NGC 3242 (Caldwell 59) est unenébuleuse planétaire située dans laconstellation de l'Hydre. On donne aussi à NGC 3242 le nom de « Fantôme de Jupiter » (Ghost of Jupiter) ou encore de nébuleuse de l'Œil[7].
William Huggins a observé uneraie d'émission duspectre de NGC 3242 en, observation qui fut confirmé par le colonelJohn Herschel le Jeune(en), fils deJohn Herschel, alors qu'il était en poste àBangalore enInde[8]. L'amiralWilliam Henry Smyth a noté dans son ouvrage « Cycle of Celestial Objects » que NGC 3242 ressemblait à Jupiter, mais le surnom de « Fantôme de Jupiter » a été utilisé pour la première fois par le capitaine William Noble[9] dans la parution de de Knowledge[8].
Avec une magnitude visuelle apparente de 7,7, on peut observer NGC 3242 avec des jumelles dont l'ouverture est de 40 à 50 mm ou avec un petit télescope[4].
Localisation de NGC 3242 dans la constellation de l'Hydre. (Stellarium)Position de NGC 3242 par rapport à l'étoileMu Hydrae.
La nébuleuse NGC 3242 est située à environ 1,85 degrés au sud-ouest deMu Hydrae, uneétoile géante de magnitude égale à 3,81.
Le logiciel en ligneAladin Lite permet de consulter les données astronomiques de plusieurs catalogues, dont le « GAIA EARLY DATA RELEASE 3 (GAIA EDR3) »[10]. Laparallaxe de NGC 3242 est égale à 0,745 2 ± 0,050 2 mas[6], ce qui correspond à une distance de1342+97 −85 pc.
NGC 3242 par La nébuleuse planétaire NGC 3242 (Judy Schmidt, à partir des données dutélescope spatial Hubble).
L’environnement autour du bord et de la coque de NGC 3242, bien que très étudié, est assez complexe. Un premier halo d'un rayon de 97', avec un léger éclaircissement de sa structure, est visible sur les images profondes réalisées avec letélescope INT de l'observatoire de Roque de los Muchachos àLa Palma[11]. À une échelle beaucoup plus grande, un halo ionisé hautement asymétrique et filamenteux est également visible. La partie la plus brillante de ce halo s'étend jusqu'à 15' à l'ouest/sud-ouest de NGC 3242[11]. Cet immense halo a été discuté par Meaburn et ses collègues en[14]. Ils ont conclu que le gaz de ce halo est photoionisé par les rayonnements de la nébuleuse[11]. Les vitesses radiales de cet arc géant sont cependant différentes de la vitesse symétrique de16km/s de la nébuleuse planétaire[14], ce qui est incompatible avec l'hypothèse qu'il s'agit de la bordure interne de la nébuleuse qui s'étend rapidement. Cette structure géante n'est pas confinée à l'ouest, mais s'étend aussi vers le sud et plus faiblement vers le sud-est ainsi que le nord-est. Elle est clairement reliée aux régions internes de la nébuleuse par un système complexe de filaments. Sa taille dépasse le champ de vision de la caméra installée sur le télescope INT, ce qui fixe une limite intérieure à son rayon à 1000'.
Une caractéristique étrange de NGC 3242 est la présence de deux lobes rouges aux pôles de la nébuleuse. On pense que ces lobes sont plus jeunes que la nébuleuses et qu'ils se déplacent plus rapidement que le reste des gaz[15]. On ne connait pas encore l'origine et la nature exacte de ces lobes. Deux modèles ont été avancés pour expliquer l'origine des lobes de NGC 3242, ainsi que ceux des nébuleuses planétairesNGC 6826,NGC 7009 etNGC 7662 : des boulets de matière perçant à grande vitesse les coquilles des nébuleuses ou des gaz photoévaporés balayés par les vents et s'enroulant en forme de tête-queue[16]. Ces deux modèles sont inconsistants avec les observations et un nouveau paradigme est nécessaire pour rendre compte de ces lobes[16].
Selon une étude publiée en par Schönberner et Steffen, qui est en quelque sorte un résumé des connaissances acquises sur une douzaine des nébuleuses planétaires, étude qui cite plusieurs références, la vitesse interne du vent du halo de la nébuleuse de NGC 3242 est de2 350km/s et sa luminosité est de 2,5 (log10= 0,39). Le rayon de la bulle qui entoure l'étoile centrale est d'environ 0,046 pc (∼0,15 al) et sa perte de masse par année est de 5,37 * 10-9/an (log10=-8,27). La luminosité de la nébuleuse dans le domaine desrayons X est de 3,39 * 10-3 (log10=-2,47)[17]
Selon Corradi et ses collègues, la température de l'étoile centrale est de89kK () et sa luminosité est de 7 590 ()[11].
Selon Schönberner et Steffen, le type spectral de l'étoile au centre de NGC 3242 estO6H, ce qui signifie que c'est une étoile très chaude dont les raies em émission sont intenses dans l'hélium. Satempérature effective est de79kK et sa luminosité est de 5,37 * 103 (log10=3,73). Notons que Schönberner et ses collègues ont adopté une distance d'environ 1,38 kpc (∼4 500 al) pour déterminer les valeurs qu'ils proposent[17].
↑a etbD.Schönberner et M.Steffen, « Hot bubbles of planetary nebulae with hydrogen-deficient windsIII. Formation and evolution in comparison with hydrogen-rich bubbles »,Astronomy & Astrophysics,vol. A105,,p. 25 pages(lire en ligne[PDF])