Fondation |
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Type | Compagnie de ballet,organisation à but non lucratif ![]() |
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LeNew York City Ballet, ou plus simplement leCity Ballet, est une compagnie dedanse classique etmoderne fondée en1946 àNew York par le chorégrapheGeorge Balanchine etLincoln Kirstein sous le nom de The Ballet Society. Elle adopte son nom définitif lorsqu'elle devient compagnie résidente duNew York City Center for Music and Drama en 1948.
Disposant du plus vaste répertoire pour une compagnie de ballet américaine, elle connaît un succès ininterrompu depuis sa création, prolongé après la mort de Balanchine en 1983. Elle propose une soixantaine de chorégraphies différentes aux États-Unis chaque année, et se produit également dans le monde entier.
LaSchool of American Ballet est l'école de danse rattachée à la compagnie, également fondée par George Balanchine et Lincoln Kirstein dès 1934. Installée auLincoln Center et accueillant environ 800 élèves chaque année, elle est la plus importante école de danse des États-Unis et forme 90% des danseurs de la compagnie.
Lincoln Kirstein, une personnalité influente dans le domaine des arts à New York, invite le danseur et chorégraphe russe George Balanchine à le rejoindre aux États-Unis en 1933 pour y créer une école de danse[1]. La School of American Ballet nait en 1934, dans le but de former des danseurs classiques d'un niveau encore inconnu aux Etats-Unis[2]. Balanchine et Kirstein, s'appuyant sur ces danseurs, créent une première compagnie professionnelle, l'American Ballet (en) en 1935[3], mais elle peine à se développer par manque de financement. Elle est dissoute après une tournée en Amérique du Sud en 1941[4].
Un nouvel élan est donné au projet d'une compagnie professionnelle après laDeuxième Guerre mondiale qui avait mis un frein aux activités de Balanchine et Kirstein[5]. Leur association est le projet le plus important de la vie de ce dernier. Il écrit ainsi dans une lettre en 1946 lors de la création de la compagnie :« je n'ai pas d'autre justification que permettre à Balanchine de faire ce qu'il veut, comme il le veut »[6].
Initialement créée en 1946 sous le nom deThe Ballet Society (en), la compagnie prend en 1948 le nom de New York City Ballet (NYCB) lorsqu'elle devientrésidente auNew York City Center, à l'époque le City Center of Music and Drama[7].
Le New York City Ballet connaît son premier succès marquant en 1949 avec le balletFirebird, une reprise decelui créé parIgor Stravinsky etMichel Fokine en 1910[5], et réalise se première tournée internationale l'année suivante[4]. Balanchine s'épanouit au New York City Center. Il y crée 47 ballets en une quinzaine d'années[8], dont plusieurs demeurent des classiques du répertoire de la compagnie, parmi lesquelsOrpheus,La Valse,Symphony in C,Casse-noisette (rejoué chaque année depuis sa création en 1954 à la période de Noel[5]),Agon,A Midsummer night's Dream. En 1957, lepas de deux d'Agon, qui associe pour la première fois un danseur noir (Arthur Mitchell) et une ballerine blanche (Diana Adams), fait scandale[9].
Balanchine a pour adjointJerome Robbins de 1948 à 1958, ce dernier réintégrant ensuite le New York City Ballet en 1969 après avoir créé sa propre compagnie et produit des spectacles àBroadway[10]. Forte de son succès, la compagnie s'installe auDavid H. Koch Theater, créé en 1964 sous le nom de New York State Theater. Le bâtiment est conçu par l'architectePhiliip Johnson selon des spécifications, entre autres conseils, de Balanchine pour la scène et l'auditorium[7]. Ce nouvel espace rend possible les créations spectaculaires des années 1960 et 1970 commeJewels, Don Quixote, Union Jack, Vienna Waltzes[5].
Le City Ballet est la première compagnie de danse américaine à bénéficier de deux engagements permanents : en plus de celui du David H. Koch Theater de New York dès 1964, le second est celui duSaratoga Performing Arts Center (en) deSaratoga Springs, dans l'État de New York, à partir de 1966[1].
À la mort de Balanchine en 1983, Jerome Robbins etPeter Martins (en) assurent conjointement la direction artistique du NYCB. Peter Martins assure ensuite seul cette fonction de 1989 à 2017[1]. Ils perpétuent l'héritage de George Balanchine, programmant majoritairement ses chorégraphies, mais proposent également leurs propres créations et celles d'autres chorégraphes[11].
Peter Martins quitte la compagnie fin 2017 après qu'une enquête est lancée contre lui, pour des faits de harcèlement sexuel[12]. Johnathan Stafford, un ancien danseur de la compagnie le remplace d'abord temporairement, puis est nommé officiellement au poste en 2019[13]. L'enquête visant Peter Martins ne confirme finalement pas ces accusations[14].
Au printemps 2021, la compagnie donne une représentation virtuelle, filmée par la cinéaste américaineSofia Coppola pour marquer la reprise de son activité après la crise provoquée par lapandémie de covid-19[15]. La même année, Mira Nadon est la première danseuse d'origine asiatique à être nomméeprincipal danser au NYCB, le premier danseur d'origine asiatique ainsi promu étant le japonais Gen Horiuchi en 1989[16]. En 1962 déjà, la compagnie avait innové en faisant d'Arthur Mitchell le premierafro-américainprincipal danser[17].
Le New York City Ballet dispose d'un des plus vastes répertoires au monde[18]. Il réalise chaque année une soixantaine de ballets pour ses saisons d'automne, hiver et printemps à New York, et sa saison d'été à Saratoga Springs, et se produit dans le monde entier[2],[19]. Il emploie environ environ 90 danseurs[1].
Au delà de la création de nombreux ballets importants dans l'histoire de la danse classique et moderne, le New York City Ballet organise des événements singuliers qui jalonnent son histoire.
Ce programme thématique inclut les premières deMonumentum pro-Gesualdo et desVariations Donizetti (en) ainsi que des représentations de laSonnambula, trois ballets de Balanchine, et deCon Amore deLew Chrristensen. Il est rejoué en 1968[20].
Pour rendre hommage à son amiIgor Stravinsky mort l'année précédente et qui est le compositeur de la musique d'une quarantaine de ballets qu'il a chorégraphiés, George Balanchine organise un festival exceptionnel d'une semaine. Trente ballets y sont joués une seule fois, dont vingt créations (parmi elles, neuf de Balanchine et cinq de Jerome Robbins), ainsi que quatre pièces musicales de Stravinsky. Selon leNew York Times, cet événement unique dans l'histoire du ballet et gouffre financier pour la compagnie, est une déclaration d'amour de Balanchine pour Stravinsky[21],[22].
Sur trois semaines, cet hommage àMaurice Ravel présente 14 ballets dont 13 créations pour le centenaire de sa naissance. Ces ballets sont des œuvres de George Balanchine, Jerome Robbins,Jacques d'Amboise etJohn Taras. Balanchine avait rencontré Maurice Ravel en 1925 à l'occasion d'une de ses toutes premières choréraphies[23].
Ce cycle d'une durée de deux semaines inclut douze créations, des reprises du répertoire de la compagnie ainsi que des œuvres ducompositeur russe. Les décors conçus par les architectesPhilip Johnson etJohn Burgee contribuent par leur aspect novateur au succès de ces représentations[24].
Organisé par Peter Martins, il comporte vingt créations sur des musiques de compositeurs américains. Marqué par l'inventivité des chorégraphes de ces ballets (certaines scènes ont lieu dans les ascenseurs duDavid H. Koch Theater), il mobilise également 10 artistes contemporains pour les décors. Un second American Music Festival a lieu en 2013 pour lui rendre hommage[25].
Le New York City Ballet célèbre pendant trois mois l'un de ses plus importants directeurs artistiques pour les 10 ans de sa mort, avec une trentaine de reprises de ses chorégraphies dont certaines créées pour lui, commeAfternoon of a Faun en 1953[26],[27].
Suivant la conception de Balanchine qui affirmait que« l'art est la technique elle-même », le NYCB ne met pas en avant des prouesses techniques individuelles dans ses chorégraphies[11]. Il compte néanmoins durant son histoire des danseurs très célèbres.
Compagnie privée, le New York City Ballet tire 95% de ses revenus de dons et de ses représentations, les subventions publiques représentant les 5% restants[18].
Lincoln Kirstein est le directeur général du New York City Ballet de sa création en 1946 jusqu'en 1989, permettant son développement grâce à ses qualités d'organisation et sa capacité à récolter des fonds[6]. Depuis 2009, la direction administrative est assurée par Katherine Brown[28]. En 2021, Diana Taylor est la première femme à présider le conseil d'administration de la compagnie[29].
Depuis la création de la compagnie, la direction artistique a été assurée par :
Elle est la plus importante école de danse des États-Unis[30],[31]. Créée avant le NYCB, elle débute avec 32 élèves en 1934, et accueille 90 ans plus tard 800 élèves de 12 pays différents. Ses diplômés sont employés par une vingtaine de compagnies de danse aux États-Unis[32], et ses élèves jouent les rôles des enfants dans les ballets de la compagnie[33], 90% des danseurs de la compagnie y étant formés[34].
Le New York City Ballet dispose également de son propre orchestre comportant 62 membres permanents et 3 membres associés, ce qui lui permet de jouer quotidiennement.Leon Barzin en est le premier directeur musical,Robert Irving lui succédant à ce poste de 1963 à 1989. Avec Balanchine et Kirstein, il forme un véritabletriumvirat à la tête du NYCB. Ensuite assurée par Gordon Boelzner,Andrea Quinn, etFayçal Karoui, la direction de l'orchestre revient àAndrew Litton en 2015[35].
Le NYCB Orchestra joue également pour d'autres troupes de ballet se produisant au David H. Koch Theater[36]. Ses musiciens mènent une longue grève en 2023 pour obtenir la revalorisation de leurs salaires, diminués lors de lapandémie de covid-19[37]. Cette grève entraîne l'annulation d'une centaine de représentations et une perte de 55 millions de dollars pour la compagnie, et débouche sur un nouvel accord, sur la base d'une hausse de 22% des rémunérations des musiciens[38].