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Nikolaï Pavlovitch Ignatiev

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Pour les autres membres de la famille, voirFamille Ignatiev.

Nikolaï Pavlovitch Ignatiev
Николай Павлович Игнатьев
Illustration.
Nikolaï Pavlovitch Ignatiev en 1902, portrait deBoris Mikhaïlovitch Koustodiev.
Fonctions
Président du Conseil des ministres de la Russie impériale

(1 mois et 9 jours
PrédécesseurPavel Pavlovitch Gagarine
SuccesseurPiotr Valouïev
Ministre de l'Intérieur de l'Empire russe

(1 an et 26 jours)
Biographie
Nom de naissanceNikolaï Pavlovitch Ignatiev
Date de naissance
Lieu de naissanceSaint-Pétersbourg (Empire russe)
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décèsKroupoderintsy,Gouvernement de Kiev (Empire russe)
NationalitéRusse
ConjointIekaterina Leonidovna Golitsyna
EnfantsPavel Nikolaïevitch Ignatiev
  • Nikolaï Nikolaïevitch Ignatiev
Diplômé deCorps des Pages, Académie d'état-major général
ProfessionDiplomate,général d'infanterie

Image illustrative de l’article Nikolaï Pavlovitch Ignatiev
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Le comteNicolas Ignatiev – ou Ignatieff selon l'orthographe en usage à l'époque en français – enrusse :графНиколай Павлович Игнатьев (transcrit en grafNikolaï Pavlovitch Ignatiev), né le àSaint-Pétersbourg et mort le àKroupoderintsy, dans legouvernement de Kiev, est un homme d’État et un diplomate russe,panslaviste,général d'infanterie (1878), comte de l'Empire russe (),adjudant-général, directeur du Département d'Asie du ministère des Affaires étrangères (1861-1864), ambassadeur à Constantinople de 1867 à 1877.

Il est surnomméChevalier des Balkans ouComte des Bulgares[1]. Le comte Ignatiev est l'un des diplomates les plus brillants de son époque. Il a inscrit son nom dans l'histoire de la diplomatie de l'Empire russe.

Famille

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fils du comtePavel Nikolaïevitch Ignatiev et de son épouse, née Maria Ivanovna Maltsova (1808-1887)[1].

Mariage

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Insigne de l'Académie d'état-major général

Le comte Nikolaï Pavlovitch Ignatiev épousa Iekaterina Leonidovna Galitzina (1842-1917), fille du prince Leonid MikhaïlovitchGalitzine (1806-1860) et de Anna MatveïevnaTolstaïa (1809-1897).

Huit enfants naissent de cette union :

Évolution de la carrière militaire

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Biographie

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Portrait du comte Ignatiev en 1908.

Le comte Ignatiev était issu d'une famille de lanoblesse russe, il eut pour ascendantFiodor Akinfovitch Biakont[4]

Son père, le capitaine Pavel Ignatiev, est un favori de l'empereurNicolasIer, en raison de sa fidélité а l’occasion de la conspiration militaire de 1825, et le grand-duc Alexandre, le futurAlexandre II, est le parrain de baptême de Nicolas Pavlovitch.

NicolasIer s'intéresse vivement au jeune Nikolaï Pavlovitch qui fait preuve lors de son passage à l'Académie d'état-major de grandes capacités intellectuelles dans l'étude de l'histoire de la diplomatie[5].

Carrière militaire

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Il sort diplômé duCorps des Pages, à l’âge de 17 ans. Il incorpore leRégiment de Hussards de la Garde de Sa Majesté. Promuofficier, il est admis à l'Académie de l'état-major général. Le, au terme de ses études, fait rarissime, il reçoit une médaille d'argent[5], en outre, son nom est gravé sur une plaque demarbre apposée dans cette prestigieuse école militaire de l'Empire russe[6]. En 1852, il est élevé augrade militaire decapitaine. En 1854, il est transféré dans uneunité militaire stationnée en actuelleEstonie dont le commandement est exercé par l'adjudant-généralvon Berg. En 1855, il est nomméintendant dans le Corps de laBaltique[7].

Carrière diplomatique

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Nikolaï Pavlovitch Ignatiev,diplomate.

La carrière diplomatique d’Ignatiev débute à laConférence de paix à Paris en 1856, après laguerre de Crimée. En tant qu’attaché militaire, il accompagne la délégation russe et prend une part active aux négociations relatives à la fixation de la frontière du basDanube entre la Russie et l’Empire ottoman.

Le, il est nommé attaché militaire àLondres. Responsable du renseignement, il a pour tâche de renseigner le tsar sur les intentions militaires et politiques des adversaires européens et asiatiques de la Russie impériale. En outre, il a pour mission d'étudier les dernières inventions britanniques concernant l'artillerie et legénie militaire, mais il est expulsé duRoyaume-Uni. Son neveu, le comteAlexeï Alexeïevitch Ignatiev raconte dans sesMémoires,Cinquante ans de service, comment, par inadvertance, son oncle glissa dans sa poche unecartouche defusil, munition nouvellement créée. À cause de ce regrettable incident, Ignatiev est dans l'obligation de quitter laGrande-Bretagne[8].

En raison de son excellent rapport diplomatique, lors de laRévolte des Cipayes, Ignatiev est nommé au poste d'ambassadeur enPerse. Toutefois, cette nomination ne se réalise pas. Afin de parfaire ses connaissances de l'Orient, il entreprend un voyage enEurope et enAsie. Au cours de son séjour àVienne, il fait la connaissance de l'historien tchèqueFrantišek Palacký, de l'économiste tchèque František Ladislav Rieger, de Brauner, de l'écrivain et avocat autrichien Adolf Dobrjanský (1817-1901) et d'autres personnalitésslaves[7].

Adolf Dobrjanský en 1885

Mission aux Khanats de Khiva et Boukhara

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Portrait dukhan deBoukhara Nasroulla (1806-1860).

De retour dans la capitale impériale, Nikolaï Pavlovitch occupe un poste aux Affaires asiatiques centrales. Le princeGortchakov, ministre des Affaires étrangères depuis 1856, reçoit de la part du comte quelques exposés relatifs à l'envoi de plusieurs missions scientifiques dans cette région de l'Asie. Dès 1858, Le comte Ignatiev tisse des liens diplomatiques avec leskhanats deKhiva et de Boukhara[5].

En 1858, Ignatiev séjournant enÉgypte reçoit le commandement d'une petite escorte de cinquanteCosaques pour une mission militaire et diplomatique dangereuse dans deux États d’Asie centrale, leKhanat de Khiva et l’Émirat de Boukhara. En mai 1858, Nikolaï Pavlovitch part d'Orenbourg. Il arrive àKhiva en juillet de la même année, où il signe un traité de commerce avec lekhan de Khiva. Toutefois, la trahison du khan est découverte. Ce dernier a ourdi un plan pour le retenir en otage. Après quelques escarmouches avec lesTurkmènes dans la villeouzbèke deKarakoul, Nikolaï Pavlovitch réussit à rallierBoukhara. Il y signe un traité de commerce et d'amitié avec le khan Nasroulla (1806-1860) et obtient également la libération des Russes détenus dans les prisons dukhanat de Boukhara. En décembre 1858, le général Ignatiev réapparait contre toute attente à Orenbourg où il était déjà déclaré mort, des rumeurs concernant son décès circulent également àSaint-Pétersbourg[7].

Les résultats de la mission militaire et diplomatique du comte sont accueillis avec enthousiasme dans la capitale impériale. Alexandre II écrit ces mots sur une note : « J'ai lu avec beaucoup d'intérêt et de plaisir. Il faut rendre justice au général Ignatiev, il a agi avec sagesse et habileté et il a atteint plus ce que nous pouvions attendre. »[5]

Mission en Chine

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Article détaillé :Annexion de la rive gauche de l'Amour.
Ignatiev àPékin en 1900.

En 1860, Ignatiev est envoyé enExtrême-Orient, comme ministre plénipotentiaire auprès de la noble cours dePékin. Le, unaccord est signé entre l'Empire Qing et laRussie impériale. Ce traité établit la frontière russo-chinoise sur lefleuveAmour. Or, les Chinois refusent de confirmer cet accord. En outre, la question concernant la région située le long de larivièreOussouri n'est pas réglée. L'arrivée du général Ignatiev àPékin coïncide avec les préparatifs de l'attaque de la capitale de l'Empire chinois par les troupes franco-britanniques., la ville de Pékin tombe et le lePalais d'Été est incendié. Le gouvernement chinois pris de terreur devant l'avance du corps expéditionnaire franco-britannique et l'incendie du Palais d'Été accepte la médiation du comte Ignatiev. Il réussit à obtenir des troupes anglo-françaises l'abandon de l'attaque de Pékin et de revenir sur leurs revendications. Les négociations du comte entre les parties belligérantes sont pour l'Empire chinois très bénéfiques[9]. Il utilise leurs craintes avec tant de dextérité qu’il réussit à obtenir la cession à la Russie de laMandchourie extérieure par la signature de laConvention de Pékin : pas seulement la rive gauche du fleuveAmour, objet de sa mission, mais également une vaste étendue de territoire et le littoral maritime au sud de ce fleuve (région de l'Oussouri), qui deviennent laProvince maritime. Ignatiev mène les négociations avec l'Empire chinois de son propre chef. Il court le risque d'être accusé d'abus de pouvoir à son retour en Russie. Mais Alexandre II ne lui en tient pas rigueur, car, en remerciement, il le nommaadjudant-général[9].

Mission diplomatique à Constantinople

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Délégation russe à laConférence de Constantinople 1876-1877.

En juillet 1861, il se rend une première fois àConstantinople afin de féliciter lesultanAbdulaziz en l'honneur de son accession au trôneottoman. En août 1861, letsarAlexandre II nomme Ignatiev Directeur du Département d'Asie auMinistère des Affaires étrangères. Dans l'ordre d'importance des personnalités diplomatiques de l'Empire russe de cette époque, l'adjudant-général Ignatiev se situe à la seconde place. Mais Ignatiev trouve le travail de bureaucrate fastidieux. En 1864, il est désigné comme envoyé extraordinaire à laSublime Porte. À ce poste d'ambassadeur, le comte Ignatiev démontre une grande valeur en matière diplomatique mais également il fait preuve d'une grande connaissance concernant les questions orientales. En, il est élevé au grade de lieutenant-général.

À ce poste qu'il occupe de 1861 à 1877, l'adjudant-général Ignatiev fait la preuve de son talent de diplomate. Il parvient à redonner du prestige à l'Empire russe dans les Balkans, car au cours de laGuerre de Crimée celui-ci s'était fortement dégradé.Son principal objectif est de libérer de la domination ottomane les minorités chrétiennes, en particulier les Bulgares, et de les placer sous l’influence de la Russie et d'occuper Constantinople et lesdétroits de laMer Noire. En 1867, il parvient à libérer le peupleserbe de l'occupation ottomane. Les questions religieuses et lepanslavisme sont les principales causes de l'occupation de Constantinople par l'Empire russe. Ignatiev explique avec beaucoup de précision l'enjeu économique et stratégique que représentent les détroits pour l'Empire russe « Constantinople c'est la clé de notre porte »[9] Après la révolte de laBosnie-Herzégovine en 1875, et surtout l'insurrection bulgare d'avril 1876 réprimée dans le sang - quinze mille Bulgares sont en effet massacrés par lesbachi-bouzouks turcs - le comte Ignatiev travaille ardemment à la libération des peuples slaves. LaConférence de Constantinople à laquelle il participe est un échec, car l'Empire ottoman rejette la décision des Grandes puissances. Du 18 février au, Ignatiev se rend dans plusieurs capitales : Berlin, Londres, Paris et Vienne, afin de s'assurer de la neutralité des différentes puissances européennes dans le cadre du conflit russo-turque. Le, les Grandes puissances signent le Protocole de Londres. L'Empire ottoman rejette le traité en prétextant une ingérence dans ses affaires intérieures. Le, la Russie déclare la guerre à laTurquie. Son activité fébrile dans le domaine diplomatique, sous une forme plus ou moins secrète, culmine dans leconflit entre L'empire ottoman et la Russie. À partir de décembre 1877, il préside leConseil d'État. La même année, Alexandre II l'élève à la dignité de comte de l'Empire russe[10] Le, l'adjudant-général Ignatiev et le ministre des Affaires étrangères turc Mehmed Pacha Esad Saffet entament des négociations de paix àAndrinople mais celles-ci sont rompues. Le, du côté de l'Empire russe, le comte Ignatiev, ambassadeur de Russie à Constantinople, Alexandre Ivanovitch Nelidov (1835-1910), chef du Bureau diplomatique de l'Armée russe dans lesBalkans, le ministre des Affaires étrangères turc Mehmed Pacha Esad Saffet (1814-1883), Saadullah Pacha (1838-1891) ambassadeur de l'Empire ottoman enAllemagne sont les signataires dutraité de San Stefano[11].

Mehmed Pacha Esad Saffet

Comme ce conflit n’a pas apporté à la Russie des avantages à la mesure des sacrifices qu’elle avait dû consentir, Ignatiev perd la confiance du tsarAlexandre II, et quitte la diplomatie.

Article détaillé :Traité de San Stefano.

Peu après, le traité de San Stefano est révisé par letraité de Berlin (1878), signé, pour la Russie, par le comte Piotr Andreïevitch Chouvalov, rival personnel d'Ignatiev, qui a contribué à sa disgrâce. Le comte Ignatiev demeure cependant très populaire en Bulgarie, au point que certains envisagèrent même de le placer sur le trône, qui est finalement donné au princeFerdinand de Saxe-Cobourg, son ennemi personnel.

Carrière politique

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Monument élevé à la mémoire du comte Nikolaï Pavlovitch Ignatiev àVarna enBulgarie.

Le comte Ignatiev sert ensuite comme gouverneur deNijni Novgorod, et l'on peut mettre à son actif le développement de la Foire de la Saint-Macaire (marché international destiné à la vente en gros et au détail situé dans la partie inférieure de Nijni-Novgorod). Le, il est nommé ministre des Domaines russes. Après la signature du traité de Berlin, où la diplomatie russe connait une sérieux revers, le peuple russe vit une véritable crise idéologique et politique. La diplomatie de l'Empire russe perd de son influence, mais, plus grave, le gouvernement perd toute crédibilité aux yeux des Russes. Le, l'écrivain russeAksakov au cours de son discours devant le Comité slave blâme le comportement des diplomates russes lors de la tenue duCongrès de Berlin. Il est expulsé deMoscou. Le, dans divers journaux conservateurs tels que lesNouvelles de Moscou ou leMonde russe,Skobelev exprime son inquiétude quant à l’apparition dans la littérature et les journaux de l’époque de l’appel de certains écrivains germanophones à détruire la Russie en tant que puissance, concernant les diplomates et les ministres de l'Empire russe ses paroles sont plus modérées, il émet seulement quelques critiques à leur encontre. Toutefois les opposants à la monarchie absolue et lesnihilistes sont ravis de constater l'existence d'une véritable crise au sommet du pouvoir, leur mouvement en devient plus actif. L'assassinat de l'empereur Alexandre II, le révèle une lutte des panslavistes contre les ennemis de la Russie. C'est dans ces circonstances politiques que le, le nouvel empereurAlexandre III nomme Le comte Ingatiev ministre de l’Intérieur. En nommant le comte à ce poste, Alexandre III exprime son bon vouloir, mais il veut également prouver au peuple russe sa volonté d'exercer une politique à l'intérieur de l'Empire, mais également hors de ses frontières, afin de servir exclusivement les intérêts de la Russie. En outre, le tsar déclare son désintérêt pour la « parole de l'Europe »[9]. Nikolaï Pavlovitch accepte ce poste avec l’idée qu’il mènerait une politique nationaliste et réactionnaire.

Legénéral d'infanterieSkobelev en 1881/1882.

Au cours de son mandat de Ministre de l'Intérieur, le comte Ignatiev rédige et publie leRenforcement de la position (d'urgence) de protection (renforçant le pouvoir de l'État dans les cas de situation d'urgence ou de troubles civils (ce règlement sur les mesures pour la protection de l'ordre public et la sécurité publique est publié le)[12]. Après une période de violences contre les Juifs, de pogromes, que l’on accuse même Ignatiev d’avoir fomentés, il institue leRèglements provisoires desJuifs, ouLois de mai.

Ces règlements provisoires, publiés le, sont considérés par les uns comme des mesures essentiellement antijuives[13], mais selon d'autres sources, Ignatiev aurait en fait suivi une politique gouvernementale (pas toujours appliquées par les autorités locales) de répression stricte des émeutiers et de protection de la population juive. Selon ces sources, Nikolaï Ignatiev, installé au poste de ministre de l'Intérieur en mai 1881, décide d'une politique de répression stricte des pogromes, même si elle est rendue difficile par le caractère imprévisible des émeutes et des effectifs limités des forces de l'ordre. Il intime l'ordre de tirer sur les émeutiers dans les villes de Borissov et de Negine, ce qui entraîne des pertes en vies humaines. AKiev, 1400 personnes sont mises en état d'arrestation. Un grand nombre de personnes dans le gouvernement estiment ce nombre insuffisant. Le chef de la police de Kiev adresse une lettre à l'empereur afin de s'excuser de l'indulgence des tribunaux militaires locaux à l'encontre des émeutiers. Alexandre III note dans la marge : « C'est inexcusable »[14]

Le projet de loi sur la réduction des paiements de rachat déjà réglé auparavant par le comteLoris-Melikov est soumis à un nouveau traitement par le comte Ignatiev. Le, la loi rendant le rachat obligatoire pour le million de feux paysans restés sous le statut de la dépendance temporaire, un diminution des annuités de rachat est votée.

De 1881 à 1885, Alexandre III crée lacommission Kakhanovskaïa, commission spéciale ayant pour tâche la rédaction de l'élaboration de l'administration locale. Le rapport de cette commission présidée par Kakhanov (1833-1900) est remis au ministre de l'Intérieur en 1885[15]. Le ministère de l'Intérieur examine le projet et met au point un projet de loi conduisant à la création de postes de fonctionnaires, les greffiers en chef de district (zemski natchalnik / Земский начальник) (1889) et l'autonomie locale à partir de 1890[16].

L'apogée du ministère d'Ignatiev se situe lors de la présentation à Alexandre III d'un projet de convocation duZemski sobor en conjonction avec le couronnement du tsar Alexandre III à Moscou. Ce projet est rédigé par l'historien slavophile Pavel Dmitrievitch Golokhvastov (1839-1892)[17] et le poète slavophileAksakov. Ce projet est refusé par l'empereur. Toutefois, Ignatiev et le procureur duSaint-SynodePobiedonostsev s'affrontent avec virulence. En effet, cet hommeultra-conservateur s'oppose à ce projet arguant de la dangerosité par la présence des nihilistes, des libéraux et autres séparatistes auZemski sobor, ceux-ci prenant modèle sur lesÉtats généraux de 1789 tentent de le transformer en gouvernement constitutionnel.

Le, Alexandre III limoge le comte Ignatiev qui est remplacé au poste de ministre de l'Intérieur par le comteDimitri Andreïevitch Tolstoï. Selon certaines sources, le comte aurait été suspecté de malhonnêteté ou de détournement de fonds, ou bien encore le tsar influencé par Pobiedonostsev aurait craint qu’il ne tente d’introduire un gouvernement constitutionnel en réactivant leZemski sobor (parlement). Il n’exerce plus, par la suite d’influence notable dans les affaires publiques.

Le détachement sacré

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Le comte Ignatiev, mais également de grandes personnalités telles que Pobiedonostsev, le ministre d'État Mikhaïl Nikolaïevitch Ostrovski (1827-1901),Katkov, etc. sont membres duDétachement sacré. Cette organisation fondée au lendemain de l'assassinat du tsar Alexandre II () est présidée par le comte Illarion Ivanovitch Vorontsov-Dachkov (1837-1916). Elle se compose de 729 personnes (ceux-ci composent un grand réseau d'espions et de provocateurs chargés de la protection du tsar à Saint-Pétersbourg, lors de ses déplacements enRussie, ainsi que les membres de la famille impériale). Cette organisation, qui siège à Saint-Pétersbourg, a pour mission de lutter contre le mouvement révolutionnaire. Officiellement, cette organisation cesse d'exister le[18],[19].

Quelques membres du Détachement sacré

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Retraite

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Son fils, le comtePavel Nikolaïevitch Ignatiev,Ministre de l'Instruction publique de Russie de 1915 à 1916.

En 1888, le comte Ignatiev préside la Société pour la promotion de l'industrie et du commerce russe, la même année, à Saint-Pétersbourg, il préside également la Société slave de bienfaisance. Il reste membre du Conseil d'État et est membre de la Société géographique. Au cours de sa retraite, il écrit ses Mémoires[5].

Le comte Ignatiev est une richissime personnalité, il possède une maison àMoscou, d'importantes propriétés àMogilev et dans la province de Kiev, mais une gestion hasardeuse le ruine. Son épouse également propriétaire de biens immobiliers à Saint-Pétersbourg (une maison), àPeterhof (une résidence d'été), doit pourvoir aux besoins de son époux lorsque celui-ci se voit privé de sa pension de conseiller d'État[5],[20].

Décès et inhumation

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Le comte Nikolaï Pavlovitch Ignatiev meurt le dans son palais d'Androuchevskoïe à Kroupoderintsy, (Gouvernement de Kiev). Le service funéraire est célébré par l'archevêque Innokenti (1867-1928), le comte est inhumé à Kroupoderintsy dans la chapelle-mausolée où depuis 1905 repose son fils tué à la bataille de Tsushima. En 1917, son épouse est inhumée à ses côtés. Iekaterina Nikolaïevna Ignatieva décédée en 1914 repose aux côtés de ses parents[21]

Distinctions

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Honneurs rendus au comte Nikolaï Pavlovitch Ignatiev

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Les Bulgares opprimés et reconnaissants envers le comte Nikolaï Pavlovitch Ignatiev pour son soutien apporté lors de l'occupation de leur pays par l'Empire ottoman et l'organisation humanitaire qu'il organise lors de laGuerre russo-turque de 1877-1878. Par gratitude, laBulgarie donne le nom du comte à un villageGraf-Ignatievo situé dans larégion de Plovdiv, un autre village nomméIgnatievo situé dans larégion de Varna, en outre, un sommet fut baptisé lepic Ignatiev enAntarctique (LeMont Ignatiev (en) est situé à63° 36′ 37″ S, 58° 39′ 10″ O. German-British mapping in 1996)

À noter

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Le comte Nikolaï Pavlovitch Ignatiev signant letraité de San Stefano.

Le fils du comte Ignatiev,Pavel Nicolaïevitch Ignatiev est ministre de l’Instruction publique sousNicolas II de Russie. Son arrière-petit filsMichael Ignatieff est de 2008 à 2011 chef duParti libéral du Canada, député d'Etobicoke—Lakeshore à laChambre des communes du Canada du au.

Avec le second fils deStaline,Vassili Iossifovitch Djougachvili, le comte Ignatiev est le plus jeune général de l'Histoire militaire russe etsoviétique, Nikolaï Pavlovitch est promu général à l'âge de 24 ans (1878)[2].

Il est également un diplomate renommé enEurope, l'attention toute particulière qu'il démontra à l'encontre desBulgares opprimés au cours de l'occupation ottoman de leur pays, fit du comte un héros national dans ce pays.Léon Gambetta parlant du comte Ignatiev dit ces paroles : « Ignatiev est l'homme de l'avenir de la Russie. Je pense qu'il est l'homme politique le plus perspicace et le plus actif de notre temps [5].

Au cours de ses négociations diplomatiques, le comte Ignatiev est une personnalité possédant de grandes capacités à trouver des solutions à chaque problème, il trouvait le moyen de capter la confiance de son interlocuteur afin d'utiliser ses points de faiblesse. Au cours de ses différentes négociations diplomatiques, le comte Ignatiev n'hésita pas à mettre à profit les désaccords et les divergences de vue surgissant lors des discussions entre les adversaires de l'Empire russe. Le comte utilisa avec facilité deux aspects célèbres de sa personnalité : sa ruse et sa perfidie. Nikolaï Pavlovitch Ignatiev dans une lettre adressée à ses parents écrivit : « Qu'il a l'esprit russe, ce que les gens prennent pour de la ruse et de la tromperie »[5].

Notes et références

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  1. ab etcwww.geni.com
  2. ab etcagritura.livejournal.com
  3. a etbregiment.ru
  4. www.russianfamily.ru
  5. abcdefg ethwww.hrono.ru
  6. www.rusinst.ru
  7. ab etcwww.rulex.ru
  8. miliera.lib.ru
  9. abc etdwww.rusinst.ru
  10. www.rusarchives.ru
  11. www.hrono.ru
  12. www.nlr.ru
  13. eleven.co
  14. Soljenitsyne sur les Juifs et la Russie tsariste. Roger Devlin
  15. www.classes.ru
  16. www.classes.ru
  17. dic.academic.ru
  18. bse.sci-lib.com
  19. russdom.ru
  20. history-x.ru
  21. www.doroga.ua

Liens externes

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agritura.livejournal.com (Photographies du comte Nikolaï Pavlovitch Ignatiev, de son épouse Iekaterina Leonidovna Golitsyna, de sa fille, Iekaterina Nikolaïevna Ignatieva, le temple-mausolée debriques rouges construit sur la tombe de Vladimir Nikolaïevitch Ignatiev tué lors de la Bataille de Tsushima, à sa mort le comte fut inhumé aux côtés de son fils, le domaine du comte Ignatiev à Kroupoderintsy, le palais Androuchevskoïe (auXIXe siècle-de nos jours).

Nikolaï Pavlovitch Ignatiev
Précédé parSuivi par
Pavel Pavlovitch Gagarine
Président du Conseil des ministres de la Russie impériale
1872–1879
Piotr Valouïev
Mikhaïl Tarizlovitch Loris-Melikov
Ministre de l'Intérieur de Russie
1881–1882
Dimitri Andreïevitch Tolstoï
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