La ville est contournée par unerocade périphérique constituée d'un réseau routier urbain et autoroutier comprenant l’A31, une autoroute à débit important reliant Nancy àMetz et auLuxembourg, l'A33, l'A330 et laRN 4. Sagare ferroviaire assure des liaisonsTER etTGV avec de nombreuses destinations nationales. L'aéroport de Metz-Nancy-Lorraine situé à 32 km au nord et l’aéroport de Nancy-Essey constituent les principales infrastructures aériennes commerciales à proximité de la ville. Aussi, son port de plaisance accueille chaque année des milliers de bateaux[17]. Les médiasL'Est Républicain etFrance 3 Lorraine, dont les sièges sociaux sont situés à proximité de Nancy, couvrent l’actualité de la ville et de la région.
puis la couche la plus caractéristique de la Lorraine, leToarcien supérieur, où l'on trouve notamment desformations ferrifères, appelées plus couramment en LorraineMinette.
Nancy est située à quelques kilomètres en amont du point de confluence de laMoselle et de laMeurthe. Les alentours de la plaine nancéienne sont traversés par différents cours d'eau, naissant sur les hauteurs avoisinantes et se jetant dans la Meurthe, comme leGrémillon, le Boudonville, la Villette, le Nabécor, le Brichambeau, le Frahaut, l'Asnée[22] et l'Amezule[23]. La Meurthe n'occupe pas une position centrale dans la ville puisqu'elle marque la frontière est de la commune, à l'écart de laville-vieille. Les cours d'eau nancéiens, après une longue période de relatif délaissement, tendent à redevenir depuis lesannées 1990 des éléments attractifs vers lesquels se tourne la cité comme les jardins d'eau dessinés parAlexandre Chemetoff.
Le risque d’inondation existe, en cas de ruissellement trop important, malgré les 31 bassins de rétention d'une capacité totale de 260 000 m3[24] présents sous l'agglomération. Du 21 au, la ville a été victime des plus violentes inondations de son histoire depuis celles de 1949[25]. Elles ont submergé plusieurs rues et entrainé plusieurs millions d'euros de dégâts[26].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est également la commune-centre[Note 6],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[40],[41].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (96,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (94,9 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (75,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (18,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3 %), forêts (1,7 %), eaux continentales[Note 7] (1,1 %), prairies (0,6 %)[42].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Nancy possède une origine médiévale : la particularité de son développement est donc directement liée à l'essor duduché de Lorraine dont elle devint la capitale. Ainsi, un château édifié peu après l'an mille, à proximité d'un village nommé Nanceiacum, donnera naissance à une cité médiévale fortifiée ; l'adjonction, fait quasi unique en Europe, d'une ville-neuve à laRenaissance ; l'urbanisation desLumières ; l'accroissement effréné duXIXe siècle ; la prospérité de laBelle Époque ; l'urbanisme sans limites duXXe siècle en ont fait la vingtième agglomération de France.
À la suite de l'élection deLaurent Hénart en 2014, la ville est découpée en sept quartiers, et propose quatre mairies annexes[43]. Le découpage de la ville retenu par la mairie pour lesconseils de quartier de juin2008[44] comptait onzequartiers. Chacun d'eux était doté d'une mairie annexe, d'unbureau de poste, et pour certains d'unposte de police.
En place de 2002 à 2008, l'ancien découpage, comptait douze quartiers[45].
Beauregard, Boudonville, Buthégnemont, Haussonville,Haut-du-Lièvre, Saint-Nicolas, Saint-Jean,Saurupt, Trois-Maisons sont tous deslieux-dits et anciensfaubourgs « hors-les-murs » intégrés à la ville au fur et à mesure de sa croissance et de son histoire. La ville se développe désormais à l'est, dans le quartierStanislas - Meurthe, sur les anciennes friches industrielles comprises entre laMeurthe et lecanal de la Marne au Rhin.
À la suite de l'élection deMathieu Klein en 2020, une Assemblée Citoyenne est tirée au sort sous l'impulsion des élus Laurent Watrin, Annette Mathieu et Bora Yilmaz. Son objectif est de produire une Constitution Municipale créant de nouveaux outils de démocratie locale. Parmi ceux-ci les nouveaux ateliers de vie de quartier (AVQ), au nombre de 11 : Plateau de Haye, Boudonville/Scarpone/Libération, Trois Maisons/Crosne/Vayringe, Rives de Meurthe, Saint Pierre/René II/Bonsecours, Mon Désert/Jeanne d'Arc/Saurupt, Haussonville/Blandan/Donop, Poincaré/Foch/Anatole-France/Croix de Bourgogne, Beauregard/Boufflers/Buthégnémont, Léopold/Ville Vieille, Centre-ville/Charles III[46].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Nancy en 2021 en comparaison avec celle de Meurthe-et-Moselle et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion derésidences secondaires et logements occasionnels (4,9 %) supérieure à celle du département (2,2 %) mais inférieure à celle de la France entière (9,7 %).
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
4,9
2,2
9,7
Logements vacants (en %)
11,7
9,2
8,1
La ville respecte ses obligations issues de l'article 55 de laloi SRU de disposer d'au moins 20 % de son parc de résidences principales constitué delogements sociaux[47]
Larocade périphérique permet de contourner la ville de Nancy et sa proche banlieue. La ville est contournée à l'ouest par l'autorouteA33 (Nancy/Gentilly - Nancy/Brabois - Lunéville), permettant de relier l'autorouteA31 (Luxembourg - Metz - Nancy - Dijon), laRN 4 (Paris - Nancy - Strasbourg), ainsi que l'autorouteA330 (périphérique Sud de Nancy), qui fait la jonction entre laRN 57 vers Mulhouse au sud, et laRN 74 vers Sarreguemines à l'est. La rocade est (Voie de l'Amezule) permet de relier directement le nord de l'agglomération (A31) à la rocade Sud. À seulement une heure et demie de route de laBelgique, une heure et quart duLuxembourg et de l'Allemagne, elle possède aussi une ouverture intéressante sur l'international. L'autorouteA31 est fréquemment saturée ; ce problème aurait pu être réglé par la réalisation de l'A32, mais ce projet a été abandonné en 2010[48].
Selon une étude de laFédération nationale des associations d'usagers des transports, la présence ou l'absence de grosses infrastructures routières à proximité immédiate du centre-ville influe sur l'usage de la voiture. À Nancy, où les grosses infrastructures routières sont repoussées loin du centre-ville, lapart modale de la voiture s'élève à 40 %.Angers, en revanche, est ceinturée par deux rocades, avec de nombreux échangeurs; la part modale de la voiture y grimpe à 54 %[49],[50].
Au sein de lamétropole, 220 kilomètres de lavoirie étaient en 2020 aménagés pour les cyclistes, dont 135 considérés comme sécurisés[51],[52].
Dans ses enquêtes de 2017 à 2021 évaluant les villes en fonction du ressenti des usagers, leBaromètre des villes cyclables a classé la ville de Nancy comme « plutôt défavorable ».
En 1999[55], l'association d'insertion Réciprocité avait organisé "Cyclotop", un système de location de vélos en longue durée sur plusieurs points de l'agglomération. Repris par la métropole en 2007, il a été renomméVélOstan' boutic ; toutes sortes de cycles sont disponibles en location à la boutique de la Maison du Vélo du Grand Nancy, depuis levélo pliant jusqu'auvélo cargo[56].VélOstan' lib, système devélos en libre-service, existe depuis septembre 2008, avec 34 stations réparties dans Nancy et les communes limitrophes. LaMétropole du Grand Nancy propose ainsi à la fois de la location de courte durée en libre-service et de la location longue durée.
En 1852, laligne de Paris à Strasbourg met Nancy à huit heures de la capitale, contre trente à quarante heures dediligence. Jusqu'à l'ouverture de laLGV Est européenne en juin 2007, les trainsCorail mettaient près de trois heures pour effectuer la liaison ; aujourd'hui, Nancy se trouve à 90 minutes de Paris enTGV.
Pour les grandes lignes, la ville de Nancy et son agglomération sont desservies par lagare de Nancy-Ville, pôle multimodal et principale gare de l'agglomération ; lagare de Lorraine TGV, ouverte en 2007 et commune aux villes de Nancy etMetz, ainsi qu'à tout le territoire voisin, est située à proximité de l'aéroport régional. Cette dernière est spécialisée notamment dans les dessertes vers la province.
Depuis 1989, la tarification est identique dans toute lamétropole du Grand Nancy, sans distinction du mode de transport. Par exemple un trajet Nancy - Jarville revient donc au même prix en train et bus urbain. Le trafic ferroviaire péri-urbain est en très forte augmentation et s'appuie sur une vingtaine de gares autour de Nancy. LaSNCF et la communauté urbaine souhaitent encore le développer[59].
Le réseau ferré régionalMétrolor (nom commercial duTER Lorraine) a été refondu au cours desannées 2000 pour améliorer les déplacements entre Nancy et Metz. La tarification régionale est à prix réduit, 46 trains par jour aller-retour circulent entre Nancy et Metz, dont la plupart relient égalementLuxembourg. Les nouvelles rames climatisées sont à deux niveaux. Cet axe ferroviaire fort se poursuit au sud en direction d'Épinal sur lesillon mosellan et au sud-est en direction de Lunéville avec 36 trains par jour. Entre Nancy etLuxembourg, ainsi qu'entre Nancy etLunéville, les voyageurs peuvent compter en moyenne sur un train tous les quarts d'heure en heure de pointe[60].
Jusqu'en 2023, Nancy possédait untramway sur pneu à guidage central. Après une mise en circulation difficile en raison de nombreuses pannes et incidents, il répondait difficilement à la demande de déplacements au sein de l'agglomération et s'accompagne d'une gêne sonore et visuelle des riverains. Il transportait quotidiennement 60 000 voyageurs sur les 11 kilomètres de l'unique ligne d'est en ouest. Le choix de la ville de Nancy pour un modèle de tramway sur pneumatiques conçu parBombardier s'explique par la topographie de la ville, en cuvette. Ce véhicule sur pneumatique proposait une adhérence supérieure à un véhicule ferré, le tram sur pneus pouvait desservir les plateaux de la ville, comme celui deBrabois (à 400 mètres d'altitude) àVandoeuvre. Mais cet argument avancé par les tenants du projet peut être discuté, en effet, dans la première moitié duXXe siècle, un tramway « classique », sur rails, circulait sur un trajet similaire (ce même argument est actuellement avancé - début 2017 - pour envisager la réalisation d'un téléphérique[62]). Les rames sur pneu circulaient sur la ligne T1 entre 4 heures 30 et 1 heure du matin. Une prolongation du service jusque 2 heures 30 du jeudi au samedi a été expérimentée à partir de la rentrée scolaire 2013 avant d'être arrêtée l'année suivante[63].
Le réseau de Nancy accueille en 2025 une nouvelle génération de véhicules avec l'introduction destrolleybus bi-articulésHessLighTram 25DC. Ces véhicules modernes remplacent le précédentsystème TVR (Transport sur Voie Réservée) deBombardier, qui a été mis hors service en mars 2023 en raison de problèmes techniques persistants et de limitations opérationnelles[66].
En janvier 2022, la Métropole du Grand Nancy a passé commande de 25 trolleybus auprès du constructeur suisseCarrosserie Hess AG. Ces nouveaux véhicules, d'une longueur de 24,5 mètres, offrent une capacité accrue de 10 % par rapport auxanciens TVR. Le premier trolleybus Hess arrive au dépôt deKeolis àLudres le 12 mars 2024, marquant le début d'une nouvelle ère pour le transport public nancéien
Les nouveaux trolleybus sont équipés de batteries leur permettant de circuler sur certaines sections sans alimentation par caténaire, notamment dans le centre-ville de Nancy où des ajustements ont été effectués pour réduire l'impact visuel des lignes aériennes. Après une période de tests et de formation des conducteurs, la mise en service commerciale de ces véhicules est effective au 5 avril 2025.
Avec untitre de transport appelé« PASS », il est possible d'utiliser les lignes detramway et debus et une partie du Réseau TER, dans les limites de lamétropole du Grand Nancy. Nancy, en1989, a été la première ville à proposer ce ticket combiné train+bus.
Nancy est également desservie par leTER -Métrolor (trains régionaux de Lorraine).
LarégionLorraine et leSillon lorrain (groupement des agglomérations deThionville,Metz, Nancy etÉpinal sous une même entité, représentant près de 900 000 habitants le long de laMoselle) réfléchissent à la mise en place d'une carte à puce commune, sorte deCarte Orange, donnant accès aux réseaux de transports en commun des quatre villes mais aussi aux musées, aux activités diverses. Une première version de cette carte, du nom de Simplicités, a vu le jour en2007. Elle est valable pour les abonnements travail et étudiant TERMetrolor. Destinée à être compatible avec les réseaux de transports en commun des agglomérations du Sillon lorrain, elle a été mise en service en2008 sur les transports urbains et suburbains nancéiens qui ont été les premiers réseaux interopérables de la région[67].
Des abonnements permettent de circuler en train à l'intérieur de laLorraine, également auLuxembourg et enSarre (Allemagne) (partenariatSaar-Lor-Lux) et d'utiliser les réseaux de transports (bus, tram, tram-train) de Nancy,Metz,Luxembourg ouSarrebruck.D'autres titres permettent également des liaisons versStrasbourg et l'accès à son réseau urbain (bus, tram).
Un service d’auto-partage est disponible depuis février2012 dans l'agglomération sous le nom d'Autopi. D'autres communes de l'agglomération proposent des services du même type.
En 2017, le projetUrbanLoop a été lancé. Ce nouveau moyen de transport appartient à la catégorie desPRT (personal rapid transit), c'est-à-dire que c'est un système de transport de point à point sans arrêt intermédiaire ni correspondance. Il devrait permettre à terme de fournir une alternative ultra-rapide, sécurisée et écoresponsable aux moyens de transports déjà en service dans l'agglomération nancéienne.
Deux stations d'autocars y sont présentes : la première se situe au CHU de Brabois pour départ de OuiBus/Eurolines/IsisLines, et la deuxième à la porte Sainte-Catherine notamment pour le FlixBus.
Situé à 32 kilomètres du centre-ville, l’aéroport régionalMetz-Nancy-Lorraine, créé au début desannées 1990, est commun aux deux métropoles de Nancy etMetz. Fortement concurrencé par la proximité relative de plusieurs aéroports de taille supérieure, comme ceux deLuxembourg,Bâle,Charleroi,Francfort,Francfort-Hahn, ainsi queRoissy, il affiche une activité réduite, aux alentours de 100 000 passagers par an.
En proche banlieue, l’aéroport de Nancy-Essey, àTomblaine, accueille des avions d'affaires et sert d'aéroport de délestage en cas d’intempéries. Un plan d’agrandissement datant de2012 envisage un allongement de sa piste de 1 400 à 1 650 mètres[68].
L'agglomération nancéienne est au cœur d'un nœud fluvial, à la confluence de laMoselle, de laMeurthe et ducanal de la Marne au Rhin, en connexion avec lecanal de l'Est. Le canal de la Marne au Rhin traverse l'est de la cité du nord au sud. Son tracé est parallèle au cours de la Meurthe, qui n'est pas aménagée pour le transport fluvial, il permet un trafic fluvial de petit tonnage augabarit Freycinet.
Un quart des échanges de laLorraine avec l'étranger passe par voie fluviale. LaMoselle canalisée, qui accueille 95 % du trafic fluvial de la région, assure la desserte du port autonome deFrouard. Ce port est situé dans la périphérie nord de Nancy et est exploité sous le nom de « Nancyport »[69]. Le port de Frouard possède sept hectares de terrains le long de 700 mètres de quais. Le site est géré par lachambre de commerce et d'industrie de Meurthe-et-Moselle et a traité 3,5 millions de tonnes de fret en2006[70].
En ce qui concerne l'activité touristique, Nancy est accessible aux embarcations par la Moselle et le canal de la Marne au Rhin, le port de plaisance étant situé sur ce dernier, en lisière du centre-ville et au sein du quartierStanislas - Meurthe.
La première attestation « Nanciaco » est clairement formée avec le suffixe locatif d'origine gauloise « -(i)aco » (latinisé en « -(i)acum »). Ce suffixe était très généralement associé à un nom de personne pour former des noms de lieu du type « le domaine de... ». Il a été très utilisé à la fin de la périodegallo-romaine et pendant la périodemérovingienne[75],[76] et a produit des milliers de noms de localité en France. D'après Monika Buchmüller-Pfaff[77], ce type de toponyme pourrait être lié au régime domanial romain et pourrait s'interpréter comme issu du jargon fiscal de l'Antiquité tardive, où pour asseoir l'impôt foncier, on aurait désigné les propriétés d'après le nom des propriétaires[78].
Xavier Delamarre propose ici le nom de personne gaulois attesté « Nantios »[79], Nancy serait alors un ancienNantiaco : le « domaine de Nantios ».
Cependant, le nom propre « Nantios » est lui-même probablement formé sur legaulois « nanto » qui désignait une vallée (encaissée), un torrent ou une rivière[81], pouvant être associé à une zone marécageuse. « Nantios » pourrait donc être traduit par « Duval »[81]. Or, le terme « nanto » correspond parfaitement à la situation de Nancy, dans la vallée de la Meurthe, au bord d'une zone marécageuse dominée de 100 à 150 mètres par lacôte de Moselle.
La celticité et le sens de « nanto » sont assurés : on retrouve le même terme « nanto » sous la forme « nant » en gallois et en breton avec le sens de « vallée », et dans le nom d'unpeuple gaulois des Alpes, lesNantuates (« ceux-du-val »)[82]. Par ailleurs, « nanto » (ou « nantu ») est à l'origine de plusieurs noms de localités en France, souvent situées dans des vallées encaissées ou bien marquées, commeNantua (Ain), les nombreuxNanteuil,Nans-sous-Sainte-Anne (Doubs),Les Nans (Jura),Nans (Var) ou encoreNant (Aveyron)[Note 9],[79].
Ceci amène à pousser plus loin l'interprétation en formulant une autre hypothèse : ou bien le propriétaire portait si bien son nom que celui-ci provenait lui-même du lieu, ou bien « Nanciaco » a été formé directement sur « nanto » : « Nanciaco » est-il « le domaine de Duval », ou bien « le domaine du val », c'est-à-dire « [le lieu de] la vallée » ? Cette dernière alternative implique que le suffixe « -(i)aco » ait pu aussi être utilisé sur des noms communs (ici « nanto » [« la vallée »] + « -iaco » = « Nantiaco » [« le lieu de la vallée »]), ce qui n'est pas exclu par les spécialistes[75], bien que sans doute moins fréquent (voir le cas deNantua, ancien « Nantoaci », qui semble bien formé directement sur « nanto »). Le fait que la zone marécageuse toute proche ne soit pas propice à l'installation d'un domaine agricole et qu'aucun reste de cette nature n'ait jamais été retrouvé à l'endroit même, à la différence des alentours où les villages et fermes étaient nombreux (Essey-lès-Nancy,Saint-Max,Maxéville,Malzéville, Boudonville,Tomblaine), renforce ici cette hypothèse qui ne serait pas la plus probable dans le cas général.
Le nom de la commanderie rappelle également la présence d'un anciencimetière (Vieil Aître) de l'époquemérovingienne. Durant laguerre de Trente Ans, la commanderie eut à subir les attaquessuédoises. En 1633, lors du siège de Nancy par les troupes françaises du roiLouis XIII, une partie des édifices de la commanderie fut détruite.
Sous le règne du ducCharlesIII (1545-1608), la ville bénéficie de nombreuses extensions matérialisées par la naissance de laville-neuve créée parHieronimo Citoni en1596.
À la mort d'Henri II le, sa filleNicole de Lorraine devait être héritière du duché de Lorraine. Mais, en raison de la découverte d'un testament deRené II de Lorraine précisant que les femmes n'ont pas droit à la succession, son mariCharles de Vaudémont revendique la couronne pour son père,François de Vaudémont. Les députés acceptent, instaurant ainsi laloi salique. François II abdique fin novembre1625 et Charles IV devient ainsi duc de Lorraine[85]. Charles IV témoigne à de nombreuses reprises de sa préférence envers leSaint-Empire romain germanique par rapport à laFrance : réception deMarie de Rohan, exilée parRichelieu à la suite de sa compromission dans le complot de Chalais entre1626 et1628 et deGaston d'Orléans, frère deLouis XIII et en révolte contre Richelieu ; mariage de celui-ci avecMarguerite de Lorraine, sœur de Charles IV ; soutien militaire de l'Empire enFranconie contre laSuède ; enfin, en violation avec le traité de Vic et celuide Liverdun, aide à l'empereurFerdinand II pour libérerHaguenau des Suédois. Le roi de France, sur le conseil de Richelieu, décide alors d'assiéger Nancy[86].
En septembre1633 commence lesiège de Nancy[87] :Louis XIII ordonne de brûler les moulins, occuper les châteaux, couper les ponts et construire retranchements et forts en mobilisant six mille soldats et dix mille paysans de Lorraine et deChampagne[88]. Malgré la résistance, menée notamment parHenriette de Lorraine, sœur du duc de Lorraine restée à Nancy,Henri de Mouy, gouverneur de la cité, Nancy n'a pas d'autre choix que de capituler etNicolas-François de Lorraine se charge des négociations. Letraité de Charmes, signé le, prévoit notamment le désarmement des troupes du duc de Lorraine et l'occupation d'une grande partie de la ville, de ses points-clés et de ses alentours par les troupes françaises. De nombreux membres de la maison de Lorraine fuient àBruxelles ou en Italie et Charles IV, dans l'espoir d'une alliance avec l'Empire lui permettra plus tard de récupérer la Lorraine[89].
En1661, dix compagnies durégiment des Gardes françaises se rendent à Nancy pour contribuer à la démolition des fortifications de la ville.
LéopoldIer souhaite redonner à Nancy la grandeur qu'elle avait au temps deCharlesIII ; son projet ne prend vraiment forme qu'après 1714 et la fin de l'occupation française[90]. Il commence par prendre, un an après le début de son règne, une ordonnancelibérale permettant à quiconque d'exercer le métier de son choix, même s'il n'a pas fait d'apprentissage ou dechef-d'œuvre, ceci dans le but d'attirer des artisans étrangers et de fournir du travail à la population touchée par la pauvreté[90]. Cette politique, efficace, permet l'installation de manufactures : une de tissus dans l'ancien hôpital Saint-Charles ; une autrerue Saint-Thiébaut ; une de bas de laine à l'emplacement de l'asile des pestiférés qui employait les enfants indigents de la ville ; deux manufactures desoie ; et, surtout, un atelier detapisserie, dirigé parCharles Mité et installé dans le palais ducal[90].
Déçu par la France, il se rapproche de l'Empire et envoie son fils parfaire son éducation à Vienne dans l'espoir de lui voir épouser la fille aînée (et héritière) de l'empereur. Il meurt en 1729 et son fils, âgé de 20 ans, lui succède sous le nom deFrançois III. Le jeune duc, de retour de Vienne, se prépare à sonGrand Tour. Confiant la régence à sa mère,Élisabeth-Charlotte d'Orléans, il part sillonner l'Europe. L'empereur le nomme vice-roi de Hongrie en 1731. LaGuerre de succession de Pologne sonne le glas de la Lorraine indépendante.
Léopold Ier dont le règne reste dans les mémoires comme un temps de bonheur.
La duchesse Elisabeth-Charlotte et son fils (1723).
Placé sur le trône de Pologne par les Suédois en 1704, chassé par les Russes en 1709,Stanislas Leszczyński avait trouvé refuge en France et vivotait avec sa femme et ses deux filles dans la bourgade deWissembourg. Le sort lui prit sa fille aînée qui mourut dès 1717 mais offrit à la cadette un destin inespéré en lui donnant pour époux le roiLouis XV de France en 1725. Le roi méprisait son beau-père, souverain fantoche mais débonnaire qui vivait à ses crochets dans l'immense et coûteuxchâteau de Chambord. En 1733 mourut le roiAuguste II de Pologne, candidat des Russes et des Autrichiens. La monarchie polonaise étant élective, le couple royal français y vit un moyen de redorer le blason de leur beau-père et père et Stanislas présenta sa candidature. Peu soutenu par son gendre, il fut rapidement écarté dutrône de Pologne. La paix tourna au jeu de chaise musicale. Autraité de Vienne, le jeune duc de Lorraine échangea bien malgré lui la terre de ses ancêtres contre la Toscane dont le grand-duc n'avait pas d'héritier, et épousait enfin la fille aînée de l'empereur. Stanislas reçut Lorraine et Barrois enviager tout en cédant la réalité de l'exercice du pouvoir à son gendre. À sa mort,Lorraine etBarrois deviendrait français. Surnommé le "roi bienfaisant", Stanislas, âgé de 60 ans, n'en reste pas moins un souverain fantoche. S'il règne, il n'a que peu de pouvoir de décision : l'intendant dépêché par le roi de France gère les affaires du duché, préparant sans ménagement pour les populations l'intégration à laFrance. De son côté, Stanislas, n'ayant pas de pouvoir politique, s'applique à améliorer la qualité de vie de ses nouveaux sujets et à faire duduché un pôle culturel. Libéré de la pression militaire française, le duché, qui a perdu toute importance politique et stratégique, connaît alors une sorte d'apogée mondaine, en pleinsiècle des Lumières. Bien qu'étant le souverain d'un état indépendant, Stanislas fait édifier en l'honneur de son gendre uneplace Royale de belles proportions où trône une statue du roi de France (et qui recevra plus tard son nom et sa statue). À la mort de Stanislas en1766, le duché revient à la couronne de France. Nancy perd son statut de capitale.
Devenue française, Nancy est le siège d'un évêché depuis 1778, diocèse créé aux dépens de celui deToul (qui lui sera rattaché par Napoléon). La ville possède également unecour d'appel. Elle hérite également de l'Université de Pont-à-Mousson.
Sous deux Républiques, deux empereurs et trois rois (1792-1870)
En, la ville connaît une révolte militaire réprimée sévèrement par les troupes dumarquis de Bouillé : lerégiment des hussards de Lauzun charge dans les rues de la ville. Cet événement, connu sous le nom d' « affaire de Nancy », est le principal épisode de la période révolutionnaire à Nancy.
Le, alors que laPatrie est en danger, et les troupes ennemies à proximité, sous l'impulsion du maireAdrien Duquesnoy, les nancéiens s'engagent en masse[91] dans les armées, dépassant le contingent requis[92].
En 1793, Pierre-Auguste Mauger, nommé commissaire du conseil exécutif par le ministreGarat, fédère les classes populaires de la ville contre la Municipalité, jugée trop « tiède »[93]. Mauger est rapidement arrêté et envoyé au Tribunal Révolutionnaire par le conventionnelFaure[94] mais une tradition populaire (se qualifiant de "sans-culotte") se perpétue au delà du9 thermidor an II[95].
Proche des frontières en guerre, Nancy est soumise à des réquisitions de fourrages, grains, et autres subsistances servant à alimenter les armées de la République ; ajouté à cela des récoltes limitées par la météo, la ville est quasiment en état de famine mais fait front[93].
Et surtout, en1852, le baronProsper Guerrier de Dumast obtient le rétablissement de l'Université de Nancy, qui avait été supprimée par la Révolution en 1793, rétablissement qui aura une importance décisive pour le développement de la ville et le maintien de son rang parmi lesmétropoles françaises.
À partir du 16 août 1870 Nancy est occupée par les troupes allemandes et devient en septembre 1871 le siège du commandement de l’armée d’occupation sous le commandement du général prussienEdwin von Manteuffel qui s’installe au palais du Gouvernement[97].
En 1873 la garnison allemande de Nancy est forte de 2 921 hommes casernés au lieu-dit le « Champ-de-Mars » (le long et au sud de l’actuelle avenue de la Garenne) qui deviendra le quartier Donop au retour des troupes françaises[98].
La ville redevient française tandis qu'un quart du département de laMeurthe, dont Nancy est la préfecture et qui comprendChâteau-Salins etSarrebourg, les trois quarts de l'ancien département de laMoselle avecMetz, quelques communes situées dans l'est du département desVosges, les cinq sixièmes du département duHaut-Rhin avecMulhouse etColmar et l'intégralité duBas-Rhin avecStrasbourg, sont rattachées à l'Allemagne par letraité de Francfort. Nancy devient la préfecture du nouveau département deMeurthe-et-Moselle qui est créé et connaît alors une période de prospérité et un nouvel âge d'or culturel. En effet, de nombreuxoptants (Alsaciens,Meurthois[99] et Mosellans, soit qu'ils refusent, soit qu'ils ne peuvent conserver la nationalité allemande) choisissent de s'y installer, parmi lesquels un grand nombre d'intellectuels et d'industriels.
Nancy devient alors la principale ville de l'est de laFrance et sa population augmente de façon considérable passant de 50 000 habitants en1870 à 120 000 habitants en1914. Mais avec l'annexion, Nancy devient un symbole et sombre, peu à peu, dans une crisenationaliste à partir de1889 qui voit arriver parmi les conseillers municipaux, sur les bancs de l'Assemblée, des élusantisémites[réf. nécessaire][100]. Ville desidérurgie depuis lesannées 1880, Nancy se rêve aussi en ville charbonnière tout à la fin duXIXe siècle. Le projet, dû à l'impulsion demaîtres de forges (Cavallier, Lespinats,Saintignon, Villain), d'ingénieurs des Mines, de banquiers et d'hommes d’affaires locaux, restera cependant sans lendemain.
À cause de la poussée démographique des années1870-1900, l'urbanisation à Nancy sera pour le moins anarchique. Une ville en pleine expansion verra la naissance, en1894, de la Société des arts décoratifs lorrains, futureÉcole de Nancy, dont les chefs de file serontÉmile Gallé,Antonin Daum,Louis Majorelle,Victor Prouvé ou encoreEugène Vallin. L'exposition de cette société, créée sur l'initiative de l'architecteCharles André, a le mérite de faire connaître, au côté d’Émile Gallé, d'autres artistes nancéiens. Parmi eux, l'ébéniste Eugène Vallin expose, dans la section consacrée à l'architecture, un plafond de salle à manger pour la demeure qu'il est sur le point de construire boulevard Lobau. C'est l'une des premières réalisations architecturales de l'art 1900 à Nancy[réf. souhaitée].
Affiche pour l'exposition internationale de l'Est de la France parPierre-Roger Claudin. Collection Pierre Boyer.Tramway, rue Saint-Jean, vers 1912.LaVilla Majorelle, emblématique de l'École de Nancy.
L'Alliance provinciale des industries d'art, ouÉcole de Nancy, dont le but est la renaissance et le développement des métiers d'art en Lorraine, va institutionnaliser ce mouvement en1901. Les statuts de cette association, son but, et la composition de son comité directeur sont révélateurs des liens étroits existant entre les industriels, et les artistes locaux. L'exposition internationale de l'Est de la France de 1909, sera la dernière manifestation collective de l’École de Nancy[104]. Eugène Vallin en construira le pavillon. Entre1891 et1911, sur 3 500 édifices construits, 250 sont influencés par l'Art Nouveau, et une cinquantaine d'édifices se démarquent[De quoi ?].
Les commanditaires d'édifices de styleArt nouveau sont des particuliers, des industriels ou des notables, souvent originaires des territoires annexés d'Alsace-Moselle. Les maîtres d'œuvre, architectes, ingénieurs, ou entrepreneurs, viennent d'horizons différents. La plupart des architectes, commeLucien Weissenburger,Henry Gutton, ouÉmile André, ont une formation classique : ils sont diplômés de l'École des beaux-arts de Paris ou sortent de l'atelier deVictor Laloux. Les ingénieurs, tels le polytechnicienHenri Gutton ou Frédéric Schertzer, ont une formation plus souple, ouverte aux innovations techniques. Enfin, nous trouvons l'ébéniste Eugène Vallin, le premier semble-t-il à traduire dans l'architecture, les principes de l'Art nouveau à Nancy.
Lors de la déclaration de guerre dePremière Guerre mondiale, le, la ville de Nancy est proclamée enétat de siège, ce qui perturbe la vie quotidienne[105]. Des flux de réfugiés arrivent à partir du. La panique gagne la ville et ne se calme qu'à la fin de labataille du Grand Couronné[106]. Fin 1914, la moitié des habitants a quitté la ville, qui accueille sept mille réfugiés, dont plus de la moitié à la caserne Molitor[106]. Le, les Allemands commencent à bombarder Nancy afin d'en terroriser les habitants[107]. Lacarte de pain est établie fin1917 et la ville est évacuée début1918[107]. Nancy fait partie des 69 communes françaises décorées de laLégion d'honneur (Ville dont l'ardent patriotisme s'est affirmé magnifiquement au cours des épreuves de la guerre. Directement menacée, a assisté avec le plus beau courage à la bataille du Grand Couronné, livrée pour la défendre, bombardée par avions, prise par canons à longue portée, n'a jamais, malgré les souffrances, perdu son sang-froid. A bien mérité du pays.).
Place Stanislas occupée par des soldats allemands avec camions de ravitaillement en juin 1940.
L'armée allemande entre à Nancy sans combattre le[108].Camille Schmitt, alors maire, reste sur place et tente de faire la liaison avec legouvernement de Vichy, mais, Nancy se trouvant enzone interdite, la communication est très difficile[108].L'Est républicain etL'Éclair de l'Est ne paraissent pas ; les locaux deL'Est Républicain servent à la parution deL'Écho de Nancy[108]. Lors de l'instauration duService du travail obligatoire, une partie de la jeunesse va travailler en Allemagne tandis qu'une autre entre dans la clandestinité : 300 d'entre eux sont raflés par laGestapo et envoyés àMauthausen où les trois-quarts meurent[109].
La communauté juive de Nancy, composée de 3 800 membres et environ 160 entreprises en partie venues de l'immigration dePologne et d'Europe centrale, subit discriminations, port de l'étoile jaune et, à partir de 1942, arrestations, transferts au camp d'Écrouves puis déportations. Parmi elle se trouvent des personnalités comme Gustave Nordon (1877-1944, fondateur de l'entrepriseNordon Frères) et legrand rabbin Haguenauer. Toutefois, en, des policiers nancéiens ont permis à plus de 350 Juifs de fuir en leur fournissant tickets et laisser-passer, de sorte que seuls 32 sur les 385 menacés par l'opérationVent printanier sont arrêtés lors de larafle manquée.
Le, lemaréchal Pétain en visite à Nancy est accueilli[110] par une foule qui chanteMaréchal nous voilà[111]. Dans son discours Pétain annonce :« Acceptez les épreuves qu'on nous envoie ; ces épreuves seront terribles, mais elles le seront d'autant moins terribles que vous n'y prendrez pas part. Ayez confiance dans l'avenir de la France »[112].
Nancy, occupée, est une ville de garnison, siège du quartier général de la1. Fallschirm-Armee de juillet à.
Le, une violente mutinerie à laprisonCharles-III à Nancy fait découvrir au grand public la réalité de la prison (mauvaise hygiène, sévices et brimades)[115].
Des années1960 aux années1980, la ville de Nancy procède à des rénovations urbaines importantes et parfois décriées :
Le quartier Saint-Sébastien, érigé sur d'anciens taudis, composé de plusieurs tours d'environ 15 à 20 étages et du vastecentre commercial Saint Sébastien.
La construction en1975 de latour Thiers qui culmine à plus de 100 mètres de hauteur, dans le quartier gare. Cette tour fut l'objet de vives critiques parce qu'elle jouxte des immeubles datant de l'époqueArt nouveau et qu'elle bouche la perspective vers l'ouest depuis laplace Stanislas.
Les quartiers Croix-de-Bourgogne et Saint-Léon à l'ouest de la gare sont les dernières opérations d'urbanisme de grande ampleur qui ont lieu dans l'hypercentre de la ville.
Depuis le milieu desannées 1990, leGrand Nancy s'est engagé dans une vaste et progressive réhabilitation des rives deMeurthe dans l'est de la ville. Près de400 hectares sont concernés dans l'un des plus grands chantiers qu'a connu Nancy, les objectifs sont multiples, exploiter le peu de place encore disponible sur le territoire de la ville, étendre le centre-ville et reconquérir les berges de la Meurthe jusqu'ici mise à l'écart de Nancy.
Nancy est une ville traditionnellement classée comme dedroite. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, tous les maires de la ville ont été de ce bord politique. Le même phénomène se retrouve pour les résultats aux élections nationales, à l'exception de l'élection présidentielle de 2012, où Nancy a placéFrançois Hollande en tête avec 55 % des suffrages exprimés. Cependant, lors des élections municipales de 2020 la ville bascule à gauche avec l'élection du socialiste Mathieu Klein à la tête de la ville, allié aux écologistes et aux communistes.
À l'élection présidentielle de 2002,Jacques Chirac (RPR) obtient 88,57 % des suffrages à Nancy face àJean-Marie Le Pen (FN)[117], un score supérieur de plus de 6 points à celui du niveau national[118]. Notons que les Nancéiens avaient placé Lionel Jospin (17,05 %) (PS) devant M. Le Pen (11,24 %) au premier tour[117]. En2007,Nicolas Sarkozy (UMP) emporte 50,31 % des suffrages à Nancy contreSégolène Royal (PS)[119], au niveau national, M. Sarkozy arrive à 53,06 %[120]. En2012, c'estM. Hollande (PS) que les électeurs nancéiens préfèrent à 55 % face à M. Sarkozy[121], score nettement supérieur au niveau national : 51,64 %[122].
Auxélections régionales de 2004, la liste deJean-Pierre Masseret (Gauche) emporte, à Nancy, au second tour, 50,65 % des suffrages devançant celle deGérard Longuet (Droite) à 41,01 % et celle de Thierry Gourlot (FN) à 8,35 %[134]. En2010, une nouvelle fois, les nancéiens préfèrentJean-Pierre Masseret (Gauche) à 51,68 % contre 39,25 % pour Laurent Hénart (Droite) et 9,07 % pour Thierry Gourlot (FN)[135]. En 2015, cette fois,Philippe Richert (Droite) arrive largement en tête à Nancy avec 63,74 % des voix contre seulement 18,37 % pour Jean-Pierre Masseret (DVG) et 17,89 % pourFlorian Philippot (FN)[136].
Auxcantonales de 2004,Nancy-est bascule en faveur de Dominique Olivier (PS) avec 55,27 % des voix face àJean-Marie Schléret (UMP),Nancy-nord tombe entre les mains deMathieu Klein (PS) qui obtient 60,7 % des voix contrePhilippe Nachbar (UMP) etNancy-sud vote pour Nicole Creusot (PS) à 53,69 % face à Patrick Baudot (DVD). En2008,Nancy-ouest réélitJean-François Husson (UMP) à 58,07 % face à Daouïa Bezaz (PS). En2011, à Nancy-est, Dominique Ovilier (PS) est réélue avec 58,82 % des voix contre Valérie Levy-Jurin (UMP), à Nancy-nord, Mathieu Klein (PS) est également réélu en emportant 61,66 % face à Jérôme Marchand-Arvier (UMP) et à Nancy-sud, Nicole Creusot (PS) obtient un second mandat et 55,05 % des voix contre Patrick Baudot (UMP). En2015, Patrick Blanchot et Sophie Mayeux (LR) sont élus avec 55,9 % des voix dans le nouveaucanton de Nancy-1 face à Françoise Simonin et Abdennour Slimani (PS), àNancy-2, ce sont Véronique Billot et Mathieu Klein (PS) qui y sont élus avec 56,66 % des voix contre Chantal Carraro et Thierry Coulom (UDI-MoDem) et àNancy-3, Nicole Creusot et Frédéric Maguin (PS) sont élus avec 50,81 % face à Patrick Baudot et Valérie Jurin (UDI-MoDem).
Auxmunicipales de 1995,André Rossinot (UDF) est réélu avec sa liste du centre droit avec 45,22 % des voix face à la liste de M. Lefevbre (DVD) qui arrive seconde avec 28,08 % des suffrages et la liste de M. Thiebert (PS-MRG) obtient 26,7 %. En2001, André Rossinot (UDF) est réélu pour la quatrième fois avec 50,81 % des voix face à la liste deJean-Yves Le Déaut (Gauche plurielle) qui obtient 35,78 % et qui devance celle deMme Hervé (DVD) à laquelle on a attribué 13,41 % des voix. En2008, André Rossinot (PR) triomphe (50,74 %) face à Nicole Creusot (PS) (40,56 %) et Françoise Hervé (Indépendante) qui emporte 8,71 % des voix. En2014, c'est Laurent Hénart (UDI) qui l'emporte avec 52,91 % des voix face à Mathieu Klein (PS). En2020, renversement de situation :Mathieu Klein (PS) allié à Laurent Watrin (EELV) l’emporte avec 54,53 % des voix face à Laurent Hénart (UDI)
Nancy est divisée en troiscantons, selon un découpage différent de celui des quartiers de la ville. La sociologie politique varie fortement entre les quartiers, certains votant plus àgauche, ce qui explique que deux cantons sur trois le sont alors que la mairie, jusqu'en 2020, est acquise à la droite.
Les électeurs de Nancy sont répartis sur deuxcirconscriptions législatives, dont les limites incluent également des communes de la petite et grande couronne de l'agglomération.
Après laSeconde Guerre mondiale, Nancy a développé de nombreux jumelages avec des localitéseuropéennes, puis avec des villes d'Asie et d'Amérique du Nord. À ce jour, la commune compte dix jumelages actifs[139], symbolisés par des échanges réguliers et des manifestations temporaires :
À l'automne 1985, l'antenne de l'établissement central duservice des essences des armées s'installe à Nancy. Elle devient l’établissement administratif et technique du SEA en 1989 puis direction de l’exploitation et de la logistique pétrolières interarmées en 2011. La dernière réorganisation de 2021 créée le commandement de la logistique de l’énergie opérationnelle (CLEO) et le centre de soutien technique et administratif (CSTA) au sein du service renomméservice de l'énergie opérationnelle (SEO)[156].
Par ailleurs Nancy fait partie d’une association appeléeSillon lorrain, qui regroupe les principales villes et agglomérations duSillon mosellan à l'exception deLuxembourg. Cependant cette association n’a que très peu d’influence sur la politique d’aménagement du territoire enLorraine.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[162],[Note 11].
Après1962, la population de la commune décline rapidement au profit de la première puis de la seconde couronne par un phénomène d'étalement urbain. La population de l’agglomération ne cesse de s’accroître, passant de 270 000 habitants en1962 à plus de 285 000 en2011. Parallèlement, la ville centre regagne des habitants depuis1982 grâce à des opérations de réhabilitations urbaines qui laissent une large place à l'habitat, notamment dans le quartier Meurthe-Canal[165], autrement dénommé Rives de Meurthe[166].
Avec 286 041 habitants, au dernier recensement INSEE de 2018, Nancy est la premièreunité urbaine de Lorraine, juste devantMetz (285 651 habitants) ainsi que la principaleaire d'attraction (pôle métropolitain) de la région avec 511 257 habitants en 2017[5], devant celles deMetz (367 851 habitants),Thionville pour sa partie française etÉpinal (119 955 habitants).
Par la proportion d'étudiants résidents de18 à 24 ans dans sa population totale (la densité étudiante) au recensement de 2008, l'aire urbaine de Nancy se classe à la troisième place des aires urbaines françaises étudiantes[167],[168].
La population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 48,9 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (36,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 19 % la même année, alors qu'il est de 25,8 % au niveau départemental.
En 2020, la commune comptait 49 612 hommes pour 54 791 femmes, soit un taux de 52,32 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (52,48 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2020 en pourcentage[169]
Une centaine de laboratoires y abritent 2 500 chercheurs. Les sites de l'Université de Lorraine présents à Nancy comptent près de 52 000 étudiants au total[8].
Ci-dessous la liste exhaustive des établissements scolaires de la commune :
La Lorraine et le Barrois devenus français, l'université est déménagée sur ordre deLouis XV et s’installe à Nancy en1768. À la suite de laRévolution française, l’université est supprimée.
Elle rouvre ses portes en1854 avec la création des facultés des Sciences et des Lettres.
Entre1870 et1919, la guerre franco-prussienne, l'annexion deMetz et deStrasbourg à l'Empire allemand, la Première Guerre mondiale et la révolution industrielle contribuent à l’essor de l’université. Dès lors, le public universitaire se diversifie et augmente. À la suite des crises de 1968, l’université se divise en trois entités (Nancy-1, Nancy-2 et l’INPL) aujourd'hui regroupées par fusion au sein de l'Université de Lorraine.
Entre1871 et1918, Nancy était la seule grande ville deLorraine à rester française. Son université recueillit alors par patriotisme et pour son plus grand profit plusieurs établissements situés auparavant àStrasbourg. C'est dans ce contexte que le StrasbourgeoisHippolyte Bernheim rejointAmbroise-Auguste Liébeault à la faculté de médecine de Nancy. Ils seront les deux piliers del'École hypnologique de Nancy. Ils s'opposeront notamment àJean-Martin Charcot qui considérait l'hypnose comme pathologique. Leurs travaux influencent encore de nombreux psychiatres. C'est aussi dans ce contexte qu'Albin Haller fait ses études, puis ses recherches de pharmacie et de chimie qui le conduiront à la fondation et à la création de l'Institut chimique de Nancy, puis à la présidence de l'Académie des Sciences.
Pôle universitaire européen depuis1993, la ville forme plus de 52 000 étudiants[8],[171] chaque année et lepôle technologique Nancy-Brabois, l'un des tout premiers de France rassemble quelque 1 500 chercheurs (plus de 3 000 chercheurs sur l'ensemble de l'agglomération). Nancy est une ville très étudiante, à l'instar deGrenoble ouToulouse, et le plus grand centre universitaire de la région.
Nancy constitue un pôle géologique parmi les plus importants d'Europe et réputé dans le monde[172]. Il comprend l'ENSG et le cursus géologique de la faculté des sciences deVandœuvre-lès-Nancy géré par le département des sciences de la terre de la faculté (certains cours communs et étroitement liés entre l'ENSG et la faculté des sciences en master) qui proposent chacun des formations de qualité ainsi que les Laboratoires de géologie ou liés aux géosciences de l'agglomération nancéienne (au sein de la fédération de recherche EST (eau, sol, terre) notamment qui regroupe l'UPR CNRS CRPG, les UMR LEM, LIMOS et G2R associée avec le LSE, le BEF et le LCPME (laboratoire de chimie) et le LEMTA, laboratoire de génie civil traitant de la géologie). Le BRGM, installé à Brabois, fait partie intégrante de ce pôle. De plus l'ENSAIA et l'École des mines de Nancy sont liés sur certaines formations au pôle géologique.
Le campusARTEM est, lors de sa construction, un des plus grands projets de chantier universitaire européen. L'objectif du campus est de regrouper sur un même site trois champs de compétence et d'enseignement distincts (la création artistique, l'ingénierie et le management) afin de créer une synergie commune dans des domaines aussi variés que le design, la communication ou les transports. ARTEM est le fruit du regroupement de trois grandes écoles nancéiennes (l'École des mines de Nancy, l'École nationale supérieure d'art et l'ICN Business School) sur les anciennes casernes Molitor situéesrue du Sergent-Blandan au Sud-Ouest de Nancy, sur une surface au sol de10 hectares pour plus de 70 000 m2 de planchers.
Nancy est le premier pôle de santé du nord-est de laFrance[174] avec leCHRU de Nancy (centre hospitalier régional universitaire) qui comporte plusieurs sites dont le site de Brabois (Adultes, Enfants, Philippe Canton, Louis Mathieu), l'Hôpital Central proche du centre de la ville ainsi que la Maternité Régionale Universitaire et le Centre Émile-Gallé. Lecentre hospitalier universitaire de Nancy (CHU) est le premier employeur du département[175] et figure depuis plusieurs années dans les 10 premiers établissements de France au classement du Point[176]. L'agglomération possède de nombreuses cliniques privées issues du groupeElsan et dugroupe Pasteur. La ville, selon une étude nationale datant de1999[177], serait le troisième pôle médical de France derrièreParis etLyon.
24 heures de Stan (manifestation étudiante organisée par l'ENSAIA) a lieu en mai, tous les deux ans, en alternance avecAquacité (manifestation organisée par l'ENSGSI).
Les Yeux de L'Ouïe, nuit de la vidéo, chaque année en juin[182].
Teranga Festival (festival de solidarités locales et internationales, concerts musique du monde, ateliers, palabres), a lieu en septembre ou juillet tous les ans.
Nancy côté scène (festivités et concert gratuits), en juillet-août[183].
Nancyphonies, festival de musique classique, également en juillet-août[184].
LeAye Aye Film Festival (qui inclut une compétition internationale[185] decourts métrages et des séances en plein air) a lieu en septembre. En 2013, il est renomméFestival international du film Nancy-Lorraine[186].
LesNocturnes étudiantes, manifestation étudiante organisée par la Fédération des étudiants nancéiens (FéDEN), puis par la Fédération des étudiants de Lorraine (Fédélor). Les « clés » de la ville sont offertes aux étudiants qui profitent de la culture, et des animations dans la ville, musées, concerts, etc. À la fin du mois de la rentrée, en septembre.
Fête de laSaint-Nicolas - procession, festivités et feu d'artifice, premier weekend de décembre.
Nancy est une ville réputée pour son dynamisme nocturne[188], en partie grâce à la présence de plus de 50 000 étudiants. On compte environ 300 restaurants, 140 bars et une vingtaine de discothèques dans l'agglomération.
Depuis les rénovations de la place Stanislas et de la Ville-Vieille de Nancy effectuées entre2004 et2007, on assiste à une concentration d'établissements autour du quartier de laplace Stanislas et le long des ruelles de laVille-Vieille.
Nancy était une des 12 villes candidates retenues pour accueillir l'Euro 2016, mais un désaccord avec les partenaires financiers a fait annuler le projet.
La ville compte plus de 700 associations[190], dont environ 200 associations sportives[191] pour environ 80 disciplines. Toutes visent à être fédérées, à terme, par le Parlement nancéien du sport[192] pour un monde associatif sportif uni à Nancy.
En 2024, Nancy compte cinq clubs de sport professionnels répartis dans quatre disciplines :
Stand de tirPol-Konsler qui accueille laSociété de tir de Nancy dont une équipe de pistoliers évolue en première division (D1) et une équipe de carabiniers en division 2 (D2)(2023-2024).
Radio Soleil (97.9 FM), radio associative parisienne, produit 4 heures d'émissions locales depuis ses studios de larue Saint-Nicolas, le reste étant produit à Paris.
Nancy est la cinquième place financière de France[11] ; elle possède entre autres les sièges « régionaux » des principales banques françaises. Une « maison de la Finance » a ouvert ses portes dans une partie du bâtiment deSaint-Gobain (PAM) le, à proximité du campus lettres et sciences humaines de l'Université de Lorraine.
La ville abrite également le quotidienL'Est républicain, qui fait partie dugroupe EBRA, anciennement Groupe Est républicain, qui est le premier groupe de presse quotidienne régionale française.
Lazone d'emploi rassemble un total de près de 168 000 emplois, ce qui en fait la première zone d'emploi deLorraine selon les chiffres du recensement de1999. Le bassin d'emploi affiche également un pourcentage d'emplois stables parmi les plus élevés en permettant à 88 % des actifs résidents de trouver leur emploi sur place[202].
Avec 13 000 emplois métropolitains supérieurs, Nancy se classe au16e rang[203] desaires urbaines françaises. Elle apparaît particulièrement bien positionnée sur les domaines de l'information, de la recherche et des télécommunications.
Avec plus de 23 000 entreprises[204], le tissu économique est essentiellement composé dePME-PMI sans qu'on puisse réellement parler de secteur industriel dominant. Elle a ainsi été relativement préservée des crises du textile, de l'industrie minière, de la sidérurgie ou encore de l'activité brassicole (laBrasserie de Champigneulles est la dernière grande brasserie de Lorraine et l'une des plus importantes de France) qui ont successivement touché la région.
Avec plus de 3 millions de touristes par an, Nancy se place dans les premières villes en matière detourisme urbain[205]. En raison de sa proximité avecParis, leLuxembourg, les frontièresbelge etallemande, la ville accueille de nombreux visiteurs pour des courts séjours.
Comme pour la plupart des villes de France, le chiffre d'affaires du tourisme provient à 60 % du tourisme d'affaires et 40 % du tourisme de loisirs. 38 % des touristes sont étrangers[206][source insuffisante].
Nancy dispose de son propre organisme touristique dénommé Nancy Tourisme et Événements, chargé à la fois de la promotion et de développer l'attractivité du territoire, au niveau du tourisme de loisirs avec l’Office de tourisme et pour le tourisme d'affaires avec le Bureau de l'événementiel.
En outre, il est possible de faire des excursions à vélo dans les alentours de la ville[210],[211],[212],[213] ainsi qu'à travers toute la région Lorraine.
Relativement préservés par les siècles et les guerres, les différents quartiers possèdent toujours une architecture et une ambiance caractéristique, ainsi que les faubourgs environnants.
Dans les mêmes années, le projet de latour Joffre Saint-Thiébaut naît dans l’esprit de deux promoteurs immobiliers, Arthur Cahen et Jean Rigard, alors associés au pétrolier BP. Rigard propose au maire de Nancy, Raymond Pinchard (1889-1961), de faire construire un complexe multifonctionnel moderne sur une parcelle de six hectares récemment libérée. Cette tour sera terminée en 1962 et labelliséeArchitecture contemporaine remarquable.
Si le patrimoine ancien est protégé de manière efficace et ne suscite pas de débat, il en va autrement du patrimoine contemporain, comme ce fut le cas pour l'ancien tri postal, l'ancien magasin de fleurs Christophe en 2017[219],[220],[221] et comme c'est le cas en 2019 pour l'immeuble du CIC, avenue de la Libération, emblématique des années 1970, situé dans un quartier sujet à d'importants bouleversements[222]. Le premier a été partiellement préservé et a été intégré au nouveau centre des congrès[223], le second a trouvé un nouvel usage en l'état, le troisième est menacé de destruction malgré son classement au patrimoine[224].
De nombreuxhôtels particuliers sont construits dans la ville, ainsi que des édifices civils, dans un style qui essaie d'assimiler les nouvelles conceptions classiques à une tradition Renaissance.
Cet ensemble, constitué par la place Royale, rebaptiséeplace Stanislas, et laplace de la Carrière, articulées par l'arc de Triomphe (porte Héré), combine avec grâce des bâtiments majestueux et les fameuses portes d'or du serrurierJean Lamour. Hôtel de ville, palais de l'Intendance (palais du Gouvernement), hôtels particuliers de la haute noblesse en font la grandeur ; laplace d'Alliance complète ce dispositif par un square plus intimiste.
La place Stanislas donne aussi accès auparc de la Pépinière créé par Stanislas, d'une superficie de23 hectares en plein centre-ville, avec ses jardins à l'anglaise.
La ville se pare également à la même époque de nombreux hôtels particuliers construits, entre autres, parGermain Boffrand et son élève lorrainEmmanuel Héré, l'architecte de Stanislas.
Après la mort de Stanislas, lecours Léopold est créé au-delà du rempart ; la longue perspective, fermée par laporte Désilles en direction deMetz, sera ensuite plantée de marronniers. Malgré le mélange des styles architecturaux sur trois siècles, le cours conserve aujourd'hui son ordonnance originelle calme et majestueuse.
Vue des Magasins réunis de Nancy en perspective, vers 1900.Encart publicitaire de presse représentant la campagne de travaux d'agrandissement des Magasins réunis vers 1905-1907.
Parmi les édifices connus figurait celui desMagasins réunis, créés parAntoine Corbin. En 1883, il acheta des bâtiments à l'angle de l'actuelleavenue Foch et de larue Mazagran, face à lagare de Nancy[225]. Alors que l'Art nouveau commençait à imprégner la vie quotidienne des habitants de Nancy, Eugène Corbin entreprit de 1894 à 1910 des travaux considérables[225] qui allaient modifier l'architecture classique des Magasins réunis. Pour ce mener à bien cette entreprise alors sans pareille, il fit appel aux artistes nancéiens. Ainsi, il commanda à l'architecteLucien Weissenburger[225] de concevoir le bâtiment dans le styleArt nouveau. La façade principale, qui faisait face à la gare, était ornée de hauts reliefs en bronze d'Alfred Finot[225]. Sur la place Thiers, la façade à pans coupés de l'annexe des Magasins réunis faisait la part belle aux deuxcariatides en bronze réalisées parVictor Prouvé[225], représentant des femmes-fleurs aux longues chevelures étalées, caractéristiques de l'esthétique Art nouveau émergeant alors à Nancy. À l'angle de la rue Poirel, sur la place Saint-Jean, une nouvelle entrée avait été érigée en placage métallique, prenant la forme d'ailes de papillon, avec un encadrement en grès émaillé deRambervillers[225], matériau cher à l'Art nouveau.
Illustration représentant les Magasins réunis et leur aménagement intérieur.
La ville possède également de nombreux autres édifices religieux récents, nouvelles paroisses ou églises remplaçant des édifices plus anciens :
Basilique du Sacré-Cœur.
auXIXe siècle, labasilique Saint-Epvre, édifice néo-gothique riche de 86 baies-vitrail, de fresques, et de son mobilier sculpté, qui remplace une église gothique abattue ;
lachapelledu Sacré-Cœur : situéerue Oudinot, ses offices sont menés par laFraternité sacerdotale Saint-Pie-X selon laforme tridentine du rite romain. Ouverte en 1999, c'est la deuxième du nom dans la rue Oudinot, bien que la précédente (une ancienne chapelle protestante) soit maintenant fermée (pour cause d'étroitesse). Elle allie une architecture moderne avec des éléments plus classiques (arcs-boutants et tribune au premier étage) et uneparamentique plus traditionnelle. En, elle devient dépendante duprieuréSaint-Nicolas alors nouvellement créé à ses côtés[230].
À la suite d'un incendie survenu en 1916, lesMagasins réunis d'Eugène Corbin sont reconstruits. La reconstruction du magasin a lieu en 1925, souhaitant rompre avec l'École de Nancy, Eugène Corbin confie le projet à l'architectePierre Le Bourgeois, adepte dubéton armé et duprocédé Hennebique. Ce dernier propose une structure porteuse en béton armé, avec des façades fermées par des panneaux métalliques. L'instabilité du sous-sol aboutit à l'effondrement d'une importante partie du magasin en béton armé peu avant sa seconde inauguration prévue en décembre 1926. Le magasin ouvre finalement ses portes en 1928. Dans le style Art déco, la façade est délibérément épurée, rythmée par des pilastres cannelés et des bas-reliefs réalisés par le sculpteurÉmile Bachelet. Des grilles forgées recouvrent certains des panneaux métalliques.
Labergamote de Nancy, un petit bonbon rectangulaire doré, est une spécialité nancéienne bien connue, parfumée à l’essence debergamote[233]. Ce fruit proche du citron est originaire deCalabre, qui faisait partie duroyaume de Sicile, possession du duc de LorraineRenéIer.
DansMelmoth réconcilié (1835) d'Honoré de Balzac, Castanier (caissier dubaron de Nucingen), rencontre son épouse à Nancy, « dans une de ces fêtes nommées des Redoutes, qui souvent étaient offertes à la ville par les officiers de la garnison[237]. »
Nancy possède unopéra national (place Stanislas) qui représente des œuvres du répertoire et contemporaines, des créations, dans le domaine de l’opéra ainsi que de la danse.Patrick Dupond y a dirigé desballets de1988 à1990.
Lasalle Poirel, restaurée à la fin desannées 1990, accueille des spectacles variés (théâtre ou concerts...) ainsi qu'une galerie d'exposition.
L'Autre Canal est un complexe de salles et studio entièrement consacré aux musiques actuelles (CRMA) ouvert en2007.
D'argent à la tige de chardon arrachée de sinople, fleurie de pourpre, chargée de deux feuilles piquantes au naturel ; au chef coupé d'un et parti de trois : au premier fascé d'argent et de gueules de huit pièces, au deuxième d'azur semé de fleurs de lys d'or brisé en chef d'un lambel de gueules, au troisième d'argent à la croix potencée d'or cantonnée de quatre croisettes du même, au quatrième d'or à quatre pals de gueules, au cinquième d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure cousue de gueules, au sixième d'azur au lion contourné d'or à la queue fourchue, armé, lampassé et couronné de gueules, au septième d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules, au huitième d'azur semé de croisettes recroisetées au pied fiché d'or aux deux bars adossés du même brochant sur le tout, sur le tout d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent.
Blason déterminant le chef du blason de Nancy.
Le chardon rappelle la devise« non inultus premor » (« qui s'y frotte s'y pique » ou littéralement« on ne me touche pas impunément[Note 13] »), allusion à lavictoire de 1477 contre Charles le Téméraire. Charles III autorisa la ville à utiliser les armoiries des ducs de Lorraine en 1575. Le chardon est ainsi surmonté d'unchef aux armes des quatre royaumes (Hongrie,Naples,Jérusalem etAragon) et des quatre duchés (Anjou,Gueldre,Juliers etBar) sur lesquels les ducs de Lorraine exerceraient leurs droits. Ils sont chevauchés par lesarmes de la Lorraine[241].
Sous le règne de Stanislas, Nancy, pour plaire à ce prince, avait pris pour devise :« Aculei mei acuti in corda inimicorum regis »[242](Soit en français, approximativement : "Mes épines sont tranchantes dans le cœur des ennemis du roi").
En 1699, au mépris des armes historiques de Nancy, le juge d'armes françaisCharles d'Hozier attribue à la ville de Nancy un blason« d'or, à deux canons d'azur, posés en sautoir »[243].
On suspend généralement à l'écu les décorations reçues par la ville, dont laLégion d'honneur, qui lui fut décernée en.
D'argent au chardon de pourpre tigé arraché et feuillé de sinople, au chef des bonnes villes de l'Empire (de gueules à trois abeilles d'or) était le blason de Nancy sous lePremier Empire.
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↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Nancy comprend une ville-centre et27 communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑« Odelric,avoué de Nancy » ; Odelric est le frère et le représentant du duc de LorraineGérard d'Alsace).
↑Ce cas est intéressant car Nant est situé de manière très semblable à Nancy, au bord de laDourbie, dans une zone initialement marécageuse, et au pied duplateau du Larzac qui le domine de 500 mètres. Le Larzac correspond même à la même couche géologique duDogger que lescôtes de Moselle.
↑actuellementplace de la Croix de Bourgogne - une inscription dans les pavés de la Grand-Rue atteste de l'endroit où fut provisoirement déposée la dépouille de Charles le Téméraire, traînée par les loups de l'étang Saint-Jean à l'actuelle Grande-Rue
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
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