Pour l’article homonyme, voirNiolo (fromage).
Niolo (encorse :Niolu[niˈjoːlu]) est une anciennepiève deCorse. Située dans le centre de l'île, elle relevait de laprovince de Corte sur le plan civil et dudiocèse d'Aléria sur le plan religieux.
Occupant la vaste conque que forme la haute vallée duGolo, plus long fleuve de Corse et qui y prend sa source, la piève de Niolo constitue la partie occidentale duCortenais, dont elle est l'unique porte d'entrée depuis leVicolais via lecol de Vergio. Le défilé de laScala di Santa Regina, également formé par le Golo, en est le seul accès carrossable depuisCorte et le centre de l'île.
Le Niolo est le lieu d'un des plus grands pèlerinages religieux de Corse. Le de chaque année, on y célèbre laSanta di Niolo au village deCasamaccioli. Autour de cette date et durant quelques jours, se tient lafoire du Niolo.

« Le val du Niolo, la plus belle chose que j'aie vue au monde après lemont Saint-Michel »
— Guy de Maupassant inLe monastère de Corbara, texte publié dansLe Gaulois du 5 octobre 1880
« La vaste conque granitique du Niolo, d'où le Golo s'échappe par des gorges sauvages, abrite un peuple de bergers « couverts de poils » qui ont gardé, notamment dans la piève d'Asco, les mœurs d'autrefois. C'est une race de travailleurs, rude et vaillante. « Nulle part, dit un vieux dicton corse, on ne travaille autant que dans le Niolo. »
— Pierre-Paul Raoul Colonna de Cesari Rocca inHistoire de Corse, en collaboration avecLouis Villat, Paris, 1916
« La beauté, la stature, la vigueur des hommes, presque tous bergers, sont remarquables ; leur intelligence est extrême ; sans cultures ils sont développés dès leur première jeunesse. Quoique couchant sur la dure et à la belle étoile, enveloppés de leur épaispelone[Note 1], ils parviennent sans décrépitude malgré cette âpre vie, à une vieillesse avancée. Il est difficile de donner une idée de la facilité, de la netteté avec laquelle ils s'expriment sur leurs affaires et leurs chétifs intérêts. Cette population nomade s'élève à environ trois mille trois cents habitants, sur lesquels il n'y a pas trente artisans ou marchands ; le chant et la poésie sont familiers à ces rudes arcadiens de la Corse. L'hospitalité leur est sacrée : le berger, qui vous donne le lait de ses brebis et la chair de son chevreau, serait offensé si vous lui offriez de l'argent, et mépriserait le berger qu'il verrait en recevoir. Chaque famille forme une espèce de petit état qui fabrique tout ce qui est à son usage : les femmes, industrieuses, tissent la toile et le drap pendant l'hiver, et c'est à ce rustique foyer que vivent et se sont réfugiées les mœurs et les vertus primitives de la Corse. »
— Antoine Claude Valery inVoyages en Corse, à l'île d'Elbe et en Sardaigne 1837-1838,p. 122.

Le Niolo correspond géographiquement à l'ancienne piève de Niolo. Il est limité territorialement au nord par la chaîne courte duCinto (2 706 m) qui, orientée est/ouest, compte de nombreux sommets dépassant les 2 500 mètres d'altitude et rejoint à laPunta Minuta (2 556 m) la chaîne centrale qui traverse la Corse du nord au sud et sépare le Niolo des régions de l'Au-Delà-des-Monts (Filosorma,Deux-Sevi,Deux-Sorru). Il est limité à l'ouest par cette même chaîne centrale constituée de pics culminant à bien plus de 2 000 mètres d'altitude (Punta Minuta,Paglia Orba,Capu Tafunatu, Capu a e Ghiarghiole, Pointe de Cricche, Capu a u Tozzu) tous situés à moins de 20 km de la mer (golfes de Galéria et dePorto), ce qui constitue un record en Europe. Au sud, la frontière est formée par une autre chaîne secondaire partant du Capu a u Tozzu, avec laPunta Artica (2 327 m), le capu di u Facciatu (2 117 m) et le Pinerole (1 951 m). Les deux chaînes secondaires se rejoignent à l'est formant ainsi la limite orientale du Niolo qui n'est franchie que par les célèbres gorges de laScala di Santa Regina.
LeGolo, fleuve qui prend sa source au pied de laPaglia Orba (on pensait jadis qu'il sortait dulac de Nino) draine la plus grande partie du Niolo, mais deux autres rivières ont également contribué à façonner le paysage, le Viru, qui vient de la Punta Minuta, et surtout l'Ercu, qui sort dulac du Cinto. Sur le cours du Golo, un barrage a été construit à hauteur du village de Calacuccia, créant lelac de Calacuccia.
Le Niolo est une microrégion très boisée. Elle est recouverte par la vasteforêt territoriale de Valdu Niellu et la forêt communale d'Albertacce, la forêt communale et la forêt de Cavallo morto deCasamaccioli, la forêt communale deCorscia.Châtaigniers jusqu'à 900 m,pins laricio et autres résineux rapportés jusqu'à 1 300 m,hêtres etbouleaux au-dessus, composent cette forêt. La montée aucol de Vergio (1 477 m) permet d'apprécier les différents étages de la végétation.
Autrefois, la forêt couvrait presque la totalité de la cuvette. L'agropastoralisme avait entrainé une lente déforestation d'une grande partie des flancs montagneux. Les vestiges de terrasses de culture et de murs sont encore bien visibles. Les terres n'étant plus travaillées, la forêt reprend lentement ses droits.
HormisCasamaccioli, tous les autres villages du Niolo (Corscia,Calacuccia,Lozzi etAlbertacce) ont été construits à l'adret de la vallée duGolo, soit les versants qui bénéficient de la plus longue exposition au soleil.Sans être exceptionnel, le patrimoine bâti est bien conservé. Les maisons aux murs de pierre apparente et les anciennes bergeries sont nombreuses. Lesponts génois sont également nombreux.

La piève de Niolo se situait dans le « Deçà des Monts » (qua da'Monti), dans la partie appelée ordinairement « Terre de Commune » dont le Cap-Corse ne faisait pas partie[Note 2], sur la côte intérieure de l'île[Note 3].Ce territoire correspond au bassin supérieur duGolo, une vaste cuvette du centre de l'île, ceinte par de hautes barrières montagneuses n'offrant que peu de passages :foce de Vergio Evisino,foce de Vergio di S. Pietro, Campotile, et laScala di Santa Regina.
Sur le plan géographique, le Niolo correspond au bassin supérieur duGolo ; il se présente sous la forme d'une cuvette évasée dont les bords sont constitués par les plus hautes montagnes de Corse :Monte Cinto (2 706 m),Punta Minuta (2 556 m),Paglia Orba (2 525 m),Capu Tafunatu (2 335 m),Punta Artica (2 327 m) et Capu a e Ghiarghiole (2 105 mètres) entre autres. Sur le plan administratif, il fait aujourd'hui partie ducanton de Niolu-Omessa, alors qu'il était autrefois autonome. Avant laRévolution, c'était une importantepiève de l'intérieur de laCorse.
La piève de Niolo correspond au territoire des actuelles communes de :
La piève de Niolo a pour pièves voisines :
Le Niolo n'est accessible que par une seule route, celle reliant àCorte àVico : la D84, l'ancienne route forestièreno 9 de Porto à Francardo. Le choix du tracé de cette route forestière construite par l'État pour désenclaver et faciliter la communication du canton de Calacuccia (ex-piève de Niolo) à l'intérieur de l'île avec les zones littorales, a été dicté par les besoins de la marine nationale en mâture. Cet accès désenclave le Niolo depuis la fin duXIXe siècle ; les travaux entrepris en 1853 sont considérés comme terminés en 1896. Sa construction a nécessité la réalisation de parapets, la reconstruction de ponts et la dotation de plusieurs maisons cantonnières[1]. La D84 passe par les remarquables sites que sont le défilé de laScala di Santa Regina à l'Est, lecol de Vergio et laSpelunca à l'ouest avant de plonger vers legolfe de Porto. Une bifurcation dans la descente du col de Vergio peu avantÉvisa permet de rejoindreVico, principale cité de la façade occidentale de l'île (à 53 km deCalacuccia).
Le col de Vergio (1 478 m) est franchissable toute l'année grâce aux engins de déneigement. L'hiver, le PC Neige de Corte assure l'information des usagers de la route.
Pour pénétrer du Delà des Monts dans le Niolo, il y avait deux autres sentiers : l'un passe par le Vergio de S. Pietro, et l'autre par le Vergio Evisino. Ces passages sont un peu moins difficiles et moins sauvages que ceux du Deçà des Monts.
Étymologiquement,Niolu (nom corse de Niolo) signifie « le pays sombre », à cause de ses forêts de pins noirs[2], lespins laricio.

La Corse, selonPtolémée, était habitée par douze nations qui étaient pour la plupart autochtones. Les Licnini[5], maîtres des pays deCasacconi et d'Ampugnani, auraient été refoulés par les conquérants romains qui s'étaient établis dans le pays de Mariana (Marins avait fondé vers l'an 100avant Jésus-Christ, la colonie militaire deMariana sur l'emplacement de Nicæa)[6].« Ils ont dû être refoulés vers la montagne, peuplant les cantons de Caccia et du Niolo » écritXavier Poli dans son ouvrage cité en référence. Il ajoute :« Il est permis de conjecturer que, du temps de Ptolémée, la Balagne était déjà romanisée et que les indigènes avaient cherché un refuge dans le Niolo ».
« Au début duXIe siècle, probablement après la bataille deLuni (1016), des seigneurs toscans ou génois, sans mandat duSaint-Siège, passent en Corse et, aidés par les populations chrétiennes, chassent les musulmans duNebbio, de laBalagne, deMariana et d'Aléria. En 1077, le Saint-Siège revendique ses droits de suzeraineté et, quelque temps après, envoie des seigneurs pisans achever la conquête de l'île. LesSarrasins évacuent les vallées duGolo et duTavignano, cherchant un refuge dans les montagnes les plus abruptes et les plus inaccessibles ; des colonies clairsemées se maintiennent au centre de l'île, d'autres plus nombreuses affluent vers le Sud, où elles se fortifient »[6].« Les Sarrasins de Sicile, pressés de toutes parts par les chrétiens, furent obligés d'élever, pour leur sûreté, de nombreuses fortifications, désignées encore aujourd'hui par le nom de Cala[7] ou de Calata ». Empruntant cet argument à César Cantu[8],Xavier Poli écrit :« Il est aussi probable que des colonies sarrasines deCorte ou de la Balagne harcelées par les patriotes chrétiens, ont été refoulées dans le Niolo, où nous trouvons les noms significatifs deCalacuccia et deCalasima appliqués à deux villages ».
AuMoyen Âge, le Niolo appartenait aux Amondaschi seigneurs également enCasacconi,Rostino,Giovellina,Costiera, puisTalcini,Venaco,Casinca etMarana[9].
LesCinarchesi rentrés en Corse et soutenus par lesPisans se firent aussi seigneurs du Niolo. Ils chassèrent les Amondaschi du Niolo, dont ils dépouillèrent les gentilshommes duPoggio, localité de cette piève.
« Les bons pères furent effrayés de l'état religieux du Niolo : « Je n'ai jamais trouvé de gens, écrit l'auteur du rapport, et je ne sais s'il y en a dans toute la chrétienté, qui fussent plus abandonnés qu'étaient ceux-là. » Beaucoup n'étaient pas baptisés; la très grande majorité ignorait les commandements de Dieu et le symbole des Apôtres ; « leur demander s'il y a un Dieu ou s'il y en a plusieurs... c'était leur parler arabe. Il y en avait plusieurs qui passaient les 7 ou 8 mois sans entendre la messe, et les 3, 4, 8 et 10 ans sans se confesser; on trouvait même des jeunes gens de 15 et 16 ans qui ne s'étaient encore jamais confessés » ; bien entendu, ils n'observaient ni Carême ni Quatre-temps. Mais cela n'était que peccadille à côté du reste : les hommes et les femmes se mettaient en ménage librement et ne se mariaient qu'ensuite. »
— Pierre-Paul Raoul Colonna de Cesari Rocca inHistoire de Corse, en collaboration avecLouis Villat, Paris, 1916p. 136.

AuMoyen Âge, la vallée renfermait six villages compris dans la piève de S. Pietro e S. Giovanni[Note 5],[11], dont l'église (principale) se trouve dans l'un de ces villages appelé Calacuccia[12].
« Ce pays est aujourd'hui presque inhabité, l'Office l'ayant ruiné pendant les guerres deRinuccio Della Rocca. Ce n'est qu'après de longues années qu'il fut permis d'y bâtir quelques maisons. »
— MgrAgostino Giustiniani inDialogo nominato Corsica - Traduction de l'Abbé Letteron inHistoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I,p. 29
AuXVIe siècle, au cours de la guerre entreGênes alliée deCharles Quint, et la France alliée auxTurcs qui se termina en 1559, par letraité de Cateau-Cambrésis (la Corse est rendue à Gênes), 123 villages deCasacconi,Costiera,Caccia,Tavagna etMoriani ont été ruinés par les Génois. Ces pays sont presque inhabités.
En 1503, le capitaine génois Antonio Spinola, ayant reconnu que, pendant la révolte deRinuccio Della Rocca contre lesProtecteurs de St-Georges, les populations du Niolo, de la piève deSia, deSevidentro, deSorroinsù et deCruzini étaient hostiles aux Génois, dépeupla tous ces pays[13].Les Niolins, dévoués auxCinarchesi, étaient ceux qui dans les insurrections avaient montré les sentiments les plus hostiles à l'égard des Génois et avaient fait le plus d'efforts pour combattre leur domination. Ils se présentèrent au capitaine Niccolò D'Oria qui les accueillit d'abord avec de bonnes paroles, puis se fit livrer comme otages soixante des principaux d'entre eux ; après quoi, il leur signifia qu'ils eussent à aller habiter ailleurs que dans le Niolo ; pour les punir de leur insolence, il voulait, disait-il, que ce pays restât désert sans qu'on pût désormais ni l'habiter, ni le cultiver, ni y travailler d'une manière quelconque[14].
« Les Niolins, pleurant leur malheureuse destinée, emmenèrent leurs femmes et leurs enfants, avec les quelques biens qu'ils pouvaient emporter, et quittèrent le pays où ils étaient nés, pour aller s'établir en différents endroits de la Corse ; il y en eut qui se fixèrent en Sardaigne, d'autres dans les Maremmes de Rome et de Sienne et dans d'autres lieux où le hasard les conduisit. Après leur départ, Niccolò ordonna aux paysans des environs de démolir toutes les maisons du Niolo, de couper les arbres, en un mot de tout détruire et de tout ruiner. »
— Pier' Antonio Monteggiani inChroniche, traduction de l'Abbé Letteron inHistoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I,p. 442
« Comme ce pays est entouré de montagnes très hautes et très froides, et que le bois y est rare, les habitants commettaient des délits et des brigandages sans nombre, et, à cause de la difficulté des chemins, il était très malaisé non seulement de les réduire, mais encore de les trouver. Aussi l'Office, ne pouvant guère les atteindre avec le bras de la justice, ruina-t-il complètement leurs habitations »[15].
Vers 1520 la piève était inhabitée, leMagnifico Officio ayant fait détruire les habitations des villages de Lozzi, l’Acquale, Erco, Corscia, Calacuccia, Casamaccioli, Sidossi et l’Erbechincie[16].
La reconstruction des maisons ne fut permise qu'après de longues années.
« Le Niolo payait environ huit cents tailles et pouvait fournir sept cents hommes en état de porter les armes. Mais aujourd'hui il est bien déchu. Les Niolins ont, il est vrai, été autorisés à aller habiter de nouveau dans leur pays ; un bon nombre même y sont retournés ; mais il en est qui se sont trouvés mieux en d'autres endroits et n'ont plus voulu les quitter. Ce pays produit beaucoup de blé, mais il est surtout riche en pâturages, principalement pendant l'été. Aussi les Niolins possédaient-ils environ dix mille têtes de bétail. Les autres productions y sont peu abondantes. »
— Mgr Giustiniani inDialogo nominato Corsica, traduction de l'Abbé Letteron inHistoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I,p. 30
Au début duXVIIIe siècle, apparaissent les noms de nouveaux villages : Aquale, Pietra, Zitamboli. Dans un manuscrit en langue italienne intituléStoria ceridica della Corsica, l’abbéFrancesco Maria Accinelli à qui Gênes avait demandé, à des fins militaires, de dresser une estimation des populations à partir des registres des paroisses, écrivait :la Pieve di Niolo, meno abitata de tempi andati facendo ora soli 2 670 abitanti hà i suoi villaggi situati in una valle, come in una Conca, e sono Albertacie, Calazima, Corsia, Casamacioli, Calacuccia, e Lozzi, con 15 ville principali fra di queste sono Aquale, Pietra, Sittamboli[17].

Au début duXVIIIe siècle, la piève de Niolo se trouvait dans la province génoise de Corte et relevait de la juridiction deCorte. De l'abbéFrancesco Maria Accinelli précité, on lit :Pieve di Niolo : Albertaccie 572. Casamaccioli 360. Lozzi con 15 ville 568. Calacuccia 619. Corcia 549[17].
En 1769, après la conquête de la Corse par les Français, l'île passe sous administration militaire française. La piève de Niolo garde son nom. Elle connaît une sauvage répression militaire. Au couvent Saint-François-de-Niolo (enlangue corsecunventu San Francescu) deCalacuccia, figurent sur une plaque en leur mémoire, les noms de onze paysans Niolins (le plus jeune avait 17 ans) qui furent pendus auxchâtaigniers du couvent le, sur ordre du général de brigade françaisSionville, désireux de mater l’une des innombrables révoltes du Niolo.
En 1790, après la cession de la Corse à la France, la piève de Niolo devient le canton de Niolo puis en 1828 le canton de Calacuccia.
Au Moyen Âge,Calacuccia était le centre de la piévanie, et son église S. Pietro e S. Giovanni était l'église principale.
Si vers l'an 400 la Corse comptait une quinzaine de diocèses, auXIIe siècle elle ne comptait plus que six évêchés. La piève de Niolo relevait religieusement de l'évêché d'Aléria, qui avait un revenu de deux mille ducats ; il comprenait dix-neuf pièves qui sont : Giovellina, Campoloro, Verde, Opino, la Serra, Bozio, Alesani, Orezza, Vallirustie, Talcini, Venaco, Rogna, la Cursa, Covasina, Castello, Aregno, Matra, Niolo et Carbini dans le Delà des Monts.
AuXVIe siècle, à partir de 1578 les évêques d'Aléria résident àCervione, à cause de la permanente menacebarbaresque.
En 1729 lors des premiers soulèvements contre Gênes, l'évêque d'Aléria estMgr Camillo de Mari.
Le, les Corses demandent àMgr Camillo de Mari, évêque d'Aleria réfugié à Bastia, de revenir dans son diocèse.

Terre de bergers depuis des siècles, le Niolo en a perdu beaucoup avec laDeuxième Guerre mondiale, depuis la fin de latranshumance à partir du milieu du siècle dernier, et plus récemment avec l'obligation de fabriquer des fromages aux normes imposées.Corscia qui comptait un berger dans chaque maison ainsi queLozzi par exemple n'en comptent plus aucun.
Même si beaucoup ont quitté leur région, les Niolins demeurent très attachés à leur terre. Ils y conservent leur maison devenue très souvent une résidence secondaire. Ainsi sa population quadruple en période estivale. Sans être exceptionnel, le patrimoine bâti (églises, chapelles, ponts génois excepté celui de Fontanella sous le barrage, et bergeries en altitude) est bien conservé. Il y a très peu de maisons en ruine et de nouvelles constructions sortent de terre chaque année.
Le Niolo demeure la région exclusive de fabrication desfromagesniulinchi. Toutefois, le savoir-faire des bergers niolins a été transmis à d'autres microrégions comme leFilosorma ou encore laBalagne. On y produit aussi de l'excellente charcuterie à base de porcs élevés en liberté (prisuttu,coppa,lonzu,figatellu).

L'écotourisme devenue l'activité principale de la microrégion, produit l'essentiel des ressources. Le Niolo était déjà situé sur un parcours touristique traditionnel comportant de remarquables sites :Scala di Santa Regina,col de Vergio et les superbesforêt de Valdu Niellu etforêt d'Aïtone, lesgorges de la Spelunca jusqu'augolfe de Porto et lescalanques de Piana. Plus récemment, chemins de grande randonnée (GR 20 etMare a mare Nord), sentiers du Niolo et de latranshumance aménagés par leparc naturel régional de Corse, site d'escalade dans le défilé de laScala di Santa Regina,canyonisme dans leGolo, descente des rivières en canoë-kayak dès le printemps et station de ski à Vergio sont autant d'attraits qui ont contribué au développement de l'hébergement (hôtels, auberges, gîtes d'étape, chambres d'hôtes, campings dont deux à plus de 1 000 m d'altitude àLozzi) et de la restauration.
Territoire riche d'histoire et de traditions, le Niolo est encore marqué par une longue pratique agro-sylvo-pastorale, par la fête religieuseA Santa di Niolu et par sa foire annuelle.
A Santa di Niolu est à la base, un événement religieux de très grande importance à l’échelle de la Corse puisque tous les depuis cinq siècles des milliers de pèlerins viennent commémorer la Vierge au cours d’une messe sur la place de l’église deCasamaccioli, ainsi que durant la procession intitulée «A Granitula » qui voit les hommes de différentes confréries former une spirale qui s’emmêle et se démunit au rythme des chants liturgiques.La légende dit qu'un capitaine de marine corse en pleine océan implora la Vierge Marie de lui donner un signe, afin que son bateau ne brûle pas dans les flots. À la fin de sa prière, une accalmie permit de sauver les marins. En guise de remerciements, le capitaine du navire sculpta une statue de la Vierge à Ajaccio et la remit ensuite aux Casammacioliens qui furent chargés de la transporter et la placèrent sur un âne. Au passage de la statue, les villages cherchèrent à le faire stopper chez eux. Le seul village qui ne marqua aucune convoitise fut Casamaccioli. C'est après un périlleux voyage, à travers les gorges que l'âne s'arrêta à Casamaccioli sur le champ de foire. Rien ne pouvant le décider à partir, la statue resta dans le village.
Au cours du temps, une foire agricole, haut lieu du pastoralisme, a vu le jour. Cette foire a été durant longtemps un lieu d’échanges économiques de première importance sur le plan agricole (grand marché de bétails, fixation du prix de la viande…), mais aussi, un lieu d’expression culturel vivant par l’existence des « Chjam’é rispondi » (improvisation des poètes – bergers), et un lieu de fête (bals) et de jeux.
Le Niolo a été un vecteur du chant traditionnel corse. Aujourd'hui encore beaucoup chantée, lapaghjella (chant traditionnel à trois voix) a pour terres mères le Niolo et laCastagniccia.
Le Niolo est considéré par certainsCorses comme étant, parmi d'autres, un lieu très emblématique de la culture corse. Le taux de corsophones est le plus élevé de l'île.
Don-Ghjaseppu Giansily dettu Pampasgiolu (1901-1977), etGhjuvan-Ghjuseppu Flori dettu Peppu, deux des plus célèbres poètes de Corse, sont des Niolins originaires de l'Acquale (Lozzi).
Jean-Laurent Albertini[2], artiste peintre d'Albertacce propose dans ses œuvres une relation picturale fondatrice et cohérente avec le Niolo, sa région d'origine.
A Santa di u Niolu etA Fiera di a Santa sont deux événements indissociables, débutant tous deux le àCasamaccioli.

Sa précieuse collection, rassemblant 521 objets, est à découvrir à la Casa Francescu Flori.
Les pièces présentées - les plus anciennes datant de la fin duXVIIIe siècle - proviennent des savoir-faire artisanaux, des métiers d'antan. Elles ont trait à la vie domestique de la civilisation agro-pastorale insulaire et plus particulièrement à celle de la vallée du Niolo. Le visiteur découvrira, ainsi, le Niolo de l'époque paoline jusqu'à laSeconde Guerre mondiale. Le musée dispose, entre autres, du seul métier à tisser traditionnel répertorié en Corse.
Cet important ensemble a été collecté par François Flori (1911-1984), puis inventorié par une amoureuse de la région niulinca, docteur en ethnologie : Beate Kiehn.
Le musée est ouvert tous les jours, en juillet et en août, de 16 h à 19 h.
Dans sesNotes d'un voyage en Corse,Prosper Mérimée a joint quelques poésies populaires corses dont cette lamentation suivie d'une traduction avec notes de bas de page[18] :
« Voceru di Niolu
« Lamentation funèbre du Niolu
De nombreuses possibilités de randonnées et promenades sont offertes aux amoureux de la nature et de la montagne. Parmi celles-ci, les plus notables sont :
Ce sentier patrimonial longe le remarquable défilé de laScala di Santa Regina, à l'entrée nord du Niolo, pour atteindreCorscia,Lozzi puis Pietra-Zitamboli. Il rallieBarghiana, dans leFilosorma,via les cols de Guagnarola et de Capronale.
Le GR 20 longe les limites occidentales du Niolo qui compte 3 étapes sur lapartie nord de son itinéraire :Tighjettu,Ciòttulu à i Mori etcol de Vergio.
Le sentier de grande randonnéeMare a mare Nord, venant deCorte, traverse le NioloviaCalacuccia et Albertacce, depuis lerefuge de la Sega pour sortir aucol de Vergio et continuer surÉvisa.

L'association de pêche "AAPPMA A NIULINCA" forte de 150 membres, regroupe les cinq communes du canton et gère le milieu aquatique de cette région. De multiples possibilités sont offertes aux pêcheurs par le réseau hydrographique, le Golo et le lac de Calacuccia. Depuis le, cette association a son siège à la mairie d'Albertacce.
Un site d'escalade se trouve à Corscia, à l'entrée du Niolo.
« [...] en traversant la sauvage et aride vallée du Niolo, qu'on appelle là-bas la citadelle de la liberté, parce que, dans chaque invasion de l'île par les Génois, les Maures ou les Français, c'est en ce lieu inabordable que les partisans corses se sont toujours réfugiés sans qu'on ait jamais pu les en chasser ni les y dompter [...] » »
— Guy de Maupassant (1881)
« Cette population nomade s'élève à environ trois mille trois cents habitans, sur lesquels il n'y a pas trente artisans ou marchands ; le chant et la poésie sont familiers à ces rudesarcadiens de la Corse. L'hospitalité leur est sacrée : le berger, qui vous donne le lait de ses brebis et la chair de son chevreau, serait offensé si vous lui offriez de l'argent, et mépriserait le berger qu'il verrait en recevoir. »
— Antoine Claude Valery inVoyages en Corse, à l'île d'Elbe et en Sardaigne, 1837 -p. 122.