Noël est lafêtechrétienne qui célèbre laNativité, c'est-à-dire la célébration qui rappelle la naissance deJésus-Christ. La fête de Noël vient peu de temps après lesolstice d'hiver boréal auquel elle est associée. Du fait de ladéchristianisation, la fête de Noël est aujourd'hui coupée de son fondementreligieux dans de nombreuxpays occidentaux, mais elle y subsiste comme fête traditionnelle.
Le récitévangélique de la naissance de Jésus sert de base pendant des siècles à une grande richesseartistique (peinture,sculpture,musique,littérature) que renforce la diffusion populaire de lacrèche auXIIIe siècle (instituée par saintFrançois d'Assise), mais les ferments d'autres traditions liées au solstice ne disparaissent pas totalement. C'est ainsi que le sapin germano-nordique, signe d'une nature vivante malgré l'hiver, est honoré à partir duXVIe siècle et gagne même leséglises[réf. nécessaire]. Il s'impose comme symbole de la période des fêtes de fin d'année parallèlement à la déchristianisation de l'Europe à l'époque moderne.
Le mot françaisNoël dérive de l'expression latinenatalis dies, « jour de la naissance », par laquelle les anciens calendriers désignaient le jour de la nativité de Jésus-Christ. Formée de l'adjectif latinnatalis signifiant « relatif à la naissance » (denascor/natus, « naître/né ») associé àdies, « jour », la locution a été réduite ànatalis par substantivation de l'adjectif en [natále] (au neutre) : « Natale Christi »).
Natále subit ensuite une évolution phonétique qui comprend la chute du [e] final, l'allongement et la palatalisation du [a] tonique non entravé, puislénition (sonorisation) en [d] du [t] intervocalique (d’où le provençalNadal), fricatisation en [đ] puisamuïssement, donnant la formeNael. Dans cette position, le [a] prétonique aurait dû s’affaiblir ene muet mais, dans un mot du vocabulaire religieux, soumis à des influences savantes, il y a eu effort pour le maintenir et, pardissimilation, il a abouti à [o]. Autrement dit, l’o deNoel, en face deNael, est lié à la dissimilation des deuxa denatal-[4], d'abord devenu*nadal (cf. occitanNadau,Nadal, catalanNadal, « Noël »), ensuite*nathal, puis*naal, après la lénition de la consonne intervocalique [t], qui s'est finalement totalement amuïe enlangue d'oïl[9] (tout comme dansNATIVU, devenunaïf,doublet denatif, emprunt savant ; égalementMUTARE, devenumuer, dérivé savantmutation ;MATURU, devenumûr, savantmature, etc.). Il existe un cas parallèle jusqu'au stade dumoyen français, à savoir celui du verbenoer signifiant « nager ». Dans la plupart des langues romanes, le latinnatare (cf.natation) a donné l'espagnol, catalan et portugaisnadar « nager », etc., alors qu'une formenotare a donné l'ancien françaisnoer « nager » (morvandiaunouer, normand occidentalnouer[10]). Dans les parlers normands,Noël se ditNoué ouNouel.
On retrouve la même étymologie pour les termes équivalents de la plupart des autreslangues romanes (italiennatale ; occitannadal,nadau ; catalannadal ; portugaisnatal)[Note 2], et dans leslangues celtiques.
Leslangues celtiques possèdent un terme issu d'unétymon commun, comme lefrançais et d'autres langues romanes, c'est-à-dire le latinnatalis également, plus précisément d'une forme dérivée*natalicia, ce qui donne enbrittonique : le corniqueNadelik, le galloisNadolig et le bretonNedeleg (cf. patronymeNédélec), sur unradical commun*Nadal-, avec lénition [t] > [d], suivi d'un suffixe brittonique. Legaélique (irlandais et écossais) possède une formeNollaig, dans laquelle l'amuïssement de l'intervocalique s'est effectué de la même manière qu'en français.
Les formesgermaniques dérivent de divers étymons. L'anglaisChristmas[14] remonte à unvieil anglais attesté tardivement,crīstes mæsse[15], l'ancien anglaismæsse ayant selon le siteOxford living Dictionaries édité parOxford University Press sens de « célébration ». Enallemand,Noël se ditWeihnachten[16] et repose sur un ancien datif pluriel dans l'expression envieux haut allemandze wîhennachten (« dans les nuits sacrées »), d'oùwîhennachten >Weihnachten qui date de l'époque dupaganisme germanique[17], où l'on organisait des fêtes sacrées les nuits d'hiver autour dusolstice. On trouve cette même transposition d'unefête païenne à unefête chrétienne chez les peuplesscandinaves dans le terme qui signifieNoël : islandaisjól, norvégien, suédois, danoisjul ; aussi finnois (paremprunt)joulu. Le même étymon proto-germanique*jehwlą a donné le vieil anglaisġeohol, ġēol, d'où l'anglaisyule. L'ancien françaisjolif « gai, joyeux, plaisant, sensuel, élégant » >joli représente un dérivé dejól à l'aide du suffixe -if[18].
En conclusion, le terme françaisNoël remonte à la dénomination latine de la fête de laNativité du Christ (Natale Christi), dérivée de la dénomination empruntée à la fête civile de la Naissance duSol Invictus.
Il convient de distinguer les éléments anthropologiques et cultuels associés au solstice d'hiver (dans l'hémisphère nord), des éléments propres à la fête chrétienne qui a donné son nom aux festivités dites de « Noël », afin de pouvoir mettre en évidence les transferts par lesquels ils se sont mutuellement influencés — ou non. Des ressemblances sont attestées entre certaines traditions et symboles associés au Noël chrétien et à d'autres cultes qui ont précédé le christianisme : la date du 25 décembre, lagrotte, lesbergers.
Bien avant l'apparition duchristianisme, la saison froide était déjà une période charnière de l'année. En effet, laTerre effectue une rotation autour du Soleil en environ 365,242 2 jours. Elle tourne également sur elle-même selon un axe incliné d’environ 23,436°. Elle n'est donc pas exposée de la même façon auSoleil toute l’année. Cela explique l’alternance dessaisons. Enété, l'Hémisphère nord bénéficie d’un ensoleillement important. Lesolstice d'été (21 juin) est le jour le plus long de l’année. À partir de là, les jours vont décroître. Pendant l'hiver, cette partie est moins éclairée. Lesolstice d'hiver (21 décembre) est le jour le plus court de l’année. Dès cette date, les jours commencent à s'allonger. Les humains, ayant observé ce phénomène dès laPréhistoire, ont imputé cela aux divinités et ont commencé à pratiquer des rituels religieux à cette période[19]. La symbolique de cette renaissance de la nature auprintemps a incité les peuples à leur rendre hommage. On dénombrait ainsi de nombreusescroyances païennes relatives à la fertilité, lamaternité et la procréation. Cela donnait donc lieu à de nombreuses manifestations.
Dans leculte mithraïque apparu enPerse, la fête la plus importante — leMithragan — se serait déroulée chaque année le jour dusolstice d'hiver, jour célébrant la naissance de la divinité et la victoire de la lumière sur les ténèbres[20]. Selon la tradition mithraïque la plus répandue dans l'Empire romain, Mithra serait né « jaillissant du rocher » (petrogène) ou d'une grotte — élément éminemment lié au culte de cette divinité[21] —, sous la forme d'un homme « dans l'apogée de sa jeunesse » (et non pas d'un bébé) équipé d'unetorche et d'uneépée[22], tandis que des bergers assistent à cette naissance miraculeuse[21]. Les célébrations du culte mithraïque, fortement développé dans l'empire gréco-romain auxIIIe et IVe siècles, seront plus tard une des origines de la célébration de la fête romaine duNatalis Invicti, la naissance deSol Invictus qui reprend ses forces et fait regagner le jour sur la nuit[23], le.
Le récit mithraïque influencera probablement la tradition littéraire et iconographique chrétienne des premiers siècles dans les descriptions de la naissance de Jésus. Certains des épisodes des Évangiles sont réadaptés en utilisant des thèmes et symboles rappelant le mithraïsme[24],[25].
Le culte de Mithra n'est pas la seule influence « païenne » sur le développement d'une iconographie chrétienne. SelonRobert Turcan, par exemple, les traditionnelles représentations de laVierge à l'Enfant (thème relatif à l'enfance de Jésus et non à sa seule naissance) s'inspireraient quant à elles des représentations de ladéesse égyptienneIsis allaitantHorus enfant[26].
Certains auteurs vont plus loin, soutenant la théorie marginale que les récits des Évangiles liés à la naissance de Jésus pourraientavoir été empruntés à des mythologies plus anciennes. Par exemple, Mohammad Ali Amir-Moezzi soutient l'existence d'une tradition mithraïque etmazdéenne populaire, qui présenterait la déesse-mèreAnahita (ouAnahid) comme mère de Mithra/Mithras et vierge[27], et qui aurait pu influencer les premiers auteurs chrétiens. Cette thèse est reprise des travaux du Prof. Mohammad Moqadam sur le mithraïsme (p. ex[28].). Moqadam se base surtout sur des croyances perses surJésus lors de lapériode Islamique (dans lesquelles il identifie un « deuxième messie » plus ancien), sur une tradition zoroastrienne médiévale selon laquelle le Saoshyant (une figure messianique) sera né d'une vierge[29], et sur une citation hors contexte de l'Histoire de Vardan de l'auteur chrétienÉlisée le Vardapet[30]. Il identifie Anahita comme « vierge immaculée » sans doute à cause de son nom, signifiant « sans tache », et qui est plus probablement dû à son rôle comme déesse de l'eau ou des rivières[31]. Anahita n'étant normalement pas identifiée comme la mère de Mithra, cette théorie reste marginale.
Ces traditions antiques ont de nombreux points de similitude avec la fête chrétienne. Les chrétiens ont ainsi progressivement cherché às'approprier les cultures environnantes qui sont devenues partie prenante de leur identité et qui finalement ont évolué sous l'effet dusyncrétisme et de lachristianisation de la société antique, phénomène connu des historiens sous le nom d'interpretatio christiana(en) (« interprétation chrétienne »)[32].
Avant lachristianisation de l'Occident, une fête appeléeDies Natalis Solis Invicti, « jour de la naissance du Soleil invaincu » avait été fixée au 25 décembre par l'empereur romainAurélien en274[33], comme grande fête du culte deSol Invictus (le Soleil invaincu). Aurélien choisit ainsi une date proche dusolstice d'hiver, correspondant au lendemain de la fin des traditionnellesSaturnales romaines[réf. nécessaire], mais aussi au jour où la naissance de la divinité solaireMithra[34] est fêtée. Aurélien souhaite en effet unifier religieusement l'Empire[35],[36],[37], en choisissant cette date, il contente les adeptes deSol Invictus et duculte de Mithra, tout en plaçant la fête dans la continuité des festivités traditionnelles romaines.
Pendant les trois premiers siècles de son existence, l’Église chrétienne ne s'est pas préoccupée de célébrer l'anniversaire de la naissance de Jésus-Christ dont elle ignorait d'ailleurs la date[38].
La première mention certaine d'une célébrationchrétienne un 25 décembre est un chronographe composé à Rome entre336 et354[39],[40],[38].
Lechristianisme devint ainsi à son tour un des cultes et religions de l'Empire romain célébrant une festivité pendant cette période de l'année. L'anniversaire de la naissance de Jésus étant inconnu, il est très probable que le 25 décembre ait été choisi afin d'adopter les coutumes liées à cette date « en leur donnant un sens nouveau »[41],[38].
Une autre fête chrétienne, célébrée àAlexandrie dès le début duIIe siècle, préfigure Noël : l'Épiphanie, vue comme la première manifestation du Christ, fêtée le 6 ou le 10 janvier à la date de fêtes païennes, dont l'une se rapportait à la naissance d'Éon de la vierge Coré, une autre au culte d'Osiris, et une troisième au culte deDionysos. Au début duIVe siècle, à la suite duconcile de Nicée (325) qui fixe définitivement la doctrine de ladivinité du Christ, l'accent passe sur la fête du 25 décembre, ce qui permet de distinguer la naissance de Jésus de sa première manifestation et d'éviter une confusion par trop favorable à la position devenuehérétique que Jésus n'est qu'un homme adopté par Dieu lors de son baptême[38].
Dans laRome antique, les citoyens fêtaient lesSaturnales : d'abord du au, puis plus tard du au, les hommes et les femmes portaient desguirlandes autour du cou et s'offraient toutes sortes de cadeaux. Les genssacrifiaient aussisymboliquement un mannequin représentant un jeune homme, pensant ainsi transmettre lavitalité du personnage à la nouvelle année.
Lafête des sigillaires, « ancêtre » de laSaint-Sylvestre, concluait les festivités à la fin du mois de décembre. Pendant ce temps de bascule vers l'an neuf, les gens s'offraient des menus-cadeaux de terre cuite, lesesclaves devenaient les maîtres et inversement.
La fixation dusolstice d'hiver à la date du 25 décembre est due aux choix proposés par l'astronomeSosigène d'Alexandrie, lors de la réforme du calendrier à l'initiative deJules César en46 av. J.-C., qui aboutit peu après à fixer le début des saisons au huitième jour avant les calendes d'avril, juillet, octobre et janvier (25 mars, 24 juin, 24 septembre, 25 décembre, donc peut-être un ou deux jours après les dates réelles)[42],[43]. En outre, la durée de 365,25 jours était une bonne approximation à l'époque, mais elle donnait une année légèrement trop longue, d'où un équinoxe de printempssurvenant le 21 mars à l'époque duconcile de Nicée en 325 et le 11 mars à la création ducalendrier grégorien en 1582.
À partir du règne d'Aurélien (270-275), les Romains fêtent officiellement leSol Invictus (le Soleil invaincu) au moment du solstice d'hiver qui commençait lanouvelle année, annoncée par le rallongement des jours. Ce culte, qui reprend des aspects de la mythologie d'Apollon et du culte deMithra, s'est répandu auxIVe et IIIe sièclesav. J.-C. et se concluait par lesacrifice d'un taureau, leSol Invictus correspondant à la naissance du jeune dieusolaire qui, reprenant les traditions mithraïques, était censé surgir d'un rocher ou d'une grotte sous la forme d'un jeune homme[22].
Aucun texte chrétien ne précise quel jour dans l'année est né Jésus de Nazareth. Étant donné que, d'après les récits bibliques de Noël, les troupeaux sont dehors avec leurs bergers, certains auteurs en ont déduit que la naissance de Jésus ne s'est probablement pas située en hiver[44]. Les premierschrétiens ne fêtaient pas la naissance de Jésus-Christ comme le font leschrétiens d'aujourd'hui. D'ailleurs, pendant près de trois siècles, les chrétiens ne semblent pas avoir célébré d'autre fête annuelle que laPâque quartodécimaine. Il aura fallu attendre plus de trois siècles et demi après Jésus-Christ pour que Noël devienne unefête religieuse officielle et encore deux siècles pour que cette fête soit généralisée.
Attestée à Rome, sous le pontificat de l'évêqueLibère (entre352 et366), une fête de l'incarnation du Sauveur se déroule le[55] à l'occasion de laquelle l'évêque rassemble les chrétiens dans la basilique nouvellement construite au Vatican, achevée en354, dans un cadre plus général qui apparaît comme celui de la constitution d'un calendrier liturgique destiné à concurrencer, à Rome, les réjouissances païennes[56]. LesPères de l'Église ne se sont pas opposés à cesyncrétisme à propos de la Nativité, considérant que ce choix calendaire ne pouvait donner lieu à des hérésies théologiques et qu'il confirmait la venue du Messie annoncé comme l'« astre levant »[57] et comme le « Soleil de justice » par le prophèteMalachie[58]. Noël s'est ainsi substituée aux célébrations de la fête païenne d'autant plus aisément que, les références bibliques aidant, s'est développée pour qualifier métaphoriquement le Christ nouveau-né toute une symbolique du « vrai soleil », du « nouveau soleil » resplendissant sur le monde[59]. Le Noël chrétien peut ainsi être vu comme une contre-fête opposée par les chrétiens au Noël païen[60].
Cependant, cette thèse de contre-fête est actuellement remise en question par certains historiens, car si la fête duSol Invictus encadrée par lesSaturnales et lescalendes de janvier est bien attestée, ils considèrent les preuves de sa célébration à la date spécifique du, avant celle de Noël, comme faibles[61],[62]. La célébration chrétienne de Noël est peut-être venue combler un vide :« l'impression reste que, pour les chrétiens, les deux fêtes (le et le) s'ajoutent aux traditionnelles célébrations des Saturnales et des calendes. Au lieu de rompre avec les pratiques anciennes, la tentation est donc forte d'allonger la durée festive en lui consacrant près de quinze jours »[63]. Il est donc possible que le choix du comme date commémorative de la naissance deJésus-Christ, auIVe siècle,« ne réponde pas à la préoccupation de neutraliser une fête païenne, mais plutôt à un souci de profiter du symbolisme cosmique et de l'évidence du solstice pour tous les fidèles… LesPères de l'Église auraient donc choisi le justement parce que cette date, pourtant riche de significations cosmiques, ne coïncidait pas avec une grande fête païenne »[64].
Puis les célébrations du temps de la nativité vont progressivement s'étendre, à l'instar du cycle pascal, avec une période de préparation de deux à quatre semaines — l'Avent —, puis une période qui se poursuit jusqu'à la conclusion du cycle avec la célébration de laprésentation de Jésus au Temple qui prend place le à laChandeleur. N'ayant pas de correspondance avec le calendrier hébraïque, à la différence des deux autres fêtes qui suivent ainsi le calendrier lunaire, la célébration de la naissance de Jésus-Christ suivra le calendrier solaire, ce qui ne sera pas sans poser de problèmes dans la détermination de l'année liturgique[53].
En425, l'empereur d'OrientThéodose II codifie officiellement les cérémonies de la fête de Noël. Cette commémoration se répand progressivement en Gaule et en Orient[65].
AuVe siècle sous le pontificat deGrégoire le Grand, lamesse de minuit se célèbre déjà. AuVIIe siècle, l'usage s'établit à Rome de célébrer trois messes : lavigile (veillée) au soir du, la messe de l'aurore et la messe du jour le. Les quarante jours qui précèdent Noël deviennent les « quarante jours de saint Martin » en l'honneur desaint Martin de Tours.
La fête de Noël continue progressivement à se répandre en Europe : fin duVe siècle en Irlande, auVIIe siècle en Angleterre, auVIIIe siècle en Allemagne, auIXe siècle dans lespays scandinaves, auxIXe et Xe siècles dans les paysslaves. La fête s'inscrit dans le calendrier liturgique et implique une période de jeûne, l'Avent. Les gens décorent leur maison de houx et de verdure, ils s'habillent de neuf. En dehors de lamesse de minuit qui marque le début de l'année liturgique, se multiplient des célébrations collectives (notamment lafête des Fous au cours de laquelle on élit le pape, l'évêque des fous, l'abbé des sots, personnages qui sont, pour une durée déterminée, rois de Noël[66]), de nombreuses réjouissances (chants et danses, divers jeux de hasard ou d'adresse, notamment les dés) et de copieux repas (plats à base de bœuf ou d'oie engraissée)[67]. Les enfants, souvent costumés, forment des bandes de guisarts (déguisés en ancien français) qui vont de maison en maison, chanter et présenter leurs vœux, recevant en échange des fruits, gâteaux ou quelques pièces de monnaie[68].
Aux alentours de l'an mil, l'Église s'appuie sur l'importance du temps de Noël pour imposer aux seigneurs belliqueux une période de paix, laTrêve de Dieu.
À partir duXIIe siècle, la célébration religieuse est accompagnée de drames liturgiques, les « mystères » qui mettent en scène l'adoration des bergers ou la procession des mages. Ces drames liturgiques se jouent primitivement dans les églises, puis gagnent les parvis.
Dans les paysréformés, les célébrations de Noël, fête jugée trop païenne ou trop catholique[71], sont limitées. Interdites en Angleterre à partir de 1647, elles sont rétablies en 1660 mais restent mal vues de la majorité du clergé anglais. En Amérique du Nord àBoston, lespremiers colons interdisent les célébrations de Noël. L'interdit sera levé en 1681.
En 1893, l'Église catholique enrichit le temps de Noël en instaurant la fête de laSainte Famille le dimanche qui suit immédiatement Noël. Avec l'amélioration progressive du niveau de vie, la fête centrée autour des enfants et des cadeaux se diffuse à cette époque dans les couches populaires[73].
Ce folklore germanique de Noël (sapin de Noël, figure dupère Noël…) arrive aux États-Unis avec les vagues migratoires allemandes et hollandaises (d'où le nom allemand du Père Noël en anglais :« Santa Klaus »), et s'y implante et généralise progressivement pendant leXIXe siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, lesoft power consumériste américain exporte dans le monde entier cet imaginaire très laïcisé, avec un accueil d'abord plutôt hostile des autorités ecclésiastiques, d'autant que ce folklore tend à remplacer les crèches et autres rituels religieux[73].
L'anthropologueClaude Lévi-Strauss note en 1952 que ces« usages qui paraissaient, il y a quelques années encore, puérils et baroques au Français visitant les États-Unis, et comme l’un des signes les plus évidents de l’incompatibilité foncière entre les deux mentalités » se sont acclimatés en France avec une rapidité stupéfiante, grâce à la complicité des municipalités anticléricales et des commerçants[73].
Avec lamondialisation des échangesculturels et lalaïcisation de la société, les festivités liées à Noël prennent progressivement un caractèreprofane, familial et mercantile[74] et sont de plus en plus déconnectées de l'interprétationreligieuse. Noël est néanmoins unjour férié dans de nombreux pays[75] et donne parfois lieu à desvacances scolaires[76] permettant le rassemblement des familles.
De nos jours, il reste interdit de fêter Noël dans quelques pays musulmans comme laSomalie et le sultanat deBrunei[77].
Durant la période de Noël, il est de coutume d'offrir des cadeaux et d'exprimer sasolidarité envers lesdémunis. Ledon est présent dans de nombreusestraditions, comme celle de servir un repas au premierpauvre croisé au jour de Noël, ou dans l'exceptionnelle générosité desaumônes accordées auxmendiants à la sortie de l'office célébré durant la nuit de Noël.
Noël est redevenue généralement unefêteprofane où des membres d'une mêmefamille se retrouvent et s'échangent des cadeaux entre eux selon un rituel très répandu enOccident : décoration de son habitation et de l'arbre de Noël (sapin dans les pays froids ou tempérés) ; installation, le soir du pour leréveillon de Noël, de bas sur lacheminée ou des chaussures de tous les membres de la famille au pied de l'arbre ; ouverture des cadeaux quelques heures après, souvent lematin du ; repas constitué d'unedinde de Noël et se terminant par unebûche de Noël, etc. Cerituel se retrouve également à l'échelle d'unepopulation locale avec la décoration desrues etvitrines de magasins desvilles etvillages dès le début du mois de décembre, la venue dupère Noël sur lesmarchés ou dans lesécoles maternelles, ou en janvier par lagalette des Rois, qui fête l'arrivée desrois mages auprès de l'enfantJésus.
Ces traditions sont très largement admises et partagées par la majorité des chrétiens pratiquants qui personnalisent leur fête religieuse par l'ajout d'unecrèche et, pour les catholiques, la célébration de laNativité pendant lamesse de minuit ; quelques-uns y voient cependant un détournement de la fête de Noël.Déchristianisé, ce jour devient, pour certainesfamilles, la fête où les parents célèbrent leursenfants : ils manifestent leuramour par descadeauxsans raison (contrairement aux anniversaires, fêtes individuelles, etc.)[78], même si pour l'enfant le cadeau est parfois associé à uncomportement jugé conforme[79]. La célébration de cette fête est ainsi à l'origine descontroverses de Noël.
D'autres grandesreligions connaissent des fêtes où les parents remercient leursenfants d'exister. Mais les instancescatholiques expriment depuis longtemps leur désapprobation devant la tournuremercantile que prend cette fête. Exceptionnellement cette désapprobation a pu prendre des aspects spectaculaires, comme le où uneeffigie représentant le père Noël a été brûlée sur le parvis de lacathédrale de Dijon par desparoissiens[80].
L'affaiblissement des pratiques chrétiennes a paradoxalement fait attiser les tenants d'une fête radicalementlaïcisée ou, à l'inverse, ceux d'un Noël multicultuel[83].
Certaines personnes peuvent craindre ces célébrations et éprouver de l'angoisse, un sentiment de mal-être, voire de ladéprime à l'approche de Noël. Cette peur sous sa forme extrême peut être qualifiée denatalophobie[84].
Célébration rituelle chrétienne - Sens de cette fête
Constituant avecPâques une des grandesfêtes chrétiennes, Noël s'est progressivement chargé detraditions locales, mélanges d'innovations et de maintien defolklore ancien, au point de présenter l'aspect d'une fêteprofane populaire possédant de nombreuses variantes, dans letemps comme dans l'espace. L'association de la mémoire d'une naissance a facilité la place centrale prise par lafamille dans le sens et le déroulement de cette fête. L'Église catholique romaine insiste par exemple sur cet aspect depuis l'instauration en1893 de la fête de la « Sainte Famille », le dimanche suivant le 25 décembre. Les cadeaux, sous forme d'étrennes, semblent être une réminiscence des cadeaux effectués lors des fêtes romaines desSaturnales, en décembre (strenae)[86].
« Merry Xmas », expression anglo-américaine pour direJoyeux Noël, reproduite avec un jeu de Scrabble.
Les animations de Noël sont nombreuses et variées. Certaines sont plus symboliques et récurrentes que d'autres comme lesarbres de Noël, les spectacles de Noël et lesmarchés de Noël. Toutes ont pour objectif premier d'apporter le rêve et la magie associés à Noël, en partie pour les enfants.
Deux types d'arbres de Noël sont aperçus : les arbres de Noël privés (généralement internes aux entreprises) et les arbres de Noël publics. Lesarbres de Noël privés sont généralement composés despectacles, et d'animations mettant en scène des protagonistes déguisés : deslutins de Noël, lamère Noël, lePère Noël… Les arbres de Noël publics sont différents : unsapin de Noël de grande taille à proximité d'unmarché de Noël avec, parfois, unPère Noël qui accepte de poser pour des photos.
Les spectacles de Noël sont souvent privés. Pour les comités d'entreprise quelques semaines avant Noël ou tout simplement pour le grand public. Le principe étant de donner du rêve aux enfants, sur la thématique de Noël, en leur racontant des histoires grandeur nature, en distribuant des papillotes, les personnages animant cet événement étant déguisés. À laPlace des Arts deMontréal, la tradition des Fêtes consiste en la présentation du balletCasse-Noisette deTchaïkovski dans la mise en scène deFernand Nault. Les représentations ont lieu de la mi-décembre jusqu'au.Les Grands Ballets canadiens de Montréal ont une fondation, la fondation Casse-Noisettes, qui permet aux enfants plus démunis d'assister au spectacle. De plus, avant chaque représentation, un comédien récite l'histoire de Casse-Noisette aux enfants afin de leur permettre de mieux comprendre ce qui se passera sur scène. À ce moment-là, un tirage s'effectue parmi les enfants qui ont entre6 et 10ans, dans le but de choisir quelqu'un qui jouera le rôle d'une souris dans la scène de la bataille des soldats-jouets contre le roi des souris.
La soirée du est dans la très grande majorité des cas, passée enfamille.
En France, les trois-quarts des Français considèrent que Noël est d'abord une fêtefamiliale ou commerciale[87]. Ce repas de Noël est le repas festif, constitué notamment de ladinde de Noël, defruits de mer, defoie gras et qui se termine traditionnellement par labûche de Noël, un dessert en forme de petite bûche ; ce dernier est souvent un gâteau roulé recouvert decrème auchocolat, parfois il s'agit d'uneglace. Cettebûche rappelle la tradition ancienne où l'on mettait au feu une grosse bûche en début de soirée. Cette bûche était choisie pour sa taille et sa qualité car elle devait brûler pendant toute la veillée.
Dans d'autres régions du monde, le menu traditionnel de ce repas est tout différent. AuJapon[88], les couples fêtent généralement Noël sous la forme d'une soirée romantique au restaurant, ou à la maison en famille pour ceux qui ont de jeunes enfants. En Europe de l'Est (Pologne), ce repas est strictement « maigre », donc végétarien ; aucune viande, aucunecharcuterie n'est servie lors du repas de soirée du Noël. On sert les viandes seulement lors du déjeuner de la journée suivante, le premier jour des fêtes de Noël consacré au strict cercle de la famille entre les enfants et parents. Ce n'est que le deuxième jour de ces fêtes qu'on se rend en visite, allant déjeuner ou dîner chez lafamille élargie (oncles, tantes) ou chez les amis.
Père Noël typique des pays anglo-saxons.Version française du Père Noël.
Chargé d'apporter des cadeaux, il est représenté comme un vieil homme pourvu d'une longue barbe blanche et d'une houppelande rouge. Cette image est accompagnée de tout unfolklore :traîneau volant tiré par plusieursrennes, lettre de demande de cadeaux à son intention, sa hotte remplie de jouets, etc.
Le nom deSanta Claus apparaît pour la première fois en 1821, dans un poème anonyme américain intituléL'ami d'un enfant. Deux ans plus tard, le pasteurClement Moore écrit pour ses fils une courte fable intituléeThe night before Christmas. La légende duPère Noël est née[19]. Toutes les caractéristiques de ce bienfaiteur sont réunis. Toutefois, il est décrit comme un « espiègle lutin », sa taille lui permettant de passer par les cheminées. Par la suite, ce personnage est popularisé en Europe parCharles Dickens et ses cinq Livres de Noël, dont la publication du premier,Un chant de Noël (A Christmas Carol, dans sa version originale), remonte à 1843. La première mention du « père Noël » en français est trouvée en1855 sous la plume deGeorge Sand[89]. Une de ses premières représentations date de1868, dessinée par Thomas Nast pourHarper's Weekly[90]. À l'origine, le personnage est habillé soit en vert, soit en rouge, au gré de la fantaisie des illustrateurs.
Il est clairement inspiré dusaint Nicolas chrétien. En effet, son nom anglaisSanta Claus est directement inspiré de l'hollandaisSinter Klaas désignant Saint Nicolas. Il revêt des habits similaires tels que la barbe blanche, le bonnet en fourrure et le grand manteau rouge. Enfin, ils se déplacent durant une nuit du mois de décembre pour distribuer leurs récompenses[19].
Le Père Noël peut également être assimilé àJulenisse, unlutinscandinave qui avait la même fonction à la fête de la mi-hiver,jul, ennorvégien, (ou « Jol » ou « Midtvintersblot » correspond au solstice d'hiver) et aidait aux travaux de laferme.
Couverture d'un catalogue offrant des cadeaux de Noël (1904).
Le rituel des cadeaux remonte à l'Antiquité. Les Hommes s'échangeaient des présents lors du solstice d'hiver pour se porter chance lors des jours à venir. LesRomains procédaient à ce cérémoniel lors desSaturnales, réjouissances en l'honneur deSaturne. On s'offre de bonnes victuailles, généralement sucrée, afin que l'année à venir soit douce. Au cours duMoyen Âge, l'échange de présents est progressivement associé aux enfants. Aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, les enfants viennent réclamer des cadeaux ou des sucreries lors de la veillée de Noël auprès de leurs voisins. En échange, ils entonnent des chants traditionnels. Par la suite, avec le développement de la bourgeoisie, les récompenses leur sont directement livrées par des personnages fantastiques, tel que lePère Noël. Cette pratique s'uniformise dans la seconde moitié du XXᵉ siècle[19].
Lesprésents s'échangent le jour de Noël avec les personnes réunies sous le même toit, et dans les jours qui suivent avec lafamille et lesamis proches. Ces cadeaux sont bien emballés dans des papiers aux motifs colorés. Ils sont ouverts le matin de Noël, ou parfois à la fin de la veillée de Noël. Pour les enfants, ces cadeaux sont essentiellement des jouets et Noël est la période où les marchands de jouets réalisent l'essentiel de leurs ventes.
La tradition de faire des cadeaux se maintient hors de tout contexte chrétien. Gérald Berthoud, professeur d'anthropologie culturelle et sociale à l'Université de Lausanne, l'explique ainsi :« La période de Noël, qui est très chargée cérémoniellement, possède une certaine intensité rituelle. Même si nous vivons fondamentalement dans une société marchande, il y a dans [l']échange de cadeaux [à Noël] quelque chose qui est de l'ordre du don et qui est universel dans son principe : ils créent, maintiennent et consolident des liens ; ils constituent en quelque sorte une matrice du social »[91].
Présentes, aussi bien à l'intérieur des habitations que dans les rues, elles donnent un air de fête. Elles sont souvent lumineuses pour pouvoir être allumées dès la nuit tombée.
Lesapin de Noël, toujours présent à l'intérieur des habitations, est chargé de décorer et de regrouper les cadeaux de Noël dans les familles. La plus ancienne trace écrite en rapport avec une tradition d'arbre de Noël viendrait d'Alsace : àStrasbourg en1492[92] ou àSélestat en1521[93],[94], voire enAllemagne[92]. Certains auteurs font le rapprochement avec les mystères, pièces de théâtre jouées dans les églises ou sur les parvis : au temps de Noël, on représentait les récits bibliques de la Création du monde, et un sapin figurait l'arbre de vie planté au milieu du paradis terrestre. Cet arbre était décoré d’oblatas (offrandes, petites friandises figurant les hosties), et de pommes représentant le fruit défendu, objet du premier péché.
Cependant, la tradition d'un arbre décoré est beaucoup plus ancienne puisque lesCeltes décoraient déjà unarbre,symbole de vie au moment du solstice d'hiver[95]. LesScandinaves faisaient de même pour lafête deJul, qui avait lieu à peu près à la même date que Noël. L'installation de cet arbre sera d'ailleurs considérée comme une pratique païenne jusqu'au milieu duXXe siècle par l'Église catholique. Interdit enURSS dans le cadre de la politique antireligieuse d'État, le sapin de Noël est à nouveau autorisé parJoseph Staline à partir de1934, mais à condition d'être dressé désormais pour célébrer leNouvel An.
En France, cette tradition d'abord confinée à l'Alsace est popularisée par lesAlsaciens émigrés vers la « France de l'intérieur » après laguerre de 1870[96]. L'un des plus grands sapins de l'hexagone est celui de Strasbourg. Il culmine à30 mètres de haut[19].
Cette tradition est plus ancienne que les sapins. Lesmarchés de Noël existent depuis leMoyen Âge. Ils sont apparus dans leSaint-Empire romain germanique, au cours duXIIIe siècle. Le premier est organisé àVienne, en 1294. Il est nommé le « marché de la Saint-Nicolas ». Celui-ci permet de fournir des vivres avant l'hiver. Cette foire se diffuse progressivement dans une large partie de l'Europe centrale, notamment enAllemagne actuelle. AuXIXe siècle, avec larévolution industrielle, les marchés de Noël sont de plus en plus nombreux[19]. EnFrance, latradition des marchés de Noël, vivante dans l'Est (Alsace,Moselle), s'est répandue dans le reste du pays au cours desannées 1990. Désormais, cette tradition se retrouve partout à travers le monde, dans les grandes métropoles (exemple :États-Unis,Russie,Canada,Japon,Inde)[19]. Ils se composent d'échoppes habituellement en bois et construites pour l'occasion, qui proposent des petits articles de décoration, des jouets et des cadeaux souventartisanaux.
Les marchés de Noël s'étendent généralement de fin novembre à fin décembre.
Historiquement, ils présentent des produits artisanaux dédiés à Noël. Ce type de manifestation perdure dans le temps même si la nature des produits a tendance à devenir de plus en plus industrielle et hétéroclite.
L'Avent est la périodeliturgique qui englobe les quatre dimanches qui précèdent Noël. Depuis leXIXe siècle au Nord de l'Europe, plus récemment en France, leschrétiens préparent4 bougies. Chaque dimanche, ils allument une bougie, puis une de plus chaque dimanche suivant. Ces bougies symbolisent la lumière qui va renaître le soir de Noël. Ces bougies sont souvent réunies sur un même support, le plus courant ayant une forme de couronne sur laquelle se répartissent les bougies. Cette couronne est appeléecouronne de l'Avent. Dans les pays du Nord de l'Europe et aux États-Unis, une telle couronne, sans bougie, peut être suspendue à l'extérieur de la porte d'entrée des habitations. Elle est généralement faite de petites branches feuillues tenues par des rubans colorés.
De cette période est née la tradition du calendrier de l'Avent : il consiste en une grande planche en carton prédécoupée, dans laquelle s'ouvrent des petites fenêtres, une par jour depuis le jusqu'à Noël (24 jours). Chaque fenêtre contient une phrase de l'Évangile (version chrétienne), ou une petite confiserie ou un jouet (version profane).
La crèche met en scène la naissance de Jésus décrite dans leNouveau Testament avec quelques symboles populaires ajoutés : sur une table, ou à même le sol, une étable miniature est bâtie dans laquelle des personnages (enterre cuite souvent) sont disposés. Ils représentent les parents de Jésus, lesbergers réunis autour du nouveau-né et les animaux qui les accompagnent : les moutons des bergers, l'âne qui a porté la Vierge, et le bœuf qui occupait l'étable. Parfois s'y ajoutent les anges qui ont annoncé la naissance aux bergers.
Certaines Églisesprotestantes célèbrent aussi unculte de Noël dans la soirée du[98]. C'est le cas desÉglises luthériennes scandinaves. Mais la majorité des églises protestantes préfère célébrer leculte de Noël le au matin, aux mêmes horaires qu'un culte dominical.
La fête de Noël est célébrée par la majorité des égliseschrétiennes évangéliques[99],[100],[101]. Elle est un rappel de la grâce de Dieu et de la naissance du Sauveur Jésus. Lors d'unservice spécial, soit le ou le, le message sera souvent lié à lanativité et l'impact de cet évènement dans le monde.
Seul l’Évangile selon Luc raconte cette naissance[105]. L’Évangile selon Matthieu[106] ne fait que l'évoquer mais trace une généalogie à Jésus, tandis que lesÉvangilesselon Marc etselon Jean[107] débutent le récit de sa vie par sa rencontre avecJean le Baptiste.
« 1En ce temps-là parut un édit de César Auguste, ordonnant un recensement de toute la terre.2Ce premier recensement eut lieu pendant queQuirinius était gouverneur de Syrie.3Tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa ville.4Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David, appelée Bethléhem, parce qu'il était de la maison et de la famille de David,5afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte.6Pendant qu'ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva,7et elle enfanta son fils premier-né. Elle l'emmaillota, et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie.8Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux.9Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d'eux. Ils furent saisis d'une grande frayeur.10Mais l'ange leur dit : Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie :11c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur.12Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche.13Et soudain il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, louant Dieu et disant :14Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée !15Lorsque les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se dirent les uns aux autres : Allons jusqu'à Bethléhem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître.16Ils y allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche.17Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de ce petit enfant.18Tous ceux qui les entendirent furent dans l'étonnement de ce que leur disaient les bergers. »
L'épisode de l'annonciation aux bergers — traditionnellement méprisés dans le monde antique et considérés comme impurs dans l'Antiquité juive[110] — reprend le motif de l'adoration de l'« Enfant-Roi » découverts par des pâtres, motif récurrent dans les récits de naissance de la mythologie gréco-romaine, à l'instar des naissances dePâris, d'Œdipe ou encore deRomulus[108]. L'on rencontre également des bergers dans les récits de la naissance deMithra[21]. Le rédacteur propose la notion d'un Messiecaché aux puissants et aux savants et découvert par des gens simples, dont les titres de « Sauveur » et de « Seigneur » — habituellement réservé à l'empereur — suggèrent qu'il réussira à imposer une paix là où les légions de Rome ont échoué[108].
« 1.18Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus Christ. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint Esprit, avant qu'ils eussent habité ensemble.19Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle.20Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint Esprit ;21elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus ; c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.22Tout cela arriva afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète :23Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, dont le nom d'Emmanuel sera donné, ce qui signifie Dieu avec nous.24Joseph s'étant réveillé fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui.25Mais il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus. 2.1Jésus étant né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode, voici des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem,2et dirent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer. »
Hérode le Grand meurt, selon les sources, en 4 ou 1 av. J.-C. et il lui est attribué l'épisode duMassacre des Innocents[112] ce qui fait de lui le « candidat » le plus probable qui est mentionné dans ce passage. Cette présentation du massacre est une réactualisation de l'histoire de la persécution par Pharaon de Moïse, quoiqu'il s'appuie peut-être sur une base historique[113].
Historiquement, ni l'année ni le jour de la naissance de Jésus de Nazareth ne sont connues. Les Évangiles ne donnent aucune précision quant à la date de sa naissance.
Il est paradoxal que Jésus de Nazareth puisse être né « avant Jésus Christ » : l'origine de l'ère commune est en effet censée être la naissance du Christ. Mais cedébut de l'ère chrétienne (l'Anno Domini), qui ne s'est imposé progressivement en Europe qu'à partir duIer millénaire[117], a été fixé d'après les travaux du moineDenys le Petit réalisés auVIe siècle. Ces travaux sont erronés, comme l'a montré Paul Matteï[118]. Si le calendrier historique a été précisé depuis, son origine conventionnelle n'a pas été modifiée.
La naissance de Jésus — la « Nativité » — est traditionnellement fêtée le, à Noël, mais cette date est entièrement conventionnelle et n'est pas considérée par les chrétiens comme l'anniversaire de Jésus : ils fêtent l’événement de la naissance, et non le jour de cette naissance. Il s'agit d'une démarche théologique et non historique. Dans cette optique, l'exactitude et la correspondance des dates avec la réalité historique sont des éléments accessoires[119].
La fête de la naissance du Christ le, le jour de l'Épiphanie, pourrait trouver son origine au sein de certaines communautés chrétiennes d'Égypte auIIIe siècle qui privilégiaient non pas la commémoration de la naissance physique de Jésus mais la première manifestation de la divinité du Christ[120]. Il semble que lesbasilidiens célébraient dès cette époque le baptême de Jésus à cette date[121], d'autres sectes gnostiques célébraient plutôt les noces de Cana (premier miracle) ou l'adoration des mages qui symbolise la reconnaissance divine du nouveau-né par le monde entier[122] mais la question du choix de ces dates reste débattue[123]. Certains chrétiens gnostiques calculaient que Jésus était né trente-trois ans (nombre symbolique en raison de sa valeur doublement trinitaire) avant ces manifestations. Cette interprétation suscitait une grande polémique car cette date correspondant aussi à celle de sa mort et ne correspondait à la Passion du Christ à la fête de Pâques, aussi des chrétiens d'Afrique du Nord commeTertullien proposèrent comme date de naissance et de mort le (correspondant à l'équinoxe dans le calendrier romain)[119].
Lepremier concile de Nicée en 325 condamne l'hérésie arienne pour qui Jésus ne peut être du Père et du Saint-Esprit du fait de sa naissance et de sa chair mortelle. La fête de l'épiphanie le commémorant la descente du Fils de Dieu au milieu de sa création et le baptême du Christ, l'Église latine a certainement voulu à partir de ce concile réaffirmer la divinité du Christ en déplaçant la fête de la Nativité le pour la dissocier de la coutume hérétique de commémorer l'apparition du Christ lors de son baptême[124]. Une autre explication du choix de cette date est l'influence deSextus Julius Africanus, auteur de la premièrechronique universelle conçue dans une optique chrétienne. Cet écrivain chrétien considère que l'incarnation de Jésus se produit à sa conception le (date de lacréation du monde selon lachronologie alexandrine), ce qui se traduit par sa naissance neuf mois plus tard, le[125].
La date aurait été fixée dans l'Occident latin auIVe siècle, possiblement en 354[126], pour coïncider avec la fête romaine duSol Invictus[127], célébrée à cette date à l'instar de la naissance du dieuMithra, né un[128] ; le choix de cette fête permettait une assimilation de la venue du Christ — « Soleil de justice » — à la remontée du soleil après lesolstice d'hiver[129]. Avant cette date, la Nativité était fêtée le et l'est encore par la seuleÉglise apostolique arménienne, alors que l’Église catholique romaine y fête aujourd’hui l’Épiphanie ouThéophanie[130].
Selon la tradition catholique, c'est le papeLibère qui, en354, aurait institué la fête de la Nativité à Rome le, date duNatalis Invicti[131]. Beaucoup de dates étaient proposées pour la naissance du Messie et il est admis que la popularité des fêtes de Mithra au solstice d'hiver dans l'Empire romain ait joué un rôle dans le choix de la date[131].
Dans une allocution du,Jean-Paul Jaeger,évêque d'Arras explique le choix d'une date proche du solstice d'hiver :
« Lesévangélistes dont un sur quatre seulement propose un récit de la naissance deJésus étaient bien incapables d’en situer la date exacte. Excellente pédagogue, l’Église, en Occident, a fixé en353 la célébration de Noël au moment de la fêtepaïenne dusolstice d’hiver. Le signe est magnifique. Les rayons du soleil sont au plus bas de leur déclin. Progressivement le jour va s’imposer à la nuit. La lumière va triompher. Le Christ naissant est alorsloué et accueilli comme la lumière qui brille dans les ténèbres, comme le jour qui se lève sur l’humanité engourdie et endormie. Il est le jour nouveau qui pointe à minuit. »
Cettemétaphore du Christ identifié à une lumière nouvelle qui va éclairer le monde est déjà présente dans l'évangile selon Jean (8:12). Elle est reprise fréquemment dans leshomélies du temps de Noël, par exemple celle du papeBenoît XVI à l'occasion de Noël 2007[134] :
« Dans l’étable de Bethléem, le ciel et la terre se rejoignent. Le ciel est venu sur la terre. C’est pourquoi, de là émane une lumière pour tous les temps ; c’est pourquoi, là s’allume la joie. »
Le second jour de Noël (), est un jour férié célébré dans plusieurs pays d'Europe, notamment, dans le nord de l'Europe (Pologne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne, pays scandinaves). Au Royaume-Uni, c'est leBoxing Day (du motbox qui signifie boîtes, en référence au fait que les employeurs offraient un cadeau de Noël à leurs employés).
Aux Pays-Bas, cette fête s'appelle leTweede kerstdag(nl). En Allemagne, leZweiter Weihnachtsfeiertag.
En France, dans les régions géographiques anciennement occupées par l'Empire allemand, c'est-à-dire enAlsace et enMoselle, le 26 décembre est un jour officiellement férié. Cela est dû aux particularismes ayant suivi le retour de ces territoires à la France à la suite de la Première Guerre mondiale, où un compromis a été établi lorsqu'il était question du statut de ces territoires : ils reviendraient à la France, mais ils garderaient un régime spécial, notamment sur le plan religieux, et le 26 décembre étant férié en Allemagne, il l'est alors en Alsace et en Moselle.
L'origine de cette célébration du lendemain de Noël vient du calendrier chrétien. En Occident, le jour de Noël ouvre une période appelée "temps de la Nativité" outemps de Noël qui se termine après l’Épiphanie, à des dates différentes selon les époques et les Églises. La célébration du jour de la fête de Noël se prolonge d'abord durant huit jours par uneoctave solennelle, à l'instar des autres fêtes principales de Pâques et Pentecôte. Les trois premiers jours de ces trois octaves étaient plus festifs que les trois suivants et le premier d'entre eux était toujours férié. Le est aussi lafête de la Saint-Étienne premier martyr qui reçoit donc sa solennité particulière de son statut de premier jour dans l'octave de Noël.
Dans l’Église catholique, l’Épiphanie est solennisée à son tour par une octave, de rang inférieur à Noël. Cette octave prolonge de ce fait encore le temps de Noël de huit jours jusqu'au dimanche suivant qui commémore le baptême de Jésus-Christ, par lequel se termine le temps de la Nativité.
Dans les Églises issues de la Réforme protestante et les pays anglo-saxons, letemps de Noël a pris le nom deChristmastide ou célébrations des douze jours qui courent de la nuit de Noël le (la veille de Noël fait partie de l'Avent) à laDouzième nuit, veille de l'Épiphanie ().
Il est difficile d'attester du moment où « Noël » devient unnom de famille, mais une trace est trouvée dès leMoyen Âge. En plus des noms issus de la forme française de ce mot, il faut ajouter les noms issus de diverses langues parlées localement (par exempleNadal ouNadau dans les langues d'oc,Nedeleg en breton) qui sont aussi à l'origine de noms de famille. Quelques exemples :
Divers migrants enNouvelle-France sont recensés avec ce nom, dont un François Noël en 1657 et un Joseph-Ozanie Nadeau (originaire de l'Angoumois) vers 1660[137].
Jacques Ibert,Noël en Picardie, poème symphonique (1914).
Fernand de La Tombelle,Noël au village, pour solistes, chœur de voix d'hommes et harmonium (ou orgue) (1919) ;Messe de Noël, pour chœur et orgue (1924).
↑Hervé Inglebert,Interpretatio christiana. Les mutations des savoirs, cosmographie, géographie, ethnographie, histoire, dans l'antiquité chrétienne, 30-630 après J.-C., Institut d'études augustiniennes,, 632 p..
↑a etbCNDP.fr/Musagora | Le culte de Sol Invictus | La crise duIIIe siècle : 270-275 Aurélien : « En pleine anarchie militaire et politique, il s'agit pour l'empereur Aurélien de resserrer les liens entre les différentes parties de l'empire : grâce à l'instauration du culte solaire Sol Invictus Élagabal, il vise à trouver une certaine unification religieuse et politique. La numismatique montre bien en effet combien l'image du Sol Invictus, Soleil victorieux écrasant l'ennemi sous ses pieds, pose l'image de l'empereur vainqueur et invincible. En 274, il fait construire au Champ de Mars un temple consacré au Soleil, templum solis, dont la structure rappelle celle du temple de Baalbeck. La grande fête du « Soleil Invaincu » avait lieu le 25 décembre, soit la date du solstice d'hiver selon le calendrier julien, ce jour était célébré tous les ans par des jeux du cirque : c'était leDies Natalis Solis Invicti, « Jour de naissance du Soleil Invaincu ». »
↑Émile Biémont,Rythmes du temps : Astronomie et calendriers, De Boeck Supérieur,,p. 258.
↑Musagora (SCÉRÉN-CNDP) - Le culte de Sol Invictus : « En pleine anarchie militaire et politique, il s'agit pour l'empereur Aurélien de resserrer les liens entre les différentes parties de l'empire : grâce à l'instauration du culte solaire Sol Invictus Élagabal, il vise à trouver une certaine unification religieuse et politique. »
↑Direction des Usages Numériques (DUN) de l'Université de Strasbourg - Université Ouverte des humanités - La notion de dieu solaire - Simon Knaebel : « Il était également obligé d’unifier son empire sur le plan religieux. Le culte de l’empereur qui avait atteint son extrême avec l’empereur César Auguste au début de notre ère, commence à se déliter. Par quel culte va-t-il le remplacer ? Il trouve la réponse notamment, dans le culte d’Apollon et dans le culte de Mitra, mais aussi dans tout ce bassin mésopotamien qui regorge de religions du soleil. Il invente donc cette notion deSol Invictus, qui n’est pas une religion d’État, mais une religion dans l’État. Ce n’est pas un monothéisme - le soleil Dieu unique - mais c’est une religion qui se superpose aux autres religions. Il s’agit d’un syncrétisme dont le Sol Invictus constitue l’essentiel. Ce n’est plus Aurélien qui est Dieu, mais le Sol Invictus auquel il se réfère. »
↑abc etdOscarCulmann,Noël dans l’Église ancienne, Neuchâtel et Paris, Delachaux & Niestlé,.
↑chronographe de 354 Cf. Pierre Jounel, "Le Temps de Noël", dans G.-A. Martimort, L'Eglise en prière, Tournai, 1961, p. 728 : "La fête de Noël apparaît pour la première fois dans le Chronographe de 354 [voir ibid., p. 777]. Après avoir indiqué au 25 décembre dans son calendrier civil le "N[atalis] Invicti", il annonce en tête de la "Depositio martyrum": "VIII Kal. Ianuarii natus Christi in Bethleem Iudeae". Comme la "Depositio martyrum" a dû être rédigée en 336, la célébration de Noël à Rome remonte donc aux alentours de 330".
↑Béatrice Bakhouche, Alain Moreau et Jean-Claude Turpin,Les astres et les mythes. La description du ciel, Publications de la recherche Université Paul Valéry,,p. 133.
↑La théologie au risque de l'histoire, Les Éditions Fides,,p. 222.
↑Françoise Monfrin, « La fête des calendes de Janvier, entre Noël et Épiphanie », inLa Nativité et le temps de Noël, études réunies par Jean-Paul Boyer et Gilles Dorival, Publications de l'Université de Provence, 2003,p. 117.
↑Sandra La Rocca,L'enfant Jésus : histoire et anthropologie d'une dévotion dans l'occident chrétien, Presses Universitaires du Mirail,(lire en ligne),p. 42.
↑Régis Bertrand,La Nativité et le temps de Noël :XVIIe – XXe siècle, Publications de l'Université de Provence,,p. 222.
↑Dom Guéranger,L'année liturgique : Le temps de Noël, édition de 1900, chapitre premier : historique du temps de Noël[lire en ligne] (numérisation : abbaye Saint-Benoît de Port-Valais).
↑Voir sur le portail du Centre National de Ressources Textuelles, l'étymologie du mot « étrenne ».
↑SondageCSA/I-télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France, réalisé les 21 et auprès de 1 003 personnes selon la méthode des quotas, cité par LCI,[1], consulté le.
↑Quelques historiens et exégètes placent la naissance et mort de Jésus entre les années mentionnées parmi lesquels les chercheurs anglo-saxons :D. A. Carson,Douglas J. Moo etLeon Morris.An Introduction to the New Testament.Grand Rapids, MI: Zondervan Publishing House, 1992, 54, 56 ;Michael Grant,Jesus: An Historian's Review of the Gospels, Scribner's, 1977,p. 71 ;John P. Meier,A Marginal Jew, Doubleday, 1991–,vol. 1:214 ;E. P. Sanders,The Historical Figure of Jesus,Penguin Books, 1993,p. 10–11, etBen WitheringtonIII, « Primary Sources »,Christian History 17 (1998) No. 3:12–20.
↑a etbJózef Naumowicz « La date de naissance du Christ d'après Denys le Petit et les auteurs chrétiens antérieurs »,Studia Patristica 35, 2001,p. 292-296.
↑R. J. Zwi Werblowsky,Hanouca et Noël ou Judaïsme et Christianisme. Note phénoménologique sur les rapports du mythe et de l'histoire, inRevue de l'histoire des religions, 1954,vol. 145,no 1,p. 30-68,article en ligne.
↑Desroche Henri. Halsberghe (Gaston H.),The Cult ofSol Invictus, inArchives des sciences sociales des religions, 1973,vol. 36,no 1,p. 176,résumé en ligne.
↑baptême de Jésus dans le Jourdain, évènement qui, pour les plus anciennes Églises préromaines, était l'acte par lequel le Christ a commencé sa mission d'évangélisation.
Jean Chelini,Le calendrier chrétien: cadre de notre identité culturelle, Paris, Picard, 2007.
Nadine Cretin,Histoire du Père Noël, Le Pérégrinateur éditeur, Toulouse, 2010(ISBN978-2-9103-5253-0),132 pages (lauréat au Grand prix catholique de littérature 2011)[présentation en ligne]