La famille Roujault est anoblie par charge en 1607, Étienne Roujault devenantsecrétaire du roi. L'ascension sociale a déjà commencé puisqu'il est fils de procureur[1].
Nicolas Roujault est seigneur de Villemain[2], lieu-dit situé dans l'actuelle commune deGrisy-Suisnes[3]. Il est marié à Barbe-Madeleine Maynon, qui possède la terre deChambon[1].
Il mène ensuite une carrière d'intendant enBerry (1699-1705), enHainaut (1705-1708), enPoitou (1708-1712) et àRouen (1712-1715)[5]. À Rouen, il s'intéresse notamment aux mesures sanitaires d'isolement, nécessaires dans les ports deRouen et duHavre pour éviter les épidémies[7],[8] et à la manufacture de draps desAndelys[9]. Comme ses prédécesseurs, mais avec semble-t-il un zèle particulier, Roujault fait arrêter à Rouen des jeunes filles protestantes, pour les confier à la maison des Nouvelles-Catholiques, gérée par des religieuses[10].
L'heureux commencement du règne de Louis XV, Roy de France et de Navarre par la régence de S. A. R. Monseigneur le duc d'Orléans et l'établissement des Conseils
En, dans le cadre du système de lapolysynodie, Nicolas Roujault entre auConseil des affaires du dedans du Royaume[5]. Sa nomination par leRégent y est logique puisqu'il a une solide expérience de l'administration des provinces en tant qu'intendant[11]. Le Régent, loin de supprimer les intendants comme le demande Saint-Simon, s'appuie en effet sur un certain nombre d'entre eux dans les conseils, dont Nicolas Roujault[12]. Son département au Conseil du dedans comprend des provinces que, pour certaines, il connaît bien : leBerry, laNormandie, lePérigord, leRouergue, lecomté de Foix, laPicardie et leBoulonnais. Il est aussi chargé des projets de canaux[11].
Il entre également au Conseil de commerce[5], où il est théoriquement le représentant du Conseil du dedans[11]. Toutefois, dans la pratique, il ne rapporte pas d'affaire au Conseil de commerce[11].
Même s'il ne siège pas auConseil de finances, Roujault fait partie du« bureau des rêveries », avecMichel Amelot,Charles Trudaine,Yves Marie de La Bourdonnaye, etLouis de Machault. Ce comité, créé en avril 1716, reçoit différentes propositions de réforme et dresse des projets, présentés ensuite au Conseil de Régence. Certaines de ces propositions inspirent en 1716 un projet de réforme de collecte de la taille, préalable à la mise en place de lataille proportionnelle[11]. Ce projet de taille proportionnelle aux facultés du contribuable, dans lespays d'élection, commence à être appliqué avant la fin de la polysynodie[14].
Après la chute de lapolysynodie en septembre 1718, Roujault reste au Conseil de commerce, mais y reçoit la charge d'un département, ce qui n'était pas le cas avant[5]. Il comprend les entreprises et manufactures de provinces qu'il connaît, soit comme intendant, soit en tant que membre du Conseil du dedans : leBerry, laNormandie, leRouergue et lecomté de Foix[11]. Il y siège jusqu'au remplacement du Conseil de Commerce par le Bureau du commerce en 1722[5].
↑abcde etfPierre Bonnassieux,Conseil de commerce et Bureau du commerce : 1700-1791 : inventaire analytique des procès-verbaux, Paris, Archives nationales,(lire en ligne),p. LIX.
↑Claire Rioult, « Le Havre, le contrôle sanitaire maritime et le problème méditerranéen, années 1750-1780 »,Revue d'histoire moderne et contemporaine,vol. 66,,p. 7-31(lire en ligne).
↑Gaston Leloup, « Notice sur quelques paroisses gâtinaises de l'ancien diocèse de Sens »,Bulletin de la société d'émulation de l'arrondissement de Montargis,3e série,vol. 47,,p. 23-35(lire en ligne).
↑Beauchet-Filleau, « Recherches historiques sur Chef-Boutonne »,Mémoires de la société de statistique, sciences, lettres et arts du département des Deux-Sèvres, 3ème,vol. 1,,p. 1-246(lire en ligne).
Pierre Bonnassieux,Conseil de commerce et Bureau du commerce : 1700-1791 : inventaire analytique des procès-verbaux, Paris, Archives nationales,(lire en ligne),p. LIX.