| Type | Musée archéologique |
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| Ouverture | 19 mai 2021 |
| Gestionnaire | EPCC Narbo Via(d) |
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Le muséeNarbo Via est situé àNarbonne, dans le département de l'Aude et de la régionOccitanie. Il a ouvert le 19 mai 2021. Le bâtiment, conçu par l'agenceFoster + Partners, abrite les collections archéologiques romaines narbonnaises particulièrement riches. Il dépend de l'EPCC Narbo Via, établissement public de coopération culturelle, qui gère également le musée-site d'Amphoralis àSallèles-d'Aude et les galeries souterraines de l'Horreum de Narbonne.
La collection du musée est en partie issue du fonds romain dumusée archéologique de Narbonne[réf. souhaitée].
La décision de créer un musée romain àNarbonne est prise en2010 sous l’impulsion de l’ancienne régionLanguedoc-Roussillon et son présidentGeorges Frêche, ainsi que laCommission archéologique de Narbonne. Lors d’un concours d’architecture lancé par laRégion Occitanie, l’agenceFoster + Partners est choisie pour la conception du bâtiment. La pierre inaugurale est posée le 10 novembre 2015. Le 1er février 2020, l’EPCC Narbo Via est créé afin de gérer le futur musée. En janvier 2018, le musée est rebaptisé Narbo Via, des deux termes latins du nom de la ville deNarbonne et de laVia Domitia. Le 31 mars 2021, le premier pied de vigne est symboliquement planté par la présidente du Conseil régional d’Occitanie,Carole Delga, afin d’inaugurer le jardin expérimental viticole du musée Narbo Via.
Après plus de cinq années de chantier de construction et d’étude des collections archéologiques, le musée ouvre au public le 19 mai 2021 avec l’appellation « musée de France » attribuée par leministère de la Culture.
Le vaste chantier des collections a permis de rassembler environ 2000 œuvres archéologiques au sein du musée. Les réserves du musée Narbo Via stockent également les principales collections archéologiques de l’ancienne cité romaine.
Le budget total du projet est de 49,2 M€, porté par larégion Occitanie, avec l'aide de l'Union européenne pour 6 M€ et de l'État français pour 2 M€.
Le musée est implanté à l’entrée Est deNarbonne, à proximité duthéâtre du Grand Narbonne, duParc des sports et de l'amitié et en bordure duCanal de la Robine.
Le bâtiment s’étend sur 97 m de long, 85 m de large et 8 m de haut, soit une surface de 8 000 m2 dont 2 700 m2 consacrés à l’exposition permanente et 500 m2 dédiés à l’exposition temporaire. Le mur lapidaire coupe l’espace dédié aux publics des espaces professionnels dont des espaces de réserves et d’étude des collections. Le musée est positionné au centre d’un espace de jardins d’environ3 hectares, dont un jardin expérimental viticole.
Le musée bénéficie d’une prestigieuse signature architecture. Il a été conçu par l’AgenceFoster + Partners, fondée par l’architecte contemporainNorman Foster. L’agence britannique s’est associée au studio Adrien Gardère pour la muséographie et à l’architecte nîmois Jean Capia pour le pilotage des opérations[1].
L’architecture du musée rappelle les grands principes constructifs romains. La structure du bâtiment, positionnée sur unpodium, possède des murs créés à partir de la technique du béton structurel stratifié, dont les couches successives de teintes ocre font écho au béton romain ainsi qu’au concept destratigraphie largement utilisé en archéologie. Les dispositions des différentes salles d’exposition, déployées autour d’un atrium central, évoquent également l’architecture des luxuriantes demeures romaines. Il s’agit d’un trait d’union architecture entreAntiquité et modernité.
Positionnée au-devant du parcours permanent du musée, laborne milliaire deCnaeus Domitius Ahenobarbus inaugure l’Histoire de la cité romaine deNarbo Martius tout en constituant un jalon important de l’Histoire de laGaule et de laFrance. La borne marquait l’itinéraire de laVia Domitia à 20 000 pas romains au sud de Narbonne, et reliait l’Espagne à l’Italie par la Gaule. L’inscription mentionne le nom deCnaeus Domitius Ahenobarbus, le général triomphateur du sud de la Gaule à la suite de sa campagne contre les tribus celtes entre 125 et 122 av. J.-C. Ce dernier fit ensuite reconstruire l’ancienneVoie héracléenne à partir de 118 av. J.-C., qui prit son nom : Domitia. Aujourd’hui, la borne accueille les visiteurs : elle est en quelque sorte la pierre inaugurale de Narbonne romaine et de son musée, Narbo Via.
Le mur lapidaire traverse le bâtiment de part en part : il en est l’épine dorsale du musée et sa principale œuvre. Il s’agit du trait d’union du musée séparant les espaces publics et des espaces professionnels, en tant que réserve et monument d’exposition.
Mesurant 76 m de long sur 10 m de haut, cette galerie, unique au monde, composée d’un double rack métallique de type industriel, est équipée entre ses deux rangés d’untransstockeur (engin de levage) permettant le déplacement facile de chacun des 760 blocs lapidaires romains qu’elle stocke et présente.
Ces blocs sont ce qui reste des fragments architecturaux de bâtiments romains, et plus particulièrement de mausolées funéraires. La plupart ont ensuite été, à laRenaissance, et sur ordre duroi de France,François Ier (1494-1547), remployés et insérés autour des portes associées au rempart de la ville. À la suite de la démolition du rempart entre 1868 et 1884, la collection lapidaire est rassemblée dans l’ancienneéglise Notre-Dame de Lamourguier, superposée en rangées successives rappelant la forme générale des remparts. Les blocs sont aujourd’hui présentés au sein du mur lapidaire : une galerie monumentale qui, par sa ressemblance architecturale avec les remparts modernes, évoque l’héritage antique deNarbonne depuis maintenant plus de 2000 ans.
Narbo Martius est la premièrecolonie romaine hors d’Italie. Fondée en118 av. J.-C., la cité est située enGaule, à la jonction de l’Aude, de laVia Domitia et de lavoie d’Aquitaine. La cité englobe l’oppidum celte de Montlaurès dont le nom antique, Naro, donna son nom à la cité romaine. Au contact desCeltes, desIbères et desGrecs de Marseille, ce prolongement deRome en terre gauloise, se développe au gré des vicissitudes de l’Histoire (guerre des Gaules,guerre civile romaine) jusqu’à devenir la capitale de la nouvelle province romaine de laGaule narbonnaise en27 av. J.-C. à l’initiative de l’empereurAuguste.
Narbo Martius est une cité typiquement "italienne". Son centre est composé d’un urbanisme à la romaine fait d’un réseau de rues perpendiculaires, et concentre les principaux bâtiments publics romains dont aucun n’a survécu jusqu’à aujourd’hui : forum, temples, amphithéâtre, thermes. Ces bâtiments font la part belle à l’ordre architectural corinthien particulièrement en vogue auHaut-Empire.Narbonne était dominée par le temple du Capitole, construit sous le règne d’Auguste enmarbre de Carrare, dédié aux dieuxJupiter,Minerve etJunon. Le temple, du haut de ses 36 m[réf. souhaitée], était le plus grand de laGaule romaine. Il a par la suite été démantelé : ses fragments de marbre retrouvés à partir de la fin du XIXe sous l’actuel collège Victor Hugo, témoignent de ce chef-d’œuvre architectural monumental.
Les inscriptions funéraires deNarbonne fournissent de précieux témoignages sur ce qu’était la société locale à l’époque antique.Narbonne est ainsi administrée par une classe sociale constituée de riches familles de notables. La plèbe ainsi que les classes inférieures sont également mentionnés aux travers les épitaphes deNarbonne. La vie des habitants deNarbo Martius, les Narbonnenses, était rythmée par la tenue récurrente de rites (culte impérial, offrandes aux dieux, funérailles) et de spectacles (théâtre, combats de gladiateurs, course de chars).
Narbonne antique concentrait en son sein de nombreuses maisons urbaines romaines appeléesdomus. Les fouilles duClos de la Lombarde, débutées en1973 pendant près de 30 ans, ont permis de mettre au jour un véritable îlot de quelques demeures, entouré de quatre rues : la petitePompéi française ». Les archéologues y ont découvert de nombreux éléments de décor : desmosaïques, dessculptures et surtout les plus importantes collections de peintures romaines en Gaule. La scénographie de cette séquence dédiée à cesdomus reprend leur disposition générale, débutant par unatrium, puis une cour autour de laquelle se trouvent les différentes pièces privées. De nombreux petits mobiliers domestiques (laraire, vaisselle, parure, élément d’ameublement, instrument de soin) sont présentés, témoignant de la vie quotidienne des habitants de ces quartiers typiquement romains.
Narbonne antique constituait l’un des principaux ports du monde romain. À l’époque républicaine, elle constituait la principale entrée enGaule des navires chargés de marchandises italiennes. AuHaut-Empire,Narbonne devient une véritable plaque tournante des marchandises en Méditerranée occidentale. Les saumures et l’huile deBétique, le vin deChios, le verre du Levant, la céramique sud-gauloise, et bien d’autres, transitaient sur ses quais portuaires. Le système portuaire de la cité était complexe, constitué d’avant-ports positionnés sur les rivages de l’étang de Bage-Sigean, reliés par un bras de l’Aude à un espace portuaire urbain. Les ports fourmillaient de nombreux métiers liés à l’activité portuaire et maritime.
Au sein d’unEmpire romain en déclin à partir duIIIe s. ap. J.-C.,Narbo Martius, comme toutes les cités des provinces gauloises, décline progressivement. La ville finit par être conquise par lesWisigoths en462. Durant cette période, les bâtiments publics romains sont pour la plupart démolis. Parallèlement, plusieurs églises sont construites, la plupart à l’initiative de l’évêque-bâtisseurRusticus, principal personnage et protecteur de la cité. La majorité des habitants de Narbonne se convertissent progressivement auchristianisme : ce changement transparait au travers des inscriptions et les sarcophages qui portent désormais des formules chrétiennes ainsi que des scènes issues desÉvangiles.
En dehors du parcours permanent, le musée propose régulièrement des expositions temporaires[2].
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