Nancy Louise Huston[4] a six ans quand sa mère les quitte, son père, son frère aîné, sa petite sœur et elle[5]. Sa mère était enseignante, psychologue et féministe[5]. Elle s'est ensuite remariée et a eu d'autres enfants[5].« Je ne la voyais que tous les deux ou trois ans, pour quelques jours de vacances »[5], à cause de l'éloignement géographique. D'après le récit autobiographiqueNord perdu, après le départ de sa mère, son père obtient la garde des enfants et sa future belle-mère l'amène pendant quelques mois en Allemagne. Quand elle a quinze ans, sa famille s'installe dans leNew Hampshire auxÉtats-Unis. Elle fait ensuite ses études universitaires àVictoria enColombie-Britannique, àCambridge dans leMassachusetts et àNew York.
« J’ai vécu une adolescence assez sombre, et mes débuts dans l’âge adulte ont été compliqués. J’étais anorexique, suicidaire. Je pense que le fait de m’installer à l’étranger a reflété un instinct de survie. »[5] indique-t-elle en 2012. À l'âge de vingt ans, elle arrive à Paris pour poursuivre ses études, puis décide de s'y installer. À l'École des hautes études en sciences sociales, sous la direction deRoland Barthes, elle travaille à un mémoire sur lesjurons, publié en 1980[5], Dire et interdire[6]. Elle participe dans le même temps au mouvement des femmes et publie dans des revues et journaux qui y sont liés, notammentSorcières,Histoires d'Elles etLes Cahiers du Grif. Elle reste toujours une militante desdroits des femmes notamment dans ses écrits et par de fréquents articles de presse et tribunes[7]. Elle déclare en 2012 :« J’ai commencé par des poésies à l’âge de dix ans. Puis j’ai vraiment ressenti la magie de l’écriture en rédigeant mes premiers textes pour des revues liées au mouvement des femmes dans les années 1970-1975. »[5]
Sa carrière de romancière débute en1981 avecLes Variations Goldberg. Douze ans plus tard, avecCantique des plaines, elle revient pour la première fois à sa langue maternelle et à son pays d'origine. Comme le roman est refusé par les éditeursanglophones, elle se résigne à le traduire en français et s'aperçoit que la traduction améliore l'original. Depuis, elle utilise cette technique de double écriture pour tous ses romans, se servant exclusivement du français pour ses essais et articles.
Nancy Huston est également musicienne, jouant du piano, de la flûte et du clavecin. La musique est une source d'inspiration pour plusieurs de ses romans, et elle fait souvent des lectures en musique avec des amis chanteurs ou instrumentistes.
En 1979, elle se marie avec lesémiologueTzvetan Todorov, père de ses deux enfants, Léa et Sacha[5]. Leur divorce est prononcé en 2014[8]. De 2013 à 2020, Nancy Huston vit avec le peintreGuy Oberson, leur relation se doublant d'une collaboration artistique.
En 2009, dans une préface à la biographie queGary Lachman consacre àRudolf Steiner, elle dit son admiration pour la pédagogie développée dans lesécoles Steiner-Waldorf (qu'elle a expérimentée elle-même en tant qu'élève)[9].
En 2014, dans une tribune du journalLe Monde, elle prend position contre l'exploitation à outrance dessables bitumineux dans sa province natale de l'Alberta et notamment contre ses effets àFort McMurray[10].
À la suite desattentats de janvier 2015 en France, elle s'attaque aux dessinateurs deCharlie Hebdo, exprimant qu'elle avait« détesté l'image des femmes et des homosexuels qui transparaissaient dans les dessins deCharlie Hebdo », comme elle a détesté« le fait qu'il publie les caricatures islamiques ». Elle trouve que« c'est un humour qui trivialise, agresse, banalise, blesse »[11].
2003 :La Coupe, texte de Nancy Huston, gravures deRachid Koraïchi, calligraphies de Abdallah Akar, traduit de l'arabe par Moussa Boukris, Paris, Actes Sud. Fait partie du coffret de sept livres intituléLes Sept Dormants, en hommage auxsept moines assassinés de Tibhirine[17] en 1996.
2004 :Les Braconniers d'histoires, texte de Nancy Huston, illustrations de Chloé Poiza,éditions Thierry Magnier.
Le Mâle entendu, jazz et littérature, avec Nancy Huston (voix et piano),Edouard Ferlet (piano), Jean-Philippe Viret (contrebasse),Fabrice Moreau (batterie), Théâtre du Petit Hébertot, Paris17e,.
Démons Quotidiens, d'après le texte publié la même année, lecture, projection et concert de Nancy Huston et Ralph Petty ; 27 rue Jacob, Paris,.
Lisières, d'après son texte publié en 2008, lecture musicale, texte et voix : Nancy Huston, avec Olivier Hussenet et Serge Hureau (chant et jeu) et Cyrille Lehn (piano) ; 27 rue Jacob[19],.
2013 :Rena et les monothéismes, d'après le romanInfrarouge, lecture-concert de l'auteure, avec le pianiste et compositeurÉdouard Ferlet, festival littéraire Québec en toutes lettres[20], Chapelle Musée de l'Amérique francophone, Québec,.
2014 et 2015 :Ultraviolet, version théâtrale et chantée, d'après le roman jeunesse homonyme publié en 2011, avec Nancy Huston etClaude Barthélemy à la guitare ; 27 rue Jacob[21], Paris, ; CarréRontonde etInstitut Pierre Werner[22], Luxembourg,.
Nancy Huston a signé les scénarios de deux films,Voleur de vie (1998) etEmporte-moi (1999), dernier film dans lequel elle interprète également le rôle de la professeure[23]. En 1995 elle participe également au film deJean Chabot,Sans raison apparente y jouant le rôle d'une écrivaine qui effectue une recherche en vue d'un roman sur les faits divers[24]. En 2015, elle participe également au long métrage documentaireDans les limbes d'Antoine Viviani en interprétant la voix d'une intelligence artificielle qui se réveille dans un centre de données[25].
2001 :Nancy Huston à la recherche deRomain Gary, de David Hagège ; épisode de la série documentaire « Recherche d'auteur », CNDP / la Cinquième, 13 minutes.