
Unnom vulgaire est, ensciences naturelles, un nom technique permettant la « traduction » dunom scientifique dans les textes enlangue véhiculaire, ceci notamment dans le but de contribuer à lavulgarisation scientifique. Ce nom vulgaire peut être calqué sur unnom binominal (binôme de formelatine) ou bien s'inspirer d'unnom vernaculaire faisant partie du langage populaire local. C'est le fait d'être utilisé dans les ouvrages scientifiques qui distingue ce nom vulgaire des éventuels autres noms d'usage courant. En fonction des époques ou des auteurs, une même espèce peut avoir reçu des noms vulgaires différents. Pour qu'il soit unique dans une langue donnée, un nom vulgaire doit être validé par une instance harmonisant la nomenclature au niveau international. Il est alors considéré comme unnom normalisé. En l'absence d'un consensus mondial, il ne pourra s'agir que d'un nom recommandé, accepté ou typique, à utiliser conjointement avec le nom binominal[1],[2],[3].
Vulgaire vient dulatinvulgaris (qui concerne la foule)[4].
Un nom vulgaire est soit formé à partir de la traduction des termeslatins composant lenom binominal (ou autrerang taxinomique), soit à partir d'unnom vernaculaire largement répandu[1].
Pour les francophones, « nom français » peut aussi faire référence au nom vulgaire, bien que cette dénomination soit plus générale et puisse désigner également le nom vernaculaire[1].
Le nom vulgaire devient unnom normalisé quand il est validé par une instance de normalisation. Le nom normalisé est unique pour une espèce alors qu'il peut y avoir différents noms vulgaires utilisés dans la littérature scientifique.
Certains noms vulgaires, sans être normalisés par une instance mondiale, sont considérés comme étant des noms « acceptés », « recommandés » ou « typiques », pour les distinguer des termes moins usités ou anciens. Par exemple, parmi tous les noms connus pour désigner en françaisAmbrosia artemisiifolia, seuls « Ambroisie à feuilles d'armoise » et « Ambroisie élevée » sont recommandés ou considérés comme typiques pour cette espèce[5].
Le sens de « vulgaire » ayant progressivement dérivé en français, de « commun à tous » en 1512, à « ce qui est ordinaire, commun » en 1810[4],[6], l'expression « nom vernaculaire » est souvent utilisée de nos jours comme synonyme de « nom vulgaire »[7], bien que l'adjectifvernaculaire ait un sens bien différent.
L'usage de lamajuscule ou non pour les noms vulgaires est sujet à débat en français. Il convient de considérer l'emploi qui en est fait. Théoriquement, la majuscule permet de distinguer les noms vulgaires ou normalisés (avec majuscule) des noms vernaculaires (sans majuscule) mais les conventions diffèrent suivant lerègne concerné, les époques et les usages.
Par exemple : leChien de prairie à queue noire, leGrand Héron, etc.[8]. Dans ce cas, on met une majuscule au premier mot des noms composés et aux mots suivants seulement si ce sont des noms propres ou des noms d’espèces, mais pas aux qualificatifs. Exemples corrects : Grand Boucage, Cyclamen à fleur immaculée, Cyclamen à feuille de Lierre, Cyclamen de Perse… Dans le langage courant, pour désigner par sonnom vernaculaire (nom populaire ou folklorique) un organismehors d’un contexte scientifique, on n’utilisera pas de majuscule : « le chien de mon voisin court dans la prairie », un chien en particulier, et non tous les individusChiens (Canis lupus familiaris) ; « ton chat est un joli mammifère » ; « araignée du soir, espoir » ; « j'ai aperçu un grand héron au bord la rivière », un quelconquehéron de grande taille, sans qu’il s’agisse obligatoirement d’un oiseau de l’espèceArdea herodias, leGrand Héron ; etc.
Si le mot n’a pas pour but de désigner une espèce biologique en particulier, la majuscule n’est pas souhaitée. Exemple : « J’ai vu cinq grands hérons dont un héron vert », c’est-à-dire cinq hérons de grande taille, dont un de couleur verte. En revanche, si l’on désire mentionner une espèce précise, il est souhaitable de mettre une majuscule. Exemple : « J’ai vu cinq Grands Hérons et un Héron vert », c’est-à-dire cinq oiseaux de l’espèceArdea herodias et un de l’espèceButorides striatus. Dans ce cas, on met une majuscule au premier mot des noms composés et aux mots suivants seulement si ce sont des noms propres ou des noms d’espèces, mais pas aux qualificatifs. Exemples corrects :Grand Pic,Pic à ventre blanc,Pic des Andaman[9].
En 1999, les spécialistes ont constaté que peu de champignons bénéficiaient d'un nom vulgaire en français et que les noms vernaculaires sont parfois très variables selon les régions. Uncomité pour les noms français des champignons a entrepris de remédier à ces entraves à la communication francophone en établissant nomenclature unifiée en langue française à partir des noms vernaculaires bien établis, par exemple l'Oronge, ou formés sur le modèle binomial linnéen commeAmanite panthère (Amanita pantherina)[10].
On respecte la même règle orthographique :« J'ai récolté une douzaine deChanterelles en tube, et troisCèpes de Bordeaux », mais« Il a fait une bonne omelette aux cèpes et aux pommes de terre ».
En théorie, le principe est le même que pour les oiseaux. La majuscule est recommandée quand il est fait référence à laclassification. Exemple : « le sous-embranchement des Vertébrés comprend 20 000 espèces de Poissons ». Elle est inutile si l'on évoque les individus d'un groupe donné. Exemple : « les poissons des mers et les mammifères de nos forêts »[11].