La commune s'étend sur la partie nord de l'île de Noirmoutier, formée par unîlot rocheux (autrefois dénommé : « île d'Her »), séparée du reste de l'île actuelle par desmarais salants[2].
Lebourg, véritable « capitale » de l'île de Noirmoutier, est bâti sur le côté sud-est de cet îlot, donnant sur labaie de Bourgneuf. Leport du Boucaud (« port écluse » ou « port canal ») sépare les zones urbanisées des marais salants.
Une grande partie nord-ouest du territoire de la commune est occupée par des champs voués essentiellement à la culturemaraichère, et notamment une variété depomme de terre, la fameusebonnotte de Noirmoutier.
Le territoire de la commune s'étend également sur quelques îles et récifs environnants, comme l'île du Pilier au nord-ouest.
De plus, deux bourgs sont intégrés à Noirmoutier-en-l'Île :
Le Vieil situé sur la côte nord de l'île, est unhameau typique constitué de maisons vendéennes traditionnelles bordant des ruelles étroites, et qui en été devient un lieu de villégiature prisé par les vacanciers. Un inventeur nantais,Brutus Villeroi, y fit le premier essai desous-marin français le. Une rue du Vieil porte son nom.
Le territoire municipal de Noirmoutier-en-l’Île s’étend sur1 997 hectares. L’altitude moyenne de la commune est de4 mètres, avec des niveaux fluctuant entre 0 et20 mètres[4],[5].
Statistiques 1991-2020 et records NOIRMOUTIER EN (85) - alt : 3m, lat : 47°00'16"N, lon : 2°15'25"O Records établis sur la période du 01-01-1959 au 04-01-2024
Au, Noirmoutier-en-l'Île est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].Elle appartient à l'unité urbaine de Noirmoutier-en-l'Île[Note 1], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[12],[13]. La commune est en outre hors attraction des villes[14],[15].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[16]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique dulittoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d’urbanisme le prévoit[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (35,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (34,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (31,8 %), zones humides côtières (29,3 %),terres arables (14,8 %), zones agricoles hétérogènes (12,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,7 %), prairies (1,7 %), forêts (1,3 %), eaux maritimes (0,1 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'histoire de la commune est fortement liée à celle de l'île de Noirmoutier. En674, le moinesaint Philibert y fonda un monastère. Enlatin, le termein + Herio Monasterio c'est-à-dire : « au monastère d’Herus » (Herus désignant aujourd'hui l'« île d'Her ») sera à l'origine de nom de « Noirmoutier »[19].
Durant laRévolution, la commune, alors nomméeNoirmoutier, porte le nom d'Île-de-la-Montagne[20].
À partir de1956, la commune qui se nommait jusqu'ici simplementNoirmoutier (ouNoirmoutiers) prend son nom actuel[20].
Dans la seconde partie duXVIIe siècle, l'île est un haut lieu de la contrebande de tabac, au même titre quePaimbœuf. En effet,Louis XIV crée en uneferme du tabac qui achète le tabac auxAntilles à des prix bas pour revendre à des prix élevés, s'exposant à la concurrence du tabac de laVirginie. Les stocks importés sont ensuite écoulés sur le continent au moyen de petites embarcations appelées leschattes[21],[22].
Jusqu'en1858, le territoire de la commune s'étend sur l'ensemble de l'île, puis commence son morcellement avec la création de la commune deBarbâtre[23], suivie, une soixantaine d'années après, en1919, de celles deLa Guérinière[24] et deL'Épine[25].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[36].
En 2022, la commune comptait 4 502 habitants[Note 2], en évolution de −3,7 % par rapport à 2016 (Vendée : +5,33 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 20,6 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,6 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 48,0 % la même année, alors qu'il est de 31,0 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 2 143 hommes pour 2 471 femmes, soit un taux de 53,55 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,16 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[38]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,8
90 ou +
3,5
13,2
75-89 ans
16,9
30,0
60-74 ans
30,1
19,7
45-59 ans
20,2
12,7
30-44 ans
10,4
11,3
15-29 ans
9,8
11,3
0-14 ans
9,1
Pyramide des âges du département de laVendée en 2021 en pourcentage[39]
lechâteau de Noirmoutier est célèbre pour sonarchitecture. C'est en effet un des rareschâteaux forts à être resté identique depuis sa construction fin duXIIe début duXIIIe siècle. Le donjon fut édifié par Pierre de la Garnache, seigneur de l'île, sur l'emplacement d'un castrum dépendant de l'abbaye, dressé sous l'abbatiat de l'abbéHilbod vers l'an 830. Le château de Noirmoutier est lié à l'histoire de l'île. Constamment occupé par des troupes, il fut entretenu et ainsi conservé. Sous laRévolution, il servit de prison aux Vendéens, puis en 1871 aux insurgés de la Commune. Au début de laPremière Guerre mondiale, des étrangers de 26 nations y furent internés, pour la plupart des étudiants de grandes valeurs. Parmi eux, le HongroisAladár Kuncz, le célèbre auteur duMonastère noir. En 1940, il donna asile à des prisonniers de droit commun. Centre de ravitaillement allemand pendant l'occupation, il servit en 1945 de prison à ses anciens locataires.
Église Saint-Philbert.
l’église paroissiale de Noirmoutier : est dédiée àsaint Philbert, qui fonda en ce lieu l'abbaye de Noirmoutier vers 674. L'église abbatiale fut d'abord détruite par les Sarrasins en 725 ou 732. Le fils deCharlemagne,Louis devenuroi d'Aquitaine, obtint de son père en 801 la reconstruction de l'abbaye et de la chapelle claustrale. Quarante-cinq ans plus tard, elle est à nouveau détruite par lesNormands, en846. Elle fut ensuite reconstruite à la fin duXIe siècle sur la chapelle primitive qui est lacrypte actuelle, elle ne comportait alors que lechœur et lanef principale. De la fin duXIVe au XVIIe siècle furent élevées les nefs droite et gauche, elle fut consacrée en1849. Le clocher néo-roman fut construit en1875 pour remplacer l'ancien clocher qui avait été détruit par un incendie en1848. À l'intérieur, on peut admirer une maquette defrégate, réalisée par un artisan horloger du village en1802 pour Auguste Jacobsen. Un vitrail y représente l'abbaye Saint-Philibert de Tournus (baie de la nef latérale)[43].
la crypte : elle est située sous le chœur, elle a accueilli le corps de saint Philbert entre690 et836, date à laquelle il fut transféré, àSaint-Philbert-de-Grand-Lieu, puis àTournus où les moines s'étaient réfugiés après les invasions normandes en875. Une châsse sur l'autel contient quelques reliques du saint transférées en1863 date à laquelle cette crypte fut restaurée. Elle est classée monument historique depuis1898.
la chaussée Jacobsen : fut construite en1812 parJean-Corneille Jacobsen de la Crosnière (1750-1834)[44], fils deCornil Guislain Jacobsen(1709-1787)[45], lequel s'installa à Noirmoutier en1740[46],[44] et était le descendant du corsairedunkerquois d'originenéerlandaiseMichel Jacobsen. Cette digue a permis l'aménagement desmarais salants, la création d'un chemin de halage et d'un canal pour accéder au port. Le long du canal se trouve le cimetière des bateaux. Sur le côté nord de la jetée se trouve le Polder du Müllembourg, réserve ornithologique où l'on peut observer de nombreux oiseaux d'eau comme desbernaches cravants, desaigrettes garzettes. Au bout de la jetée aménagée en piste cyclable et piétonne, on accède au fort Larron.
la chapelle de la Pitié : dès l'entrée de la chaussée, sur la gauche, à la hauteur de la stèle élevée à la mémoire de J.-C. Jacobsen, créateur de cette digue, un calvaire rappelle qu'en ce lieu nommé la Vache, le, lors de la reprise de l'île par les troupes républicaines, ces derniers massacrèrent 1500 prisonniers des armées vendéennes, malgré une promesse de vie sauve qui leur avait été donnée.
l'hôtel Jacobsen : il reste l'immeuble le plus important de Noirmoutier. Construit entre 1761 et 1766 par Cornil-Guislain Jacobsen, il fut le premier de la lignée noirmoutrineClassé MH(2013)[47].
le Bois de la Chaize, d'une superficie93 hectares, situé au nord-est de la commune : Il est composé de mimosas, de chênes verts, de pins maritimes et de criques abritées par des falaises de rochers, dont certaines comptent près de trente mètres de hauteur.
L'église du Sacré-Cœur de l'Herbaudière
Vue du château et de l'église Saint-Philibert de Noirmoutier-en-l'Île depuis la Jetée Jacobsen et les Marais de Mullëmbourg
Cornil Guislain, Jean Corneille et Auguste Jacobsen (1709-1870), membres de lafamille Jacobsen originaire de Dunkerque qui construisirent de nombreuses digues et polders, ils descendaient du corsaireMichel Jacobsen.
André Commard de Puylorson (1710-1769), religieux et "premier historien de Noirmoutier", né à Noirmoutier.
Alias du blason de Noirmoutier-en-l'ÎleÉcartelé : au premier, degueules à la croix d'argent perronnée de 4 marches ; au deuxième, desinople à la croix écartelée d'or et d'azur ; au troisième, d'azur à la croixpartie d'or et desinople ; au quatrième, de vair à la croix écartelée d'argent et de sable. Il existe un autre blasonnement (celui de l'île de Noirmoutier ?)
Alias du blason de Noirmoutier-en-l'ÎleLogo de Noirmoutier-en-l'Île à partir du
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NicolasGarnier,« Évolutions techniques et sociales dans les marais salants de Noirmoutier, une histoire de terre et d’eau », dans Olivier Weller, Alexa Dufraisse et Pierre Petrequin (dir.),Sel, eau, forêt. D’hier à aujourd’hui, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté,(ISBN978-2-84867-230-4,DOI10.4000/books.pufc.25797,lire en ligne),p. 535–552.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑10 petites villes françaises prisées pour les vacances d'été 2021, dansGéo[1]
↑NicolasGarnier,« Évolutions techniques et sociales dans les marais salants de Noirmoutier, une histoire de terre et d’eau », dans Olivier Weller, Alexa Dufraisse et Pierre Petrequin (dir.),Sel, eau, forêt. D’hier à aujourd’hui, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté,(ISBN978-2-84867-230-4,DOI10.4000/books.pufc.25797,lire en ligne),p. 535–552
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
Note : La commune absorbante et l’année de fusion sont indiquées entre parenthèses à la suite du nom de l’ancienne commune ; lorsqu’une commune issue d’un regroupement est composée enitalique, cela signifie qu’une nouvelleentité est créée.
Note : La commune amputée et l’année de création sont indiquées entre parenthèses à la suite du nom de la commune créée ; lorsqu’une commune est composée enitalique, cela signifie qu’uneentité issue d’une fusion est supprimée.