Lenépotisme est la tendance de certains supérieurs ecclésiastiques,évêques etpapes, et par extension de certains dirigeants d'autres institutions, à favoriser l'ascension des membres de leur famille, ou plus généralement de leur cercle rapproché, dans la hiérarchie qu'ils dirigent, au détriment des processus de sélection ordinaires basés sur lemérite. C'est le principe des monarchies héréditaires et d'un certain nombre de dictatures.
Par extension, le terme désigne une tendance à accorder des avantages à des relations, des amis proches, voire à des membres d'un groupe d'origine, ethnique ou religieux commun[1], indépendamment de leurs qualités[2]. Il est alors synonyme defavoritisme ou decopinage.
Le terme a été emprunté en 1653 à l'italiennepotismo, lui-même dérivé denipote qui signifie « neveu », par référence au favoritisme accordé par un pape à l'un de ses neveux par la cession indue de titres ecclésiastiques ou de donations réservés au Vatican[3] (cf.cardinal-neveu). Mais souvent à cette époque, le terme est uneuphémisme et les « neveux » sont les propres enfants des ecclésiastiques ;Savonarole prêchait ainsi contre l'Église de Rome en 1497 : « autrefois, si les prêtres avaient des fils, ils les appelaient leurs neveux ; maintenant on n'a plus de neveux ; on a des fils, des fils tout court. »[4]
En politique, le népotisme est caractérisé par les faveurs qu’un individu au pouvoir montre envers sa famille ou ses amis, sans considération du mérite ou de l'équité, de leurs aptitudes ou capacités. On distingue généralement le népotisme de latransmission héréditaire du pouvoir ou de l'hérédité des offices. L'ONGTransparency International l'assimile à la corruption[6].
SelonMax Weber, les structures bureaucratiques doivent permettre de faire disparaître le népotisme des gouvernements de type traditionnel[7].
La pratique népotique peut être totalement légale ou interdite selon les pays ou les législations. Au-delà du cadre légal, elle peut être aussi d'ordre culturel[8],[9]. Selon la politologueArmelle Le Bras-Chopard, cette pratique peut être motivée par l'aspect financier ou par la meilleure confiance et efficacité d’une relation de travail avec un proche mais elle « traduit la trop grandecollusion et le trop grand népotisme qui règnent dans la classe politique »[10].