Il est le fils de Bartolomeo Lucando di Parentuccelli et d'Andreola Bosi della Verrucola aussi appelée Andreola Tomeo dei Bosi (ce qui signifie en italien fille de Tomeo de la famille des Bosi[2]). Cette famille était originaire deFivizzano.
Veuve, elle se remarie avec Ser Giarente Calandrini avec lequel elle aFilippo Calandrini, évêque deBologne et cardinal (1403, Sarzane -).
De retour à Bologne, il termine ses études de maître en théologie et entre au service deNiccolo Albergati, évêque de Bologne, devenant bibliographe pour l'évêché. Parentucelli met en pratique ses connaissances patrologiques et scolastiques lors duconcile de Florence, ce qui lui permet de dialoguer avec les évêques grecs. Le pape Eugène lui confie alors des tâches diplomatiques de première importance, et après la mort de ce dernier, en 1447, il lui succède et choisit le prénomNicolas.
La bulleRomanus Pontifex de 1455 est un des éléments marquants du pontificat de Nicolas V, sanctionnant la possession des territoires ducap Boujdour en Afrique au roiAlphonse V. Elle accorde aussi une base légale à la colonisation et l'esclavage des non-chrétiens[3].
« Nous [donc] pesant tous et singulièrement les lieux avec la méditation voulue, et notant que puisque nous avions autrefois par d'autres lettres de la nôtre accordé entre autres choses la faculté libre et ample au roi Alfonso susdit — d'envahir, rechercher, capturer, vaincre, et soumettre tous les Sarrasins et païens quels qu'ils soient, et les autres ennemis du Christ où qu'ils soient placés, et les royaumes, duchés, principautés, dominions, possessions, et tous les biens mobiliers et immobiliers qu'ils détiennent et possédaient et pour réduire leurs personnes à l'esclavage perpétuel. »[4],[5],[6]
Par la bulleRomanus Pontifex, Nicolas V se pose en arbitre des empires espagnols et portugais et assure la portée universelle de l'autorité du pontife, y compris dans la christianisation des peuples indigènes et musulmans. Dans cette même bulle, il donne au Roi du Portugal Alfonso V et à ses descendants l'autorisation de saisir et de maintenir « in perpetuam servitudinem » (en servitude perpétuelle) les Africains considérés comme infidèles et ennemis du Christ.NicolasV est, pour cette raison, considéré comme le pape qui a légalisé l'esclavage dans la chrétienté[5].
L'historien contemporainNorman Cantor a accusé le pape de complaisance envers les traiteurs portugais ; il fut en cela opposé à son prédécesseurEugèneIV, auteur de l'encycliqueSicut Dudum qui interdit clairement la possession d'hommes. Au siècle suivant,PaulIII écrira en 1537Veritas ipsa, puisSublimus Dei pour réaffirmer cette prise de position.
Par sa bulleRomanus pontifex, Nicolas V est souvent accusé d'avoir légalisé lacolonisation de l'Afrique et l'esclavage des Africains parAlphonse V, roi duPortugal. Cependant, les différentes sources explicatives, la précision du texte une année plus tard, ainsi que la non-utilisation de cette bulle pour justifier l'esclavage, suggèrent que ces accusations ne sont pas fondées[7],[8].
Devenu le papeNicolasV, il met en place àRome de nouveaux équilibres politiques et internationaux. Constructeur de fortifications et restaurateur d'églises, il commence son pontificat en embellissant la grande ville (il commence la construction dupalais du Vatican voulant en faire le plus grand palais du monde), et en invitant les peintres, les architectes et avant tout les écrivains.
Reconnu comme seul véritable souverain pontife (1449), il stabilise ses rapports avec leroyaume de Naples, et garde une position de neutralité enItalie, jusqu’à lapaix de Lodi (1454). L'anti-pape Félix V publie une lettre :« …au nommé Thomas de Sarzana, qui a eu l'audace de monter sur le Saint-Siège apostolique et de prendre le nom de Nicolas V… », suivie d'une sommation de renoncer à cette prétention et de comparaître devant son tribunal (Mansi, t. XXXI, p. 189). Dans ses états, il accorde aux dirigeants municipaux un certain nombre de privilèges tout en gardant fermement le contrôle de la commune.
La fin de son pontificat est cependant marquée par la tentative à plusieurs reprises deStefano Porcari, homme politique cultivé et favori du défunt papeMartinV, d'instituer une république à Rome.
Malade, Nicolas V rassemble autour de lui les cardinaux et résume les labeurs qui avaient guidé sa vie et son pontificat, avant de mourir le âgé de 57 ans.
« Rome, centre de la religion, devait devenir aussi le centre des lettres et des arts. La ville qu'il avait trouvée en ruine devait se transformer en un vaste ensemble de monuments, renfermant dans son sein la plus belle bibliothèque du monde entier ; et la ville éternelle, résidence de la papauté, serait désormais pour elle un asile inviolable[9]. »
À sa mort, la bibliothèque renferme plus de 16 000 volumes, soit plus que toutes les autres bibliothèques princières. Il accueille à sa courLorenzo Valla en tant que notaire apostolique. Les œuvres d'Hérodote,Thucydide,Polybe etArchimède sont réintroduites en Europe occidentale sous son patronage. L'un de ses protégés,Enoch d'Ascoli, découvre un manuscrit complet desOpera minora deTacite dans un monastère d’Allemagne. Outre ces derniers, il appelle à sa courPoggio Bracciolini, Gianozzo Manetti,Leon Battista Alberti,Giovanni Aurispa, Fortello, Pietro-Candido Decembrio et maints autres[10]. Blessé par les dommages faits à la culture grecque, il tente sans succès de lancer une croisade en représailles de la prise de Byzance par les Ottomans. Pour cela, il met sur pied une armée et augmente les rentrées fiscales.
Il avait préparé avant de devenir pape un catalogue standard dédié à Côme de Médicis pour la bibliothèque ducouvent San Marco de Florence, célèbre sous le nom d'Inventaire du pape Nicolas V, et qui servit de modèle à de nombreuses bibliothèques dont celle deFrédéric de Montefeltro. Il commence par la liste des ouvrages sacrés qui trouvent tout naturellement une place privilégiée dans la collection d'un prince chrétien: laBible, les écrits desPères de l'Eglise, ceux des théologiens, les philosophes avecAristote, ses commentateurs etPlaton. Viennent ensuite les auteurs latins profanes et quelques poètes classiques commeVirgile,Horace,Ovide,Stace etLucain[11].