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Nicée

40° 26′ nord, 29° 43′ est
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Ne doit pas être confondu avecNice.

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Pour les articles homonymes, voirNicée (mythologie).

Nicée
actuelleİznik
Image illustrative de l’article Nicée
Vestiges de la porte de Constantinople à Nicée.
Localisation
PaysDrapeau de la TurquieTurquie
ProvinceBursa
Région antiqueBithynie
Coordonnées40° 26′ nord, 29° 43′ est
Histoire
c.Fondation
Conquêteromaine
325Premier concile de Nicée
787Deuxième concile de Nicée
1081-1097Capitale dusultanat de Roum
1204-1261Capitale de l'empire de Nicée
1331Conquêteottomane
Géolocalisation sur la carte :Turquie
(Voir situation sur carte : Turquie)
Nicée
Géolocalisation sur la carte :province de Bursa
(Voir situation sur carte : province de Bursa)
Nicée
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Nicée (engrecΝίκαια, en latinNicaea) est unecité du nord-ouest de l’Anatolie fondée vers, tour à tourhellénistique,byzantine etottomane, correspondant à la villeturque actuelle d’İznik. Elle est surtout connue comme ayant été le siège despremier etdeuxième conciles de Nicée, respectivement en 325 et 787 (les premier et septième conciles des débuts de l’Église chrétienne), le lieu où fut rédigé lesymbole de Nicée (datant du premier concile) et la capitale de l’empire de Nicée après la conquête deConstantinople par laquatrième croisade en 1204 jusqu’à ce que cette dernière soit reprise par lesGrecs en 1261.

La ville ancienne est située dans le périmètre de la ville actuelle d’İznik à l’extrémité est du lac Ascanion (aujourd’huilac d'İznik), entouré de collines au nord et au sud. Elle est entourée de tous les côtés par un mur de plus de trois kilomètres de longueur et de dix mètres de hauteur. Un double fossé longe ce mur sur le côté terrestre ; plus de cent tours permettent la surveillance du mur. Des portes massives percées sur la portion terrestre des murs constituaient les seuls moyens d’accès à la ville. De nos jours, ce mur a été percé à de nombreux endroits pour permettre la circulation. Une grande partie des fortifications originales est conservée et constitue une attraction touristique appréciable.

La muraille ouest de la ville longe le lac, interdisant ainsi tout siège naval. Elle permet l'approvisionnement de la ville. Le lac est suffisamment vaste pour interdire tout blocus naval et la ville, suffisamment étendue pour rendre difficile toute tentative d’atteindre le port grâce à des engins de siège montés sur le rivage.

Histoire

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Période archaïque

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Selon lalégende, la ville aurait été fondée par le dieuDionysos ou le demi-dieuHéraclès et nommée d’après lanympheNicée dont l’effigie se retrouvait sur les pièces de monnaie de la ville[1].

Selon une autre tradition, la ville aurait été bâtie par desBéotiens et se serait appeléeAngorê (Άνγκόρη) ouHélicorê (Έλικόρη) ; une autre théorie, moins répandue, voudrait qu’elle ait été fondée par des soldats d’Alexandre le Grand originaires de Nicée enLocride, près desThermopyles[1]. Quoi qu’il en soit, la premièrecolonie grecque du site fut probablement détruite par lesMysiens et rebâtie parAntigoneIer, l’un des successeurs d’Alexandre (appelésdiadoques) vers. et renommée Antigoneia (Άντιγονεία). Antigone Ier établit des colons béotiens dans le voisinage, ce qui donne ainsi plus de poids à la tradition selon laquelle la ville aurait été fondée par ceux-ci. Après la défaite d’AntigoneIer et sa mort lors de labataille d'Ipsos en 301 av. J.-C., la ville fut prise parLysimaque qui la rebaptisa Nicée (Νίκαια, aussi transcrit commeNikaia ouNicæa) en mémoire de sa femme Nicæa qui venait de mourir[1].

Peu avant 280 av. J.-C., la ville fut conquise par la dynastie locale des rois deBithynie. Ce fut le début de sa montée en importance comme résidence royale, en même temps que de la rivalité qui devait l’opposer àNicomédie. La dispute entre les deux villes pour obtenir le titre de capitale (metropolis) de la Bithynie devait durer deux siècles et la trente-huitième oraison deDion Chrysostome fut spécifiquement composée pour mettre un terme à la controverse[2],[3].

Période romaine

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Nicée fut conquise par Rome en. Elle demeura l'un des centres urbains les plus importants d’Asie Mineure tout au long de lapériode romaine, continuant sa compétition traditionnelle avecNicomédie comme siège de la résidence du gouverneur romain de Bithynie et duPont[4],[2]. Le géographeStrabon la décrit comme bâtie selon lacoutume hellène avec une grande régularité[5]. Elle avait la forme d’un carré mesurant 16 stades de circonférence, c'est-à-dire 0,7 km × 0,7 km, couvrant donc une superficie de 50 ha ou 0,5 km². Elle avait quatre portes et ses rues s’entrecroisaient à angle droit conformément aux plans d’Hippodamos deMilet, permettant, à partir d’un monument situé au centre-ville, d’apercevoir les quatre portes[3],[6]. Ce monument était situé augymnasium, lequel fut détruit par le feu mais reconstruit parPline le Jeune qui y fut gouverneur au début duIIe siècle. Pline fait du reste fréquemment mention de Nicée et de ses monuments dans ses écrits[3].

Dans le cadre des grands voyages entrepris pour mieux intégrer les provinces à l’Empire, l’empereurHadrien visita la ville en 123 ap. J.-C., après qu’elle eut été gravement endommagée par untremblement de terre, et en fit commencer la reconstruction. La nouvelle ville était entourée d’un mur polygonal de plus de trois kilomètres de longueur. Elle ne devait être achevée qu’auIIIe siècle et ses nouvelles murailles ne la sauvèrent pas des attaques desGoths en 258[2],[6]. Les nombreuses pièces de monnaie de Nicée encore existantes témoignent de l’intérêt porté à la cité par les empereurs romains ainsi que de la fidélité des citoyens envers ces derniers. Nombre de ces pièces commémorent les grandes festivités qui y étaient célébrées en l’honneur des dieux et de l’empereur comme àOlympie,Isthmie,Dionysies,Delphes,Philadelphie, etc[3],[7].

Période byzantine

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Située à quelque 100 kilomètres deConstantinople, Nicée, auIVe siècle, était devenue une cité prospère ainsi qu’un important centre administratif et militaire en voie dechristianisation. Elle produisait suffisamment de textile pour en exporter ; elle était également un centre de production de verrerie et d’objets de métal[8]. Avec Nicomédie, elle formait « la grande banlieue asiatique de Constantinople[9] ». Elle était située sur la grande voie commerciale et militaire qui reliait Constantinople et, à partir d’Iconium (aujourd’huiKonya), soit la vallée de l’Euphrate via l’ancienneroute des Indes, soit l’Arménie viaCésarée de Cappadoce : deux routes vitales pour l’économie de l’Empire romain d'Orient[10]. En 325, l’empereurConstantin y convoqua lepremier concile œcuménique[11]. La cité donna son nom ausymbole de la foi qui y fut adopté au concile de 325[12],[11],toujours en vigueur tel quel dans lesÉglises orthodoxes, et également intégré, avec l’ajout des 14 conciles ultérieurs, dans lathéologie de l’Église catholique[13].

Nicée maintint son importance tout au long duIVe siècle et fut témoin de la proclamation de l’empereurValens (364) et de la révolte manquée deProcope (365). Au cours de cette même période l’évêché de Nicée se sépara de celui de Nicomédie et fut élevé au rang d’archevêché, son titulaire prenant le titre de « métropolite ». La ville, dévastée par deux tremblements de terre d’envergure en 363 et 368, connaît un fort déclin : beaucoup de ses grands édifices publics, négligés, tombèrent en ruines et durent être restaurés auVIe siècle par l’empereurJustinien[11].Marcien (né vers 395, empereur en 450, mort en 457) y convoqua un nouveau concile qui se réunit le et fut déplacé presque immédiatement versChalcédoine, plus proche de Constantinople, sans doute pour que l’empereur puisse y assister en personne malgré la pression que faisaient peser lesHuns d’Attila sur la frontière duDanube[14].

Par la suite, la ville n’est plus mentionnée dans les sources jusqu’au début duVIIIe siècle. En 715, l’empereurAnastase II s’y réfugia après avoir été déposé. Nicée résista avec succès aux attaques des califesomeyyades en 716 eten 727[15],[16]. Un nouveau tremblement de terre eut lieu en 740. La ville fut témoin de la révolte d’Artabasde en 741/742 et fut le siège duseptième concile œcuménique qui condamna l’iconoclasme en 787[17],[18],[19]. Au cours du même siècle, la ville devint la capitale du thème de l’Opsikion.

AuIXe siècle, l’empereurMichel III, dans la lutte acharnée qu’il menait contre les Arabes, fit reconstruire ses fortifications[20]. En raison de sa proximité avec Constantinople, Nicée devint le point de départ de rebellions auXe siècle etXIe siècle, comme celle deBardas Sklèros (978)[21]. Celles-ci furent facilement maîtrisées À la suite de la rébellion deNicéphore Melissenos, qui s’était proclamé empereur à Nicée et avait appelé lesultan seldjoukideSoliman à son aide, la ville tombe aux mains desTurcs seldjoukides en 1081, dix années après la chute de la majeure partie de l’Anatolie aux mains des Turcs[22],[23],[24]. LesSeldjoukides firent de Nicée la capitale de leurs possessions d’Asie Mineure jusqu’en 1097 lorsqu’elle fut reprise par lesByzantins avec l’aide de lapremière croisade au prix d’un long siège[25],[26].

Comme le reste de l’Empire, Nicée connut auXIIe siècle un siècle de stabilité relative et de prospérité : on estime que la population était comprise entre 30 000 et 100 000 habitants[27],[28]. Les empereursComnènes (Alexis, Jean et Manuel) conduisirent de nombreuses campagnes pour raffermir la présence byzantine en Asie Mineure. D’importantes fortifications furent construites, spécialement sousJean etManuel, qui aidèrent à protéger à la fois la ville et ses campagnes fertiles, convoitées par lesémirs turcs. Plusieurs bases militaires et colonies existaient également dans la région, par exemple près deRhyndakos en Bithynie où l’empereur Jean passa toute une année à entraîner ses soldats en vue de campagnes en Asie Mineure[29].

Après la chute de Constantinople aux mains de laquatrième croisade en 1204, l’Empire de Nicée fut l’un desÉtats grecs survivants. Lorsque les croisés créèrent unnouvel empire « latin » dans la capitale après avoir déposé l’empereurAlexis III Ange, son gendreThéodore Laskaris quitta Constantinople pour l’Asie Mineure où, en 1206, il s'établit à Nicée où il fut couronné empereur en 1208[30]. Après des débuts difficiles, le jeune empire prit bientôt son essor : au printemps 1211, Théodore réussit à vaincre les forces du sultan seldjoukide auprès duquel s’était réfugiéAlexis III ; le sultan périt au cours de la bataille alors qu’Alexis III finit ses jours dans une prison de Nicée[31].

Sur le plan religieux, lepatriarche de Constantinople,Jean X Kamateros, réfugié enThrace, déclina l’invitation de Théodore Laskaris de venir s’établir à Nicée. Mais dès son décès en 1206, le synode de Nicée élut patriarche le savantMichel Autoreianos qui reprit le titre de patriarche œcuménique et procéda au couronnement de Théodore en 1208[32]. Lorsque lesSerbes demandèrent leurautonomie ecclésiastique, c’est au patriarche de Nicée qu’ils s’adressèrent, le reconnaissant ainsi comme primat de l’Église orthodoxe[33], de sorte qu’en 1332, Jean III et son patriarcheGermain II purent s’adresser aupape comme représentants légitimes deschrétiens orientaux[34]. Toutefois, la ville de Nicée fut bientôt délaissée comme résidence principale des empereurs qui lui préféraientNymphaion etMagnésie sur leMéandre.Jean III Doukas Vatatzès (1222-1254) réussit à faire de l’état grec de Nicée, pourtant coincé entre les « latins » au nord-ouest et lesmusulmans au sud-est, une puissance respectée. Il réussit non seulement àreprendre pied dans les Balkans et à se rendre maître de l’empire deThessalonique, mais aussi à nouer des relations tant avec lapapauté qu’avec l’Empire latin[35].

Peu après la fondation de l’empire de Nicée, la ville devint non seulement un point de ralliement pour la reconquête de Constantinople à l’instar des deux autresÉtats grecs successeurs (ledespotat d’Épire et l’empire de Trébizonde) mais aussi un centre d’intense activité intellectuelle. Si bien queGrégoire II de Chypre (1241-1290), qui s’était réfugié à Nicée et deviendra patriarche de Constantinople après la reconquête, dira d’elle qu’elle « ressemblait à l’ancienne Athènes par l’abondance de ses érudits » et qu'elle était une « source de connaissance aussi merveilleuse qu’intensément aimée[36] ». ThéodoreIer y attira de nombreux lettrés du monde grec tombé aux mains des Latins. Nombre d’intellectuels s’y réfugièrent, comme l’écrivainNicétas Choniatès, l’éruditNicéphore Blemmydès, et l’historienGeorges Akropolitès. En 1234 s’y tint une réunion avec les représentants du papeGrégoire IX (qui fut transférée par la suite à Nymphaeion) dans le but de négocier la réunion des deuxÉglises séparées depuis 1054[37].

Après la reconquête de Constantinople par les Grecs, Nicée perdit de son importance. De plus, la politique deMichel VIII Paléologue, qui délaissait la frontière anatolienne, occasionna de graves rébellions en 1262 et 1265, alors que la panique s’insinuait en ville, nourrie par les rumeurs au sujet d’une attaquemongole imminente. Cette rébellion de paysans bien armés se doubla de la rivalité opposant l’empereur Michel VIII Paléologue et le patriarcheArsène Autorianos, partisan de la famille desLascaris[38]. L’empereurAndronic II visita la ville en 1290 et prit soin de restaurer ses défenses. L'Empire s’avéra incapable de freiner l’expansionottomane dans la région[11]. Aussi, lorsque l’empereurAndronic III etJean Cantacuzène furent défaits àPélékanon le, seules quelques villes comme Nicée,Nicomédie,Brousse,Sardes etPhiladelphie continuèrent de dépendre des Byzantins[39]. Il devint rapidement impossible de les défendre et Nicée dut se rendre aux Ottomans après unsiège de trois ans, le[40],[41].

Période ottomane

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Pichet d'Iznik, céramique siliceuse à décor peint sur engobe et sous glaçure transparente, v. 1560–1570,musée du Louvre.

La ville fut donc conquise et intégrée à l’Empire ottoman qui, après la conquête de Nicomédie, s’étendait sur la presque totalité de la Bithynie et de l’Asie Mineure. Soumis à cette nouvelle puissance et à salégislation musulmane, les habitants s’y intégrèrent : nombreux furent ceux qui se convertirent à l’islam et passèrent auturc pour échapper austatut deroumis et à ladouble-capitation imposée aux non-musulmans, en dépit des protestations du patriarche de Constantinople qui leur adressa vainement des admonestations en 1339 et 1340[42]. Les villes de Bithynie reprirent le rôle important qui avait jadis été le leur dans le commerce international : les deux industries majeures de Nicée, le textile et la céramique, en furent ravivées[43].Orhan, ledeuxième sultan ottoman, envoya même une caravane à Constantinople pour y vendre les icônes, manuscrits et reliques qu’il avait enlevés aux églises de Nicée[44]. Un grand nombre d’édifices publics furent détruits et leurs matériaux utilisés par lesOttomans pour la construction de mosquées et autres édifices. Après lachute de Constantinople en 1453, Nicée perdit à nouveau son importance, mais retrouva une nouvelle vitalité auXVIIe siècle en devenant un centre de production defaïence etporcelaine.

Les vestiges

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Dans l’un de ses poèmes,Nicéphore Blemmydès (1197-vers 1269) décrit ainsi la ville : « Nicée, une ville aux larges avenues, remplie de gens, fière de ce qu’elle contient, constitue la marque par excellence de la bienveillance impériale[45]. »

Les anciennes murailles ainsi que leurs tours et portes sont relativement bien conservées. Elles s’étendent sur plus de trois kilomètres, étant d’une épaisseur de 5 à 7 mètres à la base et d’une hauteur de 10 à 13 mètres. Elles sont percées de quatre larges portes et de deux plus petites. Sauf à quelques endroits, elles sont faites de dalles romaines et de blocs de pierre équarris joints par un ciment très épais. Des colonnes et autres fragments de ruines ou d’édifices plus anciens y sont intégrés çà et là. Comme ceux de Constantinople, les murs semblent avoir été édifiés auIVe siècle. Quelques tours portent des inscriptions grecques[46].

Les ruines des temples antiques, églises, synagogues, mosquées, bains, marchés couverts et villas, dispersées à travers les jardins et immeubles modernes, occupant une grande partie de l’espace autrefois à l’intérieur des fortifications romaines et byzantines, témoignent de ce que l’endroit eut, pendant la période ottomane, une importance certaine, quoique moindre que pendant la période byzantine[47]. L’ancien centre-ville ottoman semble avoir été entièrement construit avec les débris de l’ancienne Nicée, et les murs en ruine des anciennes mosquées et bains publics (thermes devenus « bains turcs ») sont pleins de fragments des anciens temples et églises greco-romains. Au nord-ouest de la ville, deux digues s’avancent dans le lac, formant un port. Toutefois, le lac s’est considérablement envasé à cet endroit et l’ancien port est désormais un marécage. Hors des murs de la ville, on peut aussi voir les ruines d’un ancien aqueduc[46].

L’église de la Dormition était la principale église grecque orthodoxe de Nicée et l’une des églises byzantines d’Asie Mineure dont l’architecture était la plus impressionnante. Ornée d’un dôme et dotée d’une nef ayant la forme d’une croix à l’abside allongée, elle datait possiblement de la fin duVIe siècle. Sonbêma, où se trouvaient l’autel et le trône patriarcal, était décoré de fines mosaïques, détruites par les iconoclastes mais restaurées auIXe siècle. Bombardée en 1922 lors duconflit gréco-turc consécutif à laPremière Guerre mondiale, il n’en reste plus aujourd’hui que les bases des murs, le pavement et quelques éléments de marbre[48],[49].

L’église Sainte-Sophie de Nicée, site du concile de 787, musée à l’époque deMustafa Kemal Atatürk, est redevenue mosquée en novembre 2011, neuf ans avant labasiliqueAyasofya d'Istanbul.

Des fouillesarchéologiques sont en cours dans les fourneaux ottomans où étaient produites les faïences de Nicée.

Tradition chrétienne

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Leconcile de Nicée a établi que les clercs doivent toujours être attachés à une Église (canon 15). Plus tard, leconcile de Chalcédoine (451) pose l’interdiction d’ordonner un clerc, y compris un évêque, sans lui confier un lieu à desservir (canon 6). Dans l’esprit de ces conciles anciens, il s’agit d’une communauté réelle dechrétiens et non d’un titre. Entre-temps, à mesure que l’Égypte, leProche-Orient et l’Anatolie passaient sous juridiction musulmane et perdaient leurs communautés chrétiennes, est apparue dans les Églises issues de laPentarchie (Église catholique romaine etÉglises orthodoxes canoniques) la tradition dessièges titulaires (épiscopaux ouarchiépiscopaux) : des titres accordés à certainsprélats qui, sans avoir de juridiction territoriale sur desdiocèses actuels, occupent des fonctions dans le gouvernement de leur Église, pour lesquelles ils sont consacrésévêques. La nomination d’évêques ouarchevêques « titulaires » est strictement du ressort duSaint-Siège dans l’Église catholique romaine et desPatriarches (surtoutcelui de Constantinople) dans les Églises orthodoxes. La pertinencethéologique de ces évêques sanscharge pastorale suscite des débats et beaucoup de ces sièges, dont Nicée, sont désormais vacants[50].

Dans l’Église catholique romaine, ceux auxquels ce titre est accordé, autrefois appelés évêquesin partibus, pourin partibus infidelium (« en pays des infidèles »), par référence à d’anciensdiocèses disparus au cours de l’histoire, sont depuisLéon XIII (1882) dénommés « évêques titulaires ». Tout évêque, même si contraint à la démission, reste « évêque d'un lieu particulier » ; il lui est alors donné le titre d'un siège titulaire. Ainsi, l’archevêché catholique de Nicée constitue un « siège titulaire » vacant depuis la mort de son dernier titulaire en 1976[51].

Dans lesÉglises orthodoxes, particulièrementcelle de Grèce, les sièges titulaires correspondent aux anciensévêchés ouarchevêchés de l’Empire byzantin restés sans fidèles en raison du passage des habitants de ces territoires à l’islam et de l’expulsion des chrétiens au fil des siècles (notamment au moment duTraité de Lausanne de 1923) : Nicée est ainsi siège titulaire pour lepatriarcat œcuménique de Constantinople. Le titulaire de 2001 à 2010 était l’ancienarchevêque de Carélie et de toute la Finlande, le métropoliteJohn Rinne (en).

Personnalités liées à Nicée

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Dans la culture populaire

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Dans l'univers deWarhammer 40.000, où l'imagerie chrétienne est omniprésente, le concile de Nikaea est une réunion del'Empereur et de ses généraux et fils, les Primarques, débattant de l'utilisation des énergies occultes du Chaos par leurs armées.

Notes et références

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  1. ab etcStefanidou (2003), chap. 2 : « Foundation, other names ».
  2. ab etcStefanidou (2003), chap. 3 : « History ».
  3. abc etdDictionary of Greek and Roman Geography (1854) : « Nicæ ».
  4. Morrisson (2004),p. 305.
  5. Strabon, XII. 565 et sq.
  6. a etbStefanidou (2003), chap. 5 : « Culture ».
  7. Voir à ce sujet Petit, « La politique des empereurs », 1974,pp. 265-273..
  8. Treadgold (1995),pp. 139-141.,Morrisson (2004),p. 371.
  9. Bréhier (1969),p. 11.
  10. Bréhier (1969),p. 15.,Cheynet (2007),p. 406.
  11. abc etdKazhdan 1991, t. 2, p. 1463-1464, article « Nicæa ».
  12. Treadgold (1997),pp. 42-43.
  13. Adolf von Harnack (trad. Eugène Choisy, postface Kurt Kowak),Histoire des dogmes, Paris, Cerf,coll. « Patrimoines. Christianisme »,,2e éd., 495 p.(ISBN 978-2-204-04956-6,OCLC 409065439,BNF 35616019).
  14. Treadgold (1997),p. 98.,Morrisson (2004),p. 69.
  15. Cheynet (2007),p. 13.
  16. Treadgold (1995),pp. 344-348.
  17. Treadgold (1997),pp. 420-421.
  18. Ostrogorsky (1983),p. 207.
  19. Cheynet (2007),p. 17.
  20. Ostrogorsky (1983),p. 255.
  21. Bréhier (1969),pp. 179 et 222 ; Ostrogorsky (1983),p. 323.
  22. Cheynet (2007),p. 49.
  23. Bréhier (1969),pp. 237 et 239.
  24. Ostrogorsky (1983),p. 371.
  25. Treadgold (1997),pp. 614-622 passim.
  26. Bréhier (1969),pp. 255 et sq.
  27. Treadgold (1997),p. 702.
  28. Laiou (2011),pp. 80-82, 96, 99.
  29. Cheynet (2007),pp. 438-440.
  30. Bréhier (1969),pp. 304 et sq.
  31. Laiou,La puissance grandissante de l’empire de Nicée (1230-1259), 2011,pp. 9-11.
  32. Laiou (2011),p. 203.
  33. Cheynet (2007),p. 470.
  34. Pour toute cette période, voir Georg Ostrogorsky (1983),pp. 448-454 et Treadgold (1997),pp. 821-827.
  35. Sur la montée de l’empire de Nicée, voir Treadgold (1997),pp. 723-730.
  36. Patrologia Græca, CXLII, 21, cité par Vassiliev (1952),p. 548.
  37. Vassiliev (1952),p. 543.
  38. Laiou (2011),p. 18.
  39. Treadgold (1997),p. 761.
  40. Nicol (2005),p. 195.
  41. Laiou (2011),p. 27.
  42. Laiou (2011),p. 215.
  43. Laiou (2011),p. 100, 104.
  44. Laiou (2011),p. 387.
  45. Curriculum vitæ et carmina, vss. 22-24, cité dans Vassiliev (1952),p. 512.
  46. a etbMango (1978), image 4,p. 11 ; Leake (2003),pp. 10 foll. ; Rasch (2011),pp. 1374 foll.
  47. Vassiliev (1952),p. 512.
  48. Mango (1978),p. 90.
  49. Vassiliev (1952),p. 513.
  50. Hervé Legrand,Le ministère des évêques au concile Vatican II et depuis, Paris, Cerf,, p. 235-237.
  51. Voir catholic-hierarchy.org.

Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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