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| Noël Lefebvre-Duruflé | |
Noël Lefebvre-Duruflé, photographie de Ch. Reutlinger | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Sénateur du Second Empire | |
| – (17 ans, 5 mois et 4 jours) | |
| Monarque | Louis-Napoléon Bonaparte |
| Ministre des Travaux publics | |
| – (6 mois et 3 jours) | |
| Monarque | Louis-Napoléon Bonaparte |
| Gouvernement | Bonaparte II |
| Prédécesseur | Pierre Magne |
| Successeur | Pierre Magne |
| Ministre de l'Agriculture et du Commerce | |
| – (1 mois et 27 jours) | |
| Gouvernement | Dernier ministère |
| Prédécesseur | François Casabianca |
| Successeur | Jean de Fialin de Persigny |
| Député français | |
| – (2 ans, 6 mois et 19 jours) | |
| Élection | 13 mai 1849 |
| Circonscription | Eure |
| Législature | Assemblée nationale législative |
| Biographie | |
| Lieu de naissance | Rouen, France |
| Lieu de décès | Pont-Authou (Eure) |
| Sépulture | Cimetière dePont-Authou (Eure) |
| Nationalité | Française |
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Noël JacquesLefebvre-Duruflé est un manufacturier, homme de lettres et homme politique français, né àRouen (paroisse Notre-Dame de la Ronde) le et mort àPont-Authou (Eure) le.
Alors qu’il suivait les cours de l’École de droit à Paris, Noël Lefebvre publie en 1811 uneLettre de Nicolas Boileau à M. Étienne.Charles-Guillaume Étienne (auteur desDeux gendres, une comédie en 5 actes et en vers, jouée auThéâtre-Français en 1810) venait d’entrer à l’Académie française. Mais il était également censeur général de la police et des journaux. Flatté, il le fait entrer dans l'administration du ministère d'État puis, en 1814, au Conseil d'État. Mais la chute de l’Empire et laRestauration des Bourbons entraînent la révocation du jeune Lefebvre.
Dès lors, il se situe dans le camp de l’opposition à la monarchie et collabore à plusieurs journaux libéraux, comme leNain jaune (journal satirique antiroyaliste, à la fondation duquel il participe) et laMinerve ou leMercure de France.
Le (il se dit alors « vivant de son revenu »), il épouse à Elbeuf Julie Adélaïde Duruflé (1798-1872), fille d'un riche manufacturier du textile elbeuvien, François Constant Duruflé, dont il devint l'associé. De cette union naîtront neuf enfants. Il accole désormais le nom de son épouse et de son beau-père au sien, afin sans doute de se distinguer de tous les autres Lefebvre.
Il abandonne la vie parisienne et se lance dans l’industrie textile àElbeuf. Il participe activement à la sociabilité patronale de sa cité d’adoption. Auditionné lors d’une enquête ministérielle concernant les tarifs douaniers, il se montre notamment ferme partisan du maintien des « prohibitions » (Enquête relative à diverses prohibitions établies à l’entrée des produits étrangers, Paris, Imprimerie royale, 1835,t. III)
Le, il donne une conférence « industrielle et commerciale », à l’issue de laquelle est envisagée la création d’une société d’exportation. Les principaux fabricants de la ville, telsVictor Grandin,Charles Flavigny,Théodore Chennevière, s’intéressent à ce projet. Lors de la visite à Elbeuf, en septembre de la même année, deLaurent Cunin-Gridaine, ministre de l’Agriculture et du Commerce, qui aborde les questions relatives à l’ouverture du marché chinois, il intervient à diverses reprises. Il fonde une filature àPont-Authou (Eure) et y introduit des procédés nouveaux, venus d’Angleterre ou d’Amérique.
Parallèlement, sous laMonarchie de Juillet, il tente à diverses reprises de se faire élire dans l’Eure, sans succès. Il échoue à nouveau à l’élection pour l’Assemblée constituante en 1848, mais est finalement élu l’année suivante.
Noël Lefebvre-Duruflé est élu Bonapartiste du au à l'Assemblée législative, commereprésentant de l'Eure, son département de résidence. Il se fait remarquer en particulier en proposant l’amendement qui permet àLouis-Napoléon Bonaparte d’obtenir de l’Assemblée, en, une allocation de 2,2 millions de francs en plus de sa liste civile. Bonapartiste, il appuie en toute circonstance la politique du Prince-Président.
Il est le rapporteur du projet de loi sur les associations ouvrières et membre de la commission organisant la grande enquête agricole, commerciale et industrielle. Il vote en faveur de laloi Falloux-Parieu sur l’enseignement et pour l’expédition de Rome en 1849.
À l’Assemblée, il intervient aussi directement en faveur du textile elbeuvien. Ainsi, lorsque le député elbeuvienPaul Sevaistre informe la Chambre de commerce locale que le gouvernement prépare un projet de loi concernant la rémunération des tisserands par les fabricants, un rapport de celle-ci lui est transmis et un amendement deMathieu Bourdon (élu de Seine-Inférieure) et de Lefebvre-Duruflé (élu de l’Eure) permet de réintroduire dans le texte de loi la possibilité pour les patrons elbeuviens de continuer à procéder « selon la pratique » en vigueur (Journal d’Elbeuf,). Bel exemple de lobbying patronal…
Nommé ministre de l'Agriculture et du Commerce le, quelques jours avant le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, auquel il ne participe pas, il est maintenu à son poste jusqu'au et échange à cette date son portefeuille contre celui des Travaux publics, qu’il conserve jusqu'au.
Durant cette période de prospérité économique, il accorde de nombreuses concessions de lignes de chemin de fer (2 000 km au total) et autorise plusieurs fusions de compagnies. Il donne son accord pour la création d’une ligne télégraphique entre Turin et la France et pour l’ouverture de nouvelles lignes de paquebot en Méditerranée.
Sénateur du au.
Le jour même de son départ du ministère, Louis-Napoléon signe un décret permettant à Noël Lefebvre-Duruflé d’accéder au Sénat. Il prend part activement aux travaux de cette assemblée durant tout l'Empire et y vante même les mérites de la sténographie.
Durant le Second Empire, il devient un notable reconnu : officier de la Légion d’honneur depuis le, grand officier depuis le, membre du Conseil général de l’Eure et maire de Pont-Authou (de 1833 à 1870). Il est également élu président la Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l’Eure en 1855 (pour une année) et participe aux activités de la Société de Géographie (1855-1856).
Mais après 1870 et la proclamation de laTroisième République, il quitte la vie politique.

Se tournant à nouveau vers le monde des affaires (en 1862-1864 il avait déjà été impliqué dans une procédure en tant que représentant de laSociété civile des prêteurs du square d'Orléans), Lefebvre-Duruflé est nommé en 1872 président du conseil d’administration de laSociété Industrielle, une banque de crédit et d’émission dont le siège était à Paris. Il a alors 81 ans et visiblement on a voulu utiliser sa caution d’ancien ministre. Mais en fait cette société connaît de graves difficultés financières dès l’année suivante et, avec sept autres inculpés, il se retrouve accusé de complicité de détournement. Arrêté en, puis laissé en liberté provisoire sous caution, il passe en jugement le. La justice lui inflige 10 000 francs d’amende pour infraction à la loi sur les sociétés en commandite et le Tribunal de commerce de Paris le condamne en outre à payer au syndic de faillite de la société (avec ses co-accusés) une somme de 250 000 francs (très importante pour l’époque, le salaire annuel d’un ouvrier se montant alors à environ 1 000 francs).
Il est également exclu de l’ordre de la Légion d’honneur par décret du président de la République en date du.
Il meurt àPont-Authou, où il possédait une propriété, le, à l’âge de 85 ans. Il est inhumé au cimetière du village.
Auteur de très nombreux rapports, discours imprimés, adresses aux électeurs, Noël Lefebvre-Duruflé a publié aussi plusieurs études historiques ou récits de voyages, ainsi que des traductions de romans anglais. On peut citer notamment, afin de donner un petit aperçu de cette production très éclectique, les titres suivants :
(https://books.google.fr/books?id=wTZWAAAAYAAJ )
Il a laissé également des livrets d’opéra-comique :
Chronologies | ||||||
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| Précédé par | Suivi par | |||||
Noël Lefebvre-Duruflé Naissance :Décès : | ||||||
| Poste académique | ||||||
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Gouvernement Louis-Napoléon Bonaparte I etII (3 décembre 1851 - 2 décembre 1852) | ||
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| Sous la présidence deLouis-Napoléon Bonaparte | ||
| Ministre d'État | ||
| Justice | ||
| Affaires étrangères | ||
| Intérieur et Beaux-Arts | ||
| Police générale | Charlemagne de Maupas (1852) | |
| Finances | ||
| Guerre | Armand Leroy de Saint-Arnaud | |
| Marine etColonies | Théodore Ducos | |
| Instruction publique etCultes | Hippolyte Fortoul | |
| Travaux publics | ||
| Agriculture etCommerce | ||
| (← DERNIER MINISTÈRE) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BONAPARTE III →) | ||
Dernier ministère (26 octobre 1851 - 2 décembre 1851) | ||
|---|---|---|
| Sous la présidence deLouis-Napoléon Bonaparte | ||
| Justice | ||
| Affaires étrangères | Louis-Félix-Étienne Turgot | |
| Intérieur et Beaux-Arts | ||
| Finances | ||
| Guerre | Armand Leroy de Saint-Arnaud | |
| Marine etColonies | Hippolyte Fortoul | |
| Travaux publics | Théobald de Lacrosse | |
| Agriculture etCommerce | ||
| Instruction publique etCultes | Charles Giraud | |
| (← FAUCHER) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BONAPARTE I →) | ||