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Nationalisme russe

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La lettre « Z » aux couleurs duruban de Saint-Georges, utilisée par l'armée de la fédération de Russie, également utilisée comme symbole nationaliste russe par les "Patriotes en colère" lors de laguerre russo-ukrainienne de 2022.

Lenationalisme russe se décline en une version « paisible et paternaliste » (enrusse :нежный, родительский патриотизм), exprimée entre autres parLéon Tolstoï, qui promeut la célébration, l'appréciation et l'amour pour la culture, la civilisation, le patrimoine, le territoire et l'histoire dupeuple russe, et une version « panslaviste, virile et impériale » (en russe :мужественный и имперский панславизм), exprimée entre autres parSergueï Sergueïev-Tsensky (en), qui glorifie l'expansion militaire, territoriale etdémographique, ainsi que la propagation d'une idéologie (successivementimpériale,soviétique puisnationale), comme axes de l'identité et de l'unité politique russe.

La seconde tendance surtout a émergé comme varianteconservatrice etxénophobe du terreauslavophile, par opposition à l'occidentalisme libéral[1].

Le nationalisme russe expansionniste s'est souvent propagé en situation de conflit, notamment lors de laguerre russo-japonaise, laPremière Guerre mondiale, laguerre civile russe (du côté desarmées blanches), pendant laSeconde Guerre mondiale puis lors de laguerre russo-ukrainienne de 2022[2].

Histoire

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Le nationalisme russe apparaît auXIXe siècle, notamment lorsque l'Empire russe estattaqué par les armées napoléoniennes[3]. Il est réexploité parJoseph Staline en 1941 lorsque l’Allemagne nazieattaque l'Union soviétique. Actuellement, le nationalisme russe est répandu sur tout le spectre politique russe, du parti au pouvoirRussie unie et ses alliés (Parti Eurasie,Russie justeetc.) jusqu'aux partis d'opposition commeL'Autre Russie ou même leParti communiste de la fédération de Russie.

Nationalisme impérial russe

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La devise impériale « Orthodoxie, autocratie et nationalité » a été inventée par le comteSergueï Ouvarov et adoptée par l'empereurNicolasIer comme idéologie officielle[4]. Les trois composantes de la triade d'Ouvarov étaient :

Le mouvementslavophile est devenu populaire en Russie auXIXe siècle. Les slavophiles s'opposaient aux influences de l'Europe occidentale en Russie et étaient déterminés à protéger la culture et les traditions russes.Alexeï Khomiakov,Ivan Kireïevski etConstantin Aksakov ont cofondé le mouvement.

Lepanslavisme, idéal d'unité de toutes les nations chrétiennes orthodoxes slaves, a gagné en popularité entre le milieu et la fin duXIXe siècle.Nikolaï Danilevski était l'un de ses principaux idéologues. Le panslavisme fut alimenté par les nombreuses guerres menées par la Russie contre l'Empire ottoman dans le but de libérer les nations orthodoxes, telles que lesBulgares, lesRoumains, lesSerbes et lesGrecs, de la domination musulmane. L'objectif final étaitConstantinople ; l'Empire russe se considérait toujours comme la « Troisième Rome » et considérait que son devoir était de libérer la « Deuxième Rome ». Le panslavisme a également joué un rôle clé dans l'entrée de la Russie dans laPremière Guerre mondiale, car la guerre de 1914 contre la Serbie menée par l'Autriche-Hongrie a déclenché la réaction de la Russie.

À la fin duXIXe siècle, la Russie tente de rattraper larévolution industrielle de l'Europe occidentale. L'écart déjà grand entre la richesse de l'élite riche et celle des pauvres s'était creusé, entraînant un déclin de l'enthousiasme patriotique. Les activités révolutionnaires se sont intensifiées, aboutissant à larévolution de 1905. La révolution a conduit à l'émergence de nouvelles organisations et partis nationalistes et de droite tels que l'Assemblée russe, l'Union du peuple russe, l'Union de l'Archange Michel et d'autres.

LaRussie dans la Première Guerre mondiale s'efforça de raviver l’esprit et l’enthousiasme nationaux. Cependant, les défaites répétées sur lefront germano-autrichien, le désordre du ravitaillement, la gestion gouvernementale confuse deNicolas II entraînèrent le discrédit des institutions impériales : l'empereur dut abdiquer lors de larévolution de février-mars 1917. Legouvernement provisoire russe chercha à éveiller un patriotisme républicain mais fut renversé par larévolution d’octobre-novembre 1917 tandis que les minorités nationales,Finnois,Ukrainiens,peuples du Caucase, proclamaient leur indépendance. Pendant laguerre civile russe, l'Armée blanchemonarchiste etanticommuniste, voulut de nouveau promouvoir le nationalisme russe mais fut défaite par l'Armée rouge, la propagande desbolcheviks dénonçant le soutien des pays capitalistes occidentaux à la cause des Blancs.

Nationalisme soviétique

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Lesrévolutionnairesbolcheviks qui ontpris le pouvoir en octobre 1917, en renversant larépublique russeproclamée en février, étaient initialement des « internationalistes » et se méfiaient du chauvinisme grand russe « Chauvinisme grand-russe ». La nouvelle république soviétique dirigée parLénine a donc proclamé l'internationalisme comme son idéologie officielle désirant une exportation révolutionnaire de son modèle de révolution prolétarienne, tout en utilisant lerusse en tant que langue de parti et de gouvernement[7]. Le chauvinisme grand-russe ayant légitimé l'ancien ordre impérial, les dirigeants bolcheviks réprimèrent ses manifestations et tentèrent d'assurer son extinction. Ils détruisirent les symboles, statues et monuments exprimant le "patriotisme" impérial et colonial, et considérèrent comme hostile et contre-révolutionnaire le port de récompenses militaires reçues avant laguerre civile russe. Dans les territoires qui n'étaient pas de langue et de culture russes, le pouvoir bolchevik est cependant apparu comme unimpérialisme russe renouvelé de 1919 à 1921. Pour lutter contre cela, à partir de 1923 les bolcheviks adoptèrent une politique dite de « nativisation », qui prévoyait un soutien gouvernemental à la culture et aux langues des régions non russes, dont les habitants n'étaient plus considérés comme « allogènes » comme à l'époque impériale, mais furent reconnus « indigènes » dans leurs terroirs[8].

La création d'unÉtat communistemultinational des travailleurs, indépendant de leurs langues etethnies, a d'abord été perçue comme la négation des rêves nationalistes russes[9], mais rapidement les thèmes nationalistes romantiques sont réapparus dès la fin desannées 1920 et durant lesannées 1930 dans l'art, comme en témoignent les films épiques historiques deSergueï Eisenstein etVsevolod Poudovkine, ainsi que les romans patriotiques deSergueï Sergueïev-Tsensky (en) ou les poèmes d'Ilya Ehrenbourg.

La guerre défensive de l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie est connue sous le nom de « Grande guerre patriotique », rappelant l'utilisation antérieure de ce terme dans lesguerres napoléoniennes. En 1941, l'État soviétique a appelé ses citoyens à défendre la « mère patrie » (родина) lorsqueStaline s'est adressé à eux en les qualifiant non seulement de « camarades » (товарищи), mais aussi de « frères et sœurs » (родной братья и сестры) et proclamé le slogan « Pas un pas en arrière ! »[10].

Au même moment, l'Allemagne nazie a organisé des unités militaires collaboratrices telles que l'Armée de libération russe d'Andreï Vlassov et les Cosaques dePyotr Krasnov. Pendant laSeconde Guerre mondiale, le courant nationaliste antistalinien de l'armée Vlassov offrait aux Russes une alternative au patriotisme communiste stalinien[11]. En1944, l'Union soviétique abandonna la musique deL'Internationale et créa l'Hymne de l'Union Soviétique.

Nationalisme russe contemporain

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Vladimir Poutine etVladimir Jirinovski sont tous deux considérés comme des nationalistes russes.

L'Église orthodoxe russe, pilier identitaire de la société russe à l'époque impériale (ce qui avait nourri le nationalisme de l'époque, et aussi l'antisémitisme), avait étébrutalement persécutée durant les premières années de l'État communiste, avec exécution etdéportation des religieux et des paroissiens, destruction ou réaffectation des lieux de culte[12] ; le peu qui en resta fut interdit deprosélytisme, étroitement surveillé par leNKVD et mis en demeure de renseigner celui-ci[13] ; toutefois avec la « détente » et encore plus lors de laperestroïka, cet étau se desserra et, lors dedislocation de l'URSS, l'église, désormais intégrée à l'oligarchie, put à nouveau étendre son influence sur la société, devenant une source commune de fierté et de nationalisme russes. L'idéologie officielle duXXIe siècle amalgame l'identité religieuse (en) orthodoxe, la fierté impériale russe et l'héritage soviétique, réalisant une synthèse désormais très visible dans l'espace public de la fédération de Russie, où cohabitent l'aigle impériale bicéphale, lacroix orthodoxe et les symboles soviétiques (étoiles rouges,statues de Lénine…). Sur les ornements des uniformes militaires comme sur les drapeaux desforces armées de la fédération de Russie, on trouve à la fois l'aigle bicéphale impérial coiffé de lacouronne destsars et l'étoile soviétique issue dusymbolisme communiste[14].

Drapeau des forces armées russes (avers) : quatre étoiles rouges veillent aux quatre angles.
Drapeau (revers) : l'inscription signifie « Patrie, Devoir, Honneur ».

En théorie, le parti au pouvoir, « Russie unie », affirme que sa vision de la Russie est celle d'une république multinationale tolérante, mais en pratique, les rares républiques autonomes qui ont tenté en 1992 de se déclarer indépendantes ou d'augmenter leur autonomie, comme leTatarstan ou laTchétchénie, ont été très fermement ramenées dans le rang de la fédération[15] (voirGuerres en Tchétchénie), et même les États voisins théoriquement souverains mais ex-soviétiques, qui ont tenté de quitter lasphère d'influence russe ont subi des actions militaires visant à les y ramener : ce sont les guerresd'Ossétie (1991-92),du Dniestr (1992),d'Abkhazie (1998),de Géorgie (2006),d'Ossétie (2008) etd'Ukraine (depuis 2014)[16].La politique nataliste du gouvernement deVladimir Poutine qui récompense et promeut les familles nombreuses a aussi été rapprochée du nationalisme ; elle s'inscrit dans le processus d'émergence de la Russie comme superpuissance[17].

La montée du nationalisme radical dans la Russie moderne est considérée comme le résultat de plusieurs facteurs comme l'humiliation de ladislocation de l'URSS, l'indignation suscitée par les attentats islamistes ou l'activité de groupes criminels duCaucase et d'Asie centrale ou encore le rejet de l'immigration clandestine en provenance de ces régions. De nombreux mouvements nationalistes, radicaux et modérés, sont apparus dans la Russie moderne. L'un des plus anciens et des plus connus est leParti libéral-démocrate de Russie, populiste de droite deVladimir Jirinovski, membre de la Douma depuis sa création en 1993.Rodina (« mère patrie ») était un partinationaliste de gauche modéré dirigé par Dimitri Rogojine, qui a finalement abandonné son idéologie et fusionné avec un plus grand parti : « Russie juste ». L'un des mouvements les plus radicaux et ultranationalistes est l'« Unité nationale russe », groupe d'extrême-droite qui organise les brigades paramilitaires et desweb-brigades. Le BORN (« organisation militante des nationalistes russes »), les néo-monarchistes duPamyat (« mémoire »), l'Union des porte-bannières orthodoxes et le « Mouvement contre l'immigration illégale », qui ont ravivé le slogan « La Russie aux Russes », attirent souvent de jeunesskinheads d'extrême droite ; ces partis organisent un rassemblement annuel, la « Marche russe »[18].Poutine a déclaré en mars 2008 que le futur président (à l'époque) : « Medvedev n'est pas moins, dans le bon sens du terme, nationaliste russe que moi. Et je ne pense pas que ce sera plus facile pour nos partenaires. C'est un vrai patriote et il défendra les intérêts de la Russie sur la scène internationale de la manière la plus active »[19].

Contrairement à d'autres pays [Lesquels ?] où le nationalisme est avant tout le fait de l'extrême droite, en Russie, il est plutôt répandu sur tout le spectre politique, majoritairement de façon modérée, à l'exception des mouvements libéraux pro-occidentaux et des anarcho-communistes résolument anti-nationalistes.[réf. nécessaire]

Sous la deuxième présidence deVladimir Poutine, le nationalisme russe s'est radicalisé dans tous le spectre politique à l'exception des opposants pro-occidentaux. Robert Horvath de l'Université La Trobe écrit que dans les années 1990, lorsque la Russie a connu des vagues de violence raciste et que Poutine est devenu président en 2000, son régime a exploité cette menace pour introduire une législation anti-extrémiste qui a également été utilisée pour cibler les militants pro-démocratie et de gauche. . Le « nationalisme dirigé » du Kremlin « coopterait et mobiliserait des militants nationalistes radicaux » pour lutter contre l'opposition. Par la suite, desnéonazis violents et des mouvements hooligans ont été emprisonnés tandis que d'autres formes ont prospéré pour promouvoir le nationalisme russe pro-Poutine[20]. Il existe toutefois des mouvements nationalistes russes non-poutinistes à condition qu'ils ne s'adonnent pas à la violence de rue et auhooliganisme.

En, le parti nationaliste russeRodina a organisé le Forum international des conservateurs russes à Saint-Pétersbourg, en invitant la majorité de ses partisans de l'extrême gauche et de l'extrême droite, dont beaucoup avaient déjà assisté à un événement similaire en Crimée en 2014 :Udo Voigt,Jim Dowson,Nick Griffin,Jared Taylor,Roberto Fiore,Geórgios Epitídios et d'autres[réf. nécessaire].

En novembre 2018, Vladimir Poutine s'est décrit comme "le nationaliste le plus efficace", expliquant que laRussie est un État multiethnique et multireligieux et que le préserver en tant que tel sert les intérêts des Russes de souche. Il a fait remarquer que l'ethnie russe n'existait pas à un moment donné et qu'elle était formée de plusieurs tribus slaves[21].

Lors de laguerre russo-ukrainienne de 2022, des milices de volontaires nationalistes russes se mettent en place tels que l'Unité nationale russe, leGroupe Russitch, l'Armée orthodoxe russe, leMouvement impérial russe et lesInterbrigades sont alliés auxForces armées de la Fédération de Russie et aux rebelles ukrainiens pro-russes[22],[23],[24],[25],[26]. Bien que les nationalistes russes d'extrême droite soient plutôt critiques envers Vladimir Poutine à cause de sa politique intérieure et de son économie libérale, la majorité des groupes nationalistes russes ont soutenu l'invasion de l'Ukraine par la Russie mais auraient critiqué la mauvaise gestion de l'armée ainsi que la rhétoriqueantifasciste utilisée par le gouvernement russe[27]. Pendant la guerre, l'émergence desPatriotes en colère, pro-guerre mais critiques de la gestion de la guerre par le gouvernement, jugé "trop modéré", devient un défi majeur pour le régime deVladimir Poutine.

Entre 2022 et 2023, une série d'attaques contre des personnalités nationalistes russes se produisent, fomentées par des groupes pro-ukrainiens,Daria Douguina,Vladlen Tatarsky etZakhar Prilepine furent des victimes d'attentats à la bombe.

Nationalisme extrémiste

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Drapeau duGroupe Russitch, tiré d'un des drapeaux de l'Empire russe à l'envers avec unkolovrat pour symbole central.

Le nationalisme extrémiste en Russie fait référence à de nombreux mouvements et organisations d'extrême-droite[28] et d'extrême-gauche dont les positions varient sur un large spectre. Certains mouvements ont une position politique selon laquelle l'État doit être un instrument du nationalisme (comme leParti national-bolchevique dirigé parÉdouard Limonov), tandis que d'autres (par exemple, l'Unité nationale russe) adoptent des tactiques d'autodéfense contre les supposés « ennemis intérieurs de la Russie », sans entrer en politique.

Historiquement, le premier prototype de tels groupes a commencé avec les « Cent-Noirs » enRussie impériale. Dans l'entre-deux-guerres, il existait en exil unParti fasciste russe et l'Organisation fasciste panrusse. Plus récemment, les organisationsantisémites,suprémacistes etnéo-fascistes incluentPamiat, leParti national socialiste russe et d'autres.

En 1997, le Centre antifasciste de Moscou estimait qu'il y avait 40 groupes extrémistes (nationalistes) opérant en Russie[29].

Le bataillonRusich, leMouvement impérial russe et laLégion impériale russe représentent une forme extrémiste du nationalisme russe. Lors de laGuerre russo-ukrainienne de 2022, ces factions armées se sont battues aux côtés de l'Armée de la fédération de Russie. Une autre faction plus restreinte et extrêmement minoritaire, issue des milieuxhooligansnéonazis, composée d'environ 50 personnes, s'est toutefois ralliée à l'Ukraine[30].

Nationalisme russe et peuples non-russes

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Sergueï Choïgou, président de lasociété géographique de Russie et du parti nationaliste « Russie unie » (Единая Россия), mais aussiministre de la Défense depuis2012, porte ici une casquette dont les ornements illustrent le double-héritage impérial et soviétique assumé par la Russie actuelle. D'originetouvaine, il est un exemple d'assimilation culturelle réussie par la Russie duXXIe siècle.

Alors que depuis leXVIIIe siècle les Russes jouent un rôle majeur dans le mouvement nationaliste russe, avec l'idée d'une unité ethnique sous la bannière destsars, puis dessoviets, plusieurs autresethnies, liées ou non à la Russie, ont également participé à la diffusion du nationalisme russe.

Depuis leXIXe siècle, lesAllemands de Russie ont contribué à l'émergence d'une idéologie nationaliste russe, car les dirigeants allemands de la Russie impériale, comme lesbarons allemands despays baltes, encourageait la politique expansionniste des tsars[31].

Lescolons allemands ont longtemps été traités comme des invités privilégiés dans l'Empire russe : ainsi, alors que lemoujik (russe, ukrainien, biélorusse ou autre) était réduit auservage jusqu'en 1861 et maintenu dans une situation défavorisée longtemps après, le colon allemand, pour sa part, demeurait un homme libre, auquel la Couronne concédait terres etexemptions d'impôts : il recevait ainsi gratuitement 60dessiatines (environ 65 hectares) de terre arable par famille, une indemnité journalière pour sa nourriture du moment de son installation jusqu'à sa première récolte, un prêt avantageux de l'État impérial sur dix ans, était dispensé du service militaire et civil, assuré d'une totale liberté de culte quelle que soit sa religion, pouvait importer des marchandises à vendre pour la valeur de 300 roubles et vendre ses biens de quelque nature qu'ils soient sans payer de droits de douane, et enfin pouvait quitter l'Empire pourvu qu'il paye à l'État ses dettes et trois années d'impôt[32].

Cette cordialité germano-russe disparut lors de la Première Guerre mondiale, Saint-Pétersbourg étant rebaptisée Petrograd et les germanophones étant surveillés par l'Okhrana, mais elle reparut durant les premières années de larévolution russe, de larévolution allemande de 1918-1919 et lacollaboration militaire entre larépublique de Weimar et la Russie soviétique ; elle connut des hauts et des bassur le plan économique mais dès le départ, les deux États cherchèrent à renverser le système mis en place par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale, faisant de l'Allemagne et de l'Union soviétique des parias internationaux pendant tout l'entre-deux-guerres. Cette situation contribua à la signature dupacte germano-soviétique dont le premier effet concret fut lequatrième partage de la Pologne en 1939 entre l'Allemagne hitlérienne et l'URSS stalinienne, déclencheur de laSeconde Guerre mondiale[33],[34].

Joseph Staline qui a dirigé l'Union soviétique d'une poigne de fer de 1928 à sa mort en 1953, était d'originegéorgienne mais s'était déclaré russe et avait encouragé larussification et la soviétisation à travers l'URSS[35].

LesTatars de la Volga sont connus pour être historiquement plus favorables au nationalisme russe, bien qu’ils soient à majorité musulmane. LesTatars de laVolga ont longtemps contribué aux conquêtes de la Russie impériale, constituant des forces militaires russes à travers leCaucase et l'Asie centrale, ainsi que dans lesBalkans et l'Europe de l'Est[36]. Les autorités russes ont coopéré avec les religieux tartares pour répandre le nationalisme russe chez lestatars et dans d'autresmosquées en Russie, selon les volontés des tzars. Ceci est à nouveau utilisé et considérablement étendu depuis la fin de l'Union soviétique.

Alors que lesTchétchènes ont été historiquement opposés à la Russie, un grand nombre d'entre eux soutiennent le nationalisme russe actuel.Vladislav Surkov, d'origine tchétchène, est l'un des partisans du nationalisme russe et a défendu l'idée d'un agenda nationaliste russe visant à retrouver le territoire de l'ancienne URSS et à lutter contre les valeurs de l'Occident. Le nationalisme russo-tchétchène inclutRamzan Kadyrov, qui travaille à promouvoir le nationalisme russe sous la bannière du mouvement islamique[37].

Les courants sous-jacents du nationalisme russe

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Un Homme supposément russe (photo prise en Russie) faisant un salut nazi.

Panslavisme et slavophilie

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Le panslavisme est une tendance culturelle et politique, une idéologie répandue dans les États habités par des peuples slaves , basée sur des idées sur la nécessité de leur unification politique sur la base de points communs ethniques, culturels et linguistiques. Il s'est formé à la fin du XVIIIe et dans la première moitié du XIXe siècle. Le drapeau national de tous lesSlaves et l'hymne "Hé, les Slaves" , qui étaient aussi l'hymne national et le drapeau de laYougoslavie, sont considérés comme des symboles du panslavisme . L'eurasisme est l'un des courants sous-jacents dupanslavisme.

Le slavophilie est un courant idéologique sous-jacent du nationalisme russe en Russie qui a surgi dans les années 1840 et 1870 . L'idéologie slavophile s'opposait à l'idéologie des "occidentaux", c'est-à-dire des partisans de l'orientation russe vers l'Europe occidentale. Les slavophiles prônaient la formation du panslavisme russe, idéalisaient tout ce qui était russe, comme le fofudyu ou l'artillerie, glorifiaient le passé et l'ordre social de la Moscovie de l'ère pré-pétrovienne. Le postulat clé des slavophiles était l'opposition de la Russie à l'Occident, en particulier duchristianisme orthodoxe russe aucatholicisme occidental, des coutumes deMoscou aux coutumes européennes[38],[39].

Eurasisme

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L'eurasisme est un courant idéologique sous-jacent du nationalisme russe enRussie, qui trouve son origine dans l'environnement de l'émigration de laGarde blanche russe vers l'Europe occidentale dans les années 1920 et 1930, en tant que réaction conservatrice et archaïque à l'échec de la tentative de modernisation de laRussie et, par conséquent, à larévolution bolchévique d'Octobre 1917. Les Eurasistes ont préconisé le rejet de l'intégration dans l'Union européenne de laRussie en faveur d'unnationalisme expansionniste. L'eurasisme est l'une des idéologies les plus répandues du nationalisme russe dans la Russie moderne et contemporaine, et agit comme la principale doctrine géopolitique russo-impériale du régime deVladimir Poutine.

National-révolutionnaire

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Lemouvement national-révolutionnaire est à la base un courant idéologique sous-jacent dunationalisme allemand[40] né dans les années 1920 après la fin de la Première Guerre mondiale, d'abord enAllemagne[40][41] et presque immédiatement en Russie sous l'influence de la situation intérieure et internationale difficile de les deux pays. Les nationaux-révolutionnaires considéraient la combinaison des idées conservatrices de l'État-nation et de lagauche radicale comme la base de leur idéologie, avec un déni absolu dulibéralisme. Les nationaux-révolutionnaires allemand et russe avaient des différences significatives dans leurs manifestations et leurs principes d'organisation, et leur influence sur la réalité s'est avérée différente dans son vecteur. Les russes utiliseront par la suite le terme de "National-bolchévisme" tandis que ce terme n'a jamais été adopté par les nationaux-révolutionnaires allemands, qui restaient opposés aumarxisme.

Les nationaux-révolutionnaires allemands et russes avaient des différences significatives dans leurs manifestations et leurs principes d'organisation. Ils partagent toutefois l'opposition aulibéralisme, aumarxisme orthodoxe, aunazisme puis aunéonazisme.

Tsarisme

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Démocratie nationale

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La démocratie nationale est une tendance politique qui combine le nationalisme avec l'idéologie démocratique. Les principes démocratiques de gouvernement sont combinés avec le nationalisme dans la politique et la vie publique. Les nationaux-démocrates sont opposés aunationalisme radical[42] et auxalliances rouges-brunes. Ils rejettent aussi la « troisième voie » et l'eurasisme. Ils sont favorables à ladémocratie libérale et sont généralement pro-occidentaux à la différences d'autres nationalistes russes plutôtanti-occidentaux.

Pendant les années de la fin de l'Empire russe, un exemple frappant d'un démocrate national-conservateur étaitMikhail Osipovich Menchikov.

Poutinisme

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Lepoutinisme est un courant idéologique sous-jacent du nationalisme russe qui a pris naissance parmi l'élite politique russe au début desannées 2000 et est l'idéologie d'État dominante dans laRussie moderne. Idéologiquement, le poutinisme est une combinaison d'anciennes idéologies du nationalisme russe, telles que le pan-slavisme ou la slavophilie, l'eurasianisme , la nostalgie soviétique et le nashisme. Cependant, l'aspect le plus important du poutinisme est ses revendications irrédentistes sur l'Ukraine. Le poutinisme est unnationalisme civique.

Le poutinisme, principalement véhiculé par le partiRussie unie, est décrit comme unnationalisme centriste conservateur[43].

Personnalités par courant

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National-conservatisme

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Nationalisme militaire

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Eurasistes

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Nationalisme révolutionnaire

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National-communisme

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Nationalisme milicien

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Séparatistes du Donbass

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Orthodoxes traditionalistes

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Fascisme

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Néonazisme

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Article détaillé :Néo-nazisme en Russie.


Notes et références

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  1. Тишков 2013.
  2. https://www.leparisien.fr/international/guerre-en-ukraine-comment-la-lettre-z-est-devenue-le-symbole-dun-nationalisme-russe-exalte-11-03-2022-3GE64UMYEBC37LBKW4VLM7I66M.php
  3. Léon Tolstoï, dansGuerre et Paix, développe une visionfataliste de l’histoire, où lelibre arbitre des individus n’a aucune importance et où les événements obéissent à undéterminisme inéluctable : leобщая судьба русской нации - « destin commun de la nation russe ».
  4. Nicholas V. Riasanovsky, Nicholas I and Official Nationality in Russia 1825 - 1855 (1969)
  5. MichelHeller,Histoire de la Russie et de son empire, Paris, Perrin,coll. « Tempus », (1re éd. 1995), 1100 p.(ISBN 2081235331), « Naissance des idéologies »,p. 1057-
  6. Hutchings, Stephen C. (2004). Russian Literary Culture in the Camera Age: The Word as Image. Routledge.p. 86.
  7. Perry Anderson, Professor of History and Sociology (dir.), « Internationalism: Metamorphoses of a Meaning » inNew Left Review, UCLA 2001.
  8. Timo Vihavainen, « Nationalism and Internationalism. How did the Bolsheviks Cope with National Sentiments ? » inChulos & Piirainen 2000.
  9. Alexandre Soljenitsyne,L'Archipel du Goulag tome I, YMCA-press,[1].
  10. Geoffrey Roberts,Stalin's Wars: From World War to Cold War, 1939–1953, Yale University Press, Londres & New Haven, CT 2006, p 132.
  11. Cathrine Andreyev, Vlasov and the Russian Liberation Movement: Soviet reality and emigre theories. Cambridge University Press, 1987.
  12. Un « plan quinquennal athée » commençait en URSS il y a 80 ans, Egliserusse.eu, 5 juin 2012
  13. Olga Tchepournaya,(en) « The hidden sphere of religious searches in the Soviet Union: independent religious communities in Leningrad from the 1960s to the 1970s » inSociology of Religion n° 64.3 (Fall 2003): p. 377(12).
  14. (ru)Красная Звезда — символ Красной Армии - Étoile rouge, symbole de l'Armée rouge.
  15. Isabelle Mandraud, « En Russie, le Tatarstan rentre dans le rang », surLe Monde,(consulté le).
  16. (en) Simon Hooper, « Russia: A superpower rises again »,Cable News Network,(consulté le)
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  18. Mikkel Berg-Nordlie, Aadne Aasland & Olga Tkach : « Compatriots or Competitors? A Glance at Rossiyskaya Gazeta's Immigration Debate 2004-2009 », inSociālo Zinātņu Vēstnesis n° 2, pp. 7-26, 2010.
  19. Владимир Путин: «Медведев не меньший русский националист, чем я»
  20. RobertHorvath, « Putin's fascists: the Russian state's long history of cultivating homegrown neo-Nazis », surThe Conversation,(consulté le)
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  22. « Приедем в Киев и Львов »[archive du]
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Voir aussi

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