C'est l'une des principales localités touristiques de ce territoire de moyenne montagne dominé par leChamp du Feu. De nombreux vestiges attestent de l'industrialisation autextile, qui suivit la création d'untissage important par un pionnier, Jean-FrédéricJacquel.
Ses habitants sont les Natzwillerois et les Natzwilleroises. C'est sur le territoire de la commune qu'a été implanté en 1941 le camp de concentration nazi duStruthof.
Le village occupe la rive nord de la vallée de laRothaine, la rive sud appartenant à des communes incluses dans l'ancien territoire du comté duBan de la Roche, telles queWildersbach etNeuviller-La-Roche.Rothau est également l'une des communes de l'ancien territoire du Ban de la Roche, initialement à la rive sud, mais aujourd'hui à cheval sur la Rothaine.Barembach et Natzwiller ont cédé chacun une partie de leurs territoires, afin que Rothau s'agrandisse pour s'englober en un seul village.
Vallée de laRothaine et vestiges de l'industrie textile.
Panorama de la ville.
Les limites communales de Natzwiller et celles de ses communes adjacentes.
La forêt de Natzwiller est située dans les parties nord et ouest du village. Elle est limitrophe au nord, de celle deBarembach, et au nord-est, du massif deGrendelbruch, près du Champ du Messin. Cette dernière commune dispose également d'une enclave forestière au sein du territoire de Natzwiller. Cette surface s'étend de la Basse des Maçons à la sortie est deRothau. On y trouve des vestiges liés au travail d'extraction de la matière première pour les forges de cette même localité, auxXVIIIe et XIXe siècles. Parmi eux, la grotte des Partisans, la croix de la Quiaille et de jolis recoins parsemés de quartz.
Les fortes pentes n'ayant pas permis la construction d'établissements industriels de grande taille, de petites structures se sont établies au bord du cours d'eau.
Au, Natzwiller est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (94,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (89,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (65 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (29,4 %), zones urbanisées (5,6 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le village était désigné dans les textes anciens sous le nom de Sant Ludelin en 1491 et encore sous St. Lüdwig en 1672, mais aussi sous Nasvil en 1625 et Nessweÿler en 1666.
Un article du journal historique localL'Essor intitulé "Natzwiller, village des confins" a détaillé l'histoire du village, dressée ci-dessous de manière plus synthétique.
Village à histoire singulière, Natzwiller est situé en fond de vallée, le seul juché sur la rive Nord de laRothaine, dans le territoire de l'évêché de Strasbourg. Sur l'autre rive, le territoire duBan de la Roche comporte plusieurs villages rapprochés.
Dans la période médiévale jusqu'à l'aube duXVIIe siècle, le lieu, alors une annexe paroissiale deBarembach, n'était occupé que par quelques fermes et une chapelle de pèlerinage en relation avec lemont Sainte-Odile. La chapelle était placée sous le vocable de saint Luden dont la fête est mentionnée en 1502 (Lutienn tag), patron des pèlerins. Le saint actuel estsaint Genest.
Le hameau a toujours été isolé. Après laguerre de Trente Ans (1618-1648), on observe une évolution progressive du nombre d'habitants, qui s'accélère au cours duXVIIIe siècle, bénéficiant de la proximité des forges deRothau par l’accueil d’un nombreux personnel minier et sidérurgiste, dont beaucoup sont originaires de lieux à influence langagière germanique.
Ainsi ce dialecte à pris le dessus.A ce propos, dans lacarte de répartition des dialectes d'Alsace-Moselle, on peut reconnaîre Natzwiller, qui est le seul village vert presqu'integralement entouré d'orange.
La religion pratiquée est lecatholicisme, car le territoire est historiquement inclus dans l'évêché de Strasbourg. Inversement, les villages voisins, annexés par leBan de la Roche, étaient de confessionprotestante et parlaient un patois à influence langagière française (en orange sur la carte). C'est en cela que Natzwiller poursuivait son isolement malgré son accroissement de population.
Il s'agira de résumer que, jusqu'auXXe siècle, laRothaine à été pour une grande partie de son lit, une frontière linguistique, culturelle et religieuse.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[18].
En 2022, la commune comptait 526 habitants[Note 3], en évolution de −4,01 % par rapport à 2016 (Bas-Rhin : +3,17 %,France horsMayotte : +2,11 %).
L'église Saint-Genès. L'architecture de l'église paroissiale – entièrement reconstruite en 1846 – s'inspire de l'Antiquité et de laRenaissance et s'apparente à d'autres édifices de la vallée : la tour-porche octogonale rappelle ainsi celle de l'église deWisches-Hersbach et celle de l'église deBourg-Bruche[21],[22].
Le Centre européen du résistant déporté, le long de la route départementale 130. Ce haut lieu de mémoire nationale française et européenne regroupe : le site de l'ancien camp de concentration de Natzweiler, le musée du KL-Natzweiler, le Centre européen du résistant déporté et le Mémorial de la déportation.
Marlyse Heckly, « À propos d'une photo de mariage »,L'Essor,no 196
Arnold Kientzler, « Histoire d'un métier à tisser d'autrefois »,L'Essor,no 151
Jean-Michel Wendling, « À Natzwiller de 1650 à 1793 : la langue qu'on y parle »,L'Essor,no 144
« Natzwiller », inLa Haute vallée de la Bruche, Patrimoine d’Alsace, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Éditions Lieux Dits, Lyon, 2005,p. 57-59(ISBN978-2-914528-13-9)
Struthof-Natzweiler, un camp de la mort en France de Raymond Couraud, paru aux Éditions Hirlé, 2004,(ISBN2914729278)
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Fiche communale de Natzwiller », surle système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse(consulté le).
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Camp de Struthof, Musée des Déportés sur le site officiel duministère français de la Culture (base architecture et patrimoine), photographies de Mas, Louis Emmanuel, Archives photographiques, archives de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine, et service de l'inventaire général de la Région Alsace.