| Mouvements | Contrôle des naissances(en),libertaire,Liberté sexuelle et anarchisme |
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Lenéomalthusianisme est une actualisation de la doctrine deThomas Malthus et de sa prise de conscience desressources limitées de la Terre. Selon Malthus, lacroissance démographique est beaucoup plus rapide que la croissance de la production alimentaire, ce qui nécessite une limitation de lanatalité pour éviter lesfamines dues à lasurpopulation. Les néomalthusiens font de cettelimitation des naissances un droit et un devoir humains.
C'est à la fin duXIXe siècle que des théoriciensanarchistes tels quePaul Robin développent en France des thèses néomalthusiennes, que l'écrivain et journalisteOctave Mirbeau s'emploie à populariser dans la grande presse[1], à contre-courant des thèses natalistes et populationnistes en vigueur au nom de la « Revanche ». Rares sont alors les syndicalistes et les socialistes à se joindre aux militantsanarchistes néomalthusiens.
À l'analyse de Malthus, leslibertaires néomalthusiens ajoutent deux éléments fondamentaux : d'une part, il serait monstrueux de produire massivement lachair à canon dont lesbourgeoisies industrielles ont besoin pour les prochaines boucheries (ils s'opposent donc aux politiques natalistes mises en œuvre afin de préparer la guerre programmée dans les meilleures conditions, grâce à l'abondance de l'infanterie), la chair à travail (qui facilite l'exploitation patronale), la chair à plaisir (qui alimente la prostitution). Ils appellent à la « grève des ventres », expression forgée parMarie Huot.
D'autre part, ils réclament uncontrôle des naissances grâce auxmoyens contraceptifs en usage et à l'avortement. Poursuivant ce but, Paul Robin fonde en 1896 laLigue de la régénération humaine. Opposée à la propagande nataliste, elle diffuse des moyens contraceptifs au nom de la libération des femmes : elles doivent échapper à leur destin degénitrices[2]. Elle sera dissoute en 1908.Eugène etJeanne Humbert, devenus les principaux animateurs du mouvement, créentGénération consciente et poursuivent leur propagande après son interdiction par la loi de 1920, qui interdit toute propagande antinataliste. Leur activité militante leur vaut plusieurs séjours en prison.
Durant l'entre-deux-guerres, il n'y a pas de « rencontre historique duféminisme et du néomalthusianisme »[3]. La majorité des féministes réformatrices se rangent en effet derrière la bannière populationniste pour tenter de gagner de nouveaux droits pour les mères. Les militantes féministes pour un contrôle des naissances —Nelly Roussel,Madeleine Pelletier ouBerty Albrecht — sont rares[4].
Dans les dernières décennies duXXe siècle, la lutte pour le contrôle des naissances a pris une grande extension. D'une part, grâce au mouvement des femmes réclamant la libre disposition de leur corps et proclamant leur droit de n'avoir que des enfants désirés : fondation duPlanning familial, création du M.L.A.C. (Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception) en1972, ce qui aboutit à laloi Veil de janvier1975 légalisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG) pour motif de détresse de la mère. D'autre part, grâce aux mouvementsécologiste etaltermondialiste, dans lesquels s'inscrit notamment leClub de Rome : l'objectif est de sauver la planète de lapollution et de l'épuisement desmatières premières non renouvelables, et de permettre un développement durable dans les pays du sud.
En 1881 est fondée aux Pays-Bas laNieuw-Malthusiaanse Bond (nl) (Ligue néomalthusienne) animée par le médecinJan Rutgers (nl)[5] aux sympathieslibertaires affirmées[6].
Dans le débat surle caractère limité des ressources disponibles, lecornucopianisme s'oppose schématiquement au néomalthusianisme. Selon les universitaires Jean-Frédéric Morin, Amandine Orsini et Maya Jegen,« tant l'expression « néomalthusiens » que celle de « cornucopiens » ont un caractère péjoratif et sont principalement utilisées par leurs détracteurs pour mieux les discréditer. La majorité des auteurs néomalthusiens souscrivent plutôt à la représentation systémique et les auteurs cornucopiens à la représentation libérale de la protection de l'environnement (Bernstein, 2001 ; Clapp et Dauvergne, 2008 ; Dryzek, 2005) »[7]. Ils définissent ainsi la thèse des néomalthusiens :
« Le néomalthusianisme se fonde sur le postulat que la planète Terre est un système fini et que ses ressources naturelles sont limitées. Le système terrestre ne peut compter que sur ses dynamiques internes pour assurer sa survie. A l'image d'un navire isolé sur les océans ou d'une navette spatiale propulsée dans l'espace, la Terre est livrée à elle-même et aucun apport extérieur n'est possible, hormis l'irradiation solaire. Dès lors, pour que les dynamiques internes assurent la pérennité du système, elles doivent se fonder sur certains équilibres, dont celui entre la consommation et la régénération des ressources et celui entre l'émission et l'absorption des pollutions. Ces points d'équilibre définissent la « capacité porteuse » de la Terre (aussi appelée « capacité limite »), c'est-à-dire les pressions maximales que la planète peut supporter tout en assurant sa pérennité[7]. »
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