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Napoleone Colajanni, né àCastrogiovanni le, mort àEnna le, est unhomme politique etintellectuel italien.
Fils d'un médecin libéral et d'une propriétaire demines de soufre, il est élevé dans l'idéologie patriotique deMazzini[1]. Son père est emprisonné puis banni pour sa participation à larévolution de 1848[2].
À 13 ans, il s'enfuit pour rejoindre lesMille deGaribaldi[1] et deux ans plus tard, il participe à labataille de l'Aspromonte, où il est fait prisonnier avant de bénéficier d'une amnistie. Puis il accompagne Garibaldi au Tyrol et combat lors des batailles de Monte Maggio etde Bazzecca les 16 et 21 juillet 1866 au sein du bataillon des carabiniers génois[2].
Ses engagements auprès de Garibaldi l'empêche de suivre des études, son père le formant à partir de sa bibliothèque personnelle. Après un diplôme d'études secondaires[2], il étudie la médecine àGênes et àNaples en1869. Son activité au sein de l'Alliance républicaine universelle de Mazzini lui vaut une arrestation avecNicotera etPantano[1]. En prison durant neuf mois, il s'y lie avec Pantano, Giorgio Imbriani, Greco Ardizzone et d'autres patriotes et intellectuels de l'époque[2].
Il voyage en Argentine puis s'installe comme médecin à Castrogiovanni[1] et gère temporairement sans succès les mines familiales[2]. Il collabore àLa Lettera della democrazia d'Alberto Mario et de laRivista repubblicana d'Arcangelo Ghisleri[1].
Il obtient la capacité d'enseigner les statistiques à l'université de Messine tout en impliquant davantage en politique. Il s'affilie à la franc-maçonnerie et représente la loge maçonnique « I figli dell'Etna » au congrès national républicain de mai 1878 à Rome[2].
Dans les années 1870, il côtoie les milanaisAlberto Mario,Gabriele Rosa etArcangelo Ghisleri, lit les œuvres deGiuseppe Ferrari,Carlo Cattaneo etGian Domenico Romagnosi et adhère aupositivisme sans renier l’héritage politique deMazzini. Nourri par sa riche correspondance avec des hommes politiques, des philosophes, des hommes de lettres, des sociologues et des économistes, et restant extérieur aux partis politiques, il publie des ouvrages abordant lacriminologie, alors que se développe uneécole spécifique italienne, ou le système politique et social national proche du socialisme dans son aspiration mais opposé à sa forme révolutionnaire[2].
Par son ouvrageIl socialismo paru en 1884, il influence les principaux dirigeants desFaisceaux siciliens des travailleurs dont il est nommé président d'honneur de plusieurs et qu'il défend dans le journal progressisteL'Isola[3] dont il a pris la direction en 1890 et dans les colonnes duquel il poursuit les accusations contre laNavigazione Generale Italiana deFlorio, et les attaques contre les accointances mafieuses dePalizzolo[4].
A Palerme, les radicaux-républicains, quasiment disparus dans les années 1870, se sont progressivement régénérés, souvent au détriment des socialistes et internationalistes, à travers des cercles universitaires, des associations d'étudiants, et des journaux commel'Isola. Candidat auxlégislatives italiennes d'octobre 1890 à Palerme, Napoleone Colajanni n'est pas élu face aux crispistes malgré un bon score grâce aux votes des cléricaux, mais il est élu député deCaltanissetta[4] qu'il reste jusqu'à sa mort en 1921[5].
Siégeant à l'extrême-gauche, il soutient les premières actions du conservateurAntonio di Rudinì dirigées vers une moralisation de la politique et une plus large autonomie de la Sicile. Mais, avec les socialistes palermitains, Colajanni aspire à une autonomie démocratique au sein de l’Italie unifiée, s'appuyant sur de nouvelles ligues, une relation plus juste entre exploitants agricoles et grands propriétaires et lesuffrage universel[5]. Il voit dans lacentralisation piémontaise une forme de colonisation de la Sicile par les Italiens du Nord, sans pour autant adhérer au courant sicilianisme ni auséparatisme. Il analyse l'émergence desfaisceaux siciliens par l'abandon de la modernisation de l'île souhaitée par Garibaldi, le refus du régionalisme et la faiblesse de l’État sur l'île, accusant ainsi l'élite sicilien et l’État italien d'être à l'origine du retard économique et social de la Sicile. Patriote, républicain et démocrate, il invoque leself-government construit autour d'unedécentralisation régionale, d’une autonomie des communes et la concession de libertés politiques[5].
Il s'oppose aux théories deLombroso sur l'infériorité héréditaire des Méridionaux mais prend position en faveur du protectionnisme décrié par la majorité des méridionalistes[6].
Au parlement, il dénonce lescandale de la Banca Romana, s'oppose autransformisme politique, est à l'initiative d'une enquête parlementaire sur la campagne enÉrythrée[1].
Il fonde en 1896 et dirige jusqu'à sa mortLa Rivista popolare di politica, lettere e scienze sociali[1]. Il est nommé professeur de statistique et à la faculté de Droit à l'université de Naples en 1901[1].
Membre fondateur duParti Républicain en 1895, il est partisan de l'interventionnisme démocratique durant laPremière Guerre mondiale[1]. Adversaire de larévolution bolchévique et dumaximalisme, il flirte avec le fascisme naissant à la veille de sa mort[1].
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