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New Worlds

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New Worlds
PaysRoyaume-Uni
LangueAnglais
GenreScience-fiction,fantasy
FondateurMaurice K. Hanson
Date de fondation1936(fanzine)
1946(magazine)
Date du dernier numéro1971(parution irrégulière ensuite)
Ville d’éditionLondres

Rédacteur en chefJohn Carnell
Michael Moorcock
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New Worlds est unmagazine descience-fiction et defantasybritannique créé sous la forme d'unfanzine intituléNovae Terrae en 1936. Il adopte son titre définitif en 1939 avec l'arrivée du rédacteur en chefJohn Carnell. Il commence à être publié professionnellement en 1946 et devient rapidement le titre-phare du genre au Royaume-Uni. Sous l'impulsion deMichael Moorcock, qui succède à Carnell en 1964,New Worlds commence à publier des textes avant-gardistes d'écrivains commeBrian Aldiss,J. G. Ballard ouThomas M. Disch, jouant un rôle décisif dans l'émergence de la « nouvelle vague » (New Wave) de la science-fiction britannique.

Des problèmes financiers entraînent la disparition du magazine en 1971, après 201 numéros. Cependant,New Worlds a connu plusieurs incarnations ultérieures, sous la forme de magazines ou de recueils de nouvelles.

Histoire éditoriale

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Les premières années (1946-1947)

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En 1926Hugo Gernsback lanceAmazing Stories, le premier magazine de science-fiction[1]. D'autres titres ne tardent pas à lui emboîter le pas, parmi lesquelsAstounding Stories ouWonder Stories[2]. Ces magazines américains sont également distribués sur le sol britannique, où des associations de fans commencent à voir le jour. En 1936, Maurice K. Hanson, un fan originaire deNuneaton enAngleterre, créée unfanzine nomméNovae Terrae[3] (« nouveaux mondes » enlatin) pour la branche locale de laScience Fiction League. Après son déménagement àLondres, le fanzine devient l'organe officiel de laScience Fiction Association fondée en 1937[4].

Après l'arrivée d'Arthur C. Clarke,John Carnell etWilliam F. Temple, Hanson laisse le poste derédacteur en chef à Carnell en 1939. Celui-ci rebaptise le fanzineNew Worlds et réinitialise la numérotation : le premier numéro du premier volume est daté de. L'objectif de Carnell est d'en faire un magazine professionnel. Il entre pour cela en contact avec la maison d'éditionThe Worlds Says Ltd. par l'entremise de l'écrivainW. J. Passingham[4]. En,The World Says Ltd. demande trois numéros du magazine à Carnell. Carnell et Passingham avancent 50 livres chacun pour couvrir les frais[4],[5]. Pour le contenu, il fait appel à plusieurs écrivains britanniques, parmi lesquelsJohn F. Burke,C. S. Youd etDavid McIlwain et obtient les droits deLost Legion[N 1] deRobert A. Heinlein, mais des querelles intestines entraînent la disparition deThe World Says Ltd. au mois de[4]. Son président, Alfred Greig, retourne dans son Canada d'origine sans jamais rembourser Carnell et Passingham et aucun des trois numéros prévus ne voit le jour[5].

Carnell s'engage dans l'armée en 1940 : il sert dans laRoyal Artillery, lesCombined Operations et leNaval Bombardment[5]. Il retourne à la vie civile en et ne tarde pas à faire la connaissance de l'écrivainFrank Edward Arnold qui travaille avecPendulum Publications sur une nouvelle gamme de science-fiction. Arnold lui présente le président dePendulum,Stephen D. Frances[5]. Celui-ci est convaincu du potentiel commercial du genre et accepte de faire deNew Worlds un magazine professionnel, puisque Carnell possède toujours les histoires qu'il avait réunies en 1940[4],[5]. Le premier numéro du magazine paraît en, au prix de 10 pence[6]. Des 15 000 exemplaires du premier tirage, seulement 3 000 sont vendus. Carnell estime que ces ventes décevantes sont en partie dues àl'illustration de couverture, médiocre à ses yeux. Il conçoit une nouvelle maquette en s'inspirant des couvertures de magazines américains et l'envoie à l'illustrateur Victor Caesari. Cette scène spatiale devient la couverture du deuxième numéro, qui sort en[5]. Les ventes sont bien meilleures, que ce soit dû à la couverture ou à la promotion beaucoup plus soutenue de la part dePendulum, et le premier tirage est entièrement écoulé[4]. Les invendus du premier numéro sont ressortis avec le design de couverture du second au prix de 7,5 pence, et ils sont à leur tour tous écoulés[5].

Un troisième numéro sort en avant que Pendulum Publications ne fasse faillite. Privé d'éditeur, le magazine est sauvé par un groupe de fans qui se réunit régulièrement tous les jeudis soirs dans un pub londonien, leWhite Horse, non loin deFleet Street[N 2],[4]. L'une de ces réunions voit naître l'idée de créer une entreprise susceptible de ressusciterNew Worlds, et Frank Cooper, fraîchement débarqué de laRoyal Air Force, accepte de s'en charger[7].

Nova Publications (1949-1964)

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PrintempsÉtéAutomneHiver
JanFévMarAvrMaiJunJulAoûSepOctNovDéc
19461/11/2
19471/3
1948
19492/42/5
19502/63/73/8
19513/93/104/1112
1952131415161718
1953192021
1954222324252627282930
1955313233343536373839404142
1956434445464748495051525354
Numéros deNew Worlds jusqu'en 1956. Tous sont édités par John Carnell[8].

En, Carnell peut annoncer à une convention de science-fiction londonienne qu'une nouvelle compagnie est sur le point d'être créée :Nova Publications Ltd[4]. Elle voit le jour au début de l'année 1949, avec un capital de 600 £. À sa tête se trouve un comité composé deJohn Wyndham (le président), G. Ken Chapman, Frank Cooper,Walter Gillings, Eric C. Williams et John Carnell[7]. Un imprimeur est trouvé non loin de chez Frank Cooper, àStoke Newington, et le numéro 4 deNew Worlds sort au mois de juin. L'objectif est de parvenir à une publication trimestrielle, puis bimensuelle[7],[9]. Pour réduire les coûts, Nova assure elle-même la distribution du magazine. C'est un choix difficile, mais Cooper et son assistant Les Flood s'en sortent suffisamment bien pour que le projet de publication trimestrielle soit mis en œuvre. Le cinquième numéro paraît en temps et en heure en septembre, suivi du sixième au printemps 1950[7].

New Worlds ayant atteint une certaine stabilité, Nova décide de lancer un deuxième magazine,Science Fantasy[4]. Son rédacteur en chef est Walter Gillings, mais il est remplacé dès le troisième numéro par Carnell, pour des raisons budgétaires (Nova ne pouvant supporter deux salaires de rédacteur en chef)[10], ainsi que pour des« différences d'opinion fondamentales »[9].New Worlds atteint une circulation de 18 000 exemplaires courant 1951, et devient bimensuel à la fin de l'année. La hausse du prix du papier incite Nova à rechercher un imprimeur meilleur marché et s'engage auprès deThe Carlton Press. Le numéro 21, censé paraître en, est retardé et ne sort qu'en juin ; la qualité d'impression est très mauvaise, ce qui n'est guère du goût de Nova[9],[10]. Il s'avère queThe Carlton Press n'est qu'un intermédiaire, qui sous-traite le travail d'impression à d'autres entreprises, mais ces dernières ne prennent en charge les commandes de Carlton qu'une fois leurs dettes passées réglées. Le numéro 22 connaît des retards à répétition : les épreuves commencent à sortir en août, mais la date prévue de novembre ne peut être tenue et Carnell ne reçoit une copie du tirage qu'en. Comme elle porte la date « 1953 » (sans mois), sa distribution serait impensable, et Carnell refuse de l'accepter[11].

Tandis que Nova se débat avec ses problèmes d'imprimeur, une maison d'édition spécialisée dans les ouvrages techniques,Maclaren & Sons Ltd., cherche à lancer un nouveau magazine de science-fiction et contacte Carnell en ce sens. Ce dernier décline l'offre par fidélité envers Nova. En fin de compte, Maclaren prend le contrôle de Nova, étant entendu queNew Worlds connaîtra une publication mensuelle etScience Fantasy bimensuelle. En, lorsque Carnell reçoit la une copie du tirage du numéro 22, l'arrangement avec Maclaren est conclu, et la branche juridique de la maison d'édition joue un rôle important dans la résolution de l'affaire avecCarlton Press. Comme ces derniers n'ont pas encore payé l'imprimeur du numéro 22, une injonction leur est adressée pour éviter qu'il soit commercialisé afin de régler les frais d'impression. Ces numéros sont détruits au terme de la procédure judiciaire, et il est possible que l'unique copie existante soit celle en possession de Carnell. Sa couverture, une illustration deGerard Quinn, est reprise par la suite pour le numéro 13 deScience Fantasy, et son contenu textuel est intégralement repris dans les numéros deNew Worlds qui paraissent l'année suivante[11].

JanFévMarAvrMaiJunJulAoûSepOctNovDéc
1957555657585960616263646566
1958676869707172737475767778
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1961102103104105106107108109110111112113
1962114115116117118119120121122123124125
1963126127128129130131132133134135136137
1964138139140141142143144145
1965146147148149150151152153154155156157
1966158159160161162163164165166167168169
1967170171172173174175176177178
Numéros deNew Worlds de 1957 à 1967, édités par[8] :
  • John Carnell
  • Michael Moorcock

Le soutien financier de Maclaren permet d'assurer une publication mensuelle régulière à partir du numéro 22, qui voit enfin le jour en, et pour les dix années qui suivent. Seul le numéro d' est retardé en raison d'un problème d'imprimerie, et finalement combiné avec celui de septembre[4]. Malgré cette stabilité, la diffusion deNew Worlds diminue à partir du début des années 1960.Science Fantasy connaît le même déclin, de même qu'un troisième magazine,Science Fiction Adventures, lancé par Nova en 1958 et supprimé en[4],[12]. Le conseil d'administration de Nova décide de supprimerNew Worlds etScience Fantasy en[4]. Au mois de décembre, Carnell, se voyant bientôt au chômage, signe un contrat avec la maison d'édition Dennis Dobson pour éditer une collection de recueils,New Writings in SF[13].

Roberts & Vinter (1964-1967)

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Le salut pour les deux magazines vient de David Warburton, de la maison d'édition londonienneRoberts & Vinter. Croisant par hasard l'imprimeur deNew Worlds etScience Fantasy dans un pub, il apprend la disparition prochaine des deux magazines. Or, Roberts & Vinter a du mal à écouler ses propres magazines, qui publient desthrillers violent. Il cherche à acquérir des titres plus respectables afin de forcer l'entrée dans le réseau de distribution britannique alors dominé par les chaînes de librairiesW. H. Smith etJohn Menzies. Le partenaire de Warburton, Godfrey Gold, publie des magazines depin-ups en lien avec Roberts & Vinter et lui aussi peine à les faire distribuer correctement[4],[13].

Carnell s'étant engagé auprès de Dennis Dobson, il ne souhaite pas conserver le poste de rédacteur en chef deNew Worlds etScience Fantasy. Il recommande à Warburton un jeune écrivain,Michael Moorcock, qui lui a déjà vendu quelques nouvelles. Un vendeur d'art d'Oxford ami deBrian Aldiss,Kyril Bonfiglioli, est également intéressé. Warburton laisse à Moorcock le premier choix entre les deux magazines, et il choisitNew Worlds. Bonfiglioli devient ainsi rédacteur en chef deScience Fantasy[13]. Moorcock souhaite adopter un format plus grand, mais Warburton tient au formatpaperback afin d'être cohérent avec les autres magazines de Roberts & Vinter, tout en lui promettant d'y réfléchir si les ventes sont suffisamment bonnes[14]. Le premier numéro de l'ère Moorcock est le 142, daté de mai/. Le magazine redevient brièvement un bimensuel avant de retrouver son rythme mensuel au début de l'année 1965[4].

Le distributeur de Roberts & Vinter, Thorpe & Porter, fait faillite en. La maison d'édition se retrouve dans une situation financière délicate, ce qui l'incite à se concentrer sur ses meilleures ventes, et elle envisage de supprimerScience Fantasy etNew Worlds[4]. En apprenant la nouvelle, Moorcock et Warburton envisagent de créer une nouvelle compagnie afin de poursuivre la publication deNew Worlds. Fin 1966, Brian Aldiss rassemble des soutiens pour une demande de fonds auBritish Arts Council en faisant appel à plusieurs figures de la scène littéraire, parmi lesquellesJ. B. Priestley,Kingsley Amis,Marghanita Laski etAngus Wilson. La demande est acceptée :New Worlds recevra 150 £ par numéro[4],[15],[16], ce qui est suffisant pour lui permettre de survivre, mais pas pour couvrir l'intégralité des frais[17]. Deux éditeurs,Fontana Books etPanther Books, se disent intéressés par la reprise du magazine, mais Warburton souhaite poursuivre l'aventure personnellement[16],[17]. Pendant ce temps, deux numéros sont constitués à partir de matériel d'archive et de donations ; Roberts & Vinter ayant déjà disparu à ce stade, Warburton et Aldiss (ou Moorcock) apportent des garanties financières pour obtenir leur publication par une compagnie-sœur, Gold Star[18]. Ces deux numéros voient le jour en mars (no 171) et (no 172).Science Fantasy, qui avait été rebaptiséSF Impulse, est quant à lui fusionné avecNew Worlds dès le numéro 171, bien que cette fusion n'entraîne aucun changement visible pourNew Worlds[18].

Arts Council (1967-1971)

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Warburton et Moorcock forment un partenariat nomméMagnelist Publications pour assurer l'édition deNew Worlds[18]. Le premier numéro publié parMagnelist, leno 173, voit le jour en : il marque le passage au grand format souhaité par Moorcock à son arrivée à la tête du magazine[16],[17]. Ce dernier reste rédacteur en chef, avec Langdon Jones comme rédacteur en chef adjoint et Charles Platt comme maquettiste[4],[15]. Les ventes sont mauvaises, ce qui incite Warburton à se retirer après le numéro de novembre, mais le magazine survit grâce àSylvester Stein, deStoneheart Publications[17].

PrintempsÉtéAutomneHiver
JanFévMarAvrMaiJunJulAoûSepOctNovDéc
1968179180181182183184185
1969186187188189190191192193194195196
1970197198199200
1971201#1#2
1972#3#4
1973#5#6
1974#7
1975#8#9
1976#10
1977
1978212213214
1979215216
Numéros deNew Worlds de 1968 à 1979, édités par[8] :
  • Michael Moorcock
  • Langdon Jones
  • Charles Platt
  • Charles Platt & R. Glyn Jones
  • Graham Hall & Graham Charnock
  • Michael Moorcock & Charles Platt
  • Hilary Bailey & Charles Platt
  • Hilary Bailey
  • David Britton

Sorti en, leno 180 comprend la troisième partie du romanJack Barron et l'Éternité deNorman Spinrad, avec des descriptions explicites de l'acte sexuel. Peu après, un député se plaint à laChambre des communes que leArts Council« finance des ordures », et W. H. Smith et John Menzies retirent ce numéro des ventes[15]. Cette controverse survient au moment de l'examen des demandes de renouvellement de financement, et la survie deNew Worlds semble menacée. Les revenus publicitaires et les dons de lecteurs permettent de poursuivre la publication, mais Moorcock doit également avancer des sommes d'argent importantes. Néanmoins, l'incident a également entraîné une interdiction temporaire du magazine enAfrique du Sud, enAustralie et en Nouvelle-Zélande, et la chaîne John Menzies refuse de continuer à le distribuer, tandis que W. H. Smith laisse le choix à ses responsables de magasin (hypocritement, selon Moorcock[17]).Stoneheart, qui voit d'un mauvais œil ces péripéties, refuse de régler l'imprimeur, qui retient par conséquent les numéros imprimés. Les fonds de l'Arts Council censés aller aux rédacteurs du magazine sont également bloqués parStoneheart. En fin de compte, le financement du magazine par l'Arts Council est renouvelé pour un an, mais toute cette affaire a eu des répercussions néfastes sur l'image deNew Worlds etStoneheart cesse d'éditer le magazine après leno 182 de[16].

Exclu des grands réseaux de distribution,New Worlds dépend désormais des abonnements et des dons. Le magazine perd de l'argent, et comme Moorcock n'a pas créé de compagnie pour le publier, c'est lui qui est personnellement responsable des dépenses. À partir du début de l'année 1968, il écrit des romans de fantasy à un rythme soutenu pour faire entrer de l'argent, et il laisse les responsabilités éditoriales à d'autres, principalement Charles Platt et Langdon Jones[4],[17]. En, le magazine est frappé par une nouvelle catastrophe financière lorsque les distributeurs retiennent la moitié du tirage de 20 000 exemplaires[17],[19]. Moorcock tente de sauverNew Worlds en réduisant le nombre de pages, mais il doit continuer à écrire à la chaîne et abandonne le poste de rédacteur en chef, qui est occupé par plusieurs employés du magazine dans les numéros qui suivent[4],[17]. Lorsque l'Arts Council annonce qu'il ne reconduira pas les fonds alloués àNew Worlds, Moorcock, endetté à hauteur de 3 000 £, se voit contraint d'arrêter le magazine. Le numéro 200 () est le dernier envoyé aux distributeurs, mais un ultime numéro, le 201, est envoyé aux abonnés en[4].

Incarnations ultérieures (depuis 1971)

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Lorsqu'il comprend queNew Worlds doit disparaître, Moorcock conclut un accord avecSphere Books pour qu'il continue à exister sous la forme d'une série de recueils de nouvelles au formatpaperback, paraissant tous les trois mois. Huit numéros deNew Worlds Quarterly voient le jour chezSphere entre 1971 et 1975, et les premiers connaissent un succès commercial respectable, avec environ 25 000 exemplaires vendus[20]. Moorcock laisse la série à d'autres (Charles Platt, puisHilary Bailey) à partir du sixième volume, afin de se consacrer à ses propres œuvres, affirmant par la suite :« je n'avais plus mes talents d'éditeur (j'étais tout bonnement incapable de lire de la SF)[17] ».Sphere arrêteNew Worlds Quarterly après le huitième livre, et la série se poursuit brièvement chezCorgi Books avant de s'arrêter en 1976 avec leno 10 en raison de ventes décevantes[4] ou de désaccords entre Moorcock, Bailey et Corgi[17]. Les tomes 1 à 4 sont également parus aux États-Unis chezBerkley Books et les tomes 6 et 7 (renumérotés 5 et 6) chezAvon Books où Platt est consultant éditorial[20].

Moorcock ressusciteNew Worlds en 1978 sous la forme d'un fanzine, qui connaît cinq numéros jusqu'en[21]. Le titre reste en sommeil jusqu'aux années 1990, lorsqueDavid S. Garnett assure l'édition de quatre recueils de nouvelles au formatpaperback chezVictor Gollancz Ltd de 1991 à 1994[22]. En 1996, le cinquantième anniversaire du magazine est célébré par la publication d'un numéro spécial sous la direction de Moorcock, et l'année suivante, Garnett édite un cinquième recueil, qui correspond auno 222 deNew Worlds[21]. Une nouvelle édition, physique et en ligne, a vu le jour fin 2012 sous le titreMichael Moorcock's New Worlds[21].

Contenu et accueil

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L'ère Carnell

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La première nouvelle du premier numéro deNew Worlds estThe Mill of the Gods, deMaurice Hugi. Quatre nouvelles sont dues à la plume deJohn Russell Fearn, dont trois sous des pseudonymes, mais la mieux accueillie du titre est celle deWilliam F. Temple,The Three Pylons[4],[6]. Mike Ashley juge les deux numéros suivants bien meilleurs que le premier. Leno 2 comprendThe Living Lies deJohn Wyndham (sous le pseudonyme « John Beynon »)[23], et leno 3 voit la parution deInheritance, l'une des premières nouvelles d'Arthur C. Clarke[24]. Ces deux nouvelles sont rééditées par la suite dans les magazinesOther Worlds etAstounding Science Fiction respectivement.

À partir de 1954,New Worlds bénéficie d'une certaine stabilité qui lui permet de devenir l'un des titres-phares de la science-fiction britannique : Ashley parle d'un « âge d'or » pour décrire la période 1954-1960 du magazine. Leno 54 () inclut la première nouvelle publiée deJ. G. Ballard,Escapement. C'est en partie grâce au soutien sans faille de John Carnell, qui publie régulièrement les nouvelles de Ballard dansNew Worlds etScience Fantasy dans les années 1950, que ce dernier devient l'un des écrivains les plus notables du genre dans la décennie qui suit[25]. Bon nombre des premières nouvelles deBrian Aldiss etJohn Brunner voient également le jour dans les pages deScience Fantasy etNew Worlds.James White fait son apparition dans leno 19 (), et leno 65 () inclutSector General, première œuvre du cycle du même nom, consacré à un hôpital spatial[25]. John Wyndham, déjà célèbre grâce à des romans commeLe Jour des Triffides, entame un cycle centré sur la famille Troon et ses voyages dans l'espace avecFor All the Night, parue en avril 1958 dans leno 70[26]. Un autre cycle, celui desUnorthodox Engineers deColin Kapp, débute en octobre 1959 dans leno 87 avecThe Railway Up on Cannis[27]. D'autres auteurs sont particulièrement actifs durant cette période, parmi lesquelsJ. T. McIntosh,Kenneth Bulmer ouE. C. Tubb[25].

Ashley estime queNew Worlds baisse en qualité au début des années 1960. Il continue à publier des séries populaires (leSector General de James White) et des nouvelles bien reçues, commeThe Streets of Ashkelon deHarry Harrison dans leno 122 (). Cela faisait six ans que Harrison tentait de placer cette histoire d'affrontement entre un athée (le personnage principal) et un prêtre sur une lointaine planète, et Carnell accepte de la publier dansNew Worlds après que Brian Aldiss l'ait choisie pour une anthologie[28]. De son côté, J. G. Ballard envoie ses nouvelles les plus classiques à divers magazines américains et réserve ses travaux expérimentaux àNew Worlds :The Overloaded Man,The Subliminal Man,End-Game,The Terminal Beach abordent des thèmes comme le stress psychologique, l'évolution de la perception et les réalités changeantes[28].

L'ère Moorcock

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Michael Moorcock en 2006.

Les premiers numéros édités parMichael Moorcock incluent des nouvelles qui témoignent de l'orientation qu'il souhaite donner au magazine. L'une des plus controversées estI Remember, Anita ... deLangdon Jones, parue dans leno 144 (septembre-), dont les scènes de sexe donnent lieu à des échanges animés dans le courrier des lecteurs. Plusieurs lecteurs fidèles résilient leur abonnement à cette occasion, mais dans l'ensemble, la circulation du magazine augmente[14],[29].

Moorcock lui-même produit une quantité importante de textes pour le magazine, sous son propre nom et sous divers pseudonymes. Certaines de ses histoires sont de facture classique, mais il se livre également à des écrits plus expérimentaux, notamment avec la sérieJerry Cornelius, qui débute dans leno 153 avec la nouvellePreliminary Data[29]. Sa nouvelle longueBehold the Man, parue dans leno 166, remporte leprix Nebula en 1967, en dépit de son sujet controversé (un voyageur temporel remonte à l'époque du Christ). Ballard produit également quelques-unes de ses histoires les plus controversées, commeYou: Coma: Marilyn Monroe dans leno 163 ouThe Assassination of John Fitzgerald Kennedy Considered as a Downhill Motor Race dans leno 171, deux nouvelles précédemment parues dans le magazine littéraireAmbit[29]. Plus largement,New Worlds constitue un débouché qui permet à de nombreux écrivains de publier des textes moins conventionnels : des Britanniques comme Charles Platt,David I. Masson et Barrington Bayley, mais aussi des Américains commeJohn Sladek,Roger Zelazny etThomas M. Disch[21],[29].

À partir du milieu des années 1960, on commence à parler de « nouvelle vague »(new wave) pour décrire ce qui paraît dans les colonnes deNew Worlds, considéré comme le pionnier de ce mouvement[29],[30]. Néanmoins, Moorcock continue également à publier des nouvelles de science-fiction classique afin de ne pas faire fuir les lecteurs les plus conservateurs ;« le contenu du magazine a évolué beaucoup plus lentement qu'il ne l'affirmait lui-même[31] ». Parmi ces histoires plus conventionnelles, on trouve la première nouvelle deVernor Vinge,Apartness, dans leno 151, ainsi que des nouvelles deBob Shaw,Terry Pratchett ou encoreSunjammer d'Arthur C. Clarke dans leno 148[29].

L'ère Arts Council et après

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Le magazine adopte un nouveau format après son départ de Roberts & Vinter : il est désormais plus grand, avec un papier de meilleure qualité qui rend davantage justice aux illustrations. Le premier numéro de cette période, leno 173 de, inclut la première partie du romanCamp de concentration deThomas M. Disch. Son protagoniste emploie un langage si explicite que tous les éditeurs américains à qui Disch avait proposé ce roman l'avaient rejeté. Par la suite, Disch a reconnu avoir écrit ce roman de manière expérimentale en sachant qu'il pourrait toujours trouver une place dansNew Worlds. D'autres nouveaux écrivains font leur apparition dans les colonnes du magazine, notammentM. John Harrison etRobert Holdstock, qui font tous deux leurs débuts dans leno 184 de. Deux nouvelles parues dansNew Worlds sont couronnées par des prix en 1969 :Le Temps considéré comme une hélice de pierres semi-précieuses deSamuel R. Delany, parue dans leno 185, remporte leprix Nebula et leprix Hugo dans la catégorie « nouvelle longue », etUn gars et son chien deHarlan Ellison, parue dans leno 189, remporte le Nebula dans la catégorie « nouvelle courte ». Cependant, elles ne commencent réellement à circuler qu'après leur réédition dans des anthologies[15].

La première nouvelle dePamela Zoline,The Heat Death of the Universe, paraît dans leno 173 de[15]. Son utilisation de l'entropie, un thème fréquemment repris dans le magazine, illustre la nouvelle direction que Moorcock souhaite voir prendre le magazine :« utiliser le vocabulaire de la science et de la science-fiction pour décrire la vie de tous les jours, afin que le lecteur perçoive la réalité différemment[32] ». Alors que la science-fiction traditionnelle s'intéresse à « l'espace extérieur », l'espace interstellaire, les nouvelles que publie Moorcock s'intéressent plutôt à « l'espace intérieur », selon l'expression de J. B. Priestley[20]. Les écrivains qui produisent ces nouvelles n'ont rien à voir avec les auteurs de SF classique, que ce soit dans leurs intérêts ou dans leurs méthodes : techniques d'écriture expérimentales, juxtapositions inhabituelles et emphase sur les questions de psychologie sont la norme[33].

Le passage au format anthologie entraîne une diminution des contributions les plus expérimentales. Dans ses éditoriaux, Moorcock insiste sur sa volonté d'éliminer les frontières du genre SF, pour qu'elle ne soit plus considérée comme un genre à part, mais sans pour autant rejeter les histoires de SF « classique ». Malgré cela, les anthologies sont clairement adressées à un public consommateur de science-fiction, carSphere sait que les ventes n'en seront que meilleures. Les nouvelles qui y paraissent sont en majorité d'une tonalité pessimiste. De nombreux écrivains y font leurs débuts, parmi lesquelsMarta Randall,Eleanor Arnason,Geoff Ryman etRachel Pollack[20].

Leno 212 reproduit un faux exemplaire duGuardian réalisé par Moorcock et M. John Harrison pour le magazineFrendz en 1971. Tous les numéros parus jusqu'à la fin des années 1970 incluent à leur tour de fausses coupures de presse, à l'exception duno 215, qui présente un contenu plus classique[34]. Les anthologies parues dans les années 1990 ne cherchent pas à reproduire l'ambiance ou le style duNew Worlds des années 1960-1970. Certaines des nouvelles qui y paraissent sont saluées par la critique, notamment celles écrites par Moorcock,Paul Di Filippo ouIan McDonald, mais l'expérience s'avère un échec sur le plan financier[21].

Tableau synoptique

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NumérosDatesRédacteur en chefÉditeurFormatPagesPrix
1-2[juillet] 1946 – [octobre] 1946John CarnellPendulum Publications (Londres)pulp642/-
3[octobre] 19471/6
4[avril] 1949Nova Publications (Londres)large digest88
5-20[septembre] 1949 –96
21-31digest128
32-852/-
86août-112
87-88128
89-1332/6
134-1413/-
142-159mai/Michael MoorcockRoberts & Vinter (Londres)paperback2/6
160-1701603/6
171-172Gold Star Publications (Londres)128
173-176Moorcock/Magnelist Publications (Londres)slick64
1775/-
178-182/Moorcock/Stonehart Publications (Londres)
183-188New Worlds Publishing (Londres)
(édition privée par Moorcock)
189-192Langdon Jones
193Charles Platt323/6
194septembre/Michael Moorcock
195Charles Platt & R. Glyn Jones
196Graham Hall & Graham Charnock
197-200Charles Platt
201Michael MoorcockA42025 p
202[septembre] 1971Sphere Books (Londres)paperback17630 p
203[décembre] 1971192
204[mars] 1972208
205[juin] 197222435 p
206[janvier] 197328040 p
207[septembre] 1973272
208[décembre] 1974Hilary Bailey & Charles Platt21650 p
209[mars] 1975Hilary Bailey224
210[novembre] 1975Corgi Books (Londres)
211[août] 197624060 p
212printemps 1978Michael MoorcockMichael MoorcockA48gratuit
213été 19783240 p
214hiver 19785675 p
215printemps 1979David Britton & Michael ButterworthDavid Britton & Michael Butterworth481,00 £
216Charles PlattCharles Platt44
2171991David GarnettGollancz (Londres)paperback2674,99 £
21819922935,99 £
21919932196,99 £
2201994224
221hiver 1996Michael MoorcockMichael MoorcockA46410,00 £
2221997David GarnettWhite Wolf (Stone Mountain)paperback35712,99 $

Notes

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  1. Paru en France sous le titreHéritage perdu dans le recueil de nouvellesTrois pas dans l'éternité en 1976 auxÉditions du Masque, coll. Le Masque Science-fiction.
  2. Ces réunions ont inspiré le recueil de nouvellesTales from the White Hart d'Arthur C. Clarke (1957).

Références

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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