La population de larégion Normandie est de 3 327 000 habitants (les Normands) en 2024 d'après l'Insee, auxquels s'ajoutent environ 170 000 habitants sur lesîles Anglo-Normandes.
Le nomNormandie est dérivé du termenormand, avec le suffixe d'originelatine-ie (cf.Germania « Germanie »,Italia « Italie », etc.).Normand est lui-même un emprunt aufrancique*nortman[6] ou auvieux norroisnorðmaðr[7],[8], qui signifient tous deux « homme du Nord ».Nortmannus est attesté pour la première fois enlatin médiéval dès la fin duIXe siècle[9],[7]. Quant àNormand (écritNorman), il figure dans laChanson de Roland[10]. La Normandie est donc étymologiquement le « pays des hommes du Nord ».
Mais ce n'est véritablement qu'à l'âge du bronze (entre2300 et800 av. J.-C.) que la Normandie va être mise en valeur. À cette époque, des fermes, des systèmes parcellaires et de vastes nécropoles sont implantés dans le territoire, formant un premier maillage de sites couvrant l'ensemble des terroirs normands[13].
Le peuple celte desBelges s'installe en Normandie entre leVIe et leIIIe siècle av. J.-C. Le témoignage deJules César (dansLa Guerre des Gaules) nous permet d'identifier les différents groupesgaulois occupant la région. En56 ou57av. J.-C., ces populations se regroupent pour résister à l'invasion deslégions romaines. Après la défaite gauloise d'Alésia, les peuples de Normandie continuent quelque temps la lutte mais, en51av. J.-C., toute la Gaule est soumise à Rome.
Entre et[15], l'empereurAuguste réorganise le territoire gaulois et fait passer lesCalètes et lesVéliocasses dans la province deGaule lyonnaise, dont la capitale estLyon. La romanisation de la Normandie, comme ailleurs en Occident, passe par la construction de routes et de villes.
L'agriculture fournit dublé et dulin, d'aprèsPline l'Ancien. Enfin, dans les campagnes normandes de l'Antiquité, lesfana (petits temples à plan centré, en général carré, de tradition celtique) sont nombreux. On en situe un exemple à l'ouest d'Harfleur. Les fouilles ont aussi révélé la présence de nombreuses statuettes de déesses-mères enterre cuite, dans les tombes et les maisons normandes. Ainsi, auVieil-Évreux, il existe un des plus importants centres de pèlerinage d'Europe, qui comprenait unforum, desthermes romains, unebasilique monumentale, deuxfana et le deuxième plus grandthéâtre deGaule[17].
À l'occasion des réformes de l'empereurDioclétien (285-305), la future Normandie s'individualise en devenant laLyonnaise seconde, dont les limites préfigurent celles de la Normandie ducale sept siècles plus tard : elle s'étend duCouesnon à laBresle et est bornée au sud par les cours supérieurs de laSarthe et de l'Avre. Seule différence significative, la Lyonnaise seconde inclut le futurVexin français, le pays desVéliocasses restant alors indivis.
C'est aussi à cette époque que commence lachristianisation de la province : les historiens savent qu'en 314,Rouen a déjà unévêque[19]. À partir de 406, les peuplesgermaniques etalano-hunniques déferlent sur l'Occident. Des Saxons viennent s'installer sur les côtes normandes, dans la région deBayeux, ainsi que sur lesîles Anglo-Normandes. De leur côté, de nombreux Francs occupent lepays de Bray et une partie dupays de Caux, parfois comme soldats romains, puis, après la victoire deClovis sur le « royaume romain » deSyagrius, comme soldats du nouveau pouvoir franc.
Dès 486, le Nord de la Gaule passe sous le contrôle du cheffrancClovis. La colonisation franque fut assez dense dans la partie est et quasiment nulle dans la partie ouest de l'actuelle Normandie. La christianisation amorcée auBas-Empire romain se poursuit dans la région : construction decathédrales, édification d'églises, oratoires sur les routes, etc. L'établissement desparoisses se réalise progressivement. Àl'époque carolingienne, les tombes des villageois se regroupent autour de l'église paroissiale.
Le royaume franc dirigé parCharlemagne connaît un raid dès 799 : c'est le point de départ d'une longue série d'attaquesvikings, dont la plus connue est sans doute lesiège de Paris de à. Les chroniques des monastères nous apprennent que la Seine charria des flottes scandinaves en 841, en845, en 851, en 852, en856[20] et en861. À partir de 851, ils hivernent en Basse-Seine.
Lesarchevêques de Rouen, responsables de laprovince ecclésiastique de Rouen, poussent les princes normands à élargir leurs possessions. À la suite de conquêtes, le territoire sous souveraineté normande s'agrandit jusqu'à faire à peu près coïncider l'une et l'autre :
La Normandie est un importantduché duroyaume de France de 911 à 1204, sur lequel l'autorité du roi demeura cependant toute théorique. SelonRené Musset,« la Normandie est née d'un hasard historique : le don d'un territoire à un chef de bande scandinave, Rollon, mais d'un territoire qui, de longue date, se dessinait »[21].
Compte tenu du poids de la toponymie et, dans une moindre mesure, de la patronymie scandinaves dans leCotentin, des chercheurs britanniques de l'université deLeicester ont collecté en des centaines d'échantillons de salive afin d'en savoir davantage sur la colonisation viking de la Normandie[22].
Descendant deRollon,Guillaume le Conquérant complète les limites de la Normandie historique par la conquête duPassais sur leMaine en 1050. Surtout, il envahit en 1066 l'Angleterre, dont il devient le souverain, sous le nom de GuillaumeIer d'Angleterre. Il fait deCaen, simple bourgade, sa capitale politique et judiciaire. Cependant,Rouen reste la capitale économique et religieuse, l'archevêché de Normandie s'y trouvant[23].
Institué parRollon, premier duc de Normandie au commencement duXe siècle, l'Échiquier de Normandie est la cour souveraine de Normandie. Rassemblant les notables de la province, c'est un parlement ambulatoire, qui se tient deux fois par an.
Lacharte aux Normands est un acte, octroyé le, conférant certains droits ou privilèges aux Normands[24]. Il est signé par leroi de FranceLouis le Hutin, lequel, en répondant aux barons normands impatients, en confirme tous les termes en juillet 1315[25]. Cette charte, faisant écho à laMagna Carta ou lacharte des libertés desAnglais, est considérée jusqu'en 1789 comme le symbole du particularisme normand. Elle offre à la province des garanties en matière juridique, fiscale et judiciaire. Longtemps respectée, cette charte cesse d'être appliquée à la fin duXVIe siècle et n'est réellement abolie que sousLouis XIV. Elle continue néanmoins de figurer dans les ordonnances et les privilèges du roi jusqu'en 1789.
Le, le roi d'AngleterreJean sans Terre se fait couronner duc de Normandie à Rouen. Il rendhommage auroi de France et des négociations aboutissent autraité du Goulet, formalisant la paix entre les deux pays. En 1200, Jean sans Terre épouse de forceIsabelle Taillefer, promise àHugues IX de Lusignan,vassal du roi de France. Ce dernier, se sentant lésé, fait appel à la justice de sonsuzerainPhilippe Auguste qui prononce lacommise desfiefs de Jean sans Terre, à cause de son absence. Autrement dit, le seigneur français confisque les terres de son vassal, en application dudroit féodal, et donne ces domaines au neveu duPlantagenêt,Arthur Ier de Bretagne, à part la Normandie qu'il se réserve. À l'été 1202, Philippe Auguste s'empare dupays de Bray. Jean sans Terre fait assassiner Arthur de Bretagne, son neveu ; ses barons normands, influencés par le roi de France, l'abandonnent. À l'été 1203,Château-Gaillard est assiégé et tient bon jusqu'au. Le, la ville deCaen tombe aux mains des Français. Enfin, le, les troupes de Philippe Auguste entrent àRouen, après avoir vaincu la résistance de ses habitants. Le roi a conquis la Normandie, qui est incorporée audomaine royal français : cela signifie que le roi disposera de nouveaux revenus et imposera ses officiers dans l'ancien duché[26]. Les « îles Anglo-Normandes » ne seront en revanche jamais conquises, et restent sous l'administration des souverains anglais, bien que ne faisant pas partie du royaume d'Angleterre. En 1230, Foulques IIIPaynel et d'autres seigneurs normands tentent de se dégager de la tutelle française et demandent l'aide du roi d'AngleterreHenri III. Ils échouent ; la Normandie reste sous le contrôle français[27].
Administrativement, la partie continentale reste unduché à part entière. La Normandie joue un rôle important durant laguerre de Cent Ans (1337-1453). Si elle n'est pas à l'origine du conflit, elle devient rapidement un enjeu entre le roi d'Angleterre et le roi de France. La richesse de la Normandie, son passé commun avec ses ducs-rois, sa proximité géographique avec l'île expliquent cette situation particulière.
Dans un premier temps, les Anglais se contentent de lancer deschevauchées destructrices à travers la région. Puis ils occupent la région pendant plus de trois décennies (1417-1450). En 1420, letraité de Troyes fait du roi d'Angleterre l'héritier du royaume de France. La Normandie apparaît alors comme l'élément central de la France anglaise. Finalement, le roi de FranceCharles VII reconquiert la riche province et pardonne aux Normands qui ont collaboré avec l'ennemi. La Normandie retrouve la paix mais sort très affaiblie du conflit. La reconquête française s'étant arrêtée àCherbourg, lesîles Anglo-Normandes restent propriété de la couronne d'Angleterre. Elles ne seront en revanche jamais intégrées à proprement parler au royaume d'Angleterre, pas plus qu'auRoyaume-Uni par la suite.
En 1466, le duché de Normandie est partagé enbailliages, subdivisés envicomtés remontant à l'époque féodale et supprimés en 1744 seulement. Plus tard, un nouveau découpage enélections fiscales apparaît, qui divise la Normandie en deux, puis troisgénéralités : celles deRouen et deCaen en 1542, puis celle d'Alençon en 1636. La partie insulaire demeure partagée en deuxbailliages deJersey etGuernesey. Dépendances autonomes de lacouronne britannique (le souverain britannique détenant parmi ses titres celui de duc de Normandie), elles ont gardé des traditions et deslois normandes.
À l'est du Cotentin, lesîles Saint-Marcouf, devenues un repaire de pirates, furent concédées à la France par la couronne britannique en 1802.
Vers 1650, la Normandie connaît une petite période de prospérité. Mais, à partir de 1689, la guerre reprend contre l'Angleterre et le littoral normand subit plusieurs attaques. En 1694,Le Havre etDieppe sont bombardés.
La Normandie tient une place importante dans le mouvement artistique. Le peintreRichard Parkes Bonington, d'origine anglaise, y voyage en 1821 pour peindre les paysages côtiers, motif de prédilection de la peinture naturaliste, ignoré des peintres français à cette époque.Théodore Rousseau choisit d'y aller peindre, en compagnie dePaul Huet[réf. nécessaire], jusqu'à l'embouchure de la Seine. Huet y séjournera à nouveau en 1828 avec Bonington et Rousseau y revient en 1832, rejoint parLa Berge. Au Salon suivant, Rousseau peut présenterVue pris des côtes, àGranville, ainsi qu'une étude[30]. Après 1848,Paul Huet y pratiquera lapeinture en plein air. La toile peinte lors d'un séjour au Havre parClaude Monet en 1872,Impression, soleil levant, donne son nom au mouvementimpressionniste[31].
Les combats de laPremière Guerre mondiale épargnent territorialement la Normandie, bien queSainte-Adresse accueille le le gouvernement de laBelgique, etRouen devient une baseanglaise. La mise à feu le du haut-fourneau deColombelles permet de réduire les conséquences de l'occupation des régions industrielles. Les régiments normands prennent leur part, et au-delà, à l'effort de la nation.
En 1936, leFront populaire permet à des millions de salariés de partir en congés pour la première fois, démultipliant l'activité dutourisme : la Normandie et ses plages vont désormais recevoir des Français qui n'avaient jamais vu la mer.
Débarquement des troupes alliées en juin 1944 en Normandie.
En août 1942 a lieu à Dieppe un raid anglo-canadien (opération Jubilee) qui est une répétition du débarquement de juin 1944.
La Normandie est un des points de départ de la reconquête de l'Europe par lesAlliés. Le est lancée l'opération Neptune, la phase d'assaut de l'opérationOverlord, la plus grande opération amphibie de toute l'histoire militaire mondiale, menée simultanément sur plusieursplages duCalvados et de laManche.
De nombreuses agglomérations sont détruites lors desbombardements alliés. Le souvenir de la bataille est partout présent en Normandie, notamment avec lesnombreux et vastes cimetières militaires, lesblockhaus qui défient le temps qui passe, les musées dont le grandmémorial de Caen, des rues qui portent le nom des acteurs alliés ou des régiments ayant participé à la libération de la région, ou encore les caissons de béton qui ont composé les digues duport artificiel au large d'Arromanches.
En 1956, la France se dote d'un nouvel échelon administratif : lesrégions. LeCalvados, laManche et l'Orne sont regroupés dans la région deBasse-Normandie tandis que l'Eure et laSeine-Maritime le sont dans celle deHaute-Normandie. Cette séparation ne fait pas l'unanimité et laréunification de la Normandie, par le regroupement des cinq départements normands, devient un sujet récurrent de la politique locale.
Comme d'autres régions françaises, les deux régions normandes développent leurs économies à la faveur des plans dedécentralisation industrielle, avec notamment l'implantation d'usines liées à l'industrie automobile.
La réunification des deux régions en une uniqueNormandie est actée le pour une entrée en vigueur le.
Sa superficie est de 29 906 km2[Note 3] (30 100 km2[Note 4] avec les îles Anglo-Normandes), elle s'étend entre 50° 07′ et 48° 17′ delatitude nord, et entre -1° 94′ (-2° 67′ avec les îles Anglo-Normandes) et 1° 79′ delongitude ouest.
Archipel dela Manche à l'ouest de lapéninsule du Cotentin, les îles Anglo-Normandes font partie dumassif armoricain. Jersey, Guernesey,Aurigny,Sercq etHerm sont les principales îles, auxquelles il faut ajouter un nombre important d'îlots et d'écueils qui se découvrent àmarée basse. Ces îles, souvent bordées de côtes abruptes, ont des paysages variés.
La Manche connaît, par son attractivité, des stations balnéaires. On désigne la station balnéaire "typique" par le fait que sa fréquentation double durant la période d'été, et que - le plus généralement - elle comporte divers lieux (naturels ou créés par l'homme) que l'on aime fréquenter lorsqu'on est en vacances. C'est notamment le cas de Granville, avec son casino et la mer.Granville, aussi surnommée "La Monaco du Nord" est l'une des plus importantes stations balnéaires de lacommunauté de communes de Granville, Terre et Mer - voire de la Manche - : sa fameuse promenade du Plat-Gousset qui l'a largement fait connaître vient du fait que les touristes - ayant utilisé tout leur argent au casino - n'avait d'autre choix que de se promener sur le bord de la mer avec leur gousset (nom d'une petite bourse ou poche servant de porte-monnaie) vide. On peut également voir, sur la promenade du Plat-Gousset, le théâtre de l'Archipel, un lieu de culture et d'animation rythmant la vie des habitants comme celle des touristes.
La Normandie connaît une importanteérosion de son littoral qui est en grande partie liée à l'anthropisation. Environ 60 % des plages de la région ont tendance à reculer[34]. L'érosion la plus active concerne le littoral compris entre la baie du Mont-Saint-Michel et lecap de la Hague, à l'ouest du département de laManche : le recul peut aller jusqu'à cinq mètres par an en moyenne[34]. Sur les falaises de craie de Seine-Maritime, le recul est de 20 cm/an en moyenne[34].
Lepays de Caux est la partie la plus septentrionale de la Normandie. Son sous-sol est constitué d'une grande épaisseur decraie, couverte d'une couche d'argile àsilex et d'unlimon fertile[36], le tout surmonté par un vaste plateau à la surface légèrement ondulée.
Le long de laSeine, leMarais-Vernier, dans leRoumois, offre des paysages pour partie agraire àchamps ouverts (openfields), où les cultures céréalières se mêlent à l'élevage bovin. Lacampagne du Neubourg,plateau decraie et d'argile à silex, recouvert d'une épaisse couche delœss, possède de vastes étendues découvertes et plates, largement dominées par les cultures céréalières. La monotonie du paysage est rompue, de manière ponctuelle, par quelques rares boisements. Lacampagne de Saint-André (ou d'Évreux) est un plateau presque entièrement voué à de grande culture céréalière, qui évoque beaucoup laBeauce voisine. Leplateau de Madrie, situé entre la Seine et l'Eure, a un sol sableux qui permet la céréaliculture. LeLieuvin et lepays d'Ouche sont des régions aux paysages debocage ; elles annoncent lepays d'Auge situé à cheval sur les départements duCalvados, de l'Orne et de l'Eure. Le pays d'Auge est vallonné, bocagé, parsemé de nombreux bois ou forêts.
À l'ouest de la Normandie, le Massif armoricain, au sol souvent acide, offre de nombreuxbocages. La région n'a pas vu pénétrer les systèmes d'assolement que l'on a rencontrés dans lesopenfields de l'Est. Ces réseaux imbriqués deprairies,haies, talus et fossés jouent un rôle decorridors biologiques et empêchent l'érosion des sols.
Lapéninsule duCotentin est divisée en quatre « pays » historiques : au nord-ouest, laHague ; au nord-est, leVal de Saire ; au centre, lePlain (qui fait néanmoins partie du Bassin parisien), région de bocage ; au sud, la passe du Cotentin ouBauptois, zone demarais et delandes. Au sud-ouest du département de laManche, l'Avranchin est tourné vers labaie du Mont Saint-Michel ; au sud-est, leMortainais a un paysage de bocage sur un flanc granitique et gréseux. Lebocage virois correspond au bassin deVire et à la partie dusynclinal bocain[38],[39] parcourue par laVire et laSouleuvre. La Suisse normande, à cheval sur leCalvados et l'Orne, a un relief accidenté et verdoyant, avec des gorges sculptées par l'Orne et ses affluents, par érosion dans le Massif armoricain. Les berges du fleuve offrent un relief escarpé et un espace forestier important. Sur les collines, les champs, de taille modeste et pentus, sont très souvent bordés d'épaisses haies ou de murets engranite avec une végétation dense. Lepays d'Houlme est la partie occidentale de l'actuel département de l'Orne. LeDomfrontais ouPassais est une région bocagère située dans le sud-ouest du département de l'Orne, à l'est de laquelle se trouve laforêt d'Andaine.
Le climat de la Normandie est un climat de typeocéanique et tempéré, similaire au climat des côtes des Hauts-de-France, de la Belgique, des Pays-Bas ou encore de la Grande-Bretagne. Il est marqué par une amplitude thermique relativement faible et une pluviométrie importante. Il existe naturellement des contrastes locaux, liés à l'altitude ou encore à la proximité de l'espace maritime. La Normandie peut également connaître ponctuellement des événements exceptionnels comme des périodes de grand froid ou des épisodes de sécheresse, événements qui relèvent de la variabilité climatique et non d'une situation générale[40]. Les précipitations sont relativement abondantes, avec 123 jours de pluie par an en moyenne[41]. L'ensoleillement annuel moyen est d'environ 1 586 heures[41].
Une analyse des températures pour la période 1971-2000 réalisée par laDATAR en 2013 fait apparaître que la Normandie se caractérise par une certaine homogénéité en termes de températures moyennes annuelles, comprises entre 9,5 et 11,5 °C. Cette faible amplitude thermique saisonnière s'explique par un relief assez peu marqué et par la proximité de l'océan. Le contraste de température entre le littoral et l'intérieur des terres est dû, pour l'essentiel, à un relief un peu plus marqué au sud du Calvados et dans l'Orne (collines de Normandie et Suisse Normande), ainsi qu'en Seine-Maritime (pays de Caux et de Bray). L'analyse des moyennes de températures hivernales sur la même période souligne un contraste thermique net entre le littoral, marqué par des températures douces (jusqu'à 7 °C en moyenne), et l'intérieur des terres plus froid (jusqu'à 3,5 °C en moyenne). En revanche, l'analyse des moyennes de températures estivales ne révèle pas de contraste territorial majeur[40].
LeConseil régional de Normandie met en œuvre« une stratégie régionale "Normandie Terre-Mer" pour relever les deux défis majeurs liés à la qualité des eaux, des milieux aquatiques terrestres et marins, et l’adaptation du littoral au changement climatique »[46].
La Normandie appartient à laplaque eurasiatique. D'un point de vuegéologique, la géographie de la Normandie peut se scinder selon une ligne transversale allant duPlain àAlençon, l'Ouest faisant partie intégrante duMassif armoricain, et l'Est duBassin parisien, deux grandes régions naturelles de formations très différentes[Note 5]. Les rivières découpent des vallées profondes.
L'orogenèse icartienne a intéressé laHague, où affleurent les plus vieilles roches de France (à l'instar duTrégor mais surtout dubailliage de Guernesey qui comprendSercq etAurigny). Il y a 600 millions d'années, seule la partiecadomienne duMassif armoricain est émergée. Il y a 200 millions d'années, durant leJurassique inférieur, alors que le Massif armoricain est émergé, ce qui deviendra leBassin parisien est une mer. AuMiocène (il y a 5 à 20 millions d'années), le réseau hydrographique actuel, dont laSeine, est mis en place. Le bassin est alors une vaste plaine dominant à peine le niveau de la mer.
À l'ouest (Manche, sud-ouest duCalvados, ouest de l'Orne), le Massif armoricain consiste en lambeaux de l'ancienne chaîne cadomienne, constituée deroches plutoniquesgranitiques, accompagnées pour la plupart deroches détritiques terrigènes auxquelles se sont ajoutés dessédimentspaléozoïques et qui ont été légèrement plissés durant l'orogenèsehercynienne. Les lignes de crêtes armoricaines sont approximativement orientées est-ouest et sont constituées de « grès armoricain » (quartzite) très dur. La partie armoricaine alterne forêts et prairies.
Au centre (à l'est et au nord du Calvados et à l'est de l'Orne), les couches calcairesjurassiques du Bassin parisien sont très propices aux cultures céréalières.
À l'est (Haute-Normandie), le Bassin parisien est une vastedépression où se sont accumulées des rochessédimentaires d'originemarine,lacustres, lagunaires et fluviatiles[47]. Les paysages deplaines et deplateaux de faible hauteur (pays de Caux) attestent la présence ducalcaire ou de lacraie. Les couches desilex aident la résistance à l'érosion. Les surfaces y sont presque horizontales ou très peu ondulées. Le sol, argileux, favorise la pâture et l'élevage ; cependant, le sud-est de la Haute-Normandie constitue le prolongement du plateau céréalier de laBeauce.
La diversité géologique a pour conséquence une certaine diversité des paysages, malgré tout limitée par la communauté de climat, tempéré et humide. De ce fait, certains paysages (prairies,bocages) se retrouvent à l'identique dans nombre de parties de la Normandie qui comprend un certain nombre de « pays » bien caractérisés.
La Normandie comporte neuf réserves nationales : le coteau de Mesnil-Soleil dans la campagne deFalaise (Calvados), le domaine de Beauguillot sur la commune deSainte-Marie-du-Mont (Manche), l'estuaire de laSeine, l'un des trois plus grands estuaires de la France avec la Loire et la Gironde, dans les départements de l'Eure et de la Seine-Maritime, lafalaise du Cap-Romain, sur les côtes du Calvados, la forêt domaniale de Cerisy, à cheval sur les départements du Calvados et de la Manche, lemarais Vernier, situé dans un ancien méandre de la Seine dans le département de l'Eure, lamare de Vauville dans la Manche, le marais de la Sangsurière et de l'Adriennerie, àDoville au cœur des marais du Cotentin et du Bessin et la tourbière de Mathon, au cœur des landes deLessay dans lapresqu'île du Cotentin[49].
La région compte en outre six réserves régionales : les anciennes carrières d'Orival dans le Calvados, la clairière forestière deBresolettes au cœur de laforêt du Perche, la côte de la Fontaine en Seine-Maritime, la carrière des Vaux sur la commune deSaint-Hilaire-la-Gérard dans le département de l'Orne, le marais de la Taute dans les marais du Cotentin et du Bessin et les pierriers de Normandie sur la commune deBagnoles de l'Orne Normandie[49].
La forêt couvre 14 % du territoire. Il s'agit là d'un faible couvert forestier, comparé à la moyenne nationale (28 %), mais compensé par les « forêts linéaires » que forment leshaies bocagères.
Leslandes recouvrent les sols pauvres, acides mais humides du département de la Manche.
Le catalogue de la flore vasculaire de Normandie, fusion des listes de Haute et Basse-Normandie, édité en 2017, regroupe 3 194 taxons[50].
Du fait d'unetradition agricole ancestrale, la Normandie est la région d'origine de nombreuses races animales d'élevage ou de compagnie. Bien que surtout connue pour son cheptel bovin grâce à la célèbrevache normande, la faune de Normandie est constituée d'une multitude de races.
Mortalité du transport routier par 100 000 habitants.
< 6
< 8
< 10
*
Sources:
Pour la France: calculé par l'ONISR, sur la mortalité de la période 2012-2016 et la population INSEE 2016, Site ONISR[54]
Pour l'Andorre, source: estimation OMS sur l'année 2013[55]
Pour les régions de Suisse et de l'UE, hors France, source: EUROSTAT (Victimes dans les accidents de la route par région NUTS 2 [tran_r_acci]) pour les années 2012-2016[56].
En aval de Rouen, plusieursbacs permettent la traversée de la Seine.
Outre les applications nationales comme BlaBlacar & Blablacar Daily, la région Normandie a notamment développé l'application KAROS, une application de covoiture - et plus particulièrement de courtvoiturage (Pour les petits trajets).
Depuis 2002 larégion Normandie est responsable de l'organisation des transports ferroviaires TER qui sont d'intérêt régional. Cela concerne 24 lignes sur lesquelles circulent 350 trains par jour, sur une distance de 1 267 kilomètres qui desservent 116 gares et haltes[60].
En plus de ces lignes ouvertes au trafic des voyageurs, certaines sont réservées aufret (par exemple la desserte d'Honfleur) ou bien fermées. Parmi ces dernières, on peut citer le cas de la ligneCaen - Flers, qui traverse laSuisse normande.
La gouvernance des trains Intercités normands va être transférée à larégion de Normandie[61].
Les trains qui circulent sur le réseau normand sont :
desvoitures corail tractées par desBB15000. DesBB26000 sont également utilisées mais uniquement sur l'axe Paris-Caen-Cherbourg afin d'assurer les pointes à 200 km/h ;
À partir de janvier 2020, 40 ramesOmnéo Premium (Bombardier) remplaceront progressivement le matériel roulant actuellement en service sur les lignes Paris-Caen-Cherbourg / Trouville-Deauville et Paris-Rouen-Le Havre. Tout comme les BB26000, ces rames à deux niveaux permettront d'atteindre une vitesse commerciale de 200 km/h sur les portions de voies le permettant. Bien qu'utilisant la plateforme desRegio2n, ces rames de 10 caisses disposeront d'un haut niveau de confort.
La liaison avec la Grande-Bretagne et l'Irlande est assurée par les ports de Cherbourg (593 000 passagers), du Havre (822 000 passagers), Caen-Ouistreham (970 000 passagers) et Dieppe (278 000 passagers)[66].
La Normandie représente 10 % du trafic fluvial français : 13 millions de tonnes de marchandises transitent sur laSeine entreLe Havre et la région parisienne.
aéroport du Havre-Octeville,Octeville-sur-Mer (76) : 6 200 passagers commerciaux en 2015[67], sans ligne régulière ; cet aéroport est passé près de la fermeture avant qu'un voyagiste n'annonce des vols charters pour 2016[69] ;
aéroport Rouen Vallée de Seine,Boos (76) : 5 200 passagers commerciaux en 2015[67], sans ligne régulière ; il accueille principalement des vols d'affaires, des vols sanitaires en relation avec le CHU de Rouen, des vols militaires, vols de formation et vols de loisir liés à l'activité de ses bases[70] ;
L'aéroport de Deauville tentait depuis lesannées 2010 à s'imposer comme l'aéroport de référence de la région[71], mais le Conseil régional préfère désormais chercher à constituer une autorité aéroportuaire commune aux aéroports de la région pour faire jouer leur complémentarité[72].
Les îles Anglo-Normandes, quant à elles, disposent de trois aéroports, qui les relient à la Grande-Bretagne et au continent. Ils se caractérisent par un trafic d'une toute autre importance :
Les régions françaises sont gérées par unconseil régional élu pour six ans au suffrage universel direct, qui ne possède pas de compétence législative, mais dispose d'un pouvoir réglementaire[74], notamment dans le domaine de l'action économique. Les conseillers régionaux élisent leprésident du conseil régional. Ce dernier préside l'assemblée et dispose dupouvoir exécutif. Il est chargé de faire voter et exécuter les décisions budgétaires, il est autorisé à recruter du personnel pour constituer ses services. Chaque région possède également unpréfet de région, nommé par le gouvernement, dont le rôle est de représenter l'État et de s'assurer du bon fonctionnement desservices déconcentrés, comme la coordination des services de police.
Les îles Anglo-Normandes sont divisées en deuxbailliagesdépendant de la Couronnebritannique,Jersey etGuernesey, dont les capitales sontSaint-Hélier etSaint-Pierre-Port. Ils jouissent d'une autonomie interne, sauf pour la défense et la diplomatie. Ils ne font pas formellement partie duRoyaume-Uni[75]. Une loi duRoyaume-Uni ne s'applique à un bailliage que sur la demande d'un gouvernement insulaire. Dans le cadre du bailliage de Guernesey,Sercq etAurigny sont elles-mêmes autonomes, chacune ayant son propre parlement et son administration locale.
Le souverain britannique nomme deuxlieutenant-gouverneurs, un pour chaque bailliage. Ils sont les représentants de laCouronne britannique. Les lieutenants-gouverneurs sont de fait chefs d'État ; ils approuvent et promulguent (au nom de la Couronne) les lois votées par leur parlement en accord avec leur constitution. Leurs fonctions sont principalement diplomatiques et cérémonielles. Lesbaillis, nommés également par laCouronne, sont les premiers dirigeants civils. Ils tiennent leur poste jusqu'à leur retraite. Ils président en tant que juge la Cour royale ; ils gouvernent les États et représentent la Couronne aux occasions civiques. Les baillis doivent être des hommes de loi qualifiés.
L'activité du régionalisme normand vise essentiellement à mettre fin à la partition de la Normandie datant de la création desrégions administratives françaises en 1956 et d'obtenir la réunification des actuelles régions de Haute et de Basse-Normandie. Laréunification de la Normandie est un thème récurrent, notamment aux moments des élections régionales. Il est notamment défendu par leMouvement normand. Cette réunification est actée en 2014 dans le cadre du redécoupage des régions décidé en 2014 sous laprésidence deFrançois Hollande dans le cadre de l'Acte III de la décentralisation.
Il existe aussi plusieurs mouvements régionalistes se réclamant de l'autonomisme (le Parti Fédéraliste de Normandie, l'Action Normande, le Normanring, Mouve Tei, etc.), dont les objectifs sont, outre la réunification normande, l'autonomie de la Normandie, la défense de sa langue, de ses sports, jeux, danses et musiques traditionnels. Ces derniers domaines sont également défendus par plusieurs associations culturelles (TecNor, Terroir Histoire et Tradition de Normandie, Les Haches du Cotentin, Magène, Association Régionaliste Alfred Rossel, Le p'tit capé d'Brix, Société Jèrriaise, Société Guernesiaise, etc.).
Ce choix, pour la Normandie, d'adopter un blason à deux léopards, peut être interprété comme une manière de rappeler les grandes heures du duché[80]. En s'inspirant des armes des derniers ducs-rois (à trois léopards) sans les reprendre à l'identique, la Normandie crée ainsi sa propre identité[81].
Depuis, les deux léopards ne cessent d'être utilisés, lorsqu'il s'agit de représenter la Normandie. On les retrouve ainsi sur différents sceaux (notamment ceux utilisés par les Anglais, durant laguerre de Cent Ans, quand ils contrôlaient la Normandie[82]), armoriaux, insignes militaires, cartes géographiques, livres d'histoire normande[83]…
Jersey etGuernesey font chacun usage d'armoiries à trois léopards (surmontées d'une branche pour Guernesey). En 1279, le roi d'Angleterre fait parvenir aux baillis des îles anglo-normandes un sceau sur lequel apparaissent trois léopards. Si ces trois léopards sont bien là pour représenter le roi d'Angleterre et non les îles, la population s'appropriera petit à petit ces armes, désormais considérées également comme celles des deux bailliages[84].
Le drapeau normand reprend fidèlement les armoiries normandes multicentenaires,de gueules à deux léopards d'or. On retrouve déjà des exemples de l'emblème normand sous forme de drapeau dans des manuscrits desXIVe[85] etXVe siècles[86].
Hissé par de nombreuses mairies et collectivités, il s'agit du symbole le plus utilisé pour représenter la Normandie. Depuis 2016, il est visible sur le logotype officiel de la Région Normandie.
Dans certains milieux culturels ou régionalistes, d'autres drapeaux sont parfois utilisés pour représenter la Normandie, comme leTreis Cats (drapeau à trois léopards inspiré des armes de Richard Cœur-de-Lion) ou laCroix de Saint-Olaf (inspirée des drapeaux scandinaves). Pour pallier son manque de notoriété en tant qu'emblème normand, des léopards sont parfois insérés dans le premier canton de ce drapeau normand àcroix nordique.
Depuis les années 1980, les bailliages de Jersey et de Guernesey possèdent également des drapeaux spécifiques[87].
La locution latine« Viriliter et Sapienter » (signifiant« Avec courage et Sagesse ») est parfois considérée comme la devise de la Normandie[88].
Ces termes apparaissent au-dessus d'une scène de laTapisserie de Bayeux dans laquelle les Normands chargent les Anglais :« Hic Willelm dux alloquitur suis militibus ut præparent se viriliter et sapienter ad prelium » (« Ici, le duc Guillaume harangue ses soldats pour qu'ils se préparent à la bataille avec courage et sagesse »).
Viriliter et Sapienter sur la Tapisserie de Bayeux
« Thor Aie » (traduit en« Thor, à l'aide ! ») est une devise qu'auraient prononcée, selon la légende, les insurgés normands lors de labataille de Val-ès-Dune, clamant ainsi le cri de guerre de leurs ancêtres vikings en opposition au« Dex Aie » de leurs adversaires chrétiens[93].
En réalité,« Thor Aie » n'a jamais été prononcé (ni par les insurgés, ni par leurs ancêtres vikings) et cette légende tient son origine de l'erreur d'interprétation d'un éditeur. En 1827,Frédéric Pluquet publie la première édition imprimée duRoman de Rou deWace. À la page 32 du Tome II, on peut lire qu'un personnage pique son cheval en« criant Tur aïe »[94]. En note de bas de page, l'éditeur traduit cette locution en« Thor Aide, cri de guerre fort remarquable qui avait dû être celui des premiers Normands ». Une autre note nous indique que la graphie d'un des manuscrits de référence est pourtant « turie »[94]. En fin d'ouvrage, un historien précise qu'il ne croit pas en cette interprétation et que leTurie doit être interprété comme le cri de guerre du personnage, originaire deThury[95].
« Par une bouleversante résurgence du passé, un siècle et demi après le baptême de Rollon et pour la dernière fois sur notre terre, on entendit jaillir de la gorge des Nordiques le vieux cri de guerre viking, le hurlement rauque qui avait jadis glacé les peuples de peur, l'invocation à Thor, fils d'Odin et dieu du tonnerre et des éclairs : Thor aie[97] ! »
Ma Normandie (régulièrement citée sous le titreJ'irai revoir ma Normandie) est une chanson écrite et composée en 1836 parFrédéric Bérat[98]. Elle est souvent considérée comme l'hymne non-officiel de la Normandie et a fait l'objet de plusieurs adaptations enlangue normande (écrites entre autres par Alphonse Allain et Fred Vaquin[99]).
Entre 1958 et 2008,Ma Normandie fut utilisée à Jersey en tant qu'hymne, en alternance avec la chanson traditionnelleBeautiful Jersey (Man bieau p'tit Jèrri enjersiais)[100]. À la suite d'un concours organisé par le gouvernement de Jersey en 2008, la chansonIsland Home est choisie pour devenir le nouvel hymne officiel de Jersey[101]. Cependant, le nouvel hymne étant loin de faire l'unanimité[102], certaines fédérations continuent d'utiliserMa Normandie[103] ouBeautiful Jersey en tant qu'hymne[104].
Popularisée dans les années 2000 par les supporters de Caen sur l'air deJohnny I Hardly Knew Ya, la chanson sera ensuite reprise, sur disque, par leSM Caen qui se l'appropriera en supprimant les deux couplets consacrés aux origines scandinaves et à laBataille d'Hastings, les remplaçant par un couplet consacré au club[109].
Tiré de cette chanson, le sloganNormands, fiers et conquérants a depuis régulièrement été repris par certains régionalistes ou par des fabricants de vêtements dédiés à la Normandie.
Paroles deNormands, fiers et conquérants
Normands, fiers et conquérants
Représenter la Normandie est un honneur,
Derrière nos léopards nous chanterons en chœur,
Décrire cette belle région doit se faire à l’unisson,
Nous sommes Normands, fiers et conquérants !
Notre identité provient de Scandinavie,
La force et le courage formèrent la Normandie,
Rien ne pourra nous arrêter, avec Thor à nos côtés,
Nous sommes Normands, fiers et conquérants !
Depuis l'An 911 bien des années passèrent,
C'est tous unis que nous conquîmes l'Angleterre,
Rien ne pourra nous arrêter, Harold en a fait les frais,
Reprenant l'air duGod Save the Queen britannique, le court texte évoque les premiers ducs de Normandie et met en avant les origines vikings des Normands[111].
La Normandie française compte plus de3,3 millions d'habitants (Normands) pour une densité de population proche de la moyenne nationale, soit environ110 habitants au kilomètre carré. La population des îles normandes dépasse quant à elle les 170 000 habitants, soit environ850 habitants au kilomètre carré.
Les communes normandes comptant plus de 10 000 habitants
La Normandie est partagée entre deux langues officielles usitées au quotidien : lefrançais (en France) et l'anglais (dans les îles Anglo-Normandes). L'anglais et le français sont les langues officielles du bailliage de Jersey. L'anglais est la seule langue officielle du bailliage de Guernesey. Chaque langue est toutefois mâtinée d'expressions et de mots locaux tirés des langues régionales (voir aussifrançais de Jersey).
Alors qu'on ne compte plus aujourd'hui qu'environ 30 000 locuteurs en Normandie[réf. nécessaire][114], diverses associations contribuent à la sauvegarde du normand en organisant des cours et des discussions, et en éditant des disques de chansons et des recueils, dans un contexte régional fortement marqué par la disparition progressive des locuteurs.
La toponymie normande est fondée sur un substratceltique etgallo-roman important, ainsi que sur une mince couche detoponymes et d'appellatifs empruntés augermanique westique, notamment dans lepays de Bray. On note une prééminence des patronymes et matronymes germaniques dans la formation des noms de domaine basés sur des appellatifs romans au Moyen Âge (pour toute cette partie, se référer àtoponymie française). Cependant, dans lepays de Caux, leRoumois, leClos du Cotentin, les côtes ouest duCotentin, la basse vallée de laSeine et les environs deCaen, les anthroponymes d'originescandinave ou anglo-scandinave prédominent nettement. Dans certaines régions, les appellatifs d'origine scandinave sont aussi nombreux que ceux d'origine romane, si l'on exclut les formations modernes. La densité de la colonisation par lesVikings/Normands a été notable dans ces pays duduché de Normandie, le reste du territoire ayant gardé un caractère autochtone pré-normand significatif.
Comme le dit un célèbre proverbe, « saint Martin et sainte Marie se partagent la Normandie ». En effet, ils se partagent la majeure partie desdédicaces des églises normandes. Cela s'explique par le fait que la Normandie a été évangélisée vraisemblablement par saintMartin de Tours et ses disciples à partir duIVe siècle, le culte marial prenant ensuite son essor auVe siècle (après leconcile d'Éphèse de 431 en Orient puis à partir de 476 en Occident), en pleine période d'enracinement du christianisme dans la province.
Le christianisme orthodoxe s'est implanté en Normandie, comme en France, à la suite des évènements politiques de 1917 en Russie puis de 1922 en Turquie. Les émigrés, soldats et officiers de l'Armée blanche recrutés par les industriels français qui manquaient de main-d'œuvre à la suite de la Grande Guerre, se sont installés dans les villes industrielles périphériques, la première paroisse, la plus nombreuse, ayant été créée en 1926-1927 àColombelles près de Caen, sur le site de laSociété métallurgique de Normandie[115].
Il existe en 2019 plusieurs lieux deculte orthodoxe et un certain nombre de paroisses orthodoxes en Normandie. Deux se trouvent dans le Calvados : la paroisseSaint-Serge de Radonège et Saint-Vigor de Bayeux àColombelles (sanctuaire orthodoxe) et la paroisse Saint-André et Sainte-Alexandra àCaen (chapelle du Centre hospitalier régional) avec sa filiale àAlençon dans l'Orne (église Sainte-Thérèse). Une autre, la paroisse Sainte-Cécile, se situe àCherbourg-en-Cotentin dans la Manche (chapelle du centre hospitalier Louis Pasteur). La Seine-Maritime compte une paroisse orthodoxe roumaine, qui se trouve auHavre : la paroisse Saint-Georges et Saint-Païssy de Néamts (église Saint-Julien). L'Église érythréenne orthodoxe, église orientale autocéphale, est par ailleurs accueillie dans ce département par le diocèse catholique de Rouen sur la paroisse Sainte-Marie des Nations àBihorel[116]. L'Eure compte deux paroisses : la paroisse Sainte-Catherine, qui se situe àLa Chapelle-Réanville (église Notre-Dame)[117] et la paroisse Saint-Michel & Saint-Martin àReuilly, qui relèverait depuis 2018 du patriarcat autocéphale d'Ukraine[118]. Il existe par ailleurs un monastère orthodoxe dans l'Orne àSaint-Michel-Tubœuf : le monastère Sainte-Odile et Sainte-Théodora de Silha[117].
S'agissant duculte juif, il se trouve en Normandie cinqsynagogues. Des communautés se sont en effet implantées dès leMoyen Âge àRouen et àCaen. Bombardée par les Alliés lors du second conflit mondial, la synagogue de Rouen a été reconstruite en 1950 par l'architecteFrançois Herr. La Seine-Maritime comporte deux autres synagogues auHavre et àElbeuf. Cette dernière, édifiée par des juifs alsaciens et mosellans en 1909, a été inscrite au titre des monuments historiques en 2009. Depuis 1970, la communauté israélite résidente ou en vacances dispose d'une synagogue à la station balnéaire deDeauville sur laCôte Fleurie. A proximité, àCabourg, a été créé en 1992 un oratoire destiné à accueillir les estivants juifs en haute saison touristique[119].
En 2017, 35 lieux deculte musulman ont été dénombrés en Normandie, allant de la simple cave ou du préfabriqué à la mosquée bâtie en dur[120]. La Seine-Maritime se révèle être le département normand qui compte le plus de salles de prière, la Manche n'en comptant que trois sur le territoire de la commune deCherbourg-en-Cotentin[121].
Plusieurs centres et pagodesbouddhistes existent en Normandie. Le plus important est le centre tibétain implanté àAubry-le-Panthou dans l'Orne. Fondé en 1982, il est axé sur l'étude et la pratique de la méditation et comporte un temple, unstupa et un moulin à prières[122] : leVajradhara-Ling.
Traditionnellement, l'économie normande est très agricole. En Haute-Normandie, elle est diversifiée entre céréales et élevage. Cependant, la Haute-Normandie a aussi vu se développer de gros pôles industriels.
L'économie normande, du fait de la grande façade maritime de la région sur laManche, est fortement tournée vers la mer (pêche, transport maritime, trafic passagers, etc.). Le Havre dispose ainsi d'un pôle logistique.
L'énergie est un secteur important en Normandie, à travers notamment trois centrales électronucléaires ainsi qu'une centrale thermique à flamme au Havre.
La Normandie représente 60 % des surfaces delin textile en France.
Le tourisme est également une ressource importante.
L'habitat traditionnel est fortement influencé par la géographie et la géologie, qui déterminent les matériaux de construction disponibles. La chaumière normande typique (colombages de chêne,torchis,toit de chaume) se retrouve notamment du pays de Caux au pays d'Auge, la maison de brique vers l'est de la province, la maison de pierre calcaire dans le Calvados (plaine de Caen,Bessin, pays de Falaise) et l'Orne, celle de granit dans la Manche, l'ouest de l'Orne et le sud-ouest du Calvados (granit gris et granit rose), sans oublier quelques maisons en schiste enSuisse normande. L'architecture enbauge est très présente dans les marais du Cotentin et du Bessin où 3 887 édifices en terre crue ont été identifiés lors d'une campagne d'inventaire menée dans les années 2000[129].
Les envahisseursvikings devenus barons normands construiront des châteaux en bois sur des monticules de terre, qui donneront lieu au développement des châteaux àmotte féodale et de grandes églises en pierre dans le style roman propre aux Francs. Dès950, ils érigeront desdonjons en pierre (voir aussiLogis seigneurial).
LesNormands raffineront le plan des premières basiliques avec l'abbatiale Saint-Étienne deCaen, commencée en 1067, qui servira de modèle auxcathédrales anglaises de plus grande taille dont la construction débutera vingt ans plus tard.
Entre 1886 et 1914, le quartier de laBelle Époque àBagnoles-de-l'Orne, inspiré par le courant néo-normand, développe un style architectural « bagnolais » à nul autre semblable.
Après labataille de Normandie, de nombreuses villes normandes sont lourdement touchées. Unereconstruction urbaine massive s'impose dans lesannées 1950 et1960. AuHavre, une note avant-gardiste apparaît. ÀCaen, de larges avenues rectilignes, bordées par des immeubles depierre de Caen d'environ cinq étages, confèrent une grande unité architecturale.
C'est le NormandCharles de Gerville qui, en 1818, est à l'origine de l'utilisation du terme de « roman ». Par ailleurs, le « gothique flamboyant », jadis appelé « gothique normand », est un terme moderne inventé par le NormandEustache-Hyacinthe Langlois[131],[132].
Lechâteau de Balleroy (édifié à partir de 1626), construit en briques et en pierres, marque un tournant dans l'histoire de l'architecture française[134].
La gastronomie normande repose sur les quatre principaux produits de ses terroirs : lapomme, lelait, laviande et lesfruits de mer. Ces abondants produits constituent la base de nombreuses spécialités régionales.
Région cidricole, la Normandie utilise lespommes, lecidre et lecalvados dans sa cuisine. Elle produit également à partir de poires spécifiques lepoiré et une eau de vie de poiré; le « Calvados Domfrontais[135] » (AOC depuis 1997) est obtenu à partir de pommes mais aussi 30 % de poires à poiré minimum..
↑Des éléments non germaniques comme lesAlano-Sarmates y sont aussi mêlés, comme l'indique la présence de mobilier pontico-danubien àSaint-Martin-de-Fontenay, mais laNotitia dignitatum n'en fait pas état pour la Lyonnaise seconde, et aucune trace toponymique ni lexicale ne peut leur être attribuée dans cette province.
↑Historia, « Caen, capitale politique : choisie par Guillaume et son épouse Mathilde, la ville nouvelle s'épanouit sous la tutelle de ses deux abbayes. Centre intellectuel autant que pôle économique, elle est promise à un bel avenir. » consulté le.
↑Historia « …seconde capitale de Normandie, après Rouen… »
↑Musée de Normandie - Le château, « Le nom de Guillaume le Conquérant est étroitement associé à celui de Caen, ville qu'il a créée en la faisant passer du rang de gros bourg commerçant à celui de deuxième capitale du duché de Normandie, après Rouen. », consulté le.
↑Vers 3794 « Baivier e Saisne sunt alet à cunseill, e Peitevin e Norman e Franceis ; asez i as Alemans e Tiedeis » (« Saxons et Bavarois sont entrés en conseil, avec les Poitevins, les Normands et les Français ; les Alémaniques et les Thiois sont en nombre).
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↑Anne-Marie Flambard Héricher et Véronique Gazeau (dir.),1204, La Normandie entre Plantagenêts et Capétiens, Caen, CRAHM, 2007(ISBN978-2-902685-35-6),p. 56.
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↑ab etcSGAR de Haute et Basse Normandie,L'adaptation aux effets du changement climatique en Haute et Basse-Normandie : étude, Paris, DATAR,, 30 p.,p. 1, 12, 14, 16, 18, 20, 22 et 26.
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↑Frédéric Pluquet,Le roman de Rou et des ducs de Normandie par Robert Wace, Tome 2 ; publié pour la première fois d'après les manuscrits de France et d'Angleterre,(lire en ligne),p. 528.
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