| Fondation | |
|---|---|
| Dates-clés | 1460, Fondation de l'université ducale de Bretagne[N 1], 1735, Déménagement de lafaculté de droit àRennes 1793, Dissolution de l'université ducale de Bretagne 1961[3], Fondation de l'université de Nantes 2022, Création de Nantes Université par intégration de l'École centrale de Nantes, de l'ENSA Nantes, de l'école des beaux-arts de Nantes et Saint-Nazaire, de l'IRT Jules Verne et duCHU de Nantes |
| Type | |
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| Forme juridique | Établissement public national à caractère scientifique culturel et professionnel(d),établissement public expérimental |
| Nom officiel | Nantes Université |
| Régime linguistique | |
| Fondateur | FrançoisII (université ducale de Bretagne, 1460) |
| Président | Carine Bernault |
| Membre de | EUniWell, Nantes Excellence Trajectory (NExT) |
| Site web |
| Étudiants | 43 000(2021-22)[2] |
|---|---|
| Enseignants | 2 150 enseignants-chercheurs(2018-19)[2] |
| Budget | 392 millions d’euros(en 2023)[1] |
| Rang national | |
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| Rang international |
| Pays | puis (première fondation), (seconde et troisième fondations) |
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| Campus | |
| Ville |
Nantes Université,université de Nantes jusqu’en 2022, est uneuniversité française implantée enLoire-Atlantique et enVendée. Les principaux campus sont situés àNantes Métropole tout en comptant des campus secondaires qui se localisent àLa Roche-sur-Yon et àSaint-Nazaire. Elle a été créée sous sa forme actuelle en1961, même si une première université, l'université ducale de Bretagne, avait été fondée en1460 àNantes parFrançoisII, duc de Bretagne et dissoute en1793.
Au, l'université de Nantes intègre l'École centrale de Nantes, l'ENSA Nantes et l'école des beaux-arts de Nantes et Saint-Nazaire commeétablissements-composantes, conservant leur personnalité juridique[4], et associe à sa gouvernance l'IRT Jules Verne, leCHU de Nantes et l’INSERM. Le nouvel ensemble, qui dispose du statut d’établissement public expérimental, porte le nom deNantes Université.
L’université ducale de Bretagne est fondée parBertrand Milon le, à l’initiative du ducFrançoisII de Bretagne, et ce par unebulle pontificale du papePieII, donnée àSienne[5],[6], que l'évêque de NantesGuillaume de Malestroit promulgua le suivant en qualité de protecteur de la nouvelle institution avec le titre de « chancelier » et la dota 5 000 saluts d'or[7],[8].
Le duc expédia une charte solennelle le, et les statuts de l'université furent publiés le de la même année, après avoir été longuement discuté dans la bibliothèque du chapitre decathédrale de Nantes[7].
Celle-ci incarne le vœu deFrançoisII d’affirmer son indépendance vis-à-vis du roi de France[9], alors qu’aux abords duduché àAngers en1432,Poitiers en1432 etBordeaux en1441 s’ouvrent des universités[10]. Les étudiants bretons représentent d'ailleurs à l'époque la deuxième population dans les universités françaises, après les étudiantsnormands, et sont structurés ennations dans celles-ci[11].
Déjà au début duXVe siècle, le besoin pour leduché de Bretagne de se doter d'une université se fit sentir, puisque le ducJeanV réclame et obtint du papeJeanXXIII la délivrance d'une première bulle de création en1414, laquelle fut renouvelée par les papesMartinV en1424 etNicolasV le[8],[12].
En1495, l'université quelque peu libérée de la tutelle épiscopale, obtint son propresceau[8].

Créée sous la forme d'unstudium generale, cette université peut enseigner toutes les disciplines traditionnelles (Arts,Théologie,Droit etMédecine) réparties dans cinq facultés différentes[13]. Cependant les deux facultés de Droit, l'une enseignant ledroit canonique et l'autre le droit civil, étaient jumelées et fonctionnaient comme si elles n'en formaient qu'une seule, à tel point que les cours étaient combinés. Ainsi, les étudiants en sortait graduésin utroque jure[14].
Chacune des facultés était dirigée par un « doyen » qui n'était pas élu puisqu'il s'agissait du plus ancien des « régents » (professeurs), contrairement au « procureur » qui avait pour charge de veiller aux intérêts collectifs de la faculté[14].
Au sommet de la hiérarchie, l'université était placée sur la direction d'un « recteur » qui, lors des processions suivait immédiatement l'évêque de Nantes, et avait le pas sur les autresévêques bretons. Il n'était pas nommé, mais élu pour quatre mois au moyen d'un suffrage à deux degrés : chaque faculté ayant élu l'un de ses « gradués », ceux-ci s'enfermaient dans une sorte de conclave dont la durée ne devait pas dépasser une demi-heure (temps mesuré par le brûlement d'une chandelle). Pour être éligible, le recteur devait être « gradué » mais pas « docteur ». Il ne devait être ni religieux ni homme marié. On veillait ainsi durant une année que chaque recteur soit issu de chacune des diverses facultés qui composaient l'université[15].
Étaient également élus, pour une année reconductible : le « procureur général », le « receveur général », le « scribe », le « grandbedeau », les clercs, les libraires, lesrelieurs, ainsi que leparcheminier[16].
Chaque vendredi, les procureurs des facultés se réunissaient en collège sous la présidence du recteur afin de gérer les affaires courantes. Ce collège devenait « solennel » lorsque deux notables députés par chaque facultés y étaient adjoints[16].
Une congrégation générale regroupait dans des circonstances importantes, l'ensemble des gradués de chaque faculté. Celle-ci votait séparément et les décisions étaient prises à la majorité des facultés. L'université n'ayant pas de siège attitrée, cette assemblée se réunissait aucouvent des Cordeliers[16].
C'est justement dans les divers couvents de la ville qu'étaient dispensés les cours de théologie et de droit canon. Tandis que les autres matières étaient enseignées en plein air, dans lescloîtres ou les maisons privées[8].
L'année scolaire débutait chaque année par la fête en l'honneur du premier évêque de NantesSaint Clair, célébrée le. Une messe du Saint-Esprit était célébrée le lendemain en la chapelle du couvent des Cordeliers. Cette année se terminait le jour de l'Assomption, le suivant. Néanmoins, les cours connaissaient trois interruptions durant cette période : de la veille deNoël au lendemain de l'Épiphanie, du samedi précédant lemercredi des Cendres au lendemain des Cendres, et du vendredi précédant lesdimanche des Rameaux au lendemain deQuasimodo[16].
La population étudiante entre la fin duXVe siècle et durant les deux siècles suivants croît pour atteindre le millier voire 1 500 étudiants[9], selon les estimations les plus hautes. Ces derniers venant deBretagne, duMaine ou de laSaintonge se répartissaient en « Nations » selon leurs origines, lesquelles se donnaient un chef baptisé « Prieur » ou « Comte »[17].
Une première tentative de déplacement de l'université deNantes àRennes a lieu à la fin duXVIe siècle : le roiHenriIV cherchant ainsi à punir Nantes, villeligueuse, pour son soutien auduc de Mercœur. L’université reçoit parlettre patente du l’ordre de transfert à Rennes, ville restée fidèle à la monarchie. L'institution n’est cependant pas déplacée, faute de financement[18]. Une nouvelle lettre patente du réitère cet ordre de transfert, mais là encore reste inappliquée. Une dernière lettre patente d’ fixe la situation en confirmant l’établissement de l’université à Nantes[19].
Au début duXVIIIe siècle, l’université rentre dans une phase de déclin[9]. Nantes est tout entière tournée vers lecommerce et ses élites s’intéressent peu à cette institution. En1728, le maire de la ville,Gérard Mellier, écrit que l’université bretonne serait mieux placée « à Rennes, pays de lettres, qu’à Nantes où l’on ne respire que le commerce »[9]. De plus, la ville serait ainsi dédommagée des pertes causé par l'incendie de 1720 qui, grâce à la réédification des édifices détruits offrirait des locaux plus fonctionnels à l'université bretonne[20]. Par conséquent, la faculté de Droit est effectivement transférée à Rennes en1735 où siège leParlement de Bretagne. L'ouverture officielle est faite le[21]. À partir de ce moment, l'université cesse alors d'être exclusivement nantaise, Rennes devenant le centre névralgique d'une institution qui devient bipolaire. Les facultés de lettres, de théologie et de médecine sont conservées à Nantes, néanmoins celle de médecine était déclinante, tandis que celle de théologie minée par l’influence dujansénisme[9]. cette situation fit de la « Cité des Ducs » une ville universitaire de second plan par rapport à sa rivale rennaise.
Les enseignements de droit se tiennent dans un premier temps dans l'hôtel de ville de Rennes avant d'être transférés en1753 dans le couvent des cordeliers, puis à partir de1762 et jusqu'à la dissolution des facultés en1793 dans la chapelle des jésuites après l'expulsion de ceux-ci[22].
Il est par la suite plusieurs fois question de transférer le reste des facultés de Nantes à Rennes, notamment en1778. Cependant, les trois facultés nantaises s’opposent avec vigueur à ce projet, en mettant en avant le mauvais traitement de la faculté de droit après son transfert dans l'actuelle capitale bretonne[23].
En1793, laConvention nationale ordonne la suppression de toutes les universités et facultés. Lors de la création de l’université impériale par Napoléon en1806, Nantes est oubliée. Certaines écoles la remplacent cependant et la médecine, notamment, continuera d’être enseignée à Nantes et plus tard le droit et les lettres[24].

L'université actuelle a été créée par le décret 61-1519 du qui ré-institue une université à Nantes[3], avec date d'effet au. En,Michel Debré, Premier ministre vient poser la première pierre de la Faculté des sciences en présence du maire de la villeHenry Orrion. En1962, trois facultés nouvelles (sciences, lettres, droit) s’installent sur le campus des bords de l’Erdre sur les domaines du Tertre et de la Lombarderie récemment acquis par la ville de Nantes.
Le campus voit la construction de laRésidence universitaire Launay-Violette, plus ancienne résidence universitaire de la région nantaise, qui a joué un rôle important lors de la contestation des règlements administratifs pendant les événements deMai 68[25].
Dans les cités universitaires nantaises, à la fin des années 1960, l'administration n'autorise le libre accès qu'aux locaux communs comme les foyers et les bibliothèques ; l'administration universitaire se considère comme responsable des étudiants mineurs, c'est-à-dire tous ceux qui ont moins de 21 ans.
Durantmai 68 à Nantes, des actions pour la mixité des résidences sont menées.
LaLoi Faure qui fait suite aux événements de supprime les facultés et institue des « unités d’enseignement et de recherche » au sein des nouveaux établissements publics universitaires désormais autonomes. En 1970, les statuts de l’université de Nantes sont adoptés : ils font mention de sixunités de formation et de recherche (UER) littéraires, cinq UER scientifiques, l’UER de droit, de sciences économiques, de gestion des entreprises, de médecine, de pharmacie et d’odontologie.
En 1996, sous l'impulsion de Catherine Cuenca alors directrice dumuséum, l'université est pionnière en France pour la sauvegarde du patrimoine scientifique et technique contemporain. La mission s'étend à partir de 1999 à l’échelon de toute la régionPays de la Loire puis devient en 2003 le programme nationalPatSTeC porté par leConservatoire National des Arts et Métiers.
En 2009, l’université est membre fondateur dupôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES)Université Nantes Angers Le Mans[26]. Elle accède aux « compétences élargies » au[27]. En 2016, dans le cadre de la mise en œuvre desCOMUE (Communautés d'universités et établissements), l'université de Nantes rejoint l'université Bretagne Loire (UBL) en tant que membre fondateur[28]. Cette dernière, face aux difficultés du terrain, n'existe plus aujourd'hui.

Depuis 2017, l'université de Nantes songe à édifier un établissementunique en son genre[réf. nécessaire] en France situé à Nantes. Ainsi émerge le projet nantais, Nantes Université — unanglicisme. Celui-ci a pour finalité de rapprocher des écoles, centres de recherches ou instituts experts en leur domaine pour bâtir un label reconnu en France et à l'international.
Après des sollicitations à l'École Centrale de Nantes, à l'ENSA Nantes, à l'École des beaux-arts de Nantes et Saint-Nazaire, à l'IRT Jules Verne et auCHU de Nantes, les futurs membres ont des difficultés à s'entendre sur leur statut respectif et sur le principe d'absorption par l'Université de Nantes de ces futures composantes. Ainsi, des votes ont lieu ne débouchant pas plus loin que des pourparlers.
Pourtant, convaincu pour Nantes et son territoire, l'idée d'un grand établissement engagé, ouvert ainsi que reconnu plutôt que vu s'impose et devient vite une évidence. Ainsi, courant 2021, des accords avec les futurs membres sont discutés et les statuts actés. Un décret est alors rédigé et prend acte au.
Finalement, Nantes Université se veut être un établissement supérieur public respectueux de tous et de son territoire. Contrairement aux idées de sa genèse, les membres ne sont pas absorbés mais gardent leur indépendance morale et gestionnaire. En somme, tous relèvent d'un seul et unique label,Nantes Université (ouNU).
Plusieurs sceaux anciens de l'université de Nantes sont répertoriés[29].
Les initiales N et U ainsi tronquées révèlent le chiffreIV en romain représentant les 4 pôles de l’établissement suspendu au-dessus d’un amphithéâtre.
Lise desrecteurs de l'ancienne université de Nantes[30] :
L’université de Nantes est présidée par la juriste Carine Bernault depuis. C'est la première femme à accéder à cette fonction.
Depuis la création de l'université, ses présidents sont[31] :

| Président | période | UFR |
|---|---|---|
| •Jean-Pierre Kernéis | 1971 -1975 | médecine |
| • Loïc Sparfel | 1975 -1979 | pharmacie |
| • Jacques Vilaine | 1979 -1984 | sciences |
| •Paul Malvy (administrateur provisoire) | 1985 -1988 | médecine |
| •Serge Renaudin | 1988 -1993 | sciences |
| • Jacques-Henri Jayez | 1993 -1997 | technologie |
| • Yann Tanguy | 1997 -2002 | droit |
| • François Resche | 2002 -2007 | médecine |
| • Yves Lecointe | 2007 -2012 | sciences |
| • Olivier Laboux | 2012 - 2020 | odontologie |
| • Carine Bernault | 2020 (en cours) | droit |
Nantes Université est présidée par la juriste Carine Bernault depuis sa création en après une élection le. En, un courriel de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais les appelant à voter contreMarine Le Pen suscite des réactions de personnalités politiques qui l'accusent de « violer la neutralité du service public »[33].
| Président - Présidente | Période du mandat |
|---|---|
| Carine Bernault | 2022-2027 |
Nantes Université est un établissement pluridisciplinaire composé d'écoles, d'instituts, d'unité de recherche et de formation. Son organisation structurée lui permet de faire émerger des connivences entre chacune des composantes et de pouvoir ainsi enrichir tout une communauté d'étudiants et de chercheurs.
Partenariat privilégié :
Établissements associés non-membres :
L'université de Nantes est une université pluridisciplinaire. Son offre de formation couvre tous les domaines de la connaissance : lettres, langues, arts, sciences humaines et sociales, sciences et techniques, technologie, santé, économie et gestion, droit, droit public et administration publique locale. Elle propose des parcours d'études courts (Bac+2) ou longs (Bac+5 ; Bac+8).
En 2011, 74 % des laboratoires de l'université de Nantes, tout domaine confondu (Sciences humaines et sociales, Sciences de la vie - santé, Sciences et techniques), ont été classés A ou A+ par l'Agence d'Évaluation de la Recherche et de l'Enseignement supérieur (AERES). À Nantes, la recherche s'étend sur un spectre très large. En effet, celle-ci s'étend de la recherche la plus fondamentale jusqu'à la recherche la plus appliquée avant le milieu industriel.


L'université de Nantes est constituée de plusieurs campus répartis sur l'agglomération nantaise,Saint-Nazaire,La Roche-Sur-Yon ainsi queChâteaubriant:
L'université compte de nombreuses associations dont les champs d'activité couvrent un large spectre[35].

Le « Service universitaire des activités physiques et sportives » (SUAPS) accueille les étudiants et le personnel dans ses 48 activités physiques et sportives : sports nautiques, de combats, de balles et de raquettes, sports collectifs, danse, etc.
Lui est également attaché un club d'aviron, l'université Nantes aviron (UNA).
En 2024, l'équipage Nantes Université termine 1er au classement J80 de laCourse Croisière EDHEC[36].

Le Théâtre universitaire (TU), est subventionné par la ville de Nantes pour 50 %, par l'université pour 24 %, par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) pour 15 %, tandis que le reste est assuré par le département de Loire-Atlantique et la Région desPays de la Loire[37].
Les étudiants constituent 40 % du public[37].
Le TU s'est donné pour mission de soutenir la jeune création, puisque la programmation laisse une place majeure aux compagnies émergentes et à la découverte. De nombreuses compagnies et artistes y ont fait leurs premiers pas. Tout au long de l'année, le TU propose plusieurs stages aux étudiants et aux personnels de l'université dans le cadre d'ateliers de pratiques artistiques[37].
Un roman historique de l'écrivaine rennaiseÉvelyne Brisou-Pellen,Le Fantôme de Maître Guillemin, se déroule dans l'université de Nantes en 1481.
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