres de l’Église d’Étatluthérienne, dans laquelle ils sont recensés à leur naissance[29]. Jusqu'en, l’Église de Norvège (Den norske kirke), aussi appeléeÉglise luthérienne évangélique de Norvège, était reconnue comme telle par la constitution du pays. Son gouverneur est le roi régnant, qui a donc l’obligation d’être de confession luthérienne. Les lois régissant le fonctionnement et le budget de l’Église de Norvège étaient votés par le Parlement et exécutés par le ministère des Églises. Le, les parlementaires norvégiens abolissent cette disposition constitutionnelle qui faisait de l’Église évangélique luthérienne l’Église d’État : l’État n’est plus confessionnel et la notion de « religion publique » disparaît, à l'instar de l'impôt ecclésiastique même si l’État conserve la tâche de soutenir l’Église en tant que communauté de croyants. L’Église norvégienne est substituée à l'État pour la nomination des évêques et doyens tandis qu'il n'est plus nécessaire pour les membres du gouvernement d'appartenir à cette Église[30].
Selon un sondage Eurobarometer datant de 2005, 32 % des citoyens norvégiens ont répondu qu'ils« croient queDieu existe », tandis que 47 % disent qu'ils« croient en l'existence d'un esprit ou force de vie » et 17 %« ne croient pas en un esprit, dieu ou force de vie »[31]. Selon un autre sondage, deGallup, 36 % des Norvégiens sont religieux. C'est la proportion la plus faible des pays occidentaux[32].
En raison d'une immigration récente, l’islam représente 1,5 % de la population norvégienne. Lejudaïsme et les autres religions représentent moins de 1 % de la population. Les immigrantsindiens ont introduit l'hindouisme en Norvège mais ne comptent que pour 0,5 % de la population du pays. Il y a onze organisationsbouddhistes regroupées dans l'organisation mèreBuddhistforbundet ; 0,42 % de la population est bouddhiste. Environ 1,5 % des Norvégiens adhèrent à l'Association humaniste norvégienne. Les personnes se déclarant sans confession comptent pour un peu plus de 5 % de la population[33].
La cuisine norvégienne est, dans sa forme traditionnelle, en grande partie basée sur les matières premières facilement disponibles dans un pays dominé par les montagnes et la mer. Par conséquent, elle diffère à bien des égards de ses homologues continentaux en mettant davantage l'accent sur legibier et lepoisson.
La cuisine norvégienne moderne, bien que toujours fortement influencée par sa base traditionnelle, porte aujourd'hui les marques de lamondialisation :pâtes, pizzas et autres produits sont d'usage courant au même titre que lamorue et les boulettes de viande comme aliments de base.
En Norvège, lepetit déjeuner (frokost) est composé de pain, de confiture, de fromage, de charcuterie, ou de céréales. Le déjeuner (fréquemment un repas froid) se déguste entre 11 h et 14 h selon les disponibilités de chacun. Enfin, ledîner (middag) se prend quant à lui entre 16 h et 18 h. Il peut être accompagné d'un en-cas aux alentours de 21 h ou 22 h (kveldsmat).
En Norvège, les écoliers se voient offrir une pomme par jour. Le reste de l'alimentation est du ressort des parents. Les enfants norvégiens mangent donc souvent à la mi-journée les traditionnelsmatpakker (paniers-repas). Ces derniers sont habituellement composés de tranches de kneippbrød. Ce pain est recouvert de margarine et le plus souvent assorti de tranches debrunost — un fromage brun typique au goût de caramel —, desalami ou dejambon (skinke)[34]. Le pâté de foie (leverpostei) ainsi que le maquereau à la tomate (makrell i tomat) sont également très populaires dans la composition des tartines norvégiennes.
Ole Bull (1810-1880) fut certainement le premier violoniste norvégien à atteindre une renommée internationale. Il se produisit en Europe et aux États-Unis et laissa aussi une œuvre variée.
C'est certainementEdvard Grieg (1843-1907) qui illustre le mieux lamusique norvégienne. Il s'inspira dans ses œuvres de la musique traditionnelle norvégienne et assura notamment la mise en musique de pièces d'Henrik Ibsen.
Côtépop, on trouve des groupes mondialement connus comme Lene Marlin,Kings of Convenience,Röyksopp,Sondre Lerche,Thomas Dybdahl,Madrugada, ou encore le duo de pop norvégienneMarcus and Martinus. Depuis les années 1980, le groupeA-ha reste le principal représentant de la pop norvégienne à travers le monde. Il est composé deMorten Harket (chanteur et vocaliste),Magne Furuholmen (clavier et compositeur) etPål Waaktaar-Savoy (né Pål Waaktaar Gamst) (guitariste et principal compositeur). Leur dernier album en date,Cast in Steel, est sorti en. Ils ont vendu plus de100 millions d'albums et singles depuis 1985.
De nombreux groupes deblack metal sont apparus en Norvège dans les années 1990, donnant naissance aublack metal norvégien. En voici une liste non exhaustive :Burzum,Darkthrone,Mayhem,Immortal,Gorgoroth,Emperor,Satyricon,Dimmu Borgir. Plus récemment d'autres groupes sont apparus tels que leGroupe 1349 ouTaake. Le groupe de « deathpunk »Turbonegro est originaire de la ville d'Oslo. À noter également, durant cette même période, l'émergence de groupes ditviking metal ou, pour les plus primitifs, Viking/black metal, qui créeront un style, un visuel et une musique qui les différencient de leurs homologues. Majoritairement originaires de la côte ouest de la Norvège, les groupes les plus réputés tels queEinherjer,Enslaved ouBorknagar, s'inspirent de l'histoire du pays, voire de l'histoire locale, de lanature et duclimat, mais aussi des invasionsvikings, pour écrire leurmusique et leurs textes, bien souvent dans leurlangue natale. Plusieurs formations se sont éloignées dublack metal traditionnel pour aller vers une forme de musique unique, piochant dans l'electro, le progressif ou l'indus. La Norvège comporte d'autres groupes de metal commeTheatre of Tragedy ouTristania qui pratiquent du metal gothique.
Barnevernet, le service de protection de l'enfance, a été l'objet d'affaires très médiatisées en Europe pour avoir retiré des enfants à leurs parents dans des cas controversés. Le bien fondé des décisions du Barnevernet a été critiqué par de nombreux experts et personnalités, certains soulignant les catastrophes humaines provoquées par ses décisions[35],[36],[37],[38].
Concernant les licenciés, lefootball est le sport numéro un en Norvège. L'équipe nationale masculine connaît un succès limité (trois participations à laCoupe du Monde et une auChampionnat d'Europe). L'équipe féminine affichait plus de réussite dans les années 1990, gagnant laCoupe du Monde (1995), leChampionnat d'Europe (1987, 1993) ainsi que lesJeux olympiques (2000).
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↑« La France n'est pas suradministrée »,Alternatives Economiques,(lire en ligne).
↑Review of Maritime Transport 2013 UNITED NATIONS CONFERENCE ON TRADE AND DEVELOPMENT
↑Facts about fisheries and aquaculture 2010 Norwegian ministry of Fisheries and Coastal affairs
↑A. J. M. Silva,« The fable of the cod and the promised sea. About portuguese traditions of bacalhau » (2015), dans F. T. Barata et J. M. Rocha (éds.),Heritages and Memories from the Sea, Proceedings of the 1st International Conference of the UNESCO Chair in Intangible Heritage and Traditional Know-How: Linking Heritage, 14-16 January 2015, University of Evora, Évora,p. 130-143[lire en ligne].