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Naplouse est globalement tributaire de la situation particulière de laCisjordanie depuis lesaccords d'Oslo, divisée en trois zones d'autonomie plus ou moins forte : la zone A dont fait partie le territoire de Naplouse relève pour l'administration civile de l'Autorité palestinienne, établie àRamallah, mais la route 60 toute proche et lemont Garizim font partie de lazone C, où l'autorité israélienne est totale[3].
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Le centre de Naplouse est situé dans une vallée d'une altitude de 550 mètres, orientée nord-ouest/sud-est, entre lemont Ébal (940 m) au nord et lemont Garizim (881 m) au sud.
Lemont Garizim surplombant Naplouse, juillet 2020.
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À 3 km à l'ouest de Naplouse passe la route 60 qui relieNazareth (Israël) au nord àBeer-Sheva (Israël) au sud en passant parJénine (Cisjordanie), Jérusalem[4] etHébron (Cisjordanie). En Cisjordanie, la route 60 est sous la surveillance de l'armée israélienne, mais il y règne cependant une grande insécurité[5].
De cette route partent des routes versHaïfa,Netanya etTel Aviv-Jaffa, trois villes d'Israël situées sur le littoral.
La ville, fondée en72 par lesRomains, est nomméeFlavia Neapolis (« Nouvelle cité flavienne »), en l'honneur de l'empereurVespasien, de son nom romainTitusFlavius Vespasianus, qui règne de 70 à 79.
Celui-ci la fait construire à la place d'un village samaritain appelé Mabartha, situé à environ deux kilomètres à l'ouest de la ville deSichem (שְׁכֶם), première capitale de l'ancienroyaume d'Israël, dont le nom est utilisé pour désigner Naplouse en hébreu. Elle est initialement peuplée d'ancienslégionnaires romains (vétérans) qui reçoivent des parcelles de terre à cultiver.
L'empereurHadrien (vers 130) y fait construire un grand théâtre pouvant accueillir sept mille spectateurs. Les archéologues ont trouvé des pièces de monnaie de cette époque avec des emblèmes militaires et les visages des dieux et déesses grecsZeus,Artémis,Sérapis ouAsclépios. Neapolis est entièrement païenne à l'époque. Le chrétienJustin de Naplouse naît dans la cité auIIe siècle et étudie leplatonisme. La cité est prospère et tire encore des bénéfices de la lutte entreSeptime Sévère etPescennius Niger en 198-199. Cependant, elle prend parti pour ce dernier, et Septime Sévère en conséquence lui ôte ses privilèges commerciaux en faveur deSébaste.
Philippe l'Arabe transforme Flavia Neapolis enJulia Neapolis en 244 et y fait venir de nouveauxcolons romains. Elle garde le statut de colonie jusqu'en 251 sousTrébonien Galle. La ville à cette époque devient majoritairement chrétienne, avec une minorité samaritaine[6]. L'évêque de Neapolis participe auconcile de Nicée en 325.
Des révoltes de Samaritains interviennent auVe siècle, notamment en 451, à cause de relèvements de taxes. La ville, comme toute laPalestine, fait partie de laSyrie sous administration de l'Empire romain d'Orient, ouEmpire byzantin et elle est agitée par les querelles dumonophysisme - les monophysites refusant le retour du patriarcheJuvénal au siège deJérusalem. Les tensions augmentent en 485, lorsque des Samaritains assassinent des fidèles chrétiens qui se trouvaient dans lacathédrale de la ville, sous prétexte de rumeurs indiquant que les dépouilles des fils et petits-fils d'Aaron seraient transférées ailleurs par les chrétiens. L'évêqueTérébinthe, qui a été blessé dans l'affaire, se rend àConstantinople pour demander un renforcement de la garnison. L'empereurZénon fait bâtir une église dédiée à laThéotokos (Vierge Marie) aumont Garizim - lieu saint des Samaritains - et empêche ces derniers de se rendre sur leur colline sacrée. Ils se rebellent sous le règne de son successeur, l'empereurAnastaseIer, et plus tard la révolte est matée parProcope, gouverneur romain (c'est-à-dire byzantin) d'Édesse. Une dernière révolte intervient en 529, qui débute par l'assassinat de l'évêqueAmmonas, tandis que les prêtres de la cité sont écartelés, puis brûlés avec lesreliques des saints.JustinienIer envoie ses troupes qui saccagent la cité ; les Samaritains qui ne s'enfuient pas sont en grande partie massacrés.
Neapolis connaît ensuite une grande période de prospérité qui dure un siècle.
Après la conquête de la cité par lesmusulmans, Arabes venus deMédine etLa Mecque, en636, quatre ans seulement après la mort du prophèteMahomet, la cité est renomméeNablus,arabisation de son ancien nom. La cité continue d'être une ville commerciale d'importance, et change de population sous la pression démographique de nouveaux immigrés musulmans venus dePerse et d'Arabie, et de l'arrivée de commerçants juifs. Les chrétiens et les Samaritains demeurent toutefois une fraction importante de la population.
LesCroisés arrivent ici en 1099 avecTancrède et la renomment « Naples » (le nom de la « Naples » italienne vient aussi d'une ancienne « Neapolis », tout comme « Nabeul » enTunisie). La cité devient la ville majeure en laseigneurie de Naplouse, un fief duroyaume de Jérusalem. Elle est épargnée des combats, et des croisés s'y installent même. Leconcile de Naplouse s'y réunit en 1120 et jette les fondations des premières codifications et lois duroyaume franc. La communauté samaritaine a le droit de construire une nouvellesynagogue vers 1130, l'ancienne étant transformée enéglise.
C'est vers 1140 et le milieu duXIIe siècle que lesArabes musulmans et leurs troupesturques reprennent leurs attaques à partir de leur base arrière deDamas. Ils brûlent les églises et une partie de la ville en 1137, mais finissent par être repoussés. La reineMélisende de Jérusalem demeure à Naplouse qui retrouve sa prospérité, entre 1150 et 1161. Les croisés restaurent et agrandissent la ville, font construire une nouvelle église dédiée à laPassion du Christ et une autre à saRésurrection, ainsi qu'une vaste hôtellerie pour lespèlerins chrétiens.
Cependant, les musulmans commandés par ladynastie ayyoubide s'emparent de Naplouse en 1187. La majorité des chrétiens latins s'enfuit par crainte de vengeance, tandis que les chrétiens arabesgrecs-orthodoxes et les Samaritains demeurent, ainsi bien sûr que les musulmans.
Les églises croisées et la synagogue samaritaine sont transformées en mosquées.
Daher el-Omar, gouverneur galiléen en rivalité avec le pouvoir ottoman s'allie au milieu duXVIIIe siècle avec lesMamelouks pour les faire revenir dans la région, et fait lever des troupes, mais Naplouse ne succombe pas, cependant Naplouse passe sous la juridiction deSaint-Jean-d'Acre, jusqu'en 1804.
L'Égypte obtient son autonomie sousMéhémet Ali et part à la conquête de la Palestine en 1831-1832. Cependant en 1834, les clans des grandes familles de Naplouse se rebellent contre l'autorité égyptienne, à cause de l'augmentation des impôts et d'une politique deconscription répressive. Jérusalem est conquise par la rébellion le, mais les rebelles sont délogés un mois plus tard par les soldats d'Ibrahim Pacha. La forteresse de Saint-Jean-d'Acre est détruite, ce qui a pour conséquence de favoriser le développement de Naplouse. LesOttomans reprennent le pouvoir en main et mettent le clan Abd al-Hadi à la tête des instances locales.
Savons de Naplouse en train de sécher (vers 1910).
Naplouse surpasse en importance Jérusalem, Acre, ouJaffa. Son activité principale est liée à la fabrique et au commerce d'huile d'olive et de ses produits dérivés, comme lesavon. C'est aussi une des régions principales de la Syrie ottomane pour lecoton, dépassant Damas.
Du fait de sa situation entourée de collines, Naplouse cultive un certain esprit et aussi un certain état d'autonomie par rapport au pouvoir central ottoman. En 1848, le voyageur historienBaptistin Poujoulat écrit dansRécits et souvenirs d'un voyage en Orient que la ville compte alors 6 000 habitants, musulmans, juifs, samaritains et chrétiens, et qu' « ils vivraient dans l'aisance s'ils n'étaient pas pressurés par l'impôt du gouvernement turc »[8].
Naplouse passe sousautorité britannique à partir de. C'est la fin du pouvoir ottoman. LaSociété des Nations donne mandat en 1920 aux Britanniques pour favoriser en Palestine la création d'un foyer de peuplement juif.
Untremblement de terre sévère détruit en 1927 la partie historique de la ville, dont trois-cents bâtiments et la mosquée de la Victoire. La ville est reconstruite, mais elle perd son caractère historique en grande partie. De plus, les Britanniques détruisent le vieux quartier de Qaryoun, foyer de rébellion, après les révoltes de 1936-1939.
Naplouse fait partie de laCisjordanie, après leplan de partage de 1947. Des milliers de Palestiniens ayant quitté les territoires administrés par le nouvelÉtat d'Israël s'installent dans des camps de réfugiés aux abords de la ville et dans la ville elle-même, annexée par laJordanie. Les camps principaux sontEin Beit al-Ma,Balata etAskar.Raymonda Hawa-Tawil (La « Lionne de Naplouse ») y tient dans les années 1960-1970 un salon d'intellectuels.
Laguerre des Six Jours a pour conséquence l'administration israélienne et la fondation de localités juives autour de la ville, Berakha,Itamar etElon Moreh étant les plus proches.
Finalement, l'autorité palestinienne obtient l'administration de la ville à partir du, selon lesaccords d'Oslo, ce qui provoque l'élimination quasi totale de la circulation de Juifs dans la ville (à titre d'exemple la ligne de bus Jérusalem-Afula de la compagnie israélienneEgged comptait auparavant Naplouse parmi ses stations principales).
Martyrologie : fresque en l'honneur de (en)Fadi Kafisha, organisateur de plusieurs attentats-suicides sanglants, Naplouse.
Les tensions augmentent en l'an 2000 entre les forces israéliennes et les habitants des camps de réfugiés, en particulier ceux deBalata et d'Askar. Lorsque les Palestiniens déclenchent laseconde intifada, des armements sont fabriqués dans ces camps et la présence juive dans la ville est éliminée. La répression aboutit selon lebureau de la coordination des affaires humanitaires à 522 morts dans la ville de Naplouse et les camps environnants et à 3 104 blessés entre 2000 et 2005.
Chars et soldats israéliens de l'opération Rempart, à Naplouse en Cisjordanie, lors de la Seconde intifada, 8 avril 2002.
L'attentat du 27 mars 2002 à l'hôtel Park de Netanya qui cause la mort de 30 civils juifs et en blesse 143, suivi du meurtre de 4 membres de la famille Gavish le lendemain àElon Moreh[9] et de l'attentat meurtrier àNetzarim le surlendemain[10], provoque l'opération Rempart de la part des autorités israéliennes du gouvernementSharon[11],[12]. Naplouse est une des villes visées du fait de la présence de responsables des massacres[13]. Quatre-vingts habitants de Naplouse sont tués et plusieurs maisons détruites. Une seconde opération démarre le suivant et les forces armées israéliennes restent à Naplouse jusqu'en septembre, imposant uncouvre-feu de vingt-quatre heures pendant soixante-dix jours. Soixante maisons d'activistes palestiniens sont détruites aubulldozer, la grande mosquée et d'autres mosquées, ainsi que l'église grecque-orthodoxe, sont endommagées par les combats[14].
Naplouse est actuellement cernée par de nombreusescolonies israéliennes et par deux bases militaires israéliennes perchées sur les crêtes des montagnes[15]. Beaucoup de Palestiniens subissent les arrestations préventives et les détentions administratives sans procès ni jugement[15].
Le groupe arméLa Fosse aux lions, formé de quelques dizaines de jeunes combattants, a été formé à Naplouse en 2022[15]. Beaucoup d'entre eux ont été tués dans des raids israéliens et la ville a été soumise à un blocus en 2022[17].
Le 19 février 2023, un raid israélien fait onze morts et au moins cent deux blessés par balles[18].
Le 9 octobre 2024, selon le Croissant Rouge et le ministère de la Santé, quatre Palestiniens âgés de 31 à 43 ans sont tués lors d'une opération de la police israélienne ; de leur côté, les Israéliens, dans un communiqué commun de la police, de l'armée et duShin Bet, affirment avoir abattu cinq personnes recherchées pour terrorisme. D'après le gouverneur de Naplouse, les victimes était des « citoyens ordinaires »[19].
Le 25 février 2025, un habitant de la ville est tué et d'autres blessés par l'armée israélienne[20].
Soldat israélien face à des Palestiniens attendant au check-point d'Huwara, à l'entrée de Naplouse, le.
Depuis le début de laguerre de Gaza en 2023 toute la région de Naplouse subit des contrôles parfois très longs. Dix-septcheckpoints militaires entourent la ville en 2025[21]. Le 10 juin 2025, l'armée israélienne lance une vaste opération militaire contre la ville ; deux personnes sont tuées, plus d'une soixantaine blessées et d'autres arrêtées dans la répression d'un groupe de jeunes hommes et des garçons qui s'étaient réunis pour brûler des pneus et jeter des pierres sur les véhicules blindés des forces d'occupation israéliennes[22],[23]. Un couvre-feu est instauré et les bâtiments publics de Naplouse, notamment les écoles, sont fermés[22]. Un adolescent est tué par l’armée israélienne le 24 octobre[24]. Un homme de 57 ans est tué près d'un point de contrôle le 5 septembre[25].
Sichem, site dutombeau de Joseph. Le monument fait partie du patrimoine juif, ce qui l'inclut parmi les sites ouverts aux Israéliens, bien que situés en zone palestinienne A dont l'accès leur est interdit. L'espace abritait jusqu'à l'an 2000 uneyechiva. L'armée israélienne assurait la protection du tombeau de Joseph jusqu'à laseconde intifada et il est depuis saccagé à plusieurs reprises par les Palestiniens. L'accès aux Israéliens est très limité (généralement une nuit par mois), malgré la réglementation des lieux saints par lesaccords d'Oslo.
Ce tombeau est également important pour lesSamaritains, du fait de sa proximité avec lemont Garizim.
↑Voir la carte des zones sur la pageCisjordanie, section « Des accords d'Oslo à la seconde Intifada (années 2000) » et celle de l'article duFigaro cité plus bas.
↑Où une rue appelée « route de Naplouse » (page anglaiseNablus Road) arrive dans lavieille ville par laporte de Damas.
↑« En Cisjordanie, dans la campagne de Naplouse, la mort devenue banale d’un adolescent tué par l’armée israélienne »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)
↑a etb« Une opération israélienne contre la vieille ville de Naplouse fait deux morts »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)