Les recalibrages et endiguements de cette rivière ont fortement altéré sonlit naturel et perturbé sadynamique sédimentaire ; en bien des endroits, laripisylve a disparu. Mais lebras-mort (Altneckar) a étérenaturé, et depuis les années 1970 la qualité de l'eau s'est considérablement améliorée.
Le Neckar s'écoule presque entièrement dans le Bade-Wurtemberg : il ne touche laHesse qu'au plateau de l'Odenwald àNeckarsteinach et àHirschhorn (dans le faubourg d'Ersheim).
Le Neckar arrose une superficie de 14 000 km2, soit la partie centrale du Bade-Wurtemberg. Depuis1968, le Neckar est navigable sur 200 km depuisPlochingen à l'est de Stuttgart jusqu'à son embouchure. Des ports fluviaux se trouvent à Mannheim, Heilbronn, Stuttgart et Plochingen et la rivière est dotée de 27 écluses.
Le Neckar fut d'abord un ruisseau decuesta formé par la surrection progressive, auPliocène, de laForêt-Noire, encaissé entre les amoncellements des couches géologiques érodées des escarpements du massif. Longtemps, il s'est écoulé à travers les plateaux crayeux ducalcaire coquillier des différentsGäu. À Horb, le lit a été dévié vers le nord-est par la faille dufossé souabe, qui court parallèlement aux coteaux du Jura souabe. Puis le Neckar a creusé desgorges à travers les calcaires entre Rottweil et Rottenburg, et dans les couchestriasiques etjurassiques dures et gréseuses, plus récentes au nord-est. Le creusement de la vallée a été affecté plus tard par la surrection continue du plateau de la Forêt-Noire et par l’érosion régressive d'un cours d'eau formé au nord, empruntant la vallée de laLone, qui a creusé son lit jusqu'à la confluence de Plochingen (d'où le coude du Neckar). Le lit du Neckar s'est détourné vers lefossé d'effondrement du Schurwald, conséquence de la faille deFilder.
Le cours aval actuel du Neckar est celui de l'Enz préhistorique : l'érosion régressive a provoqué à Besigheim l'épanchement d'un affluent de l'ancien Neckar dans le lit de l'ancienne Enz, et c'est ainsi que cette dernière rivière est elle-même devenue un affluent du Neckar[1]. Le cours de l'Eschach, dirigé du nord-ouest au sud-est vers l'ancien Danube, montre que le système hydrographique du Danube s'étendait autrefois bien plus loin au nord-ouest. L'érosion du plateau l'a fait s'épancher vers un affluent du Neckar, et a détourné son cours pratiquement à angle droit vers l'est. C'est la raison pour laquelle il n'a jamais été une source du Neckar.
AuXIIIe siècle la confluence se trouvait au sud de Mannheim. Mais par suite de crues catastrophiques, en 1275, le Neckar s'est détourné de son ancien lit et la confluence se trouve depuis lors au nord de la ville[2]. L'ultime modification du lit de la rivière résulte des travaux de rectification du Rhin avec lerescindement de Friesenheim, à l'ouest de l'île de même nom : auparavant, le Neckar se déversait dans le port fluvial de Mannheim. Ces travaux ont par là-même allongé le lit de la rivière. L'ancien bras du Neckar a été endigué en 1869, et la rivière a été raccordée au bras canalisé en 1880[3].
Le motNeckar est d’originegauloise (Nikros) et signifie « rivière houleuse » : on y retrouve la racine indo-européennenik, qui signifiesauvage, déchaîné. Le nom a été latinisé enNicarus puis s'est altéré enNeccarus à l'époque franque pour évoluer vers l'allemandNecker et finalementNeckar. LeNecker, affluent de laThur enThurgovie, partage cette étymologie[4],[5],[6].
Le bassin du Neckar avec ses affluents de plus de 50 km.
Les principaux affluents du Neckar sont l’Enz (qui possède le plus grand bassin versant), leKocher (plus fort débit moyen) et laJagst (la plus grande longueur). LeLein est un affluent du Kocher, qui surpasse son tributaire non seulement en termes de longueur mais aussi de débit, de sorte qu'en vertu des conventions reçues en hydrographie, il faudrait considérer plutôt le Kocher comme un affluent du Lein, qui avec un cours de 201 km, dépasserait la Jagst...
↑D’aprèsWerner Besch, Anne Betten, Oskar Reichmann et Stefan Sonderegger,Sprachgeschichte. Ein Handbuch zur Geschichte der deutschen Sprache und ihrer Erforschung,vol. 4, Berlin / New York, 2004. (réimpr. 2),p. 3463.