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Nombre irrationnel

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Représentation desnombres irrationnels selon la répartition desréels ennombres rationnels,constructibles,algébriques ettranscendants. Cliquez sur un des nombres du schéma pour plus d'informations concernant l'élément choisi. (Image source) v ·d ·m 

Unnombre irrationnel est unnombre réel qui n'est pasrationnel, c'est-à-dire qu'il ne peut pas s'écrire sous la forme d'unefractiona/b, oùa etb sont deuxentiers relatifs (avecb non nul). Les nombres irrationnels peuvent être caractérisés de manière équivalente comme étant lesnombres réels dont ledéveloppement décimal n'est pas périodique[N 1] ou dont le développement enfraction continue est infini.

On distingue, parmi les nombres irrationnels, deuxsous-ensemblescomplémentaires : lesnombres algébriques non rationnels et lesnombres transcendants. Les nombres algébriques sont définis comme lesracines des polynômes à coefficients rationnels ; cetensemble dénombrableinclut tous les nombres rationnels, mais aussicertains irrationnels. Les nombres non algébriques, commeπ ete, sont dits transcendants ; ils sont tous irrationnels. Cependant, certains ensembles de nombres irrationnels classiquement étudiés peuvent aussi regrouper à la fois des nombres algébriques et des nombres transcendants ; c'est par exemple le cas desnombres calculables. Onconjecture également qu'il existe desnombres normaux algébriques, et on en connait qui sont transcendants.

Les premiers nombres irrationnels découverts sont lesracines carrées des entiers qui ne sont pas descarrés parfaits, entre autres2,dont l'irrationalité a été établie dans l'Antiquité ; plus généralement lesnombres constructibles irrationnels, sous-ensemble des nombres algébriques dans lequel on trouve entre autres lenombre d'or, ont une grande importancehistorique car ils sont liés aux problèmes deconstruction à la règle et au compas essentiels à lagéométrie de l'époque d'Euclide.

L'irrationalité deπ et celle dee ont été établies bien plus tard, auXVIIIe siècle ; ce sont les premiers nombres transcendants dont on a prouvé l'irrationalité. Il a de plus été montré auXIXe siècle quepresque tous les nombres réels sont irrationnels, et même transcendants. En 2018, on ignore le statut de plusieurs constantes importantes telle que laconstante d'Euler-Mascheroni.

Histoire

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Les travaux antiques les plus connus concernant les irrationnels ont été produits dansle monde grec[1].

Antiquité grecque

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L'historiographie a longtemps décomposé l'étude de l'irrationalité en trois grandes étapes : la découverte, sans doute par unpythagoricien[2], d'un cas particulier de grandeurs non commensurables, puis l'établissement de l'irrationalité de quelques exemples analogues et enfin, l'étude systématique de celle-ci, notamment parEuclide. Il n'est cependant pas aisé de reconstituer l'enchaînement précis des différentes phases, car tous les textes de l'époque ne sont pas connus et ceux qui le sont ont fait l'objet de controverses, concernant notamment leur interprétation.

Vocabulaire employé

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L'une des difficultés del'étude des textes antiques traitant d'irrationalité réside dans le fait que les termes employés pour ce faire ainsi que leur sens varient selon les époques, et que certains peuvent apparaître conjointement dans un même texte. Engrec ancien, le concept d'irrationalité peut ainsi être représenté par les mots suivants[3] :

  • ἂρρητος /arrêtos :inexprimable ;
  • ἀσύμμετρος /asymmetros :incommensurable, ce terme pouvant être précisé :
    • μήκει ἀσύμμετρος /mêkei asymmetros : incommensurable en longueur ;
    • σύμμετρος δυνάμει /symmetros dynamei : commensurable en carré ;
  • ἄλογος /alogos : littéralementqui ne peut former de rapport ; c'est le plus proche du terme moderneirrationnel.

De tous ces termes, seulἂρρητος n'apparaît pas dans lelivreX desÉléments d'Euclide[3]. En revanche, le motῥητος (qui d'un point de vue strictementlexical est le contraire du motἂρρητος) est employé comme le contraire du motἄλογος signifiantirrationnel ; sa définition inclut cependant le conceptσύμμετρος δυνάμει (commensurable en carré)[4] : le nombre2 serait donc « rationnel » selon cette définition, ce qui n'est pas le cas dans des textes plus anciens comme ceux dePlaton[3]. Il y a donc eu un glissement de sens entre les époques des deux auteurs, et la notion moderne d'irrationalité ne se superpose pas parfaitement à celle d'Euclide. De plus, il n'existe pas pour les Grecs de nombre irrationnel, mais des couples de grandeurs telles que la première n'est pas un multiple rationnel de la seconde[5].

La compréhension des textes est rendue difficile également par l'utilisation de termes techniques traduisant des concepts n'ayant pas d'équivalent dans les langues actuelles. Par exemple, le nomδύναμις /dynamis signifie « puissance » dans la langue courante, mais cette acception n'a pas de sens dans les textes mathématiques antiques. Il a souvent été traduit par « racine carrée » en raison du contexte dans lequel il est employé. Cependant, son sens véritable, probablement emprunté à la finance où il exprime la valeur d'une monnaie, est plutôt la désignation d'un carré dont l'aire est égale à celle d'une surface déjà identifiée[3] ; ainsi, leδύναμις d'unrectangle de longueur2 et de largeur1 est un carré d'aire2. Ce terme, attesté dès l'époque d'Hippocrate de Chios, a introduit de nombreux contresens dans l'interprétation de plusieurs textes, dont leThéétète de Platon[3].

Découverte des irrationnels

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La date à laquelle la notion d'irrationalité a été découverte par les Grecs n'est pas connue avec certitude : elle est généralement située entre le début duVe siècle av. J.-C. et le premier quart duIVe siècle av. J.-C.[3]. Elle est en tout cas antérieure au livre deDémocrite intituléDes Nombres irrationnels et des Solides, qui date de cette période.

Contrairement à une idée reçue, rien n'indique avec certitude que la découverte de l'incommensurabilité provienne de l'étude de ladiagonale et de l'un des côtés d'un carré[6], propriété équivalente à l'irrationalité de2. La découverte est parfois attribuée au mathématicienHippase de Métaponte pour ses travaux sur la section d'extrême et de moyenne raison, maintenant appeléenombre d'or, qui est également le rapport de la longueur de la diagonale d'unpentagone régulier sur celle d'un de ses côtés[7]. Il est également possible que la notion d'irrationalité ait été mise à jour par l'étude du problèmearithmétique de la recherche d'un entier qui soit à la fois uncarré parfait et le double d'un autre carré parfait[3] ; l'insolubilité de ce problème est en effet équivalente à l'irrationalité de2. Si la découverte en elle-même reste entourée de mystère, l'exemple le plus connu chez les intellectuels de l'époque de Platon est celui de l'incommensurabilité de la diagonale et du côté d'un carré[3].

La nature exacte des premières grandeurs non commensurables découvertes n'est pas connue, et la manière dont cette non-commensurabilité a été établie ne l'est pas plus et plusieursidées de démonstration ont été imaginées. L'une d'elles repose sur leprincipe du pair et de l'impair[8],[9], elle est notamment citée parAristote[10]. D'autres reconstitutions des preuves antiques sont envisagées : certaines ont recours à unedescente infinie, d'autres à un algorithme qu'en termes modernes on apparenterait auxfractions continues. Cette dernière technique serait héritée des cultures deMésopotamie[11].

Étude ultérieure des irrationnels

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À la suite de la découverte d'un cas particulier d'irrationalité, il y a longtemps eu consensus pour affirmer que l'étude des grandeurs incommensurables s'était poursuivie par l'établissement parThéodore de Cyrène d'autres exemples se ramenant aux nombresn (pourn entier non carré compris entre3 et17)[12]. Cette supposition a donné lieu à des recherches concernant la méthode utilisée pour ce faire, et les raisons qui ont empêché Théodore de Cyrène d'aller plus loin que17[13] ; il est cependant probable qu'elle soit erronée[3]. En effet, elle résulte d'un passage duThéétète, mais le texte de Platon ne mentionne pas de démonstration et n'indique donc pas que Théodore en aurait produit une[3]. Une autre hypothèse est que les premières preuves d'irrationalité reposent essentiellement sur la notion de parité, ce qui ne permet pas de montrer l'irrationalité de17[14].

Il est difficile, en l'état actuel des connaissances, de proposer une chronologie précise des débuts de l'étude grecque de l'incommensurabilité[3]. Lelivre X desÉléments, écrit vers-300, présente une classification des grandeurs irrationnelles ; on ne sait cependant pas de quand datent les propositions qui y sont démontrées, les textes mathématiques antérieurs étant perdus[3].

Par la suite, les mathématiciens grecs ont développé des méthodes d'évaluation de grandeurs incommensurables.Archimède a notamment utilisé laméthode d'exhaustion pour donner une estimation deπ etHéron d'Alexandrie expose uneméthode pour évaluer une racine carrée[N 2].

Débat sur l'existence antique d'une « crise des fondements »

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Une légende, plusieurs fois rapportée, indique qu'un pythagoricien, parfois nomméHippase de Métaponte, périt noyé (jeté à la mer depuis une barque) pour avoir révélé aux profanes l'incommensurabilité[15]. Cette légende indiquerait que la découverte serait bien pythagoricienne et qu'elle aurait fait l'objet d'un tabou[16] ; elle est souvent citée pour accréditer la thèse selon laquelle l'irrationalité aurait posé un problème fondamental aux mathématiciens antiques.

L'existence d'une crise profonde chez les mathématiciens et les philosophes grecs due à la découverte de l'irrationalité a été longtemps admise par les historiens[17], et ce dès les travaux dePaul Tannery en 1887[18], et plus encore dans les premières décennies duXXe siècle[19]. D'autres historiens ont par la suite émis l'hypothèse que la crise engendrée par les irrationnels était plutôt une reconstructiona posteriori par laquelle les mathématiciens duXXe siècle auraient calqué leurcrise des fondements sur l'Antiquité, en jugeant les travaux mathématiques grecsà l'aune de concepts mathématiques modernes. Des recherches menées dans la seconde moitié duXXe siècle ont ainsibattu en brèche le concept de« crise antique des fondements »[20].

Moyen-Orient médiéval

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LeMoyen Âge voit le développement de l'algèbre au sein desmathématiques arabes, ce qui permet aux nombres irrationnels de devenir des objets de même nature algébrique que les entiers et les nombres rationnels[21].Les mathématiciens dumonde arabo-musulman cessent en effet, contrairement à ceux du monde grec qui les ont précédés, de ne manipuler des grandeurs géométriques que par leursrapports[22].Dans son commentaire du livre X desÉléments, le mathématicienpersanAl-Mahani étudie et classifie lesirrationnels quadratiques et cubiques, en les considérant comme des nombres à part entière bien qu'il utilise également un point de vue géométrique pour les désigner[22].Il donne en outre une approche algébrique des irrationnels, en expliquant que si l'on additionne ou multiplie un irrationnel et un rationnel (non-nul dans le cas du produit), le résultat est irrationnel[22].

Le mathématicienégyptienAbū Kāmil Shujā ibn Aslam est le premier à accepter qu'un nombre irrationnel représenté par une racine carrée, cubique ouRacinen-ième puisse être solution d'uneéquation quadratique ou qu'il soit uncoefficient d'uneéquation[23].

Les mathématiciens arabes ont aussi repris et perfectionné des méthodes d'approximation numérique ; les16 premières décimales deπ sont par exemple trouvées parAl-Kashi grâce à des méthodes géométriques[24].

Époque moderne

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Débats sur la nature des nombres irrationnels

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« IRRATIONNEL, adject. (Arithm. & Alg.) les nombres irrationnels sont les mêmes que les nombres sourds ou incommensurables. Voyez Incommensurable, Sourd, & Nombre. »
« INCOMMENSURABLE, adj. (terme de Géométrie.) il se dit de deux quantités qui n’ont point de mesure commune, quelque petite qu’elle soit, pour mesurer l’une & l’autre. Voyez Commensurable, Sourd & Irrationnel. »
« SOURD, adj. en termes d’Arithmétique, signifie un nombre qui ne peut être exprimé, ou bien un nombre qui n’a point de mesure commune avec l’unité. Voyez Nombre. C’est ce qu’on appelle autrement nombre irrationnel ou incommensurable. Voyez Irrationnel & Incommensurable. »

Définitions de nombre irrationnel, incommensurable et sourd selon l’Encyclopédie deDiderot etD'Alembert.

AuXVIe siècle, la communauté mathématique accueille lesfractions. AuXVIIe siècle, les mathématiciens emploient de plus en plus fréquemment lesfractions décimales et représentent déjà ces nombres avec la notation moderne. La notation décimale permet des calculs numériques sur les nombres irrationnels[25]. Pourtant bien que ceux-ci soient utilisés couramment, le débat sur leur nature n'est pas tranché.Simon Stevin etIsaac Newton considèrent que les irrationnels, appelés à l'époque« nombres sourds », sont des nombres au même titre que les entiers et les rationnels[25] tandis que d'autres commeBlaise Pascal conservent le cadre fourni par lesÉléments d'Euclide, dans lequel les irrationnels ne sont pas des nombres[25]. Dans l'Encyclopédie,D'Alembert rend compte des deux positions et prend parti pour l'idée selon laquelle les irrationnels ne sont pas des nombres, mais qu'ils sont approchables par ceux-ci avec une précision aussi fine que l'on veut[25],[26],[27].Abraham Kästner propose par la suite d'expliquer les propriétés algébriques des nombres irrationnels par celles des rationnels, qu'il peut étendre grâce à ladensité des rationnels dans les irrationnels[25].

Méthodes d'approximation numérique

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Isaac Newton met au point à la fin duXVIIe siècle un algorithme permettant le calcul numérique de racines de polynômes,a priori irrationnelles[N 3]. Cet algorithme, connu depuis sous le nom deméthode de Newton, a ensuite été adapté pour calculer leszéros de fonctions non polynomiales.

Dans le cas particulier du nombreπ,John Machin publie en1706une formule donnantπ à l'aide de la fonctionarc tangente :

π4=4arctan15arctan1239{\displaystyle {\frac {\pi }{4}}=4\arctan {\frac {1}{5}}-\arctan {\frac {1}{239}}}.

Une amélioration de cette formule parJurij Vega lui permet en 1789 de calculerπ avec une précision de126 décimales[N 4].D'autres formules permettant d'exprimerπ{\displaystyle \pi } ont été exhibées auXVIIIe siècle, notamment la résolution par Euler duproblème de Bâle qui donne une identité, peu utile pour un calcul pratique, reliantπ et la série des inverses des carrés des entiers[28] :

n=11n2=112+122+132+142+=π26{\displaystyle \sum _{n=1}^{\infty }{\frac {1}{n^{2}}}={\frac {1}{1^{2}}}+{\frac {1}{2^{2}}}+{\frac {1}{3^{2}}}+{\frac {1}{4^{2}}}+\cdots ={\frac {\pi ^{2}}{6}}}.

Un autre exemple d'identité, lui aussi peu utile pour un calcul pratique, permettant le calcul numérique deπ est fourni par laformule de Leibniz, découverte en Europe auXVIIe siècle, mais qui était déjà connue de manière indépendante en Inde depuis deux siècles par l'école du Kerala[N 5] :

n=0(1)n2n+1=1113+1517+19=π4{\displaystyle \sum _{n=0}^{\infty }{\frac {(-1)^{n}}{2n+1}}={\frac {1}{1}}-{\frac {1}{3}}+{\frac {1}{5}}-{\frac {1}{7}}+{\frac {1}{9}}-\cdots ={\frac {\pi }{4}}}.

Des approximations d'autres constantes mathématiques sont publiées, notamment pour laconstanteγ d'Euler : celui-ci en calcule 16 décimales dès 1781 en utilisant laformule d'Euler-Maclaurin[29],[N 6].

Découverte de nouveaux nombres irrationnels

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Lesfractions continues (dues àCataldi en 1613[30]), étroitement liées aux nombres irrationnels, sont prises en considération parEuler, qui montre ainsi[N 7] notamment, en 1737, l'irrationalité dee et dee2[31].

Lambert démontre en 1761 queπ n'est pas rationnel. Pour cela, il montre que latangente et latangente hyperbolique de tout rationnel non nul sont des irrationnels[31], en les approchant par dessuites de rationnels issues defractions continues généralisées particulières[N 8]. Ilconjecture par la suite la transcendance deπ ete, mais ne remarque pas que sa méthode fournit une démonstration queπ2 est lui aussi irrationnel[N 9]. Cette constatation est faite plus tard parLegendre[32],[33].Lambert montre également que l'exponentielle et lelogarithme de tout rationnel non nul (et également différent de 1 dans le cas du logarithme) est un irrationnel[25].

Époque contemporaine

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Définition rigoureuse des nombres réels

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Article détaillé :Construction des nombres réels.

Jusqu'auXIXe siècle, l'existence et les propriétés des nombres irrationnels sont admises sans qu'en soit proposée de définition rigoureuse. En effet — contrairement auxrationnels, qu'il est facile de construire algébriquement à partir des entiers — la notion de nombre réel est encore mal définie au début de la seconde moitié duXIXe siècle. L'une des premières tentatives en ce sens remonte aux travaux deBernard Bolzano dans la première moitié duXIXe siècle, mais ces travaux sont peu diffusés et n'influencent guère les constructions ultérieures[34].Karl Weierstrass travaille également sur la formalisation des nombres réels comme limites de rationnels, mais il ne publie rien à ce sujet et cette partie de son œuvre n'est connue que par les notes prises par son étudiantAdolf Hurwitz ayant suivi ses cours ; notes qui ne sont cependant pas publiées avant les années 1880[34].

Deux types deconstruction rigoureuse des nombres réels ont été présentées dans les années 1870 :

Ces deux approches sont équivalentes[N 10].

Étude de sous-ensembles particuliers d'irrationnels

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Plusieurs sous-ensembles particuliers de nombres irrationnels sont étudiés durant lesXIXe et XXe siècles. Il était connu depuis l'Antiquité que certains nombres irrationnels tels que2 sontconstructibles, mais ce n'est qu'auXIXe siècle queWantzel caractérise l'ensemble des nombres constructibles[N 11], qui est le plus petitcorps stable par la racine carrée contenantQ{\displaystyle \mathbb {Q} }. Cela permet de montrer[N 11] que lesproblèmes antiques detrisection de l'angle et deduplication du cube sont impossiblesà l'aide de la règle et du compas seuls.

À la même période sont aussi étudiés lesnombres transcendants, dont les premiers exemples sont exhibés parLiouville en 1844[N 12],[N 13].Hermite montre en 1873 la transcendance dee[N 14] et en 1882,Lindemann montre celle deπ[N 14]. Ce dernier résultat permet de répondre par la négative[N 11] au problème de laquadrature du cercle, qui était ouvert depuis l'Antiquité grecque. Les nombres transcendants sont par ailleurs l'objet duseptième problème de Hilbert, qui demande si le nombreab est transcendant dès quea est algébrique et différent de0 ou1 et queb est algébrique et irrationnel. La réponse, affirmative, est apportée en 1934 par lethéorème de Gelfond-Schneider.

LeXXe siècle voit également l'étude desnombres univers qui contiennent l'ensemble des séquences de chiffres possibles dans leur développement décimal, ainsi que desnombres normaux qui sont des nombres univers particuliers dans le développement décimal desquels toutes les séquences de chiffres d'une longueur donnée sontéquiprobables. Bien queBorel ait prouvé en 1909 quepresque tous les nombres irrationnels sont normaux en toute base[N 15], on connaît peu de nombres normaux. Parmi ceux dont la normalité a été établie au moins pour labase 10, on peut citer laconstante de Champernowne (qui est même transcendante), oucelle de Copeland-Erdős. De plus il est conjecturé que les nombres2 (et même tous les nombres algébriques irrationnels[36]),π ete sont normaux mais bien que cela semble vrai expérimentalement[36], cela n'a pu être démontré pour aucun de ces exemples.

Le développement de l'informatique théorique dans lesannées 1930 a, parallèlement à cela, mené à l'étude desnombres calculables, c'est-à-dire pour lesquels il existe unemachine de Turing capable d'en énumérer les décimales ainsi que de quantifier l'erreur d'approximation. L'ensemble des réels calculables contient l'algèbre des périodes, donc tous les nombres algébriques etπ, et il eststable par l'exponentielle. En particulier, tous les nombres non calculables sont transcendants eta fortiori irrationnels. Bien que l'ensemble des réels non calculables soitcodénombrable, on connait peu de nombres qui en fassent partie. Parmi ceux-ci on trouve par exemple toute limite d'unesuite de Specker, dont la définition est liée auproblème de l'arrêt.

Informatique et calcul numérique

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Première approximation deπ calculée parWilliam Shanks en 1853, incluant les décimales incorrectes.
Graphique montrant l'évolution historique de la précision record des approximations numériques deπ, mesurée en décimales (représentée sur uneéchelle logarithmique).

Avant l'essor de l'informatique à la fin desannées 1940, il était extrêmement laborieux de calculer effectivement plus de quelques centaines de décimales d'un nombre irrationnel donné. En 1940, on ne connaissait par exemple que 527 décimales exactes deπ, grâce au travail deWilliam Shanks publié en1873[37],[N 16]. En1949, l'ordinateurENIAC en donne 2 037 en 70 h, en utilisant la formule de Machin[37].

Des algorithmes génériques sont développés, comme latransformée de Fourier rapide qui accélère lecalcul des multiplications[37]. Dans le même temps, la puissance de calcul des ordinateursaugmente de manière exponentielle. Ainsi en 1978, on connaissait déjà 116 000 décimales dee[38] et en 2000, plus de 1012 décimales deπ[37] et plus d'un million de décimales de laconstanteγ d'Euler[39] étaient calculées[N 6].

Des algorithmes spécifiques sont également conçus pour le calcul de certains nombres en particulier. Dans le cas deπ, les premiers algorithmes utilisant des formules proches de la formule de Machin sont ainsi abandonnés au profit d'autres formules plus efficaces, comme celle obtenue parRamanujan en1914[37] :

1π=229801k=0(4k)!(1103+26390k)(k!)43964k{\displaystyle {\frac {1}{\pi }}={\frac {2{\sqrt {2}}}{9801}}\sum _{k=0}^{\infty }{\frac {(4k)!(1103+26390k)}{(k!)^{4}396^{4k}}}}.

Les premiers calculs d'approximations de nombres irrationnels donnaient toutes les décimales de la première jusqu'à une borne plus ou moins élevée, mais on ne savait pas calculer une décimale donnée sans connaître celles qui la précèdent[37]. En1995, les mathématiciensSimon Plouffe,David H. Bailey etPeter Borwein découvrent laformule BBP, qui permet de calculer tout chiffre du développement deπ enbase 16 sans avoir à déterminer ceux qui précèdent[37],[N 17]. Avant de découvrir cette formule, ils avaient déjà établi qu'il est possible de calculer séparément tout chiffre dudéveloppement binaire dulogarithme de2 grâce à l'égalité[37] :

ln2=n=11n2n{\displaystyle \ln 2=\sum _{n=1}^{\infty }{\frac {1}{n2^{n}}}}.

Propriétés des nombres irrationnels

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Développement décimal

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Article détaillé :Développement décimal périodique et nombre rationnel.

La caractérisation des irrationnels peut s'effectuer via leur développement décimal, grâce au théorème suivant[40], démontré dans l'article détaillé :

Théorème — Un nombre réel est irrationnelsi et seulement si sondéveloppement décimal propre n'est pas périodique[N 1].

On démontre de même la caractérisation analogue via le développement dans n'importe quellebase (entière et supérieure ou égale à 2).

Ainsi le calcul du développement d'un nombre rationnel est aisé puisqu'il n'y a qu'un nombre limité de chiffres à calculer pour le caractériser complètement, tandis que le calcul des développements de nombres irrationnels nécessite généralement la mise en œuvre de techniques mathématiques d'autant plus avancées que la précision souhaitée est élevée (voirsupra).

Développement en fraction continue

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Articles détaillés :Fraction continue etTable de constantes mathématiques.

Les fractions continues permettent entre autres de caractériser l'irrationalité, d'identifier des types particuliers d'irrationnels, et de fournir de bonnes approximations des irrationnels par des rationnels.

Caractérisation de l'irrationalité à l'aide du développement en fraction continue

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Pour tout nombre réelx{\displaystyle x}, le caractère fini ou infini de son développement en fraction continue peut être lié à son caractère rationnel ou irrationnel. Plus précisément[41] :

Théorème — 

  • Tout nombre rationnel peut être représenté par une fraction continue simplefinie.
  • Toute fraction continue simpleinfinie converge vers un nombre irrationnel et tout nombre irrationnel peut être représenté de manière unique par une fraction continue simple infinie.

Cas des irrationnels quadratiques

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Article détaillé :Fraction continue d'un irrationnel quadratique.

Un irrationnel est ditquadratique s'il est solution d'uneéquation du second degré à coefficients entiers.

Théorème deLagrange[N 18] — Un irrationnel est quadratique si et seulement si son développement en fraction continue est périodique[N 1].

Application à l'approximation des irrationnels

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Lasuite desréduites du développement en fraction continue d'un irrationnelx{\displaystyle x}converge versx{\displaystyle x} « rapidement » : toute réduitep/q{\displaystyle p/q} du développement vérifie|xp/q|<1/q2{\displaystyle \left|x-p/q\right|<1/q^{2}}[41].

Par exemple, le début dudéveloppement en fraction continue deπ est [3, 7, 15, 1, 292, …]. À partir de ce début de développement, on trouve commeapproximation deπ :π103993331023,14159265301{\displaystyle \pi \approx {\frac {103\;993}{33\;102}}\approx 3{,}14159265301} avec une erreur inférieure à1331022<109{\displaystyle {\frac {1}{33\;102^{2}}}<10^{-9}}, c'est-à-dire que l'on a au moins 9 décimales exactes.

Il est possible de comparer la précision obtenue en approchant un irrationnel par les premiers termes de son développement en fraction continue ou par les premiers chiffres de son développement décimal.En effet pourpresque tout irrationnelx{\displaystyle x}, lethéorème de Lochs affirme que lesm{\displaystyle m} premiers entiers du développement en fraction continue dex{\displaystyle x} donnent asymptotiquementπ26ln2ln10m1,03064083m{\displaystyle {\frac {\pi ^{2}}{6\ln 2\ln 10}}m\approx 1{,}03064083m} décimales exactes.

Mesure d'irrationalité

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Article détaillé :Mesure d'irrationalité.

Caractérisation des irrationnels

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L'ensemble des nombres rationnels estdense dans celui des réels. Par conséquent, pour tout nombre réelx{\displaystyle x}, rationnel ou irrationnel, il existe une suite de nombres rationnels quiconverge versx{\displaystyle x}. Cependant, tous les réels ne sont pas aussi facilement approchables les uns que les autres. On peut ainsi définir lamesure d'irrationalité de n'importe quel réelx{\displaystyle x}. Il s'agit de laborne supérieure de l'ensemble des réelsμ pour lesquels il existe une infinité de couples(p,q){\displaystyle (p,q)} d'entiers tels queq>0{\displaystyle q>0} et0<|xp/q|<1/qμ{\displaystyle 0<\left|x-p/q\right|<1/q^{\mu }}. Intuitivement, cela signifie que si un réelx{\displaystyle x} a une mesure d'irrationalité supérieure à celle d'un réelx{\displaystyle x'} alors, à dénominateur égal, il est possible d'approcherx{\displaystyle x} plus finement quex{\displaystyle x'} avec un nombre rationnel.

Le théorème suivant permet de différencier un rationnel d'un irrationnel par leur mesure d'irrationalité[42],[43] :

Théorème — 

  • La mesure d'irrationalité de tout nombre rationnel est égale à 1.
  • La mesure d'irrationalité de tout nombre irrationnel est supérieure ou égale à 2[N 19].

On peut renforcer le second point du théorème : si un réelx{\displaystyle x} est irrationnel, l'existence d'une infinité de couples(p,q){\displaystyle (p,q)} d'entiers tels queq>0{\displaystyle q>0} et|xp/q|<1/qμ{\displaystyle \left|x-p/q\right|<1/q^{\mu }} est garantie non seulement pour toutμ<2{\displaystyle \mu <2}, mais même pourμ=2{\displaystyle \mu =2}. Cela se déduit par exemple de l'approximation d'un irrationnel par la suite infinie des réduites de sa fraction continue (voirsupra), oudu théorème d'approximation de Dirichlet.

Ces théorèmes servent de base à divers résultats permettant de montrer, sous certaines hypothèses, l'irrationalité de la somme d'unesérie dont le terme général est rationnel et quiconverge suffisamment rapidement[44].

Valeurs particulières de mesure d'irrationalité

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Tout irrationnelx{\displaystyle x} a une mesureμ(x){\displaystyle \mu (x)} supérieure ou égale à 2 ; elle vaut même exactement 2 pourpresque tout réel[N 13]. Il n'est cependant pas toujours aisé de la calculer précisément. Elle est tout de même parfois connue ou au moins estimée :

Exemples d'applications

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Approximations simultanées

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La mesure d'irrationalité de tout nombre irrationnel est supérieure ou égale à 2 (voirsupra). Par conséquent si l'on se donne un nombreε>0{\displaystyle \varepsilon >0} et un nombre irrationnelξ{\displaystyle \xi }, il est possible de trouver un entierq{\displaystyle q} tel que le produitqξ{\displaystyle q\xi } soit à une distance inférieure àε{\displaystyle \varepsilon } d'un entier[N 21].

On peut en fait trouver un tel entierq{\displaystyle q} même si l'on se donne un nombren{\displaystyle n} arbitraire d'irrationnelsξ1,,ξn{\displaystyle \xi _{1},\dots ,\xi _{n}} quelconques à approcher d'un entier avec une erreur arbitrairement petite[42]:

Théorème d'approximation de Dirichlet — Soitξ1,,ξn{\displaystyle \xi _{1},\dots ,\xi _{n}} des nombres irrationnels et soitε>0{\displaystyle \varepsilon >0}. Il existe un entierq{\displaystyle q} tels que tous les produitsqξ1,,qξn{\displaystyle q\xi _{1},\dots ,q\xi _{n}} diffèrent d'un entier d'au plusε{\displaystyle \varepsilon }.

Il est possible, avec quelques restrictions, d'étendre ce résultat à l'approximation de nombres quelconques[50] :

Théorème de Kronecker — Soitα1,,αk{\displaystyle \alpha _{1},\dots ,\alpha _{k}} des nombres quelconques et soitε>0{\displaystyle \varepsilon >0} etNN{\displaystyle N\in \mathbb {N} }. Soitθ1,,θk{\displaystyle \theta _{1},\dots ,\theta _{k}} des nombres irrationnels ℚ-linéairement indépendants. Alors il existe un entiern>N{\displaystyle n>N} tel que pour toutm{1,k}{\displaystyle m\in \{1\dots ,k\}},|nθmαm|{\displaystyle |n\theta _{m}-\alpha _{m}|} diffère d'un entier d'au plusε{\displaystyle \varepsilon }.

Propriétés de l'ensemble des irrationnels

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Propriétés de clôture

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L'ensemble ℚ a unestructure decorps commutatif, cela permet de déduire des résultats généraux sur l'irrationalité de sommes et de produits impliquant à la fois rationnels et irrationnels.L'ensemble des irrationnels vérifie par exemple la propriété declôture suivante : si lecarré (ou plus généralement, unepuissance entière) d'un réel est un irrationnel, alors ce réel lui-même est irrationnel (parcontraposée de la proposition selon laquelle tout produit de rationnels est rationnel). Cela permet, connaissant un nombre irrationnel, d'en construire une infinité d'autres.

On peut aussi, sachant que pour tout nombre irrationnelα{\displaystyle \alpha } et tout rationnelr0{\displaystyle r\neq 0}, les nombresα+r{\displaystyle \alpha +r} etrα{\displaystyle {\frac {r}{\alpha }}} sont irrationnels[51], faireagir legroupe projectif linéairePGL(2,Q){\displaystyle \operatorname {PGL} (2,\mathbb {Q} )} (ouPGL(2,Z){\displaystyle \operatorname {PGL} (2,\mathbb {Z} )}[N 22]) :

Théorème — Soitα{\displaystyle \alpha } un nombre irrationnel. Alors, pour tous rationnelsa,b,c,d{\displaystyle a,b,c,d} tels queadbc0{\displaystyle ad-bc\neq 0}, le réelaα+bcα+d{\displaystyle {\frac {a\alpha +b}{c\alpha +d}}} est irrationnel.

Par exemple :

En revanche, la somme et le produit de deux irrationnels peuvent être rationnels : par exemple,5+5=0{\displaystyle -{\sqrt {5}}+{\sqrt {5}}=0} et5×5=5{\displaystyle -{\sqrt {5}}\times {\sqrt {5}}=-5}.

Un irrationnel (strictement positif)élevé à une puissance irrationnelle peut être rationnel[N 23] ou irrationnel, voire transcendant[N 24]. D'après la sous-section suivante, on a même : pourtout réelx > 0 différent de1,xy est transcendant pour « presque tous » les réelsy (tous sauf un ensemble dénombrable), en particulier pour « presque tout » irrationnely.

Cardinalité

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L'ensembleℝ\ℚ des irrationnels a lapuissance du continu, c'est-à-dire qu'il est enbijection avec ℝ, comme le prouve, au choix, l'un des trois arguments suivants :

Ceci revient à unedémonstration par l'absurde : commeR{\displaystyle \mathbb {R} }={\displaystyle \mathbb {=} }Q{\displaystyle \mathbb {Q} }Q{\displaystyle \mathbb {Q} '}, l'ensemble des rationnels (ℚ) et l'ensemble des irrationnels (ℝ\ℚ ou ℚ’) sontcomplémentaires en ℝ ; or comme l'ensemble ℚ est dénombrable, si ℝ\ℚ était dénombrable, leur réunion ℝ serait dénombrable[53]. Or, comme Cantor l'a démontré avec son célèbre « argument de la diagonale », ℝ est indénombrable, alors l'un au moins de ses sous-ensembles complémentaires l'est, et« l’ensemble ℝ\ℚ des nombres irrationnels n’est pas dénombrable »[53].

Propriétés topologiques

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Les parties ℚ et ℝ\ℚ sonttoutes les deux denses pour l'ordre dans ℝ eta fortioridenses pour latopologie usuelle de ℝ. Pour tous réelsa<b{\displaystyle a<b}, il existe unisomorphisme d'ordres entre ℚ  ]a,b[{\displaystyle ~\cap ~]a,b[} et ℚ (c'est un cas particulier d'un théorème de Cantor, immédiat sia{\displaystyle a} etb{\displaystyle b} sont rationnels). Parprolongementcanonique, ceci montre que l'ensemble des irrationnels de]a,b[{\displaystyle ]a,b[} est — au sens de l'ordre eta fortiori au sens topologique — dense dans]a,b[{\displaystyle ]a,b[} et isomorphe à ℝ\ℚ.

Alors que ℝ estconnexe, lesous-espace des irrationnels esttotalement discontinu (puisqu'il ne contient aucunintervalle non trivial).

Dans ℝ, les irrationnels forment un Gδ (c'est-à-dire une intersection dénombrable d'ouverts) mais pas un Fσ (c'est-à-dire une union dénombrable defermés)[N 26]. Autrement dit[N 27] : l'ensemble des points de discontinuité d'une fonction à valeurs réelles peut être égal à ℚ[N 28] mais pas à ℝ\ℚ[54].

Alors que l'espace métrique ℝ estcomplet, le sous-espace des irrationnels ne l'est pas (puisqu'il n'est pas fermé dans ℝ). Cependant, par la bijection évoquéeci-dessus, cetespace topologique esthoméomorphe à l'espace métrique completNN{\displaystyle \mathbb {N} ^{\mathbb {N} }}, appelé l'espace de Baire. Ceci démontre que lethéorème de Baire s'applique aussi à l'espace des nombres irrationnels.

Exemples de nombres irrationnels et de preuves d'irrationalité

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Prouver qu'un réelx{\displaystyle x} est irrationnel, c'est prouver qu'il n'existe aucun couple d'entier(p,q){\displaystyle (p,q)} tel quex=pq{\displaystyle x={\frac {p}{q}}}, or un résultat d'inexistence sur un cas particulier est généralement bien plus difficile à établir qu'un résultat d'existence[55]. Ainsi même s'il est possible de montrer qu'un réelx{\displaystyle x} ne peut pas s'écrire sous la formex=pq{\displaystyle x={\frac {p}{q}}}p{\displaystyle p} etq{\displaystyle q} sont inférieurs à une certaine constanteC{\displaystyle C}, cela ne suffit pas pour prouver son irrationalité. Par exemple, on sait que si laconstante d'Euler-Mascheroni est rationnelle alors ce ne peut être qu'une fraction dont le dénominateur comporte au moins 242 080 chiffres[N 29] mais même si cela conduit à supposer son irrationalité, cela n'en constitue aucunement une preuve. Il existe cependant plusieurs techniques de démonstration qui ont permis de statuer sur l'irrationalité de certains cas particuliers.

Irrationalité de nombres manifestement algébriques

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Exemple préliminaire

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Article détaillé :Irrationalité de2.

Le nombre2 est l'un des premiers dont on ait prouvé l'irrationalité. Celle-ci peut en effet être obtenue grâce à des considérations élémentaires deparité[13],[N 30] :

Preuve élémentaire de l'irrationalité de2

Onraisonne par l'absurde. Supposons que2{\displaystyle {\sqrt {2}}} soit un nombre rationnel, il existe alors deux entiersa{\displaystyle a} etb{\displaystyle b}premiers entre eux tels que2=ab{\displaystyle {\sqrt {2}}={\frac {a}{b}}} ce qui est équivalent à dire que2b2=a2{\displaystyle 2b^{2}=a^{2}}. L'entiera2{\displaystyle a^{2}} est donc pair, et par conséquenta{\displaystyle a} est pair, ce qui s'écrita=2k{\displaystyle a=2k}k{\displaystyle k} est un entier. Mais alors comme2b2=a2{\displaystyle 2b^{2}=a^{2}}, il s'ensuit queb2=2k2{\displaystyle b^{2}=2k^{2}} et doncb2{\displaystyle b^{2}} etb{\displaystyle b} sont pairs.

a{\displaystyle a} etb{\displaystyle b} sont donc tous les deux pairs et ne sont donc pas premiers entre eux. On a donc abouti à une contradiction en supposant2{\displaystyle {\sqrt {2}}} rationnel. C'est donc un nombre irrationnel.

Propriété des polynômes à coefficients entiers

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  • Lorsqu'unnombre algébrique est irrationnel, le théorème suivant permet souvent de le vérifier :
Théorème[56] — Si un rationnelx=ab{\displaystyle x={\frac {a}{b}}} (mis sous formeirréductible) est solution d'uneéquation polynomiale à coefficients entiers
cnxn+cn1xn1++c1x+c0=0{\displaystyle c_{n}x^{n}+c_{n-1}x^{n-1}+\dots +c_{1}x+c_{0}=0},
alorsa{\displaystyle a} divisec0{\displaystyle c_{0}} etb{\displaystyle b} divisecn{\displaystyle c_{n}}.
Il n'y a donc qu'unnombre fini de valeurs possibles, que l'on peut essayer à la main. Si aucun de ces rationnels n'est solution, toute solution est irrationnelle.
Exemples

Corollaire[56] — Laracinen-ième d'un entierN > 0 est irrationnelle, sauf siN est la puissancen-ième d'un entier.

Nombre d'or : une seconde preuve

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Toute fraction continue simple infinie représente un irrationnel, et si cette fraction continue est périodique alors l'irrationnel est quadratique (voirsupra).

La fraction continue la plus simple estcelle du nombre d'or, que l'on peut obtenir directement à partir de l'équationφ=1+1φ{\displaystyle \varphi =1+{\frac {1}{\varphi }}} :

φ=1+11+11+{\displaystyle \varphi =1+{\cfrac {1}{1+{\cfrac {1}{1+\cdots }}}}}.

On retrouve ainsi à nouveau que le nombre algébriqueφ{\displaystyle \varphi } est irrationnel.

Fonctions trigonométriques

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Article détaillé :Théorème de Niven.

Théorème — Si un angle en degrés est rationnel et n'est pas un multiple de 30° ni 45°, alors soncosinus, sonsinus et satangente sont irrationnels[57],[N 34].

C'est uncorollaire du calcul du degré des nombres algébriquescos(rπ),sin(rπ) ettan(rπ) pourr rationnel, mais on peut aussi le démontrer par unepreuve sans mots utilisant laméthode de descente infinie dans unréseau à deux dimensions[58].

Irrationalité de nombres définis par leur développement décimal

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Non-périodicité du développement dans une base

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Tout rationnel ayant un développement périodique dans toute base, il suffit, pour prouver qu'un réelx{\displaystyle x} est irrationnel, de montrer que dans une certaine base, son développement n'est pas périodique. Cela peut parfois être fait directement comme dans le cas du théorème suivant :

Théorème — Laconstante des nombres premiers, dedéveloppement binaire0,0110101000{\displaystyle 0{,}0110101000\dots }, est irrationnelle.

Ce théorème peut être démontré par l'absurde, en supposant périodique la suite desécarts entre nombres premiers consécutifs puis en obtenant une contradiction[59].

Un autre exemple est donné par le théorème suivant :

Théorème — Laconstante de Prouhet-Thue-Morseτ=0,412 454 033 640{\displaystyle \tau =0,412~454~033~640\ldots }, dont le développement binaire est lasuite de Prouhet-Thue-Morset=0 1 10 1001 10010110 1001011001101001...{\displaystyle t=0~1~10~1001~10010110~1001011001101001...}, est irrationnelle.

On peut en effet montrer que la suite de Prouhet-Thue-Morse est sans cube, c'est-à-dire qu'aucun bloc ne se répète trois fois consécutivement :a fortiori son développement binaire est non-périodique etτ{\displaystyle \tau } est donc irrationnelle[N 35].

Recherche de suites de zéros de longueur arbitraire dans le développement

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Dans la pratique, la non-périodicité peut être obtenue en établissant l'existence de suites finies de0{\displaystyle 0} de longueur arbitraire[N 36],[N 37]. En effet si le nombre est périodique il ne peut comporter des séquences de zéros plus longues que la longueur de sa période à moins d'avoir un développement décimal fini.

Une application élémentaire est fournie par le résultat suivant :

Théorème — Laconstante de Champernowne0,1234567891011{\displaystyle 0{,}1234567891011\dots } est irrationnelle.

En effet, son développement en base10{\displaystyle 10} n'est pas périodique parce qu'il contient les entiers de la forme10k+1{\displaystyle 10^{k}+1} pourk{\displaystyle k} arbitrairement grand, et donc des suites de0{\displaystyle 0} finies arbitrairement longues. Ce nombre est en fait mêmenormal et transcendant.

Un exemple moinstrivial est le suivant :

Théorème — Laconstante de Copeland-Erdős0,2357111317{\displaystyle 0{,}2357111317\dots } est irrationnelle.

La constante de Copeland-Erdős est définie parC=n=1pn10(n+k=1nE(log10pk)){\displaystyle C=\sum _{n=1}^{\infty }p_{n}10^{-\left(n+\sum _{k=1}^{n}E(\log _{10}{p_{k}})\right)}}pk{\displaystyle p_{k}} est lek-ièmenombre premier, et oùE(log10pk){\displaystyle E(\log _{10}{p_{k}})} est lapartie entière de sonlogarithme décimal. C'est-à-dire que ledéveloppement décimal de la constante de Copeland-Erdős est laconcaténation des éléments de la suite des nombres premiers.

On montre l'irrationalité deC{\displaystyle C} en exhibant des suites de zéros arbitrairement longues.

Démonstration[40]

Pour tout entier naturels{\displaystyle s}, d'après lethéorème de la progression arithmétique, lasuite arithmétique(k.10s+1+1)kN{\displaystyle \left(k.10^{s+1}+1\right)_{k\in \mathbb {N} ^{*}}} contient une infinité de nombres premiers, donc au moins un. Il existe donc au moins un nombre premier dont l'écriture en base dix contient une succession d'au moinss{\displaystyle s} zéros, encadrée par deux chiffres autres que0{\displaystyle 0} (le second étant1{\displaystyle 1}). Le développement décimal deC{\displaystyle C} contient ainsi des suites de zéros finies mais arbitrairement longues, ce qui prouve qu'il n'est pas périodique, et donc queC{\displaystyle C} n’est pas rationnel.

L'irrationalité deC{\displaystyle C} peut également se déduire du résultat plus général, mais plus difficile à démontrer, selon lequel la constante de Copeland-Erdős est unnombre normal en base 10, joint à la propriété élémentaire suivante :

Propriété[N 15] — Tout nombre normal dans au moins une base est irrationnel.

Sommes de séries

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Irrationalité dee

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Article détaillé :Irrationalité dee.

Théorème — Le nombree est irrationnel.

Fourier redémontrece résultat d'Euler en utilisant ledéveloppement en série entière de lafonction exponentielle, évalué en1{\displaystyle 1} :e=n=01n!{\displaystyle \mathrm {e} =\sum _{n=0}^{\infty }{\dfrac {1}{n!}}}.

Cela lui permet de montrer que pour tout entierb > 0, le nombreb! e a unepartie fractionnaire non nulle donc n'est pas entier, et donc quee n'est pas rationnel[61].

Plus généralement :

Irrationalité de la constante d'Apéry

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Article détaillé :Théorème d'Apéry.

Il est possible (voirsupra) de prouver l'irrationalité d'un réelx en exhibant une suite de rationnelspnqnx{\displaystyle {\frac {p_{n}}{q_{n}}}\neq x} convergeant versx « suffisamment vite », c'est-à-dire telle que, pour un certainμ > 1, on ait|xpnqn|<1qnμ{\displaystyle \left|x-{\frac {p_{n}}{q_{n}}}\right|<{\frac {1}{q_{n}^{\mu }}}} pour toutn. C'est grâce à une telle technique queRoger Apéry a montré en 1978 le résultat suivant, sur l'image de 3 par lafonctionζ de Riemann :

Théorème — Laconstante d'Apéryζ(3)=n=11n31,202{\displaystyle \zeta (3)=\sum _{n=1}^{\infty }{\frac {1}{n^{3}}}\approx 1,202} est irrationnelle.

Séries à croissance exponentielle double

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Dans le cas dessuites à croissance double exponentielle, on dispose du théorème suivant[64]:

Théorème — Soit(ak)kN{\displaystyle (a_{k})_{k\in \mathbb {N} }} et(bk)kN{\displaystyle (b_{k})_{k\in \mathbb {N} }} deux suites d'entiers positifs tels qu'au delà d'un certain rang on ait pour toutn{\displaystyle n} l'inégalitéan+1bn+1bnan2bn+1bnan+1{\displaystyle a_{n+1}\geq {\frac {b_{n+1}}{b_{n}}}a_{n}^{2}-{\frac {b_{n+1}}{b_{n}}}a_{n}+1}. Si la sérien=0+bnan{\displaystyle \sum _{n=0}^{+\infty }{\frac {b_{n}}{a_{n}}}} converge vers un nombre rationnel, alors on a pour toutn{\displaystyle n} au-delà d'un certain rangan+1=bn+1bnan2bn+1bnan+1{\displaystyle a_{n+1}={\frac {b_{n+1}}{b_{n}}}a_{n}^{2}-{\frac {b_{n+1}}{b_{n}}}a_{n}+1} : l'inégalité large est en fait une égalité[N 38].

En considérant la suite(bk)kN{\displaystyle (b_{k})_{k\in \mathbb {N} }} constante égale à 1, lacontraposée de ce théorème permet de prouver l'irrationalité de la somme des inverses desnombres doubles de Mersenne[N 39] mais pas de retrouver l'irrationalité de la série des inverses des nombres de Fermat, et ce bien que son terme général croisse comme une exponentielle double[N 40] ; ce nombre est cependant bien irrationnel (voirinfra) et mêmetranscendant, ce qui fut démontré en 1967[65].

Autres séries

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Autres exemples

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Irrationalité deπ

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Article détaillé :Preuve de l'irrationalité deπ.

Théorème — Le nombreπ est irrationnel.

Ivan Niven redémontrepar l'absurdece résultat de Lambert, en supposant queπ=ab{\displaystyle \pi ={\frac {a}{b}}} aveca{\displaystyle a} etb{\displaystyle b} entiers et en construisant, à partir de cette hypothèse, une expression qui est égale à un nombre entier tout en pouvant être strictement comprise entre 0 et 1, ce qui est absurde. Supposer queπ{\displaystyle \pi } est rationnel conduit donc à une contradiction, et doncπ{\displaystyle \pi } est irrationnel.

Démonstration analogue de l'irrationalité deπ2

Hardy et Wright, reprenant la méthode de Niven, démontrent de la façon suivante[13],[69] l'irrationalité deπ2, qui implique celle deπ (voirsupra).

Considérons, pour tout entier natureln{\displaystyle n}, lafonction polynomialefn{\displaystyle f_{n}} définie parfn(x)=xn(1x)nn!{\displaystyle f_{n}(x)={\frac {x^{n}(1-x)^{n}}{n!}}}. Ses dérivées jusqu'à l'ordre2n prennent une valeur entière en0 (donc aussi en1 par symétrie) et la dérivée suivante est nulle.

Supposons queπ2=ab{\displaystyle \pi ^{2}={\frac {a}{b}}} aveca{\displaystyle a} etb{\displaystyle b} entiers strictement positifs et posonsGn(x)=kN(b)kankfn(2k)(x){\displaystyle G_{n}(x)=\sum _{k\in \mathbb {N} }(-b)^{k}a^{n-k}f_{n}^{(2k)}(x)}. D'après ce qui précède,Gn(0){\displaystyle G_{n}(0)} etGn(1){\displaystyle G_{n}(1)} sont des entiers.

De plus,ddx(Gn(x)sin(πx)πGn(x)cos(πx))=(Gn(x)+π2Gn(x))sin(πx)=π2anfn(x)sin(πx){\displaystyle {\frac {\mathrm {d} }{\mathrm {d} x}}\left(G_{n}'(x)\sin(\pi x)-\pi G_{n}(x)\cos(\pi x)\right)=\left(G_{n}''(x)+\pi ^{2}G_{n}(x)\right)\sin(\pi x)=\pi ^{2}a^{n}f_{n}(x)\sin(\pi x)} (partélescopage) donc

π01ansin(πx)fn(x)dx=[Gn(x)sin(πx)πGn(x)cos(πx)]01=Gn(0)+Gn(1)Z{\displaystyle \pi \int _{0}^{1}a^{n}\sin(\pi x)f_{n}(x)\mathrm {d} x=\left[{\frac {G_{n}'(x)\sin(\pi x)}{\pi }}-G_{n}(x)\cos(\pi x)\right]_{0}^{1}=G_{n}(0)+G_{n}(1)\in \mathbb {Z} }.

Cependant, sur]0, 1[, la fonctionxsin(πx)fn(x){\displaystyle x\mapsto \sin(\pi x)f_{n}(x)} estcontinue et strictement comprise entre0 et1n!{\displaystyle {\frac {1}{n!}}}donc0<π01ansin(πx)fn(x)dx<πann!{\displaystyle 0<\pi \int _{0}^{1}a^{n}\sin(\pi x)f_{n}(x)\,\mathrm {d} x<\pi {\frac {a^{n}}{n!}}}.

De plus, pourn suffisamment grand,πann!<1{\displaystyle \pi {\frac {a^{n}}{n!}}<1} (lasérieexp(a) est mêmeconvergente). L'entierGn(0)+Gn(1){\displaystyle G_{n}(0)+G_{n}(1)} est alors strictement compris entre0 et1, ce qui est absurde.

Logarithmes d'entiers

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Puisque (à parte0 = 1) toute puissance rationnelle dee est irrationnelle (voirsupra), lelogarithme népérienlnx de tout rationnel positifx ≠ 1 est irrationnel[62]. Le nombrelog10 2 est lui aussi irrationnel puisqu'il n'existe pas d'entiersa, b ≠ 0 tels que 2a = 10b ; plus généralement,logn m =lnm/lnn est irrationnel[N 43] pour tous entiersm, n > 1 qui n'ont pas le même ensemble de facteurs premiers[13] (ou encore : le mêmeradical). Par exemple :log10 15 etlog2 6 sont irrationnels.

Problèmes ouverts

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On ne sait pas si les nombresπ + e etπ – e sont ou non irrationnels[N 44]. On conjecture cependant queπ,e et1 sont ℚ-linéairement indépendants[N 45].


On ne sait pas plus si2e,πe,π2, laconstante de Khintchine ou laconstanteγ d'Euler-Mascheroni sont irrationnels.On ignore également, pour tout entier impairn > 3, siζ(n) est irrationnel. En effet, pour les entiers positifs impairs[N 46], seul le cas deζ(3) est connu grâce authéorème d'Apéry. Cependant, il a été prouvé queζ prend une valeur irrationnelle pour une infinité de nombres impairs, dont au moins l'un des quatre nombres5,7,9 ou11[N 47].De plus, descalculs en haute précision rendent extrêmement vraisemblable l'irrationalité et même la transcendance de tous ces nombres.

Certains problèmes ouverts d'autres domaines des mathématiques peuvent être exprimés comme des problèmes d'irrationalité. Par exemple, si laconstante de Brun était irrationnelle, cela impliquerait laconjecture des nombres premiers jumeaux[N 48].

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé« Irrational number »(voir la liste des auteurs).

Notes

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  1. ab etcDans tout cet article, « périodique » signifie « périodique à partir d'un certain rang ».
  2. Ces propriétés sont énoncées ici avec une formulation moderne, niπ ni les racines carrées n'étant considérés comme des nombres à proprement parler dans l'Antiquité grecque.
  3. Les nombres rationnels potentiellement racine d'un polynôme donné sont en nombre fini, et ne nécessitent pas de calcul approché pour être identifiés (voirinfra).
  4. Voir l'article « Formule de Machin » pour plus de détails.
  5. Voir l'article « Formule de Leibniz » pour plus de détails.
  6. a etbEn fait il n'est pas prouvé que la constante γ d'Euler est irrationnelle, mais des calculs numériques poussés laissent penser que c'est bien le cas (voirinfra).
  7. Voir lasection « Exemple : le nombre e » de l'article « Fraction continue et approximation diophantienne ».
  8. Voir lasection « Irrationalité » de l'article « Fraction continue et approximation diophantienne ».
  9. Ce résultat a pour conséquence l'irrationalité de la sommen=11n2{\displaystyle \sum _{n=1}^{\infty }{\frac {1}{n^{2}}}} calculée par Euler 30 ans plus tôt, et que l'on note aujourd'huiζ(2).
  10. Voir l'article détaillé « Construction des nombres réels ».
  11. abcd eteVoir l'article « Théorème de Wantzel ».
  12. L'existence même de nombres transcendants n'était cependant pas certaine pour les mathématiciens de l'époque.
  13. a etbVoir l'article « Nombre de Liouville ».
  14. a etbVoir l'article « Théorème d'Hermite-Lindemann ».
  15. a etbVoir l'article « Nombre normal ».
  16. Shanks donnait en fait 707 décimales mais son calcul, effectué à la main, était faux au-delà de la528e.
  17. Aucune formule analogue pour labase dix n'est connue en 2017.
  18. Voir lasection « Période » de l'article « Fraction continue d'un irrationnelquadratique ».
  19. Lethéorème de Hurwitz raffine ce résultat en énonçant que pour tout irrationnelx, il existe une infinité de rationnelsp/q tels que|xpq|<1q25{\displaystyle \textstyle {\left|x-{\frac {p}{q}}\right|<{\frac {1}{q^{2}{\sqrt {5}}}}}} et que la constante5 est optimale : avec n'importe quelle constante plus grande, le théorème est faux pour certains nombres, par exemple lenombre d'or. Pour plus de détails, voir l'article sur lespectre de Lagrange.
  20. Plus généralement, les nombres analogues à la constante de Champernowne en baseb{\displaystyle b} quelconque à une mesure d'irrationalité égale àb{\displaystyle b}.
  21. Par exemple on détermine un entierq1N{\displaystyle q_{1}\in \mathbb {N} } tel que1q1<ε{\displaystyle {\frac {1}{q_{1}}}<\varepsilon }, il existe alors deux entiersq>q1{\displaystyle q>q_{1}} etp{\displaystyle p} tels que|ξpq|<1q2{\displaystyle \left|\xi -{\frac {p}{q}}\right|<{\frac {1}{q^{2}}}} et donc|qξp|<1q<1q1<ε{\displaystyle |q\xi -p|<{\frac {1}{q}}<{\frac {1}{q_{1}}}<\varepsilon } d'où le résultat.
  22. En restreignant l'action àPSL(2,Z){\displaystyle \operatorname {PSL} (2,\mathbb {Z} )}, on trouve tous les irrationnelséquivalents à un irrationnel donné.
  23. Par exempleeln 2 = 2 alors quee etln 2 sont irrationnels (voirinfra).
  24. Lethéorème de Gelfond-Schneider en fournit toute une famille d'exemples.
  25. a etbVoir lasection « Travaux » de l'article sur Georg Cantor.
  26. En effet, les rationnels forment un Fσ mais pas un Gδ : voir lasection « Propriétés élémentaires » de l'article « Hiérarchie de Borel ».
  27. Pour cette équivalence, voir lasection « Ensemble des discontinuités d'une fonction » de l'article « Classification des discontinuités ».
  28. C'est le cas par exemple de lafonction de Thomae.
  29. Voir lasection « Valeur approchée et propriétés » de l'article « Constante d'Euler-Mascheroni ».
  30. Cette preuve est traditionnellement attribuée àPythagore, bien que l'on ne sache pas si elle est de lui ni s'il s'agit de la première à avoir été proposée (voirsupra).
  31. Voir lasection « Exemple de preuve d'irrationalité » de l'article « Racine évidente ».
  32. Cela se déduit desidentités trigonométriques classiques valables pour tout réela{\displaystyle a} :cos(2a)=2cos2a1{\displaystyle \cos(2a)=2\cos ^{2}a-1},cos2a+sin2a=1{\displaystyle \cos ^{2}a+\sin ^{2}a=1} et1+tan2a=1cos2a{\displaystyle 1+\tan ^{2}a={\frac {1}{\cos ^{2}a}}}, ou encore, de laconstructibilité des bissectrices.
  33. Pour une démonstration directe dans un cadre plus général, voir lasection« Fermeture intégrale » de l'article « Lemme d'Euclide ».
  34. Ce théorème a été redémontré par de nombreux auteurs, notamment Niven : voirThéorème de Niven etNiven 1956, corollaire 3.12 et notes,p. 41.
  35. De plus,Kurt Mahler a démontré en 1929 que la constante de Prouhet-Thue-Morse est un nombre transcendant[60].
  36. Dans le cas de la constante des nombres premiers (voirsupra), on aurait pu aussi montrer l'irrationalité de la constante des nombres premiers en utilisant le fait que pour tout entiern2{\displaystyle n\geq 2}, lesn1{\displaystyle n-1} entiers consécutifsn!+2,,n!+n{\displaystyle n!+2,\dots ,n!+n} sont tous composés.
  37. Certains développements non-périodiques peuvent cependant ne pas comporter de séquences de 0 arbitrairement longues. Par exemple le développement binaire de la constante de Thue-Prouhet-Morse (voirsupra) étant sans cube, on n'y trouve jamais trois 0 consécutifs.
  38. La série des inverses des termes de lasuite de Sylvester est un exemple d'une telle série convergeant vers un rationnel, puisqu'elle converge vers 1.
  39. En effet pour tout entiern{\displaystyle n} on aMMn2MMn+1=(22n11)222n1+1+1=22n+1222n22n1+3{\displaystyle M_{M_{n}}^{2}-M_{M_{n}}+1=\left(2^{2^{n}-1}-1\right)^{2}-2^{2^{n}-1}+1+1=2^{2^{n+1}-2}-2^{2^{n}}-2^{2^{n}-1}+3} et doncMMn2MMn+1<22n+111=MMn+1{\displaystyle M_{M_{n}}^{2}-M_{M_{n}}+1<2^{2^{n+1}-1}-1=M_{M_{n+1}}}.
  40. En effet, pour tout entiern{\displaystyle n}, on aFn2Fn+1=(22n+1)222n1+1=22n+1+22n+1{\displaystyle F_{n}^{2}-F_{n}+1=\left(2^{2^{n}}+1\right)^{2}-2^{2^{n}}-1+1=2^{2^{n+1}}+2^{2^{n}}+1} et doncFn+1=22n+1+1<Fn2Fn+1{\displaystyle F_{n+1}=2^{2^{n+1}}+1<F_{n}^{2}-F_{n}+1}. Les nombres de Fermat ne satisfont pas l'hypothèse du théorème, et on ne peut donc pas conclure.
  41. SuiteOEISA051158 de l'OEIS.
  42. Nommée par erreur « Constante de Prévost » par(en) Gérard Michon, « Numerical Constants », surNumericana,, alors que l'article de Marc Prévost sur ce sujet ne date pas de« vers 1977 » mais de 1998 et contient une généralisation de l'article de Richard André-Jeannin.
  43. Lethéorème de Gelfond-Schneider permet alors d'en déduire quelnm/lnn est même transcendant.
  44. On sait cependant que l'un au moins de ces deux nombres est irrationnel et même transcendant, puisque leur somme,, l'est ; on sait de même qu'un des deux nombress = π + e etp = πe est transcendant, carπ ete sont racines du polynômeX2sX +p.
  45. Et même (cf.Conjecture de Schanuel) queπ ete sont ℚ-algébriquement indépendants.
  46. Lesimages des entiers positifs pairs par la fonctionζ sont, elles, transcendantes.
  47. Pour plus de détails, voir lasection « Généralisations » de l'article « Théorèmed'Apéry ».
  48. En effet une somme finie de termes rationnels est rationnels(voirsupra). Parcontraposée, si la série des inverses des nombres premiers jumeaux converge vers un nombre irrationnel, alors elle comporte une infinité de termes non nuls et il y a donc une infinité de nombres premiers jumeaux.

Références

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  1. Certains historiens ont estimé que lesŚulba-Sūtras, des traités difficiles à dater qui auraient été composés entre 800 et200av. J.-C., témoigneraient de la connaissance de l'irrationalité dans l'Inde de l'époque ; ils se fondent sur une construction de la diagonale du carré qui peut s'interpréter comme une (bonne) approximation rationnelle de √2, et sur la mention que cette construction n'est pas exacte, voir(en) BibhutibhusanDatta,The Science Of The Sulba: A Study In Early Hindu Geometry,(lire en ligne),p. 195-202. Mais pour d'autres, il s'agit là de « spéculations injustifiées » qui ignorent tant la vraie signification de l'irrationalité que l'objet pratique des Śulba-Sūtras(en) S. G. Dani,« Geometry in the Śulvasūtras », dans C. S. Seshadri,Studies in the History of Indian Mathematics, Hindustan Book Agency,coll. « Culture And History Of Mathematics »,(ISBN 978-93-86279-49-1,lire en ligne),p. 9-38.
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  11. Voir, pour un exposé des différentes méthodes possibles :Caveing 1998.
  12. « The only certainty about the discovery of irrationality is thatTheodorus of Cyrene proved thatn (for n = 3, ..., 17 and not a perfect square) is irrational. »(en)Árpád Szabó (de),The Beginnings of Greek Mathematics,Springer,, 358 p.(ISBN 978-90-277-0819-9,lire en ligne),p. 35, citant(de)Walter Burkert,Weisheit und Wissenschaft,,p. 439.
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  15. J.-L. Périllié, « La découverte des incommensurables et le vertige de l'infini », transcription d’une conférence donnée le à Grenoble,p. 14.
  16. Sous la forme indiquée ici, la légende est critiquée. Le narrateur principal,Jamblique, est à la fois tardif et imprécis dans ses témoignages. La référence suivante précise que :« Hence, when late writers, like Iamblichus, make ambitious claim for Pythagorean science […], we have occasion for scepticism. », cf.(en)Wilbur Richard Knorr,The Evolution of the Euclidean Elements : A Study of the Theory of Incommensurable Magnitudes and its Significance for Early Greek Geometry,D. Reidel,(lire en ligne),p. 5.
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  69. Niven 1956, chap. 2 (« Simple irrationalities »),p. 19-20.

Voir aussi

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Article annexe

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Bibliographie

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Aspects mathématiques

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