Naomi Mata'afa | |
![]() Naomi Mata'afa en octobre 2024. | |
Fonctions | |
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Première ministre des Samoa | |
En fonction depuis le (3 ans, 11 mois et 12 jours) | |
Chef de l'État | Va'aletoa Sualauvi II |
Gouvernement | Mata'afa |
Prédécesseur | Sa'ilele Malielegaoi |
Vice-Première ministre des Samoa | |
– (4 ans, 5 mois et 23 jours) | |
Chef de l'État | Tufuga Efi Va'aletoa Sualauvi II |
Premier ministre | Sa'ilele Malielegaoi |
Prédécesseur | Pierre Lauofo |
Successeur | Iosefo Ponifasio |
Ministre de la Justice | |
– (4 ans, 11 mois et 26 jours) | |
Premier ministre | Sa'ilele Malielegaoi |
Prédécesseur | Unasa Mesi Galo |
Successeur | Faaolesa Katopau Ainuu |
Ministre de l'Éducation | |
– (14 ans, 11 mois et 9 jours) | |
Premier ministre | Sailele Malielegaoi |
Prédécesseur | Première titulaire |
Successeur | Toomata Alapati Poese |
Biographie | |
Date de naissance | (68 ans) |
Lieu de naissance | Apia (Samoa occidentales) |
Nationalité | Samoane |
Parti politique | HRPP(jusqu'en 2020) FAST(depuis 2020) |
Père | Fiame Mata'afa Faumuina Mulinu'u II |
Mère | Laulu Fetauimalemau Mata'afa |
Diplômée de | Université Victoria de Wellington |
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Premiers ministres des Samoa | |
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Fiamē[1]Naomi Mata'afa, née le àApia[2],[3], est unefemme d'Étatsamoane,Première ministre depuis le.
Son père, FiamēMata'afa Faumuina Mulinu'u II, était un grand chef de la noblesse samoane traditionnelle (tamaʻaiga), et le premierPremier ministre des Samoa, de 1959 à 1970 et de 1973 à 1975[4]. Il est le tenant du titre deMata'afa, l'un des quatre plus hauts titres des chefferies traditionnelles[5]. Il est également le titulaire du titre deFiamē, un titre dematai (c'est-à-dire de chef de famille traditionnel). La mère de Naomi Mata'afa,Laulu Fetauimalemau Mata'afa, est députée, puis ambassadrice des Samoa en Nouvelle-Zélande de 1993 à 1997[4]. Naomi Mata'afa est la seule enfant de ses parents, bien que son père ait eu d'autres enfants avant elle[6].
Naomi Mata'afa est scolarisée dans une école privée pour filles, l'écoleSamuel Marsden àWellington, en Nouvelle-Zélande[7]. Elle obtient une licence ensciences politiques à l'Université Victoria de Wellington en 1979[8]. Elle entre en politique lors desélections législatives du 23 février 1985, étant élue députée de la circonscription deLotofaga, un village de l'île d'Upolu. Elle représente leParti pour la protection des droits de l'homme (PPDH). Son père avait été député de Lotofaga durant sa carrière politique, jusqu'à son décès en 1975 ; sa mère avait alors représenté le village auParlement pendant dix ans, avant de démissionner en faveur de sa fille, qui reçoit l'aval des électeurs. De par la Constitution, seuls lesmatai peuvent être élus députés ; ayant hérité du titre deFiame de son père, Naomi Mata'afa peut entreprendre une carrière politique. (Par ailleurs, jusqu'en 1991, seuls lesmatai ont le droit de vote. Ce sont donc les chefs de famille du village qui envoient leur députée au Parlement.)[4] Elle ne détient toutefois pas le titre deMata'afa, qui est revenu à d'autres membres de sa famille[9].
En 1991, le Premier ministre TofilauEti Alesana lui confie le poste de ministre de l'Éducation, puis également celui de la Culture, duMusée des Samoa, de la Jeunesse et des Sports, fonctions qu'elle conserve jusqu'en 2006. Elle est alors lapremière femme ministre dans l'histoire du pays. (Puisque seuls lesmatai peuvent être députés et donc ministres, et que la très grande majorité desmatai sont des hommes, les femmes sont rares en politique.) En 1995, Alesana lui confie également le ministère du Travail (jusqu'en 2001). En 2006, le premier ministre TuilaepaSailele Malielegaoi la nomme ministre des Femmes et du Développement communautaire et social, jusqu'en 2011, date à laquelle il la nomme ministre de la Justice[8],[4].
De 2006 à 2011, elle est par ailleurs présidente du Conseil exécutif de l'Université du Pacifique sud, et conjointement présidente du Conseil national des Femmes, fonctions exercées par sa mère avant elle[8].
À l'issue desélections législatives de 2016, elle devient vice-Première ministre et ministre des Ressources naturelles dans le gouvernement de Sailele Malielegaoi. En septembre 2020, toutefois, elle quitte le gouvernement et est exclue du PPDH en raison d'un désaccord sur la politique menée par le Premier ministre. Elle siège dès lors comme simple députée sans étiquette[10].
En vue desélections d'avril 2021, elle rejoint le nouveau parti d'oppositionFa'atuatua i le Atua Samoa ua Tasi (ou FAST, Foi en un Dieu unique des Samoa), dont elle devient la cheffe début mars 2021[11]. N'ayant aucun adversaire dans sa circonscription, elle est automatiquement réélue députée[12]. Son nouveau parti remporte de justesse les élections d'avril 2021. Bien que son parti a été battu aux élections, le Premier ministreSailele Malielegaoi refuse de reconnaître sa défaite et, au mépris d'un arrêt de laCour suprême, fait fermer les locaux du Parlement pour empêcher la nouvelle majorité de siéger et d'élire sa rivale.
Fiame Naomi Mata’afa est investie Première ministre lors d’une cérémonie improvisée dans les jardins du Parlement, le 24 mai 2021, et nommeson gouvernement le jour-même[13].
Tuilaepa maintient son refus de céder le pouvoir, arguant que le tribunaux doivent encore se prononcer sur la légitimité de l'élection de certains députés. Le 23 juillet, toutefois, la cour d'appel statue que la prestation de serment de Naomi Mata'afa le 24 mai était conforme à laConstitution, puisque le Parlement devait siéger à cette date au plus tard et qu'elle a agi en application d'un « principe de nécessité ». La cour précise qu'elle est ainsi légalement Première ministre depuis le 24 mai[14],[15]. Elle est la première femme à occuper la fonction dechef de gouvernement aux Samoa.
En septembre 2023, elle préside la réunion duGroupe d'action ministérielle du Commonwealth (en) qui décide de suspendre partiellement le Gabon duCommonwealth des nations, en raison ducoup d'État de 2023 au Gabon[16].
En octobre 2024, elle accueille à Apia laréunion des chefs de gouvernement du Commonwealth[17].
Le 10 janvier 2025, elle limoge LaauliLeuatea Schmidt de son poste de ministre de l'Agriculture et des Pêcheries, en raison de son inculpation pourfaux,harcèlement,diffamation etentrave à la justice. Exclu du gouvernement, il demeure néanmoins président du parti, et des personnalités du parti condamnent son limogeage, certains demandant en réponse la destitution de la Première ministre. Le 14 janvier, ayant demandé à chacun de ses ministres s'ils la soutiennent, Fiame Naomi Mata'afa limoge les trois qui lui ont répondu « non » : MulipolaAnarosa Ale-Molio'o (la ministre des Femmes, de la Communauté et du Développement social), ToelupePoumulinuku Onesemo (le ministre desTechnologies de l'information et de la communication), et LeotaLaki Sio (le ministre du Commerce, des Industries et du Travail)[18],[19],[20]. Le 15 janvier, elle est exclue du parti FAST par le bureau du parti, présidé par Laauli Leuatea Schmidt ; le vice-Premier ministre TualaIosefo Ponifasio et quatre autres ministres sont également exclus du parti[21].
Le chef de l'opposition,Sailele Malielegaoi, dépose alors unemotion de défiance au Parlement pour tenter de la destituer. Lors du vote le 25 février, Leuatea Schmidt et les députés du FAST qui lui sont favorables votent contre la motion, se rangeant du côté des députés favorables à la Première ministre et lui permettant de rester en fonction[22].
Naomi Mata'afa se fait remarquer pour ses positions féministes et écologistes, militant pour l'égalité entre les hommes et les femmes et contre le réchauffement climatique[23]. À la tête néanmoins d'un parti conservateur chrétien, elle précise en novembre 2021 que son gouvernement maintiendra l'interdiction de l'avortement, dumariage homosexuel et de l'euthanasie, car sa priorité est de gouverner en accord avec « les traditions et les coutumes samoanes et nos principes et valeurs chrétiens »[24].
Lors du sommet duForum des Îles du Pacifique àAitutaki en, elle exprime ses inquiétudes quant à la candidature deBaron Waqa au poste de secrétaire général du Forum. Elle rappelle les atteintes commises par Waqa, lorsqu'il étaitprésident de la république de Nauru de 2013 à 2019, contre l'indépendance de la justice, l'État de droit et lesdroits de l'homme àNauru, ainsi que les soupçons de corruption qui pèsent sur lui. En réaction à la prise de parole de la Première ministre samoane, le président de Nauru,David Adeang, ancien homme fort du gouvernement Waqa, quitte le sommet avec la délégation de son pays, pour protester[25],[26],[27].