Trnava (enallemand :Tyrnau ; enhongrois :Nagyszombat)[5] est une ville deSlovaquie occidentale, la septième du pays. En raison de ses nombreuseséglises, elle est parfois surnommée « la Rome de Slovaquie ».
Trnava se situe à 43 km au nord-est deBratislava, la capitale, à laquelle la relient chemin de fer et autoroute. En2001,chef-lieu de la région qui porte son nom, elle comptait 70 286 habitants.
Les origines du nomhongrois de la ville, ainsi que du nomslovaque, sont connues : le nom Nagyszombat - mot à mot : « Grand-Samedi » - provient des anciens marchés hebdomadaires (fort réputés) de la ville, qui se tenaient justement ce jour-là ; quant au nomslovaque, il provient d'un nom communvieux slave, « trn » - « épine » - que porte également la rivière traversant la ville.
Des recherches archéologiques ont montré que les lieux étaient occupés avant même l'arrivée des Celtes, puis celle des Romains. C'est Konstancia (Constance), fille du roi de HongrieBéla II et femme du roi de BohêmeOttokarIer, qui pousse à la fortification de la ville, alors connue sous le nom slave deTrnava. En1238, le roi de HongrieBéla IV accorde à la ville le statut deville royale. Elle relève dès lors directement de l'autorité royale, et connaît un développement rapide. D'abord centre agricole, elle devient un centre de commerce et d'artisanat très actif, doté d'un puissant système de fortification protégeant une surface de60ha. Des remparts, des portails et des douves la rendent imprenables. L'arrivée d'ordres religieux (clarisses,franciscains etdominicains) vient la renforcer.
L'importance de la ville est renforcée par diverses rencontres royales : en1327, le roi de HongrieCharles Robert d'Anjou ("Károly Róbert" enhongrois) y signe un traité monétaire avec le roi de BohêmeJean de Luxembourg. La cité devient le lieu de résidence préféré deLouisIer de Hongrie (enhongrois : Nagy Lajos),roi de Hongrie de1342 à1382, roi de Pologne et de Hongrie, qui y signe un traité d'amitié avec le roi de BohêmeCharles IV le ; le roiLouis Ier y meurt peu de temps après.
Dès le Moyen Âge, Trnava était un centre d'art gothique, sacré comme profane : église Saint-Nicolas, église Sainte-Hélène, etc. De1432 à1435, la ville est contrôlée par lesHussites. La conquête de la Hongrie centrale par les Turcs provoque l'arrivée d'émigrants hongrois : la cité prend le nom hongrois de Nagyszombat.
La prise d'Esztergom par lesTurcs amène l'archevêque à s'installer à Nagyszombat, qui devient le centre culturel et religieux du pays. Nicolas Oláh fusionne une ancienne école municipale et l'école duchapitre et édicte en1544 de fameuses règles. En1561, lesjésuites sont invités à développer le système scolaire, et uneimprimerie fonctionne dès1577. Durant laRenaissance, la ville continue à se développer. Le retour de la menace turque amène à reconstruire les fortifications.
C'est à Nagyszombat que le prince deTransylvanieBethlen Gábor conclut un traité de paix, le, avec l'EmpereurRodolphe II, garantissant l'indépendance de la Transylvanie face à laMaison d'Autriche. Pourtant, en, l'armée transylvaine deJános Bornemissza doit vaincre les assauts de l'armée impériale, menée par le commandantMiklós Pálffy, pour, quelques jours plus tard, être débarrassée de l'attaquant autrichien.
C'est à Nagyszombat aussi que naît, en1635, l'une des premièresuniversités du Royaume de Hongrie, créée par leCardinaljésuitePéter Pázmány, avec une faculté des lettres ; puis, en1667, une faculté de droit ; enfin, en 1769, une faculté de médecine. L'imprimerie se trouvait à côté de l'université, ainsi qu'une bibliothèque.
La ville de Nagyszombat était ainsi devenue, pour l'époque, un grand centre de rayonnement de la culture hongroise. La langue d'enseignement, à l'université, était lelatin.
AuXIXe siècle sont ouverts l'hôpital (en1824), puis le théâtre (1831). Lessynagogues de Nagyszombat sont construites à cette époque, et la premièrevoie ferrée hongroise y est construite en1846, qui mène àPozsony (Presbourg) - l'actuelleBratislava. Les wagons sont initialement tirés par des chevaux ; à partir de 1892, lechemin de fer devient à vapeur. Cette liaison ferroviaire a permis un développement économique : raffinerie de sucre, brasserie de bière, usines. La ville sort de ses remparts, et les premiers faubourgs se construisent à partir de la fin duXIXe siècle.
Avec la réforme administrative de1996, Trnava devient chef-lieu de région.
En1910, sur les 15 163 habitants de Trnava, 8 032 étaient slovaques de langue et de culture ; 4 593, hongrois ; et 2 280 allemands. En revanche, en 2001, sur les 70 286 habitants de Trnava, 97 % étaient de langue et de culture slovaques.
La Peugeot 208, l'une des productions de l'usine de Trnava
En2003,PSA Peugeot Citroën décide d'y implanter uneusine automobile de grande capacité. Démarrage de la production en série : été 2006. Cette nouvelle a une capacité de production annuelle de 300 000 véhicules par an en trois équipes, soit une capacité de 55 véhicules par heure. Elle est destinée à la production de véhicules de la plate-forme 1 (petits véhicules) à commencer par laPeugeot 207. L'inauguration officielle du site a lieu le en présence du P-DGJean-Martin Folz et du premier ministreRobert Fico. En 2008, le site est pilote pour le lancement du petit monospace Citroën C3 Picasso.