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| Activités | Prêtre catholique, vicaire,maire |
Nicolas Corbillé, né le àla Chapelle-des-Marais et mort le àBouvron, est unprêtre catholique dudiocèse de Nantes.
Ayant refusé de prêter serment à laconstitution civile du clergé, il exerce clandestinement son ministère. Dénoncé, il est arrêté par un détachement militaire et fusillé à Bouvron, adossé le long du mur de l'église. Il fut aussi le premier maire deBouvron.
La mise en place duclergé constitutionnel se heurte à l’hostilité des populations et le département intensifie la chasse aux réfractaires. Plusieurs prêtres réfractaires sont arrêtés comme le curé François Delamarre, arrêté le 12 mars1792, emprisonné àSavenay puis dénoncé alors qu'il se cachait à Nantes,noyé en Loire le 16 novembre 1793[1].
Nicolas Corbillé poursuit son ministère dans la clandestinité[2]. Il avait fait annoncer cette messe par Olivier Bessac de Sordéac,« qui outre cela fait le docteur de village et cause le plus grand désordre dans la paroisse ». La municipalité est accusée de complicité et le rapport se termine en déclarant« qu'il est d'un intérêt des plus pressants d'arrêter la marche audacieuse du sieur Corbillé, la marche anticivique de la municipalité et celle désordonnée d'Olivier Bessac qui ont produit les effets les plus terribles dans la paroisse de Bouvron »[3].
En mars 1793, à l'annonce de la levée de 300 000 hommes, décrétée par laConvention, les habitants de Bouvron et des paroisses environnantes se révoltent. Ils se rassemblent sur les landes de Moëre et marchent surSavenay[4].
L'arrestation et l'exécution de l'abbé Corbillé nous sont connues par le rapport écrit du commandant du détachement militaire qui vint à Bouvron, au village du Bezou, le 25 germinal de l'an II (14 avril 1794)[3].
Le sous-lieutenant Maret qui commande ce détachement se dirige vers la maison de Perrinne Couëron, veuve d'Antoine Guitton, au village du Bezou. La tradition orale rapporte que le prêtre avait été dénoncé auprès du district deSavenay par une personne du village des Aulnais surnommée "la Vouigne"[Note 1].
« Procès verbal rendu par Maret, Commandant du détachement de Bouvron sousigné
Nous nous sommes détachés le 25 germinal 2°année républiquaine au village du Besou en la dite paroisse en la maison de la VVe Guitton avons trouvé un homme suspect se disant domestique de la dite maison; avons interrogé la dite VVe et sa fille qui nous ont dit qu'il était leur domestique, avons demandé aux voisins qui ont dit ne le connaitre; avons fait la perquisition dans la maison, avons vu trois carpes à bouillir, avons ouvert les armoires, avons trouvé une dizaine de biscuits au beurre et aux œufs dont les volontaires ont disposés, avons fait perquisition dans un lit, avons trouvé une douzaine de pommes reinettes enveloppées dans une serviette et dans un panier, une redinguotte à .... en ..., ensuite j'ai fermé les armoires et ai rendu les clefs à la dite VVe avec son portefeuille qui ne contenants que des assignats, je lui ai rendu en lui déclarant qu'elle et sa fille étaient en état d'arrestation. J'ai ensuitte mis la maison et les effets sous la responsabilité de Julien Guitton son voisin et me suis retiré avec mon détachement.
Avons conduit l'homme suspect devant la municipalité, séants René Haubois, desmottes, maignants qui m'ont avoué le connaitre pour Corbiller prêtre et cy devant vicaire de Bouvron. Nous l'avons interrogé sur plusieurs article auxquelles il m'a répondu que vaguement, il a seulement demandé à etre confessé par un prêtre assermenté; Je me disposais à l'envoyer à Savenay. En attendant le départ je l'ai fait conduire à la caserne, il a demandé à faire ses besoins, il a essayé de s'échapper, un volontaire court dessus et lui tire un coup de fusil, laisse son fusil pour courir, l'atrape aux cheveux et reçoit de sa part plusieurs coups de poing; ses camarades arrivent au secours et me le ramenent, à l'instant je l'ai fait fuisillier et vous ai envoyé ces deux coquines qui ne merittent aucunes indulgences. J'irai un de ces jours vous en donner de plus longs détails et vous dirai la manière dont s'est comportées la commune dans cette occasionCe que nous avons signés avec les municipaux présents
signatures
Maret, S-Lt, cdt le dtct [Sous-Lieutenant commandant le détachement]
Haubois offi mpl [officier municipal][Note 2]
Desmot off mpl [officier municipal][Note 3]
Meignen off mpl [officier municipal]
Deligné Sgt [Sergent][Note 4]
Duval caporal »
Il est exécuté le[2].
En 1933, lors de la dénomination des principales rues du bourg, le lieu de l'exécution de l'abbé Corbillé, devient la Place de l'Abbé Corbillé[5].
En 2025, une polémique éclate après que le maire de la ville ait formulé le souhait de débaptisé cette place[2]. Cette action provoque l'indignation de l'associationKoun Breizh - Mémoire de Bretagne (d)[2] et du médiaNHU[6].
François Ledoux,Histoire de Savenay, Savenay, Jules Allair,(lire en ligne)