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Neith-Hotep

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Neith-Hotep
Image illustrative de l’article Neith-Hotep
Étiquette en os au nom de Neith-Hotep,British Museum.
Nom en hiéroglyphe
R4
TranscriptionN.t-ḥtp
Dates de fonctionXXXIIe siècle /XXXIe siècle /XXXe siècleAEC[note 1]
Famille
ConjointNarmer ?
Âha ?
Sépulture
Typemastaba
EmplacementNagada
Date de découverte1896
DécouvreurJacques de Morgan
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Neith-Hotep[note 2] est une reine du début de laIre dynastie, pendant lapériode thinite de l'Égypte antique. Plusieurs interprétations concernant cette reine ont été émises car il semble qu'elle ait été la première reine d'Égypte ayant eu un statut assez particulier pour avoir eu droit à un tombeau de taille royale àNagada, tandis que sa position chronologique et généalogique exacte reste relativement débattue.

Attestations

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La reine est attestée par plusieurs documents :

  • une tombe de taille royale àNagada[1] dans laquelle ont été découverts de nombreux sceaux et étiquettes d'Âha, dont l'une mentionne égalementNebty Men parfois associé à Narmer ; la reine est mentionnée sur plusieurs objets dont quatre plaquettes d'ivoire et un fragment du couvercle d'un vase d'ivoire[2],[1],[3],
  • un couvercle en ivoire et un vase découverts dans la tombe de Djer àAbydos[4],[1],[5] ainsi qu'un fragment de vase en calcite de la nécropole royale[6],
  • des fragments d'une étiquette dans la tombe 728 H5 àHelwan[7],[1],
  • une inscription rupestre au Ouadi 'Ameyra dans laSinaï dans laquelle son nom est inscrit aux côté de celui de Djer[8].
  • Sceau de jarre avec le nom de la reine Neith-Hotep découvert dans sa tombe à Nagada - Metropolitan Museum of Art.
    Sceau de jarre avec le nom de la reine Neith-Hotep découvert dans sa tombe à Nagada - Metropolitan Museum of Art.
  • Sceau de jarre avec le nom de la reine Neith-Hotep découvert dans sa tombe à Nagada - Metropolitan Museum of Art.
    Sceau de jarre avec le nom de la reine Neith-Hotep découvert dans sa tombe à Nagada - Metropolitan Museum of Art.
  • Dessin de l'empreinte d'un sceau-cylindre de la reine Neith-Hotep, empreinte découverte sur un cône d'argile dans la tombe de la reine à Nagada[9].
    Dessin de l'empreinte d'un sceau-cylindre de la reine Neith-Hotep, empreinte découverte sur un cône d'argile dans la tombe de la reine à Nagada[9].
  • Fragment d'une couvercle en ivoire découvert dans la chambre γ de la tombe de Neith-Hotep à Nagada et mentionnant le nom de la reine - Musée égyptien du Caire[10].
    Fragment d'une couvercle en ivoire découvert dans la chambre γ de la tombe de Neith-Hotep àNagada et mentionnant le nom de la reine - Musée égyptien du Caire[10].
  • Étiquette en ivoire découverte dans la chambre γ de la tombe de Neith-Hotep à Nagada et mentionnant Hor-Âha et Nebty Men - Musée du Caire (JE 31773=CG 14142)[11].
    Étiquette en ivoire découverte dans la chambre γ de la tombe de Neith-Hotep àNagada et mentionnant Hor-Âha etNebty Men -Musée du Caire (JE 31773=CG 14142)[11].

Biographie

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Deux titres sont connues pour la reine, ces deux titres étant habituellement donnés aux reines durant laIre dynastie[12],[1] :

  • « Première des Dames » (ḫnty),
  • « Reine consort de celui qui est aimé des Deux Dames » (smȝy.t nb.ty).

De part la position et la taille de la tombe de la reine, de part les attestations d'Âha dans cette même tombe, ainsi que de part les titres portés par la reine, il a été considéré pendant longtemps que Neith-Hotep était l'épouse de Narmer, qu'elle serait issue de la famille proto-royale de Nagada que Narmer se serait ralliée par ce mariage dans le but d'unifier l'Égypte. Le nom d'Âha découvert dans la tombe de la reine indiquerait qu'elle aurait été enterrée pendant le règne de ce dernier, Âha étant par ailleurs le fils qu'elle aurait eu avec Narmer bien qu'aucun titre de « mère royale » n'ait été découvert[13],[14],[12],[1].

Cependant, une hypothèse alternative faisait de la reine une épouse du roiÂha[15]. Cette hypothèse semble confirmée par le fait qu'une inscription rupestre de Djer dans le Sinaï mentionne la reine Neith-Hotep, ce qui pourrait être interprété comme le fait que la reine aurait été régente au début du règne de Djer, ce dernier étant alors mineur[8],[16]. Il est à noter que le long règne de Djer (près d'une quarantaine d'années[17],[18]) incite à penser que Djer a commencé son règne à un jeune âge, justifiant ainsi une régence.

Si le choix de Nagada comme tombeau pourrait bien indiquer l'origine de la reine, ce que certains ont analysé comme l'alliance de Narmer avec l'ancienne lignée royale de la région dans le cadre de l'unification du pays par ce dernier[14], cette analyse peut rester correcte même avec Âha comme époux car l'unité du pays encore récente pourrait avoir été encore fragile sous le règne de ce dernier.

Il est à noter que cette régence a pu parfois être associée au règne d'un certainAtoti qui aurait régné entre Âha et Djer et dont seules les listes royales ramessides et peut-être lapierre de Palerme en conservaient le souvenir[19]. Cependant, les découvertes tendent à montrer qu'aucun règne n'est à intercaler entre Âha et Djer, l'Atoti des listes étant probablement à assimiler à Âha lui-même[20],[21].

 
 
 
 
Nârmer
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Benerib
 
Âha
 
 
 
 
Khenthap
 
Neith-Hotep
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Djer
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sépulture

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Mastaba attribué à Neith-Hotep, probablement construit par Hor-Aha.

La tombe de Neith-Hotep est un grandmastaba fouillé parJacques de Morgan[22] pendant quinze jours en 1896, dans le quartier sud de la nécropole deNagada. La tombe a fait l'objet de nouvelles recherches par l'archéologue allemand Ludwig Borchardt en 1898. John Garstang a réexploré la tombe en 1904 et a découvert des centaines d'objets laissés par les fouilles précédentes, dont environ 200 sont aujourd'hui conservés au Garstang Museum de l'université de Liverpool. Le mastaba a disparu depuis à cause de l'érosion.

La superstructure consistait en un énorme mastaba fait de briques de boue durcies, dont les murs extérieurs étaient encastrés, ce qui est couramment nommé « façade de palais »[23]. Ses dimensions sont de 54 mètres de long et de 27 mètres de large, avec un angle de 15° vers de l'Est entre les grands côtés et le Nord magnétique. À l'intérieur se trouvent vingt et une chambres divisées en deux séries ; l'une, celle du centre, se compose de cinq salles dont la plus grande, située au milieu, semble avoir renfermé la défunte (quelques phalanges de la main droite, des fragments de crâne, des dents et quelques morceaux d'os indéterminables, le tout calciné, ont été découverts dans cette salle) pour laquelle le monument a été élevé, les quatre autres sont égales de dimensions. La seconde série est de seize salles semblables, situées autour des pièces du milieu, et les encadrant dans un rectangle[24]. Il est à noter que seules les cinq chambres de la première série et l'une des salles de la seconde série (salleC de Jacques de Morgan) contenaient des objets, les autres ne contenaient que quelques débris[25]. La reine est citée sur quelques objets de la tombe, notamment dans la salleC avec quatre plaquettes d'ivoire[26] ainsi que dans le caveau présumé (salle γ) avec un fragment du couvercle d'un vase d'ivoire[27]. C'est d'ailleurs dans ce caveau présumé que la fameuse étiquette mentionnant le roi Âha etNebty Men a été découverte[27].

De grandes parties de la superstructures ont été calcinées à une date indéterminée bien après la construction. Toujours est-il que cet incendie date d'avant l'époque ramesside car des tombes de cette époque ainsi que despériodes grecque etromaine ont été construites parmi les débris brûlés de la tombe tout en ne portant elles-mêmes aucune trace de calcination. Jacques de Morgan suppose même que l'incendie devait dater de la plus haute antiquité car la tombe ne semblait pas avoir été pillée lors de l'incendie[28]. L'incendie semble avoir été si puissant que la superstructure a été calcinée jusqu'à 0,40 m dans l'épaisseur, tandis que des vases en granit, porphyre et argile furent vitrifiés et bien d'autres objets complètement détruits. Le fait que la tombe a été très inégalement incendiée a permis à ce que de nombreux objets survivent et soient ainsi exposés dans les musées[29]. Il est à noter que de nombreux objets enterrés avec la défunte, que le fouilleur Jacques de Morgan considère comme des objets ayant servi pendant la vie de la personne enterrée, semble avoir été intentionnellement détruits lors de l'inhumation, peut-être pour des raisons religieuses[30].

Des inscriptions sur des récipients, des étiquettes et des sceaux provenant de la tombe de Neith-Hotep et mentionnant le roi Âha avait fait suggérer que la reine avait été enterrée sous le règne de ce dernier[31],[32], mais il pourrait tout simplement être le commanditaire du tombeau pour sa royale épouse qui aurait été enterrée sous le règne de Djer si elle a bien été sa régente[8].

Notes et références

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Notes

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  1. En termes de chronologie absolue, la détermination de dates exactes de naissance et de décès de la reine sont inconnue ; on trouve par exemple pour le règne d'Âha, contemporain de la reine :
    • 3125 à 3100 AEC selonN. Grimal,
    • 3040 à 3020 AEC selon Sitek,
    • 3032 à 3000 AEC selon Höveler-Mueller,
    • 3000 à 2980 AEC selonR. Krauss,
    • 3006 à 2974 AEC selonJ. von Beckerath,
    • 2972 à 2939 AEC selonMálek.
  2. Neith-Hotep :Nj.t ḥtp - « [la déesse]Neith est aimable » ; ou bien Neith-Hotepou :Nj.t ḥtpjw - « [la déesse]Neith est satisfaite »

Références

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  1. abcde etfDodson et Hilton 2004,p. 48.
  2. de Morgan 1897,p. 161-170.
  3. Porter et Moss 1937,p. 119.
  4. Petrie et Griffith 1901, Pl. II.11-12.
  5. Porter et Moss 1937,p. 79.
  6. Porter et Moss 1937,p. 89.
  7. Saad 1951,p. 43-44.
  8. ab etcTallet et Laisney 2012,p. 387-389.
  9. de Morgan 1897,p. 169 fig. 559.
  10. de Morgan 1897,p. 161 & 186 fig.677.
  11. de Morgan 1897,p. 161 & 167 fig. 549.
  12. a etbTyldesley 2006.
  13. Emery 1961,p. 44-47.
  14. a etbWilkinson 1999,p. 69-70.
  15. Grajetzki 2005.
  16. Dodson 2021,p. 21.
  17. Wilkinson 1999,p. 71.
  18. Dodson 2021,p. 24.
  19. Kaiser 1987,p. 119-121.
  20. Wilkinson 1999,p. 66.
  21. Dodson 2021,p. 16-40.
  22. de Morgan 1897,p. 147-202.
  23. de Morgan 1897,p. 149.
  24. de Morgan 1897,p. 154 & 158-159.
  25. de Morgan 1897,p. 160-164.
  26. de Morgan 1897,p. 163 & 167 fig. 551-554.
  27. a etbde Morgan 1897,p. 161.
  28. de Morgan 1897,p. 149-150 & 152.
  29. de Morgan 1897,p. 152-153.
  30. de Morgan 1897,p. 151-152.
  31. Wilkinson 1999,p. 70.
  32. Roth 2001,p. 31-35.

Bibliographie

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Liens externes

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