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Nicéphore Niépce

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Nicéphore Niépce
Portrait posthume de Nicéphore Niépce par Léonard François Berger.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Joseph Nicéphore NiépceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Fratrie
Enfant
Isidore Niépce(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Œuvres principales
signature de Nicéphore Niépce
Signature

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Joseph Niépce ditNicéphore Niépce, né le àChalon-sur-Saône (actuelleSaône-et-Loire) et mort le àSaint-Loup-de-Varennes (Saône-et-Loire), est uningénieurfrançais, connu comme étant l'inventeur de laphotographie[1], appelée alors « procédéhéliographique »[2],[3].

Il est aussi l'auteur de la plus ancienneprise de vue photographique connue et dupyréolophore, le premiermoteur à combustion interne du monde.

Biographie

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Jeunesse et premiers travaux

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Joseph Niépce naît le àChalon-sur-Saône enBourgogne sous le règne deLouis XV. Son père, Claude Niépce, conseiller du Roi, estavocat à la Cour, receveur des consignations à Chalon-sur-Saône et intendant du Duc de Rohan-Chabot qui le tenait en estime. Sa mère, née Claude Barault[4], est la fille d'Antoine Barault, avocat et conseiller du Roi[5]. Très aisée et l'une des plus anciennes de Chalon, la famille Niépce possède des propriétés dispersées autour de la ville, procurant à Joseph des revenus élevés[2]. Il adopte le surnom deNicéphore selon certains lors de lapériode révolutionnaire[6]; quand d'autres expliquent qu'il a choisi « Nicéphore » en 1787, mille ans après la fin dupremier iconoclasme en 787, après avoir été renvoyé du lycée pour avoir montré des images delanterne magique à sa classe[7].

Ce prénom « Nicéphore » peut être vu comme le masculin de « Véronique », les deux ayant la même signification « Celui — ou celle — qui porte la victoire » engrec ancien. Or,Sainte Véronique, qui est déjà la patronne des imprimeurs (par le « voile de Véronique » sur lequel le Christ est réputé avoir « imprimé » son visage couvert de sueur en montant au calvaire) va devenir naturellement celle des photographes.

De 1780 à 1788, ses études aux collèges desOratoriens à Chalon-sur-Saône,Angers etTroyes font entrevoir pour Joseph une carrière ecclésiastique ; mais il semble que la vocation du jeune homme se soit émoussée. Il renonce à la prêtrise et s'engage dansl'armée révolutionnaire en 1792. Il s'installe àNice et s'y marie, le 4 août 1794, avec Agnès Roméro qui met au monde Isidore en 1796[2]. Isidore se mariera ensuite à Eugénie Gaucher de Champmartin, fille de Marguerite Michon de Pierreclau et de Henri Gaucher de Champmartin, lequel va jusqu'à vendre son château près d'Autun pour aider Nicéphore à financer ses inventions. Marguerite Michon est la sœur de l'héroïne deJocelyn, le célèbre récit en vers deLamartine,« bien des secrets du poète furent déchiffrés dans l’intimité de la famille Niépce » (Musée Maison Niépce)[8].

En 1801, Nicéphore est de retour à Chalon-sur-Saône, sa ville natale, où il retrouve sa mère, sa sœur Claudine-Antoinette et ses deux frèresClaude, l'aîné et Bernard. Les années suivantes sont consacrées, avec son frère Claude, à la mise en valeur de ses propriétés et à ses inventions : le « pyréolophore ». LeRapport sur une nouvelle machine inventée par MM Niepce et nommée par eux pyréolophore est lu par MM Berthollet etLazare Carnot le à l'Institut de France. Relayée dès le par leJournal de l'Empire,« la nouvelle défraya la chronique et se répandit aux quatre coins de l'empire ». Ce premiermoteur à explosion est breveté en 1807. Bien que jamais commercialisé, il apporte une certaine renommée, partagée avec Claude, à leurs talents d'inventeurs[9].

Nicéphore soumet aussi un projet pour la rénovation de lamachine hydraulique de Marly et mène des expériences sur la culture dupastel, dont le développement est favorisé par leblocus continental.

Tous ces travaux, l'état de guerre permanent propre aupremier Empire, le renchérissement de toutes choses amènent leur cortège de difficultés financières et Niépce contracte le premier d'une longue série d'emprunts.

La genèse de l'invention de la photographie

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L’année1816 est celle des premières recherches « héliographiques », menées conjointement à celles du pyréolophore. Fin 1817, son frère Claude part enAngleterre tenter de vendre leur moteur et continuer ses propres travaux sur le « mouvement perpétuel ». La correspondance des deux frères durant les onze années suivantes sera un véritable almanach de l'avancement des recherches et des premiers succès photographiques. En 1824, enfin, Nicéphore peut écrire à son frère :« La réussite est complète ».

Hélas, la situation de la famille est catastrophique : les dettes s'élèvent à1 800 000 francs et l'on songe sérieusement à vendre des propriétés pour rembourser des créanciers devenus impatients.

D'après la lettre à son frère Claude, datée du[10], il semble que ce soit à cette date que Nicéphore Niépce obtient un premier résultat significatif : une vue depuis sa fenêtre. Il s’agit d’un négatif que Niépce ne parvient pas à fixer. Après son développement, le papier continue de se noircir. Il appelle cette image rétine :« je plaçai l'appareil dans la chambre où je travaille ; en face de la volière, les croisées ouvertes ; je fis l'expérience d'après le procédé que tu connais, mon cher ami et, je vis sur le papier blanc toute la partie de la volière qui pouvait être aperçue de la fenêtre et une légère image des croisées qui se trouvaient moins éclairées que les objets extérieurs. »

En 1822, Niepce parvient à copier, par la simple action de la lumière, le portrait dessiné du pape Pie VII sur une plaque de verre enduite de bitume de Judée. Cette date est parfois retenue pour être celle de l'invention du procédé photographique. Un monument a été érigé, en 1933 (à l' occasion de centenaire de sa mort), àSaint-Loup-de-Varennes, sur lequel est inscrit : « DANS CE VILLAGE, NICEPHORE NIEPCE INVENTA LA PHOTOGRAPHIE EN 1822 »[11]. Pour Manuel Bonnet, un descendant de Nicéphore, à l'appui d'une lettre écrite le à son frère Claude, il convient de fixer la date précise de l'invention en septembre 1824 et non 1822[12].

Unenature morte réalisée par Niépce et connue sous le titreLa table servie a été considérée par certains chercheurs comme la première photographie, prise avant 1825[13]. L'original, offert par le petit-fils de Nicéphore, Eugène Niépce, à laSociété française de photographie en 1890, a, aujourd'hui, disparu. Il en subsiste une reproduction réalisée par la SFP en 1891. Les recherches de J.-L. Marignier[14] ont, depuis, conclu qu'il s'agissait plus vraisemblablement d'une image prise en 1832 ou 1833, par un procédé original, lephysautotype, mis au point par Niépce et Daguerre dans le cadre de leur collaboration, entre 1829 et 1833 (cf. infra)[15].

Point de vue du Gras, la plus ancienne photographie conservée, réalisée par Nicéphore Niépce en 1827.

En 1827[16], Niépce réalise la photographie intitulée lePoint de vue du Gras, prise depuis la fenêtre de samaison de Saint-Loup-de-Varennes, près de Chalon-sur-Saône. Il utilise pour cela une plaque d’étain[17] et dubitume de Judée, provenant de l'asphalte des mines deSeyssel (Ain). Après avoir reconstitué le procédé dans les années 1990 et, en s'appuyant sur les témoignages d'époque[18], J.-L. Marignier a estimé que le temps de pose avait dû être de plusieurs jours[19].

Parallèlement, l'inventeur lie ses premières relations avec le graveurAugustin François Lemaître deParis. Nicéphore Niépce fait appel à Augustin Lemaître, pour le conseiller et effectuer des tirages sur papier à partir de ses plaques gravées. Augustin Lemaître l'aida dans la réalisation d'images gravées sur du cuivre en traitant par la méthode deseaux-fortes, et obtenir des images avec le bitume[20].

Niépce lie également des relations avec l'ingénieur-opticienVincent Chevalier, C'est grâce à ce dernier queLouis Daguerre écrit une première lettre à Niépce en 1826. Les contacts entre les deux hommes sont peu fréquents : Niépce est assez méfiant, Daguerre plutôt pressant. Nicéphore envoie avec parcimonie des échantillons (parfois tronqués) de ses réussites tandis que Daguerre, lui, n'envoie que des promesses…

1827 est une année décisive. Bien que miné par des difficultés de tous ordres, Niépce prend conscience du degré d'achèvement de son invention et cherche des contacts pour la faire reconnaître et la perfectionner. Claude tombe toutefois gravement malade et il faut partir pour l'Angleterre où la situation est, là aussi, calamiteuse : épuisé par ses recherches, n'ayant pas réussi à négocier le pyréolophore, Claude sombre dans la démence et meurt peu après. Lors de leur passage àParis, Niépce et sa femme nouent des relations avec des scientifiques, mais sans suite. Mêmes résultats en Angleterre malgré de flatteuses rencontres avec des membres de laRoyal Academy.

L'association avec Daguerre et décès

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Au début de1828, retour à Chalon-sur-Saône : Daguerre se montre de plus en plus désireux de connaître de nouveaux résultats. Le premier projet d'association entre Niépce et Daguerre voit le jour en. Le but de l'association est de commercialiser les fruits de la nouvelle découverte, à parts égales. Niépce apporte son invention, Daguerre ses relations et son « industrie ». Au cours des années suivantes, la collaboration devient plus étroite : une correspondance s'établit entre Chalon-sur-Saône et Paris. On use même, pour préserver le secret, d'un code chiffré désignant les éléments utilisés (13=lachambre noire, 56=leSoleil, 5=lebitume de Judéeetc.). Ce code compte jusqu'à cent une références. Les lettres échangées montrent que Daguerre est surtout préoccupé de la gestion de son « diorama » et que les recherches sont essentiellement le fait de Niépce (bien que Jacques Louis Daguerre parle de « nos » recherches).

En1832 enfin, Daguerre réalise pour Niépce un bilan de ses propres travaux d'où il ressort que l'un et l'autre, avec les mêmes produits, obtiennent des résultats différents ; il est toutefois à noter — et cela n'est pas sans importance — que jamais Daguerre n'a pu montrer à Niépce le moindre résultat de ses essais. Mais les choses avancent. Au début de1833, cependant, Daguerre, malade, suggère la remise à plus tard de certains essais.

Le à19 h, Nicéphore Niépce meurt subitement dans samaison deSaint-Loup-de-Varennes. Il repose depuis au cimetière du village.

Le,François Arago présente à la chambre des Députés son rapport sur ledaguerréotype[21]. Cette communication livre « à l'univers tout entier » le secret du procédé deLouis Daguerre. Arago oublie seulement de préciser que l'invention dont il est question est née depuis déjà quinze ans du génie d'un autre homme : Nicéphore Niépce. En 1841 commence une polémique sur la paternité de l'invention. Le fils de Nicéphore Niépce, Isidore Niépce, publie un livre intituléHistorique de la découverte improprement nommée daguerréotype[22]. Il faudra quelques années pour que la paternité de l'invention, confisquée un temps par Daguerre, soit définitivement rendue à Niépce.

Vers1853,Abel Niépce de Saint-Victor améliore la technique de son oncle sous le nom d'héliogravure.

Hommages et lieux de mémoire

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  • Rue en centre-ville de Martigues
  • Rue à Saint-Priest (F69800)
  • Rue àClermont-Ferrand (63000)

Notes et références

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  1. WillfriedBaatz,Photography: An Illustrated Historical Overview, New York, Barron's,(ISBN 0-7641-0243-5,lire en ligne),16
  2. ab etc« Joseph Nicéphore Niépce »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surfiches.lexpress.fr(consulté le).
  3. « World's oldest photo sold to library »,BBC News,‎(lire en ligne, consulté le) :

    « The image of an engraving depicting a man leading a horse was made in 1825 by Nicéphore Niépce, who invented a technique known as heliogravure. »

  4. Ou Baraut, selon son acte de mariage, ou Barrault, selon l'acte de baptême de sa fille, cf.ManuelBonnet et Jean-LouisMarignier,Niépce correspondance et papiers,op. cit.
  5. Archives départementales de Saône et Loire, 4 E 76/31,Registre paroissiaux de Saint-Jean de Maizel,Contrat de mariage entre Claude Niépce et Claude Barault, 11 avril 1761.
  6. « Niépce, l’inventeur qui ne sut jamais se vendre »,Le Bien public, 7 août 2014.
  7. Daniel Girardin, « Niépce versus Ste Véronique », inNicéphore Niépce, une nouvelle Image, Actes du colloque Nicéphore Niépce, 15-16 janvier 1998, Société des amis du Musée Nicéphore Niépce, Chalon-sur-Saône, 1999.
  8. « musée Nicéphore Niépce - Archives Niepce - Inventeur de la photographie », surwww.archivesniepce.com(consulté le)
  9. Manuel Bonnet et Jean-Louis Bruley,Niepce, une autre révolution à l'ombre du grand Carnot. Essai de bibliographie raisonnée du premier moteur à combustion interne (1806)., Chalon-sur-Saône, Université pour tous de Bourgogne, centre de Chalon sur Saône,, 306 p.(ISBN 979-10-93577-01-2).
  10. Manuel Bonnet & Jean-Louis Marignier, « Niépce correspondance et papiers »,(consulté le).
  11. « Site de la Maison Nicéphore Niepce »
  12. Jean Claude Nièpce,Abel Nièpce 1805 - 1870, Chalon-sur-Saône, Université pour Tous de Bourgogne,, 229 p.,p. 72
  13. « Catalogue des œuvres », surNiepce.com(consulté le).
  14. Jean-LouisMarignier,Niépce : L'invention de la photographie, Paris,Belin,, 592 p.(ISBN 2-7011-2433-6),p. 478-491.
  15. « Le physautotype », surNiepce.com(consulté le).
  16. Entre le solstice d'été et la fin du mois de juillet, cf.Jean-Louis Marignier, « Aux origines de la photographie : Nicéphore Niépce »,Académie des beaux-arts,‎,p. 53-84(lire en ligne) etJean-LouisMarignier, « Histoire de la redécouverte des procédés de l'invention de la photographie par Nicéphore Niépce »,Histoire de la recherche contemporaine,vol. 1,no 2,‎,p. 145-156.
  17. La photographie -Histoire - Techniques - Art, Éd. Larousse, 2008,p. 12.
  18. Le Constitutionnel du 20 août 1839,p. 2,« "Le procédé de M. Daguerre" », surGallica,(consulté le).
  19. Jean-LouisMarignier,Niépce : L'invention de la photographie, Paris,Belin,, 592 p.(ISBN 2-7011-2433-6),p. 532-536.
  20. Biographie de Nicéphore Niépce, musée Nicéphore Niépce.
  21. FrançoisArago,Rapport de M. Arago sur le daguerréotype, Bachelier,, 54 p.(lire en ligne).
  22. IsidoreNiépce,Historique de la découverte improprement nommée daguerréotype, Astier,, 72 p.(lire en ligne).
  23. Statue qui fut replacée en 1946, après avoir été mise en sécurité pendant l'Occupation. Source : Alain Dessertenne, « Les Statues publiques en Saône-et-Loire.1re partie : Les Statues aux illustres », revue trimestrielleImages de Saône-et-Loireno 205 de mars 2021,p. 6-11.

Voir aussi

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Bibliographie

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Iconographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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