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Nicomédie

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Localisation dans les frontières actuelles.

Nicomédie (engrec ancienΝικομήδεια /Nikomếdeia) est une ville d'Asie Mineure, capitale duroyaume deBithynie. Elle se trouve aujourd’hui enTurquie et s'appelleIzmit.Hannibal s'y donna la mort en183 av. J.-C. et l'historienArrien y naquit vers90 ap. J.-C.. Elle fut la capitale des empereursDioclétien etConstantin.

Histoire

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Une cité romaine en Bithynie

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Nicomédie fut fondée en264 av. J.-C. par le roiNicomèdeIer sur le site de l'ancienne cité d'Olbia également connue sous le nom d'Astacos,colonie deMégare détruite parLysimaque.

Durant lapériode romaine, Nicomédie devient une colonie et la capitale de laprovince romaine deBithynie, située sur lamer Noire. En111, la ville est gravement endommagée par ungrand incendie, qui cause de nombreuses victimes, en raison de l'absence de service de lutte contre les incendies. À la suite de cette catastrophe,Pline le Jeune, gouverneur de la province, soumet un rapport à l'empereurTrajan (98-117) pour réclamer des moyens et la création d'une association de pompiers de150 hommes. Trajan, cependant, rejette cette demande, craignant que de telles associations ne deviennent des foyers d'opposition politique :« N'oublie pas que ta province est la proie d'une société de ce genre. Quel que soit le nom, quelle que soit la destination que nous voulons donner à des hommes réunis en un corps, cela donne lieu, dans tous les cas et rapidement, à des hétairies »[1]. Trajan refuse cette requête en pensant privilégier la stabilité politique malgré le risque d'incendie.

Dioclétien y établit sa résidence, suivi ensuite parConstantin. Elle est également le siège d'unatelier monétaire. La ville atteint son apogée dans l’Antiquité tardive, comme capitale impériale deDioclétien et résidence fréquente deConstantin qui s’y fait baptiser sur son lit de mort. On y trouve une manufacture d’armes, un atelier de frappe de monnaie et de nombreux monuments civils et religieux. Après la fondation deConstantinople, elle reste néanmoins une capitale provinciale importante. L’orateurLibanios y dirige une école derhétorique avant de s’établir àAntioche. Deux séismes en358 et363 éprouvent durement la ville et endommagent l’enceinte construite par Dioclétien, probablement abandonnée avant leVIIe siècle. Malgré la sollicitude impériale renouvelée auxVe et VIe siècles, elle ne retrouve pas son rang, et voit son rôle régional concurrencé par celui deNicée, particulièrement dans le domaine ecclésiastique.

Invasions et catastrophes naturelles (VIIe et VIIIe siècles)

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Des catastrophes frappent la région auxVIIe et VIIIe siècles : invasions perse et arabe, rébellions, séisme de 740, retour de peste de 747. Elles ont certainement des effets négatifs sur la ville, que les sources ne permettent pas de préciser. Elle est alors mentionnée essentiellement comme unebase militaire, disputée entreArtavasde etConstantinV en743. Elle est attaquée par le rebelleBardanès en803, et par lePaulicienChrysocheir en869.

Vers845, legéographe arabeIbn Hurdadbeh décrit une ville en ruines mais continuant de servir de station sur la route impériale vers Constantinople : la citation suggère que l’essentiel de la ville antique, et notamment ses quartiers portuaires, sont à l’abandon, alors que la population s’est retirée sur l’acropole fortifiée, le kastron byzantin. La ville ne survit que commebase militaire, capitale du thème desOptimates, centre administratif civil et métropole ecclésiastique. Un percepteur d'impôts du golfe de Nicomédie est cité dans laVie d’Étienne le Jeune vers750-760, des sceaux decommerciaires sont datés desVIIe et IXe siècles. L’évêque iconophile Théophylacte, entre800 et815 (date à laquelle il est exilé àStrobilos (en) pour ses positions contre l’iconoclasme), y fait construire une église dédiée aux saints Côme et Damien ainsi qu’un hôpital. La ville est aussi dotée d’un xénodocheion, connu par le sceau duspathaire impérial qui le dirige.

Retour de la paix (Xe et XIe siècles)

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Un retour durable de la paix s'opère auxXe et XIe siècles et permet à Nicomédie de prospérer, notamment comme centre d’une des régions productrices clefs pour l’approvisionnement de Constantinople. En témoignent l’existence d’un grenier public (attesté par un sceau d’hôrreiarios) et surtout un règlement duLivre de l’Éparque (ch. 15.3) interdisant aux bouchers d’acheter leur viande dans cette ville, et leur prescrivant d’obtenir de meilleurs prix en allant à la rencontre des producteurs au-delà duSangarios.

Une perte graduelle de contrôle de l’Asie Mineure à la fin duXIe siècle renforce le rôle stratégique de Nicomédie, qui s'affirme comme la principale base arrière des campagnes d’AlexisIer Comnène pour défendre la côte asiatique contre les Turcs. Ces derniers, qui étaient déjà brièvement entrés à Nicomédie comme alliés deNicéphoreIII Botaniatès en1078, s’en emparent en1087, mais Alexis la reconquiert en1090. La ville sert régulièrement dans les décennies suivantes d’étape aux Croisés, notamment en1096-1097 et1147 : les historiens de ces deux premières croisades, respectivementÉtienne de Blois etOdon de Deuil, sont frappés à leur tour par le paysage désolé qu’offrent les ruines antiques.

Nicomédie demeure toutefois une base militaire essentielle pour Alexis (en1116) et ses successeurs (ManuelIer en1179) dans leurs campagnes renouvelées contre les Turcs. En1204, Nicomédie est au centre des disputes entre les prétendants aux dépouilles de l’Empire,Théodore Lascaris,David Comnène et les Latins, qui en prennent le contrôle en1206.

La ville est réduite à la fin duXIe siècle à l’acropole, un rectangle fortifié de 200 à 300 m de long sur 150 m de large, séparé de la côte par les vestiges abandonnés du site antique. L’appareil des remparts permettrait de les dater de lapériode Comnène, probablement du règne deManuelIer. On ne connaît guère des autres monuments byzantins qu’une église Sainte-Sophie, fortifiée parThierry de Loos en 1206, probablement l'une des principales églises de la ville : cette opération semble impliquer que la forteresse byzantine n’était plus en état d’être défendue.

Notes et références

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  1. Pline le Jeune,Lettres,livreX, 34.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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